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rudement

rudement [ rydmɑ̃ ] adv.
XIIIe; de rude
1De façon brutale. brutalement, durement. Frapper, heurter rudement. dur. « Il tombe de sa patinette; il tombe assez rudement » (Duhamel).
2Avec dureté, sans ménagement. cruellement, sévèrement. Je l'ai prié un peu rudement de cesser ce jeu. sèchement. Traiter qqn rudement. rudoyer.
3(1734) Fam. Beaucoup, très. diablement, drôlement, terriblement, fam. vachement. C'est rudement bon. Il a rudement changé. « Il est rudement plus beau que toi » (Giraudoux). « Vous dansez rudement bien » (Sartre).

rudement adverbe De façon rude, violente, brutale : Il s'est fait rudement corriger par son adversaire. De façon dure, sans ménagement : Un chef qui mène rudement ses hommes. Familier. Très, beaucoup : Cet artisan travaille rudement bien.rudement (synonymes) adverbe De façon rude , violente, brutale
Synonymes :
- brutalement
- violemment
Contraires :
- doucement
- mollement
De façon dure, sans ménagement
Synonymes :
- âprement
- durement
- sèchement
Contraires :
- aimablement
- gentiment
- tendrement
Familier. Très, beaucoup
Synonymes :
- bigrement (familier)
- diablement (familier)
- drôlement (familier)
- extrêmement
- vachement (populaire)
Contraires :
- faiblement
- légèrement
- peu

rudement
adv.
d1./d De façon rude. être rudement traité.
d2./d Fam. Beaucoup, très. J'ai rudement faim.

⇒RUDEMENT, adv.
D'une manière rude.
A. — 1. Avec brutalité, violemment. Synon. brutalement. Fermer rudement une porte; frapper rudement qqn. Comme elle se penchait pour repousser la table, il la baisa rudement sur le cou (ZOLA, Curée, 1872, p. 470). Autour de la gare de l'Est, une manifestation contre la guerre avait été rudement dispersée (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 410).
En partic. De façon désagréable. Le cri rauque des vieux verrous rouillés heurta rudement son oreille (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 493).
2. Avec dureté, sévérité; sans ménagement. Synon. durement, sévèrement. Corriger, traiter rudement qqn; appliquer rudement la loi. Je suis un vieux militaire, je ne sais pas déguiser ma pensée; je la dis rudement: cela est, mille tonnerres! sublime (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 142). Le vétérinaire ne voulut même pas en disputer, il signifia rudement à sa femme qu'il faisait ce qu'il estimait devoir être fait (AYMÉ, Jument, 1933, p. 187).
3. D'une façon cruelle, pénible, intensément ressentie. Synon. cruellement, douloureusement. Être rudement éprouvé par qqc., ressentir rudement qqc. Jamais désespoir n'était tombé plus rudement dans un être. La sinistre vérité, comme un éclair, brûla les yeux de la paralytique et entra en elle avec le heurt suprême d'un coup de foudre (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 178). [Mon père] aimait Mme F... La nouvelle de son suicide a dû l'agiter rudement (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 172).
B. — Beaucoup, très. Synon. diablement (fam.), drôlement (fam.), terriblement. Comment vous a semblé le Trocadéro, petite folle? — Je suis rudement contente de l'avoir quitté pour venir avec vous (PROUST, Prisonn., 1922, p. 167). Elle passa la main sur son front et dit: « Vous m'avez fait rudement peur (...) » (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 302).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 « d'une manière malhabile » (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 406, 27); 2. 1262 « d'une façon rude, violente » (RUTEBEUF, Le Mariage Rustebeuf, éd. E. Faral, J. Bastin, t. 1, p. 548); 1690 aller rudement en besogne (FUR.); 3. 1594 adv. « beaucoup, très » il faisoit rudement froid (Journ. Cuenin ds PIERREH.). Dér. de rude; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.:762. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 652, b) 1 381; XXe s.: a) 1 781, b) 872.

rudement [ʀydmɑ̃] adv.
ÉTYM. Fin XIIe, sens 2; de rude.
D'une manière rude.
1 Rare. Avec peu de raffinement. Grossièrement. || Phrases rudement maçonnées (→ Hermétisme, cit. 3).
2 Avec force, brutalité. Brutalement, durement. || Frapper, heurter (cit. 11, fig.) rudement (→ Écacher, cit. 3; 1. mine, cit. 18). Dur; et → Main (ne pas y aller de main morte). || Tomber assez rudement (→ Patinette, cit.). || La porte palière (cit. 1) se ferma rudement.
3 (XIVe). Avec dureté, sans ménagement. Cruellement, crûment. || Traiter qqn rudement (→ Réformer, cit. 4). || Refuser rudement et malgracieusement (cit. Mme de Sévigné; → aussi Rembarrer, cit. 4). || Reprocher rudement. Âprement. || Je l'ai prié un peu rudement de cesser ce jeu. Sèchement (→ Fâcher, cit. 19).
1 Les sentinelles l'arrêtèrent et la frappèrent rudement du bois de leurs javelines (…)
Th. Gautier, le Roman de la momie, XII.
4 (Av. 1709). Fam. Beaucoup, très. Diablement, drôlement, terriblement. || Ça les changeait rudement (→ Pouce, cit. 5). || Nous avons pu rudement rigoler (→ Ouistiti, cit. 2). || Je serais rudement bête de la lâcher (cit. 16). Très. || Ses cravates étaient rudement moches (2. Moche, cit. 1).
2 L'animal, dis-je, éloquent et docile,
En moins de rien fut rudement habile.
J.-B. L. Gresset, Ver-vert.
3 — Nous l'avons suivi parce qu'il nous plaît.
— Parce qu'il est rudement plus beau que toi, jardinier.
Giraudoux, Électre, I. 1.
4 — Une bonne petite valeur.
— Qui demande à être surveillée de rudement près.
J. Romains, Donogoo, I, II.
5 — Vous dansez rudement bien, dit-elle à Ivich.
Sartre, l'Âge de raison, XI.
CONTR. Doucement, mollement.

Encyclopédie Universelle. 2012.