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compromettre

compromettre [ kɔ̃prɔmɛtr ] v. <conjug. : 56>
• 1283; lat. jurid. compromittere
1 V. intr. Dr. Convenir avec la partie adverse de s'en remettre à l'arbitrage d'un tiers pour trancher un litige. rapporter (s'en), se référer. Compromettre sur un droit. compromis (cf. Clause compromissoire).
2 V. tr. (1690) Mettre dans une situation critique (en exposant au jugement d'autrui). exposer, impliquer. Compromettre qqn en l'engageant dans des affaires peu honnêtes. Les associés les plus compromis.
SE COMPROMETTRE v. pron. Il s'est compromis dans une sale affaire. Je ne veux pas me compromettre.
3Par ext. Mettre dans une situation critique, en péril. Compromettre sa santé, son autorité, sa réputation. risquer. Compromettre ses chances. diminuer. « Tu compromets ta carrière pour un scrupule honorable mais déplacé » (Chardonne). L'affaire semble compromise.
4Vieilli Nuire à la réputation de (qqn) par des actes, des paroles touchant à sa pureté, sa fidélité. Compromettre une femme, une jeune fille.
⊗ CONTR. Justifier; affermir, assurer, garantir.

compromettre verbe transitif (latin compromittere, s'engager mutuellement) Exposer quelque chose à un danger, à une atteinte, à un risque, diminuer les possibilités de réussite de quelque chose ou de quelqu'un : Compromettre sa fortune, son avenir. Engager quelqu'un dans une action, une entreprise qui lui porte un grave préjudice sur le plan social : Des amis l'ont compromis dans une affaire suspecte. Faire mal juger quelqu'un, nuire à sa réputation : Il refusait les pots-de-vin qui risquaient de le compromettre.compromettre (difficultés) verbe transitif (latin compromittere, s'engager mutuellement) Conjugaison Comme mettre et promettre. ● compromettre (synonymes) verbe transitif (latin compromittere, s'engager mutuellement) Exposer quelque chose à un danger, à une atteinte, à un...
Synonymes :
- aventurer
- hasarder
- jouer
- risquer
Contraires :
- assurer
- garantir
Faire mal juger quelqu'un, nuire à sa réputation
Synonymes :
- nuire
compromettre verbe intransitif Faire un compromis, s'en remettre à un arbitrage.

compromettre
v.
rI./r v. intr. DR Faire un compromis.
rII./r v. tr.
d1./d Exposer à des difficultés, causer un préjudice, nuire à. Le mauvais temps a compromis les récoltes. Compromettre sa carrière, sa santé.
d2./d Nuire à l'honneur, à la réputation de. Compromettre une jeune fille.
|| v. Pron. Il s'est gravement compromis dans un scandale.

⇒COMPROMETTRE, verbe.
A.— Emploi intrans., vieilli
DR. S'engager par un acte à s'en rapporter au jugement d'un ou plusieurs arbitres pour régler ses différends avec autrui; avoir recours à un arbitrage. Ils ont compromis de toutes leurs affaires entre les mains d'un tel. Je lui ai offert de compromettre là-dessus s'il voulait. Ils ont compromis sur tous les chefs du procès (Ac. 1835-1932) :
1. On ne peut compromettre sur les dons et legs d'aliments, logement et vêtements; sur les séparations d'entre mari et femme, divorces, questions d'état, ni sur aucune des contestations qui seraient sujettes à communication au ministère public.
Code de procédure civile, 1806, art. 1004.
B.— Emploi trans. Mettre dans une situation qui peut devenir critique, exposer à un danger.
1. [L'obj. est un inanimé désignant une valeur] Mettre en danger, exposer à un dommage, à un préjudice. Compromettre son avancement, le succès d'une affaire :
2. Pourquoi ne m'a-t-elle pas laissé suivre ma voie? Nous sommes pauvres, c'est entendu; mais ce n'est pas une raison pour avoir faussé ma carrière, perdu ma vie, compromis, gâché mon bonheur.
G. DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, p. 31.
SYNT. Compromettre l'avenir, les chances, la défense, l'équilibre, l'existence, les intérêts, l'unité (de qqc.), la sûreté ou l'honneur de l'État; craindre, risquer de compromettre.
[L'obj. peut être un inanimé concr.] On causa du printemps, dont les grandes pluies avaient compromis les récoltes (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 353). Les sous-barbes du beaupré cassèrent et compromirent la stabilité du mât de misaine (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 3, 1868, p. 41).
2. Compromettre qqn (dans une situation, une affaire)
a) Mettre quelqu'un pour un temps plus ou moins long, à titre plus ou moins définitif, dans une situation difficile, au physique et surtout au moral, en l'impliquant dans une affaire où il risque de perdre sa réputation, le plus souvent pour servir son propre intérêt. Je ne voudrais pas qu'il fût rien dit [dans le procès] qui pût vous nuire et vous compromettre, vous personnellement (HUGO, Correspondance, 1832, p. 518). Nous ne voterons pas pour lui; il est trop compromis comme orléaniste (ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, p. 1147) :
3. Compromis dans le Panama, dans toutes les affaires suspectes, il passait chaque fois à travers les mailles du filet de la justice, reparaissait souriant et acquitté.
DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 17.
P. méton. [L'obj. désigne un élément, un aspect représentatif de la pers.] Il faut se tenir éloigné des affaires publiques quand elles peuvent compromettre la conscience, quand on ne peut s'en mêler sans trahir le devoir et l'honneur (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 90).
Spéc. Compromettre une femme. Risquer de nuire à sa réputation par son attitude, ses paroles en donnant à penser qu'on a une liaison avec elle :
4. Moi, mon cher, je n'ai pas à me reprocher d'avoir jamais compromis une femme ou déshonoré une fille. Je n'ai heureusement rencontré que des personnes qui avaient pris leurs précautions avant de me connaître. Je n'ai eu que des amours de table d'hôte.
A. DUMAS Fils, Le Fils naturel, 1858, III, 2, p. 138.
b) Emploi pronom.
Péj. Se mettre dans une situation délicate, douteuse, risquer d'y perdre sa réputation :
5. Moi, je peux écrire des niaiseries; moi, je peux m'avilir; moi, je peux me compromettre. Je suis dès maintenant, en effet, compromis dans toute cette sale cuisine.
G. DUHAMEL, La Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, pp. 162-163.
Spéc. [En parlant d'une femme] Se compromettre (avec qqn). S'afficher avec un homme en donnant à penser qu'on a une liaison avec lui, en donnant prise aux commérages. Et elle se promenait avec lui dans les rues, tête haute, sans peur, disait-elle, de se compromettre (FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 126).
Non péj. Assumer des risques dans une affaire difficile, engageant à fond sa personne, son avenir. Se compromettre dans une affaire difficile avec qqn; ne pas craindre de se compromettre. Je suis excédé de leur lâcheté, de leur besoin de ne jamais se compromettre tout à fait (MALRAUX, Les Conquérants, 1928, p. 140).
Prononc. et Orth. :[], (je) compromets []. Ds Ac. 1694-1932. Cf. mettre. Étymol. et Hist. 1. 1283 intrans. « s'en remettre à l'arbitrage d'un tiers » (Arch. S 4949, pièce 46 ds GDF.); d'où 1580 fig. compromettre a « se soumettre à » (MONTAIGNE, Essais, II, chap. 17, collection Pléiade, p. 739), rare; 2. 1636 compromettre de « exposer (qqc.) à un préjudice » (CORNEILLE, Cid, Avertissement : avoir compromis de ma réputation); 1680 pronom. « s'exposer à quelque préjudice » (RICH.); 1690 trans. (FUR.); spéc. 1837-38 se compromettre [d'une femme] (GAUTIER, Fortunio, p. 74 ds ROB.). Empr. (avec adaptation d'apr.promettre) au lat. jur. compromittere (proprement « promettre en même temps »), « s'engager mutuellement à, soumettre un différend à l'arbitrage d'un tiers » (class., médiév. v. Bambeck ds Mél. Wartburg, t. 2, 1968, pp. 216-217 et NIERM.); sens 2 peut-être dû au fait qu'en s'en remettant à l'arbitrage d'un tiers, on s'expose au hasard de son jugement, donc à un préjudice possible. Fréq. abs. littér. :1 468. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 426, b) 2 643; XXe s. : a) 1 703, b) 1 731. Bbg. BAMBECK (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 216-217.

compromettre [kɔ̃pʀɔmɛtʀ] v. [CONJUG. mettre.]
ÉTYM. 1283; lat. jurid. compromittere, de com- (cum), et promittere, d'après promettre.
1 V. intr. Dr. Convenir avec son adversaire dans un litige de s'en rapporter pour la solution de celui-ci à la décision d'un arbitre. Rapporter (s'en), référer (se); compromis; compromissoire (clause).
1 Toutes personnes peuvent compromettre sur les droits dont elles ont la libre disposition.
Code civil, art. 2059.
2 Le mandataire ne peut rien faire au delà de ce qui est porté dans son mandat : le pouvoir de transiger ne renferme pas celui de compromettre.
Code civil, art. 1989.
(1580). Fig. Vieilli. S'en remettre, se soumettre à.
3 L'incertitude de mon jugement est si également balancée en la plupart des occurrences que je compromettrais volontiers à la décision du sort et des dés.
Montaigne, Essais, II, 17.
2 V. tr. (1690). Mettre dans une situation critique, en exposant au jugement d'autrui. Exposer, impliquer. || Compromettre qqn en l'engageant dans des affaires peu honnêtes, en se servant de son nom. || Jouer serré pour ne pas se laisser compromettre par un chantage (cit. 1). || Se compromettre avec un misérable (→ Avilir, cit. 4). || Craindre de se compromettre (→ Circonspect, cit. 5). Commettre (se).Compromettre sa santé. || Compromettre son autorité, sa dignité, son honneur, son prestige, sa réputation. Risquer. || Compromettre l'honneur de qqn. Atteindre, blesser, entacher. || Compromettre ses chances. Diminuer.REM. Dans ce sens, la forme transitive indirecte (avec de…), employée au XVIIe s. (→ ci-dessous, cit. 4), est aujourd'hui inusitée.
4 (…) il me serait honteux qu'il (mon nom) y passât (à la postérité) avec cette tache, et qu'on pût à jamais me reprocher d'avoir compromis de ma réputation.
Corneille, Avertissement du Cid.
5 Un homme de cette conséquence (un créole)… ne se résoudrait jamais, par une vile et mécanique industrie de (à) compromettre l'honneur et la dignité de sa peau.
Montesquieu, Lettres persanes, 78.
6 Il se peut que le ministère ne veuille pas se compromettre, en demandant grâce pour ceux dont l'entremise n'a pas été avouée par lui.
Voltaire, Lettre à Richelieu, 30 mai 1772.
7 Les nuances infinies par lesquelles nos langues analytiques sont si supérieures, peuvent et doivent être étudiées. Mais il faut se garder des excès qui ne pourraient que compromettre une méthode féconde pour l'éducation de l'esprit. C'est une question de prudence et de tact.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, II, X, XIV, p. 405.
8 L'amitié de Barras le (Bonaparte) compromet, aux yeux des gens plus qu'elle ne le sert.
Louis Madelin, l'Ascension de Bonaparte, II, p. 21.
9 — Je regrette cette décision. Tu compromets ta carrière pour un scrupule honorable, mais déplacé.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, La femme de J. Barnery, p. 146.
Spécialt (en parlant d'un homme). Nuire à la réputation de (une femme) par ses actes, ses paroles, spécialt, en manifestant que l'on a des relations sexuelles avec elle (dans un contexte social réprobateur). || Compromettre une femme, une jeune fille.Cette femme se compromet.
10 Vous vous compromettez d'une horrible manière, et, si vous n'y prenez garde, vous allez vous perdre de réputation…
Th. Gautier, Fortunio, p. 74.
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compromis, ise p. p. adj.
Exposé à un dommage (matériel ou moral). || Place compromise par une démarche inconsidérée. || Réputation compromise. || Être gravement compromis par des indiscrétions. || Il est plus que compromis, il est perdu de réputation (cf. Être pris, et, fam., cuit, fait, refait).
11 Les plus compromis de ses adhérents ne pensaient qu'à la fuite (…)
Mérimée, Hist. du règne de Pierre le Grand, p. 53.
12 Il se reprochait d'avoir subi depuis un mois l'enveloppement de Sammécaud et de s'être compromis, d'une façon peut-être irréparable.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVI, p. 217.
13 (…) les pires situations demeurent aisées tant qu'aucune parole ne les a irréparablement compromises.
Edmond Jaloux, les Visiteurs, IV, p. 41.
Homme compromis, femme compromise, dont la réputation n'est pas intacte (en parlant d'une femme, concerne notamment les jugements négatifs concernant la sexualité).
CONTR. Justifier. — Affermir, assurer, garantir. — Respecter.
DÉR. Compromettant, compromission.

Encyclopédie Universelle. 2012.