enfler [ ɑ̃fle ] v. <conjug. : 1>
• 980; lat. inflare « souffler dans »
I ♦ V. tr.
1 ♦ (1538) Vieilli Gonfler d'air. Enfler ses joues. « Comme les voiles d'un navire auquel manque le vent qui les enflait » (Marmontel).
2 ♦ Faire augmenter de volume, grossir. Les pluies avaient enflé la rivière. Pronom. « La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva » (La Fontaine). — Amplifier (un son). Enfler sa voix. Enfler une note tenue. Pronom. « Le tintement monotone des cigales s'enflait comme un crescendo d'orchestre » (Loti).
♢ Fig. Vieilli Exagérer, grossir. ⇒ gonfler. « Pour étaler et pour enfler leur mérite » (d'Alembert). « Suivant notre calcul, que j'ai un peu enflé » (Voltaire). ⇒ majorer.
3 ♦ Provoquer l'enflure de (une partie du corps). ⇒ ballonner, bouffir, boursoufler. L'hydropisie enfle le corps (⇒ enflé) . Pronom. « Ses jambes s'enflèrent » (Voltaire).
4 ♦ Fig. Vx Enorgueillir, gonfler de vanité. « Cet orgueilleux esprit, enflé de ses succès » (P. Corneille).
5 ♦ Arg. Se faire enfler : se faire voler, gruger, avoir.
II ♦ V. intr. (XIIe)
1 ♦ Augmenter anormalement de volume par suite d'une enflure. Sa cheville a beaucoup enflé. « Il découvrit à mon abdomen [...] une disposition à enfler » (A. Gide). Fam. Avoir les chevilles qui enflent.
2 ♦ Augmenter anormalement. Les rivières enflent à la fonte des neiges. ⇒ grossir. Ces dépenses budgétaires ont fait enfler les impôts.
⊗ CONTR. Désenfler.
⊗ HOM. Enflâmes :enflamme (enflammer).
● enfler verbe transitif (latin inflare, souffler dans) Littéraire. Augmenter le volume de quelque chose ; grossir, gonfler : Le vent enfle les voiles. Provoquer l'enflure d'une partie du corps ; boursoufler, bouffir : Le froid enflait ses doigts. Littéraire. Amplifier, exagérer, grossir : Enfler un développement. Faire paraître un compte, des dépenses plus importants qu'ils ne sont en réalité ; majorer. ● enfler (expressions) verbe transitif (latin inflare, souffler dans) Littéraire. Enfler son style, le rendre emphatique, ampoulé. Enfler la voix, en augmenter le volume, l'intensité ; hausser le ton. ● enfler (synonymes) verbe transitif (latin inflare, souffler dans) Littéraire. Augmenter le volume de quelque chose ; grossir, gonfler
Synonymes :
- dilater
- gonfler
Contraires :
- dégonfler
Provoquer l'enflure d'une partie du corps ; boursoufler, bouffir
Synonymes :
- bouffir
- tuméfier
Littéraire. Amplifier, exagérer, grossir
Synonymes :
- forcer
- outrer
Contraires :
● enfler
verbe intransitif
s'enfler
verbe pronominal
être enflé
verbe passif
Gonfler, augmenter de volume, prendre de l'ampleur, trop d'ampleur : Bras qui enfle de plus en plus.
● enfler (synonymes)
verbe intransitif
s'enfler
verbe pronominal
être enflé
verbe passif
Gonfler, augmenter de volume, prendre de l'ampleur, trop d'ampleur
Synonymes :
- gonfler
Contraires :
- dégonfler
- désenfler
enfler
v.
rI./r v. tr.
d1./d Vieilli Gonfler d'air.
— Fig. Son succès l'a enflé de vanité.
d2./d Augmenter le volume de. Les pluies ont enflé la rivière. Syn. grossir.
— Fig. Enfler la voix, parler plus fort.
rII./r v. intr. Augmenter de volume par suite d'un gonflement morbide. Son oeil meurtri enflait.
⇒ENFLER, verbe.
A.— Emploi trans.
1. Vx. Remplir de gaz qu'on insuffle. Enfler un ballon, une cornemuse (Ac.). Synon. gonfler. Comme une outre enflant sa musette, Ce soir, le vieux ménétrier Fera, pour terminer la fête, Danser sous le grand marronnier (MURGER, Nuits hiver, 1861, p. 60).
— P. anal. Le vent enfle les voiles. Soit que plus molle et sans secousse, N'enflant ma voile qu'à demi (SAIN-TE-BEUVE, Poés., 1929, p. 53).
2. Faire augmenter le volume (de quelque chose).
a) Emploi trans. Comme il enflait la poitrine d'un soupir, elle lui jeta d'une voix aigre (AYMÉ, Jument, 1933, p. 302).
— Au fig. Augmenter. Anton. diminuer. Mais les discours ont par eux-mêmes une puissance démesurée; ils enflent la tristesse (ALAIN, Propos, 1912, p. 125). Les firmes (...) anticipent les demandes de leur clientèle et même qu'elles les suscitent et les enflent dans une large mesure (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 402) :
• 1. ... encore les chiffres manquent-ils pour la période du 15 novembre au 28 février, qui enfleraient ce résultat.
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 230.
— Spéc. [Le compl. désigne une production phonique] Augmenter l'intensité (de quelque chose). Enfler un son, la voix. Synon. amplifier; anton. diminuer. Il se mettait debout, enflait le souffle, tournait la jambe (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 69).
b) Emploi pronom. à sens passif. Augmenter de volume. La houle s'enfle. Synon. grossir; anton. diminuer, se rétrécir, se rétracter. La vague s'enfle, roule et déferle (GREEN, Journal, 1939, p. 166). Fernande, à mesure que son ventre s'enflait, en profitait pour accabler d'exigences sa compagne (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 141) :
• 2. Que votre thyroïde s'enfle ou se rétrécisse et vous tomberez dans le gâtisme précoce...
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 72.
— Au fig. C'était là le perpétuel problème dans une période où les dépenses publiques s'enflaient inévitablement (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 246).
— Spéc. [Le suj. désigne une production phonique] Augmenter d'intensité. Rumeur qui s'enfle. Synon. s'amplifier; anton. diminuer. La sonorité s'enfle graduellement (...) envahit l'orchestre comme un torrent (A. LAVIGNAC, Voy. artist. Bayreuth, 1897, p. 370). La voix s'enflait encore, mais commençait de s'enfoncer dans les entrailles de la maison (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 227). Un bruit grinçant, en vrille, qui s'enfle, s'enfle (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 753).
— Loc. fig. (S')enfler d'orgueil. (S')enorgueillir. La charité n'est point envieuse, la charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil (BILLY, Introïbo, 1939, p. 214).
3. P. ext. Accroître anormalement le volume (de quelque chose). Les engelures enflent les doigts. Synon. boursoufler, distendre.
♦ Enfler la dépense, les comptes. Synon. gonfler, exagérer; anton. diminuer, restreindre. Une meute de politiciens assaillit les administrateurs du Panama pour qu'ils enflassent le budget de la corruption (BARRÈS, Leurs fig., 1901, p. 115) :
• 3. Il y avait dix-sept ans qu'il servait M. Octave, et trois seulement qu'il le volait, enflant la dépense du manger de quatre cents francs par mois régulièrement.
MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 909.
— Au fig. Faire paraître qqc. plus important, qu'il ne l'est en réalité. L'imagination enfle tout. Synon. exagérer, grossir; anton. rapetisser. Ces chiffres allemands manquent de certitude. Selon que cela semble momentanément utile, les chancelleries auliques enflent ou désenflent le désastre (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 232).
— Emploi pronom. réfl. [En parlant de pers.] Se donner de l'importance. Certains écrivains politiques s'exagèrent leur importance et s'enflent dans l'idée qu'ils ont d'eux-mêmes (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 7, 1863-69, p. 349).
4. Arg. Se faire enfler. Se faire voler, rouler. Je me suis laissé enfler il y a pas une semaine; j'ai eu le malheur de garder la marchandise quarante-huit heures : J'ai paumé tout ce que j'ai voulu (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 203).
B.— Emploi intrans. Augmenter anormalement de volume. Son pied a enflé; ma main enfle. Vint l'année où le torrent enfle (GIONO, Solit. pitié, 1932, p. 66). Où fuir, Oreste? Elles [les mouches] enflent, elles enflent, les voilà grosses comme des abeilles (SARTRE, Mouches, 1943, II, tabl. II, 8, p. 85). Les ganglions avaient cessé d'enfler (CAMUS, Peste, 1947, p. 1455). Charlotte se gavait si gloutonnement qu'elle enflait comme une baudruche (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 12).
— Au fig. Prendre de l'ampleur. Les commérages enflaient. C'est au moment où le nom d'Henri avait commencé à enfler (...) que Paule avait réintégré sa peau d'amoureuse (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 176.
— Spéc. [Le suj. désigne une production phonique] Augmenter d'intensité. Sa voix enfla tout à coup. Synon. s'enfler, s'accroître; anton. diminuer. Et puis, du fond du silence, du fond du ventre, un cri qui monte, enfle, dépassant toutes les limites, désespéré, désespérant (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 414).
Prononc. et Orth. :[], (j')enfle []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin Xe s. trans. « faire augmenter de volume » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 100 : cui una sopa enflet lo cor); en partic. a) 1121-34 « grossir sous l'effet d'une cause morbide » (PH. DE THAON, Bestiaire, 1665 ds T.-L.); 1160-74 « id. sous l'effet d'un état d'âme » de courout et d'angoisse ... enfler (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 4030); b) 1749 pop. enflé part. passé subst. « imbécile » (d'apr. ESN.); 2. a) 1532 « faire paraître plus important que la réalité » enfler son stile (Cl. MAROT, Epitre, éd. Mayer, XXV, 122); b) 1723 « gonfler (un compte) » (SAVARY DES BRUSLONS, Dict. universel de comm.); 3. 1538 « gonfler d'air » (EST.). Du lat. class. inflare « souffler dans; gonfler ». Fréq. abs. littér. :637. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 771, b) 873; XXe s. : a) 1 207, b) 854. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 432. — GIR. 1834, pp. 37-38. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 111, 230.
enfler [ɑ̃fle] v.
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I V. tr.
1 (1538). Vieilli. Remplir d'air, de gaz qu'on insuffle. ⇒ Gonfler. || Enfler un ballon, une cornemuse. || Enfler ses joues, les narines. ⇒ Dilater. || Le vent enfle les voiles.
1 Le génie qui m'inspirait m'abandonna; mon esprit et mon âme tombèrent languissants comme les voiles d'un navire auquel tout à coup manque le vent qui les enflait.
2 Toutes sortes d'intumescences déformaient la brume et se gonflaient à la fois sur tous les points de l'horizon, comme si des bouches qu'on ne voyait pas étaient occupées à enfler les outres de la tempête.
Hugo, l'Homme qui rit, I, II, 5.
3 Pendant que le parfum des verts tamariniers
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine (…)
Baudelaire, Spleen et idéal, XXII, Parfum exotique.
♦ Poét. || Enfler ses chalumeaux.
4 Viendrai-je, en une églogue, entouré de troupeaux,
Au milieu de Paris enfler mes chalumeaux (…)
Boileau, Satires, IX.
♦ Par métaphore :
5 Le poète a un souffle qui enfle les mots, les rend légers et les colore. Il sait en quoi consiste le charme des paroles et par quel art on bâtit avec elles des édifices enchantés.
Joseph Joubert, Pensées, XXI, 51.
2 Grossir, rendre plus important en volume. ⇒ Augmenter, gonfler. || Les pluies ont enflé les cours d'eau. Intrans. || Les rivières enflent à la fonte des neiges. ⇒ Croître.
6 Quand la neige fondue enfle un torrent fameux (…)
Molière, le Malade imaginaire, Prologue.
7 L'œil est rentré sous l'arcade sourcilière qu'enfle un buisson de poils.
Gide, les Faux-monnayeurs, I, IV, p. 57.
3 Provoquer l'enflure de (une partie du corps). ⇒ Enflure; bouffir, boursoufler. || L'hydropisie enfle le corps. ⇒ Ballonner, distendre. || Les engelures enflent les doigts.
8 Les efforts que le petit homme avait faits pour tirer son pied hors du pot l'avaient enflé (…)
Scarron, le Roman comique, II, 8.
9 Champagne, au sortir d'un long dîner qui lui enfle l'estomac (…)
La Bruyère, les Caractères, VI, 18.
10 Comme il enflait la poitrine d'un soupir (…)
M. Aymé, la Jument verte, p. 302, in T. L. F.
4 (En parlant de sons). Faire augmenter de volume. || Enfler un son, en renforcer graduellement l'intensité. || Enfler sa voix. ⇒ Amplifier (cit. 5).
11 Qu'importe la fanfare enflant ses voix de cuivre (…)
Hugo, l'Année terrible, Décembre, IX.
5 (1587). Vieilli. Exagérer, grossir. ⇒ Agrandir, gonfler. || Enfler un texte, un développement, le développer exagérément. || L'imagination enfle les choses. ⇒ Exagérer, surfaire. || Enfler ses prétentions. ⇒ Augmenter.
12 Dès l'abord il sut vaincre, et j'ai vu la victoire
Enfler de jour en jour sa puissance et sa gloire.
Corneille, Sertorius, V, 1.
13 M. Adam ignorait et cachait son mérite avec le même soin que tant d'autres se donnent pour étaler et pour enfler le leur.
D'Alembert, Éloges, Jacques Adam.
♦ Enfler la dépense : porter comme dépensée une somme supérieure à la dépense réelle. ⇒ Majorer. || Enfler une note, un compte.
13.1 (…) chacun n'aurait que cinq louis d'or par an ? — Pas davantage, suivant notre calcul, que j'ai un peu enflé.
Voltaire, l'Homme aux quarante écus.
6 Fig. (Vx). Enorgueillir, gonfler de vanité. || Avoir la tête enflée par la fortune, par une soudaine richesse. || Ses succès l'ont changé et ridiculement enflé. ⇒ Exalter.
14 (…) le nouvel éclat de votre dignité
Lui doit enfler le cœur d'une autre vanité.
Corneille, le Cid, I, 3.
15 Vous allez donc voir (…) la force confondue par la faiblesse, la science qui enfle céder à la simplicité qui édifie.
Massillon, Panégyrique de saint François de Paule.
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II V. intr. (XIIe). Augmenter anormalement de volume par suite d'une enflure. || Les ganglions ont cessé d'enfler (→ Dur, cit. 4).
16 Bomston, à demi ivre, se donna en courant une entorse qui le força de s'asseoir. Sa jambe enfla sur-le-champ, et cela calma la querelle (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, Lettre LVI.
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s'enfler v. pron.
♦ || La voile s'enfle. || La rivière, la mer s'enfle (→ Bourrasque, cit. 1). || La grenouille s'enfle et crève (cit. 2).
17 L'onde s'enfle dessous (les navires), et d'un commun effort
Les Maures et la mer montent jusques au port.
Corneille, le Cid, IV, 3.
18 Tout à coup la flamme engourdie
S'enfle, déborde, et l'incendie
Embrase un immense horizon !
Lamartine, Secondes méditations, VI.
19 Mon cœur bat ! mon cœur bat ! (…) Mon sein brûle et m'entraîne (…) Ah ! qu'il s'enfle, se gonfle et se tende (…)
Valéry, Poésies, « La jeune Parque ».
♦ Subir une enflure (syn. : enfler, II.).
20 Ses jambes (de Louis XIV) s'enflèrent; la gangrène commença à se manifester.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XXVIII.
♦ Par anal. Devenir plus fort (d'un son). || Voix, bruit… qui s'enfle.
21 La conversation, d'abord grêle et menue, s'enfla, se prolongea en un murmure confus sur lequel s'éleva la voix de Garain (…)
France, le Lys rouge, III, p. 35.
22 (…) les senteurs devenaient plus pénétrantes et le tintement monotone des cigales s'enflait comme un crescendo d'orchestre.
Loti, Mme Chrysanthème, II, p. 5.
♦ Fig. ⇒ Augmenter, grossir.
23 Il y a tant d'hommes naturellement outrés et dans la bouche desquels tout s'enfle, tout grossit, tout sort de la vérité simple et naturelle.
Massillon, Carême, Pardon des offenses.
24 Dans l'établissement des prix de revient, la place de la fabrication proprement dite diminue, cependant que celle de l'administration s'enfle d'autant.
André Siegfried, l'Âme des peuples, III, p. 212.
♦ La charité (cit. 1) ne s'enfle point d'orgueil.
25 Ne vous enflez donc point d'une si grande gloire.
Molière, le Misanthrope, III, 4.
——————
enflé, ée p. p. adj.
1 Atteint d'enflure. ⇒ Gonflé, volumineux. || Mer enflée par la tempête (→ Abaissement, cit. 1). || Organe enflé. ⇒ Bouffi, boursouflé, hypertrophié, intumescent, tuméfié, tumescent, turgescent. || Joue, paupière enflée. || Main enflée. ⇒ Pote (→ Dedans, cit. 17; diabète, cit.). || Ventre enflé. ⇒ Ballonné.
26 J'ai la tête plus grosse que le poing et si (pourtant) elle n'est pas enflée.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 5.
27 Tant de visages défaits, bouffis, enflés de boutons : une pâleur livide, tigrée de pustules.
André Suarès, Voyage du condottiere, p. 84.
♦ N. m. (1749). || Un gros enflé : un gros homme. — Par ext. Gros lourdaud, imbécile. || Quel enflé ! || Regardez-moi cet enflé ! ⇒ Niais.
28 C'est ce gros enflé de conseiller (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, III, 16.
28.1 Garnéro releva la tête : « Je crois que ça va fonctionner », dit-il en rangeant son tournevis dans la trousse à outils. « Non, mais tu le vois cet enflé qui fume sa pipe sur la mélinite : Pas de ça, mon vieux, tu vas nous faire sauter ».
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 109.
2 Fig. ⇒ Amplifié, exagéré, grossi. || Incident considérablement enflé. || Description enflée. || Compte exagérément enflé. ⇒ Plein, rempli.
3 (Personnes). || Enflé de… || Enflé d'orgueil, de suffisance : rempli d'un sentiment d'orgueil, de suffisance. — Enflé de ses succès. ⇒ Bouffi, enorgueilli, fier.
29 On dit que le Printemps, pompeux de sa richesse,
Orgueilleux de ses fleurs, enflé de sa jeunesse,
Logé comme un grand Prince en ses vertes maisons,
Se vantait le plus beau de toutes les saisons,
Et se glorifiant le contait à Zéphyre.
Ronsard, Sonnets et madrigaux…, Élégie du printemps.
30 Cet orgueilleux esprit, enflé de ses succès (…)
Corneille, Nicomède, II, 4.
31 Enflés d'une si belle origine, ils se croyaient saints par nature et non par grâce.
Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, II, 5.
4 Style enflé. ⇒ Ampoulé, boursouflé, emphatique, redondant.
32 Le défaut du style enflé c'est de vouloir aller au delà du grand.
Boileau, le Longin, Sublime, 2.
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CONTR. Désenfler.
DÉR. Enflure.
COMP. Désenfler, renfler.
Encyclopédie Universelle. 2012.