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pape

pape [ pap ] n. m.
• 1050; lat. papa
Chef suprême de l'Église catholique romaine (cf. Souverain pontife). Notre Saint-Père, Sa Sainteté le pape. Dignité de pape. pontificat. Élection du pape par les cardinaux ( conclave) . Tiare du pape. Chaire du pape ou Saint-Siège. Gouvernement du pape. papauté; 1. curie, 2. rote. Le pape et les conciles. Personnel travaillant autour du pape. camérier, caudataire, consulteur, scripteur; protonotaire. Ambassadeur du pape. légat, nonce. Églises chrétiennes orientales qui reconnaissent le pape. uniate. Le pape est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra. Lettres du pape. 2. bref, 1. bulle, encyclique, rescrit. Bénédiction donnée par le pape ( apostolique) . Le pape prononce la béatification, la canonisation. Sérieux comme un pape. Palais des Papes, à Avignon.
Par anal. Chef dont l'autorité est indiscutée. pontife. Le pape d'une école, d'un parti.

pape nom masculin (latin ecclésiastique papa) L'évêque de Rome, chef de l'Église catholique romaine. Personnage qui jouit d'une autorité morale ou doctrinale incontestée : Le pape du surréalisme. Nom donné à divers passereaux de volière (astrilds) aux vives couleurs dans les deux sexes, comme le pape de Nouméa, et à des fringillidés dont seul le mâle est coloré, tels que le pape de la Louisiane et le pape indigo. ● pape (citations) nom masculin (latin ecclésiastique papa) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le Pape, le papier. Tas de pierres Éditions Milieu du monde François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 Le pape est une idole à qui on lie les mains et dont on baise les pieds. Le Sottisier pape (expressions) nom masculin (latin ecclésiastique papa) Familier. Sérieux comme un pape, très sérieux. ● pape (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique papa) L'évêque de Rome, chef de l'Église catholique romaine.
Synonymes :
- Saint-Père
- souverain pontife

pape
n. f. (Belgique) Colle de pâte à base de farine.
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pape
n. m.
d1./d Chef suprême de l'église catholique romaine et évêque de Rome. Le pape est élu en conclave.
|| Loc. Fam. être sérieux comme un pape, très sérieux.
|| Chef suprême de l'église copte.
d2./d Par anal. Personnalité considérée comme le chef d'un mouvement. André Breton, le pape du surréalisme.

I.
⇒PAPE1, subst. masc.
RELIG. CATH.
A. —1. Chef de l'Église catholique romaine, et évêque de Rome. Synon. souverain pontife, pontife romain, successeur de Saint Pierre, Saint-Père, vicaire du Christ (littér.), évêque universel, pasteur suprême. Une foule énorme, d'un seul mouvement, s'est portée sur la place Saint-Pierre pour acclamer le Pape (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p.234):
1. Si on aime l'Église on aime le Pape (...) pratiquement, comme la vivante image du Christ au milieu de nous. Si on aime le Pape (...), on traverse d'un coup tous les intermédiaires humains pour se joindre à ses intentions apostoliques...
MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p.83.
Rem. 1. Synon., en appellatif: Très Saint Père, Sa Sainteté. 2. Pour se désigner lui-même: Le Serviteur des Serviteurs du Christ (d'apr. BAILLY 1946).
SYNT. Chaire, croix, tiare, devise, armoiries, couleurs du pape; élection du pape; gouvernement, prérogatives, pouvoir du pape; infaillibilité du pape; allocution, audience, visite, voyage, bulle, bref, constitution, encyclique du pape; légat, nonce du pape.
HISTOIRE
États du pape. États de l'Église, partie de l'Italie qui fut sous la juridiction temporelle du pape, du Moyen Âge au XIXes., disparus en 1870. Je pars pour Avignon... pour les États du Pape. Je trouverai là peut-être quelques signori italiani (STAËL, Lettres jeun., 1784, p.30). Quand nous faisons du de Viris, c'est peut-être pour rétablir les États du pape (PÉGUY, Argent, 1913, p.1302).
La ville des papes. Rome (ou Avignon, cité des papes aux XIVe-XVes.). Quoiqu'il fût à Rome, Cardan n'avait pas le sentiment d'habiter la ville des Papes (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.82).
Le château, le palais des Papes. La résidence des papes, à Avignon. En Avignon, où ils se prirent dans la toile d'araignée des rues, avec, au milieu, le Palais des Papes comme une grosse araignée portant sur le dos une croix (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.57).
Monnaie-du-pape.
La mule du Pape. V. mule2 A.
Pape d'Avignon. Pape illégitime en concurrence avec le pape de Rome, au Moyen Âge finissant. Clément VII (...) vint établir le siége pontifical à Avignon. Ainsi commença un schisme qui divisa l'Église durant plus de quarante ans: l'Espagne et la France tenaient seules pour le pape d'Avignon: l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre et la Flandre pour le pape de Rome (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.1, 1821-24, p.147).
Soldat du pape (vx). Soldat de l'armée papale (synon. papalin); p. anal., péj., soldat peu aguerri ou bouche inutile. Écarté de tout emploi, sans place possible dans la société contemporaine. Maintenant, soldat du pape, il était toujours pour elle une cause d'angoisse secrète, car il manquait de santé (ZOLA, Argent, 1891, p.72).
Loc. et expr. fam.
Sérieux comme un pape. Très sérieux et très digne (dans son allure, dans son expression). Ce que Granier aime en moi, c'est que, les choses drôles que je dis, je les dis sérieux comme un pape (RENARD, Journal, 1897, p.400). Il était toujours rouge comme une tomate, tantôt gai comme un pinson, et tantôt sérieux comme un pape (G. LEROUX, Mystère ch. jaune, 1907, p.9).
Entêté comme la mule du Pape. Très obstiné. V. mule2 A.
Comme des papes. Royalement. On a été traité comme des papes (REY-CHANTR. Expr. 1979).
Se prendre pour le premier moutardier du pape. V. moutardier A.
Loc. proverbiale, vieilli. Tel qui entre pape au conclave en sort cardinal. V. cardinal2 B.
2. P. anal., fam.
Pape noir. Général des jésuites. Nous avons trois Papes à Rome; le Pape blanc, qui est notre Très-Vénéré Saint-Père; le Pape noir, qui est le général des jésuites; et le Pape rouge, qui est Monseigneur le cardinal Antonelli (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.66). Peut-être, quelques jours après avoir visité la patrie de saint Ignace, le «Pape blanc» permettra-t-il aux jésuites de donner un successeur à l'actuel «Pape noir», trop diminué pour assumer sa tâche (La Croix, 16 nov. 1982, p.10, col. 5).
Pape des fous (p.anal.). Prince des fous (au Moyen Âge, à la fête des fous). Cette même place où la veille il avait été salué, acclamé et conclamé pape et prince des fous (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.265). Les Français nomment un pape des fous et les princes de l'Église l'acceptent (COCTEAU, Bacchus, 1952, I, 2, p.33).
3. P. ext. Chef d'une Église. N'est-ce pas un des spectacles les plus étranges que celui de tout un royaume en suspens pour le oui ou le non d'un bourgeois français, longtemps obscur et alors établi à Genève! Le pape transalpin tenu en échec par le pape de Genève [Calvin] (BALZAC, Martyr calv., 1841, p.215). [Le tzar] a été à Rome, et lui, pape grec, il a donné le baiser d'alliance au pape latin (HUGO, Actes et par. 2, 1875, p.96). La destitution du Pape copte-orthodoxe Chenouda III, en septembre 1981, par le président Sadate (La Croix, 6 janv. 1983, p.9, col. 4):
2. Vous comptez la Russie parmi les alliés du pape, et vous oubliez que la Russie est schismatique et que l'empereur Alexandre est le pape de la plupart des Slaves grecs.
MÉRIMÉE, Lettres E. Ellice, 1860 ds R. Universelle, t.38, 1929, p.538.
B.P. anal., avec une nuance fam. ou plais. Personnalité considérée comme le chef incontesté d'un mouvement, d'un parti, d'une école littéraire ou philosophique. Synon. pontife. Sartre, le pape de l'existentialisme. Des nations, ayant ses grands écrivains pour papes, et quel pape qu'un Pascal! (HUGO, Rhin, 1842, p.476). Le Maître d'Upsal ayant opiné, chacune s'incline devant le pape de la botanique (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p.202).
C. —Domaines spéc.
1. Arg. Pape de l'École navale. Capitaine de vaisseau, commandant de l'École navale. Le pape a pour le seconder un capitaine de frégate (Vie Lang. 1961, p.68).
2. ORNITH. Petit passereau au plumage rouge et violacé, en Caroline, en Nouvelle Calédonie et au Canada. (Dict.XIXe et XXes.).
Prononc. et Orth.:[pap]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. pape2. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 «chef de l'Église catholique romaine» (Alexis, éd. Chr. Storey, 373); 2. p.ext. 1764 ornith. (VALM.). Empr. au lat. eccl. papa (gr. eccl. , ds DU CANGE Graec.) «père», titre d'honneur donné aux évêques (IIIes. ds BLAISE Lat. chrét.), puis dès le VIes. de préférence à l'évêque de Rome (ibid.) auquel il est pratiquement réservé dès le IXes. (v. NIERM.), att. dès le Ier s. au sens de «père nourricier». Fréq. abs. littér.:2918. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 6862, b) 2643; XXes.: a) 3427, b) 3075.
DÉR. Papimane, adj. et subst. masc. a) Subst. masc., hist. littér. [Chez Rabelais] Habitant de la «Papimanie», pays imaginaire habité par la cour du pape. Rabelais disciple ou compère de Marot, de Villon et de la bonne vieille école facétieuse, ne paraît pas s'être consumé en regrets mélancoliques dans le pays des papimanes (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.57). b) Adj. et subst. masc., vx, fam., péj. Partisan du pape, de son gouvernement spirituel et temporel. Synon. papiste. Cet autre (Genoude) mentionne Polignac et Mirabeau. Un autre placé plus haut (Guizot), anglomane et papimane (au fond, le plâtre et l'argent) (MICHELET, Journal, 1845, p.587). [papiman]. 1re attest. av. 1598 adj. papi-manes (MARNIX, Differens, I, I, 2 ds HUG., s.v. papicole); formé des élém. papi-, du lat. papa, gr. , v. pape1 et de -mane2; le mot se trouve dès 1552 chez RABELAIS (Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 45, p.188, 4) pour désigner les habitants d'un pays imaginaire où l'on adore le pape.
BBG. —POUPARD (P.). Le Pape. Paris, 1980, pp.7-14. — QUEM. DDL t.13. — RICHARD (W.) 1959, p.64, 68.
II.
⇒PAPE2, subst. fém.
Région. (Belgique, notamment à Bruxelles). Bouillie pour enfants; colle de pâte; colle de farine; boue. «J'ai mis trop de laque, mes cheveux sont comme de la pape» (...). La forme de pape la plus connue de Bruxelles est la pape au riz (BAET. 1971).
Loc. fig. Il faut lui mettre la pape en bouche. Il faut tout lui expliquer. Voir BAET. 1971.
Prononc.:[pap]. Homon. pape1. Étymol. et Hist. Fin XIes. judéo-fr. pape (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, p.107b, n° 775); 2e moitié XIIIes. dial. de l'Ouest papa (Anc. serm. fr., éd. P. Meyer ds B. de la Sté des anc. textes fr., 1903, p.51); ne subsiste plus guère que dans le dial. wallon 1812 (Ph. DELMOTTE, Essai d'un glossaire wallon, p.496). Du lat. pap(p)a, mot expressif dont les enfants désignent la nourriture (v. aussi ERN.-MEILLET), att. dans les autres lang. romanes: ital. pappa (XIVes. ds DEI), esp. papa (1400 ds COR.-PASC.) et également en angl. (ca 1430 ds NED).

pape [pap] n. m.
ÉTYM. 1050; lat. papa, titre d'honneur donné d'abord aux évêques, puis réservé à l'évêque de Rome.
Chef suprême de l'Église, devenu après le schisme oriental et la Réforme, le chef de l'Église catholique romaine. || Le pape, successeur de saint Pierre, vicaire de Jésus-Christ, chef visible de l'Église, de la catholicité, évêque de Rome. Pontife (souverain pontife). || Notre Saint-Père le pape (→ Falloir, cit. 24). || Sa Béatitude (vx), Sa Sainteté le pape. || On dit Très Saint-Père en s'adressant au pape. || Dignité de pape. Pontificat; papal, pontifical. || Élection du pape par les cardinaux. Conclave. || Tout catholique, même laïque, peut être élu pape; mais pratiquement seuls des cardinaux accèdent au pontificat (→ Coiffer, ceindre la tiare). || Cardinal susceptible d'être élu pape. Papable (ital. papabile). || Introniser un pape. Intronisation (cit. 1; → Exaltation, cit. 2). || Insignes du pape. Clef, croix, pallium, tiare. || Mule du pape. 2. Mule. || Baisement du pied, de la mule du pape (→ Baiser, cit. 4). || Chaire du pape, ou trône, Saint-Siège. || Palais du pape au Vatican. || Gouvernement du pape. Papauté, Saint-Siège, curie (congrégations, tribunaux, services administratifs ou offices); consulte, rote. || Le pape et les conciles (→ Démentir, cit. 4). || Personnel travaillant auprès du pape. Camérier, caudataire, consulteur, scripteur; protonotaire. || Garde du pape ou garde pontificale. || Garde pontifical. Papalin. || Ambassadeur du pape. Légat, nonce, vice-légat. || Rites orientaux qui reconnaissent le pape. Uniate. || Subordination du clergé français au pape. Gallican, ultramontain. || Le pape est infaillible lorsqu'il parle ex cathedra (cit. 1) pour définir une doctrine sur la foi ou les mœurs. Infaillibilité (pontificale). || Lettres du pape. 2. Bref, bulle (→ Interdit, cit. 2), clémentines (vx), décrétale (vx), encyclique, rescrit. || Interdiction d'un livre par le pape. Index. || Propositions condamnées par le pape. Syllabus (→ Janséniste, cit. 2). || Dispense, indulgence du pape ( Indult). || Le pape institue (cit. 1) les évêques. Institution (cit. 6), préconisation. || Droit de dévolution (cit. 2) du pape. || Bénédiction donnée par le pape. Apostolique (cit. 7). || Agnus dei béni par le pape. || Pape qui accorde une année jubilaire (cit.). || Le pape prononce la béatification, la canonisation. || Pape schismatique et condamné. Antipape (cit. 1 et 2; → Antéchrist, cit. 4).Puissance temporelle du pape.(Anciennt). || États du pape : les États de l'Église. || Le traité de Latran (1929) reconnaît la souveraineté du pape sur la cité du Vatican. || Pape belliqueux (→ Évanouir, cit. 3) qui fait et défait les empereurs (→ Atteinte, cit. 12). || Soumission d'Henri IV d'Allemagne au pape Grégoire VII à Canossa en 1077. || Pape en exil (cit. 7). || Palais des papes à Avignon. || Traité entre les papes et les États souverains. Concordat. || Redevance perçue par le pape sur les bénéfices (cit. 9; Annate, anciennt,) sur les fidèles. Denier (de saint Pierre).
1 (…) un pays où le peuple ne connaît que la religion, et révère le pape non seulement comme un souverain mais comme un Dieu sur la terre.
Stendhal, Souvenirs d'un gentilhomme italien.
2 La primauté romaine se traduit dans les faits par le pouvoir de juridiction suprême que le pape exerce, pouvoir que le code canonique qualifie de « entier, universel, vraiment épiscopal, ordinaire et immédiat ». Elle se reconnaît aux insignes réservés au pape : la tiare aux trois couronnes, le pallium, la croix papale, les clefs, etc. D'autre part, le pape est souverain dans l'ordre international; il ne dépend d'aucune puissance politique, ne reconnaît à aucune d'elles quelque juridiction sur sa personne, ses biens ou son entourage, ne paie impôt à aucune d'elles et ne reçoit d'aucune d'elles la moindre subvention.
M. Pacaut, les Institutions religieuses, II, p. 21.
Littér. || La mule du pape, conte de Daudet (→ Dicton, cit. 2). — ☑ Loc. prov. Heureux (cit. 39) comme un pape (→ Comme un roi).
Loc. fam. (iron.). Sérieux comme un pape : très sérieux.
Par ext. || Tout protestant fut pape (→ Bible, cit. 1, Boileau).Le pape des fous (cit. 14).
3 Il est curieux que, pour mieux repousser l'autorité du pontife romain, les peuples du Nord se soient soumis à une foule de papes de village.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », III.
Par anal. Chef dont l'autorité dans un groupe est indiscutée. Pontife. || Le pape d'une école, d'un parti. || Les papes, les conciles (cit. 2) et les encycliques du socialisme. || André Breton, le pape du surréalisme.
4 Le pape lui-même, celui des lettres, Jean Paulhan, présente dans un Avant-propos les confidences d'une belle (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 135.
DÉR. Papable, papauté, papesse, papisme, papiste. V. Papal.
COMP. Antipape, papimane. — Monnaie-du-pape. — Papefigue.
HOM. Pappe.

Encyclopédie Universelle. 2012.