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car

1. car [ kar ] conj.
• v. 1170; lat. quare « c'est pourquoi »; critiqué au XVIIe par les puristes
1Conjonction de coordination qui introduit une raison expliquant ce qui précède, qui justifie ce qu'on a dit. (REM. Ce mot est plus abstrait et moins courant que parce que.) parce que, puisque (cf. Attendu que, vu que). Nous irons vite car nous avons peu de temps. (En tête de phrase, par écrit) Car on peut supposer que. effectivement (cf. En effet). (En incise) Je sais, car on me l'a dit, que c'est pour bientôt. Notre héros, car c'était lui, parut alors. Car enfin. REM. Car en effet est un pléonasme, sauf quand en effet signifie « réellement » : « Car en effet il n'y a que deux états dans la vie : le célibat et le mariage » (Chateaubriand).
2 N. m. inv. Loc. Les si et les car : les arguments invoqués (péj.).
⊗ CONTR. Donc, néanmoins. ⊗ HOM. Carre, quart. car 2. car [ kar ] n. m.
• 1928 abrév. de autocar; 1857 « voiture sur rails »; angl. car, du norm., var. de char
Autocar. Un car de quarante places. Prendre le car; ligne de cars. Partir en car, par le car. Un car de touristes.

car conjonction (latin quare, c'est pourquoi) Coordonne deux propositions en marquant la valeur explicative, causale de celle qu'il introduit : Méfie-toi, car il est dangereux.car (difficultés) conjonction (latin quare, c'est pourquoi) Emploi Ces deux mots de sens proche ne peuvent pas toujours être employés l'un pour l'autre. 1. Car introduit l'explication, la justification de ce qui vient d'être dit : Martine a un bon salaire, car elle peut louer un grand appartement (car équivaut ici à puisque). 2. Parce que suppose un lien de cause à effet entre ce qui vient d'être énoncé et ce qui va suivre : Martine a un bon salaire parce qu'elle est fort compétente et très diplômée (mais on ne pourrait pas dire Martine a un bon salaire parce qu'elle peut louer un grand appartement : ce n'est pas la location d'un grand appartement qui permet à Martine de bénéficier d'un bon salaire, mais bien l'inverse). Remarque Parce que répond à pourquoi : « Pourquoi est-il parti ? - Parce qu'il était en retard » (et non : « - Car il était en retard »). Construction 1. Car ne peut jamais être placé en tête de phrase (car elle peut louer un grand appartement, Martine a un bon salaire) et suit nécessairement l'assertion expliquée. Car peut aussi être placé en incise : je ne vous demande pas de vous excuser pour cette erreur, car c'est bien une erreur, mais simplement de la réparer. 2. Parce que peut suivre ou précéder l'explication de la cause : parce que la masse de la Lune exerce sa force d'attraction, les marées existent ou les marées existent parce que la masse de la Lune exerce sa force d'attraction. 3. Car, à la différence de parce que, est toujours précédé d'une virgule. 4. Car en effet n'est admis que dans le cas très rare où en effet signifie « dans la réalité, dans les faits » : il peut l'imposer, car en effet et non plus seulement en théorie il en a maintenant le pouvoir. Dans tous les autres cas, car en effet est considéré comme un pléonasme à éviter. Dire, écrire : il est heureux, car il a réussi ou il est heureux, en effet il a réussi (et non il est heureux car en effet il a réussi). ● car (homonymes) conjonction (latin quare, c'est pourquoi) car nom masculin carre nom féminin quart adjectif quart nom masculincar nom masculin (abréviation de autocar) Véhicule automobile de grande dimension, destiné au transport des touristes, des voyageurs ou aménagé pour l'exercice itinérant de certaines professions. ● car (expressions) nom masculin (abréviation de autocar) Car de police, grand véhicule automobile, utilisé pour le transport et le déplacement des forces de police ou des personnes arrêtées. ● car (homonymes) nom masculin (abréviation de autocar) car conjonction carre nom féminin quart adjectif quart nom masculincar (synonymes) nom masculin (abréviation de autocar) Véhicule automobile de grande dimension, destiné au transport des touristes...
Synonymes :
- autocar

car
n. m.
d1./d Autocar.
d2./d (Afr. subsah., Madag.) Véhicule de transport en commun urbain, interurbain et de tourisme.
Car rapide: petit autobus appartenant à une entreprise privée.
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car
conj. de coord. (Pour indiquer que l'on va énoncer la cause, la preuve, la raison de ce que l'on vient de formuler.) Il ne sort pas, car il pleut.

I.
⇒CAR1, conj. de coordination.
Conj. de coordination introduisant une prop. qui explique ou justifie ce qui vient d'être énoncé.
A.— Introduisant une prop. qui explique ou justifie une prop. précédemment énoncée.
1. [La prop. est affirmative ou négative]
a) Après ponctuation faible ou absence de ponctuation :
1. Grâce au médecin, l'existence prit un rythme normal. Cette espèce de confort n'influençait guère les enfants, car ils avaient le leur et qui n'était pas de ce monde.
COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, p. 53.
2. Félicien, en revanche, s'était installé à califourchon sur une chaise, s'essuyait les mains à son tablier, un bout de chiffon à l'un ou l'autre doigt car il s'était coupé, ...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 283.
b) Après ponctuation forte :
3. Et je sortis avec une grande soif. Car le goût passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants.
BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Assommons les pauvres, 1867, p. 216.
4. Et je suis sûr que c'était un mort; car il a disparu tout d'un coup en remuant son doigt comme pour me faire signe de venir.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 87.
5. ... telle fut la dernière vision que Marie eut de ce monde. Car tout aussitôt une atroce déchirure se fit à son côté (...) et... et Joseph, les jambes écartées pour avoir toute sa force, sentait les chairs de Marie s'ouvrir sous le couteau; ...
JOUVE, La Scène capitale, 1935, p. 21.
Rem. Car est, le plus souvent, précédé d'un signe de ponctuation; la tendance à employer ds le récit des phrases courtes explique la présence assez fréq. de car derrière un point, un point virgule, un point d'exclamation... Toutefois, lorsque la raison explicative introduite par car semble naturellement découler de ce qui vient d'être dit, on préfère, pour éviter une coupure, ne pas mettre de signe de ponctuation. Cette façon de procéder tend, actuellement, à se généraliser.
2. [La prop. est interrogative (interrogation oratoire, à valeur énonciative) ou, plus rarement, exclamative] :
6. Si, parmi les auditeurs du fameux discours dont ses amis nous ont parlé, il s'en était trouvé un seul qui fût capable de doute, ce seul article des prophéties était fait peut-être pour le troubler. Car que de hardiesses! Que de témérités! Que d'aveux qui lui échappent, ...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 379.
7. « Ainsi pense-t-il [Léopold] et, sans un mot de récrimination, il distribue à tous des croix de grâce, que chacun accepte parfaitement, car dans le doute qu'est-ce qu'on risque? ... »
BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 313.
8. JEAN : ... C'est à cela que j'ai sacrifié mes humeurs envers toi, mes rancunes, les divagations, à cette volupté d'une alliance parfaite. Le premier amour s'y fût-il apaisé, c'est par ces couples que Dieu voit le monde, et qu'il le justifie, et qu'il le juge.
LIA : Car nous ne nous aimons plus?
GIRAUDOUX, Sodome et Gomorrhe, 1943, I, 3, p. 73.
3. [La prop. est elliptique] :
9. L'hiver on souffrait du froid, car pas de vitres aux fenêtres, ou plutôt pas de fenêtres du tout, mais de vastes trous dans les murs.
GIDE, L'Immoraliste, 1902, p. 370.
10. Plus avertis, eussent-ils eu cette curiosité naïve qui fait marcher la découverte à pas candides, en suivant une embryogénèse tant soit peu ridicule a posteriori, car déjà désuète? ...
P. SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 178.
Rem. 1. Car en effet (qui cherche à rendre plus expressif le monosyllabe), fréq. ds la lang. parlée qui est pléonastique hormis le cas où en effet est adv. et signifie « effectivement, en fait », « il est bien vrai que »; la distinction des 2 emplois n'est pas toujours aisée : Un jour il m'a été donné d'assister à une exécution, je ne peux pas dire de la voir car en effet, c'est un spectacle intolérable (BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, 1908, p. 28). Car en effet n'est souvent qu'un ligament renforcé de et en effet :
11. S'il [son futur gendre] était un bon travailleur, par la vertu de son travail, il serait un bon mari. Car en effet, pour bien travailler, il faut être continent dans ses plaisirs, réglé.
DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, p. 76.
Rem. 2. Car/Parce que, Car/Puisque. Contrairement à car, parce que et puisque peuvent être utilisés après certaines conj. de coordination : et, mais, ni parce que ou et, mais, ni puisque; de même ils peuvent être repris par que : parce que... et que ou puisque... et que. D'autre part, parce que peut introduire une prop. en réponse à la question pourquoi?, s'employer derrière des adv. tels que précisément, justement, uniquement, seulement, surtout..., après le tour uniceptif ne... que et le présentatif c'est, tous emplois impossibles avec car. La conj. car qui introduit une explication peut avoir la même valeur que puisque, qui garantit le bien-fondé véridique de l'énoncé. Noter ds l'ex. suiv. la reprise de car par puisque :
12. ... toute l'inclinaison (générale) du corps en avant dénonce, trahit ce que je suis, car je le deviens, puisque je le deviens : un paysan (...). L'inclinaison commençante générale vers la terre nourricière, vers la terre mère, vers la terre tombeau.
PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910, p. 672.
B.— En incise. [Entre crochets ou parenthèses ou entre 2 signes de ponctuation introduisant une prop. qui justifie ce qui vient d'être dit par une précision que l'interlocuteur était censé ignorer et que le locuteur juge utile de souligner en passant] :
13. Sur deux cent cinquante-quatre personnes et demie (car je compte un monsieur sans jambes pour une fraction) dont j'analysai la démarche, je ne trouvai pas une personne qui eût des mouvements gracieux et naturels.
BALZAC, Théorie de la démarche, 1833, p. 638.
14. Le docteur reconnut alors que le cri de l'enfant avait faibli, qu'il faiblissait encore et qu'il venait de s'arrêter. Autour de lui, les plaintes reprenaient mais sourdement, et comme un écho lointain de cette lutte qui venait de s'achever. Car elle s'était achevée.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1394.
C.— Fonctionnement en tête de phrase et en relation avec des prop. coordonnées.
1. [En tête de phrase] ,,La coordination étant le rapport d'une phrase à une autre déjà énoncée, le coordonnant car ne peut pas fonctionner en tête de phrase [logiquement indépendante], à l'encontre de ce qui a lieu pour les syntagmes adverbiaux introduits par parce que ou puisque`` (R. MARTIN, Le mot puisque, Notion d'adv. et de présupposition sém., ds Studia Neophilologica, vol. 45, n° 1, 1973, p. 104-114). Dans l'ex. suiv., qui appartient au style de la conversation, il faut interpréter la prop. car je suis trop bonne placée en tête de phrase, comme une tournure elliptique pour [je fais ce que vous me demandez] car je suis trop bonne :
15. M. DE MONTLUCAR. — Faites cela pour moi... Je vous en supplie en grâce!
ZOÉ. — Eh bien! Monsieur, car je suis trop bonne... Je consens à la traiter comme une amie... de la troisième classe... Mais je fais mes conditions.
SCRIBE, La Camaraderie, 1837, I, 1, p. 235.
2. [En relation avec des prop. coordonnées]
a) [La prop. introduite par car peut être coordonnée à une autre prop. à l'aide de et ou de ni et on ne répète pas car devant la seconde] :
16. ... nous étions fort contents quand il venait, car il était gai et contait des histoires.
MICHELET, Mémorial, 1822, p. 189.
b) En fr. mod., la reprise de car par que dans la seconde prop. est jugée incorrecte (type : il dormit jusqu'à midi car il s'était couché tard et qu'il était en vacances). Gén., on préfère la juxtaposition, car n'introduisant alors que la 1re prop. :
17. Là, vivent le chasseur et son aide, en silence, aux aguets, de l'aube au crépuscule. Car on ne rit point, on ne parle point, on respire à peine, la palombe étant inquiète et farouche.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 27.
Il peut aussi être répété devant les autres prop., notamment lorsque le discours prend une allure quelque peu oratoire ou lyrique :
18. Ô mon cher et charmant confrère, je voudrais bien être à Paris, car je vous verrais, car je pourrais serrer votre main et baiser la main de votre noble et gracieuse femme.
HUGO, Correspondance, 1873, p. 344.
19. Heureux qui sait se réjouir au cœur de la nuit, de cela seulement qu'il sait qu'elle est grosse, car les ténèbres lui porteront fruit, car la lumière lui sera prodiguée.
GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 195.
D.— Car en emploi subst. (inv. au plur.) :
20. L'écrivain multiplie les si, les comme, les d'autant, et ne s'embarrasse point du nombre des qui et des que. (...). Il fait un usage excellent des car, des mais, des aussi bien, des tout de même que.
LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, p. 224.
21. Remarquons d'abord, dans la première phrase de ce texte, le car qui annonce une explication de ce qu'on vient d'affirmer et qui n'explique rien du tout.
BENDA, La France byzantine, 1945, p. 203.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. (il) carre, quart. Étymol. et Hist. I. A. 1. Conj. de coordination Xe s. car (Jonas d'apr. BARTSCH Chrestomathie, 9, 4, 25); XIe s. quer (Alexis, ibid., 9, 2); 2. conj. de subordination a) ca 1120 pur ço quer synon. de por ce que (S. Brendan, éd. E. G. R. Waters, 300), seulement en a. fr.; b) 1167-1170 car « parce que » (GAUTIER D'ARRAS, Ille et Galeron, éd. W. Foerster, 1858 ds T.-L.) — XVIe s. ds HUG.; c) 1295 [la] raison est quar (Arch. J. 456, pièce 36 ds GDF.); ce type de syntagme, encore en usage au XVIIe s., est à l'orig. des crit. formulées par Malherbe contre l'emploi de car auxquelles répondirent les plaidoyers de Vaugelas et de Voiture (v. BRUNOT t. 3, pp. 385-388 et Ph. A. WADSWORTH, The ,,Car`` quarrel ds Mod. Lang. Quaterly, t. 1, 1940, pp. 527-538) : le syntagme en question disparut, mais car demeura ds l'emploi A 1. B. 1. Adv. causal XIe s. quer « c'est pourquoi, en conséquence » (Alexis, éd. C. Storey, 123c) — XVIe s. ds HUG.; 2. Particule introduisant a) une phrase jussive (emploi avec l'impér.) XIe s. quar (Alexis, ibid., 11b); b) une phrase optative (emploi avec le subjonctif) quer (ibid., 46a). II. Subst. masc. invar. 1616-20 sans si et sans car « sans condition » (D'AUBIGNÉ, Hist. univ., XII, 23 ds HUG.). Du lat. class. quare (composé de et de , proprement « par quelle chose ») adverbe interrogatif « pourquoi? »; adverbe causal « c'est pourquoi » d'où I B 1; l'emploi I B 2 dér. de I B 1 : dans les 2 cas, c'est le cont. de la 1re partie de la phrase qui fournit l'explication de ce qui suit (G. MOIGNET, Gramm. de l'a. fr., Paris, 1973, p. 289). L'emploi I A 1 (conjonction de coordination) est bien attesté en lat. vulg. (av. 79 apr. J.-C., CIL, IV, 2421 ds VÄÄN. Inscr., p. 213 : Rufa, ita vale quare bene felas; de même CIL, IX, 3473, épitaphe ds VÄÄN. 1967, p. 171 : ita tu qui legis, bona vita vive, sodalis, quare post obitum nec risus nec lusus nec ulla voluptas erit); cet emploi a vraisemblablement son point de départ dans quare interrogatif employé dans des parataxes du type : non es eques; quare? non sunt tibi milia centum, SUÉTONE Tib., 59, ibid. (cf. l'emploi similaire de cur, ENNIUS Frag. var., 18 ds TLL, s.v. cur, 1440, 36); I A 2 (subordination) est dér. de I A 1 (coordination); à rapprocher de por ce quer et de la raison est car, l'emploi du lat. quia avec valeur interrogative, notamment en lat. arch., dans le composé quianam (v. FORC. s.v. 3° et ERN.-MEILLET) et en lat. vulg. (v. E. LÖFSTEDT, Philologischer Kommentar zur ,,Peregrinatio Aetheriae``, Uppsala [1911], p. 324 et ID., Late latin, Oslo, 1959, p. 179). — Quer et quar (car) sont tous deux issus de quare selon qu'il est tonique ou atone (v. E. Richter ds Arch. rom., t. 16, 1932, pp. 207-210; FEW t. 2, p. 1422a, note 3); l'hyp., pour quer, d'un croisement avec que (REW3, n° 6934) ne semble pas nécessaire. Bbg. BOURCIEZ (É). Lat. quare, fr. car. Romania. 1934, t. 60, pp. 232-233. — DUCH. 1967, § 74.3. — LORIAN (A.). Car redivivus. In : [Mél. Fouché (P.)]. Paris, 1970, pp. 201-212. — MARTIN (R.). Le mot puisque. St. neophilol. 1973, t. 45, n° 1, pp. 104-114. — PINCHON (J.). Des Mots coordonnants. Fr. Monde. 1973, n° 98, pp. 44-45. — RICHTER (E.). Altfranzösisches quer-car. Archivum romanicum. 1932, t. 16, n° 2, pp. 193-210. — SCHULTZ-GORA (O.). Prov. und afrz. car « warum ». Z. rom. Philol. 1933, t. 53, pp. 530-534. — TEPPE (J.). Des lipogrammes au car. Vie Lang. 1963, pp. 300-304. — WADSWORTH (P. A.). The car quarrel. Modern language quarterly. 1940, t. 1, pp. 527-538.
II.
⇒CAR2, subst. masc.
A.— Vx (XIXe s.). Voiture de tramway :
... Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine : (...); dans les rues, voitures nombreuses, omnibus, « cars » de tramways, et sur les trottoirs encombrés, non-seulement des Américains et des Européens, mais aussi des Chinois et des Indiens, ...
VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 142.
,,Compartiment d'une voiture de tramway`` (LITTRÉ).
B.— Usuel. Véhicule automobile d'assez grande dimension destiné à transporter des passagers. Car de tourisme, de ramassage scolaire. Il [Marat] avait fait en car la route de Mâcon à Etiamble... (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 125).
En partic.
1. Car de police. Véhicule transportant des agents de police chargés d'assurer la protection des lieux publics, de répondre à des appels. Synon. arg. panier à salade. Je dépassai les cars de police rangés le long du trottoir (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 204).
2. Car de reportage. ,,Véhicule équipé à la manière d'une régie de studio et qui permet la transmission télévisée en direct des événements se déroulant à l'extérieur`` (BAILLY-ROCHE 1967).
Prononc. :[]. Homon. (il) carre, quart. Étymol. et Hist. I. 1873 « matériel roulant » cont. anglo-amér. supra. II. 1928 « véhicule automobile de transport » (Lar. 20e). I empr. à l'anglo-amér. car « véhicule sur rails » (1830 ds DAE), lui-même empr. au fr. char sous la forme normanno-picarde car. II abrév. de auto(-)car.
STAT. — Car1 et 2. Fréq. abs. littér. :57 552. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 85 454, b) 77 297; XXe s. : a) 82 886, b) 80 577.

1. car [kaʀ] conj. et n. m.
ÉTYM. Xe; conj. de subordination, v. 1170; du lat. quare « c'est pourquoi »; mot critiqué au XVIIe par les puristes, et défendu par Voiture.
Conjonction de coordination qui introduit un rapport de cause : explication (preuve, raison) de la proposition qui précède. En effet, effectivement; et aussi comme, parce que, puisque; attendu que, vu que; donner (étant donné que). || Il ne viendra pas ce soir, car il est malade.Car enfin… : car, tout bien considéré…
1 Je fais ce que tu veux, mais sans quitter l'envie
De finir par tes mains ma déplorable vie;
Car enfin n'attends pas de mon affection
Un lâche repentir d'une bonne action.
Corneille, le Cid, III, 4.
2 Ils sont insupportables avec les impertinentes égalités dont ils traitent les gens. Car enfin il faut qu'il y ait de la subordination dans les choses (…)
Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, 2.
3 Car enfin, ma princesse, il faut nous séparer.
Racine, Bérénice, IV, 5.
4 (…) Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.
La Fontaine, Fables, II, 15.
5 Je vous plains : car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
La Fontaine, Fables, I, 8.
6 Les maux qui affligent la terre ne viennent pas de Dieu, car Dieu est amour, et tout ce qu'il a fait est bon; ils viennent de Satan.
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, XXXIV.
7 Un arbre vaut mieux que le marbre
Car on y voit les noms grandir.
Cocteau, Pièce de circonstance.
REM. Car en effet est un pléonasme, excepté dans le cas où en effet est adverbe, et signifie « dans la réalité ».
(Présentant une proposition interrogative). || « Car dans le doute qu'est-ce qu'on risque ? » (Barrès). (Une proposition exclamative). || « Car que de hardiesse ! » (Sainte-Beuve). (Une proposition elliptique). || « L'hiver on souffrait du froid, car pas de vitres aux fenêtres » (Gide); cf. exemples in T. L. F.
REM. 1. Car peut s'employer au début d'une incise (→ ci-dessus, cit. 6), mais pas en tête de phrase (à la différence de parce que et puisque). 2. Dans deux propositions coordonnées, car est répété, repris par et (ou ni) — … car il était sale et il jurait — ou n'est pas répété; la reprise par quecar il pleuvait et qu'il était tard — est considérée comme fautive.
N. m. (V. 1616). || Le car, les car.
8 Quelle persécution le car n'a-t-il pas essuyée ! et s'il n'eût trouvé de la protection parmi les gens polis, n'était-il pas banni honteusement d'une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu'on sût quel mot lui substituer ?
La Bruyère, les Caractères, XIV, 73.
Les si et les car : les arguments invoqués (péj.). || Je n'ai rien à faire de tous tes si et tes car, je sais la vraie raison de ton acte.
HOM. 2. Car, carre, quart.
————————
2. car [kaʀ] n. m.
ÉTYM. 1928, abrév. de autocar; « voiture sur rails », 1857; angl. car (1830), du normand, var. de char.
1 Vx. (Anglic.). Voiture de tramway; compartiment de cette voiture (v. 1860-1880).
2 Mod. Véhicule automobile de transport en commun, conçu et aménagé pour les transports interurbains (à la différence du bus, de l'autobus) ou spéciaux. Autocar, bus (anglic.). || Un car de quarante places. || Prendre, attendre le car. || Ligne de cars. || Un car de ramassage scolaire (cf., au Canada, Autobus scolaire). || Un car de tourisme. || Voyage en car. || Tu pars en train ou en car, ou par le car ?
0 La petite vallée du Sausseron, modeste affluent de l'Oise, était, depuis de longues années, desservie par une voie ferrée. On vient d'abandonner brusquement le rail et de mettre en circulation des cars. Nul ne s'aviserait de critiquer ce changement, si la route sur laquelle ces cars doivent rouler était faite à leur usage.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, IV, p. 136.
Car de police : véhicule destiné à transporter des agents de police chargés d'effectuer des rondes de surveillance et susceptibles de répondre à des appels. Panier (à salade).Car de reportage : véhicule équipé de manière à permettre la transmission télévisée en direct des événements qui se déroulent.
COMP. Autocar, car-navette.
HOM. 1. Car, carre, quart.

Encyclopédie Universelle. 2012.