THÉ
THÉ
De la famille des ternstrœmiacées (ou théacées), le thé (Thea sinensis , selon Linné, plus généralement appelé aujourd’hui Camellia sinensis ou Camellia japonica pour souligner sa parenté avec le camélia cultivé) est un petit arbuste le plus souvent taillé et ne dépassant guère un mètre et demi, mais qui peut atteindre sept ou huit mètres à l’état sauvage. Les feuilles mortes de cet arbuste sont consommées en infusion par plus de la moitié de la population mondiale; pourtant, le thé a un marché plus restreint que ne l’est celui du café, une grande partie de la production étant consommée par les pays producteurs.
La botanique et la médecine chinoises font remonter l’usage du thé à des temps immémoriaux (le plus souvent au \THÉ IIIe millénaire, sous le règne de l’empereur mythique Shennong). Décrite sous divers noms: tu , she , chuan , jia , ming , etc., la plante était appréciée comme soulageant les fatigues, fortifiant la volonté et ranimant la vue. Soit ingérée, soit utilisée comme emplâtre ou comme onguent, elle servait à soigner les douleurs. Les taoïstes en faisaient un élément de l’élixir de longue vie et les bouddhistes s’en servaient pour soutenir leurs méditations. Une légende japonaise attribue même au Boddhidharma l’origine du thé: étant resté en méditation pendant neuf ans alors qu’il avait fait vœu de ne jamais plus dormir et de consacrer sa vie à la méditation et au jeûne, il advint que le saint s’endormit. Pendant son sommeil, il eut des rêves d’amour; à son réveil, humilié de sa faiblesse et de la persistance du désir en lui, il se trancha les paupières. Mais celles-ci prirent racine et deux arbustes poussèrent dont les feuilles avaient la propriété de maintenir en éveil l’esprit des humains.
Entre le \THÉ Ve et le \THÉ IVe siècle, le thé devint la boisson favorite des habitants de la vallée du Yangzi, puis il se répandit dans tout le sud de la Chine. C’est de cette époque que date l’idéogramme actuel (cha en transcription chinoise, cha ou sa en transcription japonaise), sans doute dérivé du caractère classique tu . On buvait alors le thé d’une manière assez complexe: les feuilles, passées à la vapeur, étaient écrasées au mortier, et l’on en faisait un gâteau. Puis celui-ci était mis à bouillir, accompagné de divers autres ingrédients: gingembre, orange, épices, lait, oignons, etc. Cette coutume est encore pratiquée de nos jours par les Tibétains, qui ajoutent fréquemment du beurre, de la crème et des oignons à leur thé.
Ce n’est qu’au XVIIe siècle que le thé fut introduit en Europe. La Compagnie des Indes néerlandaises en répandit l’usage et en développa le commerce, mais la Compagnie des Indes orientales assura rapidement la plus grande partie de l’importation en Angleterre et en Amérique. En 1773, le Tea Act, qui relevait considérablement les droits sur le thé, entraîna les premiers incidents qui allaient déclencher la révolution américaine.
De nos jours, l’Inde est le plus grand exportateur de thé du monde, suivi par Ceylan, la Chine, l’Indonésie, le Pakistan et Formose. La production mondiale était de 1 845 000 tonnes en 1981, plus de 1 450 000 tonnes étant issues de la seule Asie. L’Angleterre est la plus grande consommatrice recensée, avec plus de cinq kilogrammes annuels par personne; suivent la Nouvelle-Zélande et le Canada. Les thés les plus prisés sont les thés indiens (Darjeeling, Jalpaiguri), ceux de Ceylan, ceux de Java et de Chine.
Il existe trois variétés essentielles de thé manufacturé: le thé vert (non fermenté), le thé noir (fermenté) et le thé oolong (à demi fermenté). Les feuilles de thé sont séchées, immédiatement après la cueillette, au soleil ou en séchoir pendant une vingtaine d’heures. Elles sont ensuite roulées et coupées, puis de nouveau séchées, le plus souvent à l’air chaud, pendant quarante minutes. Les thés noirs subissent une fermentation de une à quatre heures immédiatement après avoir été roulés et séchés: ils sont entreposés en épaisseur plus ou moins grande et maintenus à l’air chaud; ils subissent par la suite le même séchage de quarante minutes que les thés verts. La fermentation, en libérant des tanins, modifie considérablement le goût et l’aspect des thés noirs. Les feuilles de thé contiennent de 2 à 4 p. 100 de caféine (plus que les grains de café); elles contiennent aussi, en proportions moindres, de la théophylline et de la théobromine, bases dérivées de la purine.
Si l’on ne sait exactement quels mécanismes biochimiques déclenchent les effets stimulants de la caféine sur l’écorce cérébrale, il est clair du moins que celle-ci est un excitant du système nerveux, qui augmente la résistance et la vigilance. Elle produit une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la diurèse, une dilatation des bronches. Caféine et théophylline sont de nos jours synthétisées et entrent dans la production de nombreux médicaments. Comme le café, le thé peut provoquer, à fortes doses, des états d’intoxication chronique: c’est le théisme, qui fut répandu entre 1920 et 1940 en Afrique du Nord.
thé [ te ] n. m.
• 1648; cia 1589; du chinois dial. t'e ou malais teh, par le néerl.; la forme thé vient du lat. mod.
1 ♦ Arbre ou arbrisseau (ternstrœmiacées), à fleurs blanches, à feuilles persistantes, originaire d'Extrême-Orient (⇒ 2. théier), cultivé pour ses feuilles qui contiennent des alcaloïdes (⇒ théine, théobromine, théophylline). Culture du thé.
♢ Feuilles de thé, cueillies jeunes, séchées (thé vert) ou fermentées et séchées (thé noir). Sachet de thé. Thé de Ceylan. Les « thés de Chine qui gardent un fin parfum de laque, ceux de Formose, presque incolores » (Chardonne). — Arbre à thé : le thé ou théier.
2 ♦ Par ext. (1657) Boisson préparée avec des feuilles de thé infusées. Faire du thé. Laisser infuser le thé dans la théière. Bouilloire à thé. ⇒ samovar. Passoire à thé. ⇒ passe-thé. Thé léger, fort. Thé au lait, au citron. Thé à la menthe, au jasmin, à la bergamote. « Un thé vert à la mente, saturé de sucre, versé de très haut dans des tasses minuscules » (Tournier). Une tasse de thé. — Fig. Ce n'est pas ma tasse de thé.
♢ Consommation, tasse de thé. Un thé citron.
♢ Collation où l'on boit du thé. Service à thé. Prendre le thé. Salon de thé. Le thé de cinq heures. — (XVIIIe) Réunion où l'on sert du thé, des gâteaux. Il « était très content d'aller à un thé » (Queneau). Par ext. Thé dansant : réunion dansante à l'heure du thé.
3 ♦ Par anal. Thé du Brésil (⇒ maté) .
4 ♦ (1821) Par appos. Une rose thé ou rose-thé (de la couleur de la boisson). « Le ciel était jaune de la nuance jaune rosée d'une rose thé » (Goncourt).
⊗ HOM. 1. T, té, tes (1. ton).
● thé nom masculin (malais tēh ou chinois chā, peut-être par l'intermédiaire du néerlandais) Feuilles de théier préparées pour faire une infusion. Synonyme de théier. Infusion préparée à partir des feuilles du théier. Repas léger où l'on sert du thé et des pâtisseries l'après-midi. Aux Antilles, en Belgique, en Suisse, tisane. ● thé (difficultés) nom masculin (malais tēh ou chinois chā, peut-être par l'intermédiaire du néerlandais) Emploi Le thé provient de l'arbre à thé ou théier : cultiver le théier ; récolter le thé. ● thé (expressions) nom masculin (malais tēh ou chinois chā, peut-être par l'intermédiaire du néerlandais) Cérémonie du thé (en japonais chanoyu), culte esthétique pratiqué au Japon par les milieux cultivés depuis le XIIIe s., et lié, à partir du XVe s., au développement du bouddhisme zen. (Elle suscite un art très raffiné : pavillon de thé, bol, boîte à thé, etc.) Fleurs de thé, boutons floraux séchés, donnant une infusion moins excitante que celle des feuilles de thé. Thé impérial, thé de la première récolte, très estimé. Thé des jésuites ou du Paraguay, synonyme de maté. Thé noir, thé obtenu par flétrissage, fermentation et séchage des feuilles de théier. Thé vert, thé préparé à partir de feuilles fraîchement cueillies, par torréfaction et sans fermentation. ● thé (homonymes) nom masculin (malais tēh ou chinois chā, peut-être par l'intermédiaire du néerlandais) t nom masculin invariable ta adjectif possessif té nom masculin tes adjectif possessif ● thé (synonymes) nom masculin (malais tēh ou chinois chā, peut-être par l'intermédiaire du néerlandais) Thé des jésuites ou du Paraguay
Synonymes :
- maté
Synonymes :
- théier
● thé
adjectif invariable
D'un beige doré.
thé
n. m.
d1./d Feuilles séchées du théier, après fermentation dans le cas du thé noir, sans fermentation dans le cas du thé vert. Un paquet de thé.
— Arbre à thé: Syn. de théier.
d2./d Infusion tonique et désaltérante préparée avec ces feuilles, servie le plus souvent chaude. Une tasse de thé. Thé à la menthe, (Afr. subsah., Belgique) thé maure: infusion de thé vert et de feuilles de menthe, fortement sucrée.
d3./d Collation, réception où l'on sert du thé. Thé dansant.
d4./d (Afr. subsah.) Thé de Gambie, thé des savanes: plantes aromatiques (Fam. verbénacées), utilisées en infusion.
⇒THÉ, subst. masc.
A. — 1. BOT., au sing. à valeur coll. Arbuste asiatique, appartenant au genre Thea (ou Camellia) de la famille des Théacées, cultivé pour ses feuilles qui servent à préparer une boisson odorante et stimulante. Synon. théier, arbre à thé (infra). Feuille, rameau de/du thé; plantation de thé:
• La culture du thé (...) [comme celle du riz] est fille du milieu chinois. Cette plante qui, dans les hautes vallées de l'Assam d'où elle est originaire, présente le feuillage luxuriant et les proportions d'un arbre, n'a acquis qu'en diminuant la hauteur de son fût, en rétrécissant la surface de ses feuilles, l'arôme délicat qui rend célèbres jusque dans le Nord de la Chine les jardins de thé du Yunnan.
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 147.
Huile de thé. Huile extraite des graines d'une variété de thé (Thea sasanqua). Synon. huile de camellia (d'apr. DUVAL 1959). [L']huile de thé provient des fruits d'un arbre à thé particulier qui est exploité non pour ses feuilles mais pour ses fruits (COFFIGNIER, Vernis, 1921, p. 612).
2. a) Ensemble des feuilles et bourgeons terminaux du théier. Récolte du thé: on détache le bourgeon et les deux feuilles les plus proches qui, étant riches en caféine, huiles ou résines, sont utilisées dans la préparation de la boisson (Encyclop. Sc. Techn. t. 10 1973, p. 436). En Chine et au Japon, une femme cueille de 9 à 13 kg de thé par jour (J. RUNNER, Le Thé, 1974, p. 50).
♦ Arbre à thé. Synon. de théier. L'arbre à thé peut supporter des températures basses qui tuent le caféier, bien que ces deux plantes aient besoin approximativement de la même température d'été (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 151).
b) Produit commercial constitué par ces feuilles jeunes et ces bourgeons soumis à divers modes de traitement qui en déterminent la classe (thés noirs, verts) et triés en grades selon la taille, l'âge des feuilles et leur état (feuilles entières ou brisées). Thé de Ceylan, de Chine, des Indes; thé fumé; thés parfumés (à la bergamote, au jasmin); thé soluble; usine à thé; magasin, marchand de thé; caisse, sachet de thé; marque de thé; bourse du thé. Le thé vert est séché et soumis à une légère torréfaction immédiatement après la cueillette. Le thé noir subit une fermentation en tas avant d'être séché, puis on le soumet à plusieurs reprises à un chauffage effectué sur des plaques métalliques (torréfaction poussée) (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 103). Les thés semi-fermentés ou Oolong sont préparés dans le sud de la Chine et à Formose. Leur nom est dérivé de Ou-long qui signifie dragon noir (J. RUNNER, Le Thé, 1974, p. 72). V. cigarette ex. 2.
♦ [Le thé dans son us. cour.] Boîte à thé en acajou, en cristal, en fer blanc; paquet, sachet de thé. Il se hâta vers le réchaud, et, tandis que le thé infusait, il se pencha vers la coiffeuse, cachant sa barbe d'une main et cherchant à imaginer l'aspect de son visage rasé (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 970). Il y a du thé dans le placard de la cuisine, dit Marat. Et aussi des gâteaux secs... (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 135). V. échauder ex. de Huysmans.
3. a) ) Boisson préparée par infusion de ces feuilles dans l'eau frémissante. Mathilde, riant : Voulez-vous que je vous serve, ma chère . Madame de Léry: Rien que de l'eau chaude, avec un soupçon de thé et un nuage de lait (MUSSET, Caprice, 1840, 6, p. 197). À la sortie du spectacle, ils prenaient le thé dans un bar de la Madeleine (ARLAND, Ordre, 1929, p. 212). V. madeleine ex. 2.
SYNT. Thé brûlant, froid, léger; thé glacé; thé nature; thé au citron, au lait; thé à la menthe; demander, commander, apporter, offrir du/le/un thé; faire, préparer, verser du/le thé; boire du thé; cuillerée, gorgée, tasse, verre de thé; arôme, couleur, goût, odeur, parfum du thé; (faire chauffer) l'eau du thé.
♦ [Pour la préparation et le service du thé] Nécessaire à thé; boule, œuf, pot à thé; cuillère, tasse, verre à thé; passe-thé (v. passe- A 2 b). Cinq heures, les lampes allumées, deux jeunes femmes (charmantes) causent autour d'une table à thé avec trois messieurs fort corrects (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Comment on cause, 1887, p. 1085). Josette s'affairait avec des gestes hésitants. — Lait ou citron? — Un peu de lait. Elle avait posé le plateau à thé dans le boudoir (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 278). En partic. Service à thé et, p. ell., vieilli, thé. Napoléon se fit livrer aux Tuileries, par Biennais, son orfèvre habituel, un « thé complet » de vingt-huit pièces, celui-là même que le Louvre a racheté en 1952 [quatorze pièces seulement] (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p. 48).
— [Thé en empl. adj. ou dans une loc. adj.] Couleur (de) thé, thé. Une magnifique robe de moire antique couleur thé (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 614). Des corbeilles de roses saumonées, thé clair et soufre (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 133). Il avait, malgré la chaleur, jeté en travers de ses genoux un moelleux plaid couleur de thé, sur lequel il se plaisait à contempler ses mains gantées couleur de cendre (GIDE, Caves, 1914, p. 822).
— Loc., fam. Ce n'est pas ma (ta, sa, etc.) tasse de thé. Ce n'est pas ce qui m'intéresse. Il fut maçon un peu parce qu'il le fallait bien. Mais touiller le béton tout l'hiver comme l'été, ce n'était pas du tout, du tout sa tasse de thé (R. FORLANI, « Un Roi qu'a des malheurs », 1980 ds BERNET-RÉZEAU 1989, s.v. tasse).
) [Au Japon] Cérémonie du thé. Sorte de culte esthétique pratiqué par les milieux cultivés depuis le XIIIe s., qui, au XVe s., avec le développement du bouddhisme zen, a pris une signification philosophique et sociale, tandis que ses pratiques étaient codifiées selon une étiquette stricte toujours enseignée aujourd'hui et qui suscite un art raffiné appliqué à l'architecture du pavillon et de la salle de thé ainsi qu'aux objets (d'apr. GDEL). Tous les efforts sont dirigés vers le plein épanouissement de la nature divine du peuple japonais. La secte Shinri-Kyô [350 000 fidèles] demande davantage que la secte Tai-Kyô [4 500 fidèles] la pratique de la calligraphie, de la musique et de la cérémonie du thé pour le maintien des traditions (Philos., Relig., 1957, p. 54-13).
— Maître du thé, voie du thé. Selon une tradition ancienne, celle des chajin, maîtres du thé, l'histoire de la céramique japonaise ne semblerait remonter qu'au XVe-XVIe siècle, époque ou s'élabore le (voie du thé) (Encyclop. univ. (3e éd.) t. 12 1989, p. 596, s.v. Japon).
— Maison(-)de(-)thé. Lieu où se pratique la cérémonie du thé. Assise sur des pilotis de granit rose, la maison-de-thé mire dans le vert-noir du bassin ses doubles toits triomphaux, qui, comme des ailes qui se déploient, paraissent la lever de terre (CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p. 34).
♦ P. ext. Établissement où l'on boit du thé et d'autres boissons. Passepartout se promena pendant quelques heures au milieu de cette foule bigarrée, regardant aussi les curieuses et opulentes boutiques, les bazars où s'entasse tout le clinquant de l'orfévrerie japonaise (...) et ces maisons de thé où se boit à pleine tasse l'eau chaude odorante, avec le « saki », liqueur tirée du riz en fermentation (VERNE, Tour monde, 1873, p. 126).
P. anal. [Au dehors du Japon] Synon. de salon de thé (infra). Aloys montait, poussant à coups de paume sur la croupe son premier mulet, chargé de caisses d'eau minérale pour la maison de thé de Zum See (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 43).
♦ P. euphém. Maison de prostitution. Cette plaque de faïence figurant une branche de pêcher en fleur... vous représente la décoration de l'angle religieux et mystique d'une chambre de prostituée de maison de thé, l'espèce de tableau d'autel devant lequel elle place une fleur dans un vase (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 5).
b) P. méton.
) Légère collation du milieu de l'après-midi où l'on sert du thé ou d'autres boissons généralement accompagnés de pâtisseries. Quand ils entrèrent, conduits par le vieux David, ils trouvèrent Séraphita debout devant la table, sur laquelle étaient servies différentes choses dont se compose un thé, collation qui supplée dans le Nord aux joies du vin, réservées pour les pays méridionaux (BALZAC, Séraphita, 1835, p. 272). L'heure du thé les rassemblait à l'ordinaire tous trois dans la grande chambre (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1078).
— Salon de thé et, p. ell., vieilli, thé. Établissement où l'on sert de telles collations. Jean Cocteau m'avait donné rendez-vous à un « thé anglais » au coin de la rue de Ponthieu et de l'avenue d'Antin (GIDE, Journal, 1914, p. 473). Andrée se demandait pourquoi Costals ne l'emmenait pas dans un thé ou dans un café, comme tout homme l'eût fait à sa place. Mais non, marche! marche! (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 969). Il retrouva Annie dans un salon de thé, à l'Ixe-Opéra (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 196).
♦ Thé dansant. V. dansant II C. Grand Hôtel de Serre-Chevalier (...). Bar américain — Thé dansant (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 7).
) Réunion, réception, manifestation mondaine au cours de laquelle un tel repas est servi. Convier, inviter qqn à un thé; aller, assister à un thé. Soyez mercredi prochain, à six heures, au thé de Madame Bombard (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 66). Hier après-midi, on a donné un thé en mon honneur, à Goucher College (GREEN, Journal, 1941, p. 90).
♦ [Avec un adj. qui en précise la fréquence, les circonstances, l'activité qui s'y déroule] Malgré la gêne du ménage, on a un jour, — thés artistiques où il se dit des vers (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 152). Passy-Auteuil est une grande province où les familles se connaissent, se surveillent et parfois se haïssent, pour peu que l'une ait eu plus d'invités, plus de politiciens ou de poètes que l'autre à son thé hebdomadaire, mensuel ou annuel (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 70).
B. — P. anal.
1. a) Plante ou mélange de plantes dont on fait une boisson ressemblant au thé par son aspect, ses propriétés ou son mode de préparation. De temps en temps elle se baissait et cueillait les feuilles d'une plante aromatique qu'on appelle dans l'île (Saint-Pierre) thé naturel (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 268). V. monarde ex. de Verne.
— PHARMACIE
♦ Thé de Saint-Germain. Synon. de espèces purgatives. (Ds Codex, 1908, p. 230). Thé de Saint-Germain: Fleurs de sureau, semences de fenouil, anis... Chaque matin une tasse d'infusion préparée avec un de ces paquets (BOUCHARDAT, Nouv. formulaire, 1894, p. 235).
♦ Thé suisse. ,,Tisane stimulante comprenant un grand nombre de plantes: hysope, lierre terrestre, origan, romarin, sauge, tussilage, etc.`` (Lar. mén. 1926). Synon. espèces vulnéraires (d'apr. BOUCHARDAT, op. cit., p. 171). Un marchand de vulnéraire ou de thé suisse (GAUTIER, Italia, 1852, p. 16).
b) Infusion, tisane. Il s'est fait faire du thé de feuilles d'oranger (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 228).
♦ Thé des Jésuites ou du Paragay ou thé des Indiens. Synon. de maté. V. ce mot ex. de Verne.
♦ [En Belgique] Thé de camomille, de tilleul (d'apr. HANSE Nouv. 1983).
2. MÉD. VÉTÉR. Thé de foin. Infusion de foin utilisée notamment dans les affections du tube digestif. Durant la crise aiguë, supprimer les aliments peu digestibles pour laisser reposer l'intestin et calmer l'inflammation. On se contentera d'offrir des buvées chaudes à base de farineux ou du thé de foin tiède (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 59).
3. Thé de bœuf. Bouillon à vertus reconstituantes (d'apr. Ac. Gastr. 1962). Dépliant l'ordonnance du médecin, il lut:Huile de foie de morue... 20 grammes Thé de bœuf... 200 grammes Vin de Bourgogne... 200 grammes Jaune d'œuf... (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 279).
REM. 1. -thé, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. V. pause-thé (s.v. pause rem. 3 j). [P. réf. à la couleur] a) Jaune-thé, subst. masc. [La palette de Bonnard] qui s'était complue depuis 1893 dans les noirs et les gris, s'éclaire alors, — nous sommes aux environs de 1905, — et des roses, des verts, des bleus turquoise, des jaunes-thé apparaissent dans ses toiles (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p. 27). b) Rose-thé, subst. fém. V. rose I A ex. de Villiers de L'Isle-Adam. En appos. Teint rose-thé. De vraies fleurs, piquées dans la ruche de son col, fleurissaient joliment de blanc sa peau rose-thé (GONCOURT, Journal, 1872, p. 893). 2. Théerie, subst. fém., rare. a) Établissement où l'on produit le thé. Une théerie modèle (R. des Deux-Mondes, 15 avr. 1874, p. 892 ds LITTRÉ Suppl. 1877). b) Terrain où l'on pratique la culture du thé. (Dict. XXe s.). 3. Théiforme, adj., vieilli. Boisson, infusion théiforme. Boisson, infusion qui rappelle le thé, qui se prépare de la même manière que le thé. L'usage des boissons fermentées et théïformes détruit l'aptitude au vrai bonheur (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 243). Monarde (...). Genre de labiées de l'Amérique du Nord (...). Les feuilles et les sommités fleuries sont employées en infusion théiforme assez agréable (Lar. univ., s.v. monarde).
Prononc. et Orth.:[te]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. 1648 thé « plante d'origine chinoise introduite dans la pharmacopée » (G. PATIN, Lettres, éd. P. Triaire, t. 1, p. 568); 1653 Tay « plante utilisée par les Chinois sous forme de boisson par infusion des feuilles » (P. DE RHODES, Divers voyages, p. 49 ds ARV., p. 472); 1657 le Tha, ou le Thé désignant la boisson (LE FAVRE, Lettre au Procureur de la Province de France, Paris, E. Martin, 1662, p. 9); 1680 cette boisson consommée par goût et pour ses vertus médicinales (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 839); 1696 fleur de Thé, Thé impérial, thé voüi (Le Père L. LE COMTE, Nouveaux mémoires sur l'état présent de la Chine, t. 1, pp. 462 et 463); 1704 Thé verd, Thé noir, Thé voui ou bouy, The rouge ou Thé Tartare (Trév.); 2. 1751 « repas, réunion ou réception où l'on sert du thé » (ici, en Angleterre) (PRÉVOST, Lettres angloises, t. 1, 1re part., p. 79); 1757 prendre le thé (ici, en France) (DIDEROT, Le Fils naturel ds Œuvres compl., éd. J. Assézat, t. 7, p. 26); 1779 « réception mondaine où l'on sert du thé (en France) » (Mme DE GENLIS, Dangers du monde, I, 9 ds Théâtre à l'usage des jeunes personnes, t. 1, p. 423); 1920 thé dansant (PROUST, Guermantes 1, p. 192); 3. 1844 « service à thé » (Le Moniteur de la mode, 20 févr., p. 106 ds QUEM. DDL t. 16); cf. 1700 cabaret à thé (Ph. DE DANGEAU, Journal, t. 7, p. 74). B. P. ext. 1. 1751 « herbe utilisée à la manière du thé » Cassine ou thé de la mer du Sud (Encyclop. t. 2, p. 747a); ca 1770 « id. » thé de Suisse (J.-J. ROUSSEAU, Confessions, V ds Œuvres compl., éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 177); 2. 1858 thé de foin (CHESN. t. 2); 3. 1872 thé de viande ou de bœuf (LITTRÉ). C. 1. a) 1821 p. anal. de parfum rose-thé (Observateur des modes, 4e année, 10 avr., n° 20, p. 160; cf. DESPORTES, Rosetum gallicum ou énumération des espèces de roses, Le Mans, 1828 ds ROLL. Flore t. 4, p. 259); 1861 rosier thé (CHEVREUL, Moyen déf. et nommer coul., p. 458); b) 1880 rose thé « de la couleur de la rose thé » (ZOLA, Nana, p. 234); cf. aussi GONCOURT, Journal, 1869, p. 499: ciel couleur de rose-thé; et note 2: jaune d'une rose thé; 2. 1862 couleur thé (HUGO, loc. cit.); 1881 vert de thé (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, t. 1, p. 205); 1885 thé « couleur de thé » (HUGO, Alpes et Pyr., p. 81). Empr., par l'intermédiaire des Hollandais, sous la forme the des textes en lat. (cf. Ph. MORISSET, Praeside an The chinensium menti confert? Thèse, Paris, 1648), au malais teh ou à la forme du sud de la Chine té corresp. au chinois tcha, cette forme té étant empl. par les Chinois d'Amoy qui apportaient le thé dans les régions bordant la mer de Chine méridionale (v. ARV., pp. 470-474, KÖNIG 1939, p. 202, NED, s.v. tea et FEW t. 20, p. 111b). Le chinois tcha a donné des formes telles que ciaa et chia att. dès 1589 et 1603 (ARV., loc. cit.). Au sens A 2 thé est empr. à l'angl. dont la forme tea est att. dans cet empl. dep. 1738 (NED) sans désigner spécialement la prise de thé de fin d'après-midi telle qu'elle a été pratiquée par la suite (v. five o'clock étymol.), cet empl. a connu un tel succès pour désigner des réceptions en fr. que l'angl. a empr. le mot fr. thé pour désigner ce genre de réception, appelée normalement tea-party (1788 ds NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.:1 709. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 609, b) 1 905; XXe s.: a) 2 834, b) 3 169.
DÉR. Théisme, subst. masc., méd. Ensemble des manifestations pathologiques, aiguës ou chroniques, superposables à celle du caféisme, dues à une consommation abusive de thé. Le théisme chronique a été décrit en Amérique par Morton, en 1879, chez les dégustateurs de thé, puis chez les grands buveurs par Balard, Eloy, Wood, King, Lander-Brunton (A. POROT, Les Toxicomanies, 1971, p 111). En partic. [En Tunisie, à une époque récente] Forme particulièrement grave résultant de la préparation du thé par des décoctions prolongées et répétées pratiquées sur une même dose de feuilles, et destinées à les épuiser en totalité. V. caféisme ex. de H. Bazin. — []. — 1re attest. 1871 (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XLII, pp. 561-2 ds QUEM. DDL t. 8); de thé, suff. -isme.
BBG. — DUFRENOY (M.-L.). Le Robert et le vocab. exotique. In: Congrès internat. de Ling. et Philol. rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 2, p. 38. — GOHIN 1903, p. 269 (s.v. théisme). — QUEM. DDL t. 1 (s.v. thé vert), 3 (s.v. théiforme), 8 (s.v. théisme), 16, 28 (s.v. thé menteur).
thé [te] n. m.
ÉTYM. 1652, tay; au sens A, 1, b, « arbuste », 1673; du malais teh, te ou de dialectes chinois t'e (Formose…) par le néerl., v. 1610, alors que les Portugais importaient en 1559 la forme cha, du chinois classique (cia, par l'ital., 1589); la forme graphique thé (1657) vient du lat. moderne.
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1 a Plante dicotylédone (Camelliacées ou Théacées), arbre à fleurs blanches, à feuilles persistantes, originaire d'Extrême-Orient, cultivé pour ses feuilles, qui contiennent des alcaloïdes (⇒ Théine, vx, ou caféine, théophylline). || Le thé est un arbre de 10 à 12 mètres à l'état naturel; cultivé, il demeure à l'état d'arbuste, les sommités étant sans cesse cueillies.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
➪ tableau Noms de remèdes.
b Feuilles de thé cueillies jaunes, puis simplement séchées (thé vert) ou séchées après fermentation (thé noir, ou, simplement, thé). — Qualités de thé noir : Pekoe (constitué par les jeunes bourgeons), Souchong, Congou, Lapsang… || Thé fumé. || Thé Earl Grey. || Thés parfumés, au jasmin, etc. || Paquet, sachet; boîte de thé. || Thé de Chine, de Ceylan. — (1704). || Thé vert. || Thé vert du Japon. — Thé en vrac. || Thé en sachets, que l'on fait infuser dans un sachet de matière poreuse. || Pincée de thé. — Arbre à thé, le thé ou théier.
1 Elle tambourina dans le Département une soirée à glaces, à gâteaux et à thé, grande innovation dans une ville où le thé se vendait encore chez les apothicaires, comme une drogue employée contre les indigestions.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 513.
1.1 Il (le médecin) était fort honnête : il m'a dit : Votre mari est ivre mort. — Ivre mort ! — Oui, donnez-lui du thé. — Qu'appelez-vous du thé : Plante potagère ? — Bon ! Où que ça s'achète ? — Partout (…)
J'vas donc chez l'apothicaire, qui me renvoie chez l'épicier (…) Il me met trois petits grains noirs dans le creux de la main et voilà pour mes vuit sous (…)
Arrivée chez nous (…) je mets sur le feu mon thé, en le faisant comme dit l'épicier, fuser dans de l'eau. Je bats, je bats… je goûte, c'était fadasse, sans goût, sans montant (…)
Henri Monnier, Scènes populaires, I, le Roman chez la portière, p. 27 (1835).
2 (…) on invitait les parents pour déguster les échantillons de thé (…) On commence par les thés les plus délicats, thés de Chine qui gardent un fin parfum de laque, ceux de Formose, presque incolores, qui ont un goût de fleur, orange-Pekoe, un peu orangés, thés de Russie si subtils (…), et on finit par les thés de l'Inde aux larges feuilles, que l'Angleterre cherche à répandre dans le monde, et dont la saveur forte et la couleur foncée plaisent au profane.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 41.
♦ Thé de fleur, fleur de thé, obtenu avec les boutons des fleurs de thé.
♦ La route du thé : la voie suivie par le commerce du thé, entre l'Extrême-Orient et l'Europe.
2 (1657). Boisson préparée avec les feuilles de thé infusées. || Le thé est une infusion. || Usages médicinaux du thé au XVIIe siècle. || Faire du thé, préparer le thé (→ Plomb, cit. 15). ⇒ Théière. || Passoire à thé. ⇒ Passe-thé. || Boule à thé. || Les Anglais, les Russes, les Chinois sont de grands buveurs de thé. || Samovar (cit. 1) pour la préparation du thé. || Un thé pâle, léger (cit. 13), fort. || Thé au lait, au citron; thé froid. || Thé à la menthe, au jasmin, à la bergamote, à la rose, à la mangue… — Un verre (→ Fondouk, cit. 2), une tasse de thé (→ Jouet, cit. 5). || Cuillerée de thé (→ Madeleine, cit. 1, Proust).
3 Le thé est d'un grand secours pour s'ennuyer d'une manière calme. Entre les poisons un peu lents qui font les délices de l'homme, je crois que c'est un de ceux qui conviennent le mieux à ses ennuis.
É. de Senancour, Oberman, LXIV.
4 Elle (…) sourit un peu quand il apprêta son thé. Elle le retrouvait, après cinq ans, préparant son infusion de la même manière, échaudant le métal anglais avec l'eau qu'il reversait dans la bouillotte, ouvrant le couvercle fermé de la théière, faisant couler, par ce trou, la pluie noire des feuilles, les inondant enfin à grands flots d'eau chaude.
Huysmans, En ménage, X.
4.1 Le thé vert lentement transvasé, noirci et refroidissant sur un fond de sucre jamais dissous, car c'était jour et nuit l'heure du thé à la menthe (…)
Kateb Yacine, Nedjma, IV, II, p. 172.
♦ ☑ Loc. fig. (trad. angl. his, her cup of tea). Ce n'est pas ma (sa…) tasse de thé, mon (son…) goût, activité préférée.
♦ Par ext. Cette boisson, servie généralement avec des pâtisseries, lors d'une collation; cette collation. || Service à thé. || Prendre le thé (→ Causette, cit. 1; elle, cit. 1). || Salon de thé : établissement où l'on sert du thé, des pâtisseries… || Salon (cit. 6) de thé anglais. ⇒ Tea-room. || Le thé de cinq heures (⇒ Five o'clock).
3 (1782). Réunion où l'on sert du thé, des gâteaux, etc. ⇒ Réception (→ Matinée, cit. 4). || Donner un thé d'adieu (→ 1. Pompe, cit. 3). || Être invité à un thé. ⇒ 2. Goûter. — Par ext. || Thé dansant : réunion dansante à l'heure du thé. — Vx. || Thé tango : établissement, salon de thé dansant.
5 Si je fais jamais quelque chose sur la vie élégante du second Empire, il est de toute nécessité de donner une place au thé de quatre heures, — au thé, à l'instar des thés de l'Impératrice, à Fontainebleau, à Compiègne.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 21 avr. 1872, t. V, p. 38.
5.1 Rouletabille s'imaginait bien en reconnaître quelques-uns pour les avoir vus, quelques mois avant la guerre, glisser sur les parquets des « thés-tangos » avec une grâce qui devait leur rapporter dans les vingt francs à la fin de la journée.
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 60.
5.2 Valentin (…) lui, était très heureux d'aller à un thé.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 168.
5.3 Elles allaient dans des « thés », elles mangeaient des gâteaux qu'elles choisissaient délicatement, d'un petit air gourmand : éclairs au chocolat, babas et tartes.
N. Sarraute, Tropismes, p. 63.
5.4 Là se trouvaient réunis tous les attributs exigés pour un thé de cérémonie dans une demeure anglaise de bonne tradition : théière, bouilloire, et pots de vieil argent; service de vieille porcelaine; napperons de dentelle et serviettes brodées; lait, citron, toasts, cakes, marmelade d'oranges, confiture de fraises, petits sandwiches au fromage de Chester (…)
J. Kessel, le Lion, p. 88.
♦ La cérémonie du thé, au Japon. || Maison, pavillon de thé.
5.5 Ta tante d'Aubert m'a chargée de te donner de sa part ce petit thé (…) L'heureuse Sophie prit le plateau avec les six tasses, la théière, le sucrier et le pot à crème en argent.
Csse de Ségur, les Malheurs de Sophie, XII, 1859, in D. D. L. II, 16.
B (Qualifié par un compl. en de ou un adj.).
1 (Mil. XVIIIe). Plante à infusion (comparée au thé). || Thé des champs (origan), des bois (aigremoine), de France (sauge, mélisse), d'Europe (grémil, véronique). || Thé du Brésil, des Jésuites. ⇒ Maté. || Thé du Mexique. ⇒ Ambroisie, 3. || Thé suisse, de Suisse : mélange de plantes aromatiques (→ Herboriser, cit. 1, Rousseau). || Thé de l'Amazone (eupatoire). || Thé de l'île Bourbon (orchidée). — En Belgique (Hanse). || Thé de tilleul, de camomille, infusion. — Mélange de thé et d'une ou plusieurs substances pharmaceutiques. || Thé médicinal, purgatif. ⇒ aussi Bavaroise.
2 Infusion de l'une de ces plantes.
6 C'est comme un ciel de couleur rose thé, rose thé… Qu'est-ce que c'est, une rose thé ? (…)
— Et cependant, monsieur Sainte-Beuve, si j'ai voulu exprimer que le ciel était jaune de la nuance jaune rosée d'une rose thé (…) et n'était pas du tout du rosé de la nuance de la rose ordinaire ?
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 2 mars 1869, t. III, p. 205.
➪ tableau Désignations de couleurs.
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DÉR. Théacées, théerie, théier, théière, théine, 2. théisme.
COMP. Passe-thé. — Théiforme.
HOM. T, 1. té, 2. té.
Encyclopédie Universelle. 2012.