réplique [ replik ] n. f.
• v. 1310 « réponse »; de répliquer
I ♦ Action de répondre; réponse à ce qui a été dit ou écrit.
1 ♦ (XVIe-XVIIe) Réponse vive, faite avec humeur et marquant une opposition. Réplique habile, bien envoyée. ⇒ repartie, riposte. — Objection. « Sans dot. — Ah ! il n'y a pas de réplique à cela » (Molière). Argument sans réplique. ⇒ péremptoire. — Protestation à un ordre. Obéissez sans réplique. Pas de réplique ! ⇒ discussion. D'un ton qui n'admet pas de réplique.
2 ♦ (1646) Texte qu'un acteur doit dire en réponse aux paroles qui lui sont adressées; chaque élément du dialogue. Il a oublié, manqué sa réplique. Dire une réplique. « Bosc se leva avec l'instinct du vieux brûleur de planches qui sent venir sa réplique » (Zola). — Loc. DONNER LA RÉPLIQUE : dire l'élément du dialogue indiquant à l'acteur qu'il doit parler à son tour. — Par ext. Lire, réciter un rôle pour permettre à un acteur de dire le sien.
♢ Par ext. Donner, se donner la réplique : répondre, se répondre, discuter. ⇒ répliquer. « Il était d'ailleurs aussi facile de lui donner la réplique que de l'écouter » (Maupassant). — Fig. Répondre dans le même ton; agir de la même façon.
3 ♦ Par ext. Personne qui donne la réplique. Demander une réplique pour passer une audition.
II ♦ (1480 « simulacre »)
1 ♦ Chose qui en répète une autre. Spécialt Chacune des œuvres d'un artiste reprenant exactement le même sujet.
2 ♦ Œuvre semblable à un original. ⇒ copie, double, reproduction. Les répliques romaines des statues grecques.
3 ♦ Chose ou personne qui semble être le double, l'image d'une autre. ⇒ clone, double, jumeau, sosie. « L'un n'est-il pas la réplique de l'autre ? [...] C'est hallucinant ! » (F. Mauriac) .
4 ♦ Géophys. Nouvelle secousse sismique succédant à un important séisme.
● réplique nom féminin (de répliquer) Réponse généralement faite sur un ton vif, péremptoire : Avoir la réplique facile. Remarque destinée à mettre en question ce qui est demandé : Exécuter les ordres sans réplique. Texte d'un personnage dans un dialogue théâtral, en réponse aux questions ou au discours de son ou de ses partenaires ; dernier mot, dernière phrase de ce texte. Personne, action qui offre une ressemblance frappante avec une autre : Il est la réplique de son père. Copie d'une œuvre avec ou sans variantes (dimensions, composition, facture, etc.), exécutée, sous le contrôle ou non de l'artiste, à une époque ancienne. Séisme, ou ensemble de séismes succédant à un grand tremblement de terre. ● réplique (expressions) nom féminin (de répliquer) Argument sans réplique, argument auquel on ne trouve rien à opposer. Donner la réplique, servir de partenaire à l'acteur qui a le rôle principal ; prononcer des paroles qui permettent à l'interlocuteur de briller. Droit de réplique, droit de répondre aux commentaires suscités par l'insertion d'une réponse dans un organe de presse. ● réplique (synonymes) nom féminin (de répliquer) Réponse généralement faite sur un ton vif, péremptoire
Synonymes :
- repartie
- riposte
Remarque destinée à mettre en question ce qui est demandé
Synonymes :
- rétorsion
Personne, action qui offre une ressemblance frappante avec une autre
Synonymes :
- portrait
Copie d'une œuvre avec ou sans variantes (dimensions, composition, facture...
Synonymes :
- répétition
réplique
n. f.
rI./r
d1./d Réponse, repartie. Avoir la réplique facile.
d2./d Ce qu'un acteur répond à un autre. Lancer sa réplique.
rII./r Copie, double. Réplique en bronze d'une statue en pierre.
⇒RÉPLIQUE, subst. fém.
A. — 1. Action de répliquer; résultat de cette action. Synon. repartie, rétorsion, riposte.
a) Dans une discussion, réponse à ce qui vient d'être répondu. Réplique prompte, vive, péremptoire. Ils discutèrent, nez rapprochés, à répliques basses et rapides (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 37).
— DR. Réponse du demandeur aux arguments de la défense. Conclusions en réplique. L'avocat d'Apolline, avec un rare talent, s'acquitta de sa défense (...) le tribunal resta froid; et l'accusateur commença sa sauvage réplique (BOREL, Champavert, 1833, p. 35).
b) Réponse prompte, vive, spirituelle ou impertinente; protestation. Être prompt à la réplique; échanger des répliques; qui n'admet pas, ne souffre pas de réplique. Une réplique victorieuse qui change le cours de la conversation (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 117).
♦ Sans réplique. Argument(s), preuve(s), raison(s), raisonnement, mot, ton, voix sans réplique; écouter qqn, obéir (à qqn) sans réplique; prouver sans réplique; c'est, cela est sans réplique. L'architecture, quoiqu'elle n'eût rien de sinistre, présentait un caractère de force inéluctable, de volonté sans réplique, de persistance éternelle (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 306). Les grands de ce monde savent congédier sans réplique d'un geste, d'un regard, de moins encore (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1117).
2. THÉÂTRE
a) Dans un dialogue, partie de son rôle que chaque comédien prononce. Répliques d'un rôle; chercher, sentir venir sa réplique. Avec autant de désintéressement qu'un acteur qui arrive à sa réplique, obéissant au scénario divin, ils entrent dans le tombeau (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 485). L'actrice: (...) Je lis ma réplique d'avance dans les yeux de mon partenaire (CLAUDEL, Soulier, 1929, 4e journée, 6, p. 886).
— Loc. verb. Donner la réplique (à qqn). Jouer le rôle du partenaire dans un dialogue, en lisant ou en récitant le texte. Il donne la réplique à Suzanne quand elle répète ses pièces, et seulement dans les rôles d'amoureux (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 120).
♦ P. ext. Répliquer vivement, promptement, avec à propos, à quelqu'un. Elle bavardait comme une pie: il lui donna la réplique avec entrain (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 516). Empl. pronom. réciproque. Caïphe et Busiris se donnent la réplique. Quel est le faux? Quel est le vrai? Qui donc a tort? (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 114).
b) Derniers mots que prononce un partenaire et qui indiquent qu'un autre doit parler. Simonne, ayant cru entendre sa réplique, fit trop tôt son entrée (ZOLA, Nana, 1880, p. 1327).
3. Au fig. Riposte en acte à une attaque. Je pouvais compter chaque assaut et chaque réplique. Puis le canon tonna (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 116). Quant à moi, pour la première fois, je me rebiffai. Folcoche reçut dans les tibias quelques répliques du talon (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 71).
B. — 1. a) BEAUX-ARTS. ,,Copie d'une œuvre originale qui n'est pas un faux`` (REY Sémiot. 1979). Synon. reproduction. P. ext. Œuvre semblable à une autre. Réplique d'un tableau, d'un portrait. La place Royale fut la réplique de la place Dauphine. C'est le même système d'architecture (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 367).
b) P. ext. Œuvre, pièce qui est semblable à l'original. Synon. copie, double. Réplique exacte. Sur le palier, étroit et long, s'ouvraient deux portes dont l'une portait une réplique de la plaque du portail (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 32).
2. P. anal. Personne ou chose qui ressemble beaucoup à une autre. Synon. double, jumeau, sosie. Réplique exacte, vivante de qqn/de qqc. L'ordonnateur en chef était d'ailleurs, en homme, une réplique d'Adeline en femme (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 23).
3. MUS. ,,Dans un intervalle, répétition d'une des notes de cet intervalle à une autre octave`` (ROUGNON 1935, p. 98). Le retard du son fondamental n'affecte pas ordinairement la fondamentale au grave, mais sa réplique, son octave aiguë (GEVAERT, Harm., 1885, p. 256).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1740: re-; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1306 « explication, action de répondre » (GUILLAUME GUIART, Royaux lignages, éd. Wailly et Delisle, 39); b) fin XVe s. « objection » (JEAN MOLINET, Débat du loup et du mouton, 15, Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 656); c) 1598-1600 réplique brusque « réponse faite avec humeur » (D'AUBIGNÉ, Confession du sieur de Sancy, éd. Réaume et Caussade, t. 2, p. 350); 2. 1703 mus. (BROSSARD: Replique ou Repetition. Ce mot signifie aussi le Doublement, le Triplement ... d'un intervalle). Déverbal de répliquer. Fréq. abs. littér.:781. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 642, b) 1 111; XXe s.: a) 1 258, b) 1 416.
réplique [ʀeplik] n. f.
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I Action de répondre; réponse à ce qui a été dit ou écrit.
1 (XVe). Réponse à ce qui a été répondu, dans une discussion opposant des opinions. || Il a répondu aux objections, mais il s'est attiré une réplique embarrassante. || Sa réponse était sans réplique.
♦ Dr. Conclusions du demandeur (réponses aux conclusions du défendeur). Plaidoirie complémentaire de l'avocat du demandeur (réponse à la plaidoirie de l'avocat du défendeur).
2 (XVIe-XVIIe). Réponse vive, faite avec humeur et marquant une opposition (⇒ Objection; critique). || Réplique brusque, prompte, vive. ⇒ Repartie, riposte. || Réplique lapidaire (2. Lapidaire, cit. 1). || Réplique désagréable, disgracieuse, malveillante. || Réplique habile, bien envoyée. || Cingler (2. Cingler, cit. 9) qqn d'une réplique. || Injures qui appellent (cit. 31) une réplique. || Matrones (cit. 3) fortes en bec, promptes à la réplique. — ☑ Sans réplique. || Argument (cit. 14), objection (cit. 2) sans réplique. ⇒ Péremptoire. || Prouver qqch. sans réplique (→ Initiative, cit. 1), sans qu'il y ait de réplique possible.
1 — Sans dot. — Ah ! il n'y a pas de réplique à cela : on le sait bien; qui diantre peut aller là contre ?
Molière, l'Avare, I, 5 (cf. Dot, cit. 3).
♦ Objection, protestation à un ordre. || Obéissez sans réplique. || Pas de réplique ! ⇒ Discussion, observation.
3 (1646). Chaque élément (du dialogue) dit par un acteur; ce qu'un acteur doit dire, quand le personnage qui parle avant lui a fini de parler. || Il a oublié, manqué sa réplique. || Dire une réplique.
2 (…) Bosc se leva avec l'instinct du vieux brûleur de planches qui sent venir sa réplique.
Zola, Nana, V.
3 — (…) ma réponse ? Je n'ai pas ma réponse… L'avez-vous vraiment vu, ce qui s'appelle vu ? Comment est-il (le Diable) ? — Mais il est ce qu'on veut. Vous entendez : ce qu'on veut… — Je n'ai pas ma réponse. Maître… Je n'ai que des répliques.
Valéry, Mon Faust, I, 1.
♦ (1798). Spécialt. Les derniers mots que prononce un acteur, un personnage, et qui indiquent qu'un autre doit parler. — ☑ Donner la réplique : indiquer à l'interlocuteur d'avoir à prendre ou à reprendre la parole. Par métaphore. || « Des confidents de tragédie destinés à lui donner la réplique », à lui donner l'occasion de parler, de pérorer (cit. 1).
4 Bonjour, Crispin, bonjour; allons donc, à vous, puisque je vous donne la réplique (…)
♦ Donner la réplique à un acteur, lui permettre de dire son rôle en lisant, en récitant les répliques (les parties de rôle qui précèdent son texte). Ellipt. (par métonymie). || Demander une réplique pour passer une audition, pour une répétition, une personne qui donne la réplique.
♦ Donner, se donner la réplique : répondre, se répondre, discuter, en parlant d'interlocuteurs (⇒ Répliquer), et aussi « répondre dans le même ton; agir de la même façon » (→ Loin, cit. 35).
5 Il était d'ailleurs aussi facile de lui donner la réplique que de l'écouter. La réponse venait aux lèvres d'elle-même, dès qu'il avait fini de parler (…)
Maupassant, l'Inutile Beauté, « Un portrait ».
6 Le malheur avec Armand était que, quand il donnait la réplique à quelqu'un, il se forgeait un personnage, il se jetait dans la contradiction avec une telle force, qu'il se convainquait lui-même.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XVIII.
♦ Mus. Dans une partition, Fragment de phrase servant à indiquer le moment où un instrumentiste doit rentrer, après un long silence.
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II (1840, « simulacre »).
1 Chose qui en répète une autre. — Spécialt. Chacune des œuvres d'un artiste reprenant exactement le même sujet.
♦ (1690). Mus. Répétition d'une note à l'octave. — Répétition d'une phrase musicale. — (1703). Réponse, dans une fugue.
2 Œuvre semblable à un original. ⇒ Copie, double, reproduction.
3 Chose qui semble être le double, l'image d'une autre; qui est semblable. ⇒ Jumeau, sosie. || Une variante réplique de son frère (→ Épannelage, cit.).
7 — Regardez-les donc tous les deux. L'un n'est-il pas la réplique de l'autre ? Voyons ! C'est hallucinant !
F. Mauriac, le Sagouin, p. 138.
♦ Didact. Objet qui constitue la réalisation invariante d'un modèle.
Encyclopédie Universelle. 2012.