capable [ kapabl ] adj.
• XIVe; bas lat. capabilis, de capere « contenir, être susceptible de »
I ♦
1 ♦ Vx Qui a le pouvoir, la possibilité de recevoir, de supporter. Les hommes sont « indignes de Dieu, et capables de Dieu » (Pascal). Capable d'une joie.
2 ♦ Qui est en état, a le pouvoir d'avoir (un comportement, une activité). « Il faut qu'une femme soit capable de sérieux et d'enfantillage » (Maurois). Capable d'une action d'éclat, d'une trahison. Il est capable du meilleur comme du pire. Voyons de quoi il est capable. Loc. Capable de tout, prêt à tout faire, sans être arrêté par aucune prudence, aucun scrupule.
♢ CAPABLE DE(et un inf.).⇒ apte (à), habile (à), propre (à), susceptible (de). Il est, il se sent capable de réussir : il est de force, de taille à réussir (cf. Être fait pour, à même de). Il est capable de ne pas venir, il en est bien capable ! (cf. fam. Il est fichu de ne pas venir). Abrév. fam. (v. 1950) CAP [ kap ]. T'es même pas cap ! (Sujet chose) Cette émotion est capable de la tuer.
3 ♦ (1507) Qui a de l'habileté, de la compétence. ⇒ adroit, compétent , doué, entendu, expert, 1. fort, habile, intelligent, qualifié. Un ouvrier, un ministre très capable.
4 ♦ Dr. Qui a le droit, la capacité légale. Capable en justice. Capable de contracter, d'ester en justice.
II ♦ (1751; lat. capabilis « qui contient ») Géom. Arc capable (relatif à un angle et deux points A et B) :arc de cercle, lieu géométrique des points M tels que l'angle soit constant.
⊗ CONTR. (de I) Incapable; inapte, incompétent, nul.
● capable adjectif (bas latin capabilis, susceptible de, de capere, prendre) Qui a la force, l'aptitude, le pouvoir de faire quelque chose, d'avoir telle qualité : Être capable de générosité. Être capable de comprendre. Qui peut avoir tel ou tel effet ; susceptible de : Programme capable de plaire à tout le monde. Qui peut éventuellement se produire ; à qui il risque d'arriver quelque chose : Détail capable de passer inaperçu. Qui a de nombreuses capacités ou qui a la compétence nécessaire pour remplir telle ou telle fonction : C'est un garçon très capable. Se dit de quelqu'un qui est légalement apte à exercer valablement certains droits. ● capable (difficultés) adjectif (bas latin capabilis, susceptible de, de capere, prendre) → susceptibleSens Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux adjectifs de sens proche. 1. Susceptible de marque une possibilité latente, une virtualité : c'est une personne susceptible de vous aider (= elle pourra éventuellement vous aider, peut-être pourra-t-elle vous aider). 2. Capable de indique une capacité reconnue, une aptitude certaine : c'est une personne capable de vous aider (= elle peut à coup sÛr vous aider). ● capable (expressions) adjectif (bas latin capabilis, susceptible de, de capere, prendre) Arc capable, ensemble des points M du plan tels que , où α est un angle de couple de vecteurs donné et A et B deux points donnés. (Un tel ensemble est une partie d'un cercle.) Être capable de tout, être susceptible d'aller jusqu'à des actes blâmables pour arriver à ses fins. ● capable (synonymes) adjectif (bas latin capabilis, susceptible de, de capere, prendre) Qui a la force, l'aptitude, le pouvoir de faire quelque chose...
Synonymes :
- apte à
- de force à
- de taille à
- en état de
- fait pour
- propre à
Contraires :
- impropre à
- impuissant à
- inapte à
Qui peut avoir tel ou tel effet ; susceptible de
Synonymes :
- susceptible de
Qui peut éventuellement se produire ; à qui il risque d'arriver...
Synonymes :
- susceptible de
Qui a de nombreuses capacités ou qui a la compétence...
Synonymes :
- compétent
- entendu
- expérimenté
- expert
Contraires :
- incompétent
- inexpérimenté
capable
adj.
d1./d Qui est susceptible d'avoir (une qualité), de faire (une chose). Il est capable de gentillesse. Il est capable de tout, des pires excès pour arriver à ses fins.
|| Capable de (+ inf.): qui est à même de, qui est apte à. Capable de réussir. Il est capable de comprendre s'il veut s'en donner la peine.
|| (S. comp.) Un homme très capable, habile, compétent.
|| (Québec) Fam. Qui est fort, robuste. Un gars encore capable, malgré son âge.
|| (Afr. subsah.) Riche (en parlant d'un homme).
d2./d DR Qui a les qualités requises par la loi pour. Capable de tester, de voter.
d3./d GEOM Arc capable: ensemble des points d'où l'on voit la corde d'un arc de cercle sous un angle donné.
⇒CAPABLE, adj.
A.— Vieilli, littér.
1. [En parlant d'une chose] Qui peut contenir :
• 1. Mon œil, quoiqu'il s'attache au sort souple des ondes,
Et boive comme en songe à l'éternel verseau,
Garde une chambre fixe et capable des mondes...
VALÉRY, Album de vers anciens, Profusion du soir, 1900, p. 87.
— Spéc., GÉOM. Segment capable (d'un arc donné).
2. Au fig. [En parlant d'une pers.] Prétentieux, suffisant. Un air capable :
• 2. Rien de plus rare aujourd'hui que la gaîté. L'air profond, l'air capable, a remplacé, même chez les jeunes gens, cette expression d'une joie franche et communicative dont les cercles d'autrefois étaient si souvent animés.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 138.
• 3. Ils [les gens médiocres] ne diffèrent, comme je l'ai dit, que par le degré de sottise. L'air capable et supérieur va de soi-même avec ce caractère.
E. DELACROIX, Journal, 1852, p. 461.
B.— Usuel. [En parlant d'une pers.]
1. Absol. Qui a toutes les qualités requises pour sa fonction, son métier :
• 4. Nous considérons le travailleur dans l'état ordinaire, c'est-à-dire capable, valide, soumis à l'ordre, et n'appelant sur lui ni pitié, ni blâme, ni éloge.
PROUDHON, De la Création de l'ordre dans l'humanité, 1843, p. 42.
• 5. Alors, Gavard présenta Florent à ces messieurs, particulièrement à Charvet. Il les donna l'un à l'autre comme des professeurs, des hommes très capables, qui s'entendraient.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 709.
♦ Emploi subst. :
• 6. Je croyais épater l'homme de l'art [un coiffeur] en lui demandant une simple « brosse », mais pas du tout, et j'ai appris beaucoup de choses, notamment ceci : la « brosse » est portée par les capables et les téméraires, c'est-à-dire les « outlaw ».
GIONO, Voyage en Italie, 1953, p. 252.
— DR. Qui peut exercer légalement certains droits.
2. [Constr. avec la prép. de] Qui est apte à (faire quelque chose); qui est en état ou qui a la possibilité de (faire quelque chose).
a) Capable de + inf. Quand une mère n'est plus capable de reconnaître son fils, c'est que son rôle sur la terre est fini (CAMUS, Le Malentendu, 1944, III, 1, p. 165) :
• 7. Or, toute attaque contre le pouvoir du souverain Pontife tend là : c'est un crime de lèse-religion pour le chrétien de bonne foi et capable de lier deux idées ensemble; pour l'homme d'État, c'est un crime de lèse-civilisation, de lèse-société.
LAMENNAIS, De la Religion, 2e part., 1826, p. 81.
— [En parlant d'une chose abstr., d'une force, etc.] :
• 8. Pour que les classes moyennes, qui peuvent trouver encore des conditions d'existence passable dans le régime capitaliste, puissent se joindre au prolétariat, il faut que la production future soit capable de leur apparaître aussi brillante qu'apparut autrefois la conquête de l'Amérique aux paysans anglais qui quittèrent la vieille Europe pour se lancer dans une vie d'aventures.
SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 197.
• 9. Il ne fallait que savoir tout ce qu'on pouvait faire et comment on pouvait le faire, dresser l'encyclopédie des techniques, des arts et des sciences capables de divertir l'humanité de cette affreuse conscience.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, p. 22.
b) Capable + subst.
♦ [+ subst. d'action, gén. déverbal] :
• 10. L'impitoyable Allut tarda peu à reconnaître que c'était là trop tourmenter un corps humain; son ancien ami n'était plus capable de discernement, c'était une machine inerte, sensible encore à la douleur physique, mais incapable de la combattre ou de la détourner.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 796.
♦ [+ subst. exprimant un sentiment, une attitude] :
• 11. Lui [Jean Valjean] qui avait fini par ne plus se croire capable d'un sentiment malveillant, il y avait des instants où, quand Marius était là, il croyait redevenir sauvage et féroce, et il sentait se rouvrir et se soulever contre ce jeune homme ces vieilles profondeurs de son âme...
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 97.
— Le plus souvent péj. (Être) capable de tout. (Être) prêt à faire n'importe quoi. Pour arriver à ce qu'il désire, sir John est capable de tout (A. DUMAS Père, Halifax, 1842, I, 3).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1350 capavle de « qui a le pouvoir de faire quelque chose » (G. LE MUISIT, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, II, 105 ds T.-L., s.v. capable); 2. 1507 absol. « compétent, habile » (Ord. roy., f° 36 v°, éd. 1534 cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 292). B. 1. 1470 « qui peut contenir, recevoir » (Le Livre de la discipline d'amour divine, f° 36 b, éd. 1527, cité par Vaganay ds R. Et. rabelaisiennes, t. 9, p. 302); 2. 1488 fig. (La Mer des Histoires, I, 22d, éd. 1491 cité par Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 24 : l'âme [...] est capable de la vision de Dieu); sens vieillis au XVIIIe s. Empr. au lat. chrét. capabilis, sens actif « qui peut contenir, recevoir » (IIe s. ds BLAISE). Le sens passif « qui peut être contenu, reçu; saisissable », Ve s. ds BLAISE, n'a pas été retenu par le fr. Dér. de « prendre; recevoir, contenir »; suff. -abilis (-able). Fréq. abs. littér. :6 669. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 7 564, b) 6 334; XXe s. : a) 9 358, b) 12 886.
DÉR. Capablement, adv. Avec capacité et compétence. La femme d'un petit habitant s'attend bien d'avoir de la misère; mais des femmes qui vont à la besogne aussi capablement (...), il n'y en a pas beaucoup, Maria (HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, p. 233). — []. — 1re attest. 1565 (Le Livre de Podio, ou chron. d'Étienne Médicis, bourgeois du Puy, éd. A. Chassaing, Le Puy-en-Velay, 1869-74, t. 11, p. 262), attest. isolée, repris au XVIIe s. (V. VOITURE, Œuvres, 4e éd., Paris, 1654, Poésies, p. 201; 1688, Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 8, p. 320), Ac. 1694 note que le mot n'est ,,guere en usage`` et Trév. 1771 qu'il ,,n'est plus en usage``, repris en 1916 (HÉMON, loc. cit.); de capable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — Capable et susceptible. Actual. terminol. 1972, t. 5, n° 6, p. 3. — GOHIN 1903, p. 302. — LYER (S.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum romanicum. 1932, t. 16, p. 292. — RAT (M.). Susceptible, capable. Déf. Lang. fr. 1967, n° 37, pp. 13-15. — THORNÉ HAMMAR (E.). Le Développement de sens du suff. lat. -bilis en fr. Lund, 1942, p. 140, 150, 184.
capable [kapabl] adj.
ÉTYM. 1507; capavle de, v. 1350; du bas lat. capabilis « qui peut contenir » (de capere « contenir ») et, au fig., « qui est susceptible de ».
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1 Vx. || Capable de (et subst.). Qui a le pouvoir, la possibilité de contenir, de recevoir, de supporter. ⇒ Susceptible (être susceptible de). — REM. Les cit. classiques, même lorsqu'on peut les interpréter au sens 2, doivent être comprises comme faisant référence à l'idée de « contenance » (→ par ext. les cit. 2, 4, 5); la nature des compléments, différents de ceux du mot dans ses emplois modernes, indique la différence de sens.
1 (…) les hommes sont tout ensemble indignes de Dieu, et capables de Dieu, indignes par leur corruption, capables par leur première nature.
Pascal, Pensées, VIII, 557.
2 (…) toutes les horreurs dont une âme est capable
À vos déloyautés n'ont rien de comparable (…)
Molière, le Misanthrope, IV, 3.
3 Elle (Mlle de Grignan) laisse la rigueur de la règle, dont elle n'était point capable.
Mme de Sévigné, 1001, 25 oct. 1686.
4 Je n'aurais jamais cru être capable d'une si grande solitude.
Racine, Lettres.
5 Si les hommes ne sont point capables sur la terre d'une joie plus naturelle, plus flatteuse et plus sensible, que de connaître qu'ils sont aimés (…)
La Bruyère, les Caractères, X, 31.
2 Mod. || Capable de (et subst., ou indéfini). Qui est en état, a le pouvoir d'avoir (une qualité…), de faire (qqch). || Capable d'une action d'éclat. || Capable du meilleur comme du pire.
6 Il faut qu'une femme soit capable de sérieux et d'enfantillage.
A. Maurois, Climats, II, 10 p. 200.
♦ Il est capable de cela, il n'en est pas capable. || Voyons de quoi vous êtes capable. — Il n'est capable de rien : c'est un bon à rien, un incapable.
3 Capable de (et un infinitif). Qui a la possibilité de… (faire). ⇒ Apte (à), état (en état de), faculté (avoir la faculté de), faire (être fait pour), force (de force à), habile (à), susceptible (de); même (à même de), propre (à), situation (en situation de), taille (de taille à), tailler (être taillé pour). || Il est, il se sent capable de réussir : il est de force, de taille à réussir. || Être capable de garder un secret. || Il en est bien capable. || Il est capable de nous tirer d'affaire (→ Admiratif, cit. 1; atténuer, cit. 8; apte, cit. 7). — (En parlant des choses). || L'émotion est capable de le tuer. || Cette occasion est capable de nous sauver.
7 La parfaite valeur est de faire sans témoins ce qu'on serait capable de faire devant tout le monde.
La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, 216, p. 275.
8 La peste (…)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron (…)
La Fontaine, Fables, VII, 1.
9 Le courroux de Monsieur Purgon est aussi peu capable de vous faire mourir que ses remèdes de vous faire vivre.
Molière, le Malade imaginaire, III, 6.
10 Le soupé (souper) que me donna le premier président (…) ne fut point capable de me réjouir.
Mme de Sévigné, 814, 27 mai 1680.
11 L'homme est extraordinairement habile à s'empêcher d'être heureux; il semble que moins il est capable de supporter le malheur, plus il est apte à se l'apprivoiser.
Gide, Journal, s. d., 1895.
12 Mon « injustice » à l'égard de la Musique vient peut-être du sentiment qu'une telle puissance est capable de faire vivre jusqu'à l'absurde.
Valéry, Rhumbs, p. 245.
13 L'animal aime presque autant que nous le bonheur (…) Mais il fuit le malheur comme il fuit la fièvre; et je le crois capable, à la longue, de le bannir (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 32.
14 Très en avance, mais non pas très impatient. Il se sentait capable d'attendre bien plus sans éprouver nulle trace d'ennui.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, p. 66.
♦ Par ext. || Il est capable de ne pas venir, il en est bien capable. Cf. Il est fichu, foutu de…
4 Être capable de tout : pouvoir s'acquitter avec succès de tous les emplois (⇒ Universel); n'être effrayé par rien, n'être arrêté par aucun scrupule, ne reculer devant aucune action.
15 Si vous me réduisez au désespoir, je vous avertis qu'une femme en cet état est capable de tout (…)
Molière, George Dandin, III, 6.
16 Mirabeau, capable de tout pour de l'argent, même d'une bonne action.
Rivarol, Esprit de Rivarol.
5 (1507). Absolt. Qui a de l'habileté, une compétence certaine. ⇒ Adroit, compétent, doué, entendu, expert, fort, habile, intelligent, qualifié (cf. Il s'y connaît, il s'y entend). || C'est un ouvrier très capable. Absolt (fam.). || Capable, le mec ! — Abrév. || Cap'. || T'es pas cap'. — Fam. || Prendre, avoir l'air capable (Académie). ⇒ Entendu.
♦ N. m. Vx. || Faire le capable : se donner l'apparence d'une habileté supérieure à celle que l'on a en réalité. ⇒ Prétentieux, suffisant.
6 Dr. Qui a le droit, la capacité légale (⇒ Capacité). || Capable en justice. || Capable de contracter, d'ester en justice… || Rendre capable de… ⇒ Habiliter (à).
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II (1751; lat. capabilis « qui contient »). Math. || Arc capable (relatif à un angle α et à deux points A et B) : l'arc de cercle formé par les points M du plan tels que l'angle des vecteurs et soit constant et égal à α. || L'arc capable relatif à deux points A et B est un arc de cercle d'extrémités A et B.
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CONTR. Incapable. — Inapte, incompétent.
DÉR. et COMP. Capablement. — Incapable.
Encyclopédie Universelle. 2012.