1. garde [ gard ] n. f.
• guarde 1050 ; de garder
I ♦ Action de garder avec attention, en surveillant ou en protégeant.
1 ♦ Action de garder, de conserver (qqch.). ⇒ conservation, préservation, protection, surveillance. Être préposé à la garde des documents. Mettre des bijoux, des titres en garde dans une banque, au coffre. Le service de la consigne se charge de la garde des bagages. Mettre, tenir sous bonne garde (cf. En sûreté, en sécurité). — Loc. Être de bonne garde : se conserver facilement (en parlant de denrées alimentaires). Bière de garde.
♢ Dr. Le fait de détenir, de conserver une chose. — Spécialt Obligation, pour le propriétaire, l'utilisateur d'une chose (ou d'un animal) d'empêcher que cette chose ne cause dommage à autrui. — Le fait de détenir la chose d'autrui. Garde d'un dépôt. — Garde judiciaire : surveillance légale d'objets saisis, mis sous scellés ou sous séquestre. GARDE À VUE : mesure permettant à un officier de police judiciaire de retenir, dans le cadre d'une enquête et pendant le délai fixé par la loi, toute personne (suspect, témoin). Le suspect est en garde à vue.
2 ♦ (Apr. à, en) Action de veiller sur un être vivant, soit pour le protéger (⇒ 1. défense, protection), soit pour l'empêcher de nuire (⇒ surveillance). Confier un enfant à la garde de qqn. ⇒ soin. Laisser son chien en garde chez les voisins.
♢ Dr. Droit de garde (d'un enfant), attribut de l'autorité parentale. — Absolt Il a obtenu le droit de garde après son divorce.
3 ♦ Surveillance. Patrouille, ronde qui assure la garde (⇒ guet) . La garde des détenus (⇒ gardien) . Poste de garde (⇒ guérite) . — CHIEN DE GARDE : chien dont le rôle est de veiller sur une maison, une propriété.
♢ Spécialt Service de surveillance assuré pendant la nuit, les congés, une absence. Garde de nuit. ⇒ veille. Gardes d'enfants. ⇒ baby-sitting. Infirmière qui fait des gardes. — DE GARDE. Être de garde : être chargé de garder un poste, d'effectuer un certain service. ⇒ astreinte. Être de garde un jour férié. Tour de garde. Salle de garde. — Médecin, pharmacie de garde. — Milit. Officier de garde. ⇒ service. Sentinelle de garde. ⇒ faction. — Loc. Monter la garde : se rendre à un poste pour le garder; cour. garder, surveiller. Descendre la garde. — BONNE GARDE, vigilante. Faire bonne garde. Être sous bonne garde.
4 ♦ Position de défense en vue d'éviter un coup, un danger.
♢ Escr. Attitude, manière de tenir son arme pour parer les coups ou attaquer. Être en garde. Ellipt En garde ! mettez-vous en garde. Avoir, tenir la garde haute, basse : tenir la pointe du fleuret plus haut, plus bas que le poignet. Fermer, ouvrir sa garde. — Les gardes : les différentes positions de l'arme. ⇒ 1. prime, 2. quarte, 1. quinte, 1. seconde, tierce.
♢ Boxe, sports de combat Position du corps et des bras du sportif prêt à parer les coups de l'adversaire ou à le frapper. Ta garde !
5 ♦ EN GARDE : dans un état de méfiance, de vigilance. Être en garde contre qqn ou qqch. Mettre qqn en garde. ⇒ alerter, avertir, prévenir. Je « l'ai mise en garde contre la confusion du sacré et du profane » (Montherlant). Une mise en garde. ⇒ avertissement. Être, se mettre, se tenir sur ses gardes. ⇒ se défier, se méfier (cf. Être aux aguets, sur le qui-vive).
6 ♦ PRENDRE GARDE : faire, prêter attention (pour éviter un danger, se protéger). « Et si je t'aime, prends garde à toi » « (Carmen », opéra). — Être attentif à ce qui se passe autour de soi. ⇒ s'aviser, considérer, 1. penser, veiller. Prenez garde ! ⇒ attention, 2. gare (cf. Crier casse-cou; fam. faire gaffe). Prenez garde aux voitures en traversant. ⇒ éviter, se garer.
♢ (Avec l'inf.) Vieilli Prendre garde à : avoir soin de. ⇒ s'efforcer, tâcher, veiller. — Vieilli Prendre garde de : éviter de, avoir soin de ne pas. « La tour, prends garde de te laisser abattre » (chanson). ⇒ craindre, se garder; attention. — Mod. Prendre garde de ne pas : avoir soin de ne pas. « Prenez bien garde de ne pas tacher vos tabliers » (Aymé).
♢ Prenez garde qu'il va revenir. ⇒ noter, observer. Prenez garde qu'il ne s'en aperçoive, qu'il ne s'en aperçoive pas ! ⇒ éviter (que).
7 ♦ Littér. N'AVOIR GARDE DE (faire une chose),s'abstenir soigneusement, n'avoir aucunement l'intention, être bien éloigné de (la faire). ⇒ se garder. « Il n'aurait eu garde d'abuser de ses avantages » (R. Rolland).
8 ♦ Vx SE DONNER GARDE DE : se défier, éviter.
II ♦
1 ♦ Ensemble des personnes (souvent des hommes) chargées de garder, de protéger la personne d'un souverain, d'un chef. Garde d'honneur. ⇒ escorte. — Hist. Garde prétorienne.
♢ Par ext. Corps de troupe. ⇒ milice, troupe. Garde impériale. « Le mot : La garde meurt et ne se rend pas, est une invention qu'on n'ose plus défendre » (Chateaubriand). Garde nationale (1789-1871).— Garde nationale mobile (de 1868 à 1871).— Garde municipale : garde chargée de la police militaire de Paris, appelée aussi garde républicaine (absolt la Garde). Loc. La vieille garde, se dit des amis fidèles, des partisans inconditionnels d'un homme politique, d'un régime.
2 ♦ Ensemble des soldats en armes qui occupent un poste, exercent une surveillance (⇒ guet, sentinelle, 2. vigile). Garde montante, descendante, qui va prendre, qui termine son service. La relève de la garde.
♢ CORPS DE GARDE : groupe de soldats chargés de garder un poste, un bâtiment, une caserne. — Loc. Histoire, plaisanterie de corps de garde, grossière. — Par ext. Local ou bâtiment dans lequel se tiennent les soldats de garde.
III ♦ Par anal.
1 ♦ Garde d'une épée, d'un sabre, rebord placé entre la lame et la poignée, et servant à protéger la main. La coquille, les branches de la garde. « Je lui plongeai mon sabre jusqu'à la garde dans le dos » (Barbey). — Loc. S'enferrer jusqu'à la garde : se tromper complètement, se mettre dans une situation inextricable.
2 ♦ Gardes ou pages DE GARDE : pages qui se trouvent au commencement et à la fin d'un livre, entre le titre et la couverture.
3 ♦ Techn. GARDES : pièces placées à l'intérieur d'une serrure pour empêcher qu'une autre clé ne puisse l'ouvrir. ⇒ bouterolle.
4 ♦ Mar. Palan.
IV ♦ (1690) Techn. Espace ménagé entre deux éléments à des fins de sécurité. Spécialt La garde de la pédale de frein, d'embrayage, distance que doit parcourir la pédale avant qu'elle ne soit efficace.
garde 2. garde [ gard ] n.
1 ♦ Personne qui garde une chose, un dépôt, un lieu. ⇒ conservateur, dépositaire, gardien, surveillant. — GARDE DES S CEAUX : ministre auquel sont confiés les sceaux de l'État (anciennt chancelier; mod. ministre de la Justice). — Garde forestier, garde, nommé et appointé par l'Administration ou par un propriétaire foncier, pour surveiller ses forêts; officier des Eaux et Forêts. ⇒ forestier, garde-chasse. Elle est garde forestière. — (1790) GARDE CHAMPÊTRE [ gardʃɑ̃pɛtr ]. Agent de la force publique, préposé à la garde des propriétés rurales, dans une commune. Des gardes champêtres. Une garde champêtre.
♢ Spécialt Soldat qui surveille. Les gardes d'un arsenal. ⇒ sentinelle. — Garde de nuit.
2 ♦ Personne qui a la garde d'un prisonnier. ⇒ gardien, geôlier .
3 ♦ Personne qui veille sur la personne d'un souverain, d'un prince, d'un chef d'armée. Appeler les gardes pour faire sortir un importun. Gardes, emmenez-le ! — GARDE DU CORPS, chargé de veiller à la sécurité d'une personnalité. ⇒ estafier, fam. gorille. Fig. Personne qui en suit toujours une autre comme ferait un garde. Il ne sort jamais qu'avec son garde du corps.
♢ Soldat d'une garde (1., II). Un garde impérial, national, municipal, républicain. — Des gardes nationaux. Les gardes rouges (en Chine maoïste). — Garde maritime. ⇒ garde-pêche; garde-côte.
garde 3. garde [ gard ] n.
♦ Vieilli Personne qui garde, soigne un malade chez lui. ⇒ garde-malade, infirmier. La garde a veillé toute la nuit. Un, une garde de jour, de nuit.
♢ Personne qui garde des enfants. ⇒ baby-sitter, nurse.
● garde nom féminin (de garder) Action de garder, de tenir sous sa protection, de protéger, de surveiller ou de conserver : Assurer la garde d'un immeuble. Action de veiller sur quelqu'un pour le protéger ou l'empêcher de faire quelque chose de nuisible : Confier ses enfants à la garde d'un baby-sitter. Continuité d'un service, en particulier médical, assuré par quelqu'un, pendant un congé, la nuit, etc. : Interne qui fait des gardes. Service de sécurité assuré par une formation militaire, notamment pour garder un accès ; cette formation militaire elle-même. Corps de troupes spécialement chargé de garder un chef d'État ou d'assurer des services d'honneur. (On dit aussi garde d'honneur.) Feuillet blanc ou de couleur placé au début d'un livre avant le faux titre, et à la fin après l'achevé d'imprimer. (Dans les reliures de luxe, les gardes peuvent être en soie ou en peau.) [On dit aussi feuille ou page de garde.] En boxe, en escrime et dans les sports de combat, attitude que l'on prend pour engager le combat et se protéger. Partie d'une arme blanche entre la lame et la poignée, destinée à protéger la main. Jeux Basse carte de la couleur principale qu'on veut garder. Marine Faction composée d'hommes attachés au même service plusieurs heures de suite sans pouvoir s'absenter. (Sur les bâtiments armés, ce service est remplacé par le quart.) ● garde (citations) nom féminin (de garder) François de Malherbe Caen 1555-Paris 1628 Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos rois. Stances de la mort Anonyme Que les consuls prennent garde ! Caveant consules ! Commentaire Formule du sénat romain en période de crise. ● garde (difficultés) nom féminin (de garder) Construction et sens 1. Prendre garde de (+ infinitif) = veiller à. Il a pris garde de bien les prévenir. Prendre garde de ne pas (+ infinitif) / prendre garde de (+ infinitif) = veiller à ne pas. « Je prenais bien garde de ne pas le montrer »(A. Maurois). Prenez garde de trop vous approcher (= ne vous approchez pas trop). La première tournure (prenez garde de ne pas...) était naguère critiquée. Elle est aujourd'hui courante, alors que la seconde (prenez garde de = veillez à ne pas) paraît littéraire et vieillie. Prendre garde que, à ce que (+ subjonctif) = veiller à ce que. J'ai pris garde que les documents lui soient remis en mains propres. « M. de Maupassant prend garde à ce que son peintre ne soit jamais un héros »(A. France). 2. Prendre garde à (+ infinitif) = avoir soin de. Prenez garde à faire établir un contrat en bonne et due forme. Prenez garde à ne pas donner votre accord sans de sérieuses contreparties. Cette construction est littéraire et vieillie. 3. Prendre garde que (+ indicatif ou conditionnel) = remarquer que, observer que. Je prends garde tout d'un coup qu'il a soigneusement évité de rien promettre. Prenez garde qu'en cas de litige vous n'auriez aucun recours. Registre soutenu. 4. Prendre garde que... ne (+ subjonctif) = essayer d'éviter que. « Elle la referma avec beaucoup de précaution, prenant garde que le loquet ne retombât trop brusquement »(Th. Gautier). Cette construction relève du registre soutenu. On dit plus couramment aujourd'hui prendre garde que... ne... pas : prends garde qu'on ne te voie pas. ● garde (expressions) nom féminin (de garder) Baisser sa garde, cesser d'être vigilant. Corps de garde, troupe assurant la garde d'un bâtiment militaire ; local où se tient cette troupe. De garde, qui est affecté à la surveillance, à la protection : Chien de garde ; qui se conserve bien ou qui s'améliore quand on le conserve : Fromage de garde ; qui assure la continuité d'un service pendant un congé, la nuit, etc. : Pharmacie de garde. Être en garde contre quelqu'un, être prévenu contre lui ; se méfier de lui. Être, se tenir en garde, sur ses gardes, veiller à n'être pas surpris, être vigilant. Faire bonne garde, surveiller avec vigilance. Jusqu'à la garde, complètement, totalement. Mettre quelqu'un en garde, l'avertir d'un danger, l'inviter à la vigilance. Monter la garde, être de faction ou faire le guet. N'avoir garde de, être éloigné de faire quelque chose ; s'en abstenir soigneusement. Plaisanterie de corps de garde, très grossière. Prendre garde à, faire attention à quelque chose, à quelqu'un pour éviter un danger : Prenez garde aux voitures en traversant. Prendre garde de, à, avoir soin de faire quelque chose ; s'efforcer de : Prenez garde de bien écrire. Prends garde, prenez garde !, formule d'avertissement ou de menace ; attention ! Sous bonne garde, en sécurité, bien protégé ou bien surveillé. Tour de garde, ordre suivant lequel des militaires ou des personnes assurent un service de garde. La vieille garde, les plus anciens partisans d'une personnalité ou d'un groupe politique, les amis fidèles. Droits de garde, commission payée à la banque ou à l'agent de change qui conserve les titres de son client. Droit de garde, l'un des attributs de l'autorité parentale, qui comporte la direction et la responsabilité de la personne de l'enfant mineur, ainsi que l'obligation pour ce dernier d'habiter dans la maison familiale. Enfant en garde, enfant confié par le juge à l'Aide sociale à l'enfance ou à un centre spécialisé, en raison d'une déchéance de l'autorité parentale ou de la nécessité de le retirer de son milieu familial. Garde à vue, mesure qui permet à un officier de police judiciaire de garder, pendant un délai fixé par la loi, toute personne pour les besoins d'une enquête, sans avoir à justifier de charges particulières contre elle. Anneau de garde, anneau métallique disposé à une extrémité d'une chaîne d'isolateurs ou d'une colonne isolante pour assurer une protection contre les arcs et une meilleure répartition du potentiel électrique. Droit de garde, droit de protection et de tutelle d'un seigneur ou du roi sur les églises et monastères de son domaine. Garde seigneuriale, droit du seigneur de reprendre temporairement un fief échu à un vassal mineur jusqu'à la majorité de ce dernier. (Cette institution a donné naissance au XIVe s. à la garde noble, exercée par un baillistre.) Garde montante, amarre qui a pour objet d'empêcher le navire de se déplacer vers l'avant ou vers l'arrière. Garde à vous !, commandement verbal, sonnerie ou batterie, enjoignant à une troupe de prendre la position de garde-à-vous. Garde descendante, garde montante, détachement qui va quitter ou qui va prendre le service de garde. Fausse garde, attitude des boxeurs gauchers, poing et pied droits en avant. Garde au sol, distance verticale séparant la surface du sol du point le plus bas du châssis d'un véhicule. ● garde (synonymes) nom féminin (de garder) Action de garder, de tenir sous sa protection, de protéger...
Synonymes :
- défense
- faction
- guet
- préservation
- service
- soin
- veille
Action de veiller sur quelqu'un pour le protéger ou l'empêcher...
Synonymes :
Corps de troupes spécialement chargé de garder un chef d'État...
Synonymes :
- escorte
- milice
Être, se tenir en garde, sur ses gardes
Synonymes :
Prendre garde de, à
Synonymes :
- avoir soin
- s'évertuer
- s'ingénier
- tâcher
● garde
nom
(de garder)
Personne qui a la charge de garder quelqu'un ou quelque chose.
● garde
nom masculin
Autrefois, soldat de la maison du roi appartenant à un des corps appelés « gardes ».
Militaire de la gendarmerie nationale appartenant à la Garde républicaine.
● garde
nom féminin
Synonyme de garde-malade.
● garde (expressions)
nom
(de garder)
Garde du corps, homme qui appartient au service de protection de quelqu'un, qui est spécialement chargé de veiller sur sa sécurité.
Garde rouge, membre d'un mouvement de jeunesse chinois constitué pour soutenir Mao Zedong (1964-1969). [Utilisés par Mao Zedong au cours de la Révolution culturelle pour destituer les autorités académiques et les cadres du parti, les gardes rouges étaient divisés en nombreux groupes concurrents et violemment hostiles les uns aux autres. Ils furent envoyés à la campagne à partir de 1969.]
Garde des Sceaux, ministre de la justice, en France ; sous l'Ancien Régime, officier amovible chargé de la garde des sceaux pendant l'absence ou la disgrâce du chancelier. (Cette charge fut supprimée en 1790.)
● garde (synonymes)
nom
(de garder)
Personne qui a la charge de garder quelqu'un ou quelque chose.
Synonymes :
- gardien
● garde (expressions)
nom masculin
Garde champêtre, agent communal assermenté chargé de sanctionner les infractions rurales et de chasse, qui concourt au maintien de la tranquillité publique.
Garde forestier, employé chargé de la surveillance d'une certaine étendue de forêt.
Garde d'honneur, jeune soldat d'un corps de cavalerie d'élite du premier Empire créé par Napoléon en 1805, dissous en 1806 et réformé en 1813.
Garde maritime, agent chargé de surveiller les côtes et de faire exécuter les règlements de la police de la navigation et de la pêche.
Garde de navigation, agent chargé de la surveillance et de la police des voies navigables.
Garde particulier, personne agréée par l'Administration et engagée par un propriétaire pour surveiller ses domaines (on distingue le garde forestier, le garde-chasse, le garde champêtre particuliers).
● garde (synonymes)
nom masculin
Garde de navigation
Synonymes :
● garde (synonymes)
nom féminin
Synonymes :
garde
n. f.
rI./r
d1./d Action de surveiller, de protéger, d'interdire l'accès à un lieu, ou la sortie d'un lieu. Laisser qqch à la garde de qqn. La garde des frontières. Chien de garde.
|| Garde à vue: mesure qui permet à un officier de police judiciaire de retenir un temps réglementé, dans les locaux de la police, tout individu pour les nécessités d'une enquête.
|| DR Garde d'un mineur: droit et devoir de garder un enfant mineur sous sa protection, qui constitue un attribut de l'autorité parentale.
d2./d Guet, surveillance en vue de prévenir un danger. Monter la garde.
d3./d Permanence, service de surveillance ou de sécurité. La garde de nuit est assurée par un interne.
— De garde: affecté, à son tour, à un tel service. Pharmacie de garde.
d4./d SPORT Position d'attente qui permet aussi bien l'attaque que la défense ou la riposte (boxe, escrime, etc.). Se mettre en garde.
rII./r
d1./d Groupe de personnes qui gardent.
d2./d Groupe de soldats en faction. Relever la garde. Corps de garde: troupe chargée d'une garde. Garde montante. Garde descendante.
— Par ext. Local où se tient cette troupe. Chanson, plaisanterie, histoire de corps de garde, très grossière.
d3./d Corps de troupe chargé de la protection d'un chef d'état ou du maintien de l'ordre. Garde rouge: dans certains pays d'Afrique, garde personnelle du président de la République.
rIII/r TECH
d1./d Partie d'une arme blanche qui forme saillie entre la poignée et la lame et qui protège la main.
d2./d Pages de garde: pages au début et à la fin d'un livre cartonné qui assurent le maintien du corps de l'ouvrage dans la couverture.
d3./d Garde au sol: distance entre le plancher d'un véhicule et le sol.
d4./d (Plur.) Pièces d'une serrure qui empêchent qu'on fasse jouer le mécanisme avec une autre clé que celle prévue à cet effet.
rIV./r (En loc.)
d1./d Prendre garde à: faire attention à. Prenez garde à la peinture.
|| Litt. Prendre garde de: prendre les précautions pour ne pas... Prenez garde de tomber!
— Litt. Prendre garde que: s'assurer que. Prenez garde que la porte soit bien fermée.
d2./d (Plur.) être, se mettre, se tenir sur ses gardes: faire attention, se méfier.
————————
garde
n.
rI./r n. m.
d1./d Celui qui garde, surveillant.
|| Garde forestier, chargé de surveiller les bois et les forêts.
|| Garde du corps: personne qui en escorte une autre et veille à sa sécurité. Syn. (Maurice) tapeur.
d2./d Soldat d'une garde (sens II, 2) chargée de la sécurité publique, du maintien de l'ordre, etc.
rII./r n. (Surtout au fém.) Personne dont le métier est de garder les malades, les enfants.
————————
garde
(lac de) lac du N.-E. de l'Italie, ayant pour exutoire le Mincio; 370 km² (le plus grand lac ital.). Tourisme.
I.
⇒GARDE1, subst. fém.
I. — Action, fait de garder.
A. — Action, fait de surveiller, protéger quelqu'un ou quelque chose.
1. [L'objet de cette action est une pers.].
a) Action, fait d'entourer de soins attentifs et vigilants. Garde d'un nourrisson, d'un vieillard, d'un malade, frais de garde. Laissant le petit Jacques à la garde de la concierge (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 230) :
• 1. Ou encore, commis à la garde des enfants, où prenait-il [le chien] l'initiative de les écarter de la mare profonde, de leur interdire de toucher à la hache aiguisée, au fusil chargé?
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 170.
— DR. CIVIL. Droit de garde ou, usuel, garde des enfants. Attribut de la puissance paternelle selon lequel celui des parents qui en est investi (ou le tuteur) peut et doit veiller sur la personne de l'enfant et diriger son éducation. La garde d'un enfant c'est le droit de le retenir chez soi. Ce droit n'appartient qu'aux parents pendant la durée du mariage (CASSEL-DONNART, Les Droits de la mère sur l'enfant, Paris, éd. soc., 1955, p. 33).
— Locutions
♦ Être de garde facile, difficile (vx). Être facile, difficile à garder. Si parfaitement honnête femme qu'elle [Cécile] fût, elle avait trop de brillant pour être d'une garde très-facile (FEUILLET, Journal femme, 1878, p. 237).
♦ À la garde de Dieu, que Dieu nous (vous...) ait en sa sainte garde. « Je prie Dieu, M. Dabbadie, qu'il vous ait en sa sainte garde. » (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 115). Et puis... et puis vous irez à la garde de Dieu (DUMAS père, Marbrier, 1854, I, 8, p. 239).
b) Action, fait de se garder.
— [À l'escrime, à la boxe] Manière de tenir son arme, son bras, pour parer les coups de l'adversaire. Gardes de l'épée. Il tenait son chapeau de la main gauche pour parer, son couteau en avant. C'est leur garde andalouse (MÉRIMÉE, Carmen, 1847, p. 63). Au-dessus de sa garde haute, je voyais son regard clair et sympathique (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 120). La garde anglaise, excellente pour la défense et surtout pour un amateur (...) nous lui préférons la garde américaine (Revue Sports, Boxe, 1936).
♦ Ouvrir, fermer sa garde. Se découvrir, se couvrir :
• 2. Couverts de sueur sous l'éclairage implacable, les deux boxeurs ouvrent leur garde, tapent en fermant les yeux, poussent des épaules et des genoux, échangent leur sang et reniflent de fureur.
CAMUS, Été, 1954, p. 42.
♦ Entrer, être, se mettre, tomber en garde. Se mettre en position de défense, prêt à subir une attaque. Mais le chevalier (...) parut seul. M. de Montragoux, le voyant bondir l'épée au poing, se mit en garde (A. FRANCE, Barbe-Bleue, 1909, p. 54).
♦ En garde! Ordre par lequel on intime à un adversaire de se mettre en garde Ah! mon gaillard, vous insultez Fontan! (...). En garde! Une, deux, et v'lan dans la poitrine! (ZOLA, Nana, 1880, p. 1199).
♦ Garde à vous! Ordre par lequel un supérieur intime à un soldat de se tenir immobile, les bras le long du corps. Cf. garde-à-vous.
— Loc. fig.
♦ Être, se tenir sur ses gardes. Être sur le qui-vive, prêt à la défense. Désormais, l'attention de Julien fut sans cesse sur ses gardes (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 179). Oscar, tiens-toi sur tes gardes (BALZAC, Début vie, 1842, p. 465).
♦ Mettre, tenir qqn en garde contre qqn (qqc.). Conseiller à quelqu'un de se montrer circonspect à l'égard de quelqu'un (quelque chose). Me mettant en garde contre mes idées généreuses (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 397).
♦ Se mettre, se tenir en garde contre qqn (qqc.). Être méfiant, se défier de quelqu'un (quelque chose). Je dus me tenir en garde contre ces ruses (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 442). Je dois me mettre en garde contre un danger qui m'a toujours menacé (DU BOS, Journal, 1922, p. 69).
♦ Se donner (de) garde de + inf. Se donner de garde que + subj. Vieilli. N'avoir garde que, se garder de. Donne-toi bien de garde de regarder seulement ce livre (J. DE MAISTRE, Corresp., 1808-10, p. 265).
♦ N'avoir garde de + inf. (litt.). Avoir soin d'éviter de. En toute occasion il n'avait garde de contredire sa fille (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 155). L'habitant des villes n'a garde d'approcher de cet homme farouche (MICHELET Peuple, 1846, p. 62) :
• 3. Je n'ai garde d'oublier ces noms qu'Anna citait avec vénération et qui s'auréolaient dans mon esprit d'un grand prestige.
GIDE, Si le grain, 1924, p. 366.
♦ Prendre garde
Prends garde! [Locution exclamative prononcée en guise d'avertissement, de menace] Prends garde, Nozière, prends garde : la femme est perfide (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 388).
Prendre garde à qqn, à qqc. Être attentif, vigilant à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose :
• 4. Chaque année, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde à l'amour »; de même qu'on écrit sur la porte des maisons : « Prenez garde à la peinture! »
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Print,. 1881, p. 386.
Prendre garde de + inf. S'efforcer d'éviter de. Mais il faut prendre garde de s'amuser trop du scandale (GIDE, Journal, 1893, p. 40). Et surtout prenons garde de nous refroidir (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p. 349).
Prendre garde que + ind. Se rendre bien compte que. On ne prend garde que le doute naît des choses mêmes (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 37).
Prendre garde que... ne + verbe au subj. Tâcher d'éviter que. Mais prenez garde qu'un jour vos idées ne finissent par entraîner votre vie (MONTHERL., Exil, 1929, II, 5, p. 64).
Prendre garde que... ne... pas. Tâcher d'éviter que. Nous devons prendre garde que cet échec ne nous induise pas à douter de l'intention qui animait Épicure (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 83).
Prendre garde que + ind. (vx). Remarquer, observer que. Prenez garde que les paysans sont volontiers incestueux, ivrognes et parricides (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 140).
2. [L'objet de cette action est une chose]
a) Action d'être dépositaire et d'être garant. Ils étaient chargés de la garde de nos canots (Voy. Pérouse, t. 2, 1797, p. 124). Le maître, en effet, l'a commis à la garde des choses et des lieux (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 127).
— DROIT
♦ Garde (juridique). ,,Obligation faite au propriétaire d'une chose (d'un animal) ou à celui qui s'en sert d'empêcher que cette chose (cet animal) ne cause de dommages à autrui`` (CAP. 1936). Lorsque l'élève passe l'examen pour l'obtention du permis de conduire (...) c'est lui qui a la garde de l'automobile (CAP. 1936).
♦ Garde judiciaire. Conservation et surveillance des objets saisis, séquestrés, mis sous scellés, pour être ensuite représentés à qui de droit (d'apr. LITTRÉ). La garde des objets saisis (RÉAU-ROND. 1951).
— FIN. Droit(s) de garde. Redevance exigée pour la garde et la gestion de papiers-valeurs confiés à une banque en dépôt ouvert. Les banques ne prélèvent pas de droit de garde sur les actions des SICAV dont elles assurent la gestion (...). La taxe à la valeur ajoutée s'applique aux droits de garde (J. FERRONNIÈRE, Les Opérations de banque, Paris, Dalloz, 1980, p. 794).
• 5. Un jeune garçon à la figure fraîche et joufflue, à chevelure rousse, et coiffé d'une casquette de loutre, commit la garde de la boutique à une vieille paysanne, espèce de Caliban femelle occupée à nettoyer un poêle dont les merveilles étaient dues au génie de Bernard Palissy...
BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 17.
♦ Faire bonne garde. Être vigilant. Les brigands devaient croire les gens du bourg avertis et faisant bonne garde autour de la maison (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 41).
c) Être de garde (vx). Pouvoir se conserver. Ces fruits, ces vins sont de garde, de bonne garde, ne sont pas de garde (Ac. 1798-1932). Être de bonne, mauvaise garde.
d) Service de surveillance qui revient périodiquement.
— MÉDECINE
♦ Médecin, pharmacien, etc., de garde. Médecin, pharmacien, etc., assurant une permanence aux services des malades pendant la nuit ou pendant les jours fériés. Lucien vola à l'hôpital de N. Il se fit conduire par le portier au chirurgien de garde (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1836, p. 351).
♦ Salle de garde. Salle où se tiennent les internes de garde dans un hôpital. Nous allons voir l'ancienne salle de garde, décorée par les peintres amis des internes (GONCOURT, Journal, 1860, p. 858).
— ARM. Service de surveillance assuré par un soldat, un groupe de soldats. Quand je n'étais ni de garde aux batteries ni de service à la tente (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 408). Deux hommes avaient été désignés pour la garde des créneaux (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 139).
♦ Monter, prendre la garde. Être de garde; prendre son tour de garde. Songez qu'aujourd'hui, si les vilains montent la garde à la porte du riche, le riche la monte à la porte du pauvre (Musset ds Le Temps, 1831, p. 90).
♦ Descendre la garde. Quitter son poste après son tour de garde. En descendant la garde, je fus dégradé et envoyé pour un mois à la prison (MÉRIMÉE, Carmen, 1847, p. 37). Au fig., vieilli. Mourir. Ma toute belle, après-demain Gilet sera mis à l'ombre par ce bras, dit le soudard en tendant la main droite, ou le sien m'aura fait descendre la garde (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 529). Si ma pauvre femme est morte, c'est un grand malheur (...) mais moi je n'ai pas encore descendu la garde et je suis encore aubergiste (FABRE, Rom. peintre, 1878, p. 64).
— MARINE
♦ Bâtiment de garde. Bâtiment à bord duquel une garde commandée par un officier (de santé) est établie dans le port (d'apr. BONN.-PARIS 1859).
♦ Garde au mouillage. ,,Service de veille confié à un ou à plusieurs hommes, lorsque le navire est au mouillage`` (GRUSS 1952).
— VÉN. Bête de garde (pour un sanglier). ,,Vieux mâle aux défenses aiguës et tranchantes [à qui] appartient le périlleux honneur de protéger la compagnie contre les ennemis`` (GRIDEL, Journ., févr. 1910, p. 298 b ds M. LENOBLE-PINSON, Le Lang. de la chasse, Bruxelles, 1977, p. 164).
B. — Action, fait de surveiller, de maintenir une personne captive en un lieu :
• 6. GUBETTA. — À l'heure qu'il est (...) Notre Saint-Père le pape l'a fait arrêter sur votre plainte, et le tient sous bonne garde dans les chambres basses du Vatican.
HUGO, L. Borgia, 1833, p. 21.
— DR. Garde à vue. Mesure par laquelle un officier de police judiciaire retient dans les locaux de la police pendant vingt-quatre heures ou quarante-huit heures une personne qui, pour les nécessités d'une enquête, doit rester à la disposition des services de police. La garde à vue ne peut se prolonger que pendant vingt-quatre heures; au bout de ce laps de temps, l'intéressé doit être présenté au Procureur de la République qui peut accorder l'autorisation écrite de prolonger la garde à vue pendant un nouveau délai de vingt-quatre heures (Jur. 1971).
II. — Groupe de personnes qui gardent.
A. — HIST. Corps de troupe chargé d'assurer la protection d'un souverain, d'une personne officielle ou, s'il est important, investi d'une véritable mission militaire. La garde du palais crie : Vive le Roi! (SCRIBE, Bertrand, 1833, V, 7, p. 225). Balkis reconnut le brave Abner qui venait à la tête de sa garde délivrer sa reine (A. FRANCE, Balth., 1889, p. 17).
SYNT. Garde civique, consulaire, nationale, pontificale, prétorienne, suisse.
— Garde constitutionnelle. Garde donnée à Louis XVI par l'assemblée législative en 1791. Les régiments avaient été éloignés, la garde constitutionnelle licenciée (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 67).
— Garde d'honneur. Garde qui accompagne une personnalité dans ses déplacements; spéc., corps de cavalerie formé, par Napoléon en 1813, des jeunes gens qui s'étaient rachetés de la conscription. Il ne voulut d'autre garde que la garde d'honneur de la ville, et ce trait de confiance lui ramena aussitôt tous les sentiments hollandais (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 36).
— Garde impériale, cour. la garde.
♦ Corps d'armée créé par Napoléon en 1804 :
• 7. ... Nicolas tomba pour ne plus se relever, plus heureux que Cambronne qui n'avait que dit la chose et que la garde qui ne se rendit pas mais qui ne mourut pas davantage.
VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 225.
Jeune garde. Régiment d'élite de la garde impériale. La jeune et la vieille garde arrivèrent (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 454).
Vieille garde. Régiment de la garde impériale qui forme la réserve. De petits enfants travestis en vétérans de la Vieille Garde (GONCOURT, Journal, 1895, p. 793). Au fig. ) Les amis fidèles, les tenants d'une École remise en cause par des novateurs. Il y avait naturellement des jeunes — artistes, étudiants et fanas — qui n'étaient que trop prêts à se lancer avec le chevalier Diaghilev à l'assaut de la vieille garde (Diapason, oct. 1980, n° 254, p. 36).
) Fam. Vieille femme galante. Sous la figure d'une vieille garde qui vous ôte une chemise et vous refroidit quand vous avez besoin d'une chaleur céleste (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 10).
♦ Corps d'armée lié à un empereur :
• 8. Une nuit de juin 1916, à l'aube, très tôt, la garde impériale envahit l'Épeule, éveilla tout le monde, et s'empara des jeunes gens.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 224.
♦ Loc. fig. et iron. [P. allus. au vers célèbre de HUGO, Châtim., 1853] Faire donner la garde. Jeter tous ses atouts, se donner à fond. La tragédienne eut beau faire donner la garde, appeler au secours de son art en déroute les grandes héroïnes du répertoire, Phèdre et ses fureurs, Monimos et sa grâce touchante, Hermione, les Américains restaient froids (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 138).
— Garde républicaine (de Paris); anc., garde municipale. Corps de gendarmerie chargé de la garde de l'Élysée et assurant les services d'ordre et d'honneur de la capitale. Musiques de l'armée et civiles, musique de la Garde républicaine (ROUGNON 1935, p. 248).
— Garde républicaine mobile. Corps de gendarmerie mobile créé en 1925 et dissout en 1955.
— Garde royale. Garde créée en France par Louis XVIII en 1815. Le jeune homme (...) fut rappelé dans la garde royale (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 22).
— Garde française. Régiment créé par Charles IX en 1563 et chargé jusqu'en 1789 de la garde des palais royaux. Un sergent des gardes françaises (NERVAL, Fayolle, 1855, p. 119).
♦ P. méton., subst. masc. Soldat de ce régiment. Les boutons des uniformes des gardes-françaises (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 741).
— Garde rouge. Armée, groupe de révolutionnaires communistes en URSS ou en Chine. La garde rouge, répondait Kyo, les milices ouvrières, allaient être créées à Shanghaï (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 270).
B. — Détachement de soldats assurant la garde d'un poste. Appeler, renforcer, relever la garde. Piquet de prison, relève de garde, tout marche imperturbablement (ALAIN, Propos, 1923, p. 478).
— À la garde! [Pour demander le secours de la garde] Et la sentinelle qui ne crie pas à la garde (MÉRIMÉE, Théâtre C. Gazul, 1825, p. 71).
— Garde montante, descendante. Garde qui prend, quitte son service. La garde montante et les gamins qui défilent en chantant (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 126).
— Grand' garde. Corps de troupe en défense aux avant-postes. Ils arrivèrent, sans pouvoir y échapper, à une grand'garde de francs-tireurs (A. DAUDET Contes lundi, 1873, p. 28). Cf. grand-garde.
— Garde avancée, folle. Corps de troupe, armée que l'on met devant la grand-garde pour plus de sûreté. P. métaph. Il [M. Ehrmann] est une garde avancée, on disait autrefois une garde folle, de la latinité, un défenseur de nos bastions de l'Est (BARRÈS, Serv. All., 1905, p. 229).
— Corps de garde.
III. — Chose qui sert à garder.
A. — Partie d'une arme blanche, en forme de coquille ou/et de branche perpendiculaire à l'axe de l'arme, destinée à protéger la main tenant l'arme :
• 9. Voyant leur maître blessé qui s'adossait au mur et s'appuyait sur la garde de son épée, (...) ces misérables canailles, lâches d'âme et de courage, abandonnèrent la partie.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 420.
— Locutions
♦ Jusqu'à la garde. À fond, jusqu'au bout. Quand il eut enfoncé l'arme jusqu'à la garde, de bas en haut (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 154).
♦ S'enfoncer, s'enferrer jusqu'à la garde (au fig.). Se tromper complètement. Pour s'enfoncer les uns les autres à qui mieux mieux dans la gorge de grandes fautes de français jusqu'à la garde (HUGO, Cl. Gueux, 1834, p. 183; cf. BRUANT 1901, p. 262).
♦ S'en donner jusqu'aux gardes (vx). ,,Boire et manger tout son soûl et, en général, prendre d'un plaisir sans réserve et sans modération`` (Ac. 1798-1932).
B. — RELIURE. Feuille, page de garde et absol. garde. Feuillet blanc ou de couleur placé au début et à la fin d'un livre pour protéger sa première et sa dernière page. Aussi est-ce en cette bibliothèque qu'est la fleur de mes livres (...) un exemplaire [des contes de La Fontaine] au texte réglé, aux toutes premières épreuves, aux gardes doublées de tabis, aux plats de la reliure chargés d'une riche dentelle (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 344) :
• 10. ... ayant ouvert l'édition originale des Chants du crépuscule et rencontrant sur la page de garde la dédicace à Z., il eut, devant le livre dédicacé, le recul légitime du pourvoyeur de bibliophiles...
DU BOS, Journal, 1927, p. 191.
C. — JEUX. ,,Une ou plusieurs basses cartes de la même couleur que la carte principale qu'on veut garder`` (Ac. 1835-1932). ,,Un bon joueur porte toujours des gardes. J'ai écarté la double garde`` (Ac. 1835-1932).
— Au fig. Avoir une garde à carreau.
D. — TECHNOLOGIE
1. Espace libre qui évite un contact entre deux éléments.
— En partic.
a) Garde-au-sol. Espace qui sépare le châssis d'une voiture jusqu'au sol. Les normes d'homologation des véhicules fixent, dans presque tous les pays, une garde-au-sol minimale dans les conditions de charge maximale prévues par le constructeur afin d'écarter tout risque de choc (Alpha Auto, Grande encyclopédie de l'automobile, Paris, Grange Batelière, t. 6, 1976, p. 1773).
b) Garde de la pédale d'embrayage. Partie de la course d'une pédale qui est sans effet sur l'embrayage. Laisser une garde suffisante à la pédale d'embrayage (Lexis 1975).
2. Pièce, dispositif qui évite ou limite le contact entre deux éléments. Le rebattage [des faux] à la main s'opère au moyen de petites enclumes portatives que l'on enfonce dans le sol et que des « gardes » empêchent d'entrer trop profondément (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 239).
♦ MAR. Palan de garde, garde. Palan qui maintient la corne d'artimon dans une position fixe. [Les tangons] portent à chaque extrémité des armatures semblables aux ferrures des bouts de vergue. L'une de ces armatures est terminée par un anneau, dans lequel passe la garde (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1899, p. 31).
— Au plur.
♦ SERR. Pièce placée à l'intérieur d'une serrure, qui s'oppose au mouvement de toute clef étrangère. Changer les gardes [d'une serrure] est une façon qui consiste à [en] modifier l'entrée (...) pour la défendre contre les clefs étrangères (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p. 112).
♦ VÉN. Ergots de sanglier (cf. DUCHARTRE 1973).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 « action de garder avec attention en surveillant ou en protégeant » (Alexis, éd. Chr. Storey, 393); 2. ca 1100 « surveillance, attention » (Roland, éd. J. Bédier, 192); 3. 1671 escr. « position de défense en vue d'éviter un coup » (MOLIÈRE, Bourgeois gentilhomme, II, 2). B. « Objet qui protège » 1. mil. du XIIIe s. [ms.] serr. (Chastoiement d'un père, éd. Hilka et Söderhjelm, III, p. 160b); 2. mil. XVe s. gardes [d'une épée] (G. CHASTELLAIN, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 453); 3. 1743 reliure (Trév.). C. 1. 1384 « ensemble de soldats en armes qui occupent un poste, exercent une surveillance » (Doc. ap. P. THOMAS, Textes hist. sur Lille et le nord de la France avant 1789, t. 2, p. 250); 2. 1539 « groupe de personnes qui gardent (un souverain) » (EST.). Prob. de l'a. b. frq. warda, plutôt que déverbal de garder, cf. l'a. h. all. warta « action d'observer, de guetter, d'épier; lieu d'où l'on épie », m. h. all. warte « id. », cf. DEAF s.v. garde, col. 151-152. En b. lat., warda est attesté dès le VIIe s. (« service de guet, garde, garnison » ds NIERM.). Bbg. BRÄUMER (W.). La Loc. n'avoir garde : son orig. et son hist. B. jeunes Rom. 1965, n° 11/12, pp. 21-29. - FOULET (L.). N'avoir garde. Romania. 1943, t. 67, pp. 331-359.
II.
⇒GARDE2, subst. masc.
[Gén. déterminé par un adj. ou un compl. déterminatif] Personne qui garde quelqu'un ou quelque chose.
A. — Personne qui est chargée de la surveillance d'un lieu, d'une chose. Garde de nuit. J'allai trouver le garde de la porte des bains (GENLIS, Chev. Cygne, t. 3, 1795, p. 53). Monsignor Maio est (...) le plus désobligeant bibliothécaire de l'Europe, et refuse, à la bibliothèque du Vatican, dont il est garde, la communication des manuscrits les plus innocents, par exemple un Virgile (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 1, 1817, p. 279).
— Spécialement
♦ Garde d'artillerie. Sous-officier chargé de la conservation du matériel d'artillerie. Pour le coup, le Père Bataillet bondit, et d'une voix furibonde appela le sacristain Galoffre, son garde d'artillerie (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 214).
♦ Garde champêtre.
♦ Garde du commerce (vx). Officier subalterne chargé d'exécuter les contraintes par corps. Les gardes du commerce, c'est à dire, les gens qui arrêtent les débiteurs arrivèrent avant elle (MALOT, Sans fam., 1878, p. 392).
♦ Garde forestier. Agent forestier chargé de surveiller les forêts domaniales ou privées. On se rappelle le garde forestier dont parle Kipling, seul dans sa maisonnette au milieu d'une forêt de l'Inde (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 9).
♦ Garde particulier. ,,Commis agréé par le sous-préfet, nommé par un propriétaire pour surveiller ses domaines`` (CAP. 1936).
♦ Garde maritime. ,,Agent (...) chargé d'assumer l'application des règlements relatifs à la police de la navigation maritime`` (CAP. 1936).
♦ Garde des Sceaux [Sous l'ancien régime] Ministre à qui étaient confiés les sceaux de l'État; auj., ministre de la Justice :
• Peut-être par un mot du Garde des Sceaux, une enquête officieuse, pourrait-on savoir où est la jeune fille (...). Mais comment décider le ministre à une démarche aussi délicate?
A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p. 221.
Rem. Le subst. garde est fréquemment une ell. de garde-chasse. Vous ne pouvez protéger à la fois le garde et le braconnier (GIDE, Immor., 1902, p. 452).
B. — Personne qui en garde une autre.
1. Gardien chargé de surveiller un prisonnier. Ce prisonnier a trompé la surveillance de ses gardes, il s'est évadé (Ac. 1798-1932).
2. Soldat chargé de veiller à la sécurité d'un souverain, d'une personnalité. Je le ferai entrer dans mes gardes (DUMAS père, Tour de Nesle, 1832, IV, 1, p. 67).
3. HIST. Hommes en armes, soldat faisant partie d'une garde. Garde communal, mobile, national, noble, pontifical, républicain. Le cheval d'un garde municipal avait inopinément disparu dans le gouffre (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 30).
— Garde rouge
♦ [En URSS] Ouvrier bolchévique armé lors des journées d'octobre 1917. Le Christ à la tête des gardes rouges (Arts et litt., 1936, p. 5406).
♦ [En Chine] Jeune Chinois ayant pris part en 1966 à la révolution culturelle sous l'impulsion de Mao Tsé-toung. Enfin une troisième arme est constituée par les Gardes rouges; avec le soutien de Mao, ils ont allumé et propagé les flammes de la Révolution culturelle (Encyclop. univ. 1970).
4. Au fém. Abrév. de garde-malade(s) ou de garde d'enfants. En voici trop, ma garde me gronde de t'avoir écrit (BALZAC, Mém. jeunes mar., 1842, p. 321).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du Xe s. « celui qui garde (un lieu) et surveille qqc. » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 360, ici au plur.); 2. ca 1165 fém. « celle qui garde (un malade, un enfant) » ([CHRÉTIEN DE TROYES] Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 303); 3. ca 1170 guarde « celui qui veille sur la personne d'un souverain, d'un prince, d'un chef d'armée » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 55). Issu de garde1. En a. fr., le mot est le plus souvent employé au plur., ce qui rend difficile la détermination de son genre. Le fém. est attesté dès le XIIe s. dans quelques textes, v. DEAF, s.v. garde, col. 154-155, le masc. à la fin du XIIIe s. (ibid., col. 156).
STAT. — Garde1 et 2. Fréq. abs. littér. : 9 030. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 13 200; b) 14 852; XXe s. : a) 13 118, b) 11 290.
1. garde [gaʀd] n. f.
ÉTYM. V. 1155; guarde, v. 1050; de garder.
❖
———
I Action de garder avec attention, en surveillant ou en protégeant.
1 (V. 1360). Action de garder, de conserver (qqch.). ⇒ Conservation, préservation, protection, surveillance. || La garde de qqch. par qqn. || Une garde attentive, vigilante. || La consigne se charge de la garde des bagages. || Confier à qqn la garde de qqch. || Avoir la garde d'un objet. — Il a été préposé à la garde des documents. || Commettre des pièces à la garde d'un avoué (→ Authentique, cit. 10). || Remettre qqch. à la garde de qqn. — Mettre des bijoux, des titres en garde dans une banque. ⇒ Coffre. || Je vous laisse la maison en garde pendant mon absence. — Mettre, tenir qqch. sous bonne garde. ⇒ Sûreté (en).
1 La perfidie d'un Juif nommé Simon, préposé à la garde du temple (…)
2 Tout dépositaire de secret ne doit jamais conserver de papiers s'ils peuvent compromettre un ami qui n'est plus, et qui les mit sous notre garde.
Beaumarchais, la Mère coupable, III, 8.
♦ Dr. Fait de détenir, de conserver (une chose). || « La cause de la responsabilité du propriétaire est la garde qu'il a de sa chose » (Planiol). — (XXe). Spécialt. Obligation, pour le propriétaire, l'utilisateur… (d'une chose ou d'un animal), d'empêcher que cette chose, cet animal ne cause dommage à autrui. — Fait de détenir la chose d'autrui. || Garde d'un dépôt (cit. 4), d'un prêt. || Obligation de garde : obligation de veiller à la conservation de la chose.
3 Le dépositaire doit apporter, dans la garde de la chose déposée, les mêmes soins qu'il apporte dans la garde des choses qui lui appartiennent.
Code civil, art. 1927.
4 L'emprunteur est tenu de veiller, en bon père de famille, à la garde et à la conservation de la chose prêtée.
Code civil, art. 1880.
♦ (1865). || Garde judiciaire : surveillance légale d'objets saisis, mis sous scellés ou sous séquestre.
♦ Dr. fisc. Conservation d'une marchandise constituée en dépôt dans les magasins de la douane. — (XXe). || Droit de garde : droit de douane perçu sur cette marchandise.
♦ (1865). Qualité de ce qui se conserve facilement et longtemps. ⇒ Conservation. || Des fruits de garde (vieilli), de bonne garde. || Cette année, le cidre n'est pas de bonne garde. — Bière de garde.
2 (Après une prép.). Action de veiller sur un être vivant, soit pour le protéger (⇒ Défense, protection), soit pour l'empêcher de nuire (⇒ Surveillance). || Confier un enfant à la garde de qqn. ⇒ Soin. || Le berger (cit. 1) veille à la garde du troupeau. || Prendre, tenir qqn sous sa garde. ⇒ Tutélaire. || Elle nous a donné son chat en garde.
5 Ce fut à cette garde fidèle que la Reine sa mère commit ce précieux dépôt.
Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre.
6 Je me lasse de vous avoir sur les bras, et la garde de deux filles est une charge un peu trop pesante pour un homme de mon âge.
Molière, les Précieuses ridicules, 4.
7 Un enfant que Dieu même à ma garde confie (…)
Racine, Athalie, V, 2.
8 Comme elle ne pouvait emmener son chien Dick (…) Dundas en accepta gravement la garde.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, III.
♦ ☑ Loc. (1690). Que Dieu nous ait en garde, en sa sainte garde : que Dieu nous protège. || Remettre ses enfants à la garde de Dieu. — Absolt. ☑ À la garde de Dieu ! : advienne que pourra (→ À la grâce de Dieu).
♦ Dr. || Droit de garde (de l'enfant) : « attribut de la puissance paternelle donnant à celui qui en est investi le pouvoir et l'obligation de veiller sur la personne de l'enfant, de fixer sa résidence et de diriger son éducation » (Capitant). || Le droit de garde peut appartenir au père, à la mère ou au tuteur. ⇒ Mineur, puissance (paternelle), tutelle. || Garde des enfants en cas de divorce. || La garde des enfants est en principe confiée à l'époux qui a obtenu le divorce (Code civil, art. 302). || Garde provisoire durant l'instance.
9 Il (le juge) statue (…) sur la garde provisoire des enfants (…)
Code civil, art. 238.
3 (1686). Action de surveiller (qqn maintenu sans liberté). ⇒ Surveillance. || Assurer (cit. 17) la garde des captifs, des détenus, d'une prison. ⇒ Garde-chiourme, gardien, geôlier. — La loi punit ceux qui auraient laissé divaguer les fous (cit. 4) placés sous leur garde.
♦ (V. 1960). || Garde à vue : mesure par laquelle un officier de police judiciaire retient dans les locaux de la police, pendant une durée de vingt-quatre à quarante-huit heures, toute personne, qui, pour les nécessités d'une enquête, doit rester à la disposition des services de police.
9.1 Nous continuons nos vérifications. Voulez-vous prolonger le délai de garde à vue, et je l'interrogerai à nouveau.
René Floriot, La vérité tient à un fil, p. 69.
♦ Action de veiller sur (une personne en danger). || Confier, donner à une infirmière la garde d'un malade. ⇒ Garde-malade.
10 Parmi les clientes dont on m'avait confié plus spécialement la garde (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 388.
♦ (Mil. XVIe). Fait de veiller pour assurer la sécurité. || Patrouille, ronde qui assure la garde. ⇒ Guet. || Garde vigilante. || Poste de garde. ⇒ Guérite.
♦ ☑ Loc. (1636). Faire bonne garde.
11 Puisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port.
Il suffit pour ce soir.
Corneille, le Cid, II, 6 (variante de 1636).
12 Un loup n'avait que les os et la peau
Tant les chiens faisaient bonne garde.
La Fontaine, Fables, I, 5.
♦ (1857). || Chien de garde : chien dont le rôle est de veiller sur une maison, une ferme, des animaux (→ Aboyer, cit. 1; cerbère, cit. 1).
13 (…) j'ai pensé (…) à la bonne précaution que ce serait pour moi qui vis seul, dans une maison isolée, de me procurer un gros chien de garde (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XIII, p. 133.
14 Mon boulot consistait encore, d'autre part, avant l'heure des cours, à faire promener et pisser les chiens de garde du magasin.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 97.
♦ (V. 1207). Spécialt. Service de surveillance qui revient périodiquement. || Garde de nuit. ⇒ Veille. — De garde. || Être de garde : être chargé de garder un poste, d'effectuer un certain service. || Les pages étaient de garde auprès de la reine (→ Dame, cit. 10). || C'est son tour de garde. — (XXe). || Médecin, pharmacie de garde. || L'interne de garde a dû faire une transfusion de sang. ⇒ Service (de service). — Salle de garde.
15 Si mon compère Pierre est de garde aujourd'hui (…)
Mathurin Régnier, Satires, XI.
16 Ceux qui étaient « de garde » allaient jusqu'à l'épuisement de la besogne, mais nous étions sans cesse de garde, car le flot des blessés arrivait, ininterrompu.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, VI.
♦ ☑ Loc. Prendre la garde : assurer son tour de garde (aussi dans l'emploi militaire).
17 La malade allait fort mal (…) Éva ne quittait pas le logis de la nuit; elle et Guiscard prendraient la garde à tour de rôle.
A. Arnoux, Royaume des ombres, V, p. 145.
♦ Milit. || Garde de nuit. || Officier de garde. ⇒ Service. || Les hommes de garde (→ Bord, cit. 5). || Sentinelle de garde. ⇒ Faction.
18 Oh ! ma première garde de nuit, cette course à tâtons dans le noir, dans la pluie, la patrouille roulant, se bousculant le long des talus mouillés (…) je restais là, l'arme haute, et le qui vive ! aux dents.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Mon képi ».
♦ ☑ Loc. (1690). Monter la garde : se rendre à un poste pour le garder. — Par ext. Garder, surveiller (→ Couvrir, cit. 19). || Vedette qui monte la garde.
19 Pour entrer, il fallait faire vite pour que le cogne qui montait la garde auprès de la porte puisse ne rien avoir aperçu.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 208.
20 Marguerite et la vieille Mme Salavin montaient la garde, à tour de rôle, auprès du malade.
G. Duhamel, Salavin, III, XXV.
21 Les grosses reliures (…) montent chez lui la même garde d'honneur que les bocaux chez un pharmacien.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XIV, p. 100.
♦ Corps de garde (→ ci-dessous, II., 3.).
♦ (XXe). Mar. ⇒ Quart. || Garde au mouillage : « service de veille confié à un ou plusieurs hommes, lorsque le navire est au mouillage » (Gruss). — Bâtiment de garde : en rade ou dans une escadre, Navire où se tiennent un médecin et un officier de service qui peuvent être réquisitionnés en cas de besoin.
4 (1671). Position de défense en vue d'éviter un coup, un danger (dans des emplois spéciaux).
♦ (1690). Escr. Attitude du corps, manière de tenir son arme pour parer les coups ou attaquer. || Une garde vulnérable, invulnérable, impénétrable. — ☑ Loc. (1670). Avoir, tenir la garde haute, basse : tenir la pointe du fleuret plus haut, plus bas que le poignet. — (XXe). || Fermer, serrer sa garde. ⇒ Couvrir (se). ☑ Ouvrir sa garde : se découvrir — Gardes (au plur.), se dit des différentes positions de l'arme. ⇒ Prime, quarte, quinte, seconde, tierce.
22 (…) son épée, quelque habile qu'elle fût, n'atteindrait point la poitrine de Sigognac défendue par cette garde impénétrable contre laquelle s'étaient brisés tous ses efforts.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, X, t. II, p. 3.
♦ ☑ En garde. || Se mettre, se tenir en garde. — Ellipt. || En garde ! mettez-vous en garde.
23 Un saut en arrière. En garde, Monsieur, en garde.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 2.
♦ Hors de garde.
♦ Boxe. Position du corps et des bras du boxeur prêt à parer les coups de l'adversaire ou à le frapper. || Garde classique. || Fausse garde. — Lutte. || Lutteur en garde.
24 Pat Malone (un boxeur) déplaça les pieds rapidement, rentra dans sa garde, et frappa pour la seconde fois.
Louis Hémon, Battling Malone, p. 53.
5 ☑ Fig. En garde : dans un état de méfiance, de vigilance. ⇒ Vigilance. || Être en garde, se mettre, se tenir en garde contre qqn ou qqch. ⇒ Attention (faire), précautionner (se), protéger (se). || Mettre qqn en garde. ⇒ Alerter, avertir, prévenir. || Mise en garde. ⇒ Avertissement, conseil. || L'expérience m'a mis en garde contre de telles séductions, de tels entraînements. ⇒ Cuirasser.
25 Soyons désormais en garde contre les louanges. Défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point.
A. R. Lesage, Gil Blas, I, II.
26 Au risque de te peiner, mon enfant, ne dois-je pas t'apprendre à connaître le monde et te mettre en garde contre des inimitiés imméritées !
Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 345.
27 Il était naturellement en garde du côté des sens, capable de tendresse mais d'une tendresse mâle, honnête.
Sainte-Beuve, Proudhon, p. 99.
28 Je vous mets en garde. Parce que vous êtes moins blasé que moi sur ce genre de commérages.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XIV, p. 149.
29 L'ai mise en garde contre la confusion du sacré et du profane.
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 239.
30 Cela peut, s'il a quelque esprit de finesse, le mettre en garde contre l'intempérance de jugement.
G. Duhamel, Disc. aux nuages, p. 9.
♦ ☑ (1552). Être, se mettre, se tenir sur ses gardes. ⇒ Aguet (aux aguets), qui-vive (sur le); défier (se), méfier (se). || Se tenir alerte (cit.) et sur ses gardes.
31 Les femmes ont un certain tact qui les avertit de l'approche du combat. La plupart d'entre elles s'y exposent ou parce qu'elles se sentent sur leurs gardes, ou parce qu'elles prennent plaisir au danger.
A. de Musset, Nouvelles, « Les deux maîtresses », IV.
32 Le monde juge de l'homme par la femme. Et il a raison. Et c'est pourquoi sois sur tes gardes !… Regarde bien, écoute beaucoup, parle peu !
Éd. Pailleron, le Monde où l'on s'ennuie, I, 2.
33 Je me tiendrai toujours sur mes gardes, en ayant l'œil sur lui.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, II, p. 113.
34 Mais tu sais, Henri est très fort. Demeure sur tes gardes ! Ne te laisse pas impressionner ni séduire.
Charles Vildrac, la Brouille, III, 4.
6 ☑ Prendre garde : faire, prêter attention (pour éviter un danger, se protéger) ou être attentif à ce qui se passe autour de soi. — ☑ (1677). Prenez garde !, cri (cit. 18), exhortation pour avertir qqn d'un danger, d'un risque. ⇒ Attention, casse-cou, gare (→ fam. Faire gaffe). — (V. 1190). || Prenez garde à vous : faites bien attention (→ ci-dessous, Garde-à-vous). ☑ Prends garde à toi !, se dit en manière d'avertissement, de menace. || Qu'il prenne garde, il n'a qu'à bien se tenir ! || Prenez garde aux voitures en traversant la rue. ⇒ Éviter, garer (se). → Carrefour, cit. 4. || Prenez garde à la marche du corridor. || Prenez garde à la peinture. || Prenez garde à votre tête, la voûte est basse. || Une chose à laquelle vous devez prendre garde. || Il faut prendre garde à tout. ⇒ Aviser (s'aviser; cit. 19), considérer, penser, veiller; œil (avoir l'œil). || Sans qu'il y prenne garde, il se fait beaucoup d'ennemis. ⇒ Apercevoir (s'). || Sans prendre garde à ce qu'elle faisait. || Elle chantonne sans prendre garde à lui. ⇒ Occuper (s').
35 Oh, oh ! je n'y prenais pas garde :
Tandis que, sans songer à mal, je vous regarde,
Votre œil en tapinois me dérobe mon cœur.
Molière, les Précieuses ridicules, 9.
36 Si tu as écouté ma conversation avec ma gouvernante, prends garde à tes oreilles.
A. de Musset, Fantasio, II, 1.
37 Ma maîtresse vous fait dire, seigneur, que vous preniez garde à vous. Vous vous êtes attiré des haines implacables.
Balzac, les Ressources de Quinola, I, 18.
38 Voilà votre paletot, mon bon ami, prenez garde au froid ! Soignez-vous, ménagez-vous !
Flaubert, Mme Bovary, II, VI.
39 (…) Augustin vivait à mes côtés sans prendre garde à ce qui se passait en moi, ni le soupçonner.
E. Fromentin, Dominique, III.
40 L'amour est enfant de Bohème,
Il n'a jamais connu de loi;
Si tu ne m'aimes pas je t'aime
Et si je t'aime prends garde à toi.
Meilhac et Halévy, Livret de « Carmen ».
41 La vieille grand-mère, qui était encore si fine à ses moments lucides, faisait semblant de ne pas prendre garde à lui.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, XVII.
42 C'est très curieux : je suis là, je lis et tout d'un coup, je ne sais d'où cela vient, je suis comme illuminé. D'abord je n'y prenais pas garde, puis je me suis résolu à faire l'achat d'un carnet.
Sartre, la Nausée, p. 140.
♦ ☑ Prendre garde (suivi d'un infinitif). — (1663). Vieilli. || Prendre garde à (faire) : avoir soin de faire qqch. || Prenez garde à bien écouter tout ce qu'il vous dira. ⇒ Efforcer (s'), tâcher, veiller.
43 Vous, prenez garde à bien représenter avec moi votre rôle de marquis (…) Tâchez donc de bien prendre, tous, le caractère de vos rôles (…)
Molière, l'Impromptu de Versailles, 1.
44 Il n'y a presque point d'hommes dont le jugement soit supérieur à ses passions. Il faut donc bien prendre garde, lorsqu'on veut se faire estimer, à ne pas se faire haïr, mais tâcher au contraire de se présenter par des endroits agréables (…)
Vauvenargues, Introd. à la connaissance de l'esprit humain, XL.
♦ ☑ (1691). Vieilli. Prendre garde de (faire) : s'efforcer d'éviter de, avoir soin de ne pas (faire). || Prenez garde de tomber (Académie). || Prends garde de te laisser abattre. || Il faut prendre garde d'attraper froid. ⇒ Attention (faire), craindre, éviter, garder (se).
45 — Vous voulez donc faire de la France une caserne. — Et vous, prenez garde d'en faire un cimetière.
46 (…) il marchait doucement, il prenait garde de faire du bruit dans la chambre voisine du silencieux Olivier (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la maison, I, p. 938.
47 La voix de tante Adèle me tira de ma contemplation. — Prends garde d'avoir froid !
Estaunié, Tels qu'ils furent, II, III, p. 202.
♦ ☑ (1679). Mod. Prendre garde de ne pas (faire) : avoir soin de ne pas (faire). || Prends garde de ne pas marcher sur les tombes (→ Éviter, cit. 8).
48 Prends garde de tomber (le peuple dit : de ne pas tomber).
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 560.
49 Prenez bien garde de ne pas tacher vos tabliers.
50 Prends garde de ne pas le rencontrer n'a-t-il pas l'air de s'opposer exactement à Prends garde de le rencontrer ?
Hanse, Dict., art. Garde.
♦ ☑ (1549). Prendre garde que (suivi d'une proposition complétive à l'indicatif ou, plus ordinairement, au subjonctif). ⇒ Attention (faire attention que), éviter (que).
51 Cette locution a, selon le mode du verbe subordonné, et aussi selon que la subordonnée est positive ou négative, des sens tout différents. — 1o) Devant un verbe au subjonctif, elle signifie « faire en sorte qu'une chose soit » (ou, s'il y a une négation, « ne soit pas ») : « Prenez garde, mon fils, que vous entendiez tout ce que vous faites » Boss, Serm. char. frat. (1662, péroraison), faites en sorte de bien comprendre; cf. : « Surtout, prends garde qu'on ne te voie ! » Gyp, Bijou, XIII, 231. Que l'on remplace dans ces phrases prendre garde que par les expressions de même sens veiller à ce que ou faire en sorte que, le subjonctif s'y accompagnera ou non (comme dans ces exemples) de ne, selon le sens. Aussi s'étonne-t-on un peu de la construction suivante, où ne manque, malgré le sens : « Prenez garde que le Dieu vous entende » France, Lys rouge, X, 157 (cependant le contexte indique une intention prohibitive = ne vous entende). — 2o) Devant un indicatif, l'expression signifie : être attentif à observer, à constater un fait : « Mais prenez garde que toutes ces histoires de maîtres supposés sont de vieilles finesses » Beaumarch., Barb. de Sév., III, 2…
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, t. II, p. 355.
a (Suivi de l'indicatif). || Prends garde qu'il fait très froid.|| Prenez garde qu'il va revenir. ⇒ Noter, observer, remarquer, savoir. — (Avec une négation). Ne pas faire attention. || Ils n'ont pas pris garde que tout le monde pouvait les voir.
52 Prenez garde que, s'il ne dit pas cette dernière phrase, il la pensera.
Rousseau, Émile, III.
53 Prenez garde que les paysans sont volontiers incestueux, ivrognes et parricides, comme l'a montré Zola.
France, l'Orme du Mail, in Œ., t. XI, p. 140.
54 Mais prenons garde que cet esprit émeut toutes nos puissances (…)
M. Barrès, la Colline inspirée, XX.
b (Suivi du subjonctif). — (Sans ne). Vx. Veiller à ce qu'une chose soit (→ ci-dessus, cit. 51, Bossuet, cité par Le Bidois). — (Avec ne dans la subordonnée). Veiller à ce qu'une chose ne soit pas. || Prenez garde qu'il ne s'en aperçoive. — REM. Dans le langage parlé, pour insister sur l'idée négative, donner de la force à un avertissement, on ajoute souvent pas : prenez garde qu'il ne s'en aperçoive pas !
55 Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire
Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.
Racine, Phèdre, IV, 2.
56 Prends garde, jeune pilote, que ton câble ne file ou que ton ancre ne laboure, et que le vaisseau ne dérive avant que tu t'en sois aperçu.
Rousseau, Émile, I, p. 11.
57 Prenez garde, en ouvrant, que la porte ne grince !
Rostand, l'Aiglon, VI, 2.
58 (…) ma mère prenait garde que rien ne clochât dans ma tenue, puis on partait pour l'église.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 154.
♦ Prendre garde à ce que… || Prenez garde à ce qu'il n'attrape pas froid.
59 M. de Maupassant prend garde à ce que son peintre ne soit jamais un héros.
France, Vie littéraire, III, p. 375.
7 ☑ (Fin XVe). N'avoir garde de (faire une chose) : s'abstenir soigneusement, n'avoir aucunement l'intention, être bien éloigné de (la faire). ⇒ Garder (se). || Il n'a garde de tromper, il est trop honnête homme (Académie). || Je n'aurais garde d'oublier son nom.
60 N'avoir garde de subit au cours des temps une série de changements de sens qui finissent par lui donner une valeur positive : ne pas craindre, ne pas faire attention à, ne pas se soucier de, n'attacher aucune importance à, ne pas songer à, être éloigné de, se garder de. N'avoir garde présente ainsi un ne explétif qu'on pourrait qualifier de fossile (…)
K. Nyrop, Grammaire historique de la langue franç., t. VI, p. 43.
61 Elle (la locution n'avoir garde) a certes aujourd'hui un caractère plus littéraire qu'usuel, mais elle est connue de tous les Français à cause de sa présence dans :
La tour, prends garde (bis) de te laisser abattre !
Nous n'avons garde de nous laisser abattre.
(Ronde enfantine française)
(…) Historiquement, il peut sembler surprenant que n'avoir garde de (où avoir garde est affecté de ne) en soit arrivé à un sens proche de se garder de (…) Cette bizarrerie, pourtant, s'explique aisément : se garder, c'est prendre des précautions pour éviter le danger, n'avoir garde, au sens originel, c'est ne même pas prendre de précautions, tant on considère le péril comme négligeable.
J. Damourette et É. Pichon, Essai de grammaire, t. VI, p. 167.
62 (…) on ne doit point risquer l'affaire, et ce sont des suites fâcheuses, où je n'ai garde de me commettre.
Molière, l'Avare, IV, 3.
63 Excellent tireur, et connaissant parfaitement la maladresse de son adversaire, il n'aurait eu garde d'abuser de ses avantages et de chercher à l'atteindre (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la maison, II, p. 1022.
64 Je n'aurai garde (…) d'omettre certains détails.
Pierre Benoit, Alberte, p. 11.
65 N'ayons garde d'oublier le critique insigne des Prétextes et autres essais (…)
Yves Gandon, le Démon du style, p. 17, note 1.
♦ Vx. || N'avoir garde de (avec un sujet n. de chose) : ne pas pouvoir. || Cette permission n'avait garde de lui être refusée (Académie).
8 ☑ (V. 1170). Vx. Se donner garde de : se défier de, éviter de. — (V. 1360). Vx. || Se donner de garde de (même sens). → ci-dessous, cit. 67 et 68.
66 Se donner de garde, ou plus souvent Se donner garde de, signifie Se défier, se précautionner, éviter. Donnez-vous garde qu'on ne vous attaque. Donnez-vous garde de cet homme. Donnez-vous garde de toucher à cela.
Dict. de l'Acad. (8e éd.), art. Garde.
67 Si vous avez quelque talent en prose, donnez-vous de garde d'en montrer en vers; si vous êtes distingué dans les lettres, ne prétendez pas à la politique : tel est l'esprit français et sa misère.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, V, p. 8.
68 Elle se donnait bien de garde d'attribuer ses caresses à une simple amitié.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XII.
69 Mais donne-toi garde : je reviendrai !
Roger Vercel, la Clandestine, p. 155.
70 Donnez-vous garde de recevoir un mauvais coup.
Roger Vercel, la Clandestine, p. 99.
9 (Dans des expressions). Fait de protéger (choses). || Page de garde (→ ci-dessous, III., 2., les gardes). — Techn. || Plaque de garde : pièce protégeant un mécanisme délicat. — Mar. || Palan de garde, maintenant la corne d'artimon.
———
II (Sens collectif). Groupe de personnes qui gardent. ⇒ Milice, troupe.
1 (1538). Ensemble des hommes chargés de garder, de protéger la personne d'un souverain, d'un chef… ⇒ Escorte. || Le roi apparut entouré de sa garde (→ Adjoindre, cit. 1). || La garde royale, impériale. || Effectifs d'une garde. — La garde du corps d'un roi, d'une haute personnalité.
71 La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles (…)
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend point nos rois.
Malherbe, Consolation à M. du Périer.
♦ Garde d'honneur : groupe de personnes chargées d'accompagner un souverain, un haut personnage pendant un voyage, un séjour dans un lieu, etc. — Au fig. → 2. Étamine, cit. 1.
♦ (1872). Hist. || Garde prétorienne. ⇒ Cohorte. || Garde royale, composée de la garde du dedans (cent-gardes, gardes de la porte, de la prévôté…) et de la garde du dehors (gendarmes, chevau-légers, gardes françaises). — (XXe). || Garde noble pontificale, ou, absolt, garde noble. || Garde constitutionnelle, donnée à Louis XVI par l'Assemblée législative. || Garde du Directoire, garde consulaire.
♦ Par ext. Corps de troupe. || Garde impériale, créée en 1804, augmentée en 1810 par la création de la Jeune garde. || La garde impériale comptait plus de 120 000 hommes en 1814. || Grenadiers, voltigeurs, cuirassiers de la garde.
72 Le mot : La garde meurt et ne se rend pas, est une invention qu'on n'ose plus défendre.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, V, p. 19.
73 Derrière un mamelon la garde était massée,
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
« Allons; faites donner la garde ! » cria-t-il (…)
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hugo, les Châtiments, V, XIII, 2.
74 (…) je puis vous jurer qu'il n'y a pas à badiner avec ce qu'on appelle la Garde impériale.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 561.
♦ Garde nationale : de 1789 à 1871, Corps de citoyens armés chargés de maintenir l'ordre intérieur et de contribuer à la défense du territoire (→ Émeute, cit. 5; exercer, cit. 41; fédération, cit. 7; rideau, cit. 9). ⇒ Milice. || L'uniforme de la Garde nationale (→ Reconnaître, cit. 25).
75 (…) la Garde nationale qui met sur le même lit de camp l'épicier du coin et le marquis (…)
Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 325.
76 On y croyait si bien à cette garde nationale !
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Mon képi ».
76.1 C'était la garde nationale de Paris que Bonaparte aimait à passer en revue tous les ans au Champ-de-Mars ! répondit Félicien Cadoul. Satisfait de l'allure martiale de ces simples épiciers et marchands de nouveautés, il les appelait familièrement sa vieille garde ! Voilà la vérité vraie !
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 199.
♦ Garde nationale mobile : corps de la gendarmerie, qui forme des cadres de l'armée active en temps de guerre. — Mod. || La garde mobile. — (1900). || Garde municipale : garde chargée de la police militaire de Paris, appelée aussi garde républicaine (abrév. la Garde). || La musique de la Garde va donner un concert aux Tuileries. || La Garde républicaine mobile, corps de gendarmerie chargé de la protection du territoire.
♦ ☑ (XXe). Fig. Vieille garde : amis fidèles et anciens partisans d'un chef d'État, d'un politicien (→ Défaveur, cit. 4); équipe des vétérans (sports, etc.).
2 (XIIe). Ensemble des soldats en armes qui occupent un poste, exercent une surveillance. ⇒ Guet, sentinelle, vigile. || La garde d'un camp, d'un campement. || Commandant de la garde, du guet, au Moyen Âge. ⇒ Chevalier (du guet). || Appeler la garde. || À la garde ! — Garde montante, qui va prendre son service; garde descendante, qui vient de terminer son service. || Inspection de la garde montante. || Changer la garde. || La relève de la garde (→ Combler, cit. 13; fonctionner, cit. 6). || Renforcer la garde en cas d'alerte. || Garde de police : groupe de soldats placés à l'entrée d'une caserne et chargés de veiller au bon ordre. || La garde du drapeau.
77 Par mon commandement la garde en fait de même,
Et se tenant cachée, aide à mon stratagème (…)
Corneille, le Cid, IV, 3.
78 Faites doubler la garde aux murs et sur le port.
Corneille, le Cid, II, 6 (variante de 1637).
79 Est-ce quand tout le monde court à ses fenêtres, crie :
À la garde ! éclaire les rues, que les voleurs s'y promènent ?
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 84.
80 Un peu comme dans l'armée. Tous les trucs de relève de garde, de sentinelles, de mots de passe, ça ne fonctionne en cas de péril, que parce qu'on s'y est astreint, même quand il n'y avait pas de péril.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVI, p. 168.
♦ (1872). Vx. Batterie de tambour destinée à prévenir les hommes qui doivent prendre la garde. || Battre la garde.
♦ Loc. || Avant-garde. || Arrière-garde. — (1740). Hist. || Grand-garde : corps de cavalerie chargé de surveiller l'ennemi. — (1690). || Garde avancée (ou garde folle) : garde placée en avant de la grand-garde. || Flanc-garde.
3 (Garde a le sens I., mais le composé n'est plus analysé).
♦ Corps de garde. a (Fin XVIe). Groupe de soldats chargés de garder un poste, un bâtiment, une caserne. || Le corps de garde d'un château. || Allez vous présenter immédiatement au corps de garde. — ☑ (Fin XVIIe). Histoire, plaisanterie de corps de garde : histoire, plaisanterie grossière. || Anecdote à faire rougir un corps de garde.
81 Les quolibets que je hasarde
Sentent un peu le corps de garde (…)
82 Nous vîmes une troupe que nous crûmes les gens du corps de garde (…) « Qui vive ! » firent-ils en s'approchant (…)
Barbey d'Aurevilly, le Chevalier des Touches, VII, p. 188.
♦ Par ext. Local ou bâtiment dans lequel se tiennent les soldats de garde. || Le corps de garde du château est abandonné.
83 Cette voûte, sous laquelle est pratiqué le corps de garde, se clôt du côté du quai par une grande porte pleine à deux battants (…)
Hugo, Histoire d'un crime, I, XIV.
b Mar. Ensemble des marins qui assurent le service des factions, rendent les honneurs et prêtent main-forte en cas de besoin.
———
III (Choses qui gardent).
1 (1460). Rebord (d'une épée, d'un sabre, d'un poignard) placé entre la lame et la poignée et servant à protéger la main (→ Dague, cit. 1; espadon, cit. 2). ⇒ Protection. || Coquille, amande et branches de la garde. || Mettre la main sur la garde de son épée (→ Attitude, cit. 5). || Enfoncer, plonger un poignard jusqu'à la garde.
84 À ces mots, il tourna la pointe de son épée contre son estomac, la plongea jusqu'à la garde, et tomba sur le corps de don Juan.
85 Je bondis sur lui (…) et je lui plongeai mon sabre jusqu'à la garde dans le dos (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
♦ ☑ Loc. fig. (XXe). S'enferrer jusqu'à la garde : s'enfoncer dans l'erreur, se tromper complètement, se mettre dans une situation inextricable. — ☑ (1651). Vieilli. S'en donner jusqu'à la garde, jusqu'aux gardes : se livrer à des excès, manger ou boire immodérément. ⇒ Enivrer (s'), soûler (se).
86 (…) la Rappinière but tant qu'il s'enivra, et la Rancune s'en donna aussi jusques aux gardes.
Scarron, le Roman comique, I, 4.
2 N. f. pl. (1743). || Gardes : pages qui se trouvent au commencement et à la fin d'un livre, entre le titre (ou l'avant-titre) et la couverture. « Elles peuvent soit faire partie des premières et dernières feuilles de l'ouvrage, soit être placées par le brocheur ou le relieur » (Essai de terminologie de la Bibliogr. de la France). ⇒ Reliure. || Gardes blanches d'un livre broché. || Gardes jaspées, recouvertes de soie, d'un livre relié. || Garde de front; garde de queue.
87 (…) le curé mettait ses lunettes pour lire trois numéros écrits de la main du défunt Minoret sur la garde en papier vélin coloré, collée intérieurement par le relieur sur la couverture, et qu'Ursule venait d'apercevoir.
Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 471.
3 N. f. pl. (V. 1268). || Gardes : pièces placées à l'intérieur d'une serrure pour empêcher qu'une autre clé ne puisse l'ouvrir. ⇒ Bouterolle. || « Il faut changer les gardes de la serrure quand on a perdu la clé » (Académie).
4 N. f. pl. (1611). Ergots du cerf, du sanglier; leurs traces.
88 Les traces (de la bête) n'étaient malheureusement pas claires (…) Impossible de juger aux gardes, aux traces de derrière, à rien.
M. Genevoix, Forêt voisine, IX.
5 Mar. Palan maintenant la corne d'artimon.
6 (1690). T. de jeu de cartes. Basse carte qui sert à défendre une carte plus forte de la même couleur. || J'ai la garde au roi. || Avez-vous la garde à trèfle ? || Un bon joueur conserve toujours des gardes.
♦ (1835). Fig. || Avoir garde à carreau : se tenir prêt à toute éventualité. ⇒ Carreau (se tenir à carreau).
89 (…) moi, je cherche à leur plaire en leur donnant une part réelle dans d'excellentes spéculations; mais j'ai une garde à carreau.
Stendhal, Romans et nouvelles, « Féder », IV.
———
IV (1690). Techn. Espace ménagé entre deux éléments, à des fins de sécurité. — (XXe). || La garde au sol d'un véhicule automobile : la distance minimale entre le point le plus bas du véhicule et la surface de roulement. || La garde de la pédale (de frein, d'embrayage) : l'angle inerte dans le mouvement de la pédale (opposé à l'angle actif).
❖
DÉR. Gardien.
COMP. Avant-garde, arrière-garde. — Contre-garde, flanc-garde, sous-garde. — Garde-à-vous.
HOM. 2. Garde, 3. garde, formes du v. garder.
————————
2. garde [gaʀd] n. m.
ÉTYM. Fin Xe; au fém., v. 1165; de garder.
❖
1 a Le, un garde de…, personne qui garde (une chose, un dépôt, un lieu). ⇒ Conservateur, dépositaire, gardien, surveillant. || Le garde des meubles de la couronne. ⇒ Garde-meuble. || Le garde général des archives. || Garde de la bibliothèque du roi. ⇒ Bibliothécaire (cit.). || Garde du trésor royal. ⇒ Chambrier. || Garde de la porte. ⇒ Huissier. — (1872). || Garde des récoltes. ⇒ Messier.
♦ (1481). || Garde des sceaux : ministre auquel sont confiés les sceaux de l'État (anciennt : chancelier; de nos jours : ministre de la Justice). → Arguer, cit. 2; braise, cit. 2.
1 Clemenceau ayant, en janvier 1908, remanié son cabinet, Briand, promu Garde des sceaux et vice président du Conseil, était passé de la rue de Grenelle à la Place Vendôme.
Victor Margueritte, A. Briand, p. 113.
b (Dans des loc., avec un adjectif). Techn. || Garde général : officier des Eaux et Forêts chargé de la direction d'un district forestier. — (1865). Cour. || Garde forestier, nommé et appointé par un propriétaire foncier. ⇒ Forestier, garde-chasse.
♦ (1829). || Garde champêtre : agent de la force publique, préposé à la garde des propriétés rurales, dans une commune (s'écrit parfois avec un trait d'union).
2 Les évêques, a-t-il dit, sont des préfets spirituels. Je les protégerai (…) Et par eux je tiendrai les gardes champêtres des âmes : les curés.
France, le Lys rouge, XXXIII.
3 Et il y eut d'abord une citation en correctionnelle, apportée par Bobin, le garde champêtre.
M. Genevoix, Raboliot, II, 2.
REM. Pour tous ces syntagmes, le mot garde peut être repris seul, quand le contexte n'est pas ambigu.
2 Soldat qui surveille un poste, un dépôt de munitions, un arsenal, etc. ⇒ Sentinelle.
4 Tout se tait fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
A. de Musset, Premières poésies, « Venise ».
3 (XIIe). Celui qui a la garde d'un prisonnier. ⇒ Garde-chiourme (anciennt), gardien, geôlier. || Il a trompé la surveillance de ses gardes (→ Accusé, cit. 1).
4 (1647). Homme armé qui veille à la sécurité de (un souverain, un prince, un chef d'armée). || Les gardes du roi. || Louis XIV était toujours entouré de gardes. || Le capitaine des gardes. || Il appela aussitôt ses gardes. || Gardes, emmenez-le ! || Il sortit escorté de ses gardes. ⇒ Escorte.
5 Gardes, qu'on obéisse aux ordres de ma mère.
Racine, Britannicus, IV, 2.
6 Quand le Roi ira voir le cardinal, les gardes de celui-ci ne quitteront pas les armes; et quand le cardinal ira chez le roi, ses gardes partageront le poste avec ceux de Sa Majesté.
A. de Vigny, Cinq-Mars, XXIV.
7 Un chrétien est un roi toujours pressé de gardes.
F. Mauriac, Souffrances et bonheur du chrétien, p. 175.
♦ (1680). || Garde du corps : personne chargée de la protection d'un souverain. ⇒ (hist.) Licteur, mameluk, prétorien. || Au XVIIe siècle, les gardes du corps portaient une casaque. || L'institution des gardes du corps fut supprimée en 1792 et rétablie par Louis XVIII (→ Escadron, cit. 4). — (XXe). Mod. Personne chargée de veiller à la sécurité d'une personnalité. ⇒ Gorille. — Fig. Personne qui en suit toujours une autre comme ferait un garde. || Il ne sort jamais qu'avec son garde du corps. || Les gardes du corps d'une jolie fille, les hommes qui l'accompagnent (→ ci-dessous, cit. 9).
8 L'ingrate Sophie elle-même trahit son jeune cavalier pour un garde du corps de la compagnie de Grammont.
Nerval, Fragments, Sylvie, III.
9 Le voilà, le bel objet ! avec ses gardes du corps !
Pailleron, Le monde où…, I, 14.
10 — Vous savez que je suis nommé mestre de camp ?
— Bravo. — Du régiment des gardes. — Ah ! des gardes ?
Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 2.
5 (1690). Soldat d'une garde (1. Garde, II.). || Un garde royal, impérial. || Des gardes nationaux, civiques, municipaux. || Garde républicain. — (1792). || Garde national. || Des gardes nationaux (→ Avanie, cit. 4). || Gardes nationaux fédérés. ⇒ Fédéré. || Le régiment des gardes françaises (ou, par abrév., des gardes). || Le capitaine aux gardes : le capitaine du régiment des gardes. || Un garde française (→ ci-dessous, cit. 15). || Un cent-gardes. ⇒ Cent-garde, cent-suisses. || Un garde mobile. ⇒ Moblot (vx). || Un garde noble. — Par métonymie. || Les gardes nobles, caserne de gardes nobles. || « (La) vie aux gardes-nobles, les bonis du métier » (→ Boni, cit.).
11 Ces gardes françaises (…) étaient furieux dès longtemps, exaspérés contre les journaux, les agitateurs démocrates, qui les appelaient mouchards de Lafayette.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, VIII.
12 Là aussi il y avait une grande animation. Gardes nationaux, bourgeois, gardes mobiles criaient, s'agitaient.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Le porte-drapeau », IV.
13 L'approche de l'ennemi, tant annoncée, enfin imminente, se sentait au désert de la banlieue, au sérieux de nos grand-gardes.
Alphonse Daudet, Robert Helmont, Préface, p. 6.
13.1 (…) les gardes-nobles, superbes d'apparat dans leurs hautes bottes, leur culotte de peau blanche, leur tunique rouge brodée d'or, les épaulettes d'or et le casque d'or !
Zola, Rome, p. 200.
14 Mais la loge du concierge était pleine de gardes mobiles. Bientôt, un garde sortait, avec son casque, ses molletières cirées; il réglait la courroie de son mousqueton.
P. Nizan, le Cheval de Troie, VI.
15 (…) un garde française, un garde républicaine. Cf. Un cent-Suisse, c'est-à-dire un des Cent-Suisses (…) un chevau-léger, c'est-à-dire un homme du corps de troupe appelé les chevau-légers. Un garde-française (…) est resté (…) en usage (…) Mais l'expression un garde républicaine, attestée par de vieux Parisiens qui ont vu 1848 et 1871, a absolument disparu devant un « garde-républicain » (où le substantif garde est masculin).
J. Damourette et É. Pichon, Essai de grammaire de la langue franç., t. I, p. 411.
♦ Mar. || Gardes de la marine (ou gardes-marine) : membres d'une compagnie de jeunes gentilshommes qui jouaient, avant la Révolution, le rôle des aspirants de notre époque. — Gardes du pavillon-amiral, chargés de la garde de la marque de l'amiral (1716-1786). — Garde d'artillerie : sous-officier chargé du matériel de l'artillerie de marine. — Garde maritime. ⇒ Garde-pêche.
♦ Gardes palatins et gardes suisses (cit. 2.1) du Vatican.
♦ (1917). Hist. || Garde rouge : ouvrier bolcheviste armé, durant les journées d'octobre, en Russie. — (1964). || Gardes rouges : en Chine, Mouvement de jeunesse organisé pour soutenir la campagne antirévisionniste de Mao Tsé-Toung.
➪ tableau Noms de métiers.
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COMP. Cent-gardes. — V. Garde-.
HOM. 1. Garde, 3. garde, formes du v. garder.
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3. garde [gaʀd] n. (surtout n. f.).
ÉTYM. XVIIIe; ellipse de garde-malade.
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♦ Personne qui garde un malade, un enfant. ⇒ Garde-malade. || Une garde. ⇒ Infirmière, nurse. || La garde a veillé toute la nuit. || Laisser un bébé avec la garde. || Garde de jour, de nuit.
1 Tout le monde empiète sur un malade (…) et il n'y a pas jusqu'à sa garde qui se croie en droit de le gouverner.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 436.
2 La garde était à la cuisine. La dispute dégénérait en bataille (…)
Cocteau, les Enfants terribles, p. 65.
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HOM. 1. Garde, 2. garde, formes du v. garder.
Encyclopédie Universelle. 2012.