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jars

2. jarre [ ʒar ] n. m. VAR. jars
• 1680; gart 1260; var. jars et jard XIXe; a. frq. °gard « aiguillon, piquant »
Surtout plur. Poil droit et raide qui se trouve mêlé au poil fin des fourrures ou à la laine. « les jars, c'est-à-dire les poils brillants qui ne prennent pas la teinture » (Maurois). jars 1. jars [ ʒar ] n. m.
XIIe; de l'a. frq. °gard 2. jarre
Mâle de l'oie domestique. Le jars jargonne. ⊗ HOM. Jar, jard, jarre.

jars nom masculin (francique gard, aiguillon) Mâle de l'oie domestique. ● jars (homonymes) nom masculin (francique gard, aiguillon) jar nom masculin jard nom masculin jarre nom féminin jarre nom masculinjar ou jars nom masculin (abréviation de jargon) Populaire et vieux. Argot du milieu. ● jarre ou jars ou jard nom masculin (francique gard, aiguillon) Poil de couverture des mammifères, long et raide, de densité faible, dépassant les poils de bourre ou duvet, mais moins rigide que les épines. (Les crins sont des poils de jarre.) ● jarre ou jars ou jard (homonymes) nom masculin (francique gard, aiguillon) jar nom masculin jard nom masculin jarre nom féminin jars nom masculin

jars
n. m. Mâle de l'oie.

I.
⇒JARS1, subst. masc.
Mâle de l'oie. Du fourré déboucha un magnifique jars, le col tendu, la tête haute, et se dandinant (...) sur ses larges pattes palmées (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 158). On donne trois oies à un jars. On les accouple du mois de novembre au mois de mai (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 44) :
... le jars (...) s'avança, suivi de la bande. Les ailes soulevées, le cou tendu, il sifflait, dans une menace continue et stridente, tandis que les oies, déployées en ligne de bataille, allongeaient des cous pareils, leurs grands becs jaunes ouverts, prêts à mordre.
ZOLA, Terre, 1887, p. 337.
P. anal. [En parlant de l'homme]
Région. (Normandie). [En parlant du comportement sexuel] Synon. de mâle. C'est la feue maîtresse qui m'avait enseigné à le faire venir (...). Et qu'il se faisait point faute d'accourir, le vieux jars! (MARTIN DU G., Testam. P. Leleu, 1920, p. 1145).
Région. (Canada), vx. ,,Imbécile, niais`` (Canada 1930). Faire son jars. ,,Faire l'homme d'importance, faire de l'esbrouffe`` (Canada 1930 et BÉL. 1957-74). Un des Mercure, enrôlé en ville, était venu une ou deux fois exhiber son uniforme dans le rang et faire le jars devant les filles du canton (RINGUET, Trente arpents, 1938, p. 193 ds D. ROGERS, Dict. de la lang. québécoise rurale, Montréal, V.L.B., 1977).
REM. Jargauder, verbe intrans. [En parlant du jars] Couvrir sa femelle. (Dict. XIXe et XXe s.). Quoi que t'as à guingner, comme un jars qui jargaude? (CLAUDEL, Violaine, 1892, III, p. 526).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. jar, jard, jarre. Étymol. et Hist. 1174-77 « mâle de l'oie » (Renart, éd. M. Roques, III a, 4071). Prob. issu de l'a. b. frq. gard « épine, aiguillon, baguette » (v. jarre2), p. compar. de la verge du jars avec un aiguillon ou une baguette (FEW t. 16, pp. 17b-18a). Cf. aussi l'évolution sém. de verge. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 51. - SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 31; Sources t. 2 1972 [1925], p. 42; [1930], p. 50.
II.
JAR, JARS2, subst. masc.
Pop., vieilli. Langue secrète, argot. Une voix qui a je ne sais quoi de caverneux, de gouailleur, d'usé, de discordant, une voix faite pour le jar des tireurs de cartes (GONCOURT, Journal, 1855, p. 159).
Loc. Dévider, jaspiner, rouler le jar(s). Parler argot. (Ds LARCH. 1880, DELVAU 1833, ESN. 1966, RIV.-CAR. 1969). Entraver le jars. Comprendre l'argot (d'apr. Nouv. Lar. ill.).
Prononc. et Orth. : []. Homon. jard, jarre. Étymol. et Hist. 1. Fin du XVe s. (éd. 1526) « bavardage, caquet » (O. DE SAINT-GELAIS, Séjour d'honneur, f° 16 r° ds GDF., s.v. jars); 2. 1615 « langage mystérieux, argot » (Vraye pronostication de Me Gonnin ds Variétés hist. et littér., t. 5, p. 217). Issu, par apocope, de jargon; le mot a été rapproché par étymol. pop. de jars1 dès le XVIIe s. (1640, OUDIN Curiositez : il entend le Jars, il a mené les oyes). Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 31.

1. jar ou jars [ʒaʀ] n. m.
ÉTYM. Fin XVe (éd. 1526), « bavardage, caquet »; « argot », 1615; formé sur le rad. de jargon.
Argot anc. du milieu des voleurs. Langue secrète, argot. || Dévider, jaspiner, rouler le jar : parler argot. || Entraver le jar : comprendre l'argot.Fig. || Entendre le jar : comprendre à demi-mot; être très malin, très habile.
REM. Les emplois récents du mot semblent plus littéraires que spontanés.
1 (…) tenez, prenez une lettre en jars du détenu à sa gagneuse… si elle est esbrouffante à souhait !…
Céline, Entretiens avec le professeur Y, p. 73.
2 Posément, je pose des questions, je réponds aux siennes, je fais salon. C'est qu'elle ne jaspine pas le jar, cécolle, et qu'elle est très réservée, très « détenue-modèle », et certainement pas récidiviste (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 154.
HOM. Jard, 1. jarre, 2. jarre, jars.
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1. jars [ʒaʀ] n. m.
ÉTYM. XIIIe; étym. incert.; selon Bloch et Wartburg, même mot que jard « aiguillon » (du francique gard; → 2. Jarre) par compar. de la verge du jars avec un aiguillon; selon Guiraud, de l'anc. franç. garse « lancette » d'où jarsier (→ Gercer) « donner des coups avec un objet pointu (le bec) », le jars étant combatif.
Mâle de l'oie domestique (→ Hancher, cit. 2). Oie, cit. 1. || Le jars s'accouple avec l'oie. Jargauder.
1 Au bord du chemin herbu, la Trouille, sans hâte, promenait ses oies, sous le roulement de l'averse. En tête du troupeau, trempé et ravi, le jars marchait; et, lorsqu'il tournait à droite son grand bec jaune, tous les grands becs jaunes allaient à droite.
Zola, la Terre, I, III.
2 Et il y a Huret, avec sa tête de grand jars prêt à siffler.
J. Renard, Journal, 2 mars 1895.
tableau Noms d'oiseaux.
DÉR. Jargauder.
HOM. 1. Jar, 1. jard, 1. jarre, 2. jarre.

Encyclopédie Universelle. 2012.