1. démettre [ demɛtr ] v. tr. <conjug. : 56> ♦ Déplacer (un os, une articulation). ⇒ disloquer, luxer; fam. démancher. « Il lui a démis le poignet » (Mme de Sévigné). Elle s'est démis l'épaule. Elle « sauta par la fenêtre et se démit le pied » (Voltaire). ⊗ CONTR. Remettre. démettre 2. démettre [ demɛtr ] v. tr. <conjug. : 56>
• v. 1220 demetre; pronom. 1155; lat. dimittere « congédier, renvoyer de »
1 ♦ Retirer (qqn) d'un emploi, d'un poste, d'une charge. ⇒ casser, chasser, déplacer, destituer, relever, révoquer. Démettre qqn de son emploi, de ses fonctions.
2 ♦ (1835) Dr. ⇒ débouter. Démettre qqn de son appel.
3 ♦ SE DÉMETTREv. pron. Quitter ses fonctions (volontairement ou sous une contrainte). ⇒ abandonner, abdiquer, démissionner, 1. partir, quitter. Se démettre de ses fonctions. « il faudra se soumettre ou se démettre » (Gambetta), céder ou abandonner. — Fig. « J'accepterai tout ce que vous voudrez, sauf de me démettre de ce qui est ma fonction d'homme » (Martin du Gard). ⇒ abandonner, renoncer (à).
⊗ CONTR. Remettre, replacer. Accepter, garder, rester.
● démettre verbe transitif Faire sortir un os de son articulation, le mettre hors de sa position naturelle. Obliger quelqu'un à quitter sa fonction, son emploi, le destituer. ● démettre (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme mettre. Emploi Démettre / démissionner. → démissionner ● démettre (synonymes) verbe transitif Faire sortir un os de son articulation, le mettre hors...
Synonymes :
- déboîter
- désarticuler
- luxer
démettre
v. tr. Destituer d'un emploi, d'une charge, d'une dignité. Syn. révoquer.
|| v. Pron. Démissionner. Se démettre de ses fonctions.
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démettre
v. tr. Déplacer (un os), luxer. Il lui a démis le bras.
|| v. Pron. Se démettre l'épaule.
I.
⇒DÉMETTRE1, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. dir. désigne un os et, p. ext. une partie du corps]
1. Vieilli. Faire sortir de son articulation, de sa place normale, luxer. Vous avez démis l'épaule d'un portier (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 83).
2. Constr. pronom. [L'obj. dir. désigne le membre qui est démis; le pron. réfl. indir. désigne le sujet affecté par cet accident] Se démettre le bras, le pied. Avant d'avoir fait trois pages de mon roman, je bâille à me démettre la mâchoire (SAND, Corresp., t. 2, 1812-76, p. 173).
B.— Emploi pronom. à sens passif, rare. [Le suj. désigne une partie du corps] Sortir de son articulation, de sa place habituelle, avoir une luxation. Son poignet se démit (Ac. 1835-1932).
Prononc. et Orth. :[], (je) démets []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 « dissoudre, fondre » (Roland, éd. J. Bédier, 1474 : Issi est neirs cume peiz Ki est demise); ca 1270 demetre « disloquer » (HUON DE CAMBRAI, St Quentin, 268 ds T.-L.). Dér. de mettre; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :9. Bbg. CLÉDAT (L.). Contribution à un nouv. dict. hist. et « de l'usage ». R. de Philol. fr. 1915, t. 29, pp. 175-176. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 166.
II.
⇒DÉMETTRE2, verbe trans.
A.— Emploi trans., peu usité. [Le compl. désigne une pers.]
1. DR. Débouter. Démettre quelqu'un de son appel (Ac. 1835, 1878).
2. Obliger quelqu'un à quitter sa fonction, son emploi, sa charge. Synon. destituer. On l'a démis de son emploi (ibid.).
♦ Démettre qqn d'office (cf. démissionner B). Ceux-ci [les ministres] démissionnent après leur mise en minorité, mais ne sont pas démis d'office (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 169).
B.— Emploi pronom. réfl., cour.
1. Se démettre de
a) [Le suj. désigne une pers. ou une collectivité] Renoncer à une fonction, à un emploi, à une charge, parfois à une collectivité au sein de laquelle on exerce une fonction, s'en défaire, s'en retirer. Se démettre d'une charge, d'une fonction. Barbès se démet du comité d'élection (MICHELET, Journal, 1848, p. 686).
b) P. ext. Renoncer à quelque chose, se défaire de quelque chose. Zaza ne soupçonnait pas (...) que je m'étais démise en sa faveur de tout orgueil (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 120).
2. Emploi abs., fréq. On engagea aussi le vieux maréchal de Rieux à se démettre à cause de son âge (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 258).
♦ Expr. Se soumettre ou se démettre :
• Le maréchal de Mac-Mahon, que Gambetta avait sommé de se soumettre ou de se démettre, était resté à la présidence et ne se démit qu'au mois de janvier 1879...
BAINVILLE, Histoire de France, t. 2, 1924, p. 238.
Prononc. et Orth. Cf. démettre1. Étymol. et Hist. 1155 sei demetre de « renoncer à » (WACE, Brut, 1834 ds KELLER, p. 150 a); ca 1220 trans. demetre « retirer quelqu'un d'une charge, d'une fonction » (G. DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 3101 ds T.-L.). Empr. au lat. demittere, proprement « laisser tomber » peut-être avec infl. du lat. dimittere « congédier, renoncer à », dér. de mittere (mettre). Fréq. abs. littér. :65. Bbg. CLÉDAT (L.). Cf. bbg démettre1.
1. démettre [demɛtʀ] v. tr. [CONJUG. mettre.]
ÉTYM. 1538; « ôter, emporter », XIIIe; de 1. dé-, et mettre.
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♦ Déplacer (un os, une articulation). ⇒ Disloquer, luxer. || Démettre la mâchoire. ⇒ Démantibuler. || Démettre un bras, un poignet, l'épaule.
1 Il lui a démis le poignet.
♦ V. pron. (V. 1560). Plus courant :
2 (Harcourt) s'était démis une hanche d'une chute qu'il fit du rempart de Luxembourg en bas (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. II, IX.
3 L'amante éperdue sauta par la fenêtre et se démit le pied (…)
Voltaire, les Deux Consolés.
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démis, ise p. p. adj. ⇒ Démis.
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CONTR. Remettre, replacer.
DÉR. Démis.
HOM. 2. Démettre.
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2. démettre [demɛtʀ] v. tr.
ÉTYM. V. 1220, demettre; pron., 1155; du lat. dimittere « congédier, renvoyer de », de di(s)-, et mittere « mettre ».
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1 Littér. ou admin. Retirer (qqn) d'un emploi, d'un poste, d'une charge. ⇒ Casser, chasser, déplacer, destituer, renvoyer; congé (donner congé). || Démettre qqn de son emploi, de ses fonctions.
4 Il fut démis (de la royauté), et l'on tomba d'accord
Qu'à peu de gens convient le diadème.
La Fontaine, Fables, VI, 6.
2 (1835). Dr. ⇒ Débouter. || Démettre qqn de son appel.
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se démettre v. pron.
♦ Cour. Quitter ses fonctions (volontairement ou sous la contrainte). ⇒ Abandonner, abdiquer, défaire (se), démissionner, partir, quitter, retirer (se); → Rendre son tablier. || Se démettre de ses fonctions. || Obliger, forcer qqn à se démettre de son emploi.
5 (…) vous savez qu'il (le cardinal de Retz) a voulu se démettre de son chapeau de cardinal. Le pape ne l'a pas voulu (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 695, 27 juin 1678.
6 Il (Sylla) osa se démettre de la dictature pour vivre en simple particulier, et il termina ses jours dans son lit.
Charles Rollin, Traité des études, 3e partie, 1.
7 J'accepterai tout ce que vous voudrez, sauf de me démettre de ce qui est ma fonction d'homme (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 230.
♦ Se soumettre ou se démettre : céder ou abandonner.
8 Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre.
Gambetta, Disc. à Lille, 15 août 1877.
9 (…) Gambetta, interprète de la majorité des Français, rugira son retentissant et fameux dilemme à l'adresse du héros de Malakoff, du vainqueur de Magenta : « Se soumettre ou se démettre ».
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 31.
10 (…) s'il arrivait que l'un cédât son droit à l'autre, afin que la cession fût valable, celui qui se démettait de son droit ôtait son soulier, et le donnait à son parent (…)
Bible (Sacy), Ruth, IV, 7.
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DÉR. V. Démission.
HOM. 1. Démettre.
Encyclopédie Universelle. 2012.