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raidir

raidir [ redir ] v. tr. <conjug. : 2>
XIIIe; de raide REM. La variante ancienne roidir est auj. d'usage littér.
1Faire devenir raide ou tendu, priver de souplesse. durcir. « Le drap est tout raidi par la boue qui a séché dessus » (Barbusse). Raidir une drisse. étarquer.
2Pronom. Contracter tous ses muscles. se tendre. Il se raidit dans l'effort. (pass.) Muscles raidis par la fatigue.
Fig. Tendre ses forces pour résister. Se raidir contre l'adversité.
⊗ CONTR. Assouplir, déraidir, détendre (se).

raidir verbe transitif Tendre quelque chose, le rendre raide : Raidir une amarre. Enlever de sa souplesse à quelque chose : L'eau calcaire raidit les lainages. Tendre avec force en bandant ses muscles, son corps, un membre : Raidir ses bras. Littéraire. Rendre quelqu'un plus ferme, plus intransigeant dans sa position : Votre insistance n'a fait que le raidir dans son obstination.raidir (synonymes) verbe transitif Tendre quelque chose, le rendre raide
Synonymes :
- tirer
Tendre avec force en bandant ses muscles, son corps, un...
Synonymes :
- bander
- contracter
Contraires :
- amollir
- décontracter
- déraidir
- détendre
- relâcher
Littéraire. Rendre quelqu'un plus ferme, plus intransigeant dans sa position
Synonymes :
- endurcir
- figer

raidir
v.
rI./r v. tr. Rendre raide; tendre. Raidir le bras. Raidir un cordage.
rII./r v. intr. Devenir raide.
rIII/r v. Pron.
d1./d Devenir raide. Ses membres se raidissaient.
d2./d Fig. Tenir ferme. Se raidir contre la douleur.

⇒RAIDIR, ROIDIR, verbe
I. — Empl. trans.
A. — 1. Rendre raide, priver de souplesse. Synon. ankyloser, contracter, figer. Être raidi de courbatures; le froid avait raidi ses membres. Elle le frictionnait sans relâche, avec une foi entêtée, sans même sentir la crampe qui peu à peu raidissait son bras (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 1101). Une vache pissait en voussant le dos, en raidissant la queue, dans une posture qui déclenchait le rire (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 488).
Part. passé adj. Son front pâle, ses membres glacés et roidis, déchirent l'âme de Mathilde (COTTIN, Mathilde, t. 4, 1805, p. 256). La tête en arrière, par-dessus le dossier du trône, — blême, raidie, les lèvres ouvertes, — et ses cheveux dénoués pendaient jusqu'à terre (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 165).
Qqn raidit qqc. Tendre énergiquement (un objet souple, un cordage). Raidir un câble; raidir un fil de fer avec un raidisseur:
À peine fûmes-nous à bord que des rafales isolées tombèrent de la montagne; l'une d'elles fut si violente et soudaine que le bateau raidissant sa chaîne cassa ses bosses...
CHARCOT, Mer Groënland, 1929, p. 142.
MAR. ,,Reprendre le mou d'une manœuvre dormante ou remplissant la même fonction`` (MERRIEN 1958). Raidir les haubans, les amarres. Au passif. Pas une écoute qui ne fût consciencieusement raidie! (VERNE, Tour monde, 1873, p. 117).
2. Empl. pronom. Devenir raide.
a) Qqn se raidit. Le lieutenant cria de chercher un médecin, seulement comme le hussard se roidissait et rouvrait les yeux, il reconnut que ce brave venait de rendre son âme (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 202).
b) Qqc. se raidit. La crise se déroule alors d'une façon toujours identique et l'on peut décrire: — une phase de contraction généralisée durant environ une demi-minute; les membres se raidissent, les mâchoires se contracturent (QUILLET Méd. 1965, p. 334).
B. — Au fig.
1. Rendre plus intransigeant, durcir. L'état du marché de la main-d'œuvre raidit ou assouplit la résistance patronale et agit inversement sur la détermination des salariés (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 141).
Empl. pronom. César se sentait haï, et se roidissait d'autant plus (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 278). Les autres, obstinés dans leur foi « pétainiste », se raidirent dans une attitude si intolérante à l'égard de tout et de tous qu'ils se retrouvèrent finalement solitaires (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 136).
2. a) Rendre plus assuré, plus fort, dans une attitude de résistance. Synon. affermir, durcir. Raidir son âme contre l'adversité. Le trac surmonté raidissait mon attitude, me rendait cassant et dur comme le verre (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 142).
b) Empl. pronom. Tenir ferme, montrer de la fermeté, du courage. La vie me taille, Heurtebise! Elle fait un chef-d'œuvre. Il faut que je supporte ses coups sans les comprendre. Il faut que je me raidisse. Il faut que j'accepte, que je me tienne tranquille, que je l'aide, que je collabore (COCTEAU, Orphée, 1927, p. 139).
Se raidir contre. Se raidir contre l'adversité, contre les difficultés. Sa voix se casse, il [mon père] est rouge, ses yeux sont humides, je ne l'avais jamais vu ainsi. Je me raidis contre mon émotion (AYMÉ, Vaurien, 1931, p. 234).
II. — Empl. intrans. Devenir raide.
A. — [Corresp. à raide A 1] Le linge mouillé raidit par la gelée (Ac.).
B. — [Corresp. à raide A 4] [La pente] raidit, hérissée à présent de vignes, rugueuse et grise d'échalas (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 21).
Prononc. et Orth.:[], [-], vieilli [-]. Ac. 1694-1835: raidir; dep. 1878: rai-, roi- (id. ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.); ROB. 1985: raide:,,La var. ancienne roidir est très littéraire dans l'usage moderne``. V. raide. Étymol. et Hist. 1. Ca 1225 part. passé redi « devenu raide » (PEAN GATINEAU, St Martin, 5343 ds T.-L.); ca 1380 « devenir raide, rigide » (JEAN LEFEVRE, Trad. La Vieille, 152, ibid.); 2. XIVe s. trans. « faire se raidir, faire se tendre » (Testament de Jean de Meun, ms. Bibl. Nat. fr. 12483 [anc. 1132 Suppl. fr.] ds Nouv. Rec. Fabliaux, éd. A. Jubinal, t. 2, p. 175, notes); 3. 1538 pronom. (EST., p. 386, s.v. intendo:se ad firmitatem intendere, se roidir). Dér. de raide; dés. -ir. Fréq. abs. littér.:321.
DÉR. Raidisseur, -euse, adj. et subst. masc. a) Adj. Qui sert à raidir. L'isolation de la coque et la couverture du toit étant réalisées de façon à se trouver à la hauteur des éléments de rive, la coque semble avoir l'épaisseur des éléments raidisseurs de rive (JOEDICKE, Struct. en voiles et coques, 1962, p. 244). b) Subst. masc., technol. Pièce ou appareil servant à raidir un coffrage, une charpente, à tendre un câble, un fil de fer. Ils avaient fait venir un serrurier pour les tuteurs, un quincaillier pour les raidisseurs (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 40). Un tube en tôle de 3 mm d'épaisseur muni de raidisseurs (ROMANOVSKY, Mer, source én., 1950, p. 51). [], [-], fém. [-ø:z]. V. raide. 1re attest. 1873 subst. masc. (TOLHAUSEN, Dict. technol. fr.-all.-angl., p. 754 ds QUEM. DDL t. 12); de raidir, suff. -eur2.
BBG. — Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n ° 1, p. 228.

raidir [ʀɛdiʀ; ʀediʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; de 1. raide. → 1. Raide (rem.). REM. La var. anc. roidir est littér. dans l'usage mod. → cit. 3, 4 et 5.
1 Faire devenir raide (I.); maintenir droit; tendre énergiquement (surtout passif et p. p.). || Corps raidi par le froid. Figer. || Être raidi de courbatures (→ Éloigner, cit. 12). || Tissu, vêtement raidi de boue, de plâtre (→ aussi 2. Grimpant, cit. 1; kaki, cit. 1).Raidir ses muscles. aussi Bander, contracter.Raidir un cordage. Souquer, tendre, tirer. || Raidir une écoute (→ Étarquer, cit.). || Raidir un fil de fer avec un raidisseur.
1 Tout à coup il aperçut la longue chaîne que l'on tirait pour manœuvrer la bascule de la porte. D'un bond il s'y cramponna, en roidissant ses bras, en s'arc-boutant des pieds; et, à la fin, les battants énormes s'entr'ouvrirent.
Flaubert, Salammbô, V.
2 Sous la caresse fraîche du parfum, Mrs Hockley avait raidi et cambré tout son corps, et les pointes de ses seins tendaient le surah transparent.
Claude Farrère, la Bataille, XIV.
2 Fig. || Raidir son âme contre les coups du sort. Affermir (→ Tenir ferme; fermeté d'âme).
3 Intrans. Devenir raide. || « Le linge mouillé raidit par la gelée » (Académie).
——————
se raidir v. pron.
ÉTYM. (Mil. XVIe).
|| Les membres se raidissent par l'effet de l'immobilité. Ankyloser (s').Ses mucles se raidirent dans un dernier effort. aussi Bander (se).
3 Il se dressa, se roidit, bandant tous ses muscles pour ne pas perdre une ligne de sa taille.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, II.
Fig. Tendre ses forces pour résister. || Se raidir contre l'adversité (cit. 5). || Si vous le heurtez de front, il va se raidir. Hérisser (se).
4 C'en est fait ! pourquoi se roidir davantage et résister
Contre l'évidence de ta joie et contre la véhémence de ce souffle céleste ? il faut céder !
Claudel, Cinq grandes odes, p. 116.
——————
raidi, ie p. p. adj.
Voir ci-dessus à l'article.
5 Et il regardait avec une curiosité pleine d'effroi ce vieux prêtre à l'ordinaire si courtois, tout à coup roidi, imperturbable, le regard si dur.
Bernanos, Sous le soleil de Satan, I, II.
CONTR. Amollir, assouplir, décontracter, déraidir. — Courber, fléchir. — Alanguir, attendrir, avachir, aveulir. — Abandonner (s'), alanguir (s'), détendre (se), mollir, relâcher (se).
DÉR. et COMP. Déraidir, raidissage, raidissement, raidisseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.