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défense

1. défense [ defɑ̃s ] n. f.
• fin XIe; lat. defensa défendre, défens
I
1Action de défendre (qqn) en se battant. Aller à la défense de qqn. 1. aide, rescousse, secours. Action de défendre (un lieu) contre des ennemis. La défense de la ville, du pays.
Action de se défendre ou de défendre un lieu (combat individuel ou guerre). résistance. Défense énergique, obstinée. Ligne, position de défense. Moyen, arme de défense. défensif. Ouvrage de défense. abri, fortification, retranchement.
Ensemble des moyens militaires utilisés pour défendre un pays. DÉFENSE NATIONALE : ensemble des moyens visant à assurer la sécurité et l'intégrité matérielle du territoire national contre les agressions de l'étranger (aussi dissuasion, guerre) . Ministère de la Défense nationale. (En France) Appel de préparation à la défense : journée de conférences et des tests à laquelle doivent assister les jeunes gens âgés de 18 ans (remplace le service national). — Défense contre avions : ensemble des moyens de défense opposés aux attaques aériennes (artillerie, aviation d'interception, radar). ⇒ D. C. A. Défense passive : moyens de protection de la population civile contre les bombardements aériens.
2Sport (opposé à attaque) Technique par laquelle on se défend dans un combat. 1. garde , parade. Ce boxeur a une bonne défense. Action, manière de défendre son camp, dans les jeux de ballon. Jouer la défense. bétonner. Défense de zone, de ligne. Défense individuelle. marquage. (1901) Ensemble des joueurs ( défenseur) chargés de cette opération. La défense a bien joué. Renforcer la défense.
3Le fait de se défendre, de résister contre une agression. autodéfense. La défense acharnée de la victime contre ses agresseurs. Armes de défense rapprochée.
Dr. LÉGITIME DÉFENSE : fait justificatif enlevant son caractère illégal à un homicide ou à des coups et blessures volontaires lorsque l'acte en question a été commandé par la nécessité actuelle de se défendre ou de défendre autrui. Invoquer la légitime défense. Fig. « Plus Mirbel se laissait emporter et moins l'abbé lui opposait de défense » (F. Mauriac). résistance. Fam. Ne pas avoir de défense, être sans défense : être incapable de résister aux sollicitations, de répondre aux railleries.
Physiol. La défense de l'organisme : les procédés naturels dont l'organisme dispose pour se protéger des agressions microbiennes, de l'infection. Abaissement des défenses immunitaires (immunodépression). immunité, 2. rejet. Psychol. Instinct de défense. Réflexe de défense. Psychan. Les défenses : mécanismes inconscients (mécanismes de défense) par lesquels le moi repousse certains éléments affectifs, certaines pulsions.
4Action de défendre qqn ou de se défendre contre une accusation. Prendre la défense d'un enfant (cf. Prendre son parti, prendre fait et cause pour lui). « Non : rien à dire pour sa défense; pas même une raison à fournir » (F. Mauriac), à sa décharge, pour l'excuser.
Dr. Le fait de se défendre avant d'être jugé. Les droits de la défense. défendeur. Système de défense. Un avocat assurera la défense de l'accusé. Par ext. Représentation en justice des intérêts des parties. 1. avocat, défenseur. La parole est à la défense (opposé à accusation) .
5Action de soutenir (qqn, qqch.). protection, 1. sauvegarde. La défense d'un idéal. La « Défense de l'Esprit des lois », de Montesquieu. La « Deffence [défense] et Illustration de la langue française », de J. du Bellay ( apologie) . Prendre la défense du faible, de l'opprimé. La défense du pouvoir d'achat, des acquis sociaux, des droits de l'homme.
6Techn. Dispositif destiné à protéger la coque d'un navire lors d'un accostage. Pneus servant de défenses. Dispositif protecteur d'une côte, d'un ouvrage d'art exposés à la mer. Défense du cap de la Hève.
IILe fait de défendre (II), d'interdire. interdiction, prohibition. « On chargea le poète de chaînes. On l'accabla de défenses bizarres et on lui intima des prohibitions » (Valéry). Vieilli Faire défense à qqn de faire qqch. défendre (II). Mod. Défense de fumer; défense d'afficher. Défense absolue, expresse de... Défense d'entrer sous peine d'amende. ⊗ CONTR. Agression, attaque, offensive. Abandon, désertion, fuite. — Autorisation, permission. défense 2. défense [ defɑ̃s ] n. f.
XVIe; de 1. défense « ce qui sert à se défendre »
Dent saillante (incisive ou canine) de certains mammifères, généralement longue et recourbée. Défenses du sanglier ( dague) , du morse. La défense du narval. Défenses d'éléphant, ou absolt défenses. « Tes bras sont arrondis comme deux défenses d'ivoire » (Louÿs).

défense nom féminin (bas latin defensa) Fait de lutter pour la protection de quelqu'un ou de quelque chose, action de défendre quelqu'un ou quelque chose ou de se défendre : La police est d'abord chargée de la défense de la population. Certains animaux n'ont aucun moyen de défense. Ce qui permet de protéger quelqu'un ou quelque chose, possibilité de défendre quelqu'un ou quelque chose ou de se défendre : Ma seule défense sera la fuite ! Fait d'interdire quelque chose à quelqu'un ; interdiction : Il était sorti malgré la défense de sa mère. Bâtiment Corde de sûreté à laquelle s'attache le couvreur. Défense Ensemble des actions ayant pour objet d'assurer la sécurité et l'intégrité du territoire, ainsi que la vie des populations ; les organismes civils et militaires chargés de cette mission. (On dit aussi défense nationale.) Droit La partie qui se défend. Procédé qui permet au défendeur de réagir contre l'attaque dont il est l'objet (défense au fond ; exception ; fin de non-recevoir ; demande reconventionnelle). [On dit aussi moyen de défense.] Équitation Action du cheval qui résiste ou se soustrait à une demande de son cavalier. Marine Morceau de bois, ballon en liège ou en caoutchouc, etc., placé le long du bord d'un navire pour amortir un choc ou empêcher le frottement de la coque contre un quai ou un autre navire. Psychanalyse Acte par lequel un sujet confronté à une représentation insupportable la refoule, faute de se sentir les moyens de la lier, par un travail de pensée, aux autres pensées. Sports Action de s'opposer aux offensives de l'adversaire. Ensemble des joueurs qui participent à cette action. Travaux publics Dispositif constitué par des pieux et destiné à protéger un pont ou un ouvrage à la mer contre les chocs des bateaux. ● défense (citations) nom féminin (bas latin defensa) Robert Brasillach Perpignan 1909-Montrouge 1945 Tout est bon pour la défense, excepté la lâcheté. Journal d'un homme occupé Les Sept Couleursdéfense (expressions) nom féminin (bas latin defensa) Avoir de la défense, être capable de résister à autrui, à ses railleries. Défense de, il est interdit de : Défense d'afficher. Défense de thèse, de mémoire, en Belgique, soutenance. Être en état, en position de défense, se méfier, être sur la défensive. Être sans défense, ne pas avoir les possibilités physiques ou morales de résister à autrui. Pour ma défense, pour répondre aux critiques, aux accusations portées contre moi. Prendre la défense de quelqu'un, prendre son parti, lui apporter son soutien. Corps de défense, formation organisée au sein d'organismes civils en vue d'assurer, en cas de menaces, des missions de défense. Défense civile, forme de défense dont la responsabilité incombe au ministre de l'Intérieur. (Organisée en 1965, elle assure la sécurité des pouvoirs publics, la sécurité générale du territoire et la protection des populations.) Défense contre les aéronefs (D.C.A.), ancienne appellation des organismes et moyens de défense antiaériens. Défense économique, forme de défense ayant pour objet l'orientation des diverses ressources aux fins de défense nationale. Défense opérationnelle du territoire (D.O.T.), forme de défense ayant pour mission de contribuer à la protection du territoire et notamment à celle de ses points sensibles civils et militaires. Défense passive, ancienne appellation du service chargé en temps de guerre de la protection des populations contre le danger aérien. (Elle est devenue, en 1975, sécurité civile.) Secrétaire général de la défense nationale, haut fonctionnaire qui assiste le Premier ministre dans l'exercice de ses responsabilités en matière de direction générale de la défense. Défense au fond, tout moyen qui tend à faire rejeter comme non fondée la prétention de l'adversaire. Défense sociale, doctrine qui préconise des mesures de réinsertion sociale adaptées à la personnalité du délinquant. Légitime défense, droit de riposter par la violence [homicide, blessures, coups], en cas de nécessité actuelle, à une agression dirigée contre soi-même ou autrui ; droit naturel pour un État de se défendre contre une agression d'un autre État. Défense musculaire, contraction et dureté musculaires se manifestant dans certaines affections inflammatoires localisées. (Par exemple, défense abdominale dans l'appendicite.) Défense mobile, forme de combat visant à abandonner du terrain pour gagner des délais. Réflexe de défense, réflexe consécutif à une exaltation de la réflectivité cutanée et articulaire qui s'observe chez les malades paraplégiques ou quadriplégiques. Jouer la défense, s'en tenir à des actions défensives. ● défense (synonymes) nom féminin (bas latin defensa) Fait de lutter pour la protection de quelqu'un ou de...
Contraires :
Ce qui permet de protéger quelqu'un ou quelque chose, possibilité de...
Synonymes :
- réaction
- résistance
Fait d'interdire quelque chose à quelqu'un ; interdiction
Synonymes :
Contraires :
- consente-ment
défense nom féminin (de défense) Dent largement dépassante, pointue, de certains mammifères (éléphants, morses, sangliers, etc.).

défense
n. f.
d1./d Action de repousser une agression dirigée contre soi ou contre d'autres. Prendre la défense des opprimés. Venez à ma défense.
|| DR Légitime défense: droit de se défendre par la force contre une agression. être en état de légitime défense, dans une situation telle que, étant attaqué, on est en droit de se défendre par la force.
d2./d Action de défendre une position contre l'ennemi. Ligne de défense.
d3./d Moyen de protection.
Installer des défenses à une fenêtre.
d4./d Défense nationale: ensemble des moyens employés par une nation pour se protéger contre l'ennemi. La défense passive tend à réduire les effets des attaques aériennes. Défense contre avions (D.C.A.).
d5./d Ce qu'on dit, ce qu'on écrit pour défendre qqn ou se défendre soi-même. On ne voulut pas écouter sa défense.
|| (Belgique) Défense de thèse (de doctorat), sa soutenance.
d6./d DR Ensemble des moyens employés par une personne pour se défendre en justice. L'accusé modifie son système de défense.
Par ext. La défense: l'avocat, par oppos. à l'accusation, représentée par le ministère public. La parole est à la défense.
Droits de la défense: prérogatives qui garantissent à un inculpé la possibilité d'assurer effectivement sa défense dans un procès pénal.
d7./d PHYSIOL Défense de l'organisme, contre les traumatismes, les microbes.
d8./d PSYCHAN Défense du moi: ensemble des processus inconscients utilisés par le moi pour se défendre. Les mécanismes de défense sont plus ou moins intégrés au moi: refoulement, sublimation, régression, projection.
d9./d Prohibition, interdiction. Défense d'afficher.
d10./d SPORT Manière de s'opposer aux offensives de l'adversaire; ensemble des joueurs d'une équipe qui s'opposent à ces offensives.
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défense
n. f. Dent de certains mammifères, dont la croissance se prolonge durant la vie entière et qui, atteignant de grandes dimensions, sort de la cavité buccale. Les défenses sont soit des canines (sanglier, chevrotain), soit des incisives (éléphant, narval).
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défense
(la) quartier de la banlieue parisienne de l'O. (Puteaux, Courbevoie, Nanterre), où a été aménagé, à partir de 1958, un vaste centre d'affaires. Sur le parvis de la Défense s'élève la Grande Arche (1989).

I.
⇒DÉFENSE1, subst. fém.
A.— [Correspond à défendre I A] Action de défendre en combattant.
1. a) Usuel. Action de défendre quelqu'un ou de se défendre contre une attaque, action de résister. Anton. attaque. Tirer son épée pour sa défense personnelle (LAS CASES, Mémor., Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 275) :
1. ... qui aurait la lâcheté de contempler quelque assassinat dans la rue, sans accourir à la défense de l'égorgé qui est son frère.
SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 210.
2. La défense de Roland et la défense de Léonidas prennent pour l'imagination cette figure : une garde à la frontière.
THIBAUDET, Réflexions sur la litt., 1936, p. 212.
En partic. [Dans le cas d'une entreprise galante] :
3. Débats-toi, défends-toi. Qu'il est beau de voir la première défense que la vertu oppose à l'amour.
GIRAUDOUX, Pour Lucrèce, 1944, II, 2, p. 110.
Expr. et loc. Légitime défense, défense légitime. Action de repousser par la force un injuste agresseur, en accomplissant un acte interdit par la loi pénale. Il ne m'est pas arrivé une seule fois de tuer un homme, hors le cas de légitime défense (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 99). Se mettre en défense, en état de défense. S'organiser contre une attaque, prendre une attitude défensive :
4. Près de lui [della Rebbia], était son fusil chargé et armé, comme s'il s'était mis en défense contre une personne qui l'attaquait en face au moment où une autre le frappait par derrière.
MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 48.
b) Emplois spéc.
ÉQUIT. Résistance opposée par un cheval à son cavalier. Il aurait presque voulu que le cheval recommençât une défense pour la volupté de lutter avec lui (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 417).
SP. Action de défendre son camp :
5. Alors que dans la défense individuelle stricte, chaque joueur est responsable de son adversaire direct, dans la défense de zone, chaque joueur prend en charge l'adversaire qui se présente dans la surface de terrain qui lui est plus spécialement impartie.
J. MERCIER, Le Football, 1966, p. 63.
P. méton. Ensemble des joueurs chargés de cette opération. L'équipe (...) confiante que les trois hommes de la défense feront ce qu'il faut (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 299).
c) Emplois fig. :
6. ... Monsieur, vous, en qui j'ai surpris quelquefois des mouvements de franchise et de justice, prenez en main la défense de votre siècle et de la vérité!
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 281.
P. méton. Moyens de défense. Mon âme sans défense N'a point contre ses yeux cherché de résistance (CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 82) :
7. Son père [de Maxence] avait nourri son esprit, mais non son âme. Les premiers troubles de la jeunesse la trouvèrent démunie, sans défense contre le mal, sans protection contre les sophismes et les piperies du monde.
PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, p. 5.
Locutions
Avoir de la défense (fréquemment empl. dans un tour négatif). Être capable de résister aux difficultés, aux railleries, aux sollicitations. Synon. se défendre. Vous n'avez pas plus de défense qu'un enfant (BERNANOS, Joie, 1929, p. 617). La radio surprend les gens à table ou dans leurs lits, au moment qu'ils ont le moins de défense (SARTRE, Sit. II, 1948, p. 291) :
8. Il est bon à grand'chose, votre fils! C'est un fameux cadeau que nous avons eu là! Il est toujours battu par les polissons. Il n'a pas de défense contre leurs tas de farces. Quel innocent! On ne peut rien lui faire faire.
DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, p. 236.
Faire une belle défense. Résister longtemps à une sollicitation. Peut-être que les femmes sont principalement soutenues par l'orgueil de faire une belle défense (STENDHAL, Amour, 1822, p. 83).
Arg. ,,Combinaison avantageuse, filon`` (ESN. 1966); cf. SIMONIN, Simonin ill., 1957, p. 108.
SYNT. Défense de l'Église, de l'empire (français), de la patrie, de la république, du royaume, de la société; défense de la culture, des droits, des intérêts, de la liberté/des libertés, de la religion, de la vérité; défense de (ou contre) l'ennemi, contre le danger; attaque et défense; geste, plan de défense; défense commune, naturelle, républicaine, sociale; la meilleure, sa propre défense; livrer sans défense; assurer, contribuer à, entreprendre, organiser la défense.
2. En partic. Action de défendre un lieu contre une attaque militaire. La résistance du fort de Vaux sert un dessein plus vaste que la défense d'un coin de sol (BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 4).
P. méton. Ensemble du dispositif mis en œuvre pour se défendre d'un ennemi. D'homicides guerriers, poussés par la vengeance, Inondent tout-à-coup le palais sans défense (BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, p. 148). Je veux que la place soit mise en état de défense absolue (G. LEROUX, Parfum, 1908, p. 55) :
9. En 1863, après une lutte longue et meurtrière, les Maoris occupaient une grande position fortifiée sur le haut Waikato, à l'extrémité d'une chaîne de collines escarpées, et couverte par trois lignes de défense. Des prophètes appelaient toute la population maorie à la défense du sol et promettaient l'extermination des « pakeka », c'est-à-dire des blancs.
VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 3, 1868, p. 84.
En partic., souvent au plur. Ouvrage d'art destiné à fortifier un lieu contre une attaque. La vieille forteresse dont les défenses gothiques avaient encore bonne apparence (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 359) :
10. Aucune défense devant nous, pas un pieu, pas un fil de fer. Des bosses, des trous, une terre lacérée où germaient des débris, et, à douze cents mètres, le bois qu'il fallait enlever, morne pépinière de troncs déchiquetés.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 281.
MAR. Objet (ballon, pneu, etc.) protégeant le bordé d'une embarcation contre les chocs et les frottements (cf. BARBER. 1969).
SYNT. Défense de la capitale, des côtes, du front, du pays, du sol, du territoire, de la ville; défense aérienne, anti-aérienne; mesures, moyen, organisation, ouvrages, préparatifs, système, travaux de défense.
Défense (nationale). Ensemble des moyens militaires mis en œuvre pour défendre l'intégrité du territoire national et assurer la sécurité de la population. Comité de (la) Défense nationale; conseil (supérieur) de la Défense; ministre de la Défense. Photographier des pièces secrètes intéressant la Défense nationale (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 26).
HIST. Gouvernement de la Défense nationale. Gouvernement provisoire de la France de septembre 1870 à février 1871. La bataille des gardes nationaux de la Commune et de la Défense Nationale (GONCOURT, Journal, 1871, p. 783).
Défense passive. Dispositif de sécurité utilisé en temps de guerre pour assurer la protection de la population civile :
11. Ledit ingénieur des P.T.T. venait de se distinguer quelques jours auparavant, pendant un essai d'obscurcissement de Paris par la défense passive, en allumant des feux de bengale sur les marches du Sacré-Cœur.
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 235.
3. P. anal., MÉD. et SC. HUM. Résistance d'un individu à des agressions physico-chimiques, biologiques ou bio-psychiques.
a) PHYSIOL. Résistance de l'organisme à une agression interne ou externe. Réaction de défense. Dans sa défense contre le tréponème pâle, l'organisme travaille surtout du foie (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 257). Contre les parasites et les microbes, cette défense [des tissus] reste parfois sans résultats (E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 13).
b) PSYCHANAL. et PSYCHOL. Opposition inconsciente de l'individu à tout ce qui menace l'intégrité de sa personnalité. Instinct, mécanismes, réflexe(s) de défense. Une réaction de défense et comme une riposte de la personnalité (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 52).
B.— P. ext. et au fig. [Correspond à défendre I A 2] Action de défendre par la parole ou par l'écrit.
1. Usuel. Action de défendre quelqu'un ou quelque chose contre une accusation. Voilà ce que je dis à la critique pour ma défense (JANIN, Âne mort, 1829, p. 18).
Prendre la défense de. Prendre parti pour. Personne n'ose prendre la défense de cet infâme trafic [la traite des nègres] (SAY, Écon. pol., 1832, p. 230). La fameuse séance du Sénat où Sainte-Beuve a pris la défense de Renan (FLAUB., Corresp., 1867, p. 291).
2. DROIT
a) Action de défendre en justice. La défense d'un accusé. Les garanties de défense des détenues (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1149).
P. méton.
♦ Moyens de justification mis en œuvre par la personne qui défend. Dire pour, préparer sa défense. Avez-vous quelque chose à ajouter à votre défense? (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 328). Le Poittevin fut chargé de présenter la défense et moi de soutenir l'accusation (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Le Voleur, p. 1228).
♦ Partie qui défend et ceux qui l'assistent. Avocat, droits de la défense. Entendre le témoin que la défense avait caché jusqu'ici (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 211). Il s'est tourné vers les jurés, puis vers la défense, puis vers le public (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 382). En partic. Avocat. La défense agitait triomphalement les manches de sa robe (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 27).
b) Au plur. Donner, fournir des défenses (Ac. 1798-1932). Répondre par écrit et par ministère d'avoué à la demande de sa partie. Synon. conclusions en défenses (CAP. 1936).
C.— [Correspond à défendre I C] Injonction (à quelqu'un) de ne pas faire quelque chose. Synon. interdiction. C'était expressément défendu; mais ils éludèrent la défense (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 711). J'avais pris, malgré la défense du docteur, un cachet de véronal (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 175).
[Souvent empl. sans déterm. et/ou dans des phrases nom.] Sur la porte on grava :« Défense à Dieu d'entrer » (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 50). Quand on mangeait, défense d'ouvrir la bouche (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 86).
Littér. Faire défense de. Interdire de. Je lui ai fait défense (...) d'assister Madame de Lauingen (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 18). On retourna son portrait contre le mur et fit défense de prononcer son nom (SARTRE, Mots, 1964, p. 3).
SYNT. Défense absolue, expresse, formelle; défense d'entrer, de fumer; enfreindre une défense.
En partic., DR., souvent au plur. ,,Jugement qui défend de procéder, de passer outre à l'exécution de quelque chose`` (Ac. 1798-1932). Obtenir, faire lever, faire signifier des défenses (Ac. 1798-1932). On obtint défense de laisser paraître ces deux éloges (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 316).
Arg. ,,Interdiction de séjour`` (ESN. 1966).
P. ext., BÂT. Corde de sûreté à laquelle s'attache un couvreur pour travailler sur un toit dangereux (cf. CHABAT 1881).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Mil. XIIe s. « action de se défendre en justice » defense de plait (Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J. E. Matzke, § 47); 1249 « moyens employés pour défendre sa cause » (Coutumes d'Amiens ds BARTSCH, La Langue et la litt. fr., Paris, 1887, 452, 22) cf. 1595 (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 1, chap. 3, p. 41 : Sans les [ses braves capitaines] vouloir seulement ouïr en leurs defences); en partic. 1851 « l'accusé et ses avocats » (COURNOT, Fondem. connaiss., p. 423 : affirmé par l'accusation, nié par la défense); 2. a) 1176 « action de se défendre (d'un sentiment) » (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 521); 1177-78 « id. (dans un combat) » (ID., Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 874); b) 1176 « moyens utilisés pour se défendre (ici créneaux) » (ID., Cligès, 1832 : desfanses de la tor). B. a) 1165-70 « objection » metre desfanse (ID., Erec et Enide, éd. M. Roques, 1747); b) 1177 « injonction de ne pas faire quelque chose » (ID., Chevalier Lion, éd. M. Roques, 1668). Empr. au b. lat. defensa « défense », part. passé subst. fém. de defendere, défendre. Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 192.
II.
⇒DÉFENSE2, subst. fém.
ZOOL. Longue dent saillante (incisive ou canine) de certains animaux mammifères. Défense d'éléphant :
1. Les défenses du sanglier d'Éthiopie sont d'un ivoire à-peu-près semblable à celui de l'hippopotame. Dans le sanglier ordinaire on ne voit point de stries (...). L'ivoire des défenses du morse est compact, susceptible d'un poli presque aussi beau que celui de l'hippopotame, mais sans stries : la partie moyenne de la dent est formée de petits grains ronds placés pêle-mêle...
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 106.
2. Des centaines de défenses, de toutes tailles et de toutes couleurs, alignées côte à côte, les plus grandes pour les pianos : défenses du Congo ou du Soudan, ivoires fossiles marqués encore par la dent du crocodile; dents d'hippopotames destinées au Japon, dents de sangliers sauvages...
MORAND, Londres, 1933, p. 309.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1798 au plur.; ds Ac. 1835-1932 au singulier. Étymol. et Hist. 1585 [éd.] (PARÉ, Le Livre des Animaux, chap. 16 ds Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 751 : Les Sangliers aiguisent pareillement leurs defenses pour assaillir ou se defendre). Spécialisation de sens de défense1 (cf. le sens A 2 b).
STAT. — Défense1 et 2. Fréq. abs. littér. :3 948. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 843, b) 3 826; XXe s. : a) 5 293, b) 7 423.

1. défense [defɑ̃s] n. f.
ÉTYM. XIe; bas lat. defensa, p. p. substantivé au fém. de defendere. → Défendre.
———
I
1 Action de défendre qqn en se battant. || La défense d'un homme attaqué (par qqn). Protection.Aller, courir à la défense de qqn. Aide, rescousse, secours.Action de défendre (II.) un lieu contre des ennemis. || La défense de la ville, du pays (par les troupes).Action, fait de se défendre ou de défendre un lieu (combat individuel ou guerre). Résistance. || Défense énergique, obstinée. || Ligne, position de défense. || Moyen, arme de défense. Défensif. || Ouvrage de défense. Abri, fortification, retranchement.
1 Il y a toujours plus de sûreté en la défense qu'en la fuite.
Descartes, Traité des passions.
2 Les Allemands préparent des lignes de défense à la base du cap Bon où ils s'apprêtent à se retirer et à résister le temps qu'il faudra (…)
Gide, Journal, 26 mars 1943.
Ensemble des moyens militaires utilisés pour défendre un pays. || Défense nationale : ensemble des moyens visant à assurer l'intégrité matérielle d'un territoire national contre les attaques de l'étranger. || Ministère de la Défense nationale. || Le gouvernement de la Défense nationale (sept. 1870-févr. 1871). (En France; 1999-2000) || Appel de préparation à la défense : journée d'information remplaçant le service national.Défense des côtes : ensemble des moyens militaires disponibles pour interdire à un ennemi l'approche du littoral.Défense contre avions : ensemble des moyens de défense opposés aux attaques aériennes (artillerie, aviation d'interception, radar). D. C. A.Défense passive : moyens de protection contre les bombardements aériens.
2.1 Personne n'ose donc plus ouvrir l'électricité dans les pièces qui donnent sur la rue ? Pourquoi ces gens continuent-ils à respecter les instructions périmées de la défense passive ?
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 115.
(1900, in Petiot). Sports. a Action, manière de s'opposer aux offensives de l'adversaire vers son camp, ses buts. || Zone d'attaque et zone de défense.(Jeux de ballon). || Tactiques de défense. || Défense d'obstruction. Anti-jeu. || Jouer la défense. Béton; et aussi mur, verrou. || Équipe de football, de handball qui se replie en défense. || Défense de zone, défense de ligne. || Défense individuelle, où chaque attaquant est pris en charge par un défenseur.
b Ensemble des joueurs chargés de défendre les buts. || Cette équipe a une excellente défense. || Il faut renforcer la défense.
2.2 L'homme qui court passe la balle devant lui; celui qui la reçoit n'est plus séparé du but que par les trois joueurs de la défense.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 140.
2 Fig. Action de défendre, de protéger, de soutenir (qqn, qqch.). Protection, sauvegarde. || La défense d'une idée, d'un idéal, d'une doctrine, d'une théorie. || Défense orale, écrite d'un ouvrage. || Défense de l'esprit des lois, de Montesquieu. || La deffence (défense), et illustration de la langue françoyse, de J. du Bellay. Apologie.La défense de l'honneur, de la réputation de qqn. || Prendre la défense du faible, de l'opprimé. || La défense du bon droit. || Se mettre en défense contre les tentations. || Avoir pour sa défense, comme défense.
3 (…) Il n'a pour sa défense
Que les pleurs de sa mère, et que son innocence.
Racine, Andromaque, I, 4.
3 Fait de se défendre (fig.), de résister contre qqn ou qqch.
Dr. || Légitime défense, fait justificatif enlevant son caractère illégal à un homicide ou à des coups et blessures volontaires lorsque l'acte dommageable a été commandé par la nécessité actuelle de se défendre ou de défendre autrui.
Fig. || Une défense obstinée. || Opposer une défense farouche à qqn. || Moyen de défense.Être sans défense.
4 (…) mon âme sans défense
N'a point contre ses yeux cherché de résistance (…)
A. Chénier, Élégies, 35, in Littré.
5 Plus Mirbel se laissait emporter et moins l'abbé lui opposait de défense (…)
F. Mauriac, la Pharisienne, XIII, p. 205.
6 Le souvenir passionné des caresses de cette fille lui ôtait ses moyens de défense.
P. Mac Orlan, la Bandera, XVI, p. 196.
Fam. Ne pas avoir de défense : être incapable de résister aux sollicitations, de répondre aux railleries…
Physiol. || La défense de l'organisme contre l'invasion des corps étrangers (microbes…), l'infection (→ Antitoxine, cit. 2).Psychol. || Instinct de défense. || Réflexe de défense.Psychan. || Les défenses, mécanismes inconscients par lesquels le moi rejette certains éléments affectifs, certaines pulsions. Barrage.
6.1 La fécondité de la théorie psychanalytique s'est renouvelée lorsqu'elle a dépassé et complété la psychologie profonde des instincts par la psychologie du Moi et des mécanismes de défense.
Daniel Lagache, la Psychanalyse, p. 121.
4 Action de défendre qqn ou de se défendre contre une accusation. || Prendre la défense d'un enfant en faute. Cause (prendre fait et cause pour…). || On peut dire pour sa défense que… Décharge (à sa décharge), excuse, justification.
7 La vérité est mon seul asile, toute ma défense est dans ma conscience.
Robespierre, in Michelet, Hist. de la Révolution franç., t. II, p. 1071.
8 Non : rien à dire pour sa défense; pas même une raison à fournir; le plus simple sera de se taire, ou de répondre seulement aux questions.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, IX, p. 155.
Dr. Acte de procédure par lequel le défendeur dénie les droits du demandeur. || Droit de la défense : droit qu'a celui qui est poursuivi devant les tribunaux de se défendre avant d'être jugé.
Dr. pén. || L'avocat (cit. 13) prend en main la défense de l'accusé. || Une défense brillante. Plaidoirie, plaidoyer. || Système de défense. || L'accusé invoqua un alibi pour sa défense. || Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
9 Le président (des assises) demandera à l'accusé s'il n'a rien à dire pour sa défense.
Code d'instruction criminelle, art. 363.
Dr. civ. || L'avocat a le monopole de la défense, sous réserve du droit de plaider qu'ont parfois les avoués, et de l'autorisation qu'ont les magistrats de plaider leurs causes personnelles.N. f. pl. || Défenses : acte par lequel l'avoué du défendeur signifie à l'avoué du demandeur les moyens qu'il oppose à l'action du demandeur (→ Audience, cit. 16).REM. On dit aussi conclusions en défenses. || Actes en demandes et actes en défenses. Demandeur, défenseur.
Par métonymie. Représentation en justice des intérêts des parties. Avocat, défenseur. || La parole est à la défense (opposé à accusation).
10 Dommanget défendait une cause qui, aux yeux des juges, était absolument perdue avant d'être plaidée; rien ne laisse plus de liberté à la défense, parce que rien ne la contraint moins aux ménagements : il dut plaider coupable, mais exalta la loyauté du « brigand », son courage, sa générosité, sa fidélité à ses convictions.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avènement de l'Empire, V, IX, p. 126.
5 Ce qui sert à défendre, à se défendre.(Au sing.). || Ouvrages de défense. Fortification. || Les fossés, les remparts… d'une défense. || Ville sans défense : ville ouverte. || Une division servira de défense à cette région. Couverture.Au sing. et au plur. (Une, des défenses). || Les défenses d'une ville.
11 En 1863 (…) les Maoris occupaient une grande position fortifiée sur le haut Waikato, à l'extrêmité d'une ligne de collines escarpées, et couverte par trois lignes de défense.
J. Verne, les Enfants du capitaine Grant, t. III, p. 84, in T. L. F.
Techn. Engin destiné à protéger la coque d'un navire lors d'un accostage. || Pneus servant de défenses.Dispositif protecteur d'une côte, d'un ouvrage d'art exposés à la mer. || Défense du cap de la Hève.
Fig. et littér. || Institutions servant de défense contre la tyrannie, contre l'anarchie. Abri, bouclier, citadelle, cuirasse, rempart, retranchement.
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II Fait de défendre (III.), d'interdire. Interdiction, prohibition; inhibition (vx).Vieilli. || Faire défense à qqn de faire qqch. Défendre (III.).
Mod. (dans des syntagmes figés sans déterminant : défense de…). || Défense de fumer; défense d'afficher. || Défense absolue, expresse de… || Défense d'entrer sous peine d'amende… || Faire défense (à…) de… || Défense faite à un navire de quitter un port. Embargo.
12 On édicta une restriction très redoutable du nombre de leurs pas et de leurs mouvements naturels. On chargea le poète de chaînes. On l'accabla de défenses bizarres et on lui intima des prohibitions inexplicables. On lui décima son vocabulaire.
Valéry, Variété IV, p. 47.
13 (…) la plus heureuse des cités libres (…) ignorante des lois, des polices (…) des permis de pêche, des défenses d'afficher, de fumer, de marcher sur le gazon (…)
René Fallet, le Triporteur, p. 189.
Relig. || Défenses canoniales, imposées par les canons de l'Église.
CONTR. Agression, assaut, attaque, offensive, provocation. — Abandon, désertion, fuite. — Accusation. — Demande, demandeur (dr.). — Autorisation, permission, tolérance. — Ordre.
DÉR. 2. Défense.
COMP. Autodéfense.
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2. défense [defɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1585; de 1. défense « ce qui sert à se défendre ».
Dent très saillante (chez quelques animaux). || Défenses du sanglier (canines inférieures), du morse (canines supérieures).Spécialt. || Défense (d'éléphant) : incisive très développée en arc de cercle.
0 — Tes bras sont arrondis comme deux défenses d'ivoire (…)
Pierre Louÿs, Aphrodite, I, 1, p. 24.

Encyclopédie Universelle. 2012.