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revoir

revoir [ r(ə)vwar ] v. tr. <conjug. : 30>
• 980; de re- et voir
IVoir de nouveau.
1Être de nouveau en présence de. J'aimerais beaucoup le revoir. Le plaisir de revoir ses proches. retrouver. Au plaisir de vous revoir (en prenant congé de qqn).Pronom. (Récipr.) Ils ne se sont jamais revus.
Loc. AU REVOIR [ ɔrvwar ] :formule de politesse par laquelle on prend congé de qqn que l'on pense revoir. ⇒ bye-bye, tchao. Au sens littéral (opposé à adieu) À bientôt (cf. fam. À la prochaine, à la revoyure; pop. au plaisir). En un sens faible, employé en toute occasionrégion. adieu, fam. salut. Au revoir Monsieur. « “Au revoir !” dit l'aveugle » (Prévert). Faire au revoir de la main. Subst. inv. Ce n'est qu'un au revoir et non pas un adieu.
2Retourner dans (un lieu qu'on avait quitté). Revoir sa patrie. « J'irai revoir ma Normandie » (chans.). « Et près des flots chéris qu'elle devait revoir » (Lamartine).
3Regarder de nouveau. Des images qu'on aimerait revoir plus souvent. Assister de nouveau à. Revoir un film. Souhaitons de ne jamais revoir de telles atrocités.
4Voir de nouveau en esprit, par la mémoire. « Adrienne la revoyait en train de faire réciter les leçons, le livre à la main » (Green). Pronom. Je me revois encore à ses côtés.
II
1Examiner de nouveau pour parachever, examiner en seconde main pour corriger. Revoir et mettre au point un texte. corriger, réviser. P. p. adj. Édition revue et corrigée. Revoir à la hausse, à la baisse. réviser; reconsidérer, réévaluer.
2Apprendre de nouveau pour se remettre en mémoire. repasser, réviser. Revoir tout le programme.
⊗ HOM. Revis :revis (revivre); revisse :revisse (revisser).

revoir verbe transitif (de voir) Voir quelqu'un de nouveau : Je vous reverrai à Paris. Revenir dans un lieu, s'y retrouver après un temps assez long : Revoir sa maison natale. Regarder de nouveau ce à quoi on porte de l'intérêt ; assister une nouvelle fois à un événement : Je souhaite ne jamais revoir de telles atrocités. Examiner quelque chose pour le corriger ou le vérifier : Revoir un article avant publication. Étudier de nouveau une matière d'enseignement, un texte pour se le remettre en mémoire : Revoir les auteurs du programme. Se représenter par la pensée quelqu'un, quelque chose, tels qu'on les a connus, vus dans le passé : Revoir un incident dont on a été le témoin.revoir (expressions) verbe transitif (de voir) À revoir, indique qu'un point est insatisfaisant et doit être réexaminé. ● revoir (homonymes) verbe transitif (de voir)revoir (synonymes) verbe transitif (de voir) Revenir dans un lieu, s'y retrouver après un temps assez...
Synonymes :
- retrouver
Regarder de nouveau ce à quoi on porte de l'intérêt ;...
Synonymes :
- revivre
- se remémorer
- se souvenir
Examiner quelque chose pour le corriger ou le vérifier
Synonymes :
- reconsidérer
- réexaminer
- reprendre
- revenir sur
- vérifier
Étudier de nouveau une matière d'enseignement, un texte pour se...
Synonymes :
- repasser
- répéter
- réviser
revoir nom masculin (de revoir) Traces, fumées, empreintes, etc., laissées par l'animal de chasse sur le sol. ● revoir (citations) nom masculin (de revoir) Sacha Guitry Saint-Pétersbourg 1885-Paris 1957 On se dit au revoir quand on espère bien qu'on ne se reverra jamais, et on se revoit volontiers quand on s'est dit adieu. Toâ Solarrevoir (difficultés) nom masculin (de revoir) Orthographe En deux mots, sans trait d'union, même dans l'emploi substantif : ce n'est qu'un au revoir. - Plur. : des au revoir. ● revoir (expressions) nom masculin (de revoir) Au revoir, formule de politesse pour prendre congé.

revoir
v. tr.
rI./r
d1./d Voir de nouveau. Revoir un parent.
|| v. Pron. Nous nous sommes revus hier.
|| Loc. Au revoir: formule de politesse pour prendre congé de qqn que l'on pense revoir. Syn. (Nouv.-Cal., Polynésie fr.) nana, (Nouv.-Cal.) tata.
n. m. Ce n'est pas un adieu, c'est un au revoir.
d2./d Revenir, retourner dans (un lieu). Revoir son pays, son village.
d3./d Se représenter par la mémoire. Je le revois enfant.
rII./r Examiner de nouveau, réviser. Ce texte est à revoir. Revoir un programme d'examen.

I.
⇒REVOIR1, verbe trans.
I. — Empl. trans. dir.
A. — Voir de nouveau.
1. Revoir qqn
a) ) Rencontrer de nouveau une personne que l'on a déjà vue, se retrouver en sa présence. Revoir qqn avec bonheur, avec plaisir; avoir le besoin, le désir, l'envie, l'espoir/avoir hâte de revoir qqn; être anxieux, désireux, impatient/être aise, content, heureux de revoir qqn; (ne pas) chercher à revoir qqn; désespérer, espérer, se promettre de revoir qqn. Lorsqu'à l'heure des adieux elle (...) pressa [son enfant] dans ses bras, elle eut comme un pressentiment qu'elle ne le reverrait plus (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 12). Lecouvreur (...) se rendit au Marais, dans le quartier où il avait travaillé longtemps comme cocher-livreur. Il voulait revoir ses amis (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 23). V. présent1 I B 2 b ex. de La Martelière.
♦ [Avec un compl. de lieu] V. huitaine B ex. de Flaubert.
[Dans une formule de politesse] Au plaisir de vous revoir. En attendant l'honneur de vous revoir, je vous prie, mon général, d'agréer l'expression de mes sentiments respectueux et très dévoués (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 292).
) En partic. Rencontrer quelqu'un avec régularité dans le cadre d'une relation amoureuse. « (...) Dites, aimez-vous encore? — Non ». Je parlais vrai, en répondant ce non: il ne fut ni douloureux, ni même pénible. Cependant je crois que j'aurais continué à revoir Sara (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 237). V. malgré ex. 2.
) P. ext. Revoir des gens, du monde. Rencontrer à nouveau des gens, sortir de sa solitude. Je vous assure: vous lui rendriez un inestimable service si vous lui persuadiez qu'il doit travailler, retourner à Paris, revoir des gens, revivre! (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 861).
b) Empl. pronom. réciproque. Yves emporta une impression profonde de cette entrevue dernière avec son frère Gildas. Ils ne s'étaient revus que deux fois depuis que Gildas était parti pour la mer (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 174). Nous nous reverrons plus tard sans doute. Même, si tu le désires, nous ne nous reverrons plus du tout. Depuis une minute, je n'ai plus aucun pouvoir sur toi (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 176).
♦ [Avec un compl. de lieu] Nous prîmes congé, avec des vœux et la promesse de nous revoir bientôt à Paris (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 46).
[Dans le cadre d'une relation amoureuse] Ce séjour s'achevait sans qu'ils se fussent revus seul à seule, sans qu'ils eussent retrouvé l'intimité de leur rencontre à Paris (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 878).
2. Revoir un lieu. Retourner dans un lieu que l'on a quitté, s'y retrouver après une plus ou moins longue absence. Revoir sa patrie, son pays; revoir les lieux de son enfance. Pour seulement revoir la France, j'avais été obligé de jurer à la frontière l'abandon de mon patrimoine, la légalisation de sa perte; aussi je ne me regardais dans ce pays, jadis le mien, que comme un simple passager (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 448). J'entends dans les ténèbres une voix qui grelotte. On dirait qu'on chante... Mais oui, c'est une chanson. Je veux revoir ma Normandie... (...). C'est tragique et burlesque cette romance bredouillée dans le noir (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 95).
En partic. Retourner voir ce qui s'y trouve. Il voulut tout revoir, l'étang près de la source, La masure où l'aumône avait vidé leur bourse, Le vieux chêne plié, Les retraites d'amour Au fond des bois perdues (HUGO, Rayons et ombres, 1840, p. 1094):
1. J'ai revu la fontaine du coteau, ses eaux vives et limpides; la route des Beauges, les châtaigniers de la Puya, la terre couverte des fleurs des châtaigniers. J'ai retrouvé la place de notre jardin et la maison de la Françon. J'ai revu l'étable de mon mouton, l'âtre de la chaumière, l'escalier de bois du dehors...
DUPANLOUP, Journal, 1851-76, p. 68.
3. Revoir qqc.
a) Avoir de nouveau sous les yeux ce que l'on avait déjà vu auparavant, y porter de nouveau son regard. J'écartai d'une des hautes fenêtres de la galerie le rideau poussiéreux qui en tamisait la lumière, et je ne pus réprimer une exclamation de surprise en revoyant au grand jour (...) [le portrait] qui ne s'était jusqu'alors offert à ma vue qu'estompé d'artificiel crépuscule (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 26).
[En raison d'une impression de déjà vu] En parcourant ces amusants albums de voyage [de H. Hildebrandt], il me semble toujours que je revois, que je reconnais ce que je n'ai jamais vu (BAUDEL., Curios. esthét., 1859, p. 272).
[Avec attribut du compl. d'obj. exprimant le nouveau regard porté sur les choses] De voiture en voiture, comme dans les relais d'un rêve, nous sommes arrivés hier au Havre. La chose curieuse que les impressions à dix ans de distance! Comme on revoit changés les mêmes lieux! (GONCOURT, Journal, 1864, p. 68).
[Avec compl. exprimant les modalités de l'action] Il m'a semblé que les paysages, les maisons, les meubles vus paraissent plus nets [dans mon souvenir] que les visages des personnes, sauf quand je les ai revus en photographie (WARCOLLIER, Télépathie, 1921, p. 49).
♦ [Au sortir de/après l'obscurité] Nous touchons au moment de sortir de ces bois, de revoir la lumière du soleil (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 63). Vers le soir le ciel s'éclaircit enfin; on revoit l'azur avec ravissement et la surface libre des eaux reflète, non vers le couchant, mais vers l'est, une apothéose dorée, où de tendres nuances pourpres se mêlent (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 711).
En partic. [Pour tirer un enseignement] Il s'était demandé si sa peinture ne manquait point de grandeur. Il avait été revoir les Titien, avait compris la distance, reconnu sa faute; et il s'était mis à repasser ses contours simplement (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 18).
♦ Relire. Je viens de revoir mes notes et je crains que dans ce chenil éloigné le gardien ait troublé les numéros des chiens, ce qui me chagrinerait fort. Nous verrons bien (PASTEUR, Corresp., 1884, p. 422).
♦ [Dans un exposé; à l'inf.; avec une valeur d'injonction] Se reporter à. Au niveau du chiasma optique — ainsi qu'on peut s'en assurer en détectant les ondes d'influx à l'aide d'électrodes fines reliées à des dispositifs galvanométriques sensibles (revoir p. 227) (...) les fibres nerveuses provenant des champs rétiniens droits (...) des deux rétines gagnent la couche optique droite (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 265).
♦ [Au cours d'une étude; dans un ouvrage] Rencontrer de nouveau la mention de. Une autre originalité de la période 1800-1825, c'est l'étonnant sens de la répétition chez certains grands orfèvres, Biennais notamment. Ce dernier, que nous reverrons plus loin, ne se plaît pas seulement à utiliser les mêmes formes, mais aussi les motifs dans les grands services de table livrés aux princes de l'Europe, se bornant simplement à en varier la décoration ciselée (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p. 78).
b) Revoir (un spectacle). Assister de nouveau à un spectacle. Voir et revoir un film. Quelques jours après, étant allé revoir la pièce, je pus constater de visu et de auditu que l'opinion du public était totalement conforme à la mienne (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 186). En partic. [Lors d'une reprise] Je suis allé l'autre jour revoir l'Antigone de Jean Anouilh que l'Atelier vient de reprendre pour un nombre limité de représentations (G. MARCEL, Heure théâtr., 1959, p. 102).
c) Revoir (un événement, un phénomène).
) Assister au retour de ce qui s'était déjà produit, de ce qui avait déjà existé dans le passé. [Depuis le IXe siècle environ l'usage des voitures s'était perdu. Vers la fin du XIIe siècle] on revit les charrettes de ferme à deux roues et les chariots à quatre roues, les uns réservés aux voyageurs, d'autres servant au transport des marchandises (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 89):
2. ... le grand crime est resté impuni, le crime contre les droits de l'homme allemand est devenu le crime contre les droits de l'homme des autres nations (...). Nous ne voulons pas revoir cela, et c'est pourquoi nous croyons qu'il est bon que des organismes soient créés pour garantir internationalement les droits de l'homme.
Déclar. univ. Dr. Homme, 1949, p. 20.
En partic. [La comète] a commencé son voyage de retour vers les régions brillantes de la terre et du soleil. Nous la reverrons tous avec plaisir en 1910 (FLAMMARION, Astron. pop., 1880, p. 620).
Fam., vieilli. Revoir ses règles. Avoir de nouveau ses règles. On peut dire que les meilleures nourrices ne revoient pas leurs règles tant qu'elles allaitent (APERT ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p. 418).
P. anal. Se revoir + attribut de l'obj. ou compl. Être de nouveau, se retrouver (dans un lieu, dans une situation). M. Vasi (...) eût été asphyxié par l'ennui s'il eût continué à se revoir les soirs dans la famille Duprez (STENDHAL, Chartreuse, t. 2, Ébauches de développements nouv., Paris, Bossard, 1928 [1840], p. 365). Le gouvernement français se sentit (...) assez fort pour reprendre l'Aquitaine (...) la Normandie et le Maine se revoyaient françaises avec un plein contentement (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 442).
) En partic. [Pour asserter l'existence dans une autre circonstance (lieu, temps) d'un phénomène de même nature que celui dont il est question ici ou maintenant] Retrouver quelque part ce que l'on avait déjà rencontré ailleurs. Il faut aller jusqu'en Silésie et en Pologne pour revoir un beau développement du Westphalien (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 193). Empl. pronom. passif. L'ordovicien se revoit dans la Montagne Noire, où un grès semblable au grès armoricain supporte des schistes à grosses concrétions (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 161).
4. Au fig.
a) ) Se rappeler, se remémorer un élément, une période du passé; se les représenter par la pensée, en avoir l'image à l'esprit. Revoir son enfance. Certains souvenirs vifs et détachés lui restaient de sa première enfance. Elle revoyait son père assis à l'angle du foyer (...) Elle revoyait aussi sa maigre et triste mère (A. FRANCE, Thaïs, 1890, p. 89):
3. Là, les yeux au plafond, pendant que mon cigare
Exhale le lent nuage azuré qui s'égare
Comme dans un brouillard matinal, je revois
Ton sourire, ton beau sourire d'autrefois.
Le passé me remonte à l'âme...
SAMAIN, Chariot, 1900, p. 103.
[P. oppos. à prévoir] À regarder les choses d'assez haut, il devrait être aussi naturel de prévoir l'avenir que de revoir le passé (MAETERL., Sablier, 1936, p. 82).
[P. oppos. à voir] À travers le tulle de la croisée, il voyait tourbillonner les flocons de neige qui lui cachaient les façades des maisons et feutraient les échos de la rue. Alors il revoyait Lausanne, la ruelle des escaliers, la pension Cammerzinn, Sophia, les amis. Tout se confondait: présent et souvenirs, la neige de Paris et les hivers de là-bas (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1279).
[P. oppos. à voir empl. au fig., exprime une répétition de l'action] Je le vois tel qu'en 1899, dans les couloirs de l'école, il m'apparut pour la première fois (...). Et je le revois, ce matin gris de 1939 où j'allais lui serrer la main, la veille même du jour où on devait l'opérer: si calme dans sa gravité souriante (L. FEBVRE, Blondel, [1940] ds Combats, 1953, p. 370).
♦ [Avec adv. de durée] Je reverrai toujours, pour ma part, la saisissante séance de discussion qui clôtura l'une des plus riches parmi ces Semaines: celle qui fut consacrée, en 1933, aux notions de science et de loi scientifique (L. FEBVRE, Hommage H. Berr, [1952], ds Combats, 1953, p. 341). V. baraque ex. 2.
♦ [Les modalités de l'action sont exprimées] Revoir mentalement, dans la mémoire, dans ses souvenirs. Le duc Charles revit en esprit cette soirée, la salle éblouissante, Sieglinde et Siegmund sur le théâtre (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 129). V. imagination I B 1 ex. de Vogüé.
Empl. pronom. réfl. Elle lui parla de son enfance (...). Elle se revoyait trottinant dans les montagnes, et le père, un homme solide, qui la portait sur l'épaule quand elle était trop lasse (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 310).
) En partic. Voir se dérouler de nouveau, voir défiler devant ses yeux une suite d'événements passés. L'homme qui se noie revoit, dans la minute suprême de l'agonie, toute sa vie comme dans un miroir (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 427). Il revoyait les menus faits de la soirée, la physionomie des gens. Malgré lui, l'image de cette femme enlacée par un homme, tout à l'heure, dans l'ombre du portail, lui revenait avec insistance et le troublait (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 285).
b) Voir réapparaître ou se reproduire dans un rêve une réalité connue ou vécue. Dans mes rêves je revoyais Gomez le féroce; je haletais, poursuivi par sa meute (GIDE, Si le grain, 1924, p. 424). Vers la fin de sa vie, les rêves se multiplient, où il revoit les rues de sa ville natale, soit telles qu'elles étaient, soit changées, soit encore sous l'aspect d'une « ville inconnue et pourtant connue » (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 17).
B. — 1. Reprendre pour examiner.
a) Reconsidérer des éléments, une période du passé pour les soumettre à une analyse. Synon. passer en revue (v. passer1 1re Section IV B 4 a ). On n'est pas mûr, à vingt-cinq ans, pour revoir et annoter sa vie (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 75). Pierre passa tout ce temps-là à chercher, creuser, revoir des détails, évoquer Paul et sa mère, se rappeler leur vie, leur intimité, ressusciter des incidents et crisper les poings, et pleurer tout seul de fureur et de désespoir (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 265).
b) ) Voir de nouveau d'un œil critique, examiner pour relever les imperfections et éventuellement modifier, corriger, amender.
[Le compl. désigne une chose concr.] [Landolfi (Carlo Ferdinando). Luthier italien, 1735-1775] marquait ainsi les instruments qu'il avait revus: Revisto da Carlo Ferdinando Landolfi l'Anno 1741 (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 203).
En partic., dans le domaine de l'écriture. Synon. relire, réviser. Revoir un texte, des épreuves. Le matin, de sept à onze heures, je revois mon manuscrit, car j'y travaille jusqu'à la dernière minute, et encore çà et là des choses m'échappent (HUGO, Corresp., 1862, p. 379). L'écrivain a le temps de revoir minutieusement ce qu'il a écrit, de corriger, de modifier, de polir, de fignoler ses phrases, de soigner son style. Tout cela est refusé au journaliste (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 93). Au passif. Il est aisé de deviner, à certains détails, (...) [que le récit] a été revu, sinon rédigé, à l'état-major (BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 273). V. fonder ex. 3.
[Le compl. désigne une chose abstr.] Revoir des conclusions, des hypothèses; revoir une politique. Ici comme dans beaucoup d'autres domaines, nous sommes obligés de modifier nos attitudes et de revoir nos principes (Univ. écon. et soc., 1960, p. 62-12). Bien avant l'apparition du pur-sang, l'élimination de la lourde chevalerie en armure et l'entrée en service de montures plus légères, tel le cheval arabe, avaient conduit à revoir et à perfectionner les règles de l'équitation (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 166).
) Expr. Revu et corrigé. Qui a été remanié; dont la forme, le contenu, les caractéristiques ont été modifiés et généralement améliorés. Depuis la fameuse lettre du 31 mai 1897, où le faussaire Henry adressait à son supérieur le colonel Picquart une lettre de menaces et d'outrages préalablement revue et corrigée par Boisdeffre et par Gonse, tous les fabricateurs de faux n'ont cessé de jurer que Picquart avait fabriqué le « petit bleu » (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 214). En empl. adj. L'art de Joseph Bernard repose sur la stylisation. Alliage de feinte gaucherie et de préciosité, cet art représente un aimable composé du maniérisme gothique du XVe siècle et d'un hellénisme revu et corrigé (Arts et litt., 1936, p. 18-2).
Var. Les Sardes inquiètent la division Sérurier par des reconnaissances offensives. (...) [Bonaparte] renforce cette division de la brigade Rusca poussée à Bardinetto. Le système d'avant-postes de Schérer est soigneusement revu et amélioré (FOCH, Princ. guerre, 1911, p. 70). M. le Dr Seiffert a donné [des œuvres d'orgue de Buxtehude] (...) une nouvelle édition revue et complétée (PIRRO, J.-S. Bach, 1919, p. 32). Étienne Gilson vient de publier (...) une seconde édition, entièrement revue et augmentée (L. FEBVRE, Gilson et la philos. du XIVe s., [1946] ds Combats, 1953, p. 284).
Au fig. Enjolivé par le souvenir. On ne goûte vraiment son enfance, son adolescence, dûment revues et corrigées, que passée la cinquantaine (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 183).
c) P. anal. [Le compl. désigne une pers.] Faire subir un nouvel examen, notamment un nouvel examen médical. Lors de l'admission, l'élève subit une visite médicale complète par le médecin examinateur; le médecin consultant assiste à cette visite. Les élèves sont ensuite revus autant de fois qu'il est nécessaire dans le courant de l'année (Encyclop. éduc., 1960, p. 129).
d) Expressions
À revoir. À soumettre à un nouvel examen. Après avoir mis en place sur l'arbre moteur le volant de transmission, le monteur doit effectuer le portage parfait des différentes fusées de l'arbre dans les coussinets correspondants. Ce portage, même s'il a été fait correctement dans les usines du constructeur avant expédition, est généralement à revoir (AMBROISE, Monteur mécan., 1949, p. 16).
Au part. passé subst., loc. prép., rare. Au revu de. En revoyant, après avoir revu. Au revu de tout cela, une chose m'a frappé (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 400).
2. Étudier de nouveau pour se remettre en mémoire. Synon. repasser, réviser. Revoir une leçon, le programme d'un examen. (Dict. XXe s.).
II. Empl. trans. indir., VÉN. Revoir d'une bête. Prendre connaissance d'une bête (d'apr. BURN. 1970). On revoit d'un cerf par le pied, les fumées, les abatures, les portées, les foulées, le frayoir, etc. (BAUDR. Chasses 1834). [Le marquis] savait que le cerf se dirigeait vers l'allée de midi (...) y trouverait le change qu'il cherchait (...) Puis il faudrait tenter d'en revoir. La bête reparaîtrait en effet, et c'est là qu'on donnerait le relais (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 36).
Revoir de bon temps. ,,Trouver une trace fraîche et de la nuit`` (LITTRÉ).
Prononc. et Orth.:[], (il) revoit []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin Xe s. trans. revedeir « voir, rencontrer une personne que l'on a déjà vue, rencontrée au moins une fois antérieurement » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 426); ca 1170 reveoir (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 4267); ca 1200 revoir (CHASTELAIN DE COUCY, Chansons, éd. A. Lerond, I, 44); b) 1651 pronom. « être, se trouver de nouveau en un lieu, dans une situation » (SCARRON, Roman comique, ch. XVIII ds Œuvres, Paris, J. F. Bastien, 1786, t. 2, p. 140); c) 1677 id. « se rencontrer de nouveau, être de nouveau en présence l'un de l'autre » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 478); 2. a) 1558 « regarder de nouveau quelque chose avec plaisir ou intérêt » (DU BELLAY, Regrets, éd. J. Jolliffe, 31, 5, p. 98); b) 1676 [éd.] « assister de nouveau à un spectacle » (J. RACINE, Britannicus, 2e préface ds Œuvres, éd. P. Mesnard, t. 2, p. 250); 3. 1588 [éd.] « retourner dans un lieu » les lieux et les livres que je revoy (MONTAIGNE, Essais, éd. Villey-Saulnier, I, IX, p. 35); 4. a) 1651 « se rappeler des personnes, des choses du passé » (CORNEILLE, La Poésie à la peinture, 104 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 10, p. 121); b) 1847 pronom. « se voir soi-même de nouveau, par la pensée, dans un lieu ou une situation où l'on a été dans le passé » [ils] se revoyaient dans le costume de leur jeunesse (BALZAC, Cous. Pons, p. 2). B. 1. XIIIe s. trans. « soumettre quelque chose à un nouvel examen, à une révision, à une vérification » (Isopet Lyon, éd. J. Bastin, 58, 33); 1718 à revoir (Ac.); 1832 revu et corrigé (HUGO, N.-D. Paris, p. 45); 2. 1686 id. « étudier une nouvelle fois une matière, un texte pour se les remettre en mémoire » (LA BRUYÈRE, Lettre à Condé, 26 mars ds Œuvres, éd. G. Servois, t. III2, p. 504). C. 1376 intrans. cynégét. revëoir de (Motus et Ratio, 20, 40 ds T.-L.). Dér. de voir; préf. re-.
STAT. Revoir1 et 2. Fréq. abs. littér.:9 328. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 11 212, b) 15 265; XXe s.: a) 13 337, b) 13 903.
II.
⇒REVOIR2, subst. masc.
A. — 1. Action, fait de revoir quelqu'un; (pour deux ou plusieurs personnes) action, fait de se revoir; nouvelle rencontre après une séparation. La joie du revoir; l'heure du revoir; espérer un prochain revoir; un revoir plusieurs fois différé. Tu m'expliqueras la tactique pour porter cette œuvre magistrale sur les planches. Mais tu m'expliqueras ça de vive voix, car nous nous amuserons à en causer et notre revoir à présent est une affaire de jours (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1898, p. 317). Ni l'un ni l'autre ne songèrent aux formules banales qui accompagnent normalement le revoir du matin (ESTAUNIÉ, Vie secrète, 1908, p. 253).
Le revoir en Dieu. Fait de se revoir, l'espoir de se revoir dans l'Autre monde. [L'abbé Anne] prêcha l'absence vaincue par les mêmes efforts dans un même esprit puis le retour et le revoir en Dieu (VERLAINE, Œuvres posth., t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 360).
Faire bon/mauvais revoir à qqn, (vieilli). Bien/mal accueillir quelqu'un à son retour. Six jours après, l'autocar ramenait (...) un légionnaire en permission (...). On ne lui fit pas mauvais revoir (LA VARENDE, Tourmente, 1948, p. 59).
2. a) Au revoir! [Interjection exprimant, au moment de prendre congé, l'espoir d'une nouvelle rencontre] Luisa: Adieu, mon père!... Fra Leonardo: Au revoir dans le ciel! (DUMAS père, Lorenzino, 1842, IV, 4, p. 264). L'Ange Gardien: Maintenant je n'ai plus rien à te dire, sinon au revoir, à Dieu! J'ai fini ma tâche avec toi. Au revoir, sœur chérie, dans la lumière éternelle! (CLAUDEL, Soulier, 1944, 2e part., 4, p. 1059).
Cour. [Formule de politesse par laquelle on prend congé de qqn] Comme elle refermait sur moi la barrière: — Allons... Au revoir!... Il faut, maintenant, que j'aille faire ma gibelotte (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 92).
Se dire au revoir; dire au revoir à qqn. Prendre congé de quelqu'un; se séparer. Oui, mon cher Dominique, il y a dix-huit mois que je vous ai quitté sur cette petite place où nous nous sommes dit au revoir (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 104). Je lui dis au revoir sans tourner la tête (RENARD, Journal, 1900, p. 577).
Empl. subst. masc. Action de se dire au revoir. Elle lui tendait ses bras fermes et blancs, pour l'au revoir de chaque matin (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 2). La Stazione Termini était le lieu de la séparation, de l'au revoir (BUTOR, Modif., 1957, p. 119).
Ce n'est qu'un au revoir:
Faut-il nous quitter sans espoir,
Sans espoir de retour?
Faut-il nous quitter sans espoir
De nous revoir un jour.
Ce n'est qu'un au revoir, mes frères,
Ce n'est qu'un au revoir,
Oui, nous nous reverrons, mes frères,
Ce n'est qu'un au revoir.
W. LEMIT, Chansonnier des éclaireurs et des éclaireuses, 1961, p. 64.
b) Vieilli. À revoir! Action de se dire au revoir. Vous prendrez le bâton du voyageur et le sac du pèlerin, comme je le fais maintenant en vous embrassant, en vous disant: Adieu, frère, et à revoir (SAND, Lettres voy., 1835, p. 235). Allons, à revoir, monsieur Jean-des-Figues! (ARÈNE, J. des Figues, 1870, p. 43).
B. — VÉN. ,,Empreinte du pied d'un animal sur le sol`` (Vén. 1974). Le rôle du limier est terminé; celui de l'homme, du valet commence. Il faut à ce dernier juger de l'animal et de sa direction par son « revoir » (VIDRON, La Chasse à courre, 1965, p. 28).
Beau, mauvais revoir. Empreinte bien, mal marquée. Il avait très légèrement neigé, une poudre qui tenait (...) un vrai temps de beau revoir (GENEVOIX, Laframboise, Couguar, 1942, p. 143).
Loc. Il fait beau/mauvais revoir. Lorsque le temps est frais, sans vent et que le terrain humide garde bien l'empreinte des pieds, on dit qu'il fait beau revoir. Lorsque, au contraire, il vente fort et que la terre est sèche et dure, on dit qu'il fait mauvais revoir (E.V.F., 1961) (DUCHARTRE 1973).
Prononc.: []. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200 Li reveoirs « action de revoir quelqu'un » (prob. HUGUES DE BERZÉ ds CHATELAIN DE COUCY, Chansons, éd. A. Lerond, XXV, 9), attest. isolée; à nouv. au XVIe s. 1538 ton doulx Reveoir (MAROT, Épigrammes, éd. C. A. Mayer, CXXXVI, 4, p. 202); 2. 1633 adieu, jusqu'au revoir (CORNEILLE, Mélite, éd. M. Roques et M. Lièvre, III, 7, vers 1145); 1792 au revoir (COLLIN D'HARL., Vieux célib., I, 3, p. 8): 1829 à revoir (JANIN, Âne mort, p. 195). B. 1690 cynégét. (FUR.). Subst. de revoir1.

revoir [ʀ(ə)vwaʀ] v. tr. [CONJUG. voir.]
ÉTYM. 980; de re-, et voir. REM. Le e de revoir est souvent muet dans la langue parlée familière : nous nous reverrons [ʀvɛʀɔ].
———
I Voir de nouveau.
1 a Être de nouveau en présence de (qqn qu'on a déjà vu, dont on était séparé). || On ne l'a jamais revu. || Je l'ai souvent revu depuis (→ Préciser, cit. 1).Je ne te reverrai jamais (→ Adieu, cit. 8). || File (cit. 28) et que je ne te revoie plus ! || Chercher à revoir qqn (→ Fortuit, cit. 4). || Le plaisir de revoir ses proches (→ Insensible, cit. 10). Retrouver. || Dans l'espoir que nous aurons le plaisir de vous revoir (→ Hôtelier, cit. 3).À l'avantage (vx), au plaisir de vous revoir (en prenant congé de quelqu'un).
1 Hé bien ! va donc disposer la cruelle
À revoir un amant qui ne vient que pour elle.
Racine, Andromaque, I, 1.
2 (…) il lui semblait que la moitié de son cœur s'en allait avec lui, qu'elle ne reverrait jamais plus son enfant.
Maupassant, Pierre et Jean, IX.
b N. m. (Av. 1549). Vx ou littér. || Le revoir : le fait de revoir qqn. || J'attendais un appui (cit. 34) de ce revoir.
2.1 Me voici venu sur mon rocher poitevin. Vous imaginez facilement ce qu'a été la joie du revoir. J'ai trouvé tout ce monde en santé parfaite, et le moral n'est pas moins haut.
J.-R. Bloch, Deux hommes se rencontrent, p. 330.
3 L'angoissante interrogation n'est plus associée au souvenir de ceux que j'ai perdus; ils vivent sans doute, presque libérés déjà de leur moi tyrannique et illusoire, et j'accepte l'idée de ce revoir lointain, plutôt de cette fusion avec eux, qui ne sera pas au lendemain de la mort, mais peut-être après des siècles de siècles (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), VI, X.
4 (…) car je ne puis compter pour un revoir, l'an d'avant, une courte rencontre à Florence (…)
Gide, Prétextes, In memoriam, Oscar Wilde, II.
(1644). Vx. || Adieu (cit. 1) jusqu'au revoir.
5 Je suis votre serviteur, Monsieur; jusqu'au revoir.
Molière, le Malade imaginaire, II, 5.
c Mod. Au revoir [ɔʀvwaʀ], loc. interjective par laquelle on prend congé de qqn que l'on pense revoir. REM. L'expression à revoir, signalée par Wartburg en 1835 comme affectée, apparaît dans le dictionnaire de l'Académie de 1932 : « on dit aussi “à revoir” » (→ ci-dessous, cit. 6); cette forme est inusitée dans la langue commune, sauf comme corruption de au revoir.Au sens littéral et par oppos. à adieu, qui implique une séparation définitive. À bientôt (→ À tantôt). fam. Prochain (à la prochaine), plaisir (au), revoyure (à la).En un sens faible, employé en toute occasion. Adieu, salut (fam.); et aussi les emprunts fam. bye bye, ciao (régional). || Au revoir Monsieur, Madame (→ Glisser, cit. 38; mère, cit. 18; mon, cit. 18). || Dire au revoir (→ Indifférent, cit. 31). || Faire au revoir de la main; en agitant la main, son mouchoir… (→ Pigeon, cit. 4).
6 À revoir donc chez dame Florinde !
C. Delavigne, Don Juan d'Autriche, I, 10 (1835).
7 Un domestique annonce que la voiture est avancée. À mon adieu, la princesse riposte, presque brutalement : « Pas ce mot, je ne l'aime pas, dites au revoir ? »
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 16 nov. 1874, t. V, p. 124.
8 (…) en s'en revenant toute seule au logis, elle avait au moins la consolation et l'attente délicieuse de cet au revoir qu'ils s'étaient dit pour l'automne.
Loti, Pêcheur d'Islande, V, II.
9 — Adieu.
— Adieu, mirage de ma mère.
— Vous pouvez vous dire au revoir. Vous vous reverrez.
Giraudoux, Électre, I, 11.
Un au revoir. || Ce n'est qu'un au revoir et non pas un adieu.
d N. m. (1690, Furetière). || Revoir (t. de chasse) : empreinte laissée par le pied de l'animal chassé. Trace. || « Où sont nos bons chemins creux de jadis, où le “revoir” était quasi permanent… » (la Chasse, no 229, p. 47).
2 (1588). Retourner en (un lieu qu'on avait quitté). || Revoir sa patrie, son village (→ Aoûtage, cit.). || « Et près des flots (cit. 2) chéris qu'elle devait revoir… » || Ces lieux que je ne devais plus jamais revoir (→ Emporter, cit. 7).
3 (1558). Regarder de nouveau. || J'aimerais revoir ces photos. || Aller revoir au Louvre ses tableaux préférés.
10 Un furieux désir de vivre, de tout revoir, de tout recommencer, de tout refaire, la souleva subitement. C'était une révolte en face de la mort (…)
Pierre Louÿs, Aphrodite, V, I.
(1669). Assister de nouveau à… (une chose qu'on a déjà vue). || Revoir un spectacle, un film. — (Une chose qui se voyait autrefois). || Souhaitons de ne jamais revoir de telles atrocités.
(Avec un inf. compl. d'objet). || « Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée… » (Du Bellay; → Maison, cit. 2).(Avec un p. prés. ou une proposition compl.). || Il la revit traversant la rue. || On l'a revu conduisant sa voiture. || Je l'ai revue qui faisait son marché.
4 (1651). Voir de nouveau en esprit, par la mémoire. || À mesure que j'écris, je revois ce spectacle. Image (cit. 52), souvenir. || Elle la revoyait le livre à la main (→ Faute, cit. 34). || Je revois encore, souvenir comique !… (→ Gibbosité, cit. 2). || Revoir tout son passé : dérouler ses souvenirs. Revivre (II., 2.). || Je la revois avec ses nattes.
11 Moi seul je la revois, telle que la pensée
Dans l'âme, où rien ne meurt, vivante l'a laissée.
Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, IV, XLV.
12 Au lieu des expressions abstraites « temps où j'étais heureux », « temps où j'étais aimé » (…) il retrouva tout ce qui de ce bonheur perdu avait fixé à jamais la spécifique et volatile essence; il revit tout, les pétales neigeux et frisés du chrysanthème qu'elle lui avait jeté dans sa voiture (…) l'adresse en relief de la « Maison dorée » sur la lettre (…) le rapprochement de ses sourcils quand elle lui avait dit (…)
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 345.
13 Malgré tout ce qui vint nous séparer ensemble
Ô mes amis d'alors c'est vous que je revois
Et dans ma mémoire qui tremble
Vous gardez vos yeux d'autrefois
Aragon, le Roman inachevé, p. 85.
14 Je vous revois très bien, moi la saluant, et elle me répondant d'une inclinaison de tête, sans que nous nous parlions encore.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, IV, p. 61.
———
II
1 Examiner de nouveau pour parachever, examiner une seconde fois pour corriger. || Revoir et mettre au point (→ 1. Point, cit. 18) un brouillon. Améliorer, corriger (→ Perfectionner, cit. 3). || Revoir un texte pour châtier son style. || Revoir le texte d'un autre. Réviser, réviseur. || Compte à revoir.
15 Les Martyrs sont restés, contre ma première attente, et je n'ai eu qu'à m'occuper du soin d'en revoir le texte.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 11.
2 Apprendre de nouveau pour se remettre en mémoire. Repasser, réviser. || Élève qui revoit son programme avant l'examen. || Je lui fais revoir le détail des provinces de France (→ Observer, cit. 6). || Revoir les pièces (cit. 20) d'Albeniz.
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se revoir v. pron.
1 (1651). Réfl. Se voir de nouveau (dans un état, une situation). || Quand je me suis revu dans cette maison, avec les mêmes soucis…
Se voir de nouveau par l'esprit (dans un état, une situation)… || Je me revois à la plus haute fourche (cit. 5) de l'arbre. || Il se revoit acculé (cit. 4) dans le couloir.
2 Passif. Être vu de nouveau. || Le miracle grec (cit. 2), une chose qui ne se reverra plus.
3 (1677). Récipr. Être de nouveau en présence l'un de l'autre. Retrouver (se). || Ils ne se sont pas revus depuis. || Nous nous reverrons (cf. fam. Nous sommes gens de revue, nous sommes de revue). || Quel jour nous revoyons-nous ? (→ Pour, cit. 33).
16 Mais nous nous reverrons. Adieu. Je sors contente (…)
Racine, Athalie, II, 7.
17 Chaque fois que les deux hommes se revoient, c'est pour constater qu'ils ne s'entendent plus (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 237.
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revu, ue p. p. adj.
1 (Revoir, I.). || Des amis rarement revus.Sa patrie enfin revue. || Spectacle vu et revu.
2 Plus cour. (Revoir, II.). || Texte revu. || Édition revue et corrigée.Programme bien, mal revu.

Encyclopédie Universelle. 2012.