1. palatin, ine [ palatɛ̃, in ] adj. et n.
• 1257; palasin 1160; lat. palatinus → 1. palais
1 ♦ Hist. Revêtu d'un office, d'une charge, dans le palais d'un souverain. Seigneur palatin. — Comtes palatins (et subst. les palatins) d'Allemagne, institués par les empereurs.
♢ Spécialt L'électeur palatin : le souverain du Palatinat. Par ext. La maison, la dynastie palatine. « Il y a deux princesses Palatines [...] la seule qui ait droit au titre s'appelait Anne de Gonzague » (Henriot). — N. f. La Palatine : Charlotte de Bavière.
♢ N. m. Les palatins de Pologne : gouverneurs de province. — En Hongrie, Vice-roi.
2 ♦ Didact. Dépendant d'un palais. Chapelle palatine.
palatin 2. palatin, ine [ palatɛ̃, in ] adj.
• 1611; du lat. palatum → 2. palais
♦ Anat. Relatif au palais. ⇒ palatal. Voûte, artère palatine.
♢ Os palatin : os lamellaire de la mâchoire supérieure, dont la partie horizontale constitue le palais dur. — Subst. Le palatin.
● palatin nom masculin Premier des grands officiers de la Couronne du royaume de Hongrie (1490-1848). ● palatin, palatine adjectif (latin palatinus) Se disait d'un seigneur chargé de quelque office dans le palais d'un souverain dans l'Empire carolingien et dans le Saint Empire. Qui est rattaché au palais du souverain. ● palatin, palatine adjectif (de palatin) Qui appartient au Palatinat. ● palatin, palatine adjectif (latin palatum) Qui appartient au palais. ● palatin, palatine adjectif (latin Palatinus mons) Qui se rapporte au mont Palatin. ● palatin, palatine (expressions) adjectif (de palatin) Princesse Palatine, nom donné à Anne de Gonzague et à Charlotte Élisabeth de Bavière. ● palatin, palatine (expressions) adjectif (latin palatum) Division palatine, malformation congénitale, souvent associée à un bec-de-lièvre, qui laisse une communication anormale entre la bouche et les fosses nasales. Voûte palatine, partie antérieure, osseuse, du palais. ● palatin, palatine (expressions) adjectif (latin Palatinus mons) Jeux Palatins, jeux institués par Livie en mémoire d'Auguste (en janvier).
Palatin
(mont) une des sept collines de Rome, située à 300 m du Tibre, culminant à 52 m.
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Palatin, ine
adj. ANAT Du palais. Voûte palatine.
I.
⇒PALATIN1, -INE, adj. et subst.
A. —HIST., adj. et subst.
1. MOY. ÂGE et HIST. MOD.
a) Palatin, (comte) palatin. Conseiller du souverain; dignitaire ayant certaines charges dans le palais du souverain. La Cour du Roi (...) où figuraient de hauts prélats, les grands officiers de la couronne, et certains palatins, gens de l'hôtel, clercs ou laïques (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.28):
• ♦ L'invincible empereur s'écria: «Lâcheté!
Ô comtes palatins tombés dans ces vallées,
Ô géants qu'on voyait debout dans les mêlées, (...)
Olivier et Roland, que n'êtes-vous ici! (...)»
HUGO, Légende, t.1, 1859, p.196.
b) En partic. (Saint Empire romain germanique)
— (Comte) palatin. Personnage exerçant sa souveraineté sur une circonscription ayant le titre de palatinat. Comte palatin du Rhin. Parmi les princes qui régnaient en Allemagne au commencement du treizième siècle, il n'y en avait point de plus puissant ni de plus renommé que Hermann, landgrave ou duc de Thuringe et de Hesse, et comte palatin de Saxe (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.1).
— [À partir de 1356] (Comte, électeur) palatin. Un des sept princes-électeurs, exerçant sa souveraineté sur le Palatinat. Son gendre l'électeur palatin, élu roi de Bohême, avait perdu sa couronne; il avait même été dépouillé de ses États héréditaires, du Palatinat (GUIZOT, Hist. civilis., leçon 11, 1828, p.22). L'empereur Rodolphe de Habsbourg et le palatin Frédéric Ier y ont été grands, victorieux et formidables (HUGO, Rhin, 1842, p.121).
— (Princesse) palatine. Épouse ou fille de l'électeur palatin; plus particulièrement Anne de Gonzague (1616-1684) et surtout Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722). Cette même palatine (...) a été plus tard la cause de la guerre (HUGO, Rhin, 1842, p.329). Importance souveraine de cette relation de Descartes avec la princesse palatine Élisabeth (BARRÈS, Cahiers, t.14, 1922, p.89).
— Adj. Relatif à un comte palatin du Rhin, plus particulièrement à l'électeur palatin, à sa famille. La maison palatine. Les soldats de Louis XIV violèrent à Spire les sépultures impériales, et, à Heidelberg, les tombeaux palatins (HUGO, Rhin, 1842, p.311).
2. Subst. masc.
a) En Pologne, gouverneur de province. Arborons la devise du palatin de Posnanie (ROBESP., Discours, Guerre, t.8, 1792, p.109).
— Au fém. Épouse de ce gouverneur. Saint-Pierre vivait près d'elle au milieu des starostines et des palatines, dans ce monde qui joignait la vivacité de l'Europe à la magnificence de l'Asie (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p.216).
b) En Hongrie, vice-roi, chef suprême de la justice. Il n'y eut que le palatin de Hongrie qui n'abandonna point ces vaillans et malheureux chevaliers (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.2, 1821-24, p.193).
B. —Plus rare
1. Subst. masc. plur. et adj. Du Palatinat, région d'Allemagne.
a) Subst. masc. plur. Personnes originaires de cette région ou qui y habitent. L'arrivée successive d'Allemands, d'Irlandais, de Flamands, de Palatins et de Français (CRÈVECOEUR, Voyage, t.3, 1801, p.289).
b) Adj. Relatif à cette région, à ses habitants. Militants de la liberté palatine (BARRÈS, Cahiers, t.14, 1923, p.252). La rive palatine du fleuve [le Rhin] (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.154).
2. Adjectif
a) Relatif à un palais, qui appartient à un palais (v. palais1). Les mosaïques de la Chapelle Palatine à Palerme (DU BOS, Journal, 1924, p.121). Au côté du centre religieux proprement dit, s'élevait le grand palais de Motecuhzoma II, avec ses bâtiments à toitures plates et ses vastes salles hypostyles capables d'accueillir quelque 3000 personnes. Mais de ces gigantesques édifices palatins (...), il ne reste, hélas, aujourd'hui plus aucun mur (Géo, mars 1984, n°61, p.93).
b) Relatif au Mont Palatin, une des sept collines de Rome. Vers l'époque où Grégoire le Grand brûlait la bibliothèque palatine (FAURE, Hist. art, 1912, p.256). La vieille Louve palatine (ROSTAND, Vol Marseill., 1918, p.130).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694 et 1935 sans fém. Étymol. et Hist. 1. 1256 adj. se dit d'un seigneur ayant une résidence qui a le titre de palais et où il rend la justice (doc. juill. ds Layettes de l'Ec. des Chartes, t.3, éd. J. de Laborde, p.312a: Huguom, conte palatin de Borgoigne); spéc. ca 1265 à propos du Saint Empire (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 93, p.75); av. 1615 subst. «seigneur du Saint Empire qui jouait auprès de l'empereur le rôle de conseiller» (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, éd. 1665, p.90); 2. se dit d'un seigneur titulaire d'une charge ou d'un office dans le palais d'un souverain a) 1306 subst. au fém. (doc. ds A. GIRY, Hist. de la ville de St-Omer, p.451: Nous Mahaus, contesse d'Artois et de Bourgoingne, Pallatine et dame de Salins); 1384 au masc. (Cart. de Flines, 15 mars, DCLX, p.675 ds GDF. Compl.); b) 1596 adj. (HULSIUS); 3. 1685 Princesse Palatine titre d'Anne de Gonzague, épouse d'Édouard de Bavière, électeur palatin (BOSSUET, lettre du 4 juill. ds Corresp., éd. Urbain-Lévesque, t.3, p.104 d'apr. J. TRUCHET, éd. des Oraisons funèbres de Bossuet, p.243); id. maison palatine «dynastie souveraine du Palatinat» (ID., Oraison funèbre d'Anne de Gonzague, éd. J. Truchet, p.262); 4. 1842 adj. «qui se rapporte au palais» ici, celui des comtes palatins du Rhin (HUGO, Rhin, p.294). Empr. au lat. médiév. palatinus (comes) «(comte) palatin» (IXes.), aussi subst. dans le même sens (XIe-XIIes.) et au fém. (palatina «comtesse palatine» au XIIes.; ds NIERM.); palatinus signifiait en lat. class. «officier du palais impérial» (subst.) et «qui se rapporte au palais impérial» (adj.), proprement «du mont Palatin», et est dér. de palatium (palais1). L'a. fr. palaïn et pal(l)asin, pal(l)azin etc. (ds GDF. et T.-L.) sont issus de palatinus, le second avec influence de palais1. Voir FEW t.7, pp.488-489a. Fréq. abs. littér.:288. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1245, b) 71; XXes.: a) 91, b) 68.
II.
⇒PALATIN2, -INE, adj.
ANAT. Relatif au palais (v. palais2), qui lui appartient. Os, voile palatin; artère, fosse, membrane, voûte palatine. Le nerf palatin antérieur va aux muqueuses de la voûte et du voile du palais (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p.402). Dans la bouche des Oiseaux s'ouvrent (...) souvent des glandes palatines (E. PERRIER, Zool., t.4, 1931, p.3193).
— Empl. subst. [P. ell. de certains subst., en partic. artère, os] Chez les Mammifères où la voûte palatine est entièrement soutenue par les maxillaires et les palatins (E. PERRIER, Zool., t.4, 1932, p.3445). Chaque moitié de la langue (...) est irriguée par l'artère linguale et ses branches et par quelques rameaux provenant de la palatine inférieure et de la pharyngienne ascendante (QUILLET Méd. 1965, p.176).
— Rare. Qui est destiné au palais, qui s'applique sur le palais. Bec-de-lièvre. —Raccordement gingival (...). Aiguilles palatines du Dr Lascombes, trois modèles (Catal. instrum. chir. [Collin], 1935, p.132).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1611 «qui concerne le palais» (COTGR.); 2. 1762 anat. os palatin (Ac.). B. Subst. 1868 anat. les palatins (LITTRÉ). Dér. sav. du lat. palatum, v. palais2; suff. -in. L'angl. palatine anat. est att. en 1656 comme adj. et en 1854 comme subst. (v.NED).
1. palatin, ine [palatɛ̃, in] adj. et n.
ÉTYM. 1257; Palasin, 1160; lat. palatinus « du palais », de palatium. → 1. Palais.
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1 Hist. médiévale. Revêtu d'un office, d'une charge, dans le palais d'un souverain. || Seigneur, comte palatin. — N. m. || À l'époque franque et sous la féodalité, palatins et grands officiers formaient l'entourage, le conseil du souverain. ⇒ aussi Paladin. — Comtes palatins d'Allemagne (de Souabe, de Bavière, de Saxe, de Rhénanie), institués par les empereurs et qui finirent par acquérir une assise territoriale (en particulier le comte palatin de Rhénanie, l'électeur palatin, souverain du Palatinat). — N. m. (1273). || Les palatins d'Allemagne.
1 Il (Othon Ier)… crée un des frères du duc (de Bavière) comte palatin en Bavière, et un autre comte palatin vers le Rhin. Cette dignité de comte palatin est renouvelée des comtes du palais des empereurs romains, et des comtes du palais des rois francs (…) Ces palatins sont d'abord des juges suprêmes. Ils jugent en dernier ressort au nom de l'empereur.
Voltaire, Annales de l'Empire, Othon Ier (938 à 940).
♦ N. m. (1694). || Les palatins de Pologne, gouverneurs de province. — (Mil. XVIe). En Hongrie, Vice-roi. || Le palatin était considéré comme le premier des magnats.
2 Spécialt. Relatif à l'électeur palatin, à la maison souveraine du Palatinat. || La maison, la dynastie palatine. — (XVIIIe). || La princesse palatine, se dit spécialement d'Anne de Gonzague de Clèves (1616-1684; → ci-dessous, cit. 2 Bossuet), et de Charlotte-Élizabeth de Bavière (1652-1722), femme de Philippe d'Orléans, belle-sœur de Louis XIV. — N. f. || La Palatine : Charlotte de Bavière.
2 Pendant que tant de naissance, tant de biens, tant de grâces qui l'accompagnaient (la princesse Anne), lui attiraient les regards de toute l'Europe, le prince Édouard de Bavière, fils de l'Électeur Frédéric V, comte Palatin du Rhin et roi de Bohême (…) la mérita (…) La princesse Anne l'invite à se faire instruire (…) Heureux présages pour la Maison Palatine ! Sa conversion fut suivie de celle de la princesse Louise sa sœur (…)
Bossuet, Oraison funèbre d'Anne de Gonzague.
3 Il y a deux princesses Palatines, la vraie et la fausse. La fausse, qui est la plus célèbre (…) ne fut princesse Palatine qu'en son enfance (…) La vraie princesse Palatine, la seule qui ait droit au titre, s'appelait Anne de Gonzague.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 90.
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II Didact. (XIXe). Dépendant d'un palais (surtout en parlant du palais des rois francs). || L'école palatine de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. || La chapelle palatine d'Aix, de Palerme.
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DÉR. Palatinat, palatine.
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2. palatin, ine [palatɛ̃, in] adj.
ÉTYM. 1611; dér. sav. du lat. palatum.
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♦ Anat. Relatif au palais. || Voûte palatine : partie antérieure de la paroi supérieure de la bouche (par oppos. au voile du palais). ⇒ 2. Palais. || Crêtes palatines, trou palatin antérieur. || Artère palatine, et, n. f., palatine (inférieure, supérieure). || Nerf palatin antérieur. — (1762). || Os palatin, et, n. m., le palatin : os lamellaire de la mâchoire supérieure, dont la partie horizontale constitue le palais dur.
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COMP. Sphéno-palatin, vélo-palatin.
Encyclopédie Universelle. 2012.