entailler [ ɑ̃taje ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Couper en faisant une entaille. Entailler une poutre. ⇒ mortaiser . Entailler un arbre fruitier. ⇒ inciser. — Cette vallée est « une coche entaillée dans un bloc de granit » (Chateaubriand).
2 ♦ Blesser d'une entaille. Il lui a entaillé le visage. ⇒ balafrer, entamer, taillader. S'entailler le doigt.
● entailler verbe transitif (de tailler) Pratiquer une entaille dans une pièce, un matériau, etc. Faire une entaille, une plaie à quelqu'un, à une partie du corps ; blesser : Il lui a entaillé la figure. ● entailler (difficultés) verbe transitif (de tailler) Conjugaison Attention au groupe -illi- aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous entaillions, (que) vous entailliez. ● entailler (synonymes) verbe transitif (de tailler) Pratiquer une entaille dans une pièce, un matériau, etc.
Synonymes :
- creuser
- inciser
Faire une entaille, une plaie à quelqu'un, à une partie...
Synonymes :
- entamer
entailler
v. tr. (et intr.)
d1./d Faire une entaille à.
|| Par anal. Un tesson lui a entaillé le pied.
|| v. Pron. Il s'est entaillé le visage.
d2./d (Québec) AGRIC Percer l'écorce d'un érable et y fixer une goudrelle pour en recueillir la sève.
|| v. intr. Mettre une érablière en exploitation.
⇒ENTAILLER, verbe trans.
A.— [Le compl. désigne une chose] Creuser, couper en enlevant une partie. La cognée volait tout doux, comme sans effort, et peu à peu entaillait le fût si proprement qu'on l'eût dit ouvert à la scie (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 210) :
• 1. Il fallut longer le pied du rempart de granit, aborder le bastion par derrière, y grimper le long d'une pente raide où la pioche des Bulgares avait, de loin en loin, entaillé quelques marches.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 205.
— SERR. Mortaiser une pièce de bois pour y placer une pièce de serrurerie (cf. ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., 3, 1928, p. 107).
B.— P. anal.
1. GÉOGR. Découper suivant un contour plus ou moins net. Confondant enfin leurs efforts, les deux courants ont largement entaillé une vallée commune (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 130) :
• 2. La nature a fait ces vallées, les pluies d'orage les ont terminées par ces ravins, entaillant ce qui restait de falaise, creusant jusqu'à la mer le lit des eaux qui sert de passage aux hommes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Le Saut du berger, 1882, p. 9.
2. [Le compl. désigne un être vivant ou une partie du corps] Blesser au moyen d'un instrument tranchant. Un coup de couteau qu'il ne put parer lui entailla les chairs de l'épaule (VERNE, Île myst., 1874, p. 436) :
• 3. Alors je pus constater qu'en effet le corps du garde ne portait aucune blessure provenant d'un projectile, et que, seule, la région cardiaque avait été entaillée par une lame aiguë.
G. LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907, p. 114.
— Emploi pronom. Mais il dut attendre, un des garçons qui découpaient venait de s'entailler le doigt, et cela jetait un trouble (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 663). Un jour, en aiguisant sa faux, l'un s'entailla profondément le pouce; je ressentis sa douleur, jusqu'à l'os (GIDE, Immor., 1902, p. 441).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. entaillé, ée. Ainsi, sur les flancs entaillés de la montagne, s'étagent les zones (VIDAL, DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 272). La chair tout entaillée geint et crie sur la paille (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 77). Elle se hâta de tout ramasser mais le sang coulait de son doigt entaillé (GUÉVREMONT, Survenant, 1945, p. 22). b) Le subst. masc. entaillage. Action d'entailler (cf. CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 193). c) Le subst. masc. entailleur. Ouvrier qui entaille ,,les billes pour en faciliter l'équarissage`` (Forest. 1946). Repris à l'a. fr. par Huysmans au sens de « sculpteur » dans le syntagme entailleur de pierre (Oblat, t. 2, 1903, p. 129).
Prononc. et Orth. :[] et []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. [chose] entaillee « sculptée » (Psautier Cambridge, 96, 7 ds T.-L.); 1864 pronom. « se faire une coupure au doigt, à la main » (LITTRÉ). Dér. de tailler; préf. en-. Fréq. abs. littér. :102.
DÉR. Entaillure. subst. fém. Synon. vieilli de entaille. Faire une entaillure (Ac. 1835, 1878). Le chevalier disait son chapelet en comptant les dizaines avec son doigt sur les entaillures du pommeau de son épée (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 114). Il y avait dans ces rochers une entaillure (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 72). — [()]. Ds Ac. 1694-1878. — 1re attest. 1re moitié XIIe s. entaillëure « sculpture » (Psautier Oxford, 96, 7 ds T.-L.), 1538 « entaille, blessure » (EST.); du rad. de entailler, suff. -ure. — Fréq. abs. littér. : 4.
entailler [ɑ̃tɑje] v. tr.
ÉTYM. V. 1120; de en-, et tailler.
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A (Sujet n. de personne).
1 Couper en faisant une entaille. ⇒ Couper, creuser. || Entailler une poutre. ⇒ Mortaiser. || Entailler un arbre fruitier. ⇒ Inciser.
1 Et avec un poinçon je veux (de) sur l'écorce
Engraver de ton nom les six lettres à force,
Afin que les passants lisant Marion,
Fassent honneur à l'arbre entaillé de ton nom.
Ronsard, Le Second Livre des amours, Amours de Marie, II, I, « Le voyage de Tours ».
♦ Former par une entaille. || « Une pente raide où la pioche des Bulgares avait (…) entaillé quelques marches » (R. Vercel, in T. L. F.).
2 (1864, pron.; « tuer avec une arme tranchante », 1842). Faire une entaille (dans les chairs) à… || Il lui a entaillé le visage. ⇒ Blesser, écharper, entamer, taillader. || S'entailler le doigt. ⇒ Charcuter (se).
2 Un coup de couteau qu'il ne put parer lui entailla les chairs de l'épaule.
J. Verne, l'Île mystérieuse, p. 436.
3 Techn. Enclaver (une pièce de serrurerie) dans le bois.
B (Sujet de n. de la chose qui crée, délimite ou constitue une entaille). || Les courants, les eaux qui entaillent la roche. || Les crevasses qui entaillent le sol.
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entaillé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (Av. 1854).
♦ Qui forme, constitue une entaille, une coupure. || Vallée entaillée dans un bloc de granit (→ 1. Coche, cit.).
♦ Qui présente une, des entaille(s).
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DÉR. Entaillage, entaille, entailloir, entaillure.
Encyclopédie Universelle. 2012.