chique [ ʃik ] n. f.
• 1792; « petite boule » 1573; p.-ê. all. schicken « envoyer »
I ♦
1 ♦ Morceau de tabac que l'on mâche. ⇒ carotte. Mâcher, mastiquer sa chique. ⇒ chiquer. — Loc. fam. COUPER LA CHIQUE à qqn,l'interrompre brutalement (cf. Couper le sifflet). Avaler sa chique.
2 ♦ Fam. Enflure de la joue, due à un mal de dents.
3 ♦ Petit cocon peu fourni en soie; la soie de ce cocon.
II ♦ (1640; à cause de la boule formée par l'insecte sous la peau) Variété de puce dont la femelle peut s'enfoncer dans la chair de l'homme et y déterminer des abcès.
⊗ HOM. Chic.
● chique nom féminin (de chiquer) Morceau de tabac que l'on mâche. En Belgique, bonbon à sucer ou à mâcher. Petit cocon mou et peu fourni en soie ; soie qui provient de ce cocon. ● chique (difficultés) nom féminin (de chiquer) → chiffe ● chique (expressions) nom féminin (de chiquer) Populaire et vieux. Avaler sa chique, mourir. Populaire et vieux. Avoir la chique, avoir une fluxion dentaire. Populaire. Ça ne vaut pas une chique, ça ne vaut rien. Populaire. Couper la chique à quelqu'un, l'interrompre brutalement, le réduire au silence ou l'étonner vivement. Familier. Mou comme une chique, dépourvu d'énergie. ● chique (homonymes) nom féminin (de chiquer) chic adjectif chic nom masculin chic ! interjection chique forme conjuguée du verbe chiquer chiquent forme conjuguée du verbe chiquer chiques forme conjuguée du verbe chiquer ● chique nom féminin (mot caraïbe) Variété de puce commune en Amérique intertropicale et en Afrique noire, où elle parasite les animaux domestiques, comme le porc ou le chien, et l'homme. ● chique (homonymes) nom féminin (mot caraïbe) chic adjectif chic nom masculin chic ! interjection chique forme conjuguée du verbe chiquer chiquent forme conjuguée du verbe chiquer chiques forme conjuguée du verbe chiquer ● chique (synonymes) nom féminin (mot caraïbe) Variété de puce commune en Amérique intertropicale et en Afrique...
Synonymes :
- puce-chique
n. f.
d1./d Boulette de tabac à mâcher.
d2./d Loc. fig., Fam. être mou comme une chique: être sans énergie, sans entrain.
— (Belgique) Mordre sur sa chique: se maîtriser, se contenir.
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n. f. Puce des régions tropicales dont la femelle, pénétrant sous la peau, peut provoquer diverses infections.
I.
⇒CHIQUE1, subst. fém.
A.— Morceau de tabac que l'on mâche :
• 1. Il fila par-dessus bord un jet de salive noir comme sa rancune et passa la chique à gauche.
HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 204.
♦ Carotte à chique. Rouleau de feuilles de tabac, dans lequel on découpe les chiques. Une jeune fille (...) qui pesait des carottes à chique (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 90).
— Loc. fig.
♦ Jus de chique (péj.). Toutes sortes de liquides noirâtres. Peinture au jus de chique (ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 43).
♦ Mou comme une chique. En parlant d'une personne sans volonté, sans énergie.
♦ Couper la chique à qqn. Surprendre quelqu'un au point qu'il perd le fil de son raisonnement, de la conversation. Synon. interloquer :
• 2. C'est fini! tout liquidé! soldé! lavé! voilà! tu me comprends? T'as compris maintenant ma langouste? Ça coupe la chique hein? Ça te calme pas? Demain que je te dis! (...) Demain matin qu'ils viendront! ...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 547.
♦ Avaler sa chique. Mourir :
• 3. Lorsqu'on a fait son temps et qu'on a passé la terre aux autres, on avale sa chique, sans les emmerder davantage!
ZOLA, La Terre, 1887, p. 318.
♦ Poser, déposer sa chique. Cesser une activité, d'où se taire, d'où mourir :
• 4. Eh bien, moi, je vous dis ceci : l'homme qui n'a pas le cœur de déposer sa chique quand le moment en est venu, et de céder sa place aux autres, est un égoïste et un lâche!
COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, p. 131.
♦ Cela ne vaut pas une chique. Cela ne vaut rien.
B.— Vx., pop. Une chique de qqc. Morceau de quelque chose que l'on mange. Marauder une chique de pain ou une pomme de terre frite (DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1949, p. 125).
— Emploi. abs. (région., Belgique). Bonbon (acidulé). Les petits Liégeois (...) mangent des chiques et raffolent également des chiques sures (J. HANSE-DOPP. 1971, p. 69).
Rem. Dans plusieurs dial., notamment en Suisse, chique signifie « état d'ivresse ». Avoir une chique.
C.— P. méton. ,,Enflure de la joue provoquée par un mal de dent`` (BRUANT 1901).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Homon. chic. Étymol. et Hist. 1. 1792 (ROMME, Dict., 161 ds Fr. mod., t. 25, p. 308); d'où les expr. fig. 1833 poser sa chique « se taire » (L. VIDAL, J. DELMART, La Caserne, p. 90); 1842-43 (SUE, Les Mystères de Paris, 8, 111 : la chose [décapitation] dure le temps d'avaler une chique); 1894 avaler sa chique « mourir » (Ch. VIR-MAÎTRE, Dict. d'arg. fin-de-s., p. 17); av. 1865 couper la chique « interloquer » (GAUCHER, Chansons ds LARCH. 1865, p. 78); 1878 ça ne vaut pas une chique « ça ne vaut rien » (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, p. 86); 1901 « fluxion dentaire » (BRUANT, p. 226); 2. 1808 « morceau de pain » (HAUTEL). Déverbal de chiquer 1 au sens de « mâcher une chique »; 2 au sens de « manger » avec peut-être infl. de chiquet (FEW t. 13, 2, p. 369b). Fréq. abs. littér. :73. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 197. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 177, 367, 477. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 110, 134; t. 2 1972 [1925], p. 201, 296, 311; t. 3 1972 [1930], p. 44.
II.
⇒CHIQUE2, subst. fém.
Insecte parasite qui s'insinue sous la peau de l'homme ou des animaux et provoque de très vives démangeaisons et des abcès :
• Il [Benoît] regarda la plante de leurs pieds pour être certain qu'il n'y avait aucune trace de chiques ou insectes malfaisants qui déposent leurs œufs sous l'épiderme, et causent ainsi de violentes maladies (...) quelquefois le tétanos (...) par exemple; ...
SUE, Atar Gull, 1831, p. 6.
— En appos. Les puces chiques. Traquer les puces « chiques » dans la profondeur de la plante des pieds (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 196). Les incessantes et classiques puces chiques pénétrantes (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932p. 211).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Homon. chic. Étymol. et Hist. 1640 zool. (P. J. BOUTON, Relation de l'Etabl. des François depuis 1635 en l'Isle de la Martinique, p. 91 ds KÖNIG, p. 66). Empr. au caraïbe FEW t. 20, p. 63; KÖNIG, loc. cit.; FRIED.); n'est pas issu du rad. expressif -« petit » (FEW t. 13, 2, p. 368b), ni de chique « boule à jouer » (DAUZAT 1973). Fréq. abs. littér. :9. Bbg. QUEM. 2e s. t. 4 1972.
III.
⇒CHIQUE3, subst. fém.
Petite boule de marbre, de verre ou de terre cuite. Cet œil unique et pareil à une chique de verre (CLAUDEL, L'Ours et la lune, 1919, p. 594).
♦ Jouer aux chiques. Jeu dans lequel l'on projette sa bille avec le pouce. Jouer aux « chiques » avec les gamins (RENARD, Journal, 1889, p. 24).
Prononc. :[]. Homon. chic. Étymol. et Hist. 1573 « boule à jouer » (T. LIÉBAULT, Secret médecine d'apr. DAUZAT 1973); 1640 (OUDIN Ital.-Fr.); rare, ,,vieilli et dial.`` d'apr. DG. Terme des dial. de l'Est attesté en Lorraine, Ardennes, Wallonnie au sens de « bille », en Suisse romande au sens de « manière de lancer la bille » (ZÉL.; Ch. BRUNEAU, Enquête, s.v. bille; HAUST, Dict. fr.-liégeois, s.v. bille 2; Pat. Suisse rom.), passé de là aux dial. du Centre (JAUB.), prob. empr. à l'all. dial. Schick attesté dans le frq. mosellan et les dial. germ. de Lorraine et de Sarre, dér. de schicken « envoyer, lâcher » (FEW t. 17, p. 35). Fréq. abs. littér. :2. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 110, 134; t. 2 1972 [1925], p. 201, 296, 311.
1. chique [ʃik] n. f.
ÉTYM. 1792; « petite boule », 1573; p.-ê. all. schicken « envoyer »; P. Guiraud y voit une orig. dial., probablt le provençal chico « morceau », ou le normand chique « morceau de pain », du lat. cicca.
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1 Morceau de tabac à mâcher. ⇒ Carotte. || Mâcher, mastiquer sa chique. ⇒ Chiquer.
1 Glapisson ôta sa chique, la mit dans le turban de son bonnet de police (…)
E. Sue, le Colonel de Surville, I.
1.1 C'était un vieillard (…) Il avait un visage racorni comme une noix. Il chiquait avec des lèvres noires en mouvement (…) — « C'est surtout le diable pour avoir un peu de tabac. Ils ont mis la chique à prix d'or. Ça coûte, les vices ! »
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 326-327.
♦ ☑ Loc. fam. Jus de chique : liquide noirâtre. — ☑ Mou comme une chique : sans énergie (d'une personne). — ☑ (Av. 1865). Couper la chique à qqn, l'interrompre brutalement (→ Couper le sifflet). — (Compl. n. de chose) :
1.2 Aller en enfer, c'est la grâce que je demande, et là continuer à les maudire, et eux qu'ils me voient de là-haut et m'entendent, ça pourrait lui couper la chique à leur félicité.
S. Beckett, Têtes-mortes, p. 19.
♦ ☑ (1894). Avaler sa chique : mourir. — ☑ (1833). Poser, déposer sa chique : se taire par obligation; céder sa place, s'effacer (→ Abandonner, lâcher le morceau).
2 (…) l'homme qui n'a pas le cœur de déposer sa chique quand le moment en est venu, et de céder sa place aux autres, est un égoïste et un lâche !
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 4e tableau.
3 (1901). Fam. Enflure de la joue.
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DÉR. 1. Chiquer.
HOM. Chic.
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2. chique [ʃik] n. f.
ÉTYM. 1640; du précédent, à cause de la boule formée par l'insecte sous la peau.
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♦ Puce (Sarcopsylla penetrans), parasite de l'homme et de divers animaux domestiques et sauvages, dont la femelle fécondée peut s'enfoncer sous la peau et y déterminer des lésions inflammatoires. || La piqûre de la chique peut favoriser le développement du tétanos et de la gangrène gazeuze.
1 Extraction pénible d'une chique monstre, qui me laisse le pied tout endolori.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 725.
2 Les chiques du Congo n'étaient rien. Ici elles surabondent. Elles respectent un peu nos pieds blancs et ceux, particulièrement cornés, je suppose, de nos porteurs; mais ceux de nos pauvres boys, encore que chaussés, en sont couverts. Et je n'avais vu (…) la chique qu'enkystée; mais Zézé nous appelle pour nous en montrer quatre, cinq, six, courant sur son pied, à la recherche d'une gerçure ou d'un endroit tendre.
Gide, Retour du Tchad, VIII, in Souvenirs, Pl., p. 997.
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HOM. Chic.
Encyclopédie Universelle. 2012.