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cap

cap [ kap ] n. m.
XIIIe; mot provenç. « tête », lat. caput
IVx Tête. chef. Mod. Loc. De pied en cap [ dəpjetɑ̃kap ] :des pieds à la tête. ⇒ 1. complètement. Armés de pied en cap. II
1(1387) Pointe de terre qui s'avance dans la mer. bec, pointe, promontoire. Le cap de Bonne-Espérance, le cap Horn. Dépasser, doubler, franchir un cap. L'Europe est « un petit cap du continent asiatique » (Valéry).
2 Loc. fig. Franchir, passer, dépasser un cap, une certaine limite (comportant l'idée de difficulté). Elle « pouvait avoir dépassé le cap de la trentaine [...] que les femmes ont une si naïve répugnance à franchir » (Gautier). Absolt Il a maintenant passé le cap. Franchir, doubler le cap de (avec un nom de nombre),une étape, un palier (en vue d'un objectif déterminé). L'entreprise a dépassé le cap des mille employés.
3Direction d'un navire, d'un avion. Mettre le cap sur : se diriger vers. Changer de cap, de direction. Tenir son cap. Cap magnétique : angle que fait la direction (d'un avion) avec le nord magnétique.
⊗ HOM. Cape. cap capable

cap nom masculin (provençal cap, tête, du latin caput) De pied en cap, des pieds à la tête, complètement. Cap de mouton, pièce en bois, percée de trous dans lesquels passent les rides des haubans d'un voilier. ● cap (difficultés) nom masculin (provençal cap, tête, du latin caput) Orthographe De pied en cap :cap (qui signifie ici « tête ») ne prend pas de e à la fin (ne pas confondre avec cape = manteau sans manches). Remarque Cap, mot provençal, vient du latin caput, tête (qui a donné chef en langue d'oïl, d'où couvre-chef, opiner du chef, etc.). ● cap (expressions) nom masculin (provençal cap, tête, du latin caput) De pied en cap, des pieds à la tête, complètement. Cap de mouton, pièce en bois, percée de trous dans lesquels passent les rides des haubans d'un voilier. ● cap (homonymes) nom masculin (provençal cap, tête, du latin caput) cape nom féminincap nom masculin (ancien provençal cap, extrémité) Pointe de terre qui s'avance dans la mer. Angle que forment la route suivie par un avion ou un navire et la direction du nord. (On distingue le cap vrai, mesuré par rapport au nord vrai, et le cap au compas, déterminé par rapport au nord indiqué par le compas.) ● cap (expressions) nom masculin (ancien provençal cap, extrémité) Changer de cap, prendre une nouvelle direction, en particulier dans le domaine politique. Doubler un cap, le contourner. Doubler, franchir, etc., le cap de quelque chose, franchir, dépasser un point critique, une limite, un seuil significatif. Mettre le cap sur un objectif, se diriger vers lui. ● cap (homonymes) nom masculin (ancien provençal cap, extrémité) cape nom féminincap (synonymes) nom masculin (ancien provençal cap, extrémité) Pointe de terre qui s'avance dans la mer.
Synonymes :
- bec
- pointe
- promontoire

Cap
n. m.
rI./r Vx Tête.
|| Loc. mod. De pied en cap: des pieds à la tête.
rII./r
d1./d GEOGR Partie d'une côte, souvent élevée, qui s'avance dans la mer. Le cap Horn. Doubler, passer, franchir un cap.
|| Fig. Passer, franchir un cap, une limite, une étape. Passer le cap de la cinquantaine, des cinquante ans.
d2./d Direction d'un navire ou d'un aéronef, définie par l'angle formé par l'axe longitudinal de l'appareil et la direction du nord. Cap vrai, cap magnétique, cap compas.
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Cap
(Le) (en angl. Cape Town, en afrikaans Kaapstad) grand port et v. de l'Afrique du Sud, sur l'Atlantique, dans la baie de la Table, près du cap de Bonne-Espérance; 1 900 000 hab.; cap. de la prov. du Cap occidental. Centre industr. et comm. Université. Aéroport intern.
La colonie du Cap fut fondée par les Hollandais au XVIIe s. et annexée par l'Angleterre en 1806. En 1910, la région devint une prov. de l'Union sud-africaine. En 1994, elle fut divisée en trois prov.: le Cap occidental, le Cap oriental et le Cap septentrional.

I.
⇒CAP1, élément de loc.
A.— De pied en cap, loc. adv. Des pieds à la tête. Il vient armé de pied en cap (...) Il est couvert d'une armure complète (A. DUMAS Père, Henri III et sa cour, 1829, II, 3, p. 150). Regarder de pied en cap (cf. MONTHERLANT, Malatesta, 1946, III, 3, p. 486).
Fig. Complètement, tout à fait. Comprendre quelque chose de pied en cap (cf. O. FEUILLET, Bellah, 1850, p. 265).
B.— ÉQUIT. (Cheval) cap de more, loc. (en constr. appositive). ,,Cheval de poil rouan, dont la tête et les extrémités sont noires`` (Ac. 1798-1932). Un brave étalon cap de more (HEREDIA, Les Trophées, 1893, p. 195).
P. ext. [Cap de more désigne une couleur] La peau brune de son cou et de ses mains se confondait presque avec sa robe de moire cap de more (P. BOREL, Champavert, Dina, la belle juive, 1833, p. 134).
C.— MAR. Cap de mouton. ,,Pièce de bois plate et circulaire, percée de trous à travers lesquels passaient les rides destinées à raidir les haubans (...)`` (BARBER. 1969). Cf. HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 246.
Prononc. et Orth. :[kap]. Ds Ac. 1694-1932 pour l'expr. : de pied en cap. Seule transcr. de cap de more ds LAND. 1834 : kape-de-more. Écrit avec trait d'union ds Ac. 1798, mais non pas ds Ac. 1835-1932 ni ds le reste des dict. gén. LITTRÉ, Lar. 20e et Lar. encyclop. proposent également la graph. cap de maure. LITTRÉ est le seul dict. à écrire More et Maure avec une majuscule. Aucune transcr. de cap de mouton. Écrit gén. sans trait d'union, on rencontre cependant cap-de-mouton ds ROB. Noter la graph. cape de mouton ds VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 3, 1868, p. 68. Homon. cape. Étymol. et Hist. I. [Fin du Xe s. « tête » provençalisme (Vie de Saint-Léger, 154 ds HENRY, Chrestomathie, t. 1, 1960, p. 12)]; 1. a) fin du XIVe s. de pié en cap (FROISSART, Chroniques, BN 2644, f° 265 v° ds GDF. Compl.); b) 1688 cap de more (G. MIÈGE, The Great french dictionary, London); 2. 1544 « celui qui est à la tête de, chef » (Cl. DE SEYSSEL, trad. d'APPIEN, Guerres civiles, II, 15 ds HUG. : cap de scadres), qualifié de ,,vx et fig.`` ds Lar. Lang. fr. II. 1573 mar. cap de mouton (Dict. fr.-lat., Paris, J. du Puys). I empr. à l'a. prov. cap « tête » (950-1050 Boèce ds RAYN.; v. aussi St Léger, supra) et au fig. « chef » (début XIIIe s., Peirol ds BARTSCH Prov., col. 153, 24); cf. avec 1 a prov. de cap a ped, de cap en ped (MISTRAL); 1 b composé de cap, de de et de more (maure); cf. a. béarn. cabesse de moro (1376-78 ds LESPY-RAYM.), v. cavecé; 1573 teste de more (EST.). — II composé de cap1, de de et de mouton (JAL1, s.v. : on a comparé l'objet nommé ainsi à la tête décharnée d'un mouton, avec laquelle il n'était pas sans ressemblance lorsqu'au lieu d'être rond comme il l'est aujourd'hui il était ovale). Bbg. GOUG. Mots t. 2 1966, p. 89.
II.
⇒CAP2, subst. masc.
A.— MARINE
1. Direction de l'avant (c'est-à-dire de la tête) du navire vers un point quelconque. Mettre le cap sur. Se diriger vers :
1. Il n'est que temps de redresser la route, et vite, pendant l'éclaircie, la Sèvre met le cap sur Brest, ne sifflant plus, se hâtant, avec un grand espoir d'arriver. Mais le rideau lentement se referme et retombe. On n'y voit plus, la nuit vient, il faut remettre le cap au large.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 291.
Virer cap pour cap. ,,Prendre une direction opposée à celle qu'on suivait`` (Ac. 1878-1932).
Loc. fig. [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Mettre le cap sur. Se diriger vers, aller voir. Changer de cap. Prendre une nouvelle direction; [dans le domaine de la pol.] modifier la ligne politique jusqu'alors suivie :
2. De midi à quatre heures, Rodolphe mit tour à tour le cap sur toutes les maisons de connaissance; il parcourut les quarante-huit quartiers et fit environ huit lieues, mais sans aucun succès.
MURGER, Scènes de la vie de Bohème, 1851, p. 116.
2. P. méton. Avant du navire dirigé sur un point. Présenter le cap à terre (cf. VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 407).
B.— AÉRON. Angle que forme la route suivie par l'avion et la direction du nord. Cap magnétique, cap au compas, cap géographique ou vrai (cf. A.-B. DUVAL, L. HEBRARD, Traité pratique de nav. aérienne, 1928) :
3. Moi, j'ai admirablement réglé le pas de mes hélices, et je tiens mon cap à un degré près. Ça doit émerveiller Dutertre, si toutefois il observe un peu le compas...
SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 284.
Prononc. et Orth. :[kap]. Ds Ac. 1835-1932. Homon. cape. Étymol. et Hist. 1529 mar. (J. PARMENTIER, J. du voyage ... ds JAL : nous mismes le Cap au sud-sud-est). Empr. à l'a. prov. cap au sens de « extrémité ».
III.
⇒CAP3, subst. masc.
A.— GÉOGR. Pointe de terre souvent élevée qui s'avance dans la mer :
1. Du haut de la petite colline qui s'avance dans la mer et forme le cap Misène on découvrait parfaitement le Vésuve...
Mme DE STAËL, Corinne, t. 2, 1807, p. 326.
SYNT. Doubler un cap; un cap avancé; à la pointe du cap; [désignant un lieu géogr.] le cap des tempêtes, le cap de Bonne-Espérance, le cap Horn.
P. anal. :
2. Qu'est-ce donc que cette Europe? C'est une sorte de cap du vieux continent, un appendice occidental de l'Asie. Elle regarde naturellement vers l'Ouest.
VALÉRY, Variété 4, 1938, p. 38.
B.— P. métaph.
1. [En tant que point extrême d'une chose concr. ou abstr.] C'est [le nez de Cyrano] un roc!... C'est un pic... C'est un cap! / Que dis-je, c'est un cap?... C'est une péninsule! (E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, p. 42) :
3. ... il [Sidrac] atteignait, à cette saison favorable à son épanouissement, l'extrême de soi-même et son cap de perfection.
A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 92.
2. [En antéposition expressive] :
4. ... je perdrais volontiers cinq kilos pour ma part et ce petit cap de bedon si j'en avais les moyens.
A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 55.
Loc. fig. [Suivi d'un adj., ou, le plus souvent, d'un compl. déterminatif introduit par de] Étape décisive, voire redoutable. (Dé)passer le cap de la trentaine (absol. doubler le cap); passer un certain cap. Franchir victorieusement le cap, si dangereux (...), des examens (CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 55) :
5. La marquise, bien qu'elle n'avouât que vingt-huit ans, pouvait avoir dépassé le cap de la trentaine, que les femmes ont une si naïve répugnance à franchir, comme beaucoup plus dangereux que le cap des tempêtes dont s'épouvantent les matelots et les pilotes.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 104.
Prononc. et Orth. :[kap]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. cape. Étymol. et Hist. Ca 1392 géogr. (JEAN D'ARRAS, Mélusine, éd. L. Stouff, p. 131 : le cap Saint-Andrieu). V. cap2 (cf. XIVe s., Elucidari : caps de rocas ds RAYN.).
STAT. — Cap1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. :1 256. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 388, b) 2 333; XXe s. : a) 692, b) 782.
BBG. — Cap2 et 3. ARTUR (J.). Le Lang. des gens de mer. Déf. Lang. fr. 1970, n° 52, p. 23. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 262. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 89. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, passim. — LE SCAL (Y.). Lang. de la mar. à voile. Vie Lang. 1961, p. 189.

C. A. P. [seape] n. m.
ÉTYM. 1946; sigle.
1 Certificat d'aptitude professionnelle. || « Telle cette O. S. parisienne : “Mon voisin, raconte-t-elle, est mieux payé simplement parce qu'il possède un C. A. P. de mécanicien. C'est injuste. D'une part, je sais réparer ma machine aussi bien que lui (…)” » (l'Express, no 1116, 27 nov. 1972, p. 81).
2 Certificat d'aptitude pédagogique. || Le C. A. P. d'instituteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.