rhabiller [ rabije ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vx ou techn. Remettre en état. ⇒ réparer. Rhabiller une pendule.
2 ♦ Transformer l'aspect extérieur de (un bâtiment). Construction gothique rhabillée à la Renaissance.
♢ Fig. Rhabiller une vieille idée, un lieu commun. ⇒ moderniser.
3 ♦ (XVIIe) Cour. Habiller de nouveau (qqn). Habiller, déshabiller, rhabiller une poupée. — Racheter des habits à (qqn). L'hiver approche, il va falloir la rhabiller de pied en cap.
♢ SE RHABILLER v. pron. « Il regardait les enfants plonger et s'ébattre, puis se rhabiller derrière un saule » (Chardonne). — Loc. fam. Il peut aller se rhabiller, se dit d'un acteur, d'un athlète qu'on juge mauvais, et qu'on engage à retourner au vestiaire, et par ext. de qqn qui n'a plus qu'à s'en aller, à renoncer. Va te rhabiller !
● rhabiller verbe transitif Habiller de nouveau quelqu'un ou lui racheter des vêtements : Rhabiller un enfant. Remettre un objet en état ou changer son habillage. Littéraire. Transformer l'aspect, la forme de quelque chose, sans en modifier le fond : Rhabiller de vieilles idées avec des mots nouveaux. Transformer l'aspect, le décor d'une construction, sans en modifier la structure. ● rhabiller (synonymes) verbe transitif Remettre un objet en état ou changer son habillage.
Synonymes :
- arranger
- refaire
- réviser
rhabiller
v. tr.
d1./d TECH Réparer, remettre en état. Rhabiller une montre, une meule.
d2./d Habiller de nouveau. Rhabiller un enfant.
|| v. Pron. Il se dépêche de se rhabiller.
⇒RHABILLER, verbe trans.
A. — Empl. trans.
1. TECHNOL., vieilli. Raccommoder, réparer. Rhabiller une épée, des lunettes, une montre. La Mariton apprêtait les repas, gardant la maison et rhabillant les nippes (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 7). Acheté sur les quais un très bel exemplaire du Book of Common Prayer relié en maroquin rouge, fatigué, il est vrai, mais mon relieur pourra me le rhabiller (GREEN, Journal, 1951, p. 72).
2. a) Habiller de nouveau ou avec de nouveaux habits. Nous fûmes (...) rhabillés de fond en comble, et logés en ville chez le bourgeois (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 267). Sa bonne la rhabillait dans une cabane de douanier qui servait aux baigneurs (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 21).
b) P. ext. Changer le revêtement de quelque chose. La cornue est inclinée pour vérifier la bonne tenue du garnissage du bec, qu'on rhabille avec de l'argile s'il en est besoin (BARNERIAS, Aciéries, 1934, p. 193).
— ARCHIT., MENUIS. ,,Modifier l'extérieur d'une construction en en conservant la structure primitive`` (VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).
c) Au fig., vieilli. Donner une forme nouvelle à quelque chose. La manie de l'originalité, de la nouveauté, peut incliner les plus audacieux [artistes] aux poncivités et aux truismes, en les rhabillant au goût du jour (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p. 233).
B. — Empl. pronom.
1. S'habiller de nouveau ou avec de nouveaux habits. On changeait de toilette pour la promenade de Bond-Street ou de Hyde-Park; on se rhabillait pour l'opéra; à minuit, on se rhabillait pour une soirée ou pour un raout (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 104). Au coucher, au lever, il devait se déshabiller, se rhabiller près d'elle, la voyait elle-même ôter et remettre ses vêtements (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1272).
2. Au fig.
a) Pop., fam. Aller se rhabiller. [Empl. à l'impér. pour conspuer un artiste ou un athlète, p. ext., pour éconduire qqn] Synon. aller se faire voir (ailleurs) (fam.), aller se faire foutre (trivial, v. foutre1).
— [P. dér. d'une loc.] V. emmener ex. 4.
— P. ext., pop. Chercher d'autres solutions après un échec. On croirait que ta paye te suffit. Si à la dernière grève, les gars avaient tous été comme toi, on n'aurait pas touché lerche d'augmentation. On aurait pu aller se rhabiller (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 14).
b) Arg., vieilli. Se faire rhabiller par qqn. Se faire escroquer, voler. (Ds SANDRY, CARRÈRE, Dict. arg. mod., 1953, p. 165).
Prononc. et Orth.:[], (il) rhabille [-bij]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1380 rabiller « remettre en état » (B 1041, f ° 58 A. Meuse ds GDF. Compl.); spéc. 1575 r'habiller « remettre un os démis, un membre fracturé » (PARÉ, Œuvres, éd. J.-F. Malgaigne, livre XIII, chap. 4, t. 3, p. 300); 2. 1675 rhabiller « habiller de nouveau » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 9 août, éd. R. Duchêne, t. 2, p. 45). Dér. de habiller; préf. r-. Fréq. abs. littér.:199.
rhabiller [ʀabije] v. tr.
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1 Vx. Remettre en état, réparer. — Mod. (Techn.). || Rhabiller une montre, une pendule, des lunettes. || Rhabiller une meule de moulin.
♦ Fig. (Vx). ⇒ Réparer. || Rhabiller une escapade (cit. 3, Molière), les désordres de leur jeunesse (→ Hypocrisie, cit. 10, Molière). || « Il a rhabillé tout cela du mieux qu'il a pu » (Académie).
2 Archit. Transformer l'aspect extérieur de (une construction dont on conserve la structure). || Les constructions gothiques ont été souvent rhabillées à la Renaissance.
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II Cour.
1 (XVIIe). Habiller de nouveau. — (En fournissant de nouveaux vêtements). || « Rhabiller ses domestiques » (Littré, Académie). || Les enfants n'ont plus rien à se mettre, il faut les rhabiller entièrement. — (En remettant les habits qu'on avait ôtés). || Habiller, déshabiller, rhabiller une poupée (cit. 1).
1 À demi rhabillée, en jupon, avec ses blanches jambes nues, et ses cheveux à l'abandon (…)
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, VI.
♦ Pron. || Se rhabiller. || Il se rhabilla derrière le paravent (→ Aider, cit. 17; effet, cit. 43; épingle, cit. 3).
2 (…) il chercha un coin abrité au bord de la Vienne (…) il regardait les enfants plonger et s'ébattre, puis se rhabiller derrière un saule.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 402.
♦ ☑ (XXe). Fig. et fam. Il peut aller se rhabiller; va te rhabiller (en parlant d'un acteur, d'un athlète qui est mauvais, et qu'on engage à retourner au vestiaire, et, par ext., de qqn qui n'a plus qu'à s'en aller, à renoncer).
2 (1566). Fig. Donner une forme nouvelle, moderne à… || Rhabiller une vieille idée, un lieu commun. ⇒ Renouveler.
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DÉR. Rhabillage, rhabillement, rhabilleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.