confiner [ kɔ̃fine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1464; de confins
1 ♦ Tr. ind. (1466) Toucher aux confins, aux limites d'un pays. La Belgique confine à, avec la France. — Être tout proche, voisin de. Les prairies qui confinent à la rivière. — Fig. « La rêverie confine au sommeil et s'en préoccupe comme de sa frontière » (Hugo). ⇒ côtoyer, friser.
2 ♦ (1477) Forcer à rester dans un espace limité. ⇒ enfermer, reléguer. « Cette espèce de retraite forcée où des circonstances passagères me confinent » (Sainte-Beuve).
3 ♦ SE CONFINERv. pron. Se confiner chez soi. ⇒ se cloîtrer, s'isoler, se retirer. — Fig. Se confiner dans un rôle. ⇒ se cantonner.
● confiner verbe transitif indirect (de confins) Littéraire. Toucher à un lieu par ses frontières : La Suisse confine à l'Allemagne, à l'Autriche, à la France et à l'Italie. Être très proche de quelque chose : Un air de satisfaction qui confine à l'insolence. ● confiner (synonymes) verbe transitif indirect (de confins) Être très proche de quelque chose
Synonymes :
- approcher de
- côtoyer
- friser
- toucher à
● confiner
verbe transitif
Enfermer quelqu'un dans un lieu, le tenir dans d'étroites limites : Confiner un subordonné dans le cadre de ses fonctions.
● confiner (synonymes)
verbe transitif
Enfermer quelqu'un dans un lieu, le tenir dans d'étroites limites
Synonymes :
- cloîtrer
- reléguer
confiner
v.
d1./d v. tr. Reléguer en un lieu. La maladie le confine chez lui.
d2./d v. tr. indir. Toucher aux limites d'une terre, d'une région, d'un pays. La prairie qui confine à la forêt.
— Fig. être proche de. Sa naïveté confine à la bêtise.
d3./d v. Pron. S'enfermer. Elle se confine dans sa chambre.
— Fig. Se limiter. Se confiner dans des tâches subalternes.
I.
⇒CONFINER1, verbe.
I.— [L'image ou l'idée dominante est celle de frontière ou de limite entre deux lieux ou choses qui se touchent]
A.— Emploi trans. [En parlant d'un lieu, d'un territoire considéré par rapport à un autre lieu]
1. Emploi trans. dir., rare. Toucher les limites de. Au-delà du Tibre, il [ce territoire] confinait Céré et Veïes (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 115).
2. Emploi trans. indir., vx. Confiner à, avec. Toucher aux frontières, aux bords de (un autre lieu); être immédiatement voisin. La province de Goritz (...) confine avec l'Italie. Les habitants y parlent italien (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 680).
— Absol. Être voisin (du lieu dont on vient de parler ou du lieu où l'on se trouve) :
• 1. Voilà ce désert d'Horeb et ce Mont-Sinaï (...). Sur la plage aride qui confine, tu n'aperçois plus de trace de splendeur, et cependant ici fut un entrepôt de richesses.
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 34.
B.— Emploi intrans. [En parlant de deux lieux considérés dans leurs rapports réciproques]. Être contigu :
• 2. Il [le réseau muletier] (...) s'est surtout développé entre 800 et 1 800 mètres, c'est-à-dire dans la zone où confinent les cultures et les pâturages, sur la combinaison desquels est fondée l'économie alpestre.
VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 233.
II.— Au fig.
A.— Emploi trans. [En parlant d'un être ou d'une chose par rapport à un(e) autre] Être très proche de.
1. Emploi trans. dir., rare. Cela confine l'utopie (PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 376).
2. Confiner à. La folie n'est pas un empire distinct et séparé; notre vie ordinaire y confine, et nous y entrons tous par quelque portion de nous-même (TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. Graindorge, 1867, p. 300). Il y a des opérations capitalistes (...) qui confinent au vol (JAURÈS, L'Armée nouvelle, 1911, p. 388) :
• 3. Toute qualité verse dans un défaut; l'économe touche à l'avare, le généreux confine au prodigue, le brave côtoie le bravache; ...
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 793.
B.— Emploi intrans. [En parlant de deux êtres ou choses dans leurs rapports réciproques] Être très proches l'un de l'autre. Certains argots confinent, comme certains métiers; ils marchent sur une lisière commune (DELVAU 1866, p. XIII).
Rem. On trouve ds la docum. a) Confinage, subst. masc. Synon. de voisinage. Tous les voisins et voisines du confinage (R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, II, 8, p. 1214). b) Confinité, subst. fém., fig. Fait d'être très proche. Il y a une confinité, une affinité, une liaison la plus profonde entre la détresse et la chrétienté (PÉGUY, Clio, 1914, p. 173). Attesté ds de nombreux dict. du XIXe et XXe s., en parlant de territoires.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. confiner2.
II.
⇒CONFINER2, verbe.
[L'image ou l'idée dominante est celle d'une délimitation autour d'un espace ou d'un point]
A.— Emploi trans. abs. Tracer des limites autour de quelque chose, le délimiter. L'un cisaillait la haie qui confinait son clos (R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, III, 2, p. 1228).
B.— Emploi trans. [avec un compl. prép.] Tracer des limites autour de quelque chose ou de quelqu'un.
1. Confiner qqn dans. Tracer des limites autour du lieu où se trouve quelqu'un, l'enfermer.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Cette bronchite chronique, qui me confine et me calfeutre dans mon intérieur désolé (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1877, p. 1210).
b) P. ext. [Le compl. désigne une occupation] On confine les femmes dans le ménage, les visites, les toilettes (CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, p. 261).
2. Confiner qqn à. [Le compl. prép. désigne un lieu] Fixer quelqu'un étroitement à un lieu :
• 1. De quel droit donc, encore une fois, confineriez-vous l'homme et le borneriez-vous à un coin de cette sphère qu'il a sous les pieds et de cette sphère qu'il a sur la tête?
P. LEROUX, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 167.
C.— [Le compl. d'obj. dir. contient une référence au suj.] Enfermer ses préoccupations ou sa personne dans quelque chose.
1. [L'obj. accompagné d'un adj. poss. réfléchi désigne une préoccupation du suj.] Confiner qqc. dans, à (cf. supra B 1 et 2). Il avait confiné ses conférences à la période moderne et contemporaine (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 168) :
• 2. ... que penseriez-vous d'un artiste que vous auriez chargé de faire le portrait d'un pur-sang célèbre dans les solennités du turf, s'il allait confiner ses contemplations dans les musées...?
BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, p. 337.
2. Emploi pronom. réfléchi ou à sens passif. Se confiner.
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Se confiner dans, plus rarement parmi. Le latin sauvé dans la débâcle par les cloîtres se confina parmi les couvents et parmi les cures (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 50) :
• 3. Le gouvernement ayant ordonné à la comtesse Livia de se retirer dans ses terres des Abruzzes, ou de se confiner dans le cloître avec sa petite-fille, la comtesse (...) partit pour les Abruzzes.
LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, p. 203.
b) Au fig. [Le compl. désigne une chose abstr.] Vous (...) vous confiniez dans une opposition stérile (PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 246) :
• 4. Après un succès de théâtre qui n'eut qu'un jour et qui ne se renouvela point, il [M. Bréfaut] se réfugia dans les succès de salon et dans les douceurs de la société; il s'y confina et s'y confit.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 15, 1851-62, p. 323.
c) Emploi abs. (de a et b). Vous vous confinez un peu en ce moment, il me semble. Il faut sortir, voir des gens, reprendre des contacts mondains (DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 78).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1225-30 trans. confinner « enfermer [correction de l'éditeur] » (Beuve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 4625)]; 1477 « forcer quelqu'un à rester dans un espace limité » (Mémoires, III, 310 ds BARTZSCH, p. 87); fin XVIIIe s. confiner qqc. dans « borner quelque chose à » (VOLTAIRE, Epît. L ds LITTRÉ); 2. 1466 se confiner « être proche de [ici par la parenté] » (P. MICHAULT, Le Doctrinal du temps présent, éd. Th. Walton, XVIII, 168); 1468 confiner « être situé sur les confins de » (COMMYNES, Mémoires, éd. Calmette, t. 1, p. 124); 3. 1880-84 air confiné (CADET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance, t. 1, p. 190). Dénominatif de confins; dés. -er.
STAT. — Confiner1 et 2. Fréq. abs. littér. :398. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 387, b) 625; XXe s. : a) 522, b) 709.
BBG. — BOURDAT (P.). Arch. et néol. ds le vocab. et la synt. de Marcel Jouhandeau. Vie Lang. 1973, p. 44.
confiner [kɔ̃fine] v. tr.
ÉTYM. 1225; de confins.
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1 Trans. indir. (1466). Sujet n. de chose, de lieu. || Confiner à, avec (qqch.) : toucher aux confins, aux limites de (un pays). ⇒ Aboutir, toucher. || La Belgique confine à, avec la France. — Être tout proche, voisin de. || Les prairies qui confinent à la rivière.
1 Leurs terres peuvent confiner à la vigne de Naboth.
Rousseau, Émile, V.
2 (…) cette petite rue de l'École-de-Médecine (…) où des boutiques de libraires spéciaux confinent à des magasins d'instruments de chirurgie.
Paul Bourget, Un divorce, III, p. 116.
3 La rêverie, qui est la pensée à l'état de nébuleuse, confine au sommeil et s'en préoccupe comme de sa frontière.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, I, VII.
2 V. tr. Rare. Être voisin de.
3.1 Au-delà du Tibre, il (ce territoire) confinait Céré et Veïes.
Michelet, Hist. romaine t. I, 1831, p. 115, in T. L. F.
3 V. tr. || Confiner (qqn) dans (qqch.) : forcer à rester dans. ⇒ Enfermer, reléguer. || Confiner qqn dans une île, un cloître, une cellule (cit. 2). || Confiner un malade dans sa chambre.
4 Je prenais donc en quelque sorte congé de mon siècle et de mes contemporains, et je faisais mes adieux au monde en me confinant dans cette île pour le reste de mes jours (…)
Rousseau, les Confessions, XII.
5 Dans cette espèce de retraite forcée où des circonstances passagères me confinent, privé d'études suivies, entouré d'étrangers dont je parle mal la langue (…)
Sainte-Beuve, Volupté, I, p. 9.
♦ Rare. || Confiner qqn à qqch, à un travail.
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se confiner v. pron.
♦ || Se confiner chez soi. ⇒ Cloîtrer (se), isoler (s'), retirer (se). || Se confiner dans la solitude. || Se confiner dans un trou de province.
6 Au bout de l'univers va, cours te confiner (…)
Racine, Bérénice, IV, 4.
♦ Fig. || Se confiner dans ses pensées. || Se confiner dans une science. ⇒ Spécialiser (se). || Se confiner dans un rôle. ⇒ Cantonner (se).
7 Il tentait de prendre la chose en badinage et de se confiner dans un rôle de vieil ami, très aîné, un peu paternel.
Loti, les Désenchantées, XXI, p. 140.
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confiné, ée p. p. adj.
1 Enfermé. || Vivre confiné chez soi. Fig. || Être confiné dans ses idées.
8 J'aurais voulu être tellement confiné dans cette île, que je n'eusse plus de commerce avec les mortels (…)
Rousseau, les Confessions, XII.
9 Ils (les Grecs) n'ont point eu l'abnégation moderne qui emploie tout son génie à éclaircir un point d'érudition obscur, qui (…) confiné volontairement dans un labeur ingrat, passe sa vie à tailler patiemment deux ou trois pierres pour un édifice immense, dont il ne verra pas l'achèvement, mais qui servira aux générations futures.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, IV, I, IV, p. 125.
10 Les jours de pluie, confiné dans l'appartement, je faisais la chasse aux moustiques (…)
Gide, Si le grain ne meurt, II, p. 55.
2 (1842, F. Leblanc, in D. D. L.). || Air confiné, non renouvelé. ⇒ Renfermé. — Atmosphère confinée. Fig. Milieu dans lequel on se sent psychologiquement à l'étroit. || Quitter l'atmosphère confinée de la bourgeoisie de province, de l'université traditionnelle.
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CONTR. Aérer. — Répandre (se).
DÉR. Confinement.
Encyclopédie Universelle. 2012.