Akademik

bonjour

bonjour [ bɔ̃ʒur ] n. m.
XVe; bon jor « bon jour » déb. XIIIe; de 1. bon et jour
1Salutation (proprement « jour heureux »), qu'on emploie à toute heure du jour lorsqu'on rencontre qqn. (Avec un art.) Souhaiter le bonjour à qqn. Pop. Bien le bonjour. salut, salutation. « Et point d'effusion avec des amis retrouvés; rien que de vagues bonjours » (Loti). (Sans art., en s'adressant à qqn) Bonjour, madame ! Bonjour chez vous ! Bonjour ! « Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau » (La Fontaine).
Loc. fam. Bonjour les dégâts ! il va y avoir des dégâts, ça va aller mal. — S'emploie ironiquement pour saluer une conséquence désagréable, inévitable. Bonjour, l'angoisse ! « elles en veulent toutes, des enfants [...] Et elles en ont. Et bonjour les situations inextricables » (R. Forlani).
Le mot bonjour. Il m'a dit bonjour. Loc. Simple comme bonjour, très facile. Bonjour bonsoir.
2Région. (Canada) Pour prendre congé de qqn, le jour. Au revoir ! Fam. Bonjour la confiance ! il n'y a plus de confiance. ⇒ adieu. Si tu l'invites, bonjour l'ambiance !

bonjour nom masculin (de bon et jour) Terme de salutation dont on se sert pendant la journée quand on aborde quelqu'un ou, moins souvent, quand on prend congé de quelqu'un : Bonjour, comment allez-vous ?bonjour (citations) nom masculin (de bon et jour) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Donner est un mot pour qui il a tant d'aversion, qu'il ne dit jamais Je vous donne mais Je vous prête le bonjour. L'Avare, II, 4, La Flèche bonjour (difficultés) nom masculin (de bon et jour) Orthographe Bonjour et bonsoir prennent un s au pluriel : de timides bonjours, de gais bonsoirs. ● bonjour (expressions) nom masculin (de bon et jour) (Le) bonjour à quelqu'un, transmettez-lui mes salutations. Dire bonjour à quelqu'un, le saluer. Donner le bonjour à quelqu'un, lui transmettre ses salutations. Simple, facile comme bonjour, très facile à faire. ● bonjour (synonymes) nom masculin (de bon et jour) Terme de salutation dont on se sert pendant la journée...
Synonymes :
- salut
Contraires :
- adieu
- au revoir
- bonsoir
- salut

bonjour
n. m. Salutation qui signifie littéralement "heureuse journée", mais qu'on emploie sans distinction d'heure. Il lui souhaite le bonjour. Dire bonjour à qqn.
(France rég., Québec) Salutation employée dans la journée quand on quitte qqn.
|| Loc. Facile, simple comme bonjour: très facile.

⇒BONJOUR, subst. masc.
A.— Cour. [À l'adresse d'une connaissance rencontrée pendant le jour, avec accompagnement éventuel de certains signes : salut, poignée de main, etc.]
1. En interj. [Par brachylogie pour ayez un bon jour! que cette journée vous soit bonne!]
a) [Au sens fort, avec la valeur d'un souhait effectif] :
1. On peut dire « bonjour » sans penser que c'est un souhait, de beau temps, de bonne humeur, de bon succès. Le premier sens de ce mot, celui qui porte tous les autres, vient d'un air ouvert, bienveillant, confiant, hospitalier, ...
ALAIN, Propos, 1930, p. 963.
b) [Au sens affaibli, comme simple formule de politesse] :
2. Il n'était pas tenu de dire bonjour, monsieur! bonjour, madame! à des personnes dont les jours (...) bons ou mauvais, ne l'intéressaient pas du tout...
A. FRANCE, Le Livre de mon ami, 1885, p. 38.
Rem. 1. Noté comme fam. dans Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892.
Rem. 2. Bonjour prend parfois une nuance péj., parce que, perdant son sens primitif, il est gén. utilisé comme une formule de salutation des plus banales, qui se prononce rapidement et sans penser à sa valeur originelle. D'où l'expr. bonjour bonsoir! pour marquer familièrement, p. plaisant., des rapports humains superficiels et éphémères, sans lendemain, ne tirant pas à conséquence :
3. Ainsi qu'il [Ragu] le disait, il ne la touchait [Josine] jamais que pour le plaisir (...). Pas d'enfant, pas de fil à la patte. On s'amusait ensemble, et bonjour, bonsoir, on n'encombrait pas sa vie.
ZOLA, Travail, t. 2, 1901, p. 18.
Rem. 3. Bonjour s'emploierait aussi en quittant qqn (d'apr. Lar. 20e, Lar. encyclop., DUB.). Qq. aut. semblent confirmer cet emploi : et puis « adieu », bonjour et merci aux hôtes (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 88). Ce qui expliquerait peut-être que bonjour!, comme bonsoir! (mais moins fréquemment), soit utilisé p. iron., pour signifier qu'une affaire est réglée, terminée ou risque de l'être, aux dépens de l'interlocuteur.
2. Emploi subst. :
4. Mlle Rousseau et Mme Turine se souhaitèrent le bonjour avec des petites mines, des mots plutôt ris que parlés, toute la gracieuseté qu'ignorent les hommes réduits au serrement de mains et à l'offre d'une consommation.
HAMP, Marée fraîche, 1908, p. 59.
SYNT. a) Sans art. Dire bonjour à qqn, aux copains (cf. DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 272), ne dire ni bonjour ni bonsoir : ne lui dire ni bonjour en entrant (...) ni bonsoir en sortant (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1894, p. 518). b) Avec art. Dire un petit bonjour : dire le petit bonjour amical accoutumé (GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, p. 352), donner le bonjour à qqn de la part de qqn (cf. CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 191), envoyer le bonjour (à qqn) (cf. LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, p. 100), rendre le bonjour (à qqn) (cf. CAMUS, La Peste, 1947, p. 1336).
Expr. (fam.) Sans article. Simple comme bonjour : pour être heureux comme un roi (...) mener une vie simple comme bonjour (RENARD, Journal, 1893, p. 191). Avec article. (gén. à la tournure exclam.). Le bonjour à : le bonjour de ma part au fils (LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, p. 32), (le) bonjour chez vous (RENARD, Journal, 1901, p. 653), bien le bonjour (A. FRANCE, Le Mannequin d'osier, 1897, p. 129), mille bonjours (MALLARMÉ, Correspondance, 1878, p. 180).
Spéc., arg. P. iron. (Avoir) le bonjour d'Alfred (cf. A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 148), avoir le bonjour (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 637, 664). Vol au bonjour. Vol qui se pratique en s'introduisant sans effraction dans des appartements non fermés, après s'être assuré de l'absence des occupants et, au cas où quelqu'un se présenterait inopinément, en saluant et en prétextant chercher quelqu'un d'autre. [Se faire] un nom dans l'escalade, la tire, le vol au poivrier et le vol au bonjour (M. AYMÉ, Le Nain, 1934, p. 250); donneurs (euses) de bonjour, voleurs au bonjour : les chevaliers grimpants, que l'on nomme aussi voleurs au bonjour, donneurs de bonjours, bonjouriers (F. VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, t. 4, 1828-29, p. 280).
B.— P. anal. Signe qui remplace la formule de salutation.
1. [En parlant de pers.] Envoyer des bonjours. ... la princesse de Luxembourg qui lui envoyait des bonjours de sa voiture (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 721). Faire bonjour. elle se contenta de leur faire bonjour de la main (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 878).
2. Par personnification. [En parlant d'un animal, d'un élément naturel] :
5. Les papillons perdent un peu
De la poussière de leurs ailes
Dans le bonjour et dans l'adieu
Qu'ils murmurent au chardon bleu;
...
M. ROLLINAT, Les Névroses, Refuges, Les Papillons, 1883, p. 188.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. ROUSS.-LACL. 1927, p. 168 signale : ,,on dit quelquefois familièrement : bonjou(r), toujou(rs) + une consonne``. 2. Forme graph. — Au plur. des bonjours.
ÉTYMOL. ET HIST. — Av. 1230 bon jor « jour favorable, temps heureux » (G. LE CLERC, Fergus, éd. E. Martin, 193, 25 dans T.-L., s.v. jor); 2e quart XIIIe s. bonjour (AUDEFR. LE BAST., Romancero, p. 9 dans LITTRÉ); d'où XVe-XVIe s. p. ell. formule de salutation (COQUILLARD, II, 279 dans IGLF Techn.); cf. av. 1570 donner le bonjour (J. GRÉVIN, Pastorale, p. 292, ibid.).
Composé de bon1 et de jour.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 143. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 320, b) 3 413; XXe s. : a) 4 318, b) 3 560.
BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 41.

bonjour [bɔ̃ʒuʀ] n. m. et interj.
ÉTYM. Déb. XIIIe, bon jor « bon jour »; sens mod., XVe; de 1. bon, et jour.
A N. m. (avec ou sans article).
1 Le fait de saluer en souhaitant une bonne journée; parole par laquelle on salue une personne rencontrée.
(Avec l'article). Vieilli ou régional. || Donner (vx), souhaiter le bonjour à qqn. || Donner, envoyer le bonjour à qqn de la part de qqn.
1 (…) il (Harpagon) ne dit jamais : Je vous donne, mais : Je vous prête le bonjour.
Molière, l'Avare, II, 4.
1.1 (…) des petits garçons m'ont dit le bonjour si doucement qu'il me servira pour des semaines.
Giraudoux, Provinciales, éd. Ferenczi, p. 121.
Loc. (1824, in D. D. L.). Bien le bonjour. || Je vous souhaite bien le bonjour.
Fam. || Vous avez le bonjour des copains. — ☑ Loc. pop. T'as l'bonjour d'Alfred, formule ironique pour laisser qqn.
Cour. || Un bonjour. a Manière de dire bonjour, de saluer en arrivant, en rencontrant. || Un bonjour rapide, cordial, sec, froid. || Il lui adressa un bonjour aimable, chaleureux. || Des bonjours échangés.Le bonjour de qqn, son bonjour.
2 Et point d'effusion avec des amis retrouvés; rien que de vagues bonjours, échangés avec des gens qui se retournaient un peu (…)
Loti, Ramuntcho, II, 2, p. 214.
b Loc. Dire un petit bonjour, passer dire un petit bonjour à qqn.
(Sans article). Plus cour. || Dire bonjour à qqn. || Il ne dit ni bonjour ni bonsoir. || Tu diras bonjour aux amis de ma part.
3 (…) Ils me disent bonjour à grands bras, à gros baisers claquant sur la joue (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 66.
Loc. (1833, Balzac, in D. D. L.). C'est simple comme bonjour, très simple, évident; très facile.(En épithète) :
3.1 Pour être heureux comme un roi, il suffit de mener une vie simple comme bonjour.
J. Renard, Journal, 18 déc. 1893.
3.2 (…) la méthode est bonne. C'est brutal, c'est maussade, mais c'est simple comme bonjour, inratable.
Bernanos, l'Imposture, in Œ. roman., Pl., p. 439.
3.3 Quand la motte de beurre n'était pas là, elle était pas; quand elle ne sera plus, elle sera plus. C'est simple comme bonjour.
R. Queneau, le Chiendent, p. 376 (1932).
2 Signe de salut équivalant à la formule orale. || Il envoyait des bonjours et des baisers du train.
B Emploi interj. || Bonjour !
1 Formule orale de salut adressé en arrivant, en rencontrant. Salut (II., 1. : salut !). || Bonjour, chère madame ! || Bonjour, Paul ! || Bonjour, les gars ! || Hé bonjour !Bonjour chez vous ! || Bonjour aux copains ! || Bonjour à tous !
4 Maître Renard (…)
Lui tint à peu près ce langage :
Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau (…)
La Fontaine, Fables, I, 2.
Loc. fam. Bonjour, bonsoir, sans avoir de relations suivies, en quittant très rapidement.
Par aphérèse. || 'Jour.
5 Jour, m'sieur Lataupe, jour, m'sieur Chipoteau.
Carmouche et Laloue, les Invalides, 1840, in D. D. L., II, 10.
Fam. || Bonjour… !, avec un nom précédé de l'article défini (et de sens péjoratif).Bonjour les dégâts, les ennuis, les emmerdes : les dégâts, etc. arrivent. || « Bonjour le ridicule ! » (le Point, 5 mars 1984, p. 23).S'oppose à adieu !
2 Régional. La même formule, adressée à la personne que l'on quitte, en partant. Revoir (au); adieu (régional), bonsoir.REM. Cet usage, attesté dans diverses régions de France, est très usuel en français du Canada.
Fam. (même construction que ci-dessus B., 1., mais avec un nom de sens positif). Formule conclusive et ironique (syn. adieu). || Bonjour la confiance ! : la confiance s'en va.REM. On peut interpréter cet emploi comme une antiphrase du sens 1 ci-dessus, portant sur le complément. → La confiance règne, bravo, merci pour la confiance. — Partir avec ce brouillard, bonjour ! → Merci bien.
3 (V. 1968). Formule de salut épistolaire, remplaçant les traditionnels « monsieur », « cher monsieur », « chère madame », « cher ami », etc.
tableau Principales interjections.
COMP. Rebonjour.

Encyclopédie Universelle. 2012.