touche [ tuʃ ] n. f.
• v. 1160; de 1. toucher
I ♦ (Action, manière de toucher).
1 ♦ Épreuve, essai de l'or et de l'argent (au moyen de la pierre de touche, du touchau).
2 ♦ (1585) Fait de toucher l'adversaire, à l'escrime. Remporter l'assaut par cinq touches à quatre.
♢ Pêche Action du poisson qui touche, qui mord à l'hameçon. Pas la moindre touche aujourd'hui, je n'ai rien pris. — Loc. fam. (1925) Faire une touche : être remarqué par qqn à qui l'on plaît physiquement. On dirait que tu as fait une touche ! « chaque fois qu'il vient de faire une touche sur les boulevards » (Montherlant). — Avoir la (une) touche (avec qqn) : plaire manifestement à qqn (cf. Avoir le ticket).
3 ♦ (fin XVIIe) Action, manière de poser la couleur, les tons sur la toile. « Que le dessin est beau ! Que la touche est fière ! » (Diderot). — Couleur posée d'un coup de pinceau. « La puissance d'une touche mise à sa place » (Gautier). Fig. Mettre une touche de gaieté, une touche exotique (dans un décor, une toilette, une description, etc.).
4 ♦ (1872) Fam. Aspect d'ensemble. ⇒ allure, fam. dégaine, 1. tournure. Quelle drôle de touche il a ! « nous avions toute la touche de sortir d'un orphelinat de province » (Larbaud).
5 ♦ (1870) Pop. La sainte touche : le jour où l'on touche (sa paye).
6 ♦ (fin XIXe; angl. touch) Au rugby, au football, Ligne de touche, ou la touche :chacune des limites latérales du champ de jeu, perpendiculaire aux lignes de but. Tirer, botter en touche. Remise en touche : remise en jeu faite à partir de la touche. Juge de touche, chargé de désigner les points de sortie en touche, de signaler les hors-jeu, etc. Remplaçant qui reste sur la touche. — Loc. fig. (1927) Être, rester, être mis sur la touche, à l'écart, dans une position de non-activité, de non-intervention.
♢ Sortie du ballon en touche. Il y a touche. Jouer la touche. — Remise en jeu du ballon à partir de la ligne de touche. Touche longue, courte.
II ♦ (v. 1310)
1 ♦ Chacun des petits leviers que l'on frappe des doigts et qui constituent le clavier d'un instrument de musique. ⇒ note. « Il ouvre son piano, et fait courir ses doigts effilés sur les touches d'ivoire » (Lautréamont). Touches d'accordéon.
♢ Pièce d'ébène collée sur le manche d'un instrument à cordes pincées ou frottées, où appuient les doigts, pour raccourcir la corde; touchette. Touches d'une guitare.
2 ♦ (1903) Chacun des boutons ou leviers d'un appareil à clavier. Touches d'une machine à écrire, d'un clavier d'ordinateur, d'une calculette. Téléphone à touches. ⇒ bouton. Appuyer sur la touche « correction » du minitel. Touche à effleurement.
● touche nom féminin (de toucher 1) Organe d'une machine, d'un appareil, sur lequel on agit par pression ou par contact avec un seul doigt pour commander une action, un réglage, une sélection, etc. Manière qu'a un peintre de poser la peinture sur le support avec le pinceau, la brosse ; résultat du coup de pinceau. Littéraire. Manière personnelle d'un écrivain, d'un créateur, d'un artiste : Reconnaître immédiatement la touche d'un auteur. Petit détail qui, dans un ensemble, apporte une note particulière : Une touche d'archaïsme dans un roman. Familier. Allure, genre de quelqu'un : Quelle drôle de touche elle a ! Magnétisme Opération consistant à aimanter un barreau de fer doux, par frottement dans le sens de la longueur contre un aimant puissant. Musique Partie du manche des instruments à cordes où l'instrumentiste pose les doigts. (Selon les instruments, elle peut être munie de frettes.) Sur les instruments à clavier, levier basculant sous la pression des doigts et actionnant la mécanique. Orfèvrerie Essai de l'or ou de l'argent au moyen de la pierre de touche ou du touchau. Parfumerie Synonyme de mouillette. Pêche Action du poisson dont la bouche entre en contact avec une esche ou un leurre, qu'il avale ou non. Sports En escrime, fait d'atteindre son adversaire suivant les règles ; point ainsi marqué. Manière de frapper un ballon, une balle. Dans divers sports d'équipe, ligne qui, sur les côtés, délimite la largeur du terrain ; remise en jeu d'un ballon qui a dépassé la ligne de touche. ● touche (expressions) nom féminin (de toucher 1) Familier. Avoir la touche avec quelqu'un, faire une touche, être remarqué par quelqu'un à qui l'on plaît physiquement. Familier. Rester sur la touche, ne pas participer à un match ; être tenu à l'écart d'une activité, d'une entreprise. ● touche (synonymes) nom féminin (de toucher 1) Littéraire. Manière personnelle d'un écrivain, d'un créateur, d'un artiste
Synonymes :
- facture
- griffe
- manière
- marque
- patte
Petit détail qui, dans un ensemble, apporte une note particulière
Synonymes :
- cachet
- note
- nuance
- teinte
Familier. Allure, genre de quelqu'un
Synonymes :
- air
- aspect
- dégaine (familier)
- tournure
Sports. Manière de frapper un ballon, une balle.
Synonymes :
Synonymes :
- Parfumerie. mouillette
touche
n. f.
rI./r
d2./d Coup qui atteint l'adversaire, à l'escrime.
d3./d épreuve que l'on fait subir à l'or ou à l'argent au moyen de la pierre de touche (morceau de jaspe noir) et du touchau.
|| Fig. Pierre de touche: moyen d'éprouver qqn, qqch.
d4./d Manière dont un peintre applique la couleur sur la toile.
— Coup de pinceau. Procéder par petites touches.
|| Fig. élément distinctif à l'intérieur d'un ensemble que l'on compare à un tableau. Mettre la dernière touche à son livre.
d5./d SPORT Ligne de touche ou touche: au rugby, au football, etc., chacune des deux lignes de démarcation latérales du terrain, au-delà desquelles le ballon n'est plus en jeu. Juge de touche.
rII./r MUS Chacune des petites tablettes noires ou blanches qui forment le clavier d'un orgue, d'un piano, etc.
— Partie du manche d'un instrument à cordes contre laquelle on presse ces dernières.
|| TECH Petite commande manuelle. Touche d'un magnétophone.
— INFORM Touche de fonction, dont l'action déclenche l'exécution d'un programme.
rIII/r (Afr. subsah.) En Afrique centrale, crayon d'ardoise.
⇒TOUCHE, subst. fém.
I. — Action, manière de toucher.
A. — 1. a) Vx. Coup plus ou moins fortement appliqué; action de toucher, simple contact. (Dict. XIXe et XXe s.).
— Au fig. Disgrâce, épreuve morale ou matérielle. (Dict. XIXe s.).
♦ En partic., vieilli ou littér. Sollicitation de Dieu, appel de la grâce, de l'esprit divin. Je sens (...) un travail sourd et têtu, une touche invisible, un besoin de prier, un rappel incessant de Dieu me tenant en haleine (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 447).
b) ESCR. [Corresp. à toucher1 I A 2 a] Fait d'atteindre, de toucher l'adversaire selon les règles; p. méton., avantage, point ainsi marqué. Décompte des touches; nombre de touches; touche pour, contre; touches simultanées. À l'épée, les touches échangées avec un écart de moins de un vingtième à un vingt-cinquième de seconde engendrent le coup double — non admis au fleuret (Jeux et sports, 1967, p. 1433).
2. Action du poisson qui mord à l'esche, au leurre. Pêche passionnante, où chaque seconde qui passait pouvait être celle de la touche, de cette attaque du carnassier, brutale et molle comme un spasme (GENEVOIX, Routes avent., 1958, p. 161).
— P. anal., fam. Faire une touche. Recevoir de quelqu'un une marque d'intérêt répondant favorablement à une démarche séductrice, à un essai de séduction. C'est une de ces filles (...) elle fait des touches à chaque coup (ARNOUX, Paris, 1939, p. 213). Avoir une, la touche. Plaire physiquement à quelqu'un qui manifeste ouvertement son intérêt. Synon. avoir un/le ticket. Laforgue commença à lui caresser les genoux, puis il se leva et rejoignit ses camarades. — Tu avais une touche? demanda Bloyé. — Comme tu dis (...). C'était une femme qui avait soif et notamment d'affection, elle était tendre (NIZAN, Conspir., 1938, p. 13). J'ai eu la touche avec elle, mardi dernier, elle était bourrée, elle voulait tout le temps m'inviter à danser (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 185).
3. Pop. Bouffée d'une cigarette fumée à plusieurs. Il faut (...) par courtoisie accepter la « touche » que propose un voisin, bon-petit-cœur de Belleville qui offre à tous un dernier mégot enduit de vingt salives différentes (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 149).
4. Spécialement
a) BIJOUT. [Corresp. à toucher1 I A 2 a] Essai de l'or ou de l'argent à l'aide de la pierre de touche (v. pierre B 4). (Dict. XIXe et XXe s.).
b) IMPR. [Corresp. à toucheur B] Action d'appliquer l'encre sur la forme avec les balles ou le rouleau. (Dict. XXe s.).
B. — Action, manière de toucher; effet qui en résulte.
1. PEINT. Action, manière de poser, d'appliquer à l'aide du pinceau la peinture sur la toile; p. méton., couleur appliquée d'un seul coup de pinceau; résultat du coup de pinceau. Synon. facture1, griffe1, style1. Finesse, légèreté de touche/de la touche. Regarde la lumière du sein, et vois comme, par une suite de touches et de rehauts fortement empâtés, je suis parvenu à accrocher la véritable lumière (BALZAC, Chef d'œuvre, 1831, p. 32). Le jeune artiste chinois se promène et il aperçoit le papillon (...). Il s'exalte et commence son portrait, de mémoire (...) Cette patience le mène à l'âge de cent ans. Enfin, un soir, avant de mourir, il pose la dernière touche (COCTEAU, Potomak, 1919, p. 64).
— P. anal. Touche de fard. Les détails qui font « soir » sont les yeux très faits avec plusieurs couches de mascara. Beaucoup de brillant à lèvres par-dessus le rouge. Et des touches de fard « accroche-lumière » sur le front, les pommettes et l'arcade sourcilière (Le Point, 18 oct. 1976, p. 47, col. 4).
— P. anal., LITT. Manière personnelle et caractéristique dont un écrivain, un auteur traite un sujet. Synon. style. Écrire à petites touches; sûreté de touche. Dans Cléopâtre (...), on reconnaît à chaque instant la touche de Théophile Gautier, son coloris savant, cette langue originale et précise à laquelle l'expression ne fait jamais défaut (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 238). [Victor Hugo] a traduit ce sentiment avec une acuité extraordinaire, d'une touche déjà impressionniste (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 38).
2. Touche de + compl. Élément, détail qui contraste avec l'ensemble dans lequel il est intégré et lui confère une valeur particulière.
— [À propos d'un paysage, d'un décor] Pour des yeux accoutumés au dur climat du Nord (...) le ciel indigo, l'air léger, les montagnes pierreuses relevées par des touches d'ocre et de safran formaient un tableau de lumière et de bonheur (MAUROIS, Byron, t. 1, 1930, p. 171). Quelque chose de préservé et de monacal flottait dans cette pièce, qui semblait s'être à la longue gauchie autour de lui comme la coquille autour du coquillage, et où sa lourde silhouette assise ajoutait seule une touche dernière de plénitude (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 46).
— [À propos d'une pers., de sa toilette] Le front (...) étroit et pur, laiteux, têtu, les cheveux drus, plantés bas, mettaient sur cet ensemble si harmonieux une touche de férocité secrète (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 117). V. battle-dress ex. de Giono.
3. Pop., fam. Aspect général d'une personne, d'une chose. Synon. allure, dégaine (fam.), tournure. Avoir une drôle de touche. [Gervaise] louchait si fort de la jambe, que, sur le sol, l'ombre faisait la culbute à chaque pas (...). Quelle touche! Ça devait attirer les hommes tout de suite (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 772). D'ordinaire, je ne respire pas l'astuce (...); au contraire, mon innocence, ma naïveté, ma touche d'universitaire, de bête à concours convainquent aisément les plus soupçonneux (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 233).
C. — Vx, pop. La sainte(-)Touche. Le jour où l'on touche son salaire. La paie de grande quinzaine emplissait le trottoir d'une bousculade de gouapeurs (...). On célébrait la sainte Touche, quoi! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 769).
D. — Spécialement
1. JEUX (billard). Action de toucher avec sa bille celle sur laquelle on joue. (Dict. XXe s.). Manquer de touche. Ne pas toucher la bille visée. Bonnébault sortit du billard, une queue à la main, et en frappa rudement Marie, en lui disant:— Tu m'as fait manquer de touche (BALZAC, Paysans, 1850, p. 315).
2. JEUX, SPORTS (balle, ballon). Touche de balle. Manière de jouer la balle, le ballon, de les contrôler, de les diriger. La « touche de balle », clef de la technique, permet de recevoir (...), de lancer (...), de progresser (Jeux et sports, 1967, p. 1388).
3. Arg., AUTOMOB. Aller à la touche. Entrer en contact, sans trop de violence, avec un obstacle, une autre voiture. À cause de la maladresse du concurrent que j'allais doubler, j'allai « à la touche ». Mon bolide grimpa un talus (M. TRINTIGNANT, Pilote de courses, 1957 ds PETIOT 1982).
II. — SPORTS. [Dans les sports de ballon]
A. — Partie du terrain située à l'extérieur des limites latérales du terrain de jeu. Lignes de touche; sortie du ballon en touche. Un public nombreux, massé sur la touche, put applaudir à un résultat sans précédent dans les annales du rugby castalinois (AYMÉ, Nain, 1934, p. 231). On joue la castagne, jusqu'à ce que l'arbitre, un vendu, envoie les matraqueurs se calmer sur la touche (Comment parlent les sportifs ds Vie Lang. 1953, p. 176).
♦ Juge de touche. Juge placé sur chaque ligne de touche qui signale à l'arbitre le point où le ballon a franchi la ligne de touche. Le ballon est en jeu à tout (...) moment (...) y compris (...) s'il rebondit dans le terrain de jeu après avoir touché l'arbitre ou un juge de touche se trouvant à l'intérieur du terrain (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 23).
— Locutions
♦ Rester sur la touche. Ne pas participer à un match. Les dirigeants ont laissé sur la touche un de leurs meilleurs joueurs (Le Sporting, 15 déc. 1931 ds PETIOT 1982). Au fig., fam. Être, rester sur la touche; mettre qqn sur la touche. Être tenu à l'écart, mettre quelqu'un à l'écart d'une entreprise, d'une affaire. (Dict. XXe s.).
♦ Remise en touche. Remise en jeu du ballon à partir de la ligne de touche (d'apr. PETIOT 1982, s.v. remise).
♦ Rentrée en touche, rentrée de touche. Remise en jeu du ballon sorti en touche. Rentrée de touche. Lorsque le ballon aura entièrement dépassé la ligne de touche, soit à terre, soit en l'air, il sera rejeté en jeu, de l'endroit où il aura franchi la ligne, par un joueur de l'équipe opposée (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 28).
B. — P. méton. Sortie du ballon en touche; remise en jeu du ballon depuis la ligne de touche. Touche courte, longue; jouer la touche. Un sacré demi (...), la balle glissante comme une anguille, des touches impossibles devant un mur d'os noueux et de viande bien cimentée (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 41).
III. — Objet qui sert à toucher, qui est touché.
A. — Vx. Objet qui sert à toucher.
1. [Corresp. à toucher1 I A 2 a et toucheur A 1] Gaule qui était utilisée pour faire avancer, pour conduire le bétail. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Petite baguette crochue qui sert à lever les jonchets (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — 1. a) [Dans les instruments de mus. à clavier] Levier qui bascule sous la pression des doigts et actionne le mécanisme émetteur. Touche blanche, noire; touche d'ébène, d'ivoire; touche de clavecin, d'orgue, de piano. Gambara frappa les touches d'une main sûre, il étendit magistralement le thème de Meyerbeer par une sorte de décharge d'âme à la manière de Liszt (BALZAC, Gambara, 1837, p. 92). Marguerite, assise devant son piano, laissait courir ses doigts sur les touches, et commençait des morceaux qu'elle n'achevait pas (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p. 82).
b) [Dans les instruments à cordes pincées ou à cordes frottées] Partie du manche où appuient les doigts pour déterminer la longueur de la corde à faire vibrer. Touche de guitare, de luth, de violon. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Lame munie d'un contact permettant d'établir une connexion électrique. Synon. plot de contact. Le manipulateur se compose de cinq touches en bois. Chaque touche porte une lame métallique reliée à l'un des plots du distributeur (A. LECLERC, Télégr. et téléph., 1924, p. 146).
— En partic. Chacun des éléments d'un clavier d'une machine sur lequel on agit par pression pour commander une action, une sélection. Touche d'un terminal, d'une machine comptable; touche de curseur, d'édition, de fonction. Il était dans tous ses états devant sa machine à écrire (...) pa'c'qu'il avait oublié (...) d'appuyer sur le levier d'la touche des majuscules, et alors, au lieu de souligner le titre de sa page, il avait foutu en plein dessus une ligne de 8 (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 130).
♦ Commande manuelle d'un dispositif électronique. Touche à micro contact; touche silence; touche d'un magnétophone, d'une chaîne hi-fi, d'un téléviseur.
Touches sensitives. Même si le terme « microprocesseur » vous paraît un peu barbare, il se traduit pour vous par un système de commande très simplifié. Plus de boutons à tourner ou à pousser, mais des touches sensitives (L'Express, 31 mai 1980, p. 68).
Touche à effleurement. Une touche à effleurement. Le déclencheur électromagnétique du XG2 est un modèle de sensibilité. À peine l'avez-vous effleuré (comme les touches de certains ascenseurs récents) que la cellule se met en marche (Le Point, 16 oct. 1978, p. 115, col. 2).
Touche à impulsion. Super Color 7200 Ligne galbée, 66 cm. Tube auto-convergent 110 degrés. Châssis modulaire. Télécommande sans fil et touches à impulsion (Le Nouvel Observateur, 28 nov. 1977, p. 6, col. 1).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Objet avec lequel on touche, ou que l'on touche 1. ca 1165 « bâtonnet crochu servant à lever les jonchets » (Troie, éd. L. Constans, 22744: ne joë pas o eus as toches [défini dans le gloss.: « instrument servant à pousser les jonchets »]); 1718 touche (Ac.); 2. 1386 « gaule employée pour faire avancer le bétail » (Preuves de l'hist. de Bretagne, t. 2, col. 504 ds DU CANGE, s.v. touchia: esperons ou touches [défini d'apr. FEW t. 13, 2, p. 4b, note 9]); 3. a) 1557 mus. « filet saillant traversant le manche d'un instrument à corde » (B. DES PÉRIERS, Discours non plus mélancolique que divers, p. 100: des cordes qui ceinturent ledit col [...] lesquelles on appelle touches); b) 1636 « chacun des leviers qui composent un clavier » (MONET: touche cheville d'orgue, d'epinete); c) 1640 « partie supérieure du manche d'un instrument à corde, sur laquelle les doigts touchent les cordes pour varier les sons » (OUDIN Ital.-Fr., s.v. tastiera); 4. 1858 « élément du clavier d'une machine » (L'Année sc. et industr., 2e année, p. 417: un clavier de trente-six touches [de machine à écrire]); 5. 1890 électr. « lame munie d'un contact métallique » (Lar. 19e Suppl., s.v. rhéostat: un commutateur à manette et à touches multiples). II. Action, manière de toucher A. Objet: être animé 1. ca 1250 « atteinte, coup » (Atre perilleux, éd. B. Woledge, 1213: ainc puis n'oi touce de ce mal [un mal moral]); fin XIIIe s. (JACQUES D'AMIENS, Remede d'amours, ms. Dresde, f° 18c ds GDF.: d'un dart d'amor senti la touce); 2. 1555 escr. (RONSARD, Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 8, p. 10: sans emporter au logis une touche); 3. 1601 fig. « sollicitation de Dieu, appel de la grâce » (CHARRON, Sagesse, éd. 1797, p. 191: une touche divine). B. Objet: être inanimé 1. a) ca 1260 « aloi ou titre des métaux précieux » (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. G. B. Depping, I, XI, 2, p. 38: or [...] à la touche de Paris); b) ) 1280 fig. « épreuve, pierre de touche » (ADENET LE ROI, Cléomadès, éd. A. Henry, 249: ce est la touche et l'exemplaire); 1313 sens propre « pierre de touche » (Invent. de Pierre Gaveston ds LABORDE, p. 445: un touche pour assaer or); ) 1549 pierre de touche fig. (DU BELLAY, Deffence et Illustration de la langue fr., éd. H. Chamard, II, 11, p. 179); 1562 pierre de touche sens propre (DU PINET, trad. Hist. du monde de Pline, l. XXXIII, chap. 8, t. 2, p. 584); c) 1394 « action de toucher, d'éprouver un objet d'or ou d'argent » (texte ds Bibl. Éc. Chartes, t. 89, p. 348 ds Fonds BARBIER: faire les touches et essaiz des d. monnoies); 2. a) ) 1627 peint. (MARESCHAL, La Chrysolite, éd. 1634, p. 317: apres cette premiere touche, il y faut coucher les couleurs [ici, dans un portrait littér.]); 1631 (SAINT-AMANT, Suite des œuvres, Le Poète crotté ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 2, p. 36: Je veux luy donner une touche De mon Pinceau pour l'habiller [ici, également dans un portrait littér.]); ) 1694 « manière de peindre » (Ac.); ) 1745 p. ext. grav. (BOSSE, Manière de graver, p. 69: les touches des ombres); 1798 (Ac.: touche [...] moyen dont se sert le Dessinateur, le Peintre ou le Sculpteur, pour faire sentir le caractère des objets); b) litt. ) 1690 (FUR.: j'y donneray encore une petite touche [à ce poème]); ) 1775 « style, manière d'écrire d'un auteur » (COQUELEY DE CHAUSSEPIERRE, Monsieur Cassandre, p. XIII ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 18: cette touche légere et fine qui caractérisent plusieurs des Ecrivains illustres de ce Siecle); c) ) 1817 fig. « élément d'un ensemble, qui confère à ce dernier une valeur particulière » (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, p. 109: touches énergiques, claires [dans un opéra]); ) 1823 fig. « trait discret » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 207: quelques touches caractéristiques sur l'Empereur); d) 1848 fam. « allure générale, dégaine » (PIERRE, Arg. et jargon: Touche tournure d'individu); 1852 (GAUTIER, Italia, p. 300: deux ou trois moines d'une assez bonne touche); 3. 1844 billard manque de touche ici, fig. (BALZAC, Splend. et mis., p. 68: ton manque de touche au jeu de la vie); 1845 touche, manque de touche (BESCH.); 1850 manquer de touche (BALZAC, Paysans, p. 315); 4. 1866 La Sainte-Touche « le jour de la paie » (DELVAU, p. 351); 5. 1883 « opération consistant à aimanter une pièce de fer » (JACQUEZ, Dict. d'électr. et de magnét., pp. 196-197 ds QUEM. DDL t. 30); 6. a) 1904 pêche « façon propre à chaque espèce de poisson de mordre à l'hameçon » (Nouv. Lar. ill.); b) 1925 fam. avoir une touche (J. GALTIER-BOISSIÈRE, La Bonne vie, p. 118 ds CELLARD-REY: j'ai une touche!); 1925 fam. faire une touche (d'apr. ESN., s. réf.); 1935 (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! p. 96: on en f'sait nous aussi des touches); 7. 1941 jeux « manière de frapper la balle, le ballon » (L'Auto, 18 févr. ds PETIOT 1982: sa touche de balle [au ping-pong]); 1948 (Mémo-Sport, ibid.: touche de balle [au football]). III. Rugby, footb. 1. a) 1889 ligne de touche (G. DE SAINT-CLAIR, Jeux et exercices en plein air, 2e éd., Paris, p. 50 ds BÄCKER 1975, p. 301); 1925 p. ell. touche « ligne de touche » (J. PRÉVOST, Plaisirs des sports, p. 128 ds ROB. 1985); b) 1889 en touche (G. DE SAINT-CLAIR, loc. cit.); 1964 sortie en touche (ROB.); 1921 rentrée en touche (M. PEFFERKORN, Le Football-association ds GRUBB Sports 1937, s.v. rentrée); 1928 remise en touche (A. PEINY et R. PERRIER, Le Basket-ball, S. Bornemann, p. 19, ibid., s.v. bloquer et ds PETIOT 1982, s.v. bloquer); c) ) 1896 juge de touche (Almanach Hachette 1897, p. 402 [au rugby]); ) 1927 rester sur la touche (d'apr. ESN., s. réf.); 1931 (Le Sporting, loc. cit.). ) 1927 rester sur la touche fig. (La Pédale, 12 oct., p. 14: Abbeglen et Mounoud [entraîneurs non-français] restèrent, à leur grand regret, sur la touche); 2. 1896 p. ell. « sortie du ballon en touche » (Almanach Hachette 1897, p. 403: remise au jeu après touche); 3. 1901 p. ell. « remise en jeu du ballon qui a dépassé la ligne de touche » (L'Auto-Vélo, 11 févr. ds PETIOT 1982: les Anglais faisaient leurs touches au fond); 4. 1911 « partie du terrain située à l'extérieur des lignes latérales » (J. MANCHON, Le Football, p. 127 ds BÄCKER, p. 301). I et II déverbal de toucher1. III empr. à l'angl. touch « partie du terrain située à l'extérieur des lignes de touche et des lignes de but » (1857, T. HUGHES ds NED Suppl.2, s.v. play subst. § 10d: [the ball is] in touch, and out of play); touch-in-goal « partie du terrain située derrière la ligne de but » (1864 ds NED, s.v. touch subst. § 12); touch « action de toucher le sol avec le ballon derrière le but » (1864, ibid., s.v. touch verbe § 2f); touch-line « ligne de touche » (1868 ds NED). L'angl. touch, att. dès le XIIIe s. au sens de « coup », est lui-même empr. au fr. touche. Fréq. abs. littér.:771. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 847, b) 1 047; XXe s.: a) 1 102, b) 1 335.
DÉR. Touchette, subst. fém. a) Mus. Chacune des petites barres incrustées dans le manche d'une guitare, d'une mandoline qui permettent de produire les tons et demi-tons. La vînâ est un instrument (...) pincé, à touchettes fixes et sans cordes sympathiques (Les Lettres fr., 2 avr. 1969, p. 14, col. 4). b) Automob., arg. Choc léger, sans gravité. Aller à la touchette. Pour les pilotes (...) il faut être à fond partout. Si tout va bien, on gagne, ou l'on est dans les cinq premiers. Mais on prend le risque de faire une « touchette » ou de casser la mécanique (L'Express, 9 juin 1969, p. 138, col. 2). — []. — 1res attest. a) 1504-09 « pierre de touche » (J. LEMAIRE DE BELGES, Couronne Margaritique ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 4, p. 52 ds HUG.) hapax, b) 1844 mus. (J. DE LA FAGE, Hist. gén. de la mus. et de la danse, t. 2, p. 109), c) 1965 arg. automob. (L'Équipe, 21 juin ds PETIOT); de touche ou de toucher1, suff. -ette (-et).
BBG. — GOHIN 1903, p. 368. — MEIER (H.). Aufsätze und Entwürfe zur rom. Etymologie. Heidelberg, 1984, pp. 89-90. — PORQUIER(R.). Le Vocab. des sports de ballon dans la presse spécialisée... Besançon, 1967, pp. 167-168.
touche [tuʃ] n. f.
ÉTYM. V. 1160; subst. verbal de toucher.
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1 (Av. 1589). Épreuve, essai de l'or et de l'argent (au moyen de la pierre de touche, du touchau). — ☑ Loc. Pierre (cit. 9) de touche. Fig. ⇒ Pierre (cit. 11; et → Impromptu, cit. 2).
2 (V. 1310). Vx. Coup léger, simple contact. — REM. Dans l'ancienne langue, il pouvait s'agir d'un coup violent (→ Pisser, cit. 5, Ronsard; et, fig., 1. adresse, cit. 2).
3 (1580). Escrime. Fait de toucher l'adversaire (→ Escrime, cit. 1). Point ainsi marqué. || Remporter l'assaut par cinq touches à quatre.
4 (Déb. XXe). Pêche. Action du poisson qui touche, qui mord à l'hameçon. || Pas la moindre touche aujourd'hui, je n'ai rien pris.
5 ☑ (1925). Fam. Faire une touche : rencontrer qqn qui répond à une invite galante plus ou moins nette. ☑ Avoir la touche, une touche : plaire manifestement à qqn (→ Bourrer, cit. 7). || Faire une touche. — Une touche (même sens). ⇒ Ticket.
1 (…) Costals a pris l'habitude d'y entrer (à la Madeleine) chaque fois qu'il vient de faire une touche sur les boulevards.
Montherlant, les Lépreuses, II, XXII.
1.1 (…) — À tes amours !
— Qu'est-ce que c'est que cette histoire (…)
— C'est simple, tu as une touche.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, 1951, p. 37-38.
6 Fam. Bouffée de cigarette. ⇒ Taf.
1.2 Avec Lerouge, on bavardait agréablement, on partageait fraternellement la Gitane :
— Tirez une touche, c'est une toute cousue (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 409.
1 (Fin XVIIe). Action, manière de poser la couleur, les tons sur la toile (→ Dessin, cit. 2; heurter, cit. 34; large, cit. 13; portrait, cit. 2); couleur posée d'un coup de pinceau (cit. 1; et → Habileté, cit. 2; impressionnisme, cit. 1, comp.; lier, cit. 6; peindre, cit. 10; rehaut, cit. 2).
2 (1740). Par compar. (Littér.). || Sûreté de touche d'un écrivain. ⇒ Main, style. || Ajouter quelques touches criardes (→ Local, cit. 3; et aussi partialité, cit. 3). || Écrire à petites touches (→ Miniaturiste, cit.).
2 Je voudrais trouver des touches de phrases, semblables à des touches de peintre dans une esquisse : des effleurements et des caresses, et pour ainsi dire, des glacis de la chose écrite, qui échapperaient à la lourde, massive, bêtasse syntaxe des corrects grammairiens.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 16 mars 1882, t. VI, p. 134.
3 C'était Coupeau (…) qui l'avait fait traduire en norvégien par la romancière Clara Berg (…) tu monteras ta machine avec mon vieil ami Johannessen… Clara y mettra une touche nordique (…)
Maurice Bedel, Jérôme 60° latitude Nord, I.
3 (XXe). Élément d'un ensemble, qui confère à ce dernier une valeur particulière.
♦ (Dans un paysage naturel). || Les maisons chaulées mettent çà et là une touche de blanc sur le vert des collines. || Des touches d'ocre et de safran (→ Indigo, cit. 2). — (Dans un décor, une toilette). || Ornement, détail qui met une touche de gaieté.
4 Fam., pop. (1872, Larchey : « Le mot a dû naître dans les ateliers de peinture »). Aspect d'ensemble que présente une personne, une chose. ⇒ Allure, dégaine, tournure. || Il, elle a une drôle de touche.
4 À nous voir et à nous entendre, on n'aurait pas cru que nous étions un élève assez brillant d'un des plus fameux collèges de la capitale, et même, parfois, nous avions toute la touche de sortir d'un orphelinat de province.
Valery Larbaud, Enfantines, « Devoirs de vacances », p. 220.
C ☑ (1870). Pop. La sainte-touche ou la sainte-Touche : le jour où l'on touche (sa paye). → Sainte (cit. 1).
D Sports.
1 (1845). Au billard, Action de toucher avec sa bille celle sur laquelle on joue. || Manquer la touche : ne pas toucher la bille. || Manque de touche.
2 (Jeux de ballon, de balle). || Touche de balle : manière de jouer et de contrôler le ballon, la balle (ne pas confondre avec II., ci-dessous).
3 Fam. (Autom.). || Aller à la touche : entrer en contact avec une autre voiture, la heurter (sans trop de violence). ⇒ Touchette, II.
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II (1889; par l'angl. touch, employé d'abord en parlant du joueur qui fait toucher le sol au ballon au delà des lignes). Sports (jeux de ballon). Partie du terrain se trouvant à l'extérieur de chacune des limites latérales du champ de jeu perpendiculaires aux lignes de but (lignes de touche). || Sortie du ballon en touche. || Mettre la balle en touche. — (Rugby). || Coup de pied en touche. || Botter, taper en touche. || Trouver la touche. — Juge de touche, chargé de désigner les points de sortie en touche, de signaler les hors-jeu, etc. || Banc de touche, où se trouvent les entraîneurs. — (Sur la touche). || Remplaçant qui reste sur la touche (→ Team, cit. 1). — ☑ (1927). Fig. Être, rester, être mis sur la touche, dans une position de non-activité, de non-intervention (→ ci-dessous, cit. 7). — ☑ Loc. Remise en touche : remise en jeu du ballon, faite depuis la touche. ☑ Rentrée de touche, en touche : rentrée sur le terrain du ballon sorti en touche. — Par ext. Sortie du ballon en touche. || Il y a touche. — Remise en jeu du ballon à partir de la ligne de touche. (1901). || Touche longue, courte (→ aussi ci-dessus I., D., 2.). || Jouer la touche : effectuer la remise en jeu du ballon. (Rugby). || Disputer la touche : conquérir la balle remise en jeu depuis la touche. || Le verrouilleur est chargé de « fermer » la touche.
5 L'arrière adverse apparaît; son coup de botte passe obliquement bien au-dessus des avants et gagne trente mètres à son équipe (…) les avants (…) courent disputer la touche. Touche longue, aux adversaires, et une grande ruée d'avants blancs se produit (…) à la poursuite de la balle.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 128.
6 Elle est à leur ailier, qui s'envole le long de la touche, évite le trois-quarts aile bleu (…)
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 128.
7 On ne ménage pas ceux qui vous aiment : ils se croient aussitôt mis sur la touche.
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 111.
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III Ce qui sert à toucher.
1 Vx. Gaule de toucheur de bestiaux (1386, « esperons ou touches pour mener le cheval », in Du Cange). — (V. 1160, toche). Bâtonnet crochu servant à lever les jonchets.
2 (1636). a Chacun des petits leviers, blancs, noirs, qui constituent un clavier (2.). ⇒ Note (cit. 3); → aussi clavecin, cit. 2; mouvoir, cit. 9. || Frapper les touches (→ Accord, cit. 24; hasard, cit. 36), sur les touches (→ Friser, cit. 11). || Doigts qui glissent (cit. 26), courent sur les touches (→ 1. Piano, cit. 3).
♦ ☑ (1884). Loc. fig. Touches de piano : grandes dents.
b (1680; fin XVe, touce). Dans les instruments à cordes pincées ou frottées, Pièce d'ébène collée sur le manche, où appuient les doigts, pour raccourcir la corde; touchette (→ Luth, cit. 1).
c (XXe). Chacun des éléments d'un clavier d'une machine. || Touches d'une machine à écrire, d'un clavier de terminal. — Techn. Lame munie d'un contact métallique qui permet d'assurer une connexion électrique. ⇒ Plot.
Encyclopédie Universelle. 2012.