excuse [ ɛkskyz ] n. f.
1 ♦ Raison alléguée pour se défendre d'une accusation, d'un reproche, pour expliquer ou atténuer une faute. ⇒ 1. défense, explication, justification, motif, raison. Alléguer, donner, fournir une bonne excuse, une excuse valable. « Mais votre amour n'a plus d'excuse légitime » (Racine) . Avoir pour excuse l'inexpérience. Chercher, inventer une excuse. De mauvaises excuses; excuse inacceptable, inadmissible. « L'état de souffrance où je suis continuellement est ma seule excuse » (Sainte-Beuve). Iron. La belle excuse !
♢ Dr. Excuses légales : faits déterminés par la loi et qui entraînent l'exemption (excuses absolutoires) ou une atténuation de la peine (excuses atténuantes). — Pop. Faites excuse [ fɛtɛkskyz ] :acceptez mes excuses.
2 ♦ Regret que l'on témoigne à qqn de l'avoir offensé, contrarié, gêné. ⇒ pardon, regret. De plates excuses. Faire, présenter des excuses, ses excuses à qqn (cf. Faire amende honorable). Je vous fais toutes mes excuses. Se confondre en excuses. Exiger des excuses : demander réparation de l'offense dont on a été victime. Vous lui devez des excuses. Accepter, recevoir des excuses. « Ainsi, de fautes en pardons, et d'erreurs en excuses, je passerai ma vie à mériter votre indulgence » (Beaumarchais). « les excuses rappellent la faute plus certainement qu'elles ne l'atténuent » (Louÿs).
3 ♦ Motif que l'on invoque pour se dispenser de qqch., pour se soustraire à quelque devoir. ⇒ alibi, échappatoire, faux-fuyant, 2. prétexte. Se trouver une (bonne) excuse pour refuser. « La fatalité, c'est l'excuse des âmes sans volonté » (R. Rolland).
♢ Spécialt Motif justifiant un élève qui a été absent, n'a pas fait son travail, etc. Apporter un mot d'excuse.
♢ Dr. Motif qui, dans certains cas déterminés par la loi, dispense d'être tuteur, de siéger comme juré. Exciper d'une excuse. — Procéd. Justification d'un défaut de comparution en justice par une partie ou par un témoin.
4 ♦ Jeux Au tarot, Carte qui permet de ne pas fournir de la couleur ou de l'atout demandé.
⊗ CONTR. Accusation, blâme, imputation; condamnation, inculpation, reproche.
● excuse nom féminin (de excuser) Raison alléguée pour se disculper ou pour disculper quelqu'un ; circonstance propre à disculper : Fournir une excuse. Motif allégué pour se dispenser de quelque chose : Il a toujours une bonne excuse pour ne pas aider. Justification pour l'absence d'un élève, pour un devoir non fait, une leçon non apprise, etc. : Apporter un mot d'excuse de ses parents. En droit, synonyme de dispense. Carte du jeu de tarot qu'on peut jouer pour ne pas fournir la couleur demandée ou un atout. ● excuse (citations) nom féminin (de excuser) Louis Aragon Paris 1897-Paris 1982 Je ne serai pour personne une excuse, pour personne un exemple. Le Libertinage Gallimard Jean Hamon Cherbourg 1618-Paris 1687 Une bonne confession vaut mieux qu'une mauvaise excuse. Lettre à un ami ● excuse (difficultés) nom féminin (de excuser) Emploi Présenter, faire ses excuses sont deux locutions d'emploi courant : je vous présente mes excuses, je vous fais mes excuses. - Faire excuse est vieilli. Recommandation Ne pas dire demander excuse pour demander pardon. Registre Faites excuse pour je vous fais mes excuses est populaire. ● excuse (expressions) nom féminin (de excuser) Familier. (Faites) excuse, formule de politesse pour s'excuser, pour témoigner son regret. Excuse légale, fait précis prévu par la loi qui accompagne une infraction et dont la constatation par le juge entraîne une réduction (excuse atténuante) ou une exemption de peine (excuse absolutoire). ● excuse (synonymes) nom féminin (de excuser) Raison alléguée pour se disculper ou pour disculper quelqu'un ; circonstance...
Synonymes :
- décharge
- défense
Motif allégué pour se dispenser de quelque chose
Synonymes :
- prétexte
- raison
Carte du jeu de tarot qu'on peut jouer pour ne...
Synonymes :
- fou
excuse
n. f.
d1./d Raison que l'on apporte pour se disculper ou disculper qqn.
|| DR Excuses légales: faits déterminés par la loi, qui entraînent une diminution (excuses atténuantes) ou une exemption (excuses absolutoires) de la peine.
d2./d Raison alléguée pour se soustraire à une obligation ou pour justifier le fait de s'y être soustrait. Il a toujours de bonnes excuses pour ne pas faire son travail.
|| DR Motif légal allégué pour être dispensé de siéger comme juré, d'être tuteur.
d3./d (Surtout au Plur.) Témoignage des regrets que l'on a d'avoir offensé qqn, de lui avoir causé du tort. Faire des excuses à qqn.
⇒EXCUSE, subst. fém.
A.— Manifestation physique ou verbale visant à abolir la culpabilité résultant d'une faute, d'un manquement vis-à-vis de quelqu'un. Un geste d'excuse :
• 1. Justin tenait les yeux baissés, et se gardait de l'interrompre, pour ne pas l'irriter davantage. Épuisé, Gilbert se tut et parut un instant dormir.
— Mon cher ami, je t'excuse bien volontiers de...
— Je n'ai pas besoin d'excuses.
ARLAND, Ordre, 1929, p. 496.
— Fais, faites excuse (vx., fam.). Excusez-moi (de vous contredire, cf. LITTRÉ). Le Gendarme. — Faites excuse. J'ai réglé ma montre ce matin sur l'horloge de la caserne (COURTELINE, Gend. sans pitié, 1899, p. 176). Se prononce sans liaison [].
B.— 1. Comportement, affect, geste ou parole interprétable comme un argument montrant que l'auteur d'une action jugée incorrecte n'a pu (ne pourra) agir autrement qu'il l'a fait (ou qu'il le fera). Chercher, fournir, trouver une bonne excuse; avoir une excuse toute prête; une excuse valable, inacceptable; sotte, mauvaise excuse (Ac.); inventer une excuse; exiger des excuses. (Quasi-)synon. justification, motif, raison. Léon. — ... Pardon d'être entré ainsi, madame, mais je vous croyais chez vous. D'ailleurs, j'étais avec monsieur votre mari, c'est mon excuse (DUMAS père, Mari veuve, 1832, p. 285). — Marquis! fit Cernuwicz, vous ne nous quitterez pas si tôt? Je parie que vous allez, de ce pas, voir des filles, Hein, ne dites pas non! nous aussi, nous irons. Demeurez donc avec nous. J'essayai une excuse (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 221). Je l'ai vu fureter autour de mon bureau. Sa myopie lui est une excellente excuse pour mettre son nez partout (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 43) :
• 2. Mais, puisqu'il en est ainsi, pouvez-vous me dire quand votre appartement va devenir libre. J'ai mille excuses à vous faire d'une telle incivilité — mais la meilleure est ici. Et il me tendit ce billet singulier...
GRACQ, Beau tén., 1945, p. 36.
— Locutions
♦ La belle excuse!
♦ Être sans excuse. N'être pas excusable. Nous ne lui avons montré que le bon exemple! hein? Tu n'as rien à te reprocher? (...) Je te répète qu'il est sans excuse. Nous avons été trop bons pour lui (ARLAND, Ordre, 1929 p. 246).
♦ Avoir l'excuse d'être + subst. désignant une qualité, un état qui est une raison suffisante pour disculper ou justifier (le comportement de) quelqu'un. Souvent à la forme nég. Son avocat, un avocat d'office pourtant, et qui n'a pas l'excuse d'être l'ami de son client (BOURGET, Disciple, 1889, p. 230).
♦ Donner, prendre pour excuse + subst. désignant un fait, un état, une qualité qui est une raison suffisante pour disculper ou justifier (le comportement de) quelqu'un. Vers ce temps, Lazare se lassa des affaires. Sa paresse revenait, il traînait des journées oisives, en donnant pour excuse son mépris des manieurs d'argent (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 1055).
[En position de déterminant à un nom d'acte] Cri, sourire d'excuse(s); paroles d'excuse(s); une lettre, un mot d'excuse. Le type s'assit péniblement. — J'ai les jambes gourdes, dit-il avec un rire d'excuse (SARTRE, Sursis, 1945, p. 185). Tous ses baisers d'excuses ajoutent encore à la nuit qui s'installe en moi et autour de moi (GENÊT, Poèmes, 1948, p. 102).
— P. méton. Une excuse. Un mot d'excuse. Synon. justification. Vous étiez absent à la classe du matin, vos parents vous ont-ils donné une excuse? (Ac. 1932).
— Spéc., DR. PÉNAL. ,,Fait spécifié par la loi qui, constaté par le juge, entraîne l'atténuation ou la suppression de la peine`` (BARR. Suppl. 1974).
2. Emploi auto-référentiel, gén. au plur. [Paroles dont l'énonciation sert à s'excuser] Nos excuses; mille excuses. Synon. pardon. « Pardon, excuse, dit-il [un gendarme] vous m'avez dévisagé; conséquemment, je voudrais voir votre signalement (...) » (MALOT, R. Kalbis, 1869, p. 106). « Dans soixante ans on vous jouera ça. » Picard : — Mes excuses pour tout ce que je vous ai dit (RENARD, Journal, 1909, p. 1253) :
• 3. — Parlons-en! s'écria Pernichon d'une voix si stridente que Mme Jérôme se boucha une oreille du bout de son doigt ganté.
— Pardonnez-moi... Je vous prie de m'excuser... Toutes mes excuses! dit le vicomte Lavoine de Duras en agitant vers son hôte une main qui tremblait de lassitude et d'écœurement.
BERNANOS, Imposture, 1927, p. 402.
— Locutions
♦ Faire, offrir, présenter des/ses excuses (à qqn). Dire (à quelqu'un) des paroles servant à s'excuser. Une Grecque fait ce qu'elle veut. Elle n'a pas à te demander la permission. C'est un cas de guerre. Hector. — Nous pouvons vous offrir des excuses (GIRAUDOUX, Guerre Troie, 1935, II, 9, p. 151). Fam. Présenter les excuses les plus plates.
♦ Devoir des excuses (à qqn.) Devoir (à quelqu'un) des paroles par lesquelles on s'excuse. Oh mais! Je dois des excuses à la petite Heredia, que j'avais mal, très mal vue le jour de son mariage avec de Régnier (GONCOURT, Journal, 1896, p. 977).
♦ Recevoir les/des excuses (de qqn). Se voir adresser par quelqu'un des paroles par lesquelles il s'excuse. Voyons, Félix, écoute... Escartefigue. — Je n'écoute rien. Je me présenterai ici demain matin pour recevoir tes excuses. Bonsoir, Monsieur Brun. M. Brun. — Allons, capitaine... (PAGNOL, Marius, 1931, III, 1er tabl., 5, p. 168).
♦ Se confondre en excuses. Répéter (à quelqu'un) des paroles servant à s'excuser. Il est supposé détenir quelque fragment de vérité. C'est assez : on le honnit et l'infortuné ne songe qu'à se confondre en excuses (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 52). Sans doute, le prince étant arrivé en retard, le duc se confondait-il en excuses. « Mon adorable duc! pensait Alban avec tristesse. En quel état le met le droit divin! » (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 536).
Prononc. et Orth. :[]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [XIVe s. « raison que l'on invoque pour se disculper » (BEAUVAU, Rom. de Troilus, 294, bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 146)]; 1456-67 (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, XCVI). 2. av. 1549 « raison que l'on a de ne pas faire quelque chose » (MARG. DE NAVARRE, Heptameron, éd. M. François, p. 409). Déverbal de excuser. Fréq. abs. littér. : 1 885. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 282, b) 2 810; XXe s. : a) 2 622, b) 2 982. Bbg. LE BIDOIS Délire 1970, p. 213. — LEW. 1960, p. 126, 128, 130. — NOURRY (P.). Comment s'excuser. Déf. Lang. fr. 1970, n° 53, pp. 18-20.
excuse [ɛkskyz] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; de excuser.
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1 Raison alléguée pour se défendre d'une accusation, d'un reproche, pour expliquer ou atténuer une faute, se disculper ou disculper autrui. ⇒ Défense, explication, justification, motif, raison. || Avoir toujours une excuse toute prête (⇒ Ressource). || Chercher, inventer, forger une excuse. || Apporter, alléguer, donner, fournir une bonne excuse, une excuse raisonnable, plausible, légitime, valable. || Arguer d'une excuse. || Faire valoir une excuse. || Invoquer un alibi pour excuse. || Donner son ignorance pour excuse. || On peut dire pour son excuse… ⇒ Décharge. || Avoir pour excuse l'inexpérience. || Il est jeune, c'est son excuse, sa seule excuse. || Sa bonne foi lui servira d'excuse. || Il n'y a rien à redire à son excuse. || De mauvaises excuses; excuse inacceptable, inadmissible. || N'avoir aucune excuse pour se justifier (→ Accabler, cit. 7). || Sa faute est sans excuse. || Il est sans excuse. || La belle excuse !
1 Les injustices des pervers Servent souvent d'excuse aux nôtres.
La Fontaine, Fables, VI, 15.
2 Si je voulais y donner (à mon retardement) une excuse galante, je n'aurais qu'à vous dire que (…)
Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, I.
3 Mais votre amour n'a plus d'excuse légitime (…)
Racine, Iphigénie, I, 5.
4 (…) j'ai pour excuse le malheur et la nécessité. C'est l'amour qui m'a conduit; c'est lui qui réclame votre indulgence, qui vous demande de pardonner une confidence nécessaire (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXV.
5 L'état de souffrance où je suis continuellement est ma seule excuse.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. II, p. 388.
6 C'est la vérité en personne qui s'exprime ici par mes lèvres, et c'est dans la seule sincérité de mon discours que vous devez chercher et trouverez, je l'espère, l'excuse de sa cruauté.
Courteline, Boubouroche, Nouvelles, II.
7 D'excuse valable à une pareille comédie, aucune n'était donnée, aucune n'existait.
Pierre Louÿs, la Femme et le Pantin, VIII.
8 Qu'on se représente la difficulté qu'il y a, pour un roi, de cacher sa conduite privée. Louis XIV savait bien que c'était impossible. Malgré cela, il voulait que ses fautes, même connues du public, eussent du moins l'excuse de la décence.
Louis Bertrand, Louis XIV, p. 213.
9 À la profondeur où il sait chercher les origines, il trouve en soi, la semence et l'excuse de tous les péchés.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V.
♦ Dr. || Excuses légales : faits déterminés par la loi et qui, sans exclure la culpabilité du délinquant, entraînent pour celui-ci l'exemption (excuses absolutoires; ⇒ Absolutoire [cit.], amnistie), ou une atténuation de la peine (excuses atténuantes; ⇒ Atténuant). || La provocation, la minorité du délinquant constituent des excuses légales.
10 Si, en raison des circonstances et de la personnalité du délinquant, il est décidé qu'un mineur âgé de plus de treize ans doit faire l'objet d'une condamnation pénale, les peines seront prononcées ainsi qu'il suit, sous réserve, le cas échéant, de la possibilité d'écarter l'excuse atténuante de minorité à l'égard d'un mineur âgé de plus de seize ans.
Code pénal, art. 67.
♦ Vx. et fam. Formule de politesse pour s'excuser de contredire quelqu'un. → Sauf votre respect; demander pardon. || Je vous fais excuse, je vous fais bien excuse (Académie).
11 Pour nous, je ne veux point, Monsieur, vous faire excuse (…)
Molière, l'École des maris, III, 8.
♦ ☑ Mod. (pop.). Faites excuse [fɛtɛkskyz] : acceptez mes excuses. || « Il n'est pas encore venu ? Faites excuse, il est arrivé » (Littré).
♦ ☑ (Loc. fautive, pop. et régionale; sous l'influence de demander pardon). Demander excuse : demander pardon; s'excuser.
11.1 Je vous demande excuse, ma mère. La tournure est impropre, vous le savez comme moi, mais voilà bien le degré de finesse où s'aiguisait notre haine. Cette phrase signifie exactement le contraire de ce qui m'était réclamé, mais, comme tout le monde l'emploie couramment sans se rendre compte de son absurdité, Folcoche, d'ailleurs assez peu éclairée sur les subtilités de la langue française, n'y entendait pas malice.
Hervé Bazin, Vipère au poing, p. 172.
2 Spécialt. Regret que l'on témoigne à quelqu'un de l'avoir offensé, outragé, contrarié, gêné. ⇒ Amende (faire amende honorable), pardon (demander pardon), regret. || Faire, présenter des excuses, ses excuses, mille excuses à quelqu'un. || Je vous fais toutes mes excuses. || Se confondre en excuses. || On lui fit de plates (1. Plat, cit. 17) excuses. || Bégayer, bredouiller une excuse (→ Barboter, cit. 9). || Sourire, geste d'excuse. || Écrire une lettre d'excuse (→ Correspondance, cit. 6). || Veuillez agréer nos excuses. || Apaiser (cit. 2) quelqu'un par des excuses. ☑ De plates excuses : les excuses les plus humbles. || Excuses faites à regret, à contre-cœur. || Exiger des excuses : demander réparation de l'offense dont on a été victime. || Devoir des excuses à quelqu'un. || Accepter, recevoir les excuses de quelqu'un.
12 Ah ! Vraiment, j'attendais l'excuse d'un outrage;
Mais, à ce que je vois, c'est un autre langage.
Molière, Dom Garcie, IV, 7.
13 (…) je vous fais d'abord mes excuses de tout ce que mes discours ont pu avoir d'irrégulier dans nos entretiens.
Marivaux, le Jeu de l'amour et du hasard, II, 12.
14 Ainsi, de fautes en pardons, et d'erreurs en excuses, je passerai ma vie à mériter votre indulgence par la bonne foi naïve avec laquelle je reconnaîtrai les unes en vous présentant les autres.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, Lettre sur la critique.
15 Il venait (…) me faire ses excuses, de ce qu'un officier de son corps avait pu me manquer à ce point (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXXV.
16 Si le lecteur trouve cette phrase trop longue, qu'il accepte mes excuses; mais qu'il ne s'attende pas de ma part à des bassesses. Je puis avouer mes fautes; mais non les rendre plus graves par ma lâcheté.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, IV, p. 152.
17 Sur ce dernier point, elle pensa que le silence lui serait d'un meilleur secours que la contrition, car les excuses rappellent la faute plus certainement qu'elles ne l'atténuent, et elles provoquent le ressentiment même lorsqu'elles obtiennent les mots du pardon.
Pierre Louÿs, les Aventures du roi Pausole, III, XI.
3 Motif que l'on invoque pour se dispenser de quelque chose, pour se soustraire à quelque devoir, à quelque obligation. ⇒ Défaite, dérobade, échappatoire, faux-fuyant, 2. moyen, prétexte. || Alléguer quelque excuse de santé pour éviter le voyage (→ Bagne, cit. 1). || Il a pris le mauvais temps pour excuse. || Son travail lui sert d'excuse pour refuser les invitations. || Se chercher, se trouver, se donner des excuses pour se dérober au devoir. — Iron. || De belles, d'excellentes excuses.
18 Et de quoi que nous flatte un désir amoureux,
Toute excuse est honteuse aux esprits généreux.
Corneille, le Cid, III, 3.
19 La fatalité, c'est l'excuse des âmes sans volonté.
R. Rolland, Au-dessus de la mêlée, p. 6.
♦ Spécialt. Motif justifiant un élève qui a été absent, n'a pas fait son travail, etc. || Apporter un mot d'excuse.
♦ Dr. Motif qui, dans certains cas déterminés par la loi, dispense d'être tuteur, de siéger comme juré. || Exciper d'une excuse. || La cour prononcera sur la validité de l'excuse. — Procéd. Justification d'un défaut de comparution en justice par une partie ou par un témoin.
20 Le témoin ainsi condamné à l'amende sur le premier défaut, et qui, sur la seconde citation, produira devant le juge d'instruction des excuses légitimes, pourra, sur les conclusions du procureur de la République, être déchargé de l'amende.
Code d'instruction criminelle, art. 81.
4 Jeux de cartes. || L'excuse : la carte imprenable qui, au tarot, permet de « s'excuser », c'est-à-dire de ne pas jouer la couleur ou l'atout demandé. || L'excuse doit être jouée avant la dernière levée.
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Encyclopédie Universelle. 2012.