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casser

casser [ kase ] v. <conjug. : 1>
• v. 1160; quasser « briser » 1080; bas lat. quassare, de quatere « secouer »
I V. tr. A
1Mettre en morceaux, diviser (une chose rigide) d'une manière soudaine, par choc, coup, pression. briser, broyer, disloquer, écraser, fracasser, rompre. Casser qqch. en deux, en mille morceaux. On a cassé le mur de Berlin en 1989. démolir. Fig. Casser la baraque. Casser une assiette, un verre. Loc. fig. Qui casse les verres les paie : qui cause un dommage doit le réparer. — Casser un carreau, une vitre. Fig. Casser les vitres. Casser la pointe ( épointer) , le manche ( démancher) d'un instrument. Endommager un vase en cassant le bord. ébrécher, écorner. Casser un œuf, en briser la coquille. PROV. On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs : on n'a rien sans sacrifices, sans violence. — Casser du bois, le couper (à la hache). Loc. fam. (1954) Casser du (et nom de collectivité) :s'attaquer à (propre et fig.). « Les fanatiques [...] qui rêvent de casser du Canaque » (Libération, 1988).
Loc. fig. Casser la croûte. Casser le morceau. Casser du sucre sur le dos de qqn, en médire (cf. Taper sur qqn). — Casser sa pipe : mourir ( casse-pipe) . — Casser sa tirelire.
♢ CASSER LA TÊTE (à qqn), vx l'écraser, la fracasser. Fig. et mod. Assourdir, fatiguer, importuner. Il nous casse la tête avec ses discours. Se casser la tête à : travailler avec acharnement à ( casse-tête) . Fam. Ne te casse pas la tête ! ne te fatigue pas (cf. Ne t'en fais pas). Fam. Casser la figure, la gueule à qqn, le battre, le rosser. ⇒ tabasser. Se casser la figure, la gueule : tomber; avoir un accident; se tuer.
2Disjoindre l'articulation ou rompre l'os de (un membre, le nez, etc.). Le coup lui a cassé le bras. Il lui a cassé trois dents d'un coup de poing. Il s'est cassé la jambe en faisant du ski. fracturer. P. p. adj. Une jambe cassée. Loc. fig. La nouvelle m'a cassé bras et jambes, m'a déconcerté, découragé (cf. Couper bras et jambes; les bras m'en tombent). Se casser le nez à la porte de qqn : trouver porte close. Fam. Il s'est cassé le nez, la gueule : il a échoué. Se casser les dents sur qqch. Casser les reins à qqn.
(1890) Fam. Casser les pieds (à qqn) : l'importuner. ⇒ casse-pieds. Tu nous casses les pieds avec tes histoires ! vulg. Casser les couilles, les burettes, les bonbons casse-couilles . Par euphém. Tu nous les casses ! briser. Casser les oreilles à qqn : faire trop de bruit.
3Endommager, empêcher le fonctionnement de. abîmer. Il a cassé sa montre, sa bicyclette. La télévision est cassée. Fig. Casser le moral à qqn, le démoraliser. — Loc. Se casser la voix, la rendre rauque par un effort excessif. ⇒ cassé.
4Loc. fig. et fam. ÇA NE CASSE RIEN (ça ne casse pas trois pattes à un canard, ça ne casse pas des briques, ça ne casse pas les vitres) : ce n'est pas extraordinaire, ça n'a rien de remarquable.
Loc. adv. À TOUT CASSER : très fort (cf. À tout rompre). « rire [...] à tout casser » (Prévert). Loc. adj. Une fête à tout casser, extraordinaire. — Loc. adv. Tout au plus. Ça coûte cent francs à tout casser.
5 V. pron. SE CASSER.(Pass.). Ampoule qui se casse. C'est fragile, ça se casse.
(Réfl.) Fam. Se donner du mal, faire un effort (cf. Se casser la tête,ci-dessus 1o). Il ne s'est pas cassé pour le repas. se fatiguer, se fouler.
(Réfl.) fam. S'en aller au plus vite, s'enfuir. se débiner, se tailler, se tirer (cf. Mettre les bouts). Casse-toi !
B(Abstrait)
1(XIIIe) Annuler (un acte, un jugement, une sentence). abroger; 1. cassation. Casser une condamnation, un mariage.
2Dégrader, démettre de ses fonctions. Casser un officier, un fonctionnaire. 2. démettre, destituer, révoquer. « dix fois cité, deux fois cassé pour indiscipline » (Vialatte).
3Neutraliser, remettre (qqn) à sa place brutalement. Se faire casser.
4Interrompre ou gêner. Casser le travail. Casser une grève. briser. Casser le métier, le dévaloriser (en particulier, en acceptant de travailler pour une rémunération inférieure à ce qui est communément admis). — Casser les prix : provoquer une brusque chute des prix sur le marché ( dumping) .
Modifier soudainement. Casser le rythme d'une émission par des spots publicitaires.
II V. intr.
1Se rompre, se briser. Le verre a cassé en tombant. Mon lacet a cassé. craquer. Une branche qui casse. céder. Se rompre facilement. Cela casse comme du verre ( cassant) . « La plaisanterie est comme le coton qui, filé trop fin, casse » (Balzac).
Loc. fig. Tout passe, tout lasse, tout casse : tout a une fin. Ça passe ou ça casse : les ennuis se termineront sans conséquence fâcheuse ou détruiront tout.
2Rare Se désagréger. Cette pâte casse sous les doigts.
⊗ CONTR. Arranger, raccommoder, recoller, réparer. Confirmer, ratifier, valider.

casser verbe transitif (bas latin quassare, secouer) Mettre quelque chose en morceaux par choc, par pression, le briser : Casser un verre en le faisant tomber. Démolir quelque chose, le détruire : Casser l'ancienne salle de bains pour en refaire une neuve. Faire une fracture à un os, un membre : Arrête, tu vas me casser le bras ! Mettre un appareil hors d'état de fonctionner : Le choc a dû casser ma montre. Briser un œuf, une noix, etc., pour libérer et utiliser leur contenu. Rompre, annuler un contrat, un accord, etc. : Ils ont cassé leurs fiançailles. Interrompre un mouvement, l'empêcher de se poursuivre normalement ou en briser l'harmonie : Casser le rythme de travail. Vaincre la résistance de quelque chose, neutraliser un groupe, son action : Casser la suprématie du dollar. Enlever à quelqu'un son grade ou son poste de manière officielle, ou faire en sorte qu'il perde sa situation : Casser un officier pour manquement aux ordres. Faire perdre à quelqu'un sa dignité ou briser sa résistance physique et morale : Un homme que la douleur a cassé. Populaire. Cambrioler avec effraction. Populaire. Démonter une voiture, un appareil pour en récupérer ce qui peut être utile ou revendable. Agriculture Donner un premier labour à une terre en friche. ● casser (expressions) verbe transitif (bas latin quassare, secouer) Casser les prix, le marché, le métier, etc., baisser fortement les prix, ce qui risque de provoquer une désorganisation du marché. Casser la voix (à quelqu'un), déformer son timbre, l'assourdir. Familier. À tout casser, extraordinaire, formidable, en parlant de quelque chose ; tout au plus, au maximum, en parlant d'une quantité. Populaire. Casser du flic, du gaucho, etc., les attaquer au cours d'une manifestation pour les matraquer, les blesser, etc. Familier. Casser la croûte, la graine, manger. Casser la figure (familier), la gueule (populaire) à quelqu'un, le frapper, se battre avec lui. Casser la tête, les oreilles, les pieds (familier), le cul (populaire) à quelqu'un, l'importuner, le fatiguer par du bruit, des paroles, des actes. Casser les reins à quelqu'un, l'empêcher de réussir, briser sa carrière. Casser les vitres, faire du scandale. Populaire. Casser sa pipe, mourir. Ne rien casser (familier), ne pas casser des briques (populaire), ne pas casser trois pattes à un canard(familier), ne pas être extraordinaire, être sans originalité. Populaire. Tu nous les casses, tu nous ennuies. Casser son jeu, une paire, un brelan, au poker, défausser une carte qui détruit une combinaison pour en obtenir une meilleure. Casser une arête, l'adoucir par un léger biais. ● casser (homonymes) verbe transitif (bas latin quassare, secouer)casser (synonymes) verbe transitif (bas latin quassare, secouer) Mettre quelque chose en morceaux par choc, par pression, le briser
Synonymes :
Démolir quelque chose, le détruire
Contraires :
Mettre un appareil hors d'état de fonctionner
Synonymes :
- abîmer
- détraquer
Contraires :
- réparer
Rompre, annuler un contrat, un accord, etc.
Synonymes :
Enlever à quelqu'un son grade ou son poste de manière...
Synonymes :
- débarquer (familier)
- démettre
- déposer
- limoger (familier)
- révoquer
casser verbe intransitif se casser verbe pronominal être cassé verbe passif Se briser ou être susceptible de se briser : Attention, la branche va casser, va se casser. Cesser de fonctionner : La pendule est cassée, il faut la réparer. En parlant du bas d'un pantalon, du dos d'une veste, former un angle. S'effriter : Pâte qui se casse sous les doigts.casser (homonymes) verbe intransitif se casser verbe pronominal être cassé verbe passifcasser (synonymes) verbe intransitif se casser verbe pronominal être cassé verbe passif Se briser ou être susceptible de se briser
Synonymes :
- céder

casser
v.
rI./r v. tr.
d1./d Briser, réduire en morceaux. Casser un vase. Le vent a cassé les branches.
|| Fig. (Prov.) Qui casse les verres les paie: qui cause un préjudice doit le réparer.
|| Loc. Casser la tête ou, Fam., les pieds à qqn, l'importuner.
Casser du sucre sur (le dos de) qqn.
|| Loc. Fam. à tout casser: extraordinaire.
Cela ne casse rien: cela ne sort pas de l'ordinaire, de la banalité.
Casser le morceau: avouer.
|| (Proche-Orient) Casser les cartes: battre les cartes.
|| ECON Casser les prix, les cours: provoquer une baisse brusque des prix, des cours.
|| Loc. (Maurice) Casser la paresse: s'étirer dans tous les sens.
Casser les yeux: éblouir par une trop forte lumière.
Casser paletot: ôter sa veste ou se mettre torse nu.
Casser un oeil: faire un clin d'oeil.
d2./d DR Annuler. Casser un jugement.
d3./d Dégrader. Casser un officier.
d4./d Arg. (Surtout employé négativement.) Parler. T'en casses pas une!: tu ne parles pas ou peu.
|| (Djibouti) Ne connaître que quelques rudiments d'une langue. Il casse un peu d'anglais.
d5./d (Afr. subsah.) Causer des dommages à, détériorer, démolir, ravager.
Le bouton est cassé, décousu.
Casser un élève: lui donner de mauvaises notes.6 (Maurice; Québec, rég.; Louisiane; Réunion) Syn. de cueillir. Casser des pommes. Casser le blé d'Inde.
rII./r v. intr.
d1./d Se rompre, se briser. Ce bois casse facilement.
d2./d (Afr. subsah.) Commettre une faute de prononciation.
d3./d (Maurice) SPORT à la pétanque, déplacer une boule de l'adversaire.
|| Jouer trop brutalement.
rIII/r v. Pron. Se rompre, se briser. La vitre s'est cassée.
|| Loc. fig., Fam. Se casser la tête: s'appliquer à une chose avec acharnement; s'efforcer de trouver une solution à un problème.
|| Loc. fig., Fam. Se casser le nez: trouver porte close; ne pas réussir dans une entreprise.

⇒CASSER, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— [Le compl. désigne un inanimé concr.]
1. Mettre en morceaux, volontairement ou non, par choc, par pression ou par mouvement violent. Casser du bois; casser un carreau, un verre :
1. Il [Rodolphe] cassait les jouets, renversait l'eau, salissait sa robe, et faisait tomber les plats, en fouillant dans le placard.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 32.
2. Il s'était levé et agitait ses grands bras au risque de casser des bibelots ou de décrocher le portrait du prince Luigi.
QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 155.
Spéc. Casser des œufs, casser des noix (Ac. 1798-1932). Briser des coquilles d'œufs, de noix, de noisettes pour en consommer le contenu.
P. méton. [L'obj. désigne une partie d'un mécanisme] Arrivé à Bruckenau. 29 lieues. Cassé ma voiture (CONSTANT, Journaux intimes, 1804, p. 79) :
3. ... le lord sortit du magasin en cassant le système à air comprimé de la porte.
LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 15.
Proverbes. Qui casse les verres les paye (Ac. 1798-1932). Celui qui est coupable doit réparer; d'où payer les pots cassés. Je vois approcher avec plaisir le moment où la vieille dame va payer les pots cassés (BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, p. 151). On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. On n'obtient pas un résultat important sans quelque violence ou dégât. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Mais à la fin, qui les mangera toutes ces omelettes? les œufs cassés pourriront et infesteront la terre (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 336).
2. Loc. (souvent au fig.)
a) Domaines techn. Changer plus ou moins radicalement le mouvement, les effets ou l'aspect d'une chose.
AGRIC. Casser une bruyère (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Donner un premier labour à une terre en friche.
Rem. Qq. dict., tels que Ac. 1798, LITTRÉ, DG, attestent le subst. fém. cassaille. Premier labour donné à une terre en jachère.
CHANT. Casser la voix. Altérer sa tessiture par une fatigue excessive. Des rôles fatigants ont cassé la voix de ce chanteur (LITTRÉ).
COMM. Casser les prix, les cours (ROB.). Faire baisser brutalement les prix, les cours ayant tendance à monter.
DR. Casser un arrêt, un contrat (Ac. 1835-1932), une condamnation, une sentence. Déclarer nul. Il [l'empereur] ordonna de casser le mariage de son frère Jérôme avec Mlle Patterson (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 647) :
4. ... il attendait que l'instruction criminelle fût finie, pour voir s'il n'y aurait pas moyen de faire casser ce testament immoral.
ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 79.
MAR. Casser l'erre (Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Lar. encyclop., LITTRÉ, ROB.). Ralentir l'erre d'un navire avant son arrêt.
ART MILIT. Casser l'infrastructure. Désorganiser un adversaire par les pertes qu'on lui fait subir. Nous n'aurons pas la victoire tant que nous n'aurons pas cassé l'infrastructure vietcong (Express, 17 oct. 1966 ds GILB. 1971).
MUS. (et autres arts de l'expression). Casser un rythme.
PHYS. ATOMIQUE. Casser l'atome. Provoquer la fission (cf. GILB. 1971).
b) Arg., fam.
[Le compl. désigne de la nourriture ou de la boisson]
♦ [Sans valeur péj.] Casser une/la croûte, la graine. Le père proposa de casser une croûte à l'auberge des mariniers (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 48). Casser le goulot. Déboucher une bouteille, boire. On cassa le goulot à quatre nouveaux litres (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 574); p. anal. casser une pièce de vin (LITTRÉ). L'entamer.
♦ [Avec valeur péj.] Au fig. Casser du sucre sur la tête/le dos de qqn. Médire de quelqu'un en son absence. Ce Fontan cassait toujours du sucre sur la tête des camarades! (ZOLA, Nana, 1880, p. 1324). Casser le morceau. Avouer malgré soi (un secret), donner l'ultime explication. Et puis un beau jour on finit quand même par casser le morceau devant tout le monde (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 292).
Autres expr.
Casser les vitres. Agir avec éclat sans prendre de ménagements :
5. Hassler, enragé et enchanté de cette auguste opposition, qui, pour les partis avancés de l'art allemand, était presque devenue une consécration, continuait de plus belle à casser les vitres. À chaque nouvelle sottise, les amis s'extasiaient et criaient au génie.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 538.
Casser sa tirelire. Dépenser toutes ses économies. Elle pense (...) à casser sa tirelire pour s'acheter un chiffon que n'a pas une de ses amies (E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 300); p. ext. casser un billet, une pièce. Commencer à dépenser une somme :
6. Ce Caffiaux, en voilà un que les ménagères auraient dû maudire! Elle venait d'y voir entrer Bourron, son homme, avec Ragu, et c'était pour sûr une pièce de cent sous qu'il allait casser là.
ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 23.
Casser sa pipe. Mourir. Ma vie est loupée; mais je n'ai pourtant pas envie de casser ma pipe (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 101).
Loc. à valeur adj. À tout casser. Énorme, sans retenue. Un petit bal à tout casser (MEILHAC, HALÉVY, La Vie parisienne, 1867, III, 2, p. 56). Des compliments à tout casser (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1896, p. 967). Qui ne casse rien. Sans éclat, qui n'est pas éblouissant. Son intelligence [de la Perruche] ne cassait rien non plus (LÉAUTAUD, Le Petit ami, 1903, p. 117).
Empl. absol. Cambrioler, voler avec effraction :
7. Ils [Régnier de Montigny et Colin de Cayeux] forment avec lui [Villon] le trio classique de malfaiteurs qui, lorsqu'ils ne « cassent » pas, attirent les « pigeons » au jeu et les plument à l'aide de faux dés.
F. CARCO, Nostalgie de Paris, 1941, p. 98.
B.— [Le compl. désigne une pers.]
1. Affaiblir, briser physiquement ou moralement. Les fatigues de la guerre, les débauches l'ont fort cassé (Ac. 1798-1932). Et brusquement, sans raison apparente, comme un fil trop tendu, son enthousiasme casse net (R. MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 332) :
8. Ces fièvres, ces soubresauts, coupés de violences intérieures, me cassent et me brisent.
BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 1, 1850, p. 486.
P. anal. [L'obj. désigne un sentiment, une habitude d'une pers.] Casser une habitude, une atmosphère. L'ordre alphabétique « casse » provisoirement l'imagination ou la passion du lecteur (GILB. 1971).
P. méton. [L'obj. désigne une collectivité, une organisation ou sa manière d'exister] Neutraliser. Casser l'alliance, l'organisation, la spéculation, les syndicats, l'Université (GILB. 1971).
2. Dégrader, priver de son titre ou de son emploi. Casser un officier, un caporal, un sergent (Ac. 1798-1932), casser un magistrat (LITTRÉ), casser un fonctionnaire. Vous n'êtes plus, dit-il, que le fonctionnaire d'un fonctionnaire déchu; nous venons vous casser de vos fonctions (ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, p. 154) :
9. ... j'aime à rappeler, sur la foi de Mirabeau, ce vieux marquis de Coëtquen, qui, plutôt que de paraître en uniforme à la revue du roi, se fit casser par lui à la tête de son régiment : ...
VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 19.
Casser qqn aux gages. Priver d'un emploi appointé. Une intrigue galante l'avait fait casser aux gages (DELÉCLUZE, Journal, 1828, p. 487). Au fig. Cassée aux gages, et pour un moment mise sur le pavé, la Révolution, nue et les bras croisés, assistait aux séances dans les tribunes (CHATEAUBRIAND, Congrès de Vérone, t. 1, 1838, p. 33).
3. Fam. [Le compl. désigne une partie du corps]
a) [L'accent est mis sur la violence, la brutalité d'un geste] Casser le nez, les os, la tête à qqn. Frapper violemment. Casser la figure. Il y avait vingt personnes qui voulaient lui casser la figure (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 217). Casser la margoulette à. Louis XVIII (...) faisait casser la margoulette aux gardes de l'escorte (GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, p. 209). Casser la gueule à. Si l'on m'embête, je suis disposé à casser la gueule au premier venu (FLAUBERT, Correspondance, 1856, p. 207) :
10. Henri retint Vincent, tandis que Louis posait sa main sur l'épaule de Lambert : « Laissez tomber, dit Louis.
— Je veux lui casser la gueule. (...) »
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 271.
Au fig. Casser les reins à. Briser socialement quelqu'un. Clemenceau croyait casser les reins de son adversaire. Il a offensé la vanité française du même coup (BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, 1909, p. 246). Casser le cou à la fortune de qqn. Briser la carrière de quelqu'un. Je serai venu dans ce pays pour casser le cou à sa fortune! (STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 219).
b) [L'accent est mis sur la fatigue physique ou morale, le découragement] Au fig. Casser bras et jambes à qqn. (Lar. 19e, Lar. encyclop., ROB.). Enlever tout courage, anéantir. Casser les bras à. Ça vous casserait les bras de l'amener jusqu'ici [une valise]? (AYMÉ, La Mouche bleue, 1957, p. 81). Casser la tête à. Ses bavardages me cassent la tête (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 945). Casser les oreilles. Tais-toi un moment, bon dieu! Tu nous casses les oreilles (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 106). Casser les membres à. Une tristesse impétueuse s'abattait sur Alban, un découragement à vous casser les membres (MONTHERLANT, Le Songe, 1922, p. 55). Casser les pieds. Tu me casses les pieds, dit La Poule (GIONO, Le Grand troupeau, 1931, p. 196).
c) [Le compl. désigne une partie du corps du suj.] Se casser un bras, une jambe (Ac. 1878-1932). Se briser, se fracturer un bras, une jambe. Se casser la figure, la gueule. Tomber en se faisant plus ou moins mal. Au fig. Échouer dans une entreprise. J'entreprends ça [ces sortes d'œuvres] sur une grande échelle, au risque de me casser la gueule. Le système San-Antonio! (SAN ANTONIO, J'ai bien l'honneur de vous buter, Paris, Fleuve Noir, 1971, p. 108).
Se casser le cou. Une escarpolette à se casser le cou (G. SAND, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 412). Au fig. Tant que je serai vivante, tu ne te casseras pas le cou par un sot mariage (BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, p. 95).
Se casser les dents. Elles étaient dures, les raves! Oh! Dures à se casser les dents (ZOLA, Une Page d'amour, 1878, p. 1044). Au fig. Se heurter à une difficulté. On se cassera les dents contre votre vérité (FLAUBERT, Correspondance, 1864, p. 4).
Se casser le nez. Au fig. Trouver porte close :
11. Celui-ci [M. Octave] avait dit aux deux messieurs qu'ils seraient toujours sûrs de le trouver le jeudi après-midi; les autres jours ils risquaient fort de se casser le nez.
MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 777.
Se casser la tête ou se casser le crâne, se casser les méninges. Au fig. Éprouver de grandes difficultés et déployer de grands efforts pour résoudre un problème. À se casser la tête contre les murs (LITTRÉ, DG, ROB.). Se laisser aller au découragement.
♦ [À la forme négative ou interr.] Ne pas se casser la tête. Juger inutile de faire un effort spécial. Pourquoi se casser la tête quand, par suite d'éliminations successives, tous ses adversaires, l'un après l'autre, avaient été mis hors circuit? (M.-G. BRAUN, Apôtres de la violence, Paris, Fleuve Noir, 1962, p. 178).
Se casser les reins. Au fig. Échouer, briser sa carrière. Un Français se casserait les reins à vouloir l'imiter [Picasso] (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 91).
II.— Emploi pronom.
A.— Emploi réfl., arg.
1. S'enfuir :
12. Léa me rejoignit au pesage. — Cassez-vous. Sans cela il ne pourra pas s'endormir.
MORAND, Ouvert la nuit, 1922, p. 173.
2. Ne pas se casser. Ne pas se fatiguer.
B.— Emploi réciproque. Se casser la tête, la figure, la gueule. Se battre.
C.— Emploi à valeur passive. [En parlant d'un objet] Se briser. Le pot se cassa en tombant (LITTRÉ); le verre se casse facilement (Ac. 1932). L'épine du dos, au dire de ces dames, se cassoit comme du verre (BONSTETTEN, L'Homme du Midi et l'homme du Nord, 1824, p. 172).
Spéc. [En parlant d'un tissu, d'un cuir] Faire un angle brusque au contact du sol (quand il s'agit de plis, de draperies), s'assouplir, « se faire » (quand il s'agit de chaussures) :
13. ... on la reconnaissait [Philomène] entre toutes à son agenouillement profond (...) à sa jupe, dont les plis droits, tombant de sa taille à terre, se cassaient au ressaut de ses talons.
E. et J. DE GONCOURT, Sœur Philomène, 1861, p. 57.
D.— Emploi pronom. à valeur subjective. S'affaiblir, se dégrader. C'est un homme qui commence à se casser (Ac. 1835-1932, ROB.) :
14. ... la pauvre grand'maman se casse beaucoup et vite; elle n'a plus le courage de sortir, l'asthme la persécute et le souci pour le second de ses fils, mal marié, la mine sans relâche et sourdement, ...
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 83.
III.— Emploi intrans.
A.— Se rompre, se briser. La corde cassa (Ac. 1798-1878); cette poutre (...) va casser (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Panturle s'est arrêté pour raccommoder la longe qui venait de casser (GIONO, Regain, 1930, p. 220).
[En parlant d'un fruit] Avoir une chair ferme, craquante. Cette poire casse sous la dent (Ac. 1798-1878).
Au fig. [En parlant de la voix] Se briser, être altéré sous le coup de la fatigue, de l'effort ou de l'émotion :
15. Il y a un malheur par ici, fit-il, et sa voix cassa bizarrement.
POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 31.
Expr. fam. Cela casse comme du verre (ROB.). C'est très fragile.
Proverbe, au fig. Quand la corde est trop tendue, elle casse (DG, Lar. encyclop., ROB.). On risque de tout briser en tendant à l'extrême une situation.
B.— [En parlant d'une matière] S'effriter, perdre de sa consistance. Cette pâte casse sous les doigts (ROB.). De vieux tronçons de fer qui cassaient entre ses doigts (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 390).
Au fig. Se dégrader.
Proverbe. Tout passe, tout lasse, tout casse (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., ROB.).
Prononc. et Orth. :[], (je) casse []. Durée longue sur [] pour l'inf. ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834 et GATTEL 1841; cf. une durée mi-longue ds BARBEAU-RODHE 1930. Pour le timbre post. de [] dans l'inf. cf. MART. Comment prononce 1913, p. 34, BUBEN 1935, p. 63 et KAMM. 1964, p. 97 : [] dans ,,les dérivés et composés des mots en -asse [cf. casse1] où l'a se prononce ouvert (= post.) par exception à la règle et notamment passer, passant, dépasser, repasser, casser, cassant, délasser, lasser, lassitude, prélasser, trépasser, ramasser, tasser, entasser``. Pour [] post. dans l'inf., anal. de [] dans la forme accentuée, cf. G. STRAKA, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 25. Enq. /kas, (D)/ (il) casse. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 quasser « mettre en morceaux, briser » (Roland, éd. J. Bédier, 2078), forme attestée jusqu'au XIIIe s. ds T.-L.; ca 1160 casser (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 4443); 1549 part. prés. adjectivé cassant « qui se casse facilement » (EST.); 1718 poire cassante (Ac.); 1866 subst. le cassant du verre (Lar. 19e); 1833 fig. adj. « qui tranche, autoritaire » (CHÊNEDOLLÉ, Journal, p. 113); av. 1869 subst. « caractère de ce qui est absolu » (Ste-Beuve ds Lar. 19e); divers emplois techn. 1690 agric. casser la terre (FUR.); 1690 text. pronom. (ibid. : le camelot se casse); divers syntagmes a) 1585 en casser « en dire » (CHOLIÈRES, 1re Ap. Disnée, p. 35 ds HUG.), attest. isolée; 1787 câsser les vitres « tenir des propos libres ou trop hardis » (FÉR. Crit.); b) 1561 « manger » (RASSE DES NŒUDS, Chant royal, Abbus et Jargon ds ESN.); 1643 fig. n'en casser que d'une dent « ne faire qu'en tâter » (CORN., Le Menteur, IV, 9 ds LITTRÉ); 1798 casser la croûte « manger un morceau » (Ac.); d'où emploi fig. 1844 casser le morceau « avouer » (Vrais Mystères ds ESN.); 1866 casser du sucre « faire des cancans » (Lar. 19e); c) 1690 Qui casse les verres les paye « chacun est responsable de ses erreurs » (FUR.); 1808 payer les pots cassés (D'HAUTEL, Dict. du bas lang.); av. 1866 à tout casser « sans retenue, excessif » (J. Rousseau ds Lar. 19e); d) 1932 arg. casser « cambrioler » ds ESN.; 1941 casser qqn « cambrioler chez lui », supra ex. 7; 1957 casser les prix « vendre plus bas que les prix imposés ou ceux pratiqués par les concurrents » (BÉL.); 2. XIIe s. quasser « rompre les os » (Roncisv., 104 ds LITTRÉ); 1538 casser la tête de qqn « la fracasser » (R. ESTIENNE, Dictionarium latino—gallicum) ,,vx`` d'apr. Pt ROB.; d'où diverses expr. fig. a) ca 1450 casser la cervelle « importuner » (Myst. du Vieil Test., éd. J. de Rothschild, 2055), attest. isolée; 1677 se casser la tête « se fatiguer l'esprit à chercher » (SÉV., 661, 12 oct. ds ROB.); av. 1696 se casser la tête contre les murs « se désespérer » (SÉV., 409 ds LITTRÉ); 1866 « (d'un vin) monter à la tête » (Lar. 19e); b) 1549 casser les reins (EST.); 1929 se casser les reins « échouer » (Lar. 20e); c) 1740 se casser le cou, se casser le nez « échouer » (Ac.); 1834 se casser le nez « trouver porte close » (MUSSET, La Nuit vénitienne, p. 216); d) av. 1825 casser les bras « décourager » (P.-L. COUR., Lett. I, 113 ds LITTRÉ); 1827 casser les jambes « id. » (CHATEAUB., Amér., 24, ibid.); 1835 se la casser [la jambe] « s'enfuir » (Raspail ds le Réformateur d'apr. ESN.); d'où 1908 pop. se casser « s'en aller » (ESN.); 1922 (MORAND, Ouvert la nuit, p. 173); e) 1856 casser sa pipe « mourir » (MICHEL); f) 1856 pop. casser la gueule (FLAUBERT, Correspondance, p. 207); 1890 pop. casser les pieds à qqn « l'importuner » (ds. ESN.). B. 1165-70 quasser « blesser, affaiblir » (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 5001); av. 1592 part. passé adjectivé voix cassée « voix faible » (MONT., II, 20 ds LITTRÉ); 1636 homme cassé « homme affaibli par l'âge » (CORN., Cid, III, 5, ibid.). C. 1. 1er quart du XIIIe s. « annuler » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, LXXVII, 1, Van Hamel ds GDF.); av. 1511 spéc. dr. casser un privilège « l'annuler » (COMM., II, 4 ds LITTRÉ); 1549 casser un testament (EST.); 2. 1549 casser qqn aux gages « le priver d'emploi » (ibid.); 1690 « destituer quelqu'un (officier ou magistrat) » (FUR.). Du b. lat. quassare « agiter fortement » (Ennius apud MACROBE 6 Saturn. 3 ds FORC.) fréquentatif de quatere « secouer »; attesté également au sens de « frapper violemment, endommager », d'« affaiblir »; à noter prob. pour le sens d'« annuler », terme jur., la rencontre de quassare avec le b. lat. cassare « annuler, casser », terme jur. (408 ds TLL s.v., 519, 41; v. aussi Mittellat. W., s.v. cassare), dér. de l'adj. cassus « vide, vain ». Fréq. abs. littér. :2 231. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 554, b) 4 564; XXe s. : a) 4 855, b) 2 790.
DÉR. 1. Cassard, arde, adj. Qui se casse facilement. Guette Monsieur de ton tilleul, pas de l'orme, il est trop cassard (J. DE LA VARENDE, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 114). Seule transcr. ds LITTRÉ : kâ-sar. 1re attest. 1936, supra; du rad. de casser, suff. -ard. 2. Casseau, subst. masc., méd. vétér. Sorte de pince en bois servant à la castration des animaux. La castration par les casseaux ou à la pince (E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 116). [] ou [ka-]. [] post. ds Lar. Lang. fr. et PASSY 1914; cf. aussi LAND. 1834, FÉL. 1851 et DG; [a] ant. ds NOD. 1844 et LITTRÉ. [] ou [a] ds Pt ROB. Au plur. ds LITTRÉ et Lar. Lang. fr. Homon. cassot (terme de fabricant de papier, cf. DARBOIS 1830, p. 237). 1re attest. 1832 (F. RAYMOND, Dict. gén. de la lang. fr., Paris, André-Crochard-Levrault); du rad. de casser, suff. -eau (cf. FEW t. 2, p. 1430 b). Fréq. abs. littér. : 1. 3. Casserie, subst. fém., vx, rare. Action de casser. Je sais fort bien que vous payerez votre écot et celui de vos démons de lansquenets en jurons et casserie (G. SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 2, 1858, p. 120). Seule transcr. ds LITTRÉ : ka-se-rie. 1res attest. a) 1551 « licenciement » (DU VILLARS, Mém., II, Sommaire ds GDF. Compl.) — 1611 (COTGR.), b) 1858, supra; du rad. de casser « annuler » (pour le sens a) et « briser » (pour le sens b), suff. -erie. 4. Cassoir, subst. masc. Instrument qui sert à casser. Cuir garni de couteaux, couperets et cassoirs (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 313). 1re attest. 1939 id.; du rad. de casser, suff. -oir.
BBG. — BARB. Loan-words 1921, p. 142. — DUCH. 1967, § 15.12, 57. — GRIMAUD (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 637; 1969, p. 112. — LYER (S.). Part. prés. actif avec le sens de passif. Archivum romanicum. 1932, t. 16, p. 302. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 68, 122. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 150, 327, 419, 426.

casser [kɑse] v.
ÉTYM. V. 1160; quasser « briser », 1080, Chanson de Roland; du bas lat. quassare, fréquentatif de quatere « secouer ».
———
I V. tr.
A
1 Mettre en morceaux, diviser (une chose rigide) d'une manière soudaine, sous l'action d'un choc, d'une pression, d'un coup (le sujet désigne soit une personne, soit une chose, une force qui est cause de l'action). Briser, broyer, disloquer, écraser, fracasser, rompre. || Casser une glace, une assiette. || Casser qqch. en deux; en mille morceaux. || Casser un verre. — ☑ Fig. Qui casse les verres les paie : celui qui cause un dommage doit le réparer. || Il est maladroit, il casse tout ce qu'il touche. Brise-tout, casse-tout.Casser le bec d'une cruche, d'un pot. Égueuler. || Casser la pointe d'un instrument. Épointer. || Casser le manche d'un outil. Démancher. || Endommager un vase en cassant le bord. Ébrécher, écorner. || Casser le pied d'un meuble. Épater. || Casser un carreau, une vitre. — ☑ Loc. fig. Casser les vitres : faire un éclat, manifester sans ménagement son mécontentement ( Emporter [s']; colère [se mettre en]); avoir un effet retentissant.Casser la baraque. Baraque.
Casser la cabane : opérer une quasi-révolution (dans un domaine). || « Le jeune producteur qui, à trente-deux ans, a “cassé la cabane” du cinéma français, a surtout l'air d'un (individu) astucieux qui aurait commencé par vendre des cravates dans un parapluie » (Match, no 1275, 13 oct. 1973).
Casser un œuf, en briser la coquille. — ☑ Prov. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs : on n'obtient pas de résultat sans quelque sacrifice, sans quelque violence.
0.1 Mais trahir les vivants, c'est grave. « Si je parle, j'en trahirai d'autres », me répondrait Robert. Et ils ajouteraient en chœur qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Mais à la fin, qui les mangera toutes ces omelettes ? Les œufs cassés pourriront et infesteront la terre.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 336 (1954).
Fig. Casser les assiettes : être un « casseur d'assiettes », faire du tapage, du scandale.
0.2 Ils aspirent à l'Élysée comme pour se reposer d'avoir cassé tant d'assiettes.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 51.
Loc. fig. (De casser le pain, le rompre). Casser une croûte, casser la croûte, la graine : manger ( Casse-croûte, casse-graine).
1 […] (elle) passe la nuit à se serrer le ventre, et attend le matin pour casser une croûte.
J. Vallès, l'Enfant, p. 232.
Mar. || Casser les amarres. Rompre.
2 La nuit allait les prendre, le vent se levait (…) cela tournait mal, quand, tout-à-coup, vers six heures, les voilà dégagés, partis, cassant les amarres qu'ils avaient laissées pour se tenir (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, II, XII, p. 129.
(1690). Agric. Donner un premier labour à (une terre en friche). || Casser une lande, une bruyère. Cassage.
Casser du bois, le couper (à la hache).Loc. fam. (vieilli). Le pilote a cassé du bois en atterrissant, il a endommagé son avion.Casser des fruits secs, en briser la coquille.
3 Du matin au soir, elle cassait des amandes avec la tête d'un os de mouton, sur un gros pavé, serré entre ses genoux.
Zola, le Dr Pascal, I, p. 22.
Figuré :
4 La misère ne fait pas les amers désolés. Elle casse un ressort; elle brise l'indépendance (…)
Ed et J. de Goncourt, Journal, p. 184.
Loc. Casser le morceau : avouer, dénoncer (Cf. Se mettre à table). Argot. Dire.Casser du boni : faire du boniment.Sans en casser une : sans un mot.
4.1 Durant le parcours, because Nana, Riton en avait pas cassé une, et pendant la graine (le repas) ça aurait pas été poli pour Marinette de parler de nos affaires.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 93.
Casser du sucre sur le dos de qqn, le calomnier ou en médire. — ☑ Casser sa canne (vx), sa pipe, la casser : mourir. Casse-pipe. — ☑ Casser le cou à une bouteille. Boire. — ☑ Casser sa tirelire : dépenser toutes ses économies.Casser un billet : commencer à dépenser la somme qu'il représente.
Argot. Ouvrir de force la porte de…, cambrioler. || Il veut casser une banque. Cassement, casseur.
(En parlant d'une partie du corps).Casser la tête (de qqn), l'écraser, la fracasser (vx). || Il lui a cassé la tête.
5 (…) le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec raideur,
Casse la tête à l'homme en écrasant la mouche (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 10.
Se casser la tête : se tuer par une chute sur la tête.
5.1 Lui faisant faire (à son cheval) des voltes et des caracoles, il tombe lourdement et se casse la tête.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « D'une tardive instruction ».
Fig. et mod. Assourdir par un grand bruit. Étourdir; cassement (de tête). || Il nous casse la tête avec ses discours.
5.2 Une jeune Noire est en train de faire le lit au son de la radio qui hurle un air de jazz (…) Anouk se retourne vers elle et lui dit sèchement :
— Je ne veux pas de la radio… Ça me casse la tête…
Christine Arnothy, Un type merveilleux, 1972, p. 99.
Ce travail me casse la tête ( Casse-tête).Se casser la tête à, sur : travailler avec acharnement à, sur.Vx :
5.3 Il se casse la tête d'application.
Mme de Sévigné, Lettres, 12 oct. 1677.
5.4 Quant à l'huissier à verge de Mont-de-Marsan, il ne lui reste qu'à se casser la tête sur les textes et règlements promulgués en novembre 69 par la commission permanente (…)
Yanny Hureaux, la Prof, p. 328.
Se casser la tête : se faire du souci.
5.5 — Ne vous cassez pas la tête; tenez, je sais faire cette règle aussi bien que vous; et même d'une manière plus courte.
Restif de la Bretonne, la Vie de mon père, p. 85.
Fam. Ne te casse pas la tête ! : ne te fatigue pas (→ Ne t'en fais pas). || Sans se casser la tête : sans se fatiguer, simplement.
5.6 Oh ! le mot lui est venu comme ça. Mais en somme il exprime bien sa pensée. Naturellement, parce qu'il aime Reine avec naturel. Sans avoir à se forcer, à se casser la tête.
F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, 1973, p. 28.
Se casser la tête contre les murs : s'abandonner au découragement. Désespérer (se).
Fam. Casser la figure, la gueule, le cou, les reins, les os, la margoulette à qqn. Battre, éreinter, rosser. || Il s'est fait casser la gueule par des loubards. → Se faire bourrer la gueule.
6 Par moments, des souffles de colère le soulevaient et il sentait des envies brutales d'aller casser les reins du marquis ou le souffleter au cercle.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, « Rencontre », p. 243.
7 (…) on répète qu'on le tient cette fois, qu'on l'attendait là (Jaurès), qu'on va lui casser les reins, qu'il faut qu'il en crève (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 41.
8 Et si je vous cassais la figure, maintenant ?
Courteline, Boubouroche, II, 4.
9 Rien à tenter, mes gars; résignez-vous à vous faire casser la gueule !…
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 36.
Pron. (récipr.). || Se casser la figure, la gueule : se battre.
Se casser la figure, la gueule : tomber; avoir un accident; se tuer. || Attention, tu vas te casser la gueule ! (→ Tatouille, cit.).
9.1 Brusquement, (le cheval) s'emballa (…) et lança en arrière une ruade si violente, que Marjalet distingua les sept clous du fer, à un pouce de son visage. — Nom de Dieu de nom de Dieu ! cria-t-il furieux, ce bougre-là va nous faire casser la gueule à tous !
Courteline, les Gaîtés de l'escadron, p. 70 (1866).
2 Disjoindre l'articulation ou rompre l'os de (un membre, du nez, etc.), rompre ou ébrécher (une dent), etc. || Le coup, la balle, la chute lui a cassé le bras. || Il s'est cassé la jambe en faisant du ski.(Vx). || Casser les bras et les jambes : battre, frapper.
10 Veux-tu te voir casser les jambes et les bras ?
Molière, le Dépit amoureux, III, 8.
Loc. fig. Casser bras et jambes à qqn (sujet n. de chose) : enlever le courage, la force, tout moyen d'agir. Affaiblir, couper (les bras), décourager. || Cette nouvelle lui a cassé bras et jambes.Au p. p. :
10.1 Et quand il rentra, il avait les jambes cassées et l'humeur irritable comme après une fausse joie, une bonne nouvelle qui n'est pas venue, une grande espérance qui ne s'est pas réalisée.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 778.
Se casser le nez (cit. 38), se casser le nez (à la porte de qqn) : trouver porte close.
10.2 (M. Octave) avait dit aux deux messieurs qu'ils seraient toujours sûrs de le trouver le jeudi après-midi; les autres jours ils risquaient fort de se casser le nez.
Montherlant, les Célibataires, in Romans, t. I, Pl., p. 777.
Se casser le nez, le cou, la gueule, les reins : échouer (sujet n. de personne ou de notion abstraite).
10.3 Le grotesque est un genre rien moins que facile. Il demande plus de sensibilité que d'intelligence, aussi nombre de réalisateurs parmi les plus huppés s'y cassent les reins.
J.-L. Godard, in Cahiers du cinéma, no 62, août-sept. 1956.
10.4 Quoi ? On pouvait vivre dans ces cellules et être innocent ? Improbable, hautement improbable ! Ou sinon mon raisonnement se casserait le nez.
Camus, la Chute, p. 127.
Casser les reins à quelqu'un, le ruiner, briser sa carrière.
Il lui a cassé deux dents d'un coup de poing. Édenter. || Se casser une dent. — ☑ Loc. fig. Se casser les dents (sur, contre qqch.) : se heurter à des obstacles, des difficultés. || Je me suis cassé les dents sur ce problème, j'ai eu du mal à le résoudre.
3 Léser, faire mal à (une partie du corps).REM. Cette valeur est rare au sens concret général.
Vulg. || Casser le cul, le pot à qqn, le sodomiser. — ☑ Fig. Tu nous casses le cul (syn. vulg. de casser les pieds).Se casser le cul à… : se démener, faire de grands efforts pour… → Se décarcasser, se démancher.
10.5 C'est pas comme une usine où les ouvriers se cassent le cul, tandis que les patrons se tournent les pouces.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 180.
(1890). Casser les pieds à qqn, l'importuner ( Casse-pieds). || Tu nous casses les pieds !
10.6 Pourquoi pas alors façon de se taire ? Vous auriez dû comprendre, Monsieur le professeur, que cela fait nombre d'années que vous nous cassez les pieds avec votre questionne-ère (sic) […]
J. Prévert, Choses et autres, p. 146.
Var. vulg. Casser les couilles, les burettes, les burnes, les parties (cit. 16.1) à (qqn). Par euphém. || Tu nous les casses ! Syn. : tu nous les brises, tu nous les brises menu !; tu nous les broutes !
10.7 En prison. Voyous, anarchistes, mauvais Français… — Ça va, coupa Martin, tu nous en casses deux, avec tes renvois.
M. Aymé, le Vin de Paris, « La traversée de Paris », p. 55.
10.8 — Messieurs, Mesdames ! ma femme est folle !… (…) Je suis le Procureur Sacagne de Montargis dans la Côte-d'Or !…
— Merde ! Eh, Chinois ! Tu nous les casses ! Au vent ta morue ! Wagon !…
Voilà comment la foule l'appelle…
Céline, Guignol's band, p. 17.
Casser les oreilles de qqn, à qqn : faire trop de bruit. Syn. (vieilli) : briser les oreilles.
4 Fam. Causer à (un objet) un dommage qui l'empêche de fonctionner (sans toutefois le briser, le détruire). || Il a cassé sa bicyclette. || La radio est cassée !
10.9 J'ai cassé ma montre hier soir.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 698.
Fig. Tu vas te casser les yeux à lire. Abîmer. — ☑ Se casser la voix, la rendre rauque en la forçant, en parlant ou en chantant trop fort ou trop haut. — ☑ Fam. Casser le moral à qqn, le démoraliser (→ ci-dessus Casser bras et jambes).
5 Loc. fig. et fam. Ça ne casse rien (ça ne casse pas trois pattes à un canard, ça ne casse pas les vitres, ça ne casse pas des briques) : ce n'est pas extraordinaire, ça n'a rien de remarquable.
À tout casser : à toute allure. || Il conduit sa voiture à tout casser.Très fort (→ À tout rompre).
Loc. adj. Un film, un repas à tout casser, extraordinaire (→ Cavaler, cit. 5). — ☑ Loc. adv. Tout au plus. Ça vous coûtera dix francs à tout casser.
6 Se casser v. pron. a (Sens passif). || Ce matériau se casse facilement. || L'assiette s'est cassée en tombant.
b (Sens réfl.). Se voûter, en parlant d'une personne. || Ce vieillard commence à se casser.
c (Réfl.). 1835, Raspail; pour casser (plier) ses jambes. Fam. S'en aller au plus vite, s'enfuir. Tailler (se).
10.10 Tu seras soupçonné (…) plus que soupçonné si les flics te piquent (…) — Si je me casse pas, faudra que j'aille à l'enterrement et j'aime pas du tout ce truc-là.
J. Cau, la Pitié de Dieu, p. 79.
10.11 On ralentit, on allait entrer dans un patelin. Les mômes, y se cassent. On se dit : on leur fait peur.
Roger Nimier, le Hussard bleu, p. 107.
Fam. Se fatiguer; faire un effort. || Il ne s'est pas cassé pour préparer son cours. || Je ne vais pas me casser pour eux. Fouler (se fouler, 2.).
B (Abstrait).
1 (XIIIe). Annuler (un acte, un jugement, une sentence). Abroger; cassation. || Casser une condamnation, un testament, un arrêt, un contrat. Rescinder, rompre.
11 J'ai ouï parler d'une espèce de tribunal qu'on appelle l'Académie française. Il n'y en a point de moins respecté dans le monde; car on dit qu'aussitôt qu'il a décidé, le peuple casse ses arrêts, et lui impose des lois qu'il est obligé de suivre.
Montesquieu, Lettres persanes, LXXIII.
Casser un mariage.Par ext. || Casser des fiançailles, les rompre.
2 (Fin XVe). Dégrader (un officier). Cassation.Par ext. Destituer (qqn) d'une fonction, d'un emploi. Démettre, déposer, limoger, révoquer. || Casser un fonctionnaire. — ☑ Casser qqn aux gages : priver qqn de son emploi.
3 Neutraliser (un adversaire); abattre (un obstacle). || « Nous n'aurons pas la victoire tant que nous n'aurons pas cassé l'infrastructure vietcong » (l'Express, 17 oct. 1966).
4 Supprimer ou désorganiser (une organisation) avec brutalité. || Casser une administration par des mesures soudaines.
12 Dans les trois quarts des départements, les administrations légalement élues depuis deux ans étaient cassées et, d'autorité, le Directoire nommait, en violation de la Constitution, des fonctionnaires à sa dévotion.
Louis Madelin, l'Ascension de Bonaparte, XIII, Campo-Formio, p. 180.
5 Interrompre ou gêner. || Casser le travail. || Il casse le travail. || Casser une grève. Briser; briseur (de grève).
12.1 (…) d'une façon encore plus ténue, mais non moins blessante, il s'ingénie à « casser » la conversation, soit en imposant de passer brusquement d'un sujet grave (qui m'importe) à un sujet futile, soit en s'intéressant visiblement, pendant que je parle, à autre chose que ce que je dis.
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 148.
Casser le métier, le dévaloriser (en particulier en acceptant de travailler pour une rémunération inférieure à ce qui est communément admis).
Écon. Désorganiser (un marché, un cours…). — ☑ Casser les prix : provoquer une brusque chute des prix sur le marché. || « La vente en masse permet de casser les prix — 10 à 15% — pour la plupart des articles » (Femme pratique, sept. 1970).
Modifier soudainement, détériorer. || Casser l'atmosphère. || Casser le rythme d'une émission par des annonces publicitaires.
6 Casser l'atome, en provoquer la fission. || « Si on est parvenu à “casser” l'atome — dans des bombes ou dans des centrales atomiques — on ignore toujours de quoi sont faits les protons et les neutrons qui le constituent » (le Nouvel Obs., 23 nov. 1966).REM. Métaphore familière qui n'appartient pas au langage scientifique.
———
II V. intr.
1 Se rompre, se briser. || Le verre a cassé en tombant.Se rompre facilement. || Une branche qui casse. || Cela casse comme du verre. Cassable, fragile.
13 La plaisanterie est comme le coton qui, filé trop fin, casse, a dit Bonaparte.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 806.
14 Ça pouvait être dans les onze heures quand Panturle s'est arrêté pour raccommoder la longe qui venait de casser.
J. Giono, Regain, II, IV.
Prov. Quand la corde est trop tendue, elle casse : il est dangereux de dépasser la mesure, les bornes.
Loc. fig. Tout passe, tout lasse, tout casse : tout a une fin.
2 Se désagréger, s'effriter. || Cette pâte casse sous les doigts.
——————
se casser v. pron.
Voir ci-dessus I., A., 6.
——————
cassé, ée p. p. adj.
|| Un verre cassé. || De vieux jouets cassés, tout cassés.Payer les pots cassés.
15 — Elle ne marche pas, ta montre.
— Non, dit Marie, elle est cassée.
Bon, cassée. À cela rien à répondre. Ce ne fut qu'un peu plus tard. Pourquoi Marie accrochait-elle au mur une montre qui ne pouvait indiquer l'heure puisqu'elle était cassée ? Et puis, on ne casse pas comme cela une montre.
André Baillon, Délires, « La mort ».
(1871, Zola, in D. D. L.). || Col cassé : col dur dont les deux coins supérieurs sont rabattus.fam. Col à bouffer de la tarte.
Blanc cassé.
Fig. || Une voix cassée. Faible, voilé.
16 Tout à coup, elle frémissait de la tête aux pieds, en entendant partir du coin de la cheminée un petit filet de voix cassé, flûté, comme étouffé sous terre.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, XIV, p. 201.
17 (…) une voix qui, bien que cassée et chevrotante, avait encore une grande douceur.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VI, p. 156.
(Personnes). || Un vieillard cassé. Caduc, courbé, décrépit, usé, voûté.Un corps cassé par l'âge.Fam. (Personnes). Dans un état second dû à l'alcool ou à la drogue. || Il est complètement cassé, ce type ! Flingué.
18 (…) Un vieillard insensé
Qui fait le dameret dans un corps tout cassé.
Molière, l'École des maris, I, 2.
19 Alors il vint, cassé de débauches, l'œil terne,
Furtif, les traits pâlis,
Et ce voleur de nuit allume sa lanterne
Au soleil d'Austerlitz !
Hugo, les Châtiments, « Nox », 3.
20 Il (le vieillard) n'était pas voûté, mais cassé, son échine
Faisant avec sa jambe un parfait angle droit.
Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens, « Les sept vieillards ».
21 Je serai (Péguy) un vieux cassé, un vieux courbé, un vieux noueux. Je serai un vieux retors.
Ch. Péguy, la République…, p. 267.
Argot milit. Gueule cassée : mutilé de la face (à la suite d'une blessure de guerre).
CONTR. Arranger, raccommoder, recoller, réparer. — Confirmer, ratifier, valider. — Droit, jeune.
DÉR. Cassable, cassage, cassant, 1. cassation, 4. casse, cassé, 2. casseau, cassement, casseur, cassin, 2. cassis, casson, cassure. — V. 5. Casse.
COMP. Incassable. V. Concasser. — Casse-chaîne, casse-cœur, casse-cou, casse-couilles, casse-croûte, casse-cul, casse-dalle, casse-fil, casse-graine, casse-gueule, casse-lunettes, casse-mèche, casse-museau, casse-noisettes, casse-noix, casse-pattes, casse-pieds, casse-pierre, casse-pipe, casse-poitrine, casse-pot, casse-sucre, casse-tête, casse-tout, casse-trame. V. Casse-.

Encyclopédie Universelle. 2012.