1. général, ale, aux [ ʒeneral, o ] adj.
• v. 1120-1130; lat. generalis « qui appartient à un genre »
1 ♦ Qui s'applique, se réfère à un ensemble de cas ou d'individus (opposé à particulier). « les phénomènes les plus simples sont nécessairement les plus généraux » (Comte). Idée générale. S'en tenir à des considérations générales. ⇒ 3. vague. D'une manière générale : sans application à un cas spécial (⇒ généralement) . Animal est plus général que chien,s'applique à plus d'individus. ⇒ extensif, 1. générique, large. — Log. Proposition générale.
♢ N. m. Conclure du particulier au général. ⇒ généraliser. Il n'y a de science que du général (maxime d'Aristote).
2 ♦ Qui s'applique à l'ensemble ou à la majorité des cas ou des individus d'une classe. En règle générale. C'est maintenant la tendance générale. ⇒ 1. courant, dominant, habituel, ordinaire. L'opinion générale. Situation générale. Travailler au bien général. ⇒ commun. Dans l'intérêt général, de tous.
3 ♦ Qui intéresse, réunit sans exception tous les individus, tous les éléments d'un ensemble. ⇒ total. Assemblée générale. Amnistie générale. Un cri général. ⇒ unanime. À la demande générale. La mêlée devint générale. Concours général. Grève générale. Mobilisation générale. États généraux. Culpabilité, responsabilité générale. ⇒ collectif. Récapitulation générale. — Une vue générale, d'ensemble. ⇒ global.
♢ Milit. Assemblée générale, alarme générale, ou ellipt n. f. générale : batterie ou sonnerie militaire appelant au rassemblement. Sonner la générale.
♢ Théâtre Répétition générale, ou ellipt n. f. LA GÉNÉRALE : ultime répétition d'ensemble d'une pièce sous la forme d'une représentation devant un public de privilégiés. La couturière, la générale et la première. Être invité à la générale d'une pièce.
♢ (En parlant de la connaissance, des notions relatives à un ensemble de connaissances) Culture générale. Histoire générale. ⇒ universel. Médecine, philosophie générale. Tableau général. ⇒ synoptique. Dictionnaire général, non spécialisé. Littérature générale : dans l'édition, les œuvres littéraires opposées aux ouvrages spécialisés ou non littéraires.
♢ Qui intéresse toutes les parties d'un individu, d'un organisme. État général. Paralysie générale. Anesthésie générale (opposé à local, locorégional) . Fatigue générale.
4 ♦ Qui embrasse l'ensemble d'un service, d'une organisation. Direction générale. Quartier général. Conseil général. — (Qualifiant le titulaire lui-même d'une haute fonction, d'un grade supérieur) Fermiers généraux. Officiers généraux. La secrétaire générale. Président-directeur général, présidente-directrice-générale. Trésorier-payeur général.
5 ♦ Loc. adv. (v. 1270) EN GÉNÉRAL : d'un point de vue général, en ne considérant que les caractères généraux (opposé à en particulier). Parler en général, abstraction faite des cas spéciaux. « c'est l'homme en général et non tel homme qu'ils représentent » (Taine). — Dans la plupart des cas, le plus souvent. ⇒ communément, généralement. C'est en général ce qui arrive.
⊗ CONTR. Individuel, particulier, singulier, spécial, spécialisé; exceptionnel, inhabituel, local, partiel, rare.
général 2. général, ale, aux [ ʒeneral, o ] n.
• fin XVIe; « trésorier général » 1463; de capitaine général
1 ♦ N. m. Celui qui commande en chef une armée, une unité militaire importante. Général en chef. Alexandre, Hannibal, César comptent parmi les plus fameux généraux de l'Antiquité (⇒ capitaine) .
2 ♦ Par anal. Personne qui est à la tête d'un ordre religieux. ⇒ supérieur. Le général des Jésuites, des Dominicains.
3 ♦ N. m. Hist. Général des finances. ⇒ généralité (II).
4 ♦ Officier du plus haut grade commandant une grande unité dans les armées de terre et de l'air. Général de brigade (2 étoiles), de division (3), de corps d'armée (4), d'armée et commandant en chef (5). La première femme « à revêtir les deux étoiles de générale de brigade aérienne » (Le Monde, 1998). Général en chef. ⇒ généralissime. Général (à) deux, trois étoiles. Insignes des généraux (feuilles de chêne, étoiles). Le général de Gaulle. À vos ordres, mon général.
♢ Ce titre, dans la vie civile. Bonjour, mon général. (Venant d'une femme) Bonjour, général.
● général nom masculin Ce qui convient à un genre tout entier (toujours singulier) : On ne peut conclure que du général au particulier. ● général nom masculin (de général) Officier appartenant aux échelons les plus élevés de la hiérarchie des armées de terre, de l'air et de la gendarmerie. Littéraire. Chef de guerre : Hannibal, Scipion, Alexandre, les généraux les plus illustres de l'Antiquité. Supérieur de certains ordres religieux, notamment chez les jésuites. ● général (citations) nom masculin François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Il est plus aisé de connaître l'homme en général que de connaître un homme en particulier. Maximes ● général (expressions) nom masculin En général, d'une manière générale ; habituellement, ordinairement. Parler en général, sans prendre en considération les cas particuliers. ● général (citations) nom masculin (de général) Ernest Renan Tréguier 1823-Paris 1892 Le prétendu dieu des armées est toujours pour la nation qui a la meilleure artillerie, les meilleurs généraux. Dialogues et fragments philosophiques, I, Certitudes Lévy Ernest Renan Tréguier 1823-Paris 1892 Le grand général (et on peut en dire presque autant du grand politique) est celui qui réussit et non celui qui aurait dû réussir. Discours et conférences, Réponse au discours de réception de Ferdinand de Lesseps, à l'Académie française, 23 avril 1884 Lévy Boris Vian Ville-d'Avray 1920-Paris 1959 Un général sans soldats est-il dangereux ? Textes et Chansons Julliard Publius Syrus (en Syrie Ier s.) Le courage du soldat dépend de la prudence du général. Ducis in concilio posita est virtus militum. Sentences, 210 Aleksandr F. Pogosski 1816-1874 N'est pas un bon soldat celui qui ne songe pas à devenir général. ● général (expressions) nom masculin (de général) Général des finances, administrateur placé à la tête d'une généralité. (Créés au XIVe s., ils étaient chargés des questions administratives et contentieuses relatives aux finances extraordinaires. En 1577, leur charge fusionna avec celle des trésoriers de France, chargés des finances ordinaires.) Général des galères, officier qui commandait toutes les galères et tous les bâtiments ayant des voiles latines. Général des galions ou de la mer, officier qui commandait les forces navales espagnoles. Général de brigade, de division, de corps d'armée, d'armée, échelons successifs de grade de général dans l'armée de terre et la gendarmerie. Général de brigade aérienne, de division aérienne, de corps aérien, d'armée aérienne, échelons successifs du grade de général dans l'armée de l'air. Général en chef, général placé à la tête d'un théâtre d'opérations et ne relevant que du pouvoir politique. ● général, générale, généraux adjectif (latin generalis, de genus, -eris, genre) Qui s'applique à un ensemble d'êtres ou de choses : Agir dans l'intérêt général. Qui intéresse tous les éléments d'un ensemble d'individus, de choses : La grève générale. Qui s'applique à la très grande majorité des cas ou des êtres : L'opinion générale est que vous avez tort. Qui est considéré dans son ensemble, abstraction faite des cas particuliers : Le climat général de ce pays est tempéré. Qui intéresse l'ensemble des connaissances ou des notions relatives à un domaine : Culture générale. Qui est abstrait et vague, indéterminé : S'en tenir à des considérations générales. Qui coiffe l'ensemble d'un service, d'une administration et qui est à l'échelon le plus élevé dans la hiérarchie : Le directeur général d'une entreprise. Qui intéresse l'ensemble de l'organisme, du corps de quelqu'un : Être frappé d'une paralysie générale. Logique Qui a la propriété de la généralité. Philosophie Se dit d'un concept qui s'applique à une classe d'éléments, d'individus, ou d'événements, qui constituent son extension. (La propriété inverse du degré de généralité est le degré d'abstraction.) ● général, générale, généraux (citations) adjectif (latin generalis, de genus, -eris, genre) François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien. Candide ● général, générale, généraux (expressions) adjectif (latin generalis, de genus, -eris, genre) D'une manière, d'une façon générale, en règle générale, habituellement, couramment, si l'on fait abstraction de cas exceptionnels. Dictionnaire général, dictionnaire qui traite le lexique d'une langue pris dans son ensemble. Grammaire générale, discipline qui a pour objet d'énoncer certains principes (universaux) auxquels obéissent toutes les langues. (La grammaire générale s'est développée aux XVIIe et XVIIIe s., dans la lignée des théoriciens de Port-Royal.) Linguistique générale, discipline qui, par-delà la diversité des langues particulières, se propose d'étudier le langage en lui-même et pour lui-même et d'en dégager les lois de fonctionnement. Médecine générale, mode d'exercice de la médecine par le généraliste. Psychologie générale, partie de la psychologie qui vise à élaborer et à transmettre les connaissances valables pour tout individu. Répétion générale ou générale (nom féminin), dernière répétition d'ensemble d'une pièce devant un public d'invités. ● général, générale, généraux (synonymes) adjectif (latin generalis, de genus, -eris, genre) Qui s'applique à un ensemble d'êtres ou de choses
Synonymes :
- commun
- courant
- dominant
Contraires :
Qui s'applique à la très grande majorité des cas ou...
Synonymes :
- global
- total
- unanime
Qui est abstrait et vague, indéterminé
Synonymes :
- vague
général, ale, aux
adj. (et n.)
d1./d Qui est commun, qui s'applique, convient à un grand nombre de cas ou d'individus. Caractères, traits généraux. Idée générale. Ant. individuel, particulier, singulier.
— D'une manière générale: sans application à un cas particulier.
|| n. m. L'induction va du particulier au général.
d2./d Qui concerne la totalité ou la plus grande part des éléments d'un ensemble, des personnes d'un groupe. Agir, oeuvrer dans l'intérêt général.
d3./d Qui concerne sans aucune exception chacun des éléments d'un ensemble, des personnes d'un groupe, etc. Mobilisation générale.
|| THEAT La répétition générale ou, n. f., la générale: la dernière répétition avant la première séance publique, réservée à la presse et à des spectateurs admis sur invitation. Assister à la générale d'une pièce.
|| Qui intéresse l'organisme entier. état général. Médecine générale.
d4./d Qui embrasse l'ensemble d'une administration, d'un service public, d'un commandement. Direction générale. état-major général.
|| (Avec un nom de charge, de dignité, indique un rang supérieur.) Procureur général. Officier général: V. général 2, sens I, 2.
d5./d Loc. adv. En général: en ne considérant que les caractères généraux, en négligeant les cas particuliers. étudier l'homme en général. Parler en général.
|| Le plus souvent, dans la plupart des cas. Syn. généralement.
————————
général, ale, aux
n.
rI./r n. m.
d1./d Chef militaire. Alexandre fut un grand général.
d2./d Officier des plus hauts grades dans les armées de terre et de l'air. Général de brigade, de division, de corps d'armée, d'armée.
d3./d Supérieur de certaines congrégations religieuses. Le général des jésuites.
rII./r n. f. Femme d'un général. Madame la générale.
I.
⇒GÉNÉRAL1, -ALE, -AUX, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — Qui se rapporte à la totalité des cas ou des individus. Anton. particulier, singulier, spécial.
1. Au plan abstr.
a) Qui est le fait de tous. Sa confiance juvénile, succédant sans transition aux vues les plus pessimistes, symbolisait assez bien le désarroi général (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 565). Les coups que nous infligerions aux Allemands sur ce théâtre auraient leur répercussion sur la situation générale (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 158) :
• 1. ... l'aménagement du territoire ne se réalisera pas sans l'action régionale. J'entends ce type d'action dont beaucoup d'animateurs régionaux nous ont donné l'exemple et qui situe l'intérêt régional en fonction de l'intérêt général du pays...
Amén. terr., 1964, p. 7.
SYNT. Anéantissement, assaut, assentiment général; acclamation, amnistie, appréciation, approbation, grève, mêlée, mobilisation, offensive, stupéfaction générale.
— [En considération d'une perception globale] Allure, impression générale.
b) Qui concerne le tout. Annuaire, cadre, catalogue, classification, équilibre, évolution, inventaire, politique, théorie général(e). Le coût de subsistance du travail salarié est une partie des frais généraux ou coûts fixes de la nation (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 343). Équilibre général du budget (FONTENEAU, Conseil munic., 1965, p. 79).
♦ Répétition générale, ou, absol., la générale. Ultime répétition d'une pièce donnée sous forme de représentation devant un public de choix. Rostand s'ennuie et voudrait aller à Cambo. Il n'assistera même pas à la répétition générale (RENARD, Journal, 1909, p. 1258).
— En partic. Qui est considéré dans sa plus grande extension. Démographie, grammaire, linguistique, médecine, pathologie, philosophie, physique, sociologie, topologie générale. Histoire générale du judaïsme (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 88). De nombreux problèmes de biologie générale ont été étudiés : dégénérescence et mort, détermination du sexe et problème de l'espèce (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 671) :
• 2. Dès le milieu du XVIIe siècle, suivant la méthode cartésienne, chaque problème scientifique, au lieu de se rattacher, comme il le fera plus tard, à des données bien définies occupant une place connue dans la hiérarchie des connaissances, sera considéré comme immédiatement résoluble par la mécanique générale.
METZGER, Genèse sc. cristaux, 1918, p. 126.
2. Au plan concr.
a) [Dans une hiérarchie] Dont la compétence administrative est étendue. J'ai refusé en mai 1814 la direction générale des subsistances (blé) de Paris (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 96).
SYNT. Avocat, commissaire, consul, contrôleur, délégué, directeur, inspecteur, officier, procureur, rapporteur, receveur, secrétaire, surveillant, vicaire général; commissariat, conseil, secrétariat général; comptabilité, inspection, sûreté générale.
♦ Président directeur général.
b) [En parlant d'une personne morale] Dont la représentativité est étendue.
— [En parlant d'une entreprise] C'est un projet d'habitation, là-bas, à Beyrouth, pour le directeur de la Compagnie que j'ai rêvée, vous savez, la Compagnie générale des Paquebots réunis (ZOLA, Argent, 1891, p. 62) :
• 3. ... la loi du 16 juillet 1889, autorisant l'État à effectuer le rachat des réseaux appartenant à la Société générale des téléphones, est le point de départ de la troisième période où a triomphé l'exploitation monopolisée entre les mains de l'État.
PRADELLE, Serv. P.T.T. Fr., 1903, p. 94.
— [En parlant d'un groupement professionnel ou syndical] M. Jouhaux, président de la Confédération générale du Travail (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 384). Association générale des institutions de retraite des cadres (Univers écon. et soc., 1960, p. 44-12). L'importante Confédération générale de l'artisanat français (ROBERT, Artis., 1966, p. 75) :
• 4. Le Syndicat général de l'Éducation nationale se prononcera à deux reprises contre l'aide de l'État à l'enseignement privé, non sans provoquer des remous et des réactions : à propos de la loi Barangé et à propos de la loi scolaire de 1960.
REYNAUD, Syndic. Fr., 1963, p. 98.
Rem. La docum. atteste les composés utilisés en Suisse. a) Générale-bourgeoisie, subst. fém. Assemblée délibérative des bourgeois de Neuchâtel (cf. PIERREH. Suppl. 1926). b) Générale-commune ou générale-communauté, subst. fém. Assemblée générale annuelle des bourgeois d'une commune (ibid.).
c) MÉD. Qui affecte tout l'organisme. État, anémie, anesthésie général(e); métamorphose, nervosité, paralysie générale. Un malaise général avec sueurs froides, tendances syncopales, nausées (QUILLET Méd. 1965, p. 337).
♦ Médecine générale. Médecine dont l'exercice s'applique à l'organisme dans son ensemble. Thérivier était lui aussi, un ancien interne de Philip, plus âgé qu'Antoine, et qui se consacrait maintenant à la médecine générale (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1064).
B. — Qui réunit des individus de même catégorie. Chapitre, concours général. Si l'on veut voir, dans un seul exemple, quelle étoit l'utilité morale et politique de ces excommunications si odieuses aux flatteurs des princes, il suffit d'ouvrir les actes du dernier concile général, et d'y lire les anathèmes qu'il ordonne de prononcer contre les usurpateurs des biens des pauvres, de quelque dignité qu'ils soient, même impériale ou royale, et contre ceux, non moins criminels, qui abusent de leur puissance pour attenter à la liberté du mariage (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 119).
C. — Qui tend vers l'universalité. Il convient (...), pour des raisons d'économie et de bonne politique sociale, d'associer l'enseignement technique à la culture générale dans les écoles les plus répandues (Encyclop. éduc., 1960, p. 171).
SYNT. Phénomène, problème, schéma général; cause, condition, considération, définition, formule, hypothèse, influence, loi, notion, point de vue, principe, règle, solution, tendance, vérité, vue général(e).
♦ Idée générale. Représentation abstraite qui désigne une pluralité de cas ou d'individus. Dans le cas particulier, à quelle condition avez-vous eu l'idée générale et abstraite d'existence, et l'idée générale et abstraite de moi, que vous comparez, pour en tirer la connaissance de votre existence? (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., 2, 1829, p. 418).
♦ Opinion générale. Opinion exprimée par la majorité d'un groupe social. L'opinion générale était que nous allions être incessamment libérés, et ceux des Allemands qui savaient le français renforçaient volontiers cette opinion par leurs propos (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 40).
— Locutions
♦ En général. D'un point de vue général. Les diverses dermatoses bulleuses nécessitent toutes des soins locaux, qui ont le grand intérêt d'assurer en général un soulagement très notable (QUILLET Méd. 1965, p. 304). Parler en général. Parler sans entrer dans les considérations particulières.
♦ En règle générale. Dans la plupart des cas. On ne peut résoudre en règle générale cette ultime difficulté que par approximations successives (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 98).
♦ D'une manière générale. Ordinairement. Pour en revenir aux phénomènes chimiques, on pourra dire d'une manière générale que les phénomènes chimiques n'engendrent pas la vie quoiqu'ils en soient une condition de manifestation (C. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 244).
II. — Substantif
A. — Subst. masc. à valeur de neutre, LOG. ,,Ce qui convient au genre entier, par opposition au particulier qui ne convient qu'à une partie`` (LITTRÉ). Conclure du particulier au général, c'est-à-dire de plusieurs propositions particulières tirer une proposition générale (DESTUTT DE TR., Idéol. 3, 1805, p. 368) :
• 5. Croit-on d'abord que ces logiciens ont toujours procédé du général au particulier, comme les règles de la logique formelle semblaient les y obliger?
H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 30.
B. — Subst. fém. Batterie de tambour ou sonnerie de clairon destinée à rassembler les troupes ou, p. ext., qui annonce l'alarme de quelque nature qu'elle soit (d'apr. Dict. termes milit., 1916). Battre la générale. À travers le bruissement des arbres et la voix de la femme, il entendait le tocsin, la générale, le fracas lointain des chevaux et des canons sur le pavé (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 292) :
• 6. La loi du 3 prairial an III ordonnait que tout citoyen qui battrait la caisse sans un ordre écrit de l'état-major-général ou de l'autorité civile, fût mis à l'instant en état d'arrestation pour six mois. Elle ordonnait encore que tout citoyen qui battrait la générale sans ces formalités, fût puni de mort.
ST-EDME t. 4 1828.
— Au fig., pop. Battre la générale. Trembler, claquer des dents (cf. Lexis 1975).
Prononc. et Orth. : [], masc. plur. [-o]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « commun à un ensemble de cas ou d'individus » (PH. DE THAON, Bestiaire, 2115 ds T.-L.); 2. ca 1270 loc. en general (St Quentin, éd. W. Söderhjelm, 60, ibid.); 3. joint à un nom de fonction 1330 vicares generals (Cartulaire de l'abbaye de Flines d'apr. K. EWALD, Terminologie einer französischen Geschäfts- und Kanzleisprache vom 13. bis 16. Jahrhundert, Liestal, 1968, p. 370); 1365 (Chartrier de Dieppe, f° 37 r°, A. Seine-Inférieure ds GDF. Compl. : generaulx tresoriers); d'où 1463 subst. (LOUIS XI, Lettres, II, 147 ds BARTZSCH, p. 56 : Generaulx sur le fait de la justice des aides); 4. 1507-08 milit. capitaine general (ELOY D'AMERVAL, Le Livre de la Deablerie, éd. C. F. Ward, p. 18b); d'où fin XVIe s. subst. (MONLUC, Commentaires, L. VII, III, 484 ds HUG. : généralz de la cavalerie); 5. 1611 subst. « chef d'un ordre religieux » (COTGR.); 6. 1680 milit. batre la générale (RICH.). Empr. au lat. generalis, proprement « qui appartient au genre » (dér. de genus, -eris, v. genre), qui prit aussi le sens 3 en lat. imp. des jurisconsultes (v. TLL t. VI, p. 1776). Bbg. LAUNAY (M.). Le vocab. pol. de J.-J. Rousseau. Genève-Paris, 1977, p. 109. - QUEM. DDL t. 16, 18.
II.
⇒GÉNÉRAL2, subst. masc.
I. — Officier supérieur du grade le plus élevé dans la hiérarchie militaire. Il vient de rencontrer un officier anglais nu-tête, le casque accroché à la ceinture. Le vieux général qui passait hier en automobile court à travers champs (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 242). J'ai prévenu directement le général Catroux, qui doit quitter Le Caire dès que possible (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 399) :
• On se précipitait dans les bras d'Esterhazy, on l'acclamait, on lui faisait honneur (...). Le général de Pellieux lui donnait du « cher commandant »...
CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 134.
— Au fém. Épouse du général. Madame la Générale; réception chez la Générale. On disait communément dans la division que, si le général devenait ministre de la guerre, la générale ferait supérieurement les honneurs de l'hôtel du boulevard Saint-Germain (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 63).
Rem. L'appellation Madame la Générale est née sous la Révolution après la disparition des titres nobiliaires et, malgré LITTRÉ, Lar. 20e et Ac. 1932, elle encourt aujourd'hui la réprobation de ceux qui voient dans le généralat un grade et non une dignité (d'apr. ROB.).
II. — Supérieur général ou absol. le général. Supérieur dont la juridiction ecclésiastique concerne l'ensemble d'un ordre religieux. Le père T, socius du général des jésuites, prononça à cette occasion un de ses plus remarquables discours (GIDE, Caves, 1914, p. 705).
III. — HIST. Officier civil ou militaire de haut rang. Général des monnaies, des bâtiments (cf. Ac. Compl. 1842); général des galères, des galions (cf. LITTRÉ).
Prononc. et Orth. V. général1. Étymol. et Hist. V. général1.
STAT. — Général 1 et 2. Fréq. abs. littér. : 30 546. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 49 838, b) 31 349; XXe s. : a) 37 283, b) 48 163.
1. général, ale, aux [ʒeneʀal, o] adj.
ÉTYM. V. 1120-30; lat. generalis, proprt « qui appartient à un genre », de genus, generis. → Genre.
❖
1 Qui se rapporte, s'applique, se réfère à un ensemble de cas ou d'individus (par oppos. à particulier). || Idées, notions, conceptions (cit. 4), critiques (cit. 13), observations, vues générales (→ Abstraire, cit. 2; beauté, cit. 4; énumération, cit. 4). || Principes généraux (→ Base, cit. 12). || Lois générales (→ Enchaîner, cit. 15). || Traits, caractères généraux. || Types généraux de la comédie (→ Caractère, cit. 67). || D'une manière générale : sans application à un cas spécial (→ Exagérer, cit. 7). || Parler en termes généraux. || Sens, signification générale d'un mot (→ Atteindre, cit. 43; exemple, cit. 35). ⇒ Large. — Log. || Proposition générale. || Terme général.
1 N'allons point nous appliquer nous-mêmes les traits d'une censure générale (…) mes paroles, comme les satires de la comédie, demeurent dans la thèse générale.
Molière, Critique de l'École des femmes, 6.
2 Il y a des causes générales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie, l'élèvent, la maintiennent, ou la précipitent; tous les accidents sont soumis à ces causes; et si le hasard d'une bataille, c'est-à-dire une cause particulière, a ruiné un État, il y avait une cause générale qui faisait que cet État devait périr par une seule bataille.
Montesquieu, Considérations…, XVIII.
3 (…) il est si naturel de commencer toute entreprise intellectuelle par quelques propos d'un caractère général, que celui qui manquerait à cela, surtout s'il a composé des écrits arrivés à quelque publicité, passerait pour se singulariser.
Renan, Questions contemporaines, Œ. compl., t. I, p. 155.
4 Il y avait en moi un personnage qui savait plus ou moins bien regarder, mais c'était un personnage intermittent, ne reprenant vie que quand se manifestait quelque essence générale, commune à plusieurs choses, qui faisait sa nourriture et sa joie.
Proust, le Temps retrouvé, t. III, p. 718.
5 Il n'y a de vérité psychologique que particulière, il est vrai; mais il n'y a d'art que général.
Gide, les Faux-monnayeurs, II, III.
♦ (Contexte péj.). || Considérations (trop) générales, idées générales, sans référence à une réalité précise. ⇒ Indécis, vague.
♦ Au comparatif et au superlatif, suivant l'étendue ou l'extension plus ou moins grande du terme ou de l'idée. || Terme plus général qu'un autre. || « Auteur » (cit. 23) est plus général qu'« écrivain ». || « Animal » est plus général que « chien ». || « Attribuer » (cit. 18) a une signification plus générale qu'« imputer ». || Proposition plus générale qu'une autre, ayant pour sujet un terme plus général. || Employer un mot dans son acception la plus générale. || L'équation (cit. 2) la plus générale de chaque degré. || Dégager les principes les plus généraux. || L'association (cit. 1), la plus générale de toutes les lois qui gouvernent l'univers.
6 (…) quand on dit que la nutrition est une fonction plus générale que la locomotion, on entend que tout être doué de locomotion l'est aussi de nutrition, et que, de plus, certains autres êtres le sont aussi (…)
A. Lalande, Voc. de la philosophie, Général (note).
7 J'ai posé les principes, et j'ai vu les cas particuliers s'y plier comme d'eux-mêmes, les histoires de toutes les nations n'en être que les suites, et chaque loi particulière liée avec une autre loi, ou dépendre d'une autre plus générale.
Montesquieu, l'Esprit des lois, Préface.
8 (…) les phénomènes les plus simples sont nécessairement les plus généraux; car ce qui s'observe dans le plus grand nombre est, par cela même, dégagé le plus possible des circonstances propres à chaque cas séparé. Il faut donc commencer par l'étude des phénomènes les plus généraux ou les plus simples, et considérer successivement les phénomènes plus particuliers ou plus compliqués.
A. Comte, Philosophie positive, I, II.
♦ N. m. (Déb. XIIIe). || Le général. || La déduction (cit. 1) considérée comme allant du général au particulier, et l'induction du particulier au général. || Conclure du particulier au général. ⇒ Généraliser. || « Il n'y a de science que du général », maxime d'Aristote.
9 (…) cela tombe sur le général, mais le monde en fait des applications particulières (…)
Mme de Sévigné, 476, 11 déc. 1675.
10 Dans ces trois cas il procède de même, s'emparant de quelques points de la question, s'y fixant et s'y affectionnant avec sagacité et opiniâtreté, et concluant du particulier au général sans s'inquiéter de ce qui le gêne et en le sacrifiant.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 6 oct. 1851, t. V, p. 20.
11 (…) c'est le sentiment du général qui, dans l'écrivain futur, choisit lui-même ce qui est général et pourra entrer dans l'œuvre d'art. Car il n'a écouté les autres que quand, si bêtes ou si fous qu'ils fussent, répétant comme des perroquets ce que disent les gens de caractère semblable, ils s'étaient faits par là-même les oiseaux prophètes, les porte-parole d'une loi psychologique. Il ne se souvient que du général.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 900.
12 Si le propre de l'art est d'attacher le général au particulier, l'éternité périssable d'une goutte d'eau aux jeux de ses lumières, il est plus vrai encore d'estimer la grandeur de l'écrivain absurde à l'écart qu'il sait introduire entre ces deux mondes.
Camus, le Mythe de Sisyphe, p. 188.
2 (Av. 1690, Furetière). Qui s'applique à l'ensemble, à la majorité, au plus grand nombre des cas ou des individus d'une classe déterminée. || Règle générale. || En règle générale. || C'est là un phénomène général, une tendance générale des périodes d'après-guerre. ⇒ Constant, habituel, ordinaire. || Une tendance générale chez les savants. ⇒ Dominant. || Contraste criant (cit. 1) entre le luxe de quelques-uns et la misère générale. || La volonté générale (→ Exécutif, cit. 1). || L'intérêt général (→ Attitude, cit. 21; fédération, cit. 2). || Travailler au bien général. ⇒ Commun. || Les rapports de l'argot (cit. 3) et de la langue générale. || L'esprit (cit. 176 et 177) général d'une nation. || « Une opinion générale est l'opinion de la plupart; une opinion universelle est l'opinion de tous » (Littré).
13 Général, ne rappelant l'idée d'une totalité que d'une manière sommaire, n'est point incompatible avec des exceptions. Aussi dit-on proverbialement : il n'y a point de règle si générale qui n'ait son exception (…) « Malgré la corruption générale, il reste encore des gens de bien répandus partout » (Mass.). (…) Universel, au contraire, portant la pensée sur les individus ou les particuliers, ne souffre l'exclusion d'aucun.
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 449.
14 (…) il exprimait avec un rare bonheur un sentiment général, et chantait tout haut ce que chacun murmurait tout bas.
Th. Gautier, Portraits contemporains, Béranger.
15 En un pareil moment, refuser de servir, c'est faire passer son intérêt personnel avant l'intérêt général.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 181.
16 (…) c'est à partir de ce dimanche qu'il y eut dans notre ville une sorte de peur assez générale et assez profonde pour qu'on pût soupçonner que nos concitoyens commençaient vraiment à prendre conscience de leur situation.
Camus, la Peste, p. 115.
3 (V. 1190). Qui intéresse, groupe, réunit sans exception (en principe) tous les individus, tous les éléments (d'un ensemble déterminé). || Assemblée (cit. 11) générale. || Concile général (→ Assembler, cit. 21). || Amnistie (cit. 2) générale. || Assaut général. || La mêlée devint générale. || Un cri (cit. 20) général. ⇒ Unanime. || Indignation générale. || Chambardement (cit. 1) général remettant tout en cause. ⇒ Total. || Concours général. || C'était un mouvement général, un entraînement (cit. 1) universel. || Les syndicats ont appelé à la grève générale. || Mobilisation générale (→ Mobilisation, cit. 1 et 4), et, n. f., la générale (→ Mobilisation, cit. 3). || États (cit. 97 et 98) généraux. || Culpabilité, responsabilité générale. ⇒ Collectif, global. || Confession générale. || Récapitulation générale.
17 Non : elle (mon aversion) est générale, et je hais tous les hommes (…)
Molière, le Misanthrope, I, 1.
18 (…) les cent membres du Conseil des Anciens, dépendant eux-mêmes de la Grande Assemblée, réunion générale de tous les riches.
Flaubert, Salammbô, VI.
19 Au moment où l'on s'y attendait le moins, le capitaine lança ses hommes contre la barricade (…) Avant qu'elle fût arrivée aux deux tiers de la rue, une décharge générale de la barricade l'accueillit.
Hugo, les Misérables, V, I, XII.
20 Dans cette lutte que j'ai entreprise, l'affaire actuelle n'est qu'un engagement d'avant-garde; mais, si j'en crois les renforts qui m'arrivent, la mêlée pourrait bien devenir générale (…)
Henri Mondor, Pasteur, IX.
♦ Milit. || Alarme, assemblée générale ou (1680) La générale (n. f.) : batterie de tambours ou sonnerie de clairons appelant tous les soldats au rassemblement. — (1690). || Battre, sonner la générale.
21 Depuis une heure environ, la générale était battue dans Paris, à l'étonnement de tout le monde; les gardes nationaux arrivaient de toutes parts.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, VIII.
21.1 (…) je m'habillai comme on s'habille quand bat la générale, dans une surprise (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le rideau cramoisi ».
♦ (Déb. XXe). Théâtre. || Répétition générale ou Générale (n. f.) : ultime répétition d'ensemble d'une pièce (avant la « première »), sous la forme d'une représentation devant un public d'amis, de spectateurs privilégiés. || Être invité à la générale d'une pièce.
♦ (En parlant de la connaissance, des notions relatives à un ensemble de connaissances). || Culture générale. || Une éducation (cit. 13) générale, universelle. || Tableau général. ⇒ Synoptique. || Idée générale d'un chapitre. || Méthode générale et systématique (→ Espèce, cit. 26). — (En parlant d'une science, d'une discipline couvrant toutes les spécialités d'un même genre). || Histoire, médecine, philosophie générale. || Littérature générale. || Linguistique générale.
22 (…) ce que l'anatomie générale doit à Bichat, la physiologie à Claude Bernard, la pathologie et l'hygiène le devront à Pasteur.
Henri Mondor, Pasteur, IX.
♦ Log. (En parlant d'un terme). Qui désigne une classe. || Chien est un terme général. ⇒ Générique.
♦ (1851, Baudelaire). Spécialt. Qui intéresse toutes les parties d'un individu, d'un organisme. Méd. || État (cit. 11) général. || Maladie générale. || Anémie, nervosité générale (→ Éprouver, cit. 26). || Paralysie générale. || Anesthésie générale. — Entomol. || Métamorphose générale.
4 (Fin XVIe). Qui embrasse l'ensemble d'un service, d'une organisation. || Direction générale. || Intendance, inspection générale. || État-major, quartier général (→ Armée, cit. 13 et 14). || Conseil général (→ Arrondissement, cit. 5).
♦ (Mil. XIVe). Dans des syntagmes codés. Qualifiant le titulaire d'une haute fonction, d'un grade supérieur dans une hiérarchie. || Fermiers (cit. 1) généraux. || Officiers généraux (→ Armée, cit. 14). || Lieutenant général du Royaume. || Procureur, avocat général. || Vicaire général. || Père général. ⇒ Supérieur. || Consul général. || Secrétaire général. || Président-directeur général. ⇒ P.-D. G. || Trésorier-payeur général.
23 Il était votre supérieur direct, le chef réel de la maison, sous le titre de secrétaire général qu'il s'était fait donner au moment de la réforme de l'École, son ancien titre de surveillant général ayant dû lui paraître trop appuyé, trop pion.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XV, p. 165.
23.1 Nous comptons donc un Président-Directeur général, deux directeurs généraux, un codirecteur général, quatre directeurs généraux adjoints, un secrétaire général, deux secrétaires généraux adjoints, etc. Général est un mot magique : on s'en rend bien compte à l'effet immédiat qu'il produit accolé à l'humble grade de secrétaire.
Pierre Daninos, Un certain Monsieur Blot, p. 19.
♦ (Dans le titre d'une raison sociale). || Compagnie, Société générale.
♦ N. f. || La Générale alimentaire, la Générale sucrière, la Générale aéronautique, noms de grandes sociétés.
♦ Spécialt. || Officier général. ⇒ 2. Général (I., 4.). || Les officiers supérieurs et les officiers généraux. || Médecin, intendant général, assimilés aux officiers généraux.
5 ☑ Loc. adv. (V. 1270). En général : d'un point de vue général, en ne considérant que les caractères généraux (par oppos. à en particulier). || Parler en général, abstraction faite des cas spéciaux (→ aussi Attirer, cit. 39). || Se défier (cit. 5) des hommes en général. || La comédie représente en général tous les défauts des hommes (→ Affaire, cit. 40). || La psychologie classique étudie l'homme en général, par opposition au « moi individuel ».
24 Il est plus aisé de connaître l'homme en général, que de connaître un homme en particulier.
La Rochefoucauld, Maximes, 436.
25 (…) c'est l'homme en général, et non tel homme, qu'ils représentent.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 32.
26 Le désespoir, comme l'absurde, juge et désire tout, en général, et rien en particulier.
Camus, l'Homme révolté, p. 26.
♦ Ellipt. Pour parler en général, d'une manière générale. || Les Anglais, les Français, et, en général, tous les Occidentaux. || Molière et, en général, les grands auteurs comiques.
27 Religion, amour à ce point, patriotisme, tous les grands sentiments en général qui mènent les hommes, autant de superstitions.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 83.
♦ (1538). Dans la plupart des cas, le plus souvent. ⇒ Communément, couramment, généralement, habituellement, ordinairement (→ À propos, cit. 6; aviso, cit. 1; 1. bas, cit. 76; caméra, cit. 2; faveur, cit. 6, etc.). || C'est en général ce qui arrive.
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CONTR. Individuel, particulier, personnel, singulier, spécial; exceptionnel, inhabituel, local, partiel, rare.
DÉR. 2. Général, généralement, généraliser, généralité.
HOM. 2. Général.
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2. général, ale, aux [ʒeneʀal, o] n.
ÉTYM. Fin XVIe; « trésorier général », 1463; ellipse de capitaine général. → 1. Général.
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I N. m.
1 (Sans désignation de grade). Celui qui commande en chef une armée ou une unité militaire importante. || Général en chef (cit. 22). || Un grand général. || Alexandre, Hannibal, César comptent parmi les plus fameux généraux de l'antiquité. ⇒ Capitaine, guerre (homme de), soldat. || Général sage, habile, expérimenté (→ Armée, cit. 2). ⇒ Manœuvrier, stratège, tacticien. || Un mauvais général, qui n'épargne pas ses hommes. ⇒ Boucher. || Ovation, triomphe accordés aux généraux romains victorieux. || Général d'armée (→ Changer, cit. 1).
1 (…) Vercingétorix, qui était nommé chef et général de toutes les parties des Gaules révoltées (…)
Montaigne, Essais, II, XXXIV.
2 (…) on croit tout gagné, parce qu'on a repoussé Luc (Frédéric II) à la septième attaque. Les choses peuvent encore éprouver un nouveau changement dans huit jours, et alors le char paraîtra nécessaire; mais jamais aucun général n'osera s'en servir, de peur du ridicule en cas de mauvais succès.
Voltaire, Lettre à Madame de Fontaine, 1487, 18 juil. 1757.
3 Il (Bonaparte) se plaint de ce qu'on veut lui donner pour adjoint Kellermann : « Je ne puis pas servir volontiers avec un homme qui se croit le premier général de l'Europe, et je crois qu'un mauvais général vaut mieux que deux bons ».
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 330 (éd. Levaillant).
4 Le grand général (et on peut presque en dire autant du grand politique) est celui qui réussit, et non celui qui aurait dû réussir.
Renan, Discours et Conférences, Acad. fr., 23 août 1885.
2 (1611). Par anal. Celui qui est à la tête d'un ordre religieux. ⇒ Supérieur; → ci-dessous générale, II., 1. || Le général des Jésuites, des Dominicains.
5 Le général de la Compagnie (de Jésus) résidait à Rome. Les Pères provinciaux, en Europe, étaient obligés de correspondre avec lui une fois par mois.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, VI, V.
3 (1463). Hist. Personne placée à la tête (d'un corps, d'une administration). || Général des galères, des monnaies, des vivres militaires. || Circonscription d'un général des finances. ⇒ 2. Généralité, II. — Général de la mer : commandant des forces navales espagnoles.
4 (1549). Mod. Officier du plus haut grade commandant une grande unité dans les armées de terre et de l'air. — (En France). || Général de brigade (2 étoiles), de division (3), de corps d'armée (4), d'armée et commandant en chef (5). || Général (à) deux, trois étoiles. || Généraux de cavalerie, d'infanterie, d'artillerie, du génie, d'aviation, selon l'arme à laquelle ils appartiennent. || Insignes des généraux. ⇒ Chêne (feuille de), étoile. || Dégradation, destitution d'un général (→ Capitulation, cit. 2). || Le général Dourakine, roman de la comtesse de Ségur. || Le général de Gaulle. — REM. Les généraux de brigade ont anciennement porté le nom de « maréchaux de camp » et les généraux de division celui de « lieutenants généraux » (cf. Littré, Suppl. 1877).
6 Mais du soldat au colonel, au général exclusivement, quel imbécile homme de guerre a jamais eu la prétention qu'il dût pénétrer les secrets du cabinet, pour lesquels il fait la campagne ?
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, Préface.
7 Notre cavalerie était tellement démontée, que l'on a dû réunir les officiers auxquels il restait un cheval pour en former quatre compagnies de cent cinquante hommes chacune. Les généraux y faisaient les fonctions de capitaines, et les colonels celles de sous-officiers.
Napoléon, Bulletin du 3 déc. 1812, in Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 464, éd. Levaillant.
8 Le général s'était levé sur ses étriers et, d'un grand geste de théâtre, d'un beau geste de son épée nue, il salua notre drapeau troué (…)
R. Dorgelès, les Croix de bois, XI.
9 Au début de la guerre, on lui avait fendu un peu l'oreille au général Tombat, juste ce qu'il fallait pour une disponibilité honorable…
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 132.
♦ Général en chef, commandant l'ensemble des troupes en temps de guerre et ne relevant que de l'autorité politique. ⇒ Généralissime. En appellatif. || Mon général (le locuteur est un militaire, un homme). || Oui, général (le locuteur est une femme).
♦ Adj. || Médecin général, intendant général. ⇒ Général, adj. (4.).
5 Fig. Chef suprême. ⇒ Généralissime. || « Chaque équipe (cycliste) entrait sous les ordres de son général en chef » (Vélo-sport, 18 juil. 1919, in D. D. L.).
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II N. f. || Générale.
1 (1740). Supérieure de certains ordres religieux.
REM. 1. L'appellation Madame la Générale est née sous la Révolution, après la disparition des titres nobiliaires. Malgré Littré, P. Larousse et l'Académie (éd. 1932), l'usage en est condamné par nombreux critiques qui font observer que le généralat étant un grade, et non une dignité comme le maréchalat, c'est un abus d'appeler Générale la femme d'un général, à moins qu'il ne s'y mêle une pointe d'ironie.
10 (…) une lettre (du 14 messidor an VI) trahit (…) une intimité persistante et toujours familière entre « le cher Barras » et la générale Bonaparte.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Ascension de Bonaparte, XVII.
11 Pauline (Fourès) divorça, reprenant son nom de Bellisle, et devint la maîtresse en titre (de Bonaparte); la liaison faisait sourire, sans les scandaliser, officiers et soldats (…) on l'appelait familièrement « Bellilotte », mais, en goguenardant, les soldats disaient d'elle : « Notre générale ».
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, XVII.
12 La générale Hugo, comtesse de Siguenza, voyageait entourée de respect (…) les duchesses espagnoles devaient lui céder le pas.
A. Maurois, Olympio, I, II.
2. L'évolution des mœurs fait que l'emploi de générale, n. f., devrait s'appliquer à une femme remplissant les fonctions de général. Cet emploi est d'ailleurs relevé chez Voltaire mais au sens 1 de général.
13 « Voltaire a dit générale au féminin, en parlant d'une femme chef d'armée : Marguerite d'Anjou tire son mari de Londres et devient la générale de son armée (…) » (Mœurs, CXIV). « Au contraire, Thomas a laissé général au masculin : Marguerite d'Anjou, femme de Henri VI, roi d'Angleterre, fut active et intrépide, général et soldat (…) » (Essais sur les femmes). Les deux peuvent très bien se dire suivant le point de vue de l'esprit.
Littré, Dict., art. Général.
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DÉR. Généralat. — V. Généralissime, 2. généralité.
HOM. 1. Général.
Encyclopédie Universelle. 2012.