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contestation

contestation [ kɔ̃tɛstasjɔ̃ ] n. f.
• fin XIVe; lat. contestatio
1Le fait de contester qqch.; discussion sur un point contesté. controverse, débat, discussion, objection. Élever une contestation sur un point. Donner lieu à de nombreuses contestations. Il y a matière, sujet à contestation. Sans contestation possible. incontestablement (cf. Sans conteste). Contestation d'un droit, d'une qualité; contestation d'état, de paternité. dénégation, désaveu, litige, procès. Absolt (1968) Attitude de remise en cause des idées reçues dans un groupe social; refus de l'idéologie régnante. Porté à la contestation. contestataire. « Plus les despotes vieillissent, moins [...] ils supportent la contestation » (Le Monde, 1989).
2Vive opposition. Entrer en contestation avec qqn. altercation, démêlé, différend, dispute, opposition, querelle. Arbitre qui tranche une contestation.

contestation nom féminin (latin contestatio, -onis) Action de contester, de ne pas admettre quelque chose ; discussion : La contestation d'un droit. Débat, dispute, querelle, controverse, différend sur une question litigieuse. Action de remettre en cause l'ordre social, politique, économique établi et de critiquer systématiquement les institutions existantes et l'idéologie dominante. ● contestation (citations) nom féminin (latin contestatio, -onis) Émile Chartier, dit Alain Mortagne-au-Perche 1868-Le Vésinet 1951 On dit que les nouvelles générations seront difficiles à gouverner. Je l'espère bien. Propos sur l'éducation P.U.F. Marcel Arland Varennes-sur-Amance 1899-Saint-Sauveur-sur-École, Seine-et-Marne, 1986 Académie française, 1968 Ma sympathie tend toujours vers la révolte, de quelque parti qu'elle s'élève. Étapes Gallimard Robert Garnier La Ferté-Bernard 1545 ?-Le Mans 1590 Mais la jeunesse ardente et prompte aux changements Toujours mit sous le pied nos admonestements. Les Juives Charles Forbes, comte de Montalembert Londres 1810-Paris 1870 Académie française, 1851 Pauvre France, […] avais-tu donc besoin pour dernière épreuve, pour dernier affront, d'endurer la tyrannie des écoliers ! Œuvres polémiques et diverses, I Jean-Paul Sartre Paris 1905-Paris 1980 Un intellectuel, pour moi, c'est cela : quelqu'un qui est fidèle à un ensemble politique et social, mais qui ne cesse de le contester. Propos recueilli dans le Nouvel Observateur, 19-25 juin 1968 Georg Brandes Copenhague 1842-Copenhague 1927 Le fait qu'une littérature ne mette rien en discussion signifie qu'elle est en train de perdre toute signification. Principaux courants de la littérature du XIXe sièclecontestation (difficultés) nom féminin (latin contestatio, -onis) Genre Féminin. Emploi Ne pas confondre les deux locutions de sens proche sans conteste et sans contestation. 1. Sans conteste = sans discussion possible ; incontestablement. Cette loi est sans conteste nécessaire. 2. Sans contestation = sans opposition ni réclamation. La loi a été votée sans contestation. Mais la locution sans contestation est synonyme de sans conteste si elle est suivie de l'adjectif possible : cette loi est nécessaire, sans contestation possible. ● contestation (expressions) nom féminin (latin contestatio, -onis) Action en contestation d'état, action judiciaire ouverte à une personne qui a une possession d'état non conforme à son acte de naissance. ● contestation (synonymes) nom féminin (latin contestatio, -onis) Action de contester, de ne pas admettre quelque chose ; discussion
Synonymes :
- objection
Contraires :
- acceptation
- reconnaissance
Débat, dispute, querelle, controverse, différend sur une question litigieuse.
Synonymes :
- débat
- démêlé
- différend
- dispute
- litige
- querelle

contestation
n. f.
d1./d Objection, discussion. Ce texte a suscité bien des contestations.
|| Action, fait de contester. Contestation d'un résultat, d'un document.
Sans contestation: sans discussion, sans aucun doute.
d2./d Remise en cause de l'ordre établi. La contestation étudiante.

⇒CONTESTATION, subst. fém.
A.— Action de ne pas admettre quelque chose, de mettre en cause, de contester. Soulever des contestations; sans contestation possible. Synon. objection. Ils refusaient tout changement et toute contestation. Ils niaient tous les problèmes (S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 193) :
1. ... j'en arrive à cette fiévreuse contestation de la poésie — où, je crois, je me contesterai moi-même avec les autres.
G. BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, p. 210.
SYNT. En cas de contestation; esprit de contestation; un point de contestation; donner lieu à contestation; éveiller, provoquer des contestations; n'être l'objet d'aucune contestation.
B.— Controverse, discussion entre des personnes sur un point litigieux, querelle résultant de prétentions rivales. De graves contestations surgissent (ou s'élèvent) entre plusieurs personnes; entrer en contestation ouverte avec quelqu'un. Synon. débat, démêlé, différend, litige. Il s'était élevé une contestation à la table voisine (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 464).
Spéc. Litige d'ordre juridique. Les contestations en la même matière continuent à être soumises aux juridictions qui en connaissent (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 558).
PROCÉDURE. Contestation en cause. Il y a contestation en cause quand une affaire se trouve en état d'être jugée contradictoirement, après que les deux parties ont conclu au fond.
C.— Fait de remettre en cause les idées reçues, les institutions, l'ordre social, de critiquer systématiquement l'ordre établi (cf. contester II B). Porter la contestation; contestation globale, permanente, véhémente. Une existence pathétique!... C'était la contestation radicale! Plus radicale que celle de Sartre aujourd'hui (F. GIROUD, Si je mens, Paris, Stock, 1972, p. 30) :
2. La contestation est une nouvelle rhétorique, une rhétorique du non, fondée sur des principes idéologiques étrangers à toute connaissance scientifique.
G. GUSDORF, La Pentecôte..., p. 67 ds FOULQ. 1971.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1387 ds BL.-W.1-5] A. 1411 dr. « procès » (Coutumier d'Anjou et du Maine, I, 403 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, 1901, p. 490). B. 1. 1479 « action de contester » (Ordonnance ds GDF. Compl.); 2. 1968 « remise en question de l'ordre établi » (Le Nouvel observateur, 13 mars ds GILB.). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov., où contestation est attesté au sens 1 dès la fin du XIIIe s. ds LEVY (E.) Prov., au b. lat. jur. litis contestatio « ouverture d'un procès [par appel des témoins] » (d'où le m. fr. liti(s)contestation « id. », 1310-XVIe s. ds GDF.). B 1 et 2 développés en fr. d'apr. contester. Fréq. abs. littér. :315. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 538, b) 500; XXe s. : a) 318, b) 421.

contestation [kɔ̃tɛstɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; lat. contestatio, du supin de contestare. → Contester.
1 Le fait de contester (qqch.); discussion sur un point contesté. Controverse, débat, discussion, objection. || Élever une contestation sur un point. || Il y a matière, sujet à contestation. || Contestation sur un point de détail. Broutille, pointille. || Accepter sans contestation, à l'amiable. || Contestation d'un droit, d'une qualité. Dénégation, désaveu, litige, procès. || Saisir un tribunal d'une contestation. Instance, procédure.
1 On croit que d'Ambres perdra cette contestation contre le maréchal d'Albret.
Mme de Sévigné, 432, 19 août 1675.
2 Lorsqu'il y aura contestation dans la même Église, le miracle décidera.
Pascal, Pensées, XIII, 846.
3 J'ai dans mon travail actuel le même défaut que dans ceux que j'ai entrepris. Je me jette dans des détails qui ne sont pas nécessaires et prêtent à la contestation.
B. Constant, Journal intime, p. 241.
4 Il y a peu de temps encore, on peut s'en souvenir, régnaient sans contestation la peinture proprette, le joli, le niais, l'entortillé, et aussi les prétentieuses rapinades.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, p. 289.
2 (1968). Absolt et cour. Attitude de remise en cause des idées reçues dans un groupe social; refus d'une idéologie. || Porter la contestation ( Contestataire).
5 Ce que réclament les dirigeants, très naturellement, c'est que la contestation baptisée participation ne mette pas en échec leur autorité et, par conséquent, leur efficacité.
F. Bloch-Lainé, in l'Express, 8 juil. 1968.
6 Une telle démarche suppose une attitude critique. Impossible de saisir le quotidien comme tel en l'acceptant, en le « vivant » passivement, sans prendre un recul. Distance critique, contestation, comparaison vont ensemble.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 56.
3 Littér. ou style soutenu. Vive opposition. || Entrer en contestation avec quelqu'un. Altercation, démêlé, différend, dispute, opposition, querelle (→ Avoir maille à partir avec quelqu'un). || Arbitre qui tranche une contestation. || Éviter un sujet de contestation.
CONTR. Accord, entente.
COMP. Autocontestation.

Encyclopédie Universelle. 2012.