douteux, euse [ dutø, øz ] adj.
• 1120; au Moy. Âge, aussi « redoutable » et « craintif »; de douter
1 ♦ (Choses) Dont l'existence ou la réalisation n'est pas certaine. ⇒ 1. incertain. Fait douteux, qui n'a pas été contrôlé, vérifié (cf. Sujet à caution). Il le dit, mais c'est fort douteux. Son succès est douteux. ⇒ aléatoire, hypothétique, improbable, problématique. — Impers. Il est douteux que... (avec subj.) Il est douteux qu'il vienne ce soir. Il n'est pas douteux que... (avec indic., avec subj. et ne facultatif) Il n'est pas douteux qu'il a raison. « Il n'est pas douteux que le christianisme ait été une transformation profonde du judaïsme » (Bergson).
2 ♦ Dont la nature n'est pas certaine; sur quoi on s'interroge. Sens douteux d'une phrase, d'une proposition. ⇒ ambigu, amphibologique, équivoque, obscur. La date de cette œuvre est douteuse. Objet d'origine douteuse. ⇒ 1. incertain. « À un âge où toutes les opinions sont encore douteuses et vacillantes » (B. Constant).
♢ Dont la valeur, les effets sont mis en doute. Raisonnement douteux. ⇒ contestable, discutable. Efficacité douteuse. « C'est alors qu'il se fait un balancement douteux entre la vérité et la volupté » (Pascal). Créance douteuse.
3 ♦ Par ext. Péj. Qui n'a pas ou ne semble pas avoir les qualités qu'on en attend; dont la qualité est mise en cause. Un jour douteux : une lumière qui permet à peine de distinguer les objets. ⇒ faible; pénombre. Viande douteuse, champignon douteux. — Vêtement d'une propreté douteuse, plutôt sale que propre. « en tabliers d'un blanc douteux » (Zola). — Par ext. Qui n'est guère propre. Verres, vêtements douteux. — D'UN GOÛT DOUTEUX : d'un goût plutôt mauvais. « Cette toilette, d'un goût douteux, allait mal à Séniha » (Loti). Plaisanterie d'un goût douteux. ⇒ mauvais.
♢ Qu'on soupçonne d'être malhonnête. Réputation, mœurs douteuses. ⇒ suspect. Procédés douteux, affaire douteuse. ⇒ véreux. — Un individu douteux. ⇒ 1. louche.
⊗ CONTR. Assuré, certain, clair, évident, incontestable, indubitable, irréprochable, 1. manifeste, notoire, sûr. 2. Net, propre.
⊗ HOM. Douteuse (douteur).
● douteux, douteuse adjectif Dont on peut douter, qui n'est pas sûr, certain ; hypothétique, problématique : L'issue du procès est douteuse. Dont on n'est pas sûr, sur quoi on s'interroge, qui n'a pas été vérifié : Fait douteux. Orthographe douteuse. Dont la valeur, les intentions sont contestables : Raisonnement douteux. Plaisanteries d'un goût douteux. Qui provoque la méfiance, la désapprobation ou le rejet par son manque de netteté, de propreté, etc. : Une chemise douteuse. Une viande douteuse. Dont l'honnêteté, la sincérité sont incertaines ; louche, suspect : Un individu douteux. ● douteux, douteuse (expressions) adjectif Jour douteux, lumière faible. Sens douteux, qui donne lieu à plusieurs interprétations. ● douteux, douteuse (homonymes) adjectif douteuse douteuse adjectif ● douteux, douteuse (synonymes) adjectif Dont on peut douter, qui n'est pas sÛr, certain ; hypothétique...
Synonymes :
- aléatoire
- hypothétique
- problématique
Contraires :
- assuré
- avéré
- certain
- évident
- sûr
Dont on n'est pas sÛr, sur quoi on s'interroge, qui...
Synonymes :
- indécis
- vague
Contraires :
- décisif
- irrécusable
- net
Dont la valeur, les intentions sont contestables
Synonymes :
- ambigu
- équivoque
Qui provoque la méfiance, la désapprobation ou le rejet par...
Synonymes :
- suspect
- trouble
Dont l'honnêteté, la sincérité sont incertaines ; louche, suspect
Synonymes :
- équivoque
- louche
- suspect
Contraires :
- fidèle
- honnête
- probe
- sérieux
- sûr
- vertueux
douteux, euse
adj.
d1./d Qui n'est pas certain (quant à sa réalité ou à sa réalisation). Un succès douteux.
d2./d Obscur, équivoque. Une réponse douteuse.
d3./d Dont la qualité laisse à désirer. Un travail douteux.
|| Malpropre. Un col de chemise douteux.
d4./d Qui éveille la méfiance quant à sa probité, sa moralité. Un homme d'affaires douteux. Des moeurs douteuses.
⇒DOUTEUX, EUSE, adj.
A.— Cour. [Qualifiant des inanimés] Qui est l'objet d'un doute, faute d'éléments suffisants d'information.
1. Dont le fait, l'existence, la réalisation sont mis en doute, sont mal assurés. Avantage, droit douteux; fait douteux en histoire. Synon. incertain. On ne lui avait abandonné que quelques ventes douteuses qu'elle avait manquées d'ailleurs (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 495). Le trouble et douteux avenir (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 517) :
• 1. ... je m'irritais d'avoir dit quelques mots qui l'eussent fait douter de mon bonheur, de mon amour. Et je me cramponnais à mon douteux bonheur...
GIDE, L'Immoraliste, 1902, 2e part., 2, p. 437.
— Loc. verb.
♦ Il est douteux que (+ subj.). Il est incertain que, peu probable que. Collatéraux pressés de manger un héritage dont il est douteux qu'ils héritent (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 155).
♦ Fréq. Il n'est pas douteux que (+ ne explétif et le subj.). Il est certain, manifeste que :
• 2. D'abord il n'est pas douteux que la simplicité des lois civiles ne soit en elle-même un bien; mais il est certain aussi que ce bien est beaucoup plus difficile à obtenir dans la société perfectionnée que dans la société commençante...
DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 69.
[Avec valeur de litote, pour insister sur le caractère incontestable du fait; avec suppression de ne explétif et le subj.] Il n'est pas douteux que le christianisme ait été une transformation profonde du judaïsme (BERGSON, Deux sources, 1932, p. 254). [Avec l'ind.] Qui était ce Matéo? (...) il ne semble pas douteux qu'il s'agit d'un frère Matthieu (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 275).
Rem. Ces 2 dernières constr. sont employées surtout au XXe s. On relève un emploi rare de sub. introduite par si, relevé également par DUPRÉ 1972. Il fut douteux (...) si l'on pourrait éviter une opération (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 272).
— Emploi subst. masc. C'est précisément le vague, l'incertain, le douteux qui fait l'aliment comme le charme de la flânerie (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 137).
2. Qui donne lieu à plusieurs interprétations, ne peut être nettement déterminé ou qualifié. Avenir douteux; victoire douteuse; l'issue du procès est douteuse. Synon. ambigu, équivoque, trouble. Les vieux jouent aux quilles et discutent longuement les coups douteux (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 82) :
• 3. Nous sommes entourés d'inconnu inexploré.
Donc, tout est incertain et appréciable de manières différentes.
Tout est faux, tout est possible, tout est douteux.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Lettre d'un fou, 1885, p. 1006.
— [Avec la négation] Être incontestable. La réponse n'est pas douteuse. Juif dont les sentiments révolutionnaires n'étaient pas douteux (GREEN, Journal, 1935, p. 37).
♦ [Cette négation équivalant à une affirmation atténuée] :
• 4. — Monseigneur, ma sympathie n'est pas douteuse. La réponse marquait quelque tristesse, un léger regret de ce doute. Et cependant l'incertitude de l'évêque était juste.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 146.
SYNT. Combat, résultat, succès douteux; date douteuse.
— En partic.
♦ GRAMM. Mot douteux. Mot qui provoque le doute pour son genre, son orthographe, sa correction, son interprétation. Écrire un mot dont l'orthographe est douteuse (BLONDEL, Action, 1893, p. 11). Formes de génitifs douteux (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 179). Tournure douteuse, voire incorrecte (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 128).
♦ VERSIF. (prosodie gr. et lat.) Voyelle qui peut être longue ou brève selon sa place dans le vers. Les syllabes douteuses [des vers latins], en quelque proportion qu'elles soient, finissent toujours par se résoudre en longues et en brèves (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés., 1828, p. 84).
B.— Péj. [Qualifie des inanimés ou des animés]
1. Usuel. [Qualifie des inanimés]
a) Qui, en raison de sa nature, ne correspond pas à une valeur clairement définissable, ce qu'on hésite à qualifier. Couleur douteuse, temps douteux. Sombre et douteux printemps (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 387). Ciel douteux (...) ciel de mars, gris et bleu mêlés, éclairs de soleil et bise aigre; j'ai ma fourrure et mon parapluie (ALAIN, Propos, 1922, p. 387).
— Fréq. Jour douteux. Qu'on hésite à qualifier jour ou nuit. P. ext. lumière douteuse. Lumière faible qui ne permet pas de distinguer les objets. Clarté douteuse d'une lampe :
• 5. Il [Enjolras] alla trouver Gavroche qui s'était mis à fabriquer des cartouches dans la salle basse à la clarté douteuse de deux chandelles (...). Ces deux chandelles ne jetaient aucun rayonnement au dehors.
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 340.
b) Dont la valeur, la qualité n'est pas conforme à ce qu'on est en droit d'attendre, et doit être ou mériterait d'être mise en doute ou récusée. Affection, propreté douteuse. Pièce d'un aloi douteux (RENAN, Drames philos., Eau jouvence, 1888, III, 2, p. 481). Titre [de noblesse douteux] (PROUST, Sodome, 1926, p. 882). J'aime Descartes quand il avertit que, des suppositions qu'il a faites, beaucoup sont douteuses et quelques-unes fausses, ce qui ne l'arrête point dans sa physique (ALAIN, Propos, 1924, p. 623) :
• 6. Nous portons dans certains cas des jugemens certains; dans d'autres cas nous portons des jugemens qui ne sont que probables ou même purement conjecturaux. En un mot, les jugemens sont ou infaillibles ou douteux à tel ou tel degré; ...
COUSIN, Hist. de la philos. du XVIIIe s., t. 2, 1829, p. 404.
♦ Goût douteux; vêtement, mobilier d'un goût douteux. Sonnets et (...) quatrains d'un goût douteux (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 273). Une mise exagérée et d'un goût douteux (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 308).
P. ell. Plaisanterie douteuse. Les farces douteuses de l'école (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain Fournier], 1906, p. 181).
♦ Moralité, probité douteuse; mœurs douteuses. Femme de mœurs plus que douteuses, malgré sa pruderie d'emprunt (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 94).
♦ COMM. Créance douteuse. ,,Créance dont le recouvrement intégral n'est pas assuré`` (Lar. comm. 1930). Traites douteuses des banquiers de l'État (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 260).
— En partic. [Qualifie un inanimé concret]
♦ Dont la qualité est suspecte, qui ne peut être consommé. Champignon, vin douteux; viande douteuse. Fort bon vin; et comme l'eau est douteuse et que la typhoïde est à craindre, je bois sec (GIDE, Journal, 1944, p. 258).
♦ Dont la propreté est suspecte. Draps, linge, ongles douteux :
• 7. Pour beaucoup de Français aux pieds douteux, la crasse la plus authentique devient auréole, et friandise même, dès qu'on la baptise patine!
LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 36.
Rem. On révèle quelques emplois subst. Moi aussi la répulsion me prend devant le trouble et le douteux (GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, I, 5, p. 41).
2. Rare. [Qualifie des pers.]
a) Dont la moralité est mise en doute, qui inspire la défiance. Rencontre douteuse d'un soldat douteux. La rue commence à n'être plus sûre (GONCOURT, Journal, 1871, p. 752). Une de ces maisons provinciales, un peu douteuses, un peu suspectes mais ni trop rangées, ni trop bourgeoises (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 75).
b) À qui on ne peut se fier. Amis douteux.
— Emploi subst. masc. :
• 8. Ceux-là, Joseph d'abord les avait pris pour des adversaires, puis il avait reçu d'eux, soudainement un signe de sympathie (...). Alors? ce n'étaient ni des sûrs, ni des douteux, ni des antagonistes, c'étaient des versatiles...
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 199.
Prononc. et Orth. :[dutø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. espedes dutus [es] trad. gladii ancipites (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 149, 6); 2. 1155 « (d'une chose) qui n'est pas établi, où subsiste un doute » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 13286); 3. ca 1160 « hésitant, craintif » (Eneas, éd. J. J. Salverde de Grave, 1631); 4. av. 1704 « (d'une personne) dont les qualités, la probité peuvent être mises en doute » (BOSSUET, Politique, X, II, 18 ds LITTRÉ). Dér. de doute; suff. -eux, -euse. Fréq. abs. littér. :852. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 385, b) 1 190; XXe s. : a) 1 088, b) 1 148. Bbg. LYER (St). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum Romanicum. 1932, t. 16, p. 294.
douteux, euse [dutø, øz] adj.
ÉTYM. 1120; au moyen âge, aussi « redoutable » et « craintif »; de doute, et suff. -eux.
❖
A (Choses).
1 Dont l'existence (ou la réalisation) n'est pas certaine. ⇒ Incertain; → Catholique, cit. 2. || Fait douteux, qui n'a pas été contrôlé, vérifié. || L'authenticité même de ce texte est douteuse. || Son succès est douteux. || Issue douteuse. ⇒ Aléatoire, hypothétique, improbable, problématique.
1 (…) aucune chose dont on ne dispute, et, par conséquent, qui ne soit douteuse (…)
Descartes, Disc. de la méthode, I.
♦ Il est douteux que… (suivi du subj.). || Il est douteux qu'il vienne ce soir. — Il n'est pas douteux que… ne… (suivi du subj.). — REM. Pour insister sur le caractère incontestable du fait envisagé, on peut supprimer ne ou employer l'indicatif. ⇒ Doute, 4., rem. a. || Il n'est pas douteux qu'il ait raison, qu'il a raison.
2 Il n'est pas douteux que le christianisme ait été une transformation profonde du judaïsme.
H. Bergson, les Deux Sources de la morale et de la religion, III, p. 254 (→ Christianisme, cit. 11).
2 Dont la valeur, les caractères, les effets… ne sont pas certains; qui provoque le doute; sur quoi on s'interroge. ⇒ Ambigu, discutable, équivoque, obscur. || Réponse douteuse. || Raisonnement douteux (→ Balancement, cit. 4). || Opinion douteuse. ⇒ Contestable; → Discuter, cit. 8. || Sens douteux d'une phrase, d'une proposition. ⇒ Amphibologique. || La date de cette œuvre est douteuse. || Origine douteuse d'un objet. || Étymologie douteuse. ⇒ Incertain.
3 (…) combien à un âge où toutes les opinions sont encore douteuses et vacillantes, les enfants s'étonnent de voir contredire, par des plaisanteries que tout le monde applaudit, les règles directes qu'on leur a données.
B. Constant, Adolphe, II, p. 12.
4 (…) un bon prote marque d'un point d'interrogation, en marge des épreuves, les mots douteux (…)
Gide, Attendu que…, p. 50.
♦ Versification. || Voyelle, syllabe douteuse, longue ou brève suivant la place qu'elle occupe dans le vers.
3 Qui n'a pas ou ne semble pas avoir les qualités qu'on en attend; dont la qualité est mise en cause. || Vêtement d'une propreté douteuse. || Il est d'une honnêteté assez douteuse (→ ci-dessous, 4.). || Un jour douteux : lumière qui permet à peine de distinguer les objets. ⇒ Faible; pénombre. — Par ext. || Clarté, lumière douteuse.
5 Et quel plaisir ! la nuit, à l'heure douteuse et pâle qui précède le point du jour, d'entendre mon coq s'égosiller (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Ma chaumière.
6 (…) une petite eau-forte (de Rembrandt), de facture hachée, impétueuse, et d'une couleur incomparable, comme toutes les fantaisies de ce génie singulier, moitié nocturne, moitié rayonnant, qui semble n'avoir connu la lumière qu'à l'état douteux de crépuscule, ou à l'état violent d'éclairs.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 3.
♦ De qualité médiocre. || Viande douteuse, champignons douteux (→ Contact, cit. 3). — Dont on peut mettre en doute la propreté; qui est un peu sale. || Le blanc douteux de son col. ⇒ Sale. — Ellipt. || Un col douteux.
7 (…) en tabliers d'un blanc douteux.
Zola, l'Assommoir, t. I, III, p. 104.
♦ Vêtement, mobilier d'un goût douteux, de mauvais goût. || Plaisanterie d'un goût douteux. ⇒ Mauvais. — Une plaisanterie douteuse, d'un goût douteux.
8 Cette toilette, d'un goût douteux, plus coûteuse que moderne, allait mal à Séniha, qui s'en aperçut.
Loti, Aziyadé, Eyoub à deux, XLVI, p. 143.
♦ Comm. || Créance douteuse : créance dont le recouvrement n'est pas assuré. ⇒ Litigieux.
4 (Personnes; qualités). Dont on n'est pas sûr; que l'on met en doute. ⇒ Suspect. || Des relations douteuses. || Un individu douteux. || Personne d'une probité, d'une réputation douteuse. || Des mœurs douteuses.
9 Mais les monstres, dans son œuvre, foisonnent. Il a, comme Gide et Mauriac, le goût des limaces humaines, des êtres visqueux, douteux, vulgaires (…)
A. Maurois, Études littéraires, « Martin du Gard », t. II, p. 189.
♦ Subst. :
9.1 En facilitant la tâche de ses interlocuteurs, grâce à l'étiquette dont il est pourvu, l'engagé est mieux vu que le douteux, dont on ne sait jamais dans quel sens il va « partir » et, par suite, ce qu'il faudra lui répondre.
A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 170 (1973).
B (Personnes; êtres animés). Vx. Qui est dans le doute ou enclin au doute. ⇒ Hésitant, indécis, méfiant, timide; → N'être ni chair ni poisson. — Littér. et class. Craintif.
10 Dieu ne veut point d'un cœur où le monde domine,
Qui regarde en arrière, et douteux en son choix,
Lorsque sa voix l'appelle, écoute une autre voix.
Corneille, Polyeucte, I, 1.
11 (Notre lièvre) était douteux, inquiet;
Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
La Fontaine, Fables, II, 14, « Le lièvre et les grenouilles ».
❖
CONTR. Assuré, authentique, avéré, catégorique, certain, clair, croyable, évident, formel, incontestable, incontesté, indiscutable, indubitable, irrécusable, manifeste, notoire, palpable, patent, positif, sûr, visible.
DÉR. Douteusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.