1. coq [ kɔk ] n. m.
• v. 1125; onomat. d'apr. le cri du coq; a éliminé l'a. fr. jal, lat. gallus
1 ♦ Oiseau de basse-cour, mâle de la poule (gallinacés). Le coq et les poules. La crête du coq; crête de coq. Les barbillons du coq. ⇒ caroncule. Les ergots du coq. Plumage du coq. ⇒ camail, rémige. Le chant du coq (⇒ cocorico) . Loc. Au chant du coq : au point du jour. — Coq de combat. Combat de coqs (⇒Région. coqueleux) . Jeune coq. ⇒ coquelet, poulet. Coq châtré. ⇒ chapon. — Cuis. Coq adulte. Coq au vin.
♢ Le coq gaulois, symbole national de la France. — Coq de clocher : girouette en forme de coq de profil, placée sur le clocher d'une église.
♢ Loc. Avoir des jambes de coq, grêles. Être rouge comme un coq, très rouge (de honte, d'embarras). — Être comme un coq en pâte : être choyé, dorloté. « Tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâte, à te goberger » (Flaubert). — Passer, sauter du coq à l'âne. ⇒ coq-à-l'âne.
2 ♦ Homme qui séduit ou prétend séduire les femmes par son apparence avantageuse. C'est un vrai coq, un petit coq de village.
3 ♦ (1924) Boxe Poids coq : catégorie de boxeurs (50 kg 800-53 kg 520).
4 ♦ (1317) Mâle (de gallinacés). Coq faisan. Coq de bruyère. ⇒ tétras; grouse. Coq de roche. ⇒ rupicole. Coq de marais. ⇒ gélinotte. Coq héron. ⇒ huppe. Coq indien, coq d'Amérique. ⇒ hocco. — Adj. inv. Coq de roche : rouge clair.
⊗ HOM. Coke, coque.
coq 2. coq [ kɔk ] n. m.
• 1671; néerl. kok ou it. cuoco, du lat. coquus « cuisinier »
♦ Mar. Cuisinier à bord d'un navire. Maître-coq : le cuisinier en chef. ⇒ queux. Des maîtres-coqs.
● coq nom masculin (onomatopée, du bas latin coccus) Oiseau domestique, mâle de la poule. Sorte de girouette représentant un coq, placée sur la pointe des clochers d'églises. Familier. Homme ardent en amour. Synonyme de poulet dans certains apprêts culinaires : Coq au vin. Horlogerie Platine plus ou moins artistement parée qui couvrait une partie du mouvement dans les montres anciennes. Sports Catégorie de poids dans divers sports, dont la boxe. Zoologie Mâle des oiseaux galliformes. (Les coqs sont voisins des faisans, dont ils ne diffèrent que par le plus grand développement des caroncules [crête et barbillons] et de la queue. Le coq bankiva est la souche des races domestiques.) ● coq (citations) nom masculin (onomatopée, du bas latin coccus) Jean Cocteau Maisons-Laffitte 1889-Milly-la-Forêt 1963 Académie française, 1955 Qu'est-ce que la France, je vous le demande ? Un coq sur un fumier. Otez le fumier, le coq meurt. La Difficulté d'être Éditions du Rocher Noël Du Fail, seigneur de La Hérissaye Château-Letard, près de Rennes, vers 1520-Rennes 1591 La maison est à l'envers lorsque la poule chante aussi haut que le coq. Contes et discours d'Eutrapel Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Deux coqs vivaient en paix : une poule survint, Et voilà la guerre allumée. Fables, les Deux Coqs Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 Le coq ne sort pas de sa nature moins par incapacité, que par orgueil. Chants de Maldoror Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Faites pondre le coq, la poule parlera. Tranches de savoir Cercle des Arts ● coq (expressions) nom masculin (onomatopée, du bas latin coccus) Au chant du coq, au point du jour. Coq gaulois, symbole national français. Coq de village, celui qui, dans un village, est le plus admiré des femmes. Être comme un coq en pâte, être entouré de soins, choyé. Fier comme un coq, très fier. Jambes, mollets de coq, très grêles. Passer, sauter du coq à l'âne, passer sans transition ni raison d'un sujet à un autre, tenir un discours décousu. Rouge comme un coq, à qui la colère ou un effort violent fait monter le sang au visage. Combat de coqs, fête populaire au cours de laquelle on met face à face deux coqs que l'on regarde se battre, généralement jusqu'à la mort de l'un des deux. (Ce jeu, qui se pratique dans le Nord et le Pas-de-Calais, a été interdit au XIXe s. puis de nouveau autorisé sous certaines conditions après la Seconde Guerre mondiale. Il est très populaire en Amérique latine et en Asie du Sud-Est.) Coq de bruyère, nom usuel du tétras. Coq d'Inde, dindon mâle. Coq de roche, nom usuel du rupicole. Coq vierge, chapon. ● coq (homonymes) nom masculin (onomatopée, du bas latin coccus) coke nom féminin coke nom masculin coque nom féminin coque nom masculin ● coq nom masculin (néerlandais kok, du latin coquus) Cuisinier de l'équipage. (On dit plus souvent maître coq ou chef.) ● coq (homonymes) nom masculin (néerlandais kok, du latin coquus) coke nom féminin coke nom masculin coque nom féminin coque nom masculin ● coq (synonymes) nom masculin (néerlandais kok, du latin coquus) Cuisinier de l'équipage.
Synonymes :
- cuistot (populaire)
- maître queux (vieux)
coq
n. m.
d1./d Mâle de la poule domestique et de divers autres galliformes, à crête charnue rouge vif, au chant éclatant ("cocorico") caractéristique.
— (Afr. subsah.) Coq de pagode: nom cour. de certains coucals.
— (Guyane) Coq de roche: oiseau passériforme au plumage orangé (mâle) ou brun (femelle), portant sur la tête une huppe en forme de cimier.
|| Coq gaulois, emblème de la France.
|| Coq wallon: emblème de la Wallonie.
|| Loc. Fier comme un coq: très fier.
— Rouge comme un coq: très rouge (de colère, etc.).
— être comme un coq en pâte: être bien soigné, dorloté.
d2./d SPORT Poids coq: catégorie de boxeurs pesant entre 52,164 kg et 53,524 kg (professionnels).
d3./d (Maurice) Fam. Pénis, zizi.
————————
coq
n. m. MAR Cuisinier, à bord d'un navire. Maître coq.
I.
⇒COQ1, subst. masc.
A.— Oiseau de la famille des Gallinacés.
1. Oiseau de basse-cour, mâle de la poule, se distinguant d'elle par une taille plus élevée, une queue garnie de grandes plumes brillantes relevées en faucille et une crête d'un rouge vif. Beau, jeune, vieux coq; petit, grand coq; crête, ergots de coq; chant, cri du coq. Chapeau en feutre (...) enjolivé de côté par un bouquet de plumes de coq (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 815) :
• 1. ... dans la cour, les vaches broutaient l'herbe ou ruminaient couchées à l'ombre, assises sur leurs flancs puissants; les poules gloussaient se cachant la tête sous l'aile; sur le fumier, un coq chantait!
FLAUBERT, La 1re Éducation sentimentale, 1845, p. 119.
• 2. Un seul mot sur les coqs et les poules : petites personnes courtes, dodues, quoique alertes, toutes noires de pied en cap, hormis la crête pourpre, qui ressemblent à des Sénégalais sous la chéchia : on ne saurait trop les conserver pures. À tout croisement, elles perdent en rusticité et en sobriété.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, p. 152.
♦ Coq de combat. Coq élevé spécialement pour le combat. Les combats de coqs, passe-temps puéril et barbare, si peu digne d'hommes raisonnables (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 333).
♦ ART CULIN.
Coq vierge. Chapon. On servit (...) un énorme coq vierge de Barbezieux, truffé à tout rompre (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 169).
Préparation faite à partir d'un coq, d'un poulet ou d'une autre volaille. Elle avait préparé (...) un coq au vin qu'elle réussissait très bien (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 29). Coq en pâte. Poularde, coq ou chapon farci.
♦ Littér. Au chant du coq. À l'aube. Se lever avec les coqs (fam.). Se lever de très bonne heure. Robert Cozal regagna ses pénates, s'étant levé avec les coqs (COURTELINE, Linottes, 1912, p. 5).
a) Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec ) Une particularité physique du coq. (Avoir) une voix de coq. (Avoir) une voix au timbre aigu. Une voix de jeune coq en train de muer (ZOLA, Nana, 1880, p. 1107). (Avoir) des jambes, des mollets de coq. (Avoir) des jambes, des mollets grêles. Ses jambes de coq ballottaient comme des flûtes dans leur étui (GAUTIER, Fracasse, 1863, pp. 30-31). Avoir des cheveux en crête de coq. Avoir les cheveux dressés sur la tête (cf. MAURIAC, Galigaï, 1952, p. 83). Rem. À rapprocher du canadianisme coq. Mèche de cheveux relevée sur le dessus du crâne. Les cheveux proprement peignés avec un petit coq à la Papineau (L. GROULX, Les Rapaillages (vieilles choses, vieilles gens), Montréal, Le Devoir, 1916, p. 72). Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec ) Ses attributs habituels [sa fierté, son habitude de se pavaner au milieu des poules de la bassecour] Fier, hardi, orgueilleux comme un coq. La bienveillance de Madame Vieuxnoir (...) le rendait hardi comme un coq (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 268). Des coquetteries de jeune coq qui parade devant la poulette favorite (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., 2, p. 138). [Son tempérament combatif] Ne donne pas à mes gens un cœur de coq, l'esprit de la guerre civile, la colère contre les gens de sa race (CLAUDEL, Euménides, 1920, III, p. 976). Rouge comme un coq (en colère). Lucien était rouge comme un coq et tremblant de colère (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 111). Comparaisons ou expr. fam. appliquées à une pers. (gén. à un homme) en relation avec ) [la manière dont on engraissait autrefois les coqs en les enfermant sous un panier et en les gavant de pâtée] Être comme un coq en pâte. Se gaver de nourriture sans prendre aucun exercice. P. ext. Se trouver dans une situation de confort douillet, avoir tout à satiété. Synon. vieilli coq en panier :
• 3. Songe à la vie que tu vas avoir là-bas! (...) Tu seras soigné, dorloté, un vrai coq en pâte! ... Ah! La jalousie de tes amis, quand ils vont apprendre ça!
BOURDET, Le Sexe faible, 1931, III, p. 448.
Rem. À partir de cette expr., A. Gide (Journal, 1909, p. 273) a forgé p. plaisant. (avec un calembour interne) l'adj. coqempâté (appliqué à un homme) : J'ai trouvé un Jammes très épaissi, très coqempâté par le mariage.
b) [Avec une valeur de symbole]
— MYTH. Attribut de certaines divinités. Sacrifier un coq à Esculape. [P. allus. aux paroles prononcées par Socrate avant sa mort] Faire fi de certains préjugés, même s'il doit en coûter :
• 4. ... car le sage tôt ou tard finit par sacrifier aux préjugés des sots. Socrate voue, en mourant, un coq à Esculape, pour se disculper du reproche d'athéisme, et Buffon se confesse à un capucin; il voulait être enterré pompeusement; c'est le talon d'Achille pour les plus grands-hommes.
DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 481.
— ARCHIT. REL. Coq de clocher. Coq stylisé placé sur le clocher des églises, faisant office de girouette et symbolisant la lumière et la résurrection du Christ :
• 5. L'église massive et muette
Est sur la place du marché,
Le vent de l'hiver a penché
Le beau coq de sa girouette.
A. DE NOAILLES, L'Ombre des jours, 1902, p. 128.
♦ [P. réf. aux récits de la passion dans les quatre Évangiles] Le chant du coq. Symbole du reniement de saint Pierre. Le coq a chanté et saint Pierre a renié Notre-Seigneur (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 154). P. ext. [S'appliquant à toute pers. coupable de trahison] Avant que le coq ait chanté trois fois, (...) cet homme aura trahi la cause du travail pour celle de la paresse et des vices de Paris (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 249).
— Coq gaulois. Emblème de la nation française. Le coq gaulois, le lion britannique, l'aigle allemand, toutes ces bêtes nationales (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 188).
♦ P. ext.
HÉRALD. Figure représentant un coq de profil, la queue redressée. C'est un gros maroquin rouge, avec des coqs pour armoiries (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1056).
NUMISM., pop. et vieilli. Louis d'or à l'effigie du coq, ancienne pièce de vingt francs. [Le client sort,] délesté de vingt-cinq « coqs » (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 62).
Rem. Pour un complément d'information sur la valeur symbolique du coq, consulter GRANDM. 1852, Pol. 1868, VIOLLET 1875, BACH.-DEZ. 1882, Bible 1912, Archéol. chrét. 1914, LAVEDAN 1964, Symboles 1969.
2. P. ext. Mâle de certains Gallinacés et de quelques oiseaux. Coq(-)faisan, coq de perdrix. Un coq faisan partit avec fracas, essora son vol en fusée vers les cimes (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 206) :
• 6. C'était un coq de perdrix rouge magnifique, haut en couleur, le bec et les pieds rouges et durs comme du corail, avec des ergots comme un coq et large de poitrail presque autant qu'un poulet bien nourri.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 6.
— Coq de bruyère. Nom de deux variétés de Gallinacés.
a) Le grand coq ou grand tetras. Gros oiseau au plumage rouge éclatant, à la queue garnie de longues plumes lui permettant de faire la roue.
b) Petit coq, petit tetras, tetras lyre, coq de bouleau. Oiseau de petite taille, au plumage bleu nuit brillant, à la queue fourchue. Le coq de bruyère, qui niche sur les sombres sapins, échappe aux ruses du renard (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 328).
— Coq(-)d'Inde. Dindon. Depuis la caille jusqu'au coq-d'Inde, partout où on rencontre un individu de cette nombreuse famille, on est sûr de trouver un aliment léger, savoureux (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 77).
Rem. En raison du caractère agressif du dindon et de sa couleur, on rencontre des comparaisons du type : rouge, colère comme un coq d'Inde. Bouffi de colère, comme un coq d'Inde (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 192).
— Coq(-)de(-)roche. Passereau au plumage brillant jaune-orangé. Synon. savant rupicole. [En emploi d'appos. à valeur adj. (invar.)] Couleur coq-de-roche. D'un beau jaune-orangé. Son grand chapeau blanc garni de plumes coq de roche (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 117); des cravates coq-de-roche (CENDRARS, Moravagine, 1926, p. 216).
B.— Au fig., fam. et souv. péj. [Appliqué à un homme ou à un jeune homme]
1. [P. réf. à l'instinct de domination du coq] Faire le coq, jouer au coq. Faire le fanfaron; avoir une attitude hardie et arrogante, souvent pour masquer une faiblesse de caractère. Voyez-moi ce petit coq! (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 112). Si tu m'avais laissé faire, au lieu de jouer les jeunes coqs (VIALAR, Débucher, 1953, p. 117).
SYNT. et EXPR. Coq de combat. Homme agressif et vindicatif. Ces politiciens appartiennent tous à la même espèce de coqs de combat (MAURIAC, Bloc-notes, 1958, p. 107). Coq d'Inde. ) Même sens. ) Victime, dupe. L'Empereur, pour n'avoir pas voulu être le coq de la coalition, en sera le coq d'Inde (J. DE MAISTRE, Corresp., 1786-1805, p. 73). Coq de village. Homme jouissant d'une certaine notoriété dans une ville ou un village par le fait de sa profession, de sa fortune ou de son pouvoir de domination sur les autres. Bien plus que le coq du village, Roger fut le lion de sa province (LA VARENDE, Nez-de-Cuir, 1936, p. 16). Plus spéc. Homme exerçant une certaine fascination sur les jeunes filles. Il reprit ses habitudes de coq de village, adoré de toutes les filles de Vorges et de Landouzy (CHAMPFLEURY, Bourgeois Molinch., 1855, p. 95). P. anal. Coq de collège, coq de la classe. Meneur, chef. Dargelos, chef de bande, coq du collège, cancre impuni (COCTEAU, Portr.-souv., 1935, p. 111). À nous le coq. À nous l'autorité, le pouvoir. C'est vrai, (...) à lui le coq, (...) pour inventer des emblèmes et embêter le conscrit (VIDOCQ, Mém., t. 2, 1828-29, p. 46).
2. [P. réf. au coq, symbole de la puissance virile] Les bons coqs sont maigres :
• 7. Jadis, paraît-il, on se mariait (...) après avoir assuré sur d'autres le prestige du coq; on ne parlait de sa femme qu'en termes feutrés, d'une voix de chapon.
H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, p. 206.
3. [Sans-nuance péj., avec une valeur de tendresse ou d'admiration] Le pauvre petit coq! (LA VARENDE, Homme aux gants, 1943, p. 282) :
• 8. — Coq! dit-elle. Oh! grand coq! Et elle lui a déjà écrit cette lettre que Le Figaro cite, un chef-d'œuvre sur parchemin de crocodile : « Je ne puis te dire ma joie pour ton — notre — triomphe d'hier et de ce soir. Quel bonheur, mon coq! Quel bonheur! »
RENARD, Journal, 1897, p. 453.
C.— P. anal., emplois spéc.
1. Domaine de la connaissance
a) BOT. POP. Coq-franc, coq des jardins, herbe au coq, menthe de coq. Synon. vulg. de la balsamite, et plus spéc. de la tanaisie balsamite, plante aromatique des régions méditerranéennes. Ces herbes qu'on met avec les morts (...) le romarin et le coq-franc, l'hysope, le baume (CLAUDEL, Violaine, 1892, III, p. 537).
Rem. Pour la déf. de crête-de-coq, v. crête.
b) ICHTYOL. POP.
— Coq de mer
♦ [P. anal. de couleur] Synon. vulg. de la daurade ou du rouget (cf. GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 189).
♦ [P. anal. de forme] Coquille fossile de la famille des Térébratules :
• 9. Le détroit de Magellan, qui est à l'entrée de cette mer, nous a montré une petite coquille vivante, que l'on ne connaissait que fossile dans les vignes du Lyonnais. On l'a nommée le coq et la poule, parce qu'elle ressemble à un coq qui coche une poule.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 168.
2. Domaine de la techn. artis.
a) HORLOG., vx. Platine gravée servant à recouvrir et protéger le balancier de certaines montres. Cf. ex. sous coqueret2.
b) ARTS MÉN., vieilli. Boule en forme d'œuf placé sur une tige de fer qui servait à repasser les fronces et les bouillonnés :
• 10. Aussi s'appliquait-elle, muette, soigneuse, repassant les bouillonés et les entre-deux au coq, un œuf de fer fiché par une tige dans un pied de bois.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 510.
3. SP. Poids coq. Catégorie de boxeurs légers dont le poids ne peut excéder 53 kg 500. Fred Balon rencontrerait Arthur Maning à la limite des poids coq (ARNOUX, Paris, 1939, p. 241).
Prononc. et Orth. :[]. BARBEAU-RODHE 1930 transcrit, à côté de [] et comme vieillie, l'anc. prononc. [ko]. LITTRÉ insiste : ,,le q se fait toujours entendre``. Cette rem. fait allus. à la prononc. du XVIIe s. dans laquelle le [k] final est muet. Rétabli d'abord au sing. et à la pause dans la prononc. affective, [k] se fait ensuite entendre même au plur. ou devant une consonne. À ce sujet cf. BUBEN 1935, § 210 qui note qu'on rencontre l'anc. prononc. [ko] pour le plur. dans certaines provinces mais que ,,un vieux professeur qui enseignait [de ko] (des coqs) en 1886 à Auxerre paraissait déjà ridicule``. Noter que LITTRÉ prononce coq d'Inde [], prononc. reprise ds BARBEAU-RODHE 1930 et comme var. de [] ds PASSY 1914. Enq. ://. Le mot est admis ds Ac. 1694:1932. Homon. coke, coque. Étymol. et Hist. 1. a) 1121-35 « mâle de la poule » (PH. DE THAON, Bestiaire, 223 ds T.-L.); b) 1467 « personnage important ou se donnant des airs d'importance » coq de paroisse (Archives JJ 194, p. 275 ds LA CURNE); 1549 coq de village (Est.); 2. 1317 désigne le mâle d'autres gallinacés que la poule de basse-cour, ici wallon cocq bruerece, kok bruereche (Doc. d'apr. GRANDG. ds GDF., s.v. bruerece, v. THOMAS (A.) Nouv. Essais, p. 74); 3. 1393 bot. nom d'une plante aromatique (Ménagier de Paris, II, 150 ds T.-L.); 4. 1641 horlog. (Comptes Fontainebleau, éd. G. Guiffrey, 104 ds IGLF); 5. 1936 terme de boxe poids coq (Écho des sports). Terme de formation onomatopéique attesté dès le VIe s. en b. lat. sous la forme coccus (Loi Salique ds TLL s.v., 1395, 70) et qui a supplanté l'a. fr. jal représentant le lat. gallus. L'onomatopée imitant le cri du coq est elle-même attestée en lat. impérial (cocococo, Pétrone ds TLL s.v., 1401, 34). La comparaison avec différents attributs du coq (formes, couleurs, comportement, etc.) est à l'orig. des divers emplois du mot. Le terme de bot. désignant une plante aromatique est sans doute dû à une attraction par coq de l'a. fr. cost désignant cette plante (v. costus; v. Bertoldi ds Z. rom. Philol., t. 54, pp. 228-229); 5 a remplacé le plus ancien poids bantam (v. bantam).
DÉR. 1. Coqueleur, subst. masc., région. (Nord, Flandre et Belgique). Éleveur de coqs de combat. ... deux hommes qui portaient des sacs blancs. Des coqueleurs, que l'atmosphère du cabaret surexcitait. Ils tirèrent leurs coqs (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 86). Attesté ds les dict. sous la forme coqueleux. — [], fém. [-ø:z]. — 1res attest. 1876, 30 sept. coqueleux (Journal des débats ds LITTRÉ); 1935 coqueleur, supra; de coq1, suff. -(el)eur2 et -(el)eux. — Fréq. abs. littér. : 2. 2. Coqueliner, verbe intrans. [En parlant du coq] Chanter. Et, d'ailleurs, quand je dors, c'est de la barbarie Que de coqueliner cent fois (E. ROSTAND, Chantecler, 1910, IV, 2, p. 205). — [], (il) coqueline []. — 1res attest. 1611 « cajoler » (COTGR.); 1752 « chanter (en parlant du coq) » (Trév.); de coq1, suff. (el)in et dés. -er. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — DUPUY (A.). Vie Lang. 1965, pp. 87-93. — GIRAUD (J.). Pt hist. du néol. Vie Lang. 1974, p. 205. — GOHIN 1903, p. 349. — GOTTSCH. Redens. 1930, pp. 101-103. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 76-79. — QUEM. Fichier. — REY-DEBOVE (J.). La Sémiotique de l'empr. lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, pp. 122-123. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 19, 81, 174, 254.
II.
⇒COQ2, subst. masc.
MAR. Cuisinier à bord d'un bateau. Maître coq. Synon. maître-queux. Je suis coq sur un bateau. Si tu veux, je te ferai notre plat de haricots noirs (CAMUS, L'Exil et Roy., 1957, p. 1668) :
• Les produits de la garenne, ceux de l'huîtrière, quelques tortues qui furent prises, une nouvelle pêche de ces excellents saumons qui vinrent encore s'engouffrer dans les eaux de la Mercy, les légumes du plateau de Grande-Vue, les fruits naturels de la forêt, c'étaient richesses sur richesses, et Nab, le maître-coq, suffisait à peine à les emmagasiner.
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 543.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. LAND. 1834 souligne que certains écrivent coque, orth. que condamne BESCH. 1845. Étymol. et Hist. 1671 (ARNOUL, Traité in COLBERT, Lettres et instructions, t. 3, v. 2, 677 ds Fr. mod., t. 25, 1957, p. 309). Empr. au néerl. kok « cuisinier » (lat. vulg. cocus, class. coquus « id. ») au moment où dominait la navigation hollandaise.
STAT. — Coq1 et 2. Fréq. abs. littér. :1 155. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 986, b) 1 722; XXe s. : a) 2 169, b) 1 842.
DÉR. Coquerie, subst. fém., mar. Cuisine aménagée dans un port pour permettre aux coqs de préparer la nourriture nécessaire à l'équipage. P. ext. Cuisine à bord d'un navire. Attesté uniquement ds les dict. — []. Homon. cokerie. — 1re attest. 1831 (WILLAUMEZ, Dict., 176 d'apr. Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 309); de coq2 peut-être d'apr. l'angl. cookery « lieu où l'on cuisine » (XVIe s. ds NED), suff. -erie.
BBG. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 70.
1. coq [kɔk] n. m.
ÉTYM. V. 1125, Philippe de Thaon; onomat. d'après le cri du coq; pour P. Guiraud, il s'agit d'un mot picard et anglo-normand, probablt du germanique cocke « tas », croisé avec le lat. coccum « couleur écarlate »; a éliminé l'anc. franç. jal, du lat. gallus.
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1 Oiseau de basse-cour, mâle de la poule (Gallinacés). ⇒ Galliforme. || Le coq et ses poules. || Le bec, les plumes, la queue, les éperons du coq. || Les barbillons (1. Barbillon, cit. 2), les oreillons, la crête rouge vif du coq. ⇒ Caroncule. || Le plumage du coq : camail, duvet ou bouffant, rémiges, lancettes, faucilles (queue). || La voix claironnante du coq. || Le chant du coq. ⇒ Clairon, coqueliner, coqueriquer, coquerico. || Chantecler, nom traditionnel du coq. || Coqs qui se répondent dans la campagne. ☑ Au chant du coq : au point du jour. — Jeune coq. ⇒ Cochelet, cochet, coquelet, poulet. — Le caractère hardi, fier, orgueilleux, querelleur, batailleur prêté au coq. — Coq de combat : coq élevé pour le combat. ⇒ Coqueleur. || Combat de coqs (→ Allumer, cit. 18). || Armer un coq de combat de ses éperons. ⇒ régional Armeur.
1 Jésus lui dit : Je te le dis, en vérité, cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, trois fois tu me renieras.
(…) Et aussitôt un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole de Jésus (…)
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 34-75.
2 Et de dormir sur pied comme un coq sur la perche.
Mathurin Régnier, Satires, XI, 225.
3 Les coqs (…) ont beau chanter matin;
Je suis plus matineux encore.
La Fontaine, Fables, VI, 11.
4 Longtemps entre nos coqs le combat se maintint.
La Fontaine, Fables, VII, 13.
5 (…) le coq jaloux monte sur ses ergots pour un combat suprême; sa queue a l'air d'un pan de manteau que relève une épée.
J. Renard, Histoires naturelles, « Coqs », p. 22.
5.1 (…) ils entendaient, partant des fermes silencieuses et comme endormies, l'encouragement plus hardi, la fanfare des coqs hérauts du matin, tranquilles dans leur cour d'où ils s'adressent au voisinage, à des lieues à la ronde, dans leurs proclamations éclatantes qui sonnent, comme les trompettes des régiments, le réveil, le départ pour la marche, l'infatigable exhortation à toutes les fatigues auxquelles ils ne participent pas.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 469.
♦ Cuis. || Coq vierge, châtré. ⇒ Chapon, coquâtre. || Chaponner, châtrer un coq. || Écrêter un coq. || Plumer, flamber un coq. || Rognons de coq. — Préparation à base de coq, de poulet ou de volaille. || Coq au vin, à la bière, au cidre (→ ci-dessous, au fig., Coq en pâte).
♦ Blason. Figure héraldique représentant un coq de profil, la tête levée et la queue redressée.
➪ tableau Termes de blason.
♦ Le coq gaulois, symbole national de la France.
♦ Symbole représentant un coq de profil et figurant comme girouette sur le clocher d'une église. || Revoir le coq de son clocher.
♦ Poinçon d'argenterie représentant un coq. || Une timbale au coq.
5.2 (…) du train qui (…) nous amenait de Paris, mon père l'apercevait (le clocher) qui filait tour à tour sur tous les sillons du ciel, faisant courir en tous sens son petit coq de fer (…)
Proust, Du côté de chez Swann, p. 76.
♦ ☑ Loc. Avoir des jambes de coq, grêles et sèches. — ☑ Mollet de coq, cambré. ☑ Être rouge comme un coq (→ Rouge, cit. 12.1), très rouge (notamment, de honte, d'embarras). — ☑ Se battre, faire front comme un petit coq.
5.3 Le pantalon de toile à carreaux moulait ses jambes sèches de coq.
F. Mauriac, la Pharisienne, p. 36.
♦ ☑ (1672, Sévigné, sens douteux). Être comme un coq en pâte : être choyé et exempt de soucis. ⇒ Pâte (cit. 6).
5.4 Tu te mets à table les pieds dans tes pantoufles, tu prends une plume et tu écris ce qui te passe par la tête sans te fatiguer, après tu trouves même quelqu'un pour te publier et te donner des sous. C'est un métier de coq en pâte.
R. Queneau, le Vol d'Icare, p. 94.
♦ ☑ Prov. vieilli. Ce n'est pas à la poule à chanter devant (avant) le coq : la femme doit toujours céder à son mari, à l'homme.
6 Ce n'est point à la femme à prescrire, et je sommes (suis)/Pour céder le dessus en toute chose aux hommes (…)/La poule ne doit point chanter devant le coq.
Molière, les Femmes savantes, V.
♦ ☑ Passer, sauter du coq à l'âne. ⇒ Coq-à-l'âne.
2 a ☑ Loc. vieillie. (1467). Faire le coq : avoir une attitude arrogante, prétentieuse, se pavaner. ⇒ Fanfaron.
7 Un petit bourgeois, le coq de ce canton (…)
c Mod. Homme qui séduit ou prétend séduire les femmes par son apparence avantageuse. ☑ C'est un vrai coq, un petit coq de village. — Le Coq de bruyère, récit de M. Tournier.
8 (…) tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâte, à te goberger !
Flaubert, Mme Bovary, III, II, p. 161.
9 Mon Dieu ! lui, faisait son métier de coq : un homme est un homme, on ne peut pas lui demander de résister aux femmes qui se jettent à son cou.
Zola, l'Assommoir, t. II, IX, p. 56.
10 De mon séjour en zone libre, que pouvais-je lui transmettre ? (…) mes « histoires de femmes » lui auraient inspiré soit de la réprobation, soit de la vilaine complicité de la mère pour le petit coq qui fait des siennes.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 142.
3 (1924, in Petiot). Boxe. || Poids coq : catégorie dans laquelle se classent les boxeurs dont le poids est situé entre 50,800 kg et 53, 520 kg.
4 (1317). Mâle (d'une espèce de Gallinacés). || Coq faisan. ⇒ Faisan. || Coq de perdrix. || Coq de bruyère, coq sauvage. ⇒ Tétras; grianneau, grouse. || Coq de roche. ⇒ Rupicole. || Coq de marais. ⇒ Gélinotte. || Coq héron. ⇒ Huppe. || Coq d'Amérique. ⇒ Hocco. || Coq d'Inde. ⇒ Dindon.
11 Dans la jonchée des plumes tombées, Berlaisier ramassa les faisans, trois poules mortes qui semblaient fanées, un coq royal, éclatant de carmin, d'émeraude, et d'or rouillé, chatoyant de fugaces reflets mauves.
M. Genevoix, Raboliot, III, 6, p. 189.
➪ tableau Noms d'oiseaux.
♦ Fig. || Coq-de-roche, Adj. invar. || « Des cravates coq-de-roche moins hurlantes que le rire que nous arborons » (Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 181).
6 Coq des jardins, coq-franc, herbe au coq, noms vulgaires de la balsamine.
b Œuf métallique placé sur une tige, dont on se servait pour repasser les fronces et les bouillonnés (cf. Zola, l'Assommoir, p. 510, in T. L. F.).
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DÉR. Cochelet, cochet, 1. coquard, coquassier, coquâtre, coquelet, coqueleur, coqueliner, 2. coqueret, coquet, 2. coqueter, 3. coqueter, 1. coquetier. — V. Coquerelle, 1. coqueret.
COMP. Coq-à-l'âne, coquebin. — V. Coquecigrue, coquerico (et cocorico), coquelourde.
HOM. Coke, 2. coq, coque.
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2. coq [kɔk] n. m.
ÉTYM. 1671; néerl. kok, du lat. coquus « cuisinier ».
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♦ Mar. Cuisinier à bord d'un navire. || Le coq est dans la cambuse, dans la coquerie. || Maître-coq, le cuisinier en chef. ⇒ Queux.
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HOM. Coke, 1. coq, coque.
Encyclopédie Universelle. 2012.