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pulluler

pulluler [ pylyle ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1466 « abonder »; lat. pullulare
1Se multiplier; se reproduire, croître en grand nombre et très vite. « Dans l'étang splendide où pullule Tout un monde mystérieux » (Hugo).
2(Êtres vivants) Se manifester en très grand nombre. fourmiller, grouiller. « Ruelles étroites où circule, s'agite, pullule la population la plus colorée » (Maupassant).
(Choses) Abonder, foisonner. Fautes qui pullulent dans un texte. « Les œuvres de charité y pullulaient » (Zola).

pulluler verbe intransitif (latin pullulare) Se multiplier, se reproduire en grand nombre et rapidement : Les insectes pullulent près de la rivière. Exister, être en très grand nombre : Les écrivains de ce type pullulent. Être plein de, fourmiller d'êtres ou de choses : La ville pullule d'espions.pulluler (difficultés) verbe intransitif (latin pullulare) Orthographe Attention aux deux l du début (ne pas se laisser influencer par pilule). Emploi Pulluler signifiant « se multiplier rapidement, proliférer », le sujet doit toujours désigner ce qui se reproduit, se répand, existe en grand nombre : le gibier pullule dans cette région ; une plaie où pullulent les microbes ; les fautes pullulent dans la copie. Ne pas confondre avec certains synonymes comme foisonner, abonder, qui peuvent aussi avoir pour sujet un nom de lieu : le gibier abonde dans ces bois ; ces bois abondent en gibier. ● pulluler (synonymes) verbe intransitif (latin pullulare) Se multiplier, se reproduire en grand nombre et rapidement
Synonymes :
- proliférer
Exister, être en très grand nombre
Synonymes :
- abonder
- foisonner
- prospérer
Être plein de, fourmiller d'êtres ou de choses
Synonymes :
- fourmiller
- grouiller

pulluler
v. intr.
d1./d Se multiplier rapidement et abondamment.
d2./d être en abondance, foisonner.

⇒PULLULER, verbe intrans.
A. — [Le suj. (plur., coll. ou générique) désigne ce qui pullule]
1. Être en grand nombre ou se multiplier en abondance, rapidement (dans un espace donné) et de manière non contrôlée. Synon. abonder, foisonner, fourmiller, grouiller.
a) [Avec un compl. locatif indiquant un espace délimité]
) [Le compl. locatif est introd. par dans] Qqc.1 pullule dans qqc.2
[Le suj. est plur.] Les insectes pullulent dans l'herbe. Les marmots pullulaient dans leurs jambes (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 89). La subdivision de Grimari est fertile, giboyeuse et accidentée. Les bœufs sauvages et les phacochères y pullulent, ainsi que les pintades, les perdrix et les tourterelles (MARAN, Batouala, 1921, p. 17). Les cas d'aérophagie pullulent dans l'arrondissement (GIRAUDOUX, Intermezzo, 1933, I, 6, p. 66). Le temps de fermer les yeux, de les ouvrir, les étoiles pullulent dans la nuit liquide (CAMUS, Été, 1954, p. 176).
[Le suj. est un coll.] Tout à coup une multitude de rats, pullulant dans la grande brûlée comme les vers dans les ulcères d'Assuérus (...) inondèrent les rues (HUGO, Rhin, 1842, p. 176).
[Le suj. est générique] Dans les régions où pullule le hideux sphinx tête-de-mort (...) elles construisent à l'entrée de leurs ruches des colonnettes de cire entre lesquelles le pilleur nocturne ne peut introduire son énorme abdomen (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 82).
) [Le compl. locatif est un adv.] Ce n'est pas non plus une ville où foisonnent exclusivement les hypocrites, qui pullulent non moins ailleurs (BLOY, Journal, 1895, p. 167).
) Qqc.1 pullule à qqc.2 Quand elle [la duchesse] l'eût voulu, elle n'eût pas pu ne jamais blesser aucun des sots qui pullulaient à cette cour (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 119). Les chèvres sauvages pullulaient à l'intérieur de l'île, et les animaux marins abondaient sur ses côtes (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 239).
) Qqc.1 pullule entre qqc.2 Quant aux oiseaux, ils pullulaient entre ces ramures un peu maigres des eucalyptus et des casuarinas (VERNE, Île myst., 1874, p. 108).
) En partic. Qqc.1 pullule autour de qqc.2 Ce sont les abattoirs. Autour vivent et pullulent des chiens hargneux, fauves et pelés (DU CAMP, Nil, 1854, p. 46). En lui commençait l'espèce des abbés d'alcôve qui devait bientôt pulluler autour des femmes de condition (A. FRANCE, Vie littér., 1892, p. 329).
) Qqc.1 pullule sur qqc.2 Dans les vergers, les fruits pullulaient sur les branches (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 319). Je ne parle pas de l'herbe qui pullule sur une terre remuée (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 32):
1. Sur la côte pullulaient par milliers ces précieuses salanganes, dont les nids comestibles forment un mets recherché dans le Céleste Empire.
VERNE, Tour monde, 1873, p. 84.
b) [Sans compl. locatif indiquant un espace délimité] Qqc.1 pullule
[Le suj. est plur.] Les couvents pullulèrent à partir du XVIIe siècle (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 4). Les articles découvrant « le génie » de Cézanne pullulèrent [après la mort de l'artiste]; renchérissant sans cesse jusqu'aux éloges les plus démesurés (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 223). Des enfants exsangues pullulaient chétivement et jouaient à la marelle devant la boulangerie (ARNOUX, Paris, 1939, p. 71). V. alphonse ex. 2.
[Le suj. est un coll.] Au-dessous des œuvres magistrales [vers 1830], l'imagerie populaire pullulait, directe, violente, rapide comme l'actualité (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 353).
[Le suj. est générique] Pendant que l'insurrection pullule, la contrebande foisonne (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 150). Ce genre d'ouvrages pullulait à l'époque (LÉAUTAUD, Journal littér., 4, 1924, p. 273).
2. En partic. Se reproduire, procréer en grand nombre, rapidement et de manière non contrôlée. Synon. foisonner, proliférer; anton. s'éteindre, disparaître.
a) [Le suj. est plur.] Là, les générations pullulaient sans famille certaine, chacun ignorant qui était son père (MICHELET, Hist. romaine, t. 1, 1831, p. 179). Ils naissaient, ils mouraient, attachés à ce coin de terre, pullulant sur leur fumier (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1231). Si on les laisse, elles deviennent énormes; elles pullulent, font colonie (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 1008):
2. ... des myriades d'animalcules (...) se dévorent mutuellement, pullulent tant qu'ils trouvent quelque chose à dévorer...
CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 254.
P. métaph. Son orgueil, ce vice radical d'où pullulaient tous les autres vices du duc, devenait (...) plus insolent qu'auparavant (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 267).
b) [Le suj. est un coll.] Là-bas, au fond de quelque région lointaine de la Libye, leur race [des oiseaux] avait pullulé dans des amours exubérantes (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 120). Cette multitude (...) pond et pullule plus que coutume, devient vraiment intarissable (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 50).
c) [Le suj. a un sens générique] On sent que les bains de mer sont je ne sais quel lieu honnête et dégoûtant de reproductivité, un endroit où on mène sa femme pulluler (GONCOURT, Journal, 1864, p. 64). Le christianisme, loin d'être arrêté par le lugubre caprice de Néron, pullula plus vigoureusement que jamais (RENAN, Antéchrist, 1873, p. 205).
B. — [Le suj. désigne un lieu] Être un endroit où quelque chose existe en grand nombre ou se multiplie en abondance, rapidement et de manière non contrôlée. Synon. abonder, foisonner, fourmiller, grouiller.
1. Qqc.2 pullule de qqc.1 [Le compl. introd. par de est plur.] Ce pays pullule d'honnêtes gens: c'est à ne pas s'y reconnaître, quand on vient de Paris (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1859, p. 36). L'argot pullule de mots de ce genre (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 197):
3. Si Epperson House était en Écosse, la maison passerait pour hantée. Le soir, toutes lumières éteintes, elle pullule de revenants.
MAUROIS, Journal, 1946, p. 57.
2. Rare. Qqc.2 pullule qqc.1 C'est pourquoi c'est la saison des amours dans la vermine que cette mare a pullulée non moins que le trou du ciel ses dieux! (CLAUDEL, Ville, 1893, II, p. 345).
REM. Pullulence, subst. fém., hapax. Fait de se multiplier, de se reproduire en grand nombre et hors de tout contrôle. Synon. pullulation. Le centre, jadis brillant et luxueux, de Paris, s'est gâté de proche en proche (...) par la pullulence des putains et de leurs protecteurs et exploiteurs (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 95).
Prononc. et Orth.:[pylyle], (il) pullule [-lyl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1350 fig. « se répandre avec profusion, gagner de nombreux adeptes » (GILLES LE MUISIT, Poésies, I, 113 ds T.-L.: S'il voient pulluler heresïes...); 2. a) 1re moit. XVe s. « se reproduire (en parlant de rameaux d'arbres) » (PIERRE DE NESSON, Paraphrase des IX leçons de Job, éd. A. Piaget et E. Droz, p. 100); b) 1778 en parlant d'animaux (BUFFON, Hist. nat., t. 7, p. 281). Empr. au lat. pullulare « avoir des rejetons, pulluler (de plantes ou d'animaux) », au fig. « se répandre » (de pullulus « tout petit animal; toute jeune pousse », dimin. de pullus « tout petit » et pris subst. « petit d'un animal »). Fréq. abs. littér.:207. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 163, b) 475; XXe s.: a) 381, b) 254. Bbg. BOONS (J.P.). Remarks on the principles and the goals of the syntactic tables of lexical elements. SMIL. 1978, n ° 3/4, p. 12. — Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1985, t. 23, n ° 1, p. 28.

pulluler [pylyle] v. intr.
ÉTYM. 1320; lat. pullulare.
1 Se multiplier, croître en grand nombre et très vite. Pousser (comme des champignons, du chiendent, etc.). || Organisme où pullulent les microbes (cit. 3, par métaphore). || « C'est-à-dire environ (cit. 2) le temps / Que tout aime et que tout pullule dans le monde » (La Fontaine). || « Dans l'étang splendide où pullule Tout un monde mystérieux » (→ Libellule, cit. Hugo).
(Av. 1850). Par métaphore. || Un capital bien placé qui a pullulé. Petit (faire des petits).
1 L'ode a les fers aux pieds, le drame est en cellule
Sur le Racine mort le Campistron pullule !
Hugo, les Contemplations, I, VII.
2 (1840). Se manifester en très grand nombre (se dit d'êtres vivants). Fourmiller, grouiller. || Vers qui pullulent dans un arbre pourri (→ Grouillant, cit. 1, par métaphore). || Des centaines de lapins (cit. 3) pullulaient par les bois et les fourrés. || Le nombre infini des gens qui pullulent en ces rues (→ Fourmilière, cit. 1).
2 Il y en avait tout autour, ça fourmillait, des chaussés, des déchaussés, des tondus, des barbus, des gris, des noirs, des blancs, des franciscains, des minimes, des capucins, des carmes, des petits augustins, des grands augustins, des vieux augustins (…) — Ça pullulait.
Hugo, les Misérables, IV, XII, II.
3 (…) ce labyrinthe de ruelles étroites où circule, s'agite, pullule la population la plus colorée, bigarrée, drapée, pavoisée, miroitante, soyeuse et décorative, de tout ce rivage oriental.
Maupassant, la Vie errante, « D'Alger à Tunis », II.
(Choses). Apparaître en grand nombre, se répandre à profusion. Abonder, foisonner (→ Frapper, cit. 30). || Les exemples d'accord avec le sens pullulent en langue classique (→ On, cit. 48).
4 De nos faux-monnayeurs l'insupportable audace
Pullule en cet État (…)
Molière, l'Étourdi, II, 5.
5 (…) ce n'étaient pas les bons cœurs qui manquaient dans ce Paris douloureux, les œuvres de charité y pullulaient comme les feuilles vertes aux premières tiédeurs du printemps. Il y en avait pour tous les âges, pour tous les dangers, pour toutes les infortunes (…) il aurait fallu des pages et des pages, si l'on avait voulu énumérer seulement cette extraordinaire végétation de la charité qui pousse entre les pavés de Paris (…)
Zola, Paris, I, V.
DÉR. Pullulant. — Pullulement.

Encyclopédie Universelle. 2012.