décamper [ dekɑ̃pe ] v. intr. <conjug. : 1>
• v. 1550; descamper 1516; de dé- et camper
1 ♦ Vx ou plaisant Lever le camp.
2 ♦ S'en aller précipitamment. ⇒ déguerpir, s'enfuir, fuir, se sauver (cf. Ficher le camp). Les squatteurs ont décampé pendant la nuit. Faire décamper qqn. Décampez d'ici ! — Vieilli Partir (sans idée de fuite). « Monsieur d'Hauteserre décampait au lever du soleil, il allait surveiller ses ouvriers » (Balzac).
● décamper verbe intransitif (de camper) Familier. Quitter précipitamment un endroit ; déguerpir, se sauver, s'enfuir. ● décamper (synonymes) verbe intransitif (de camper) Familier. Quitter précipitamment un endroit ; déguerpir, se sauver, s'enfuir.
Synonymes :
- décaniller (populaire)
- déguerpir (familier)
- détaler
- filer (familier)
- se tailler (populaire)
- se tirer (populaire)
- s'enfuir
décamper
v. intr. S'enfuir, partir à la hâte.
⇒DÉCAMPER, verbe intrans.
A.— [Le suj. désigne une armée, un corps de troupe] Lever le camp. Il [Scipion] campait et décampait (...) et peu à peu se rapprochait de Numance (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 108). Les Maures ont déjà décampé (PSICHARI, Voy. centur., 1914, p. 168) :
• 1. Il [Angélo] remarqua qu'ici les morts et la fuite semblaient avoir obéi à des règles très militaires. Rien ne traînait, la fosse était recouverte (...) on avait décampé dans toutes les règles de l'art du cantonnement...
GIONO Le Hussard sur le toit, 1951, p. 61.
B.— P. ext., fam. [Le suj. désigne une pers. ou un animal]
1. Quitter son domicile, déloger. Monsieur d'Hauteserre décampait au lever du soleil (...) et faisait sa tournée comme un garde (BALZAC, Ténébr. affaire, 1841, p. 89). Une dame (...) ayant jadis décampé du domicile (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 358).
— P. métaph. Ils disent partout que les nationalités décampent (BARB. D'AUREV., 3, Memor. 1856, p. 50).
2. S'en aller au plus vite, s'enfuir précipitamment. En tête de la troupe fuyante décampait un mâle [kanguroo] (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 192). Synon. pop. ficher, foutre le camp.
— Pop. Décamper sans tambour ni trompette. Fausser compagnie sans prévenir (cf. FRANCE 1907).
Rem. Dans cet emploi, on rencontre fréq. les formes de l'impér. décampe, décampez. Allez, décampez-moi d'ici, vauriens (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 305) :
• 2. « ... plie bagage au plus vite et décampe; nous te le conseillons pour ton avantage. Tremble! » suivaient ces trois signatures avec paraphes : Chassebaudet, Durelame,
Fousmoilecant.
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 1, 1836, p. 111.
C.— Au fig. [Le suj. désigne une faculté ou une attitude d'une pers.]
1. Quitter son état normal. Quand je songe que vous pouvez être malade (...), que, que, etc... alors ma tête décampe (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 363). Synon. pop. déménager.
2. Cesser, disparaître, Pour le seul plaisir de voir décamper aussitôt votre admiration (BLOY, Journal, 1892, p. 34).
Rem. 1. Décamper peut se conjuguer avec l'auxiliaire avoir ou être, selon qu'il indique un procès ou le résultat d'un procès. Ac. 1932 atteste cette alternative. L'ennemi était décampé, avait décampé quand nous arrivâmes. Ds notre docum. les ex. de conjugaison avec être sont rares et appartiennent au XIXe s. Quand je viendrai le mois prochain m'y établir [dans cette ville], je crains bien que vous ne soyez déjà décampé (TOCQUEVILLE, Corresp., [avec Gobineau], 1855, p. 227). 2. On rencontre ds la docum. une attest. de décampiller, verbe intrans., pop. Synon. de décamper B 2. Ah ça! vas-tu bientôt décampiller d'ici? (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 182). Le terme est absent des dict. gén., mais attesté par FRANCE 1907.
Prononc. et Orth. :[], (je) décampe []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1516 descamper « lever le camp » (P. DESREY, Mer des Chroniques, 228 r°, éd. 1532 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 472); 1667 p. ext., fam. décamper « s'en aller précipitamment » (SCARRON, Virgile travesti, II, 102 a ds RICHARDSON, p. 75). Composé de camper; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :171. Bbg. QUEM. 2e s. t. 1 1970. — VIDOS (B. E.). Archivum Romanicum. 1930, t. 14, p. 138.
décamper [dekɑ̃pe] v. intr.
ÉTYM. V. 1550; descamper, 1516; de 1. dé-, et camper.
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1 Vx ou par plais. Lever le camp. || L'armée décampa pendant la nuit. || L'ennemi dut décamper précipitamment. || L'ennemi était décampé, avait décampé quand nous arrivâmes (Académie).
1 Le Parthe a décampé, pressé par d'autres guerres.
Corneille, Rodogune, I, 4.
2 Les Russes ne l'attendirent pas, ils décampèrent (…)
Voltaire, Charles XII, 4.
2 S'en aller précipitamment. ⇒ Décaniller (fam.), déguerpir, déloger, détaler, enfuir (s'), escamper (vx), fuir, partir, retirer (se), sauver (se), sortir; → Plier bagage, ficher le camp, prendre le large, quitter la place. || Dès qu'il m'a vu, il a décampé. || S'empresser de décamper. || Décampez d'ici ! — Vieilli. Partir (sans idée de fuite; → ci-dessous, cit. 4).
3 Décampez au plus vite, il nous vient compagnie.
4 Monsieur d'Hauteserre décampait au lever du soleil, il allait surveiller ses ouvriers (…)
Balzac, Une ténébreuse affaire, I, Pl., t. VII, p. 493.
5 Il faut vous dire, Monsieur, que Jacques, à quatorze ans, avait déjà fait une fugue : il avait décampé, un beau matin, entraînant avec lui un camarade, et on les a retrouvés, trois jours après, sur la route de Toulon.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 277.
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CONTR. Camper. — Demeurer, installer (s'), rester.
DÉR. Décampement.
Encyclopédie Universelle. 2012.