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assez

assez [ ase ] adv.
XVe; « beaucoup » fin XIe; lat. pop. °adsatis, de satis « assez »
IEn suffisance. suffisamment. Juste assez. Pas assez : trop peu. Plus qu'assez : trop.
1Avec un adj. qu'il précède « Le ciel n'est-il pas assez vaste, cet amour n'est-il pas assez doux ? » (Flaubert). « Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l'être assez » (Marivaux).
2Avec un adv. Assez longtemps. Elle va assez vite.
3Avec un verbe J'ai assez mangé, je n'ai plus faim. Cela a assez duré. Vous avez assez, bien assez travaillé. Tu ne dors pas assez. Ellipt Assez discuté, il faut agir ! — C'EST ASSEZ : c'est suffisant, il suffit. C'est assez de deux. « C'est assez d'avoir à répondre de soi seul » (La Bruyère). Littér. « C'est assez que vous soyez averti » ( ACADÉMIE ). C'en est assez : n'en parlons plus, tenons-nous-en là. En voilà assez ! Ellipt et exclam. Assez ! ça suffit (cf. Basta !).
4 ♦ ASSEZ DE : suffisamment. Il est tombé assez de pluie; il en est tombé assez. Ellipt Assez de paroles, des actes ! Vieilli Beaucoup de. « Assez de gens méprisent le bien, mais peu savent le donner » (La Rochefoucauld). AVOIR ASSEZ DE (qqch.). Avez-vous assez d'argent ? J'en ai assez. Il n'en a jamais assez. J'aurai assez de deux couvertures : cela me suffira, je m'en contenterai. Il n'y en a pas assez pour tout le monde. — EN AVOIR ASSEZ de qqch., de qqn :en être fatigué. J'en ai assez de ces histoires, de ces enfants (cf. fam. En avoir sa claque, sa dose, marre, par-dessus la tête, ras le bol).
5(Dans tous les emplois précédents) ASSEZ... POUR marque le degré suffisant pour entraîner telle conséquence. Il est bien assez intelligent pour comprendre. C'est bien assez bon pour eux ! (Suivi d'un inf., du subj.) Avoir assez de place pour écrire. Il est assez bête pour se laisser prendre. Elle le connaît assez pour se le permettre. Il parle assez fort pour qu'on l'entende. Absolt J'ai assez pour vivre.
IIMarque une atténuation ou (emploi affectif) un renforcement.
1Moyennement. passablement, plutôt. Elle est assez jolie. Il est assez grand, mais pas trop. Mention assez bien. Cela paraît assez vraisemblable. Il lui rend assez souvent visite. Cela me plaît assez.
2Vieilli Trop. Me suis-je fait assez attraper ! Est-il assez bête !
⊗ CONTR. Guère, insuffisamment, peu.

assez adverbe (latin populaire adsatis, du latin classique satis, assez) Indique la quantité suffisante ; autant qu'il faut : Vous avez assez travaillé, reposez-vous. Il a une maison assez grande pour loger dix invités. Indique l'intensité ; passablement, particulièrement : J'aime assez ce petit vin de pays. Assez bien de, dans le Nord, en Belgique, en Afrique, bon nombre de, pas mal de. Assez de + nom, une quantité, un nombre suffisants : Il gagne assez d'argent pour vivre à l'aise. Familier. En avoir assez (de quelque chose, de quelqu'un), en être excédé. Familier. En voilà assez !, C'en est assez !, C'est assez !, expriment l'impatience, l'irritation. ● assez (synonymes) adverbe (latin populaire adsatis, du latin classique satis, assez) Indique la quantité suffisante ; autant qu'il faut
Synonymes :
Contraires :
- éxagérément
- peu
Indique l'intensité ; passablement, particulièrement
Synonymes :
- plutôt
En avoir assez (de quelque chose, de quelqu'un)
Synonymes :
- en avoir marre (familier)
- en avoir plein le cul (populaire)
- en avoir plein le dos (familier)
- en avoir ras le bol (familier)

assez
adv.
d1./d Autant qu'il faut. Il a assez dormi. Assez de sel. Ne creusez plus, le puits est assez profond. Il ne travaille pas assez.
|| C'est assez, c'en est assez ou assez!, pour faire taire un contradicteur, arrêter un importun.
Fam. En avoir assez de: ne plus pouvoir supporter (qqn, qqch).
|| (Québec) Fam. Assez de (suivi d'un nom): beaucoup de, trop de. Construire un escalier, c'est assez d'ouvrage.
d2./d Avec un adj. ou un adv., sert à restreindre la signification du mot qui le suit. Elle est assez jolie. Courir assez vite. (La négation correspondante est ne...pas très. Ce n'est pas très bon.)
|| Assez peu: pas beaucoup.
d3./d Assez pour: suffisamment pour que telle conséquence s'en suive. Il travaille assez, il est assez travailleur pour réussir son examen.
(Belgique, France rég.) Placé après un adj., un nom ou un adv. Il est malin assez pour s'en sortir. Tu ne cours pas vite assez pour me suivre.
d4./d (Belgique, France rég.) Fam. Assez bien: pas mal, de manière appréciable. Il a neigé assez bien cette nuit.
(Suisse) Bien. Je verrais assez mon fils faire des études de médecine.
d5./d (Québec) Fam. Avec un adj., un adv. ou un verbe, exprime l'intensité. Elle est assez grande! J'ai assez hâte aux vacances!
d6./d Loc. conj. (Québec) Assez que: tellement que. J'ai eu assez peur que je n'y suis pas retourné.
(Après une ponctuation forte.) Les joueurs étaient pitoyables sur la glace. Assez que la foule les a hués.

⇒ASSEZ, adv.
I.— Assez détermine un verbe, un adj., un adv. ou un subst.
A.— Assez marque l'intensité ou la quantité suffisante.
1. Assez + verbe. Tu as assez bu comme cela; j'ai assez travaillé pour aujourd'hui :
1. — Ce qu'avait ta belle-mère?
— Plus le sou! Elle a assez payé déjà pour moi.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1868, p. 412.
2. Au milieu des ronces, dont l'épaisseur montre assez que jamais personne n'y vient, je me fraye à pied, un passage aux sources.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1914-18, p. 44.
2. Assez + adv. :
3. — Le bateau n'allait jamais assez vite à mon gré. Un matin, ce fut la France... Dès le jour, j'étais debout, à l'avant, à l'attendre.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 110.
3. Assez + de + subst. :
4. Assez de gens feront des notes, et même de bonnes notes; mais qui saura rendre dans nos langues modernes les beautés de l'antique?
COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1810, p. 817.
5. ... on produirait toujours assez de marchandises, si l'on pouvait facilement en trouver le débit.
SAY, Traité d'écon. pol., 1832, p. 138.
6. ... aux âmes comme la sienne l'univers n'offre pas assez d'aliments.
G. SAND, Lélia, 1833, p. 23.
7. Bah! Les affaires m'ennuient, je ne veux plus entendre parler d'affaires, j'ai assez d'argent et n'aurai jamais assez de bonheur.
BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 312.
B.— Assez exprime une intensité ou une quantité telle qu'elle aboutit à une conséquence.
1. La conséquence est exprimée par pour + inf. :
8. Je vous remercie de m'avoir jugé assez votre ami pour participer à votre anxiété paternelle et au bonheur qui la suivra.
LAMARTINE, Correspondance, 1830, p. 9.
9. ... car j'ai cette conviction baroque que les peuples sont assez grands pour se gouverner tout seuls.
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 151.
10. Le foin est bien coupé lorsqu'il l'est d'un coup circulaire complet, sans échelles, rejoignant la piste précédente, pas assez pour former brosse sous le pied.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, t. 2, p. 76.
11. Elles ont souri au gendarme, un sourire humble et complice... Et cette porte qui s'ouvre à notre passage, assez pour ne laisser aucun doute sur le lieu...
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 73.
2. La conséquence est exprimée par une sub. (au subj.) introd. par pour que :
12. S'il sortait de ce puits une lueur de soufre,
On dirait une bouche obscure de l'enfer.
La trappe est large assez pour qu'en un brusque éclair
L'homme étonné qu'on pousse y tombe à la renverse;
HUGO, La Légende des siècles, Eviradnus, t. 1, 1859, p. 378.
13. ... bien que j'eusse pris ma femme à l'écart, elle avait élevé la voix assez pour que Gertrude l'entendît.
GIDE, La Symphonie pastorale, 1919, p. 897.
3. La conséquence est exprimée par une principale, assez figurant dans une prop. cond. ou temp. :
14. Si j'ai assez d'argent, lui disait la comtesse, j'enverrai quelqu'un à Genève, ...
STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 73.
15. Si des fois t'avais peur que les Boches ne te repèrent pas assez, tu pourrais peut-être emporter un petit drapeau et jouer de la trompette.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 8.
16. Lorsque nous serons assez loin, nous virerons perpendiculairement à notre direction première, ...
SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, p. 221.
4. La conséquence se dégage implicitement dans une prop. juxtaposée (parataxe) :
17. — Mon père, laissez-moi sortir.
— Je vous le défends! Vous avez assez commis de sottises, c'est à moi d'agir comme je l'entendrai.
THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, p. 182.
Rem. Assez s'oppose à trop qui exprime un excès empêchant la réalisation du but exprimé par pour + inf. ou pour que. Il n'existe pas de morphème spécifique exprimant l'intensité insuffisante : ,,elle s'exprime soit par l'excès de la faiblesse : il est trop peu intelligent pour..., soit par la négation de la suffisance : il n'est pas assez intelligent pour...`` (GOUG. Syst. gramm. 1962).
C.— À l'idée d'intensité ou de quantité s'ajoute une valorisation en moins ou en plus, gén. marquée par l'intonation dans la lang. parlée.
1. Assez marque l'atténuation ou la litote (synon. passablement, et, pop. pas mal).
a) Assez modifie un adj. :
18. Je me tenais volontiers, mon ami, à des conclusions assez semblables.
SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 177.
19. Sainte-Beuve, qui nous a écrit pour nous voir, vient à deux heures. C'est un homme petit, assez rond, un peu lourd, presque rustique d'encolure, simple et campagnard de mise, un peu à la Béranger, sans décorations.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 976.
20. À la fin du soir, vers minuit, une assez irrésistible tristesse me prend aussi de l'absence de sérieux de tout cela, ...
GIDE, Feuillets, 1895, p. 64.
21. Elle m'entretient bien avec une certaine insistance de difficultés d'argent qu'elle éprouve, mais ceci, semble-t-il, plutôt en manière d'excuse et pour expliquer l'assez grand dénuement de sa mise.
BRETON, Nadja, 1928, p. 59.
b) Assez modifiant un adv. :
22. Pendant quelques semaines, ils revirent leur ami assez régulièrement.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 218.
23. Ce livre m'avait alors bouleversé. Aujourd'hui, je suis plein de réserves et réagis assez violemment contre lui.
GIDE, Journal, 1943, p. 201.
c) Assez modifie un verbe :
24. Je serais assez tenté de croire que la jouissance de quelques plaisirs futiles n'a jamais attiré de bien loin beaucoup de monde.
SAY, Traité d'écon. pol., 1832, p. 237.
25. MARCELLE. — Oh! Voyons, il ne s'agit pas d'un travail! Avouez que cela vous plaît assez...
MAURIAC, Asmodée, 1938, I, 4, p. 31.
26. Vous étiez assez d'avis que c'était une salamandre.
GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 3, p. 180.
d) Pop. et arch. Assez + de + subst. :
27. Pourtant, un braconnier d'un rare mérite (...) y tue assez de faisans...
A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 305 (GREV. 1964, § 842, rem. 2).
28. C'est un homme d'affaires, dont les affaires sont incertaines, mais qui, dans l'ensemble, gagne assez d'argent...
E. MALOUX, La Chute d'Icare, p. 64 (Ibid.).
Rem. En Belgique, assez bien (de) rend couramment le sens de passablement de :
29. Me montrant au loin des sommets boisés, M. de C. me dit : Il y a assez bien de gorilles dans ces forêts-là...
M. BEDEL, Tropiques noirs, [propos placé intentionnellement dans la bouche d'un Belge], p. 134 (Ibid.).
2. [Dans des phrases exclam. ou interr.] Assez exprime l'excès :
30. Oh! Regardez ma sœur, regardez-la s'avancer. On dirait Louis XIV dans ses jardins de Versailles! Se prend-elle assez au sérieux! Elle a l'air de se présenter les armes à elle-même.
A. DUMAS Fils, Le Fils naturel, 1858, I, 4, p. 82.
31. — Mais enfin quoi? Il faut savoir. C'est pour çà que tu te maries, n'est-ce pas?
Camille rougit et se troubla. Le Loreur haussa les épaules, impatienté. — Es-tu assez hypocrite!
DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, p. 57.
II.— Locutions
A.— Présentatif + assez.
1. C'est assez (que) de.
C'est assez de + subst. :
32. Ha, que l'on lève incontinent les caducées
Sur mon cœur. Et c'est assez de ces familiers
Crève-cœur; et je m'en vais mettre des colliers
Et des rubans aux boucs qui hantent mes pensées.
Et c'est assez, ô mon cœur, de ces traversées
Risibles. Et soyons les dévots cavaliers;
MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, p. 41.
Rare. Assez que de + subst. :
33. Je ne sais ce que c'est qu'hier et que demain. C'est assez que d'aujourd'hui pour moi.
CLAUDEL, L'Échange, 1re version, 1894, I, p. 660.
C'est assez (que) de + inf. :
34. Comment te remercier de ta pensée toute fraternelle? N'était-ce pas assez déjà de t'intéresser à notre ennui?
MALLARMÉ, Correspondance, 1869, p. 299.
35. ... l'action était là, dans ce quartier; tout près sans doute. Ce n'était pas assez de dire qu'elle avait eu lieu. Non. Elle était encore là; comme une chose du présent.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, p. 130.
36. JUPITER. — Oreste sait qu'il est libre.
ÉGISTHE, vivement. — Il sait qu'il est libre. Alors ce n'est pas assez que de le jeter dans les fers.
SARTRE, Les Mouches, 1943, II, tabl. 2, 5, p. 79.
C'est assez, c'en est assez :
37. C'en est assez, c'est assez, vous dis-je, je vous dis que c'en est assez sur ce sujet; ...
COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-Cuir, 1893, 1er tabl., 2, p. 36.
38. Mais, c'en était assez pour que la nuit lui parût maussade et ennuyeuse.
G. ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 467.
2. En voilà assez :
39. — En voilà assez, des manières... Tout ça, c'est de la frime... Ouvrez l'écrin...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 114.
3. Elliptiquement. Assez! :
40. — Assez, assez, dit-elle, allez-vous-en, il est minuit, respectons les convenances.
BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, p. 257.
41. — Assez pour aujourd'hui, conclut le procureur redevenu paternel. Vous remercie votre franchise. Pouvez disposer.
BERNANOS, Un Crime, 1935, p. 771.
Assez de + subst. :
42. — Assez de paroles! finit-elle par dire sèchement, vous n'êtes pas plus raisonnable que les autres, ...
ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 438.
B.— (En) avoir assez de qqn, de qqc., de + inf. :
43. Hutinel la trouve mieux. Il veut qu'on attende à mardi ou mercredi pour la ponction, s'il y a lieu. On lui cite qu'elle a assez du lait.
RENARD, Journal, 1901, p. 636.
44. Je crois que son mari en a assez de la cohabitation avec ta mère.
MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, p. 178.
Rare. Avoir assez que de :
45. Mais on avait assez que d'épaissir la muraille et de la rendre le plus haut possible sans s'occuper d'eux; on les abandonna; tous périrent; ...
FLAUBERT, Salammbô, t. 2, 1863, p. 90.
Elliptiquement. En avoir assez :
46. Maintenant, c'est fini d'être héroïque, tu en as assez, tu veux profiter de ton reste...
MAURIAC, Les Mal Aimés, 1945, p. 171.
Pop. Avoir assez avec :
47. Moi, en tant que confrère, cela m'est difficile : j'ai déjà assez avec les dossiers de mes clients.
MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, II, 3, p. 724.
PRONONC. ET ORTH. — [ase]. Pour la prononc. par [e] fermé de la finale -ez, cf. FOUCHÉ 1959, p. 49 (cf. aussi LAB. 1881, p. 54 et MART. Comment prononce 1913, p. 53). Pour la non prononc. de z final, cf. FOUCHÉ 1959, p. 409. CLÉDAT 1930, p. 47 rappelle que la graph. z dans assez, lez (de Plessis-lez-Tours) corresp. ,,à un ancien ts provenant du t latin + s``. Pour l'orig. de z, cf. également MART. Comment prononce 1913, p. 350. KAMM. 1964, p. 238 note : ,,la lettre [z] [...] se trouve rarement en situation d'être liée. On ne voit vraiment que les deux mots chez, assez et les formes verbales, si la liaison est obligatoire dans allez-y, elle est facultative ailleurs. Ex. : assez⁀important ou assez/important``. À comparer avec les dict. hist. comme LAND. 1834, GATTEL 1841, FÉL. 1851, LITTRÉ et DG qui indiquent tous la prononc. de [z] devant voyelle. LITTRÉ indique à ce sujet : ,,Chifflet, Gramm., p. 219 dit : En ce mot, plusieurs ne prononcent pas le z devant les voyelles [...]. Cela arrive encore souvent aujourd'hui dans la prononciation non soutenue``. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787 signalent : ,,quelques uns écrivent mal à propos assès avec un accent grave``.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.— Marque la quantité ou l'intensité suffisante. Modifie 1. un verbe fin Xe « d'une manière plus que suffisante, beaucoup » (Passion de Clermont, éd. D'Arco Silvio Avalle, 253 : Et cum asez l'ont escarnid); ca 1100 « d'une manière suffisante » (Roland, éd. Bédier, 134 : En cest païs avez estet asez); fin XIIe-début XIIIe s. en avoir assez « être lassé de qqc. » (R. DE HOUDENC, Méraugis, éd. Friedwagner, 4665 ds T.-L.); 2. un autre adverbe ca 1100 (Roland, éd. Bédier, 1239 : Kar de Franceis i ad asez petit); 3. un subst. ca 1100 (ibid., 899 : Fust chrestiens, asez oüst barnet); dans ce cas souvent relié au subst. par de; ca 1100 (ibid., 2427 : Asez i ad de la gent paienur); 4. un adj. ca 1100 (ibid., 3010 : Asez est fols ki entr'els se dementet); 5. assez... pour marque un degré suffisant pour entraîner telle ou telle conséquence : + inf. XVe s. (J. FROISSART, I, 1, 97 ds LITTRÉ : Il leur sembla qu'ils seroient forts et puissans assez pour la conquerre); + subst. av. 1741 (J.-B. ROUSSEAU, Odes, II, 10 ds ROB. : Les dieux t'ont laissé vivre assez pour ta mémoire, Trop peu pour l'univers).
II.— Marque une atténuation ou le renforcement des mots auxquels il est joint 1. 1661 marque le renforcement (CORN., Sertor., IV, 2 ds LITTRÉ : Nous pouvons nous y faire un assez beau destin); 2. av. 1693 marque une atténuation « passablement, plutôt » (LA BRUY., Caract., 52 ds ROB. : Le caractère de l'enfance paraît unique; les mœurs dans cet âge sont assez les mêmes).
D'un lat. vulg. adsatis renforcement du lat. class. satis « assez, d'une manière suffisante » par la prép. ad, a-1, ad satis, devenu adsates, puis > (POPE, § 680). Satis « d'une manière suffisante » (I) modifie — un verbe (PLAUTE, Amph., 5, 1, 45 ds FORC.) — un adv. (CÉSAR, 1.B.G., 25, ibid.) — un subst. (TER., Phorm., 2, 3, 89, ibid.) — un adj. (PLAUTE, Aulul., 2, 2, 62, ibid.); l'emploi en fr. de assez... pour (+ inf.) prob. du lat. satis ut + subj. (CÉS., C, 3, 17, 1 ds GAFFIOT); satis est bien attesté au sens de « beaucoup » en lat. vulg. fin IVe s. Peregrinatio Aetheriae, 43, 7 ds E. LÖFSTEDT, Philologischer Kommentar zur Per. Aeth., 1911, p. 73); II 1 (CICÉRON, Rep., 2, 54 ds FORC.); 2 (ID., Att., 2, 19, 4, ibid.) emploi très fréquent en lat. vulg. (LÖFSTEDT, loc. cit.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :37 934. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 60 258, b) 54 323; XXe s. : a) 42 082, b) 55 497.
BBG. — BRUANT 1910. — Canada 1930. — CRIQUI 1967 →. — DEM. 1802. — DUCH. 1967. § 13. — DUL. 1968. — Gramm. t. 1 1789. — LE BRETON Suppl. 1960. — MARSHALL (F. W.). Les Poésies de Blondel de Nesle. Une ét. du lex. d'après l'examen des mss., p. 33 (Thèse Univ. Paris, 1958). — NOTER-LÉC. 1912. — PIERREH. 1926. — PIERREH. Suppl. 1926. — POPE 1961 [1952], § 231, 679, 680, 700, 736. — SPR. 1967.

assez [ase] adv.
ÉTYM. Fin Xe, asez, puis 1080; d'un lat. vulg. adsatis, renforçant le lat. class. satis « assez, d'une manière suffisante ».
———
I Marque la suffisance. Suffisamment. || L'avare n'a jamais assez. || Juste assez : en suffisance, en quantité suffisante. || Pas assez : trop peu. || Plus qu'assez. Trop. || Bien assez [bjɛ̃nase]  : très suffisamment.
1 En amour assez est trop peu (…)
Quand on n'aime pas trop, on n'aime pas assez.
Bussy-Rabutin, Maximes d'amour.
2 Suffisamment exprime que ce qu'on a suffit, mais ne va pas au delà. Assez exprime que ce qu'on a non seulement suffit, mais encore satisfait amplement à ce que nous voulons. Ce qui suffit ne surabonde pas; ce qui est assez peut surabonder. De plus, au point de vue de la syntaxe, assez reçoit facilement un complément avec de; ce que suffisamment ne fait pas, au moins dans le style correct.
Littré, Dict., art. Assez.
1 Suivi d'un adj. Suffisamment. || La porte n'est pas assez large pour que ça passe.Par ext. D'une manière conforme à la norme, ou presque conforme; presque autant (→ ci-dessous, cit. 10). || Il est assez grand. Plutôt, relativement.REM. (Vieilli, littér.). Assez peut parfois suivre l'adjectif, → ci-dessous, cit. 6 et 9.
3 Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.
La Fontaine, Fables, VIII, 7.
4 Je l'ai tissu de manière assez forte.
La Fontaine, Fables, X, 6.
5 Nulle peine n'était pour ce crime assez grande.
La Fontaine, Fables, XIII, 14.
6 Trou, ni fente, ni crevasse,
Ne fut large assez pour eux.
La Fontaine, Fables, IV, 6.
7 Dans ce monde il faut être un peu trop bon pour l'être assez.
Marivaux, le Jeu de l'amour et du hasard, I, 2.
8 Le ciel n'est-il pas assez vaste, cet amour n'est-il pas assez doux ?
Flaubert, l'Éducation sentimentale, 70.
9 Le chien porte un grelot d'un son léger. Doux assez pour ne point donner trop tôt l'éveil à l'oiseau.
Joseph de Pesquidoux, Chez nous, I, p. 206, in Grevisse.
10 (…) un ensemble de conditions, de climat et de sol, assez voisines des conditions auxquelles elle est adaptée (…)
E. de Martonne (→ Acclimater, cit. 1).
10.1 Dans le français bizarre qu'on parle aujourd'hui se glissent des expressions qui font fortune. Par exemple, le mot assez qui devient une sorte de superlatif, le moins étant là pour le plus. Dans l'article d'un pasteur, je lis cette phrase à propos de la visite du pape à Genève : « Cette heure assez inouïe où la fine silhouette blanche du pape (…) se sera confondue avec toute une salle pour prier et chanter avec elle (…) »
J. Green, Ce qui reste de jour : 1966-1972, 4 juil. 1969, p. 170.
2 Suivi d'un adv. ou d'une loc. adv. Suffisamment. || Assez longtemps. || Si je vis assez longtemps. || Vous êtes venu assez à temps (Académie).
11 On s'en va la chercher (la fortune) en des rives lointaines,
La trouvant assez tôt sans quitter la maison.
La Fontaine, Fables, VII, 12.
Par ext. D'une manière normale, relativement proche de. || Y allez-vous souvent ? Assez souvent. || Assez rarement. Plutôt.
3 Avec un verbe. D'une manière suffisante pour s'arrêter, terminer, changer (exprime un arrêt par rapport au processus verbal, avec diverses nuances). || Je l'ai assez vu. || Vous avez assez travaillé. || J'en ai assez mangé, ça suffit.
12 Autrement, un philosophe vous dira que vous devez être rassasié d'années et de jours, et que vous avez assez vu les saisons se renouveler (…)
Bossuet, Oraison funèbre de Michel Le Tellier.
13 Ces belles années, dont on ne peut assez admirer le cours glorieux.
Bossuet, Oraison funèbre de Michel Le Tellier.
En savoir, en connaître assez. || J'en ai assez entendu.
14 (…) une femme en sait toujours assez
Quand (…)
Molière, les Femmes savantes, II, 7.
15 Sur vous l'on sait assez que je jette les yeux.
J.-F. Regnard, le Joueur, II, 4.
16 (…) Ah ! Seigneur, vous entendiez assez
Des soupirs qui craignaient de se voir repoussés.
Racine, Andromaque, III, 6.
En faire, en avoir fait assez.
17 (Les moralistes) pensent (…) qu'ils ont assez fait en prêchant la bonne parole.
Pierre Louÿs, les Aventures du roi Pausole, III.
C'est assez [sɛtase]  : c'est suffisant, il suffit. || C'est assez de…, que… || C'est assez de deux assemblées. || C'est assez de se faire comprendre. || C'est assez que vous soyez averti (Académie). || Ce n'est pas assez de découdre, il faut encore recoudre. Tout (ce n'est pas tout de). || C'est assez parlé, assez discuté; c'est assez parler, assez discuter. || C'est assez. || C'en est assez [sɑ̃nɛtase]  : n'en parlons plus, n'en disons pas davantage, tenons-nous-en là, c'est entendu. || En voilà assez sur ce chapitre, sur ce point.
Ellipt. et exclam. || Assez ! : cesse, finis, ça suffit. Trêve (→ fam. La barbe !).
18 Dans un si grand revers que vous reste-il ? — Moi,
Moi, dis-je, et c'est assez (…)
Corneille, Médée, I, 5.
19 (…) Regardez bien, ma sœur,
Est-ce assez ? Dites-moi. N'y suis-je point encore ?
La Fontaine, Fables, I, 3.
20 C'est assez, dit le rustique;
Demain vous viendrez chez moi.
La Fontaine, Fables, I, 9.
21 Rentrons : c'en est assez.
Molière, George Dandin, III, 5.
22 Narcisse, c'est assez, je reconnais ce soin.
Racine, Britannicus, IV, 4.
23 J'ai fait ce que j'ai pu : vous régnez, c'est assez.
Racine, Britannicus, IV, 2.
24 C'est bien assez pour moi de l'opprobre éternel
D'avoir pu mettre au jour un fils si criminel.
Racine, Phèdre, IV, 2.
25 (…) et si on le peut quelquefois, ce n'est pas assez; il faut encore le vouloir faire.
La Bruyère, les Caractères, Avant-propos.
26 Si c'est assez d'avoir à répondre de soi seul; quel poids, quel accablement que celui de tout un royaume !
La Bruyère, les Caractères, X, 34.
27 On dit qu'il s'appuie constamment à l'Écriture. Ce n'est pas assez dire : il s'y appuie sans cesse, et surtout il y ramène toujours.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., p. 413.
C'est assez de digressions, assez de discours.Ellipt. || Assez de digressions, assez de discours !
Avoir assez de qqch. || Avoir assez de fourrage, assez de vivres pour un mois. || Avez-vous assez d'argent ? J'en ai assez. || Il n'en a jamais assez. || C'est un dépensier, il n'a jamais assez. || J'aurai assez de deux couvertures, cela me suffira, je m'en contenterai. Contenter (se), satisfaire (se). || J'en ai assez comme ça.
28 Il est difficile qu'un fort malhonnête homme ait assez d'esprit.
La Bruyère, les Caractères, XI, 14.
29 Pour naître et pour mourir (tes créatures) ont assez d'un moment.
Lamartine, Harmonies…, IV, 4.
Avoir assez de qqch., en être fatigué, rassasié. || Quand nous aurons assez de la promenade. Satiété, trop. || J'en ai assez de ce roman. || J'en ai assez de tes idioties ! (→ fam. En avoir marre, sa claque, plein le dos, plein le cul, ras le bol).
29.1 Il faut entendre ces stupidités… ces insinuations… « Vos goûts… Vous avez de qui tenir… Ta carrière, mon chéri, tu inquiètes maman… » J'en ai assez. Elle va voir… j'en ai assez…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 86.
Fam. || J'ai assez avec (mon travail, etc.).
Ellipt. (de être assez et de avoir assez). || Assez ! : ça suffit (injonction ou menace incitant qqn à arrêter une action, des paroles. → fam. Ça va, ça suffit comme ça, y en a marre). || Assez ! la ferme !
29.2 Ah ! mesdames et messieurs, mon haleine n'incommode-t-elle pas ceux du premier rang ? Était-ce bien ce soir que je devais parler ? Assez, n'est-ce pas ? vous n'en supporteriez pas davantage.
Francis Ponge, Douze petits écrits, Trois apologues, I.
Assez de… !
29.3 Assez de ces maisons droites comme un cri, de ces automobiles, toutes semblables, d'un noir bleu, luisantes, pareilles à des mouches à viande.
Paul Morand, Bouddha vivant, p. 238.
4 Assez de (suivi d'un nom) : suffisamment de.REM. Le nom pouvait parfois précéder assez dans la langue classique (→ ci-dessous, cit. 31). — Il est tombé assez de pluie.
30 Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues (…)
Descartes, Discours de la méthode, 1.
31 L'Olympe ne peut plus contenir tant de têtes
Ni l'an fournir de jours assez pour tant de fêtes.
La Fontaine, les Filles de Minée, V.
32 Un grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 2.
Avec un plur. Beaucoup de.Assez de personnes : un nombre assez grand de personnes (→ ci-dessous cit. 53 à 55).
Régional (Belgique). || Assez bien de : beaucoup, une grande quantité de. || « Là aussi, il y avait assez bien de monde autour de moi » (Simenon, cité par M. Piron).
5 Dans tous les emplois précédents, assez… pour marque le degré suffisant pour entraîner telle ou telle conséquence. Ça sera toujours assez bon, assez bien pour ces minables.
33 Les dieux t'ont laissé vivre assez pour ta mémoire,
Trop peu pour l'univers.
J.-B. Rousseau, Odes, II, 10.
Bien assez. || Tu as bien assez travaillé pour cet examen. || Il est bien assez intelligent pour elle.
Assez… pour… (suivi d'un inf.). || Avoir assez de place pour écrire. || Être assez près pour voir. || Être assez grand pour sortir seul. || Soyez assez bon pour me conduire. || Il est (bien) assez bête pour se laisser prendre.
34 Un sot n'a pas assez d'étoffe pour être bon.
La Rochefoucauld, Maximes, 367.
35 Aime assez ton mari pour n'en triompher point.
Corneille, Horace, II, 7.
36 Il ne m'a pas trouvée assez bien faite pour m'adresser ses vœux.
Molière, la Princesse d'Élide, V, 2.
37 Je ne demande qu'assez de vie pour pouvoir expier (…)
Molière, Dom Juan, IV, 6.
38 Il croit que c'est assez d'un coup pour t'accabler.
Molière, les Femmes savantes, III, 3.
39 Je t'en ai dit assez pour te tirer d'erreur.
Racine, Phèdre, II, 5.
40 Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un d'eux, s'ennuyant au logis,
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.
La Fontaine, Fables, IX, 2.
41 Les hommes sont-ils assez bons, assez fidèles, assez équitables, pour (…) ne nous pas faire désirer (…)
La Bruyère, les Caractères, XVI, 19.
42 La plupart des citoyens qui ont assez de suffisance pour élire n'en ont pas assez pour être élus.
Montesquieu, l'Esprit des lois, II, 2.
43 (…) assez pervers pour affecter les dehors d'une tendresse qu'il n'éprouvait pas.
France, le Petit Pierre, XXXIV.
Assez… pour que (et le subj.).
44 Je ne lui offrais pas assez de garanties pour qu'il fît de moi son débiteur, je lui en offrais assez pour qu'il fît de moi son gendre.
Émile Augier, le Gendre de M. Poirier, I, 2.
———
II Marquant une atténuation ou (emploi affectif et vx) un renforcement des mots auxquels il est joint. (Cet emploi est pris en charge par l'intonation, dans la langue parlée).
1 Atténuation, degré moyen, litote. Pas (fam. : pas mal), passablement, plutôt, près (à peu près). || Elle est assez intelligente. || Il est assez bon orateur. || Cela paraît assez vraisemblable. || Elle vient assez souvent.
45 Le caractère de l'enfance paraît unique; les mœurs, dans cet âge, sont assez les mêmes (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 52.
46 C'est ce que je fis avec assez de succès, mais toujours avec dignité.
Rousseau, les Confessions, VIII.
47 C'est un homme d'affaires, dont les affaires sont incertaines, mais qui, dans l'ensemble, gagne assez d'argent.
Edmond Jaloux, la Chute d'Icare, p. 64.
2 Vx (emploi affectif). Trop, à l'excès. || Voilà qui est assez plaisant (Académie). Très. || Je m'en contenterais assez. Bien.REM. Cet emploi était fréquent dans les phrases exclamatives ou interrogatives : Me suis-je fait assez attraper ! Est-il assez bête ! ( Comme).
48 Angélique — « Ne devines-tu point de quoi je veux parler ? »
Toinette — « Je m'en doute assez : de notre jeune amant. »
Molière, le Malade imaginaire, I, 4.
49 Voilà une malade qui n'est pas tant dégoûtante, et je tiens qu'un homme bien sain s'en accommoderait assez.
Molière, le Médecin malgré lui, II, 4.
50 Je t'en veux dire un trait assez bien inventé.
La Fontaine, Fables, III, 1.
51 Cet homme se raillait assez hors de saison.
La Fontaine, Fables, III, 16.
REM. Lorsque le sens de l'adjectif ou de l'adverbe implique l'excès ou est péjoratif, il s'agit en fait du sens atténuatif (→ ci-dessus, II., 1.).
52 La science n'apporte pas l'explication du monde comme l'avaient cru, assez naïvement, les hommes de la génération de Zola.
A. Maurois, Études littéraires, t. I, p. 39.
Vx. || Assez de personnes : un nombre plus que suffisant de personnes. Beaucoup, nombreux.
53 Rome ne manque point de généreux guerriers;
Assez d'autres sans moi soutiendront vos lauriers.
Corneille, Horace, V, 2.
54 Assez de gens méprisent le bien, mais peu savent le donner.
La Rochefoucauld, Maximes, 301.
55 Assez de malheureux ici-bas vous implorent.
Lamartine, Méditations poétiques, « Le lac ».
CONTR. Insuffisamment, peu. — Exagérément, excessivement, trop.

Encyclopédie Universelle. 2012.