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panser

panser [ pɑ̃se ] v. tr. <conjug. : 1>
penser de « prendre soin de » 1190; lat. pensare « penser » 1. penser
1 (XVe) Soigner (un animal domestique, et spécialt un cheval) en lui donnant les soins de propreté. bouchonner, brosser, étriller; pansage.
2(1680 panser une plaie; 1314 penser de « soigner ») Vx Soigner, traiter (un malade). « Je le pansai, Dieu le guérit » (attribué à Ambroise Paré).
Spécialt et mod. Soigner (qqn, une partie du corps) en appliquant un pansement. Panser la main, le pied de qqn. bander. Panser une plaie, une blessure. Panser un malade, un blessé.
Fig. La femme est faite « pour panser les plaies, non pour les aviver » (L. Daudet). calmer.
⊗ HOM. Pensée, penser.

panser verbe transitif (latin pensare) Soigner une plaie, quelqu'un en appliquant un pansement. Pratiquer la toilette d'un animal domestique, et spécialement d'un cheval. Littéraire. Apporter une consolation, adoucir une douleur morale. ● panser (difficultés) verbe transitif (latin pensare) Orthographe Avec un a, dans le sens de « poser un pansement » ou de « prendre soin de (un animal) », à la différence de penser, « réfléchir », qui prend un e. Emploi 1. Panser un blessé = poser un pansement sur sa plaie (on dit aussi panser une blessure). 2. Panser un animal = prendre soin de lui. Le mot s'emploie surtout pour les chevaux et signifie en l'occurrence « bouchonner, étriller ». Remarque Dans de nombreuses régions de France, le mot s'applique aussi aux animaux de basse-cour. Panser les poules, les lapins, consiste à leur donner du grain ou de l'herbe, à nettoyer le poulailler ou le clapier, etc. ● panser (homonymes) verbe transitif (latin pensare) pensée nom féminin penser verbe

panser
v. tr.
d1./d Appliquer un pansement sur. Panser une blessure.
|| Par ext. Panser un blessé.
d2./d étriller, brosser (un animal, spécial. un cheval). Panser un cheval.

I.
⇒PANSER1, verbe trans.
[Corresp. à pansement]
A. —1. Soigner (une personne, un animal, une partie du corps, une plaie) en appliquant des topiques propres à assurer la guérison, des pansements, des bandages. Panser une blessure. Une plaie qu'il suffirait de panser une fois toutes les vingt-quatre heures en hiver doit être quelquefois pansée deux ou trois fois par jour pendant les grandes chaleurs de l'été (NÉLATON, Pathol. chir., t.1, 1844, p.18). Le matin, lorsque le docteur Dalichamp avait pansé le blessé il aimait à s'oublier là, pendant quelques minutes (ZOLA, Débâcle, 1892, p.492). Sa blessure était atroce; la fièvre le brûlait; mais la fatigue était plus forte que tout: il dormait. De temps à autre on le remuait, on le pansait, on lui tendait une tisane (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.95).
Loc. région. Panser du secret. Soigner avec les secrets du guérisseur. [La mère Fadet] pansait du secret, c'est comme qui dirait qu'au moyen du secret, elle guérissait les blessures (SAND, Pte Fad., 1849, p.67).
2. P. anal. [L'obj. désigne un arbre] Tout à côté se penche un vieux pommier malade pansé avec un bandage de paille et de terre glaise (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.373):
1. On doit aussi panser les plaies des arbres meurtris en avivant les bords de la plaie jusqu'à l'écorce saine puis en couvrant la plaie de terre glaise qu'on maintient au besoin par une toile pour éviter la dessiccation.
BOURDE, Trav. publ., 1929, p.175.
3. Au fig. Soigner, calmer, soulager. Deux ans de calme et de tranquillité, dans une maison comme la maison Potier, me sont absolument nécessaires pour panser mon âme au sortir de seize ans de catastrophes successives (BALZAC, Lettres Étr., t.3, 1846, p.314). V. amour-propre ex.56:
2. ... elle était trop femme pour ignorer le secret de ne point décourager l'amour de son ami et de panser aussitôt, par de douces paroles, la déception intime que des paroles indifférentes avaient causée.
ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1483.
B. —Pratiquer la toilette d'un animal domestique, en partic. d'un cheval. Le quartier (...) était plein du mouvement des hommes de corvée, qui balayaient le pavé ou pansaient les chevaux (A. FRANCE, Anneau améth., 1899, p.244). Tu as vu quel noble cavalier est mon fils? Et ce n'est pas un de ces coureurs de steppes qui ne savent que brider et panser leurs chevaux (LENORMAND, Simoun, 1921, p.56). Après le travail, une fois le coup de bouchon donné, on lui lave les pieds à grande eau avant de le panser. La propreté est indispensable pour un cheval (ZITRONE, Courses, 1962, p.228).
Prononc. et Orth.:[], (il) panse []. Homon. penser, pensée. Ac. 1694 et 1740: penser; dep. 1762: panser. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t.3 1788: pancer ou panser. Étymol. et Hist. 1. 1376 penser un cheval «s'occuper d'un cheval, le nourrir» (Modus et Ratio, 193, 67 ds T.-L.); 1453 panser (des chevaux) «donner les soins de toilette nécessaires à un cheval, l'étriller, le brosser» (Pierre de Provence et la belle Maguelonne, éd. A. Biedermann, 8, 1.7); 1680 pancer des oiseaux «les nettoyer, les nourrir» (RICH.); 2. 1314 penser de la plaie «soigner une plaie» (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 1329); ca 1465 fig. «réparer une faute» (CHASTELLAIN, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, V, 290, 3); 1472 penser (un blessé) «soigner ses blessures» (JEHAN DE ROYE, Chronique scandaleuse, éd. B. Mondrot, I, 277); 1845-46 panser à sec (BESCH.); 3. déb. XIVes. fig. «adoucir, calmer» (Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, XV, 5536). Spécialisation de penser, par l'intermédiaire des expr. comme penser de «prendre soin de, se préoccuper de» (ca 1165, BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 1656 ds T.-L.), penser qqn «prendre soin de» (1310-40, J. DE CONDÉ, Lays dou chevalier, 504, t.1, p.16, éd. Scheler ds GDF.); jusqu'au XVIIIes. on trouve la graph. penser pour panser, mais à partir du XVIIes., on tend à employer la double graph. pour distinguer les sens. Fréq. abs. littér.:446. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 536, b) 975; XXes.: a) 832, b) 407.
DÉR. Panseur, -euse, subst. a) Personne, en particulier infirmier ou infirmière attaché(e) aux salles d'opération, qui fait des pansements. Une aide inestimable d'une grande compétence technique et d'une haute valeur morale en la personne [sic] de soignantes, de panseuses, de visiteuses, de gardes-malades, d'aides anesthésistes ou réanimatrices (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.807). b) P. métaph. Au cours du moyen âge, Virgile a toujours été considéré comme un panseur de plaies, comme un magicien (L. DAUDET, Ét. et mil. littér., 1927, p.136). c) Personne qui panse les bêtes. [Charnet], se disant panseur de bestiaux, et par conséquent sorcier [est accusé d'empoisonnement; Cour d'assises de l'Allier, 2 nov. 18..] (ZACCONE, Hist. bagnes, t.1, 1876, p.198). Elle allait chez le panseur de bêtes, tirant sa vache par la corde (POURRAT, Gaspard, 1931, p.35). [], fém. [-ø:z]. 1res attest. a) XVes., penseur de chevaulx «celui qui panse les animaux» (Chansons du XVes., XCVIII, éd. G. Paris, 93), b) 1623 les panseurs de vérole (SOREL, Francion, éd. Colombey, 420); 1884 (Joseph le) panseur «celui qui fait les pansements» (GONCOURT, Journal, p.301); de panser1, suff. -eur2.
II.
⇒PANSER2, verbe trans.
[Corresp. à panse, par attraction paron.] Vieilli
Pop. et région. ,,Nourrir, donner largement à manger`` (FRANCE 1907).
Au part. passé. Cet homme est bien pansé. ,,Il a bien mangé et bien bu`` (Ac. 1835, 1878).
Empl. pronom. réfl., région. (Canada). ,,Manger avec excès, se remplir la panse`` (Canada 1930).
Prononc. et Orth.:[], (il) panse []. Homon. penser, pensée. Ac. 1740: penser; 1762-1878: panser. V. panser1. Étymol. et Hist. V. panser1.

panser [pɑ̃se] v. tr.
ÉTYM. 1190, penser de « prendre soin de »; emploi trans. direct, XVe (sens 1.) et XVIe (sens 2.); spécialisation sémantique et orthographique de penser, au sens de « s'occuper de ». → Penser; p.-ê. croisé avec un gallo-romain pannuciare, du lat. pannucius « chiffon », de pannus (→ 5. panne), selon P. Guiraud.
1 Soigner (un animal domestique, et, spécialt, un cheval) en lui donnant les soins de propreté ( Bouchonner, brosser, étriller [cit. 1]; pansage). || Panser une jument avec une étrille (cit. 1). || Chevaux bien pansés et harnachés (cit. 1). Palefrenier.
1 (…) elle (Laurence) en fit son palefrenier et lui apprit à panser les chevaux avec le soin et l'attention qu'y mettent les Anglais.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 484.
Régional (Centre). || Panser des bêtes, en prendre soin, s'en occuper, et, spécialt, leur donner de l'herbe, du fourrage. || Il est allé panser les lapins.
2 (1314, penser de « soigner »; 1680, panser une plaie). Vx. Soigner, traiter (un malade), « avoir soin d'un malade, lui fournir les choses nécessaires » (Furetière, 1690). → Molière, Monsieur de Pourceaugnac, II, 6.
Allus. hist. || « Je le pansai, Dieu le guérit », paroles attribuées à Ambroise Paré.
3 Mod. Soigner, traiter (qqn, une partie du corps lésée ou malade) en y appliquant un pansement. || Panser une plaie, une blessure, un abcès, une escarre… (→ Douleur, cit. 6). || Panser la main, le pied de qqn avec des bandages, de la charpie… Bander.(Le complément désigne une personne). || Panser un malade, un blessé, lui faire ou lui renouveler un pansement (→ 1. Coucher, cit. 3; lavabo, cit. 3; mignoter, cit. 2).
2 Son premier soin fut de changer le linge de ma blessure, qu'elle avait pansée elle-même avant notre départ.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, II.
3 La première messe entendue, elle pansait des vieillards cancéreux parce qu'il n'était personne qui l'intéressât que les enfants et parce qu'aucune maladie ne lui donnait plus de dégoût que le cancer.
F. Mauriac, le Mal, IV.
4 Par métaphore ou fig. Soigner en rendant moins pénible. Adoucir, calmer. || Panser les blessures d'amour-propre (→ Bonhomie, cit. 3). || La femme est faite… pour panser les plaies, non pour les aviver (→ Attiser, cit. 7).Panser la douleur, la peine de qqn.
CONTR. Blesser, endolorir.
DÉR. Pansage, pansement, panseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.