teinture [ tɛ̃tyr ] n. f.
• tainture v. 1175; lat. tinctura, de tingere « teindre »
1 ♦ Action de teindre, de fixer une matière colorante (sur une matière). La teinture du coton, de la laine, de la fourrure, du cuir. Bain de teinture. Accident de teinture : défaut d'uniformité dans la teinte d'un tissu, d'un cuir. Spécialt Produit pour la teinture des cheveux. Décoloration suivie de teinture. ⇒ coloration, couleur.
♢ Résultat de cette action; couleur obtenue. Teinture solide. ⇒ 1. teint (1o). Matière qui prend bien la teinture.
2 ♦ (1588) Fig. TEINTURE DE... : connaissance superficielle. ⇒ vernis. « Ils ont quelque teinture de cette science » ( Pascal).
3 ♦ Substance colorante, végétale ou synthétique, servant à cette opération. ⇒ colorant. Plonger un vêtement dans la teinture. Teinture végétale. « Les Vénitiennes se trempaient les cheveux dans une teinture blonde » (France).
4 ♦ (1516) Pharm. Préparation à base d'alcool où l'on a incorporé une ou plusieurs substances médicamenteuses. Teinture d'iode. Teinture d'arnica. Teinture composée. ⇒ élixir.
● teinture nom féminin (latin tinctura, de tingere, teindre) Préparation liquide de matières colorantes propres à teindre les tissus. Procédé consistant à fixer un colorant sur un support à structure fibreuse (textile, cuir, bois, etc.) d'une manière durable. Produit à base de colorants d'oxydation utilisé pour modifier la couleur des cheveux, de la barbe ; coloration permanente. Préparation médicamenteuse obtenue par dissolution des principes actifs d'une ou de plusieurs substances, d'origine végétale ou minérale, dans un liquide tel que l'eau, l'alcool ou l'éther. Connaissance superficielle : Avoir une teinture d'histoire. ● teinture (synonymes) nom féminin (latin tinctura, de tingere, teindre) Préparation liquide de matières colorantes propres à teindre les tissus.
Synonymes :
- colorant
Connaissance superficielle
Synonymes :
- clartés
- notion
- vernis
teinture
n. f.
d1./d Opération qui consiste à teindre; son résultat. Procédés de teinture. Teinture à l'indigo.
— Teinture à la cola, avec une matière colorante extraite de la noix de cola.
— Teinture à la cire, à la bougie: batik.
d2./d Matière colorante utilisée pour teindre.
|| Fig. Connaissance toute superficielle. Il a une vague teinture de philosophie (V. vernis).
d3./d PHARM Solution d'un ou de plusieurs produits actifs dans l'alcool. Teinture d'iode.
⇒TEINTURE, subst. fém.
A. — 1. Action de teindre (un textile ou un matériau), opération ayant pour but de fixer, par pénétration, un colorant, dans la matière traitée; résultat de cette action. Teinture des étoffes, de la laine, de la soie, du cuir, de la fourrure, de tissus synthétiques, du papier; teinture à la cuve; art de la teinture; bonne, mauvaise teinture; procédés de teinture, teinture par imprégnation mécanique ou chimique, par oxydation. Les techniciens et commerçants experts en teinturerie, ont créé un panonceau professionnel qui garantit leur compétence et les désigne à votre choix pour tous vos travaux de nettoyage, teinture et apprêt (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 5, col. 1-2-3). La teinture des bois a été pratiquée très anciennement. Dès le XVIe siècle, à l'imitation des Italiens du Quattrocento, nos artisans ont imité des bois coûteux par des teintures: le poirier noirci remplace l'ébène (VIAUX, Meubles Fr., 1962, p. 4).
2. COIFF. Teinture des cheveux. Action de teindre les cheveux. (Dict. XXe s.).
B. — P. méton.
1. Substance colorante et soluble, solubilisée ou dispersée, composée de matières végétales ou chimiques, servant à cette opération. Plonger une étoffe dans la teinture. C'est sur les rivages des mers que l'homme trouva la riche teinture de la pourpre (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 197). Le souffle fétide de l'usine, ce relent de laine, de suint et de teinture chimique que soufflent les regards des égouts, les écœurait (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 453).
— Vx. Bois de teinture. Bois fournissant une substance colorante rouge. On a envoyé autrefois des charpentiers couper à grands frais le bois de teinture de la baie de Campêche, et le préparer pour le commerce (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 84).
2. COIFF. Substance colorante servant à teindre les cheveux (synon. coloration) et la barbe. La teinture luisante des moustaches et des favoris faisait ressortir les ravages de la chair violette [de ce sexagénaire] (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 54). Les teintures pour cheveux provoquent parfois des érythèmes (QUILLET Méd. 1965, p. 299).
C. — P. anal.
1. PHARM. Solution médicamenteuse obtenue par action prolongée de l'alcool sur des substances végétales ou animales le plus souvent desséchées. Teinture d'aconit, d'arnica, de belladone, d'hamamélis, de noix vomique, de tournesol; teinture simple (obtenue à partir d'une seule substance médicamenteuse); teinture composée (obtenue à partir de plusieurs substances médicamenteuses). On frottera aussi la cuisse avec la teinture de cantharide, jusqu'à siccité (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 416). Breuvages calmants à base de teinture d'opium ou de laudanum (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 59).
♦ Teinture d'iode..
— HOMÉOP. Teinture-mère. Teinture très concentrée utilisée pour la préparation des dilutions. 1 goutte de teinture-mère du médicament à préparer et 99 gouttes de solvant (alcool ou eau) sont mélangées (A.-E.-M. VALETTE, Homéop. infantile prat., 1978, p. 24).
2. P. anal. ,,Dissolution alcoolique d'un parfum artificiel`` (DUVAL 1959).
D. — Au fig.
1. Vieilli. Marque, empreinte laissée par un mode de vie. Il a été nourri parmi des gens de mauvaise vie, il lui en est resté une teinture, quelque teinture de libertinage (Ac. 1835, 1878).
2. Connaissance superficielle de quelque chose. Synon. vernis. Avoir une teinture d'histoire, de philosophie. M. Brunetière est fort savant; il a mieux qu'une teinture de toutes choses. Sur le XVIIe et le XVIIIe siècle, son érudition est imperturbable (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 218). J'étais ce que l'on appelle un imaginatif; j'avais quelque teinture de lettres; je maniais le vers aisément (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 40).
E. — Vx. Synon. de teinturerie (v. ce mot A). Belle vue du Tarn et du faubourg (usines, teintures) (MICHELET, Journal, 1935, p. 120). Le grand chimiste Claude Berthollet (1748-1822) surtout, directeur des teintures des Gobelins (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 204).
REM. Teinturer, verbe trans., rare. a) Synon. pop. de teindre. On li teinture ses cheveux vec le henné arabe (MUSETTE, Cagayous chauffeur, 1909, p. 65). b) Synon. fam. et péj. de peindre. La peinture ne se conçoit (...) que pour de très petites chapelles, mais teinturer de bigarrures variées les murs d'une cathédrale, pourquoi? (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 405).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Une graph. archaïsante teincture ds CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 65, att. de cette graphie ds LITTRÉ au XVIe s. Étymol. et Hist. 1. a) 1174-1200 tainture « matière colorante » (Renart, éd. M. Roques, 2295); b) 1490 id. spéc. « préparation destinée à donner aux cheveux, à la barbe une nuance artificielle » ([GUILLAUME YVOIRES, trad. de] LANFRANC, [La Chirurgie], f° 38 ds LITTRÉ); 2. 1260 « action de teindre » par tainture ne par painture (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, titre XXX, XI, p. 62); 3. 1er quart XIIIe s. « couleur laissée par un liquide sur un corps quelconque » ici fig. (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 87, 10); déb. XIVe s. au propre tains de sanguine tainture (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, IV, 1190, t. 2, p. 37); 4. 1516 pharm. (Les Remonstrances... de Nature à l'Alchymiste errant, 1029 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 166); 5. a) 1588 « impression, trace qu'une personne ou une chose conserve de quelque chose » (MONTAIGNE, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1091); en partic. b) 1640 prendre la teinture de quelque science (OUDIN Curiositez); 6. 1632 « apparence légère, caractère peu marqué de quelque chose » (LA FONTAINE, Contes et nouvelles, Préface ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. 4, p. 14). Du lat. d'époque impériale tinctura « teinture » formé sur le supin tinctum de tingere, v. teindre. Fréq. abs. littér.:147. Bbg. Sculpt. 1978, p. 657.
teinture [tɛ̃tyʀ] n. f.
ÉTYM. 1209, tainture; du lat. tinctura, de tingere « teindre ».
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1 Action de teindre, de fixer une matière colorante (végétale ou artificielle) sur certaines substances naturelles (laine, coton, cuir, fourrure, bois, etc.) ou artificielles (textiles synthétiques, papier, etc.). || Procéder à la teinture de la soie, du coton, de la laine (→ Induline, cit.; noir, cit. 43; rentrayage, cit.). || Opérations de teinture. || Teinture par colorants directs, par mordant, par oxydation. || Teinture à la brosse, à la cuve… || Bain de teinture. || Accident de teinture : défaut d'uniformité dans la teinte d'un tissu, d'un cuir… Spécialt. || Teinture des cheveux.
♦ Résultat de cette action. || Bonne teinture, teinture solide. ⇒ Teint. || Tissu qui prend bien la teinture.
1 Le père Ursin m'apprit à enlever les jars, c'est-à-dire les poils brillants qui ne prennent pas la teinture et gâtent les pièces finies.
A. Maurois, Mémoires, I, VI.
2 (1404). Substance colorante, liquide colorant servant à cette opération (→ Rocou, cit.). ⇒ Colorant, alapin, brou, chica, guède, kamala, kermès, racinage, sandix… || Teintures dont on imprègne les cuirs (→ Cordonnerie, cit.).
2 — Les Vénitiennes se trempaient les cheveux dans une teinture blonde. Elles avaient le blond de miel et le blond d'or.
France, le Crime de S. Bonnard, VI, Œ. t. II, p. 446.
3 (XIVe, tainture). Pharm. Préparation à base d'alcool, d'éther ou d'eau où l'on a incorporé (par digestion, macération, infusion) une (teinture simple) ou plusieurs (teinture composée) substances médicamenteuses (→ Empirique, cit. 4). ⇒ Alcoolé. || Teinture alcoolique (ex. : teinture d'iode), éthérée, aqueuse. || Teinture d'opium (→ Quantité, cit. 1), d'arnica. — Spécialt. (Homéopathie). || Teinture mère : teinture relativement concentrée servant à la préparation des solutions diluées.
♦ Techn. En parfumerie, Dissolution alcoolique d'un parfum synthétique.
4 (XVIe). Fig. || Une teinture de… Connaissance, notion superficielle. ⇒ Vernis. || Quelque teinture de cette science (→ Entendre, cit. 98; et aussi inopinément, cit. 1). || Une teinture d'histoire, de poésie (→ Littérature, cit. 2). || Il a mieux qu'une teinture de toutes choses (→ Métier, cit. 15).
3 — (…) Bougainville est parti avec les lumières nécessaires et les qualités propres à ces vues (…) le désir de voir, de s'éclairer et de s'instruire; la science du calcul, des mécaniques, de la géométrie, de l'astronomie; et une teinture suffisante d'histoire naturelle.
Diderot, Suppl. au voyage de Bougainville, I.
4 (…) M. Bataille, qui n'est ni savant ni philosophe, a malheureusement des teintures de science et de philosophie.
Sartre, Situations I, p. 156.
5 (1588). Vieilli. Marque, impression laissée par le passé.
5 Je veux parler en fille, et je m'explique en reine (…)
(…) Si je n'en ai le rang, j'en garde la teinture.
Corneille, Œdipe, III, 2.
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DÉR. Teinturerie, teinturier.
Encyclopédie Universelle. 2012.