chrétien, ienne [ kretjɛ̃, jɛn ] adj. et n.
• chrestien XIIe; christian 842; lat. ecclés. christianus, gr. khristianos
I ♦ Adj.
1 ♦ Qui professe la foi en Jésus-Christ. Le monde chrétien. La communauté chrétienne du Liban. — Le Roi Très Chrétien : titre des rois de France.
2 ♦ Du christianisme. La foi, la morale chrétienne. La charité chrétienne. Religion chrétienne. ⇒ christianisme. Rite chrétien d'Espagne. ⇒ mozarabe. L'ère chrétienne, commençant à la date présumée de la naissance du Christ. Fêtes chrétiennes : Ascension, Noël, Pâques, Pentecôte, etc.
♢ Qui est empreint d'influence chrétienne. Traditions chrétiennes. Humanisme chrétien.
II ♦ N. Personne qui professe le christianisme. ⇒ fidèle; catholique, orthodoxe, protestant. Les premiers chrétiens (⇒ paléochrétien) . Mourir en bon chrétien. — Chrétien d'Égypte. ⇒ copte. Nom que l'Arabe donne au chrétien. ⇒ roumi.
● chrétien, chrétienne adjectif et nom (latin christianus, de Christus, le Christ) Se dit de quelqu'un qui a la foi en Jésus-Christ et qui a reçu le baptême. (C'est à Antioche que fut donné pour la première fois aux disciples de Jésus le nom de chrétiens.) ● chrétien, chrétienne (citations) adjectif et nom (latin christianus, de Christus, le Christ) Pierre Bayle Le Carla 1647-Rotterdam 1706 Il n'est pas plus étrange qu'un athée vive vertueusement qu'il n'est étrange qu'un chrétien se porte à toutes sortes de crimes. Pensées diverses sur la comète Julien Benda Paris 1867-Fontenay-aux-Roses 1956 Nous ne demandons pas au chrétien de ne point violer la loi chrétienne ; nous lui demandons, s'il la viole, de savoir qu'il la viole. La Trahison des clercs Grasset Léon Bloy Périgueux 1846-Bourg-la-Reine 1917 Je me suis demandé souvent quelle pouvait être la différence entre la charité de tant de chrétiens et la méchanceté des démons. Le Sang du pauvre Stock Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 De la foi des chrétiens les mystères terribles D'ornements égayés ne sont pas susceptibles. L'Art poétique Herman Melville New York 1819-New York 1891 Plutôt dormir avec un cannibale sobre qu'avec un chrétien ivre. Better sleep with a sober cannibal than a drunken Christian. Moby Dick Alexander Pope Londres 1688-Twickenham 1744 Je n'ai jamais connu, de ma vie, aucun homme qui ne pût supporter les malheurs d'autrui comme un parfait chrétien. I never knew any man in my life who could not bear another's misfortunes perfectly like a Christian. Pensées sur divers sujets ● chrétien, chrétienne (expressions) adjectif et nom (latin christianus, de Christus, le Christ) Le Roi Très Chrétien, titre porté par les rois de France, dans quelques actes pontificaux du XIVe s., et attribué à ces princes exclusivement à partir du XVe s. ● chrétien, chrétienne adjectif Qui relève du christianisme, de la religion de Jésus-Christ : L'ère chrétienne. La foi chrétienne. Conforme à la doctrine, à la morale de Jésus-Christ : Une mort chrétienne. ● chrétien, chrétienne (citations) adjectif Pierre Corneille Rouen 1606-Paris 1684 Seigneur, de vos bontés il faut que je l'obtienne ; Elle a trop de vertus pour n'être pas chrétienne. Polyeucte, IV, 3, Polyeucte Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand Paris 1804-Nohant, Indre, 1876 Les hérésies sont la grande vitalité de l'idéal chrétien. Étude sur le Père Hyacinthe Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné Paris 1626-Grignan 1696 La morale chrétienne est excellente à tous les maux ; mais je la veux chrétienne : elle est trop creuse et trop inutile autrement. Correspondance, à Mme de Grignan, 20 septembre 1671 Gilbert Keith Chesterton Londres 1874-Beaconsfield, Buckinghamshire, 1936 Le monde moderne est plein d'anciennes vertus chrétiennes devenues folles. The modern world is full of the old Christian virtues gone mad. Orthodoxy, III Ernest Hemingway Oak Park, Illinois, 1899-Ketchum, Idaho, 1961 C'est quand on est vaincu qu'on devient chrétien. It is in defeat that we become Christian. L'Adieu aux armes
Chrétien, enne
adj. et n.
d1./d Qui est baptisé, et, à ce titre, disciple du Christ.
|| Subst. Un chrétien, une chrÉtienne.
d2./d Relatif au christianisme. Foi, morale chrÉtienne.
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Chrétien
(Jean) (né en 1934) homme politique canadien, plusieurs fois ministre. Premier ministre (libéral) du Canada dep. 1993.
⇒CHRÉTIEN, IENNE, adj. et subst.
I.— Adjectif
A.— [En parlant d'une pers.] Qui professe la religion issue du Christ. Le monde chrétien, Église chrétienne, le(s) peuple(s) chrétien(s), une âme chrétienne. Anton. athée, gentil, infidèle, païen :
• 1. Ici l'orateur chrétien fut interrompu. Un bruit inusité se perpétuoit en un coin de l'église : c'étoit l'endroit où se trouvoit Annette.
BALZAC, Annette et le criminel, 1824, p. 161.
— HIST. Le Roi Très Chrétien, Sa Majesté Très Chrétienne. Le roi de France :
• 2. Mais pour notre ami [Giraudoux] il ne s'agit plus de ménager le roi très chrétien, ni les jésuites, ni le bénin M. de Malesherbes : le beau nuage diapré autour de ses audaces ne le protège contre personne.
MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 243.
SYNT. Pays chrétien, prêtre(s) chrétien(s), famille(s), vierge(s) chrétienne(s); anachorète chrétien (LAMARTINE, Cours fam. de litt., 40e entretien, 1859, p. 243), clergé chrétien (GUIZOT, Hist. gén. de la civilisation en Europe, 1828, p. 2).
Rem. On relève ds la docum. le néol. chrétienneté, subst. fém. Le monde chrétien, la chrétienté (au sens A) (cf. RENAN, Hist. du peuple d'Israël, t. 3, 1891, p. 430).
B.— [En parlant d'entités plus ou moins abstr.]
1. Qui est propre, relatif à cette religion. La foi, la morale, la religion chrétienne :
• 3. On multiplie, à la base du mariage chrétien, les offenses à la raison et à la nature, ce qui est d'ailleurs l'esprit même du christianisme : quia absurdum.
MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1234.
SYNT. Charité, doctrine chrétienne; l'ascétisme chrétien (cf. abstinence ex. 7), le symbolisme chrétien (BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 91), un sarcophage chrétien (A. FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 372).
♦ Ère chrétienne. Ère commençant à la naissance de Jésus-Christ, et dans laquelle on compte les années à partir de cette date :
• 4. La révolte de Spartacus à la fin du monde antique, quelques dizaines d'années avant l'ère chrétienne, est à cet égard [du point de vue de principe d'équivalence, vie contre vie] exemplaire.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 139.
2. Qui est conforme à la doctrine enseignée par Jésus-Christ, à la morale qu'il a instituée. Mener une vie chrétienne, une mort chrétienne, des sentiments chrétiens :
• 5. ... et las d'antienne,
De prêche et de sermon, fils de famille ancienne,
N'as-tu pas quelque part deux vieux parents dévots,
Qui t'ont fait dans un gîte obscur aux bleus vitraux
Une enfance assombrie, austèrement chrétienne?
J. LORRAIN, Les Griseries, Le Voyageur, 1887, p. 47.
3. Qui porte l'empreinte de cette doctrine, de cette morale, qui s'en inspire. Culture, démocratie chrétienne; humanisme chrétien. Extrait Weitling, Bruno Bauer (idée du communisme chrétien) (MICHELET, Journal, 1854, p. 238) :
• 6. Vouloir fonder une philosophie chrétienne sur l'évangile seul serait impossible, puisque, même lorsqu'il ne cite pas l'Ancien Testament, il le suppose.
GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., t. 2, 1932, p. 193.
Rem. On rencontre ds la docum. un néol. composé de christiano-(formation sav. d'apr. le lat. christianus) et de l'adj. classique. Ces valeurs que la civilisation christiano-classique a produites (SOREL, Réflexions sur la violence, 1908, p. 362).
— En partic.
a) [Surtout avec la négation] Qui est conforme à la générosité d'un parfait chrétien. Vous n'exprimez pas là un sentiment chrétien (ROB.). Fam. Qui s'accorde avec l'honnêteté, la justice, la morale. S'enrichir par des moyens peu chrétiens (Lar. 19e-20e).
♦ Région. (Canada). Humain, loyal. C'est pas chrétien de faire pâtir une petite bête comme ça (BÉL. 1957).
b) Acceptable, convenable. Savez-vous quelque chose d'un peu plus chrétien (Lar. 19e).
♦ Spéc., péj. [Pour qualifier une boisson (lait ou vin), p. allus. à l'eau du baptême] Additionné d'eau, mouillé (cf. baptiser B 2). Une douzaine de drôlesses déguisées en laitières vendent du lait trois fois chrétien (Privat d'Anglemont ds LARCH. 1880).
— Emploi adv.
♦ Parler chrétien (au fig., vx et fam.). Parler de façon intelligible, claire :
• 7. Quant à ta tente, à ta tente, manufacturée, je l'ai bien regardée hier (...) eh bien! je parle chrétien, vraiment, je suis pas bien sûr qu'il y ait encore de la toile autour des trous...
E. DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, p. 103.
♦ Écrire chrétien. Écrire d'une manière chrétienne :
• 8. Écrire chrétien, en ce siècle, ce n'est pas prendre un brevet de pauvreté. C'est prendre un brevet de misère.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1146.
II.— Substantif
A.— Emploi comme subst. masc. et fém.
1. Personne professant la religion issue de Jésus-Christ et appartenant aux Églises catholique, protestantes ou orthodoxe. Les premiers chrétiens, une jeune chrétienne; agir, mourir en bon chrétien :
• 9. Pour le Chrétien, il n'est pas question de s'évanouir dans l'ombre, mais de monter dans la lumière, de la Croix.
TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin, 1955, p. 119.
— POL. Chrétiens progressistes. Chrétiens qui collaborent avec les partis de gauche pour mener leur action politique (cf. Lar. encyclop., Lar. 3). Chrétiens sociaux. Chrétiens se réclamant de la démocratie chrétienne :
• 10. Les chrétiens-sociaux sentaient le vent souffler en poupe de leur nacelle et s'enchantaient de l'importance de L'Aube, du grand tirage d'Ouest-France, du développement de Temps présent et de Témoignage chrétien.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 114.
SYNT. Chrétien baptisé (cf. baptisé ex. 2), janséniste (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 351), luthérien (VIGNY, Le Journal d'un poète, 1842, p. 1178), traditionnel (CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 238); chrétien(s) des catacombes (BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 237).
2. P. ext., fam. Personne présentant des qualités humaines inspirées par l'éthique chrétienne :
• 11. Pour les prisonniers [les mineurs restés au fond de la mine], c'était la douzième journée qui commençait (...) sans pain, sans feu, dans ces ténèbres glaciales! Cette abominable idée mouillait les paupières, raidissait les bras à la besogne. Il semblait impossible que des chrétiens vécussent davantage, les coups lointains s'affaiblissaient depuis la veille...
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1554.
a) [Considérée sous le rapp. de son caractère] C'est un rude chrétien, une terrible chrétienne (Lar. 19e, Lar. encyclop.). Un bon chrétien. Un homme accommodant (cf. BÉL. 1957).
b) [P. oppos. à animal] Manger du chrétien, de la chair de chrétien. Manger de la chair humaine. Il fait un temps à ne pas laisser un chrétien dehors. Il fait un temps très désagréable (cf. ROB., etc.).
B.— Emploi subst. masc. [En parlant d'un inanimé]
1. [concret]
a) Région. (Suisse, etc.), et fam. Marcher sur le/ son chrétien. Marcher pieds nus (cf. PIERREH. Suppl. 1926 et chrétienté C 1) :
• 12. Le vent a sucé mon manteau et la route si bien mordillé ma semelle que je marche sur le chrétien.
A. ARNOUX, Abisag, 1919, p. 267.
b) HORTIC. Synon. de bon-chrétien (rare) :
• 13. ... au potager avec les espaliers où prenaient, en septembre, d'étonnants embonpoints, les beurrés d'Amanlis, les doyennés du Comice, les duchesses d'Angoulême, les passe-crassanes, les chrétiens d'hiver...
P. VIALAR, La Mort est un commencement, Le Clos des Trois Maisons, 1946, p. 205.
2. [abstr.] Avec valeur de neutre, rare. Ce qui est chrétien :
• 14. Dans le chrétien, dans le sacré elle [la France] a la garde de la foi; et peut-être encore plus de la charité...
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1262.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. chrétiennerie, péj. Quartier chrétien d'une ville (p. oppos. à juiverie « quartier juif »); chrétienté. Madame Gervaise (à Jeannette) (...) C'est une histoire unique et elle fut jouée deux fois. Une fois en juiverie, une fois en chrétiennerie (PÉGUY, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, p. 128). Attesté seulement ds GUÉRIN 1892 qui le qualifie de ,,néol. inusité``.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. a) Prononc. de l'initiale par [k]. Cf. lettre C, prononc. de ch dans les mots d'orig. gr. b) Prononc. de t + i par [t]. — Lorsque t est précédé de s ou de x. Ainsi dans chrétien dont l'anc. graph. est chrestien. Cf. aussi dans question, mixtion, combustion, dynastie, châtier (anc. fr. chastier). — Dans les mots terminés en -tié(r) du type moitié, bonnetier, sauf balbutier et initier; t + i = [t] également dans centiare, éléphantiasis, galimatias, dans les formes portions et portiez du verbe porter (p. anal. avec les autres formes du verbe et pour éviter la confusion avec le subst. portion), dans entretien, qu'il entretienne, soutien, qu'il soutienne, retienne, dans étiage, affutiau. Pour ces listes de mots cf. ROUSS.-LACL. 1927, p. 161, FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 300, KAMM. 1964, p. 173. Cf. encore MART. Comment prononce 1913, p. 335 et 337, et GRAMMONT Prononc. 1958, p. 83. c) Finale [-]. À partir du XVIe s. la finale -ien se prononce [-] dans la prononc. pop. : bian, chian, chrétian, comédian, tu vians, etc. Dans la lang. correcte [] se maintient grâce à l'action des grammairiens, et p. anal. avec les cas où -ien final se trouve en liaison avec un mot commençant par une voyelle, et p. anal. avec le fém. -ienne [-] (cf. BUBEN 1935, § 94). FÉR. Crit. t. 1 1787 rappelle qu'on a écrit chrêtien pour figurer la disparition de l's, mais que l'on a abandonné cette graph. à cause du timbre fermé de l'e [e] : [-], l'ê accent circonflexe se prononçant avec le timbre ouvert (ex. : fête). Ds Ac. 1694 et 1718 encore : chrestien; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. a) 842 adj. christian « qui professe la religion de Jésus-Christ » (Serments de Strasbourg, 1, 1 ds HENRY Chrestomathie t. 1, p. 2); subst. ca 1050 cristïens (Vie de Saint-Alexis, éd. C. Storey, vers 340); b) 1174-87 subst. masc. fém. crestïen, crestïene « homme, femme » (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. W. Roach, 2978); 2. ca 881 adj. christiien « propre aux chrétiens » (Séquence de Sainte-Eulalie, 2, 14 ds HENRY, op. cit., p. 3). Adaptation du lat. chrét. christianus, subst. « chrétien » (dès 64 sous Néron, Tacite ds TLL Onom., 414, 8, s.v. Christus) adj. (Tertullien, ibid., 413, 32), dér. irrégulier de Christus « Christ » (Tacite, ibid., 409, 54), empr. au gr. « oint; qui a reçu l'onction sainte; l'Oint du Seigneur, Jésus-Christ ». Fréq. abs. littér. :10 025. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 20 282, b) 6 835; XXe s. : a) 11 181, b) 14 941. Bbg. COHEN 1946, p. 41.
chrétien, ienne [kʀetjɛ̃, jɛn] adj. et n.
ÉTYM. XIIe, chrestien; christian, 842; lat. ecclés. christianus, grec khristianos, du grec khristos. → Christ.
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I Adj.
1 (Personnes). Qui professe la foi en Jésus-Christ. || Le monde chrétien. || Le peuple chrétien (→ Catholique, cit. 2). || Une âme chrétienne.
1 Le peuple juif, moqué des gentils; le peuple chrétien persécuté.
Pascal, Pensées, XI, 704.
2 J'eusse été près du Gange esclave des faux dieux,
Chrétienne dans Paris, musulmane en ces lieux.
Voltaire, Zaïre, I, 1.
♦ Le Roi Très Chrétien, titre pris par les rois de France. || Sa Majesté très chrétienne.
2.1 Les rois très chrétiens ne l'ont été que par antiphrase (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 398.
2 (Choses). Qui appartient, est propre au christianisme (⇒ Christianisme). || La foi, la morale (cit. 4), la religion chrétienne. || L'Église chrétienne. || Recevoir le baptême chrétien. || Confirmation chrétienne. ⇒ Communion. || Religions chrétiennes. || Rite chrétien d'Espagne. ⇒ Mozarabe. || Mener une vie chrétienne, conforme à la doctrine du christianisme. || La charité, vertu chrétienne. — L'ère chrétienne, qui commence à l'année présumée de la naissance de Jésus-Christ, et dans laquelle on compte les années à partir de cette date. — L'art chrétien.
3 La vie chrétienne que je vous propose, si pénitente, si mortifiée, si détachée des sens et de nous-mêmes (…)
Bossuet, Sermon pour la profession de Mlle La Vallière.
♦ Qui est empreint d'influence chrétienne, témoigne de cette influence. || Traditions chrétiennes. || Morale, civilisation, culture chrétienne. || Humanisme chrétien.
4 Je n'ai pas la foi religieuse. Je suis, présentement, ce que j'appelle, pendant les heures d'amertume, un agnostique désespéré, ce que j'appellerai plus tard, ayant pesé les idées et les mots, un agnostique chrétien.
G. Duhamel, les Espoirs et les Épreuves, I, p. 10.
♦ Spécialt. Qui est conforme à la générosité du parfait chrétien. ⇒ Bon, charitable, généreux. — Vous n'exprimez pas là un sentiment chrétien. — Qui s'accorde avec la justice, la morale. ⇒ Honnête. || C'est un moyen peu chrétien pour s'enrichir.
REM. Les emplois fig. de catholique sont de nature très différente.
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II N.
1 Personne qui professe le christianisme. ⇒ Brebis, ouaille; élu, fidèle; catholique, orthodoxe, protestant, réformé (→ Persécuter, cit. 1). || Les premiers chrétiens. || Une jeune chrétienne. || Mourir en chrétien, en bon chrétien. || Un vrai chrétien : un chrétien authentique, par oppos. aux chrétiens du dimanche (fam.), qui ne pratiquent leur foi que le dimanche. — Chrétien jacobite. ⇒ Copte. || Nom que l'arabe donne au chrétien. ⇒ Roumi.
5 Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.
Bible (Segond), Actes des Apôtres, XI, 26.
6 Il y a peu de vrais Chrétiens, je dis même pour la foi. Il y en a bien qui croient, mais par superstition; il y en a bien qui ne croient pas, mais par libertinage : peu sont entre deux.
Pascal, Pensées, IV, 256.
7 (…) nous confessons l'amour que Dieu a pour nous; c'est là toute la foi des chrétiens (…)
Bossuet, Oraison funèbre de Anne de Gonzague.
8 Faire de son devoir son mérite par rapport à Dieu, son plaisir par rapport à soi-même, et son honneur par rapport au monde, voilà en quoi consiste la vraie vertu de l'homme et la solide dévotion du chrétien.
Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 397.
9 Ma conviction religieuse, en grandissant, a dévoré mes autres convictions; il n'est ici-bas chrétien plus croyant et homme plus incrédule que moi.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, X.
10 Il (Paul) reçut le baptême presque aussitôt. Les doctrines de l'Église étaient si simples qu'il n'eut rien de nouveau à apprendre. Il fut sur-le-champ chrétien, et parfait chrétien.
Renan, les Apôtres, Œ. compl., t. IV, p. 583.
11 Le chrétien navigue à contre-courant; il remonte les fleuves de feu : concupiscence de la chair, orgueil de la vie. L'humaniste, lui, s'épuise à ne pas les descendre trop vite, à interrompre le glissement.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 159.
♦ Polit. || Chrétiens progressistes : chrétiens qui collaborent avec les partis de gauche pour mener leur action politique. || Chrétiens de gauche. || Chrétiens traditionalistes, conservateurs.
♦ Fam. et vx. Chez les peuples chrétiens, Homme, individu.
12 (…) jamais je ne vis un plus hideux chrétien.
Molière, l'École des femmes, II, 3.
♦ Il fait un temps à ne pas laisser un chrétien dehors : il fait un temps de chien. — Vx. || Parler chrétien : parler un langage intelligible.
13 Il faut parler chrétien, si vous voulez que je vous entende.
Molière, les Précieuses ridicules, 6.
2 Fig. et rare. (Un chrétien). ⇒ Bon-chrétien (variété de poire).
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CONTR. Agnostique, athée, gentil, hérétique, infidèle, païen.
DÉR. Chrétiennement.
Encyclopédie Universelle. 2012.