acceptation [ aksɛptasjɔ̃ ] n. f.
• 1262; lat. acceptatio
1 ♦ Le fait d'accepter. L'acceptation d'un don, d'un cadeau par qqn (rare). Il faut l'acceptation du conjoint. ⇒ accord, consentement. Donner son acceptation. Fig. « La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque, c'est l'acceptation pure et simple de la mort » (Saint-Exupéry). Absolt « Le devoir est une série d'acceptations » (Hugo).
2 ♦ Dr. Acte par lequel une partie accepte ce que l'autre lui offre; consentement formel. L'acceptation d'une donation.
♢ L'acceptation d'une traite : la promesse de payer.
⊗ CONTR. Refus; protestation.
● acceptation nom féminin (latin acceptatio) Action d'accepter, de recevoir, d'agréer quelque chose ; consentement, accord : Donner son acceptation à un projet. Action d'accepter l'adversité ; soumission, résignation : Une attitude passive faite d'acceptation. Banque Engagement irrévocable, signé et exprimé par la mention « bon pour acceptation », pris par le tiré de payer la lettre de change à son échéance. Droit Consentement de quelqu'un à qui une offre a été faite ou à qui la loi accorde la faculté d'opter. ● acceptation (difficultés) nom féminin (latin acceptatio) Sens Ne pas confondre ces deux mots. 1. Acceptation = action d'accepter. Marquer son acceptation d'un signe de tête. 2. Acception = sens particulier d'un mot. C'est un chef-d'œuvre, dans toute l'acception du terme. Sans acception de = sans tenir compte de, sans accorder de préférence à. La loi s'applique sans acception de personne (et non sans acceptation de personne). ● acceptation (expressions) nom féminin (latin acceptatio) Crédit par acceptation, crédit réalisé grâce à un tirage effectué sur le banquier par le bénéficiaire du crédit et que le banquier accepte. Acceptation de succession sous bénéfice d'inventaire, acceptation des dettes successorales jusqu'à concurrence de l'actif de la succession. ● acceptation (synonymes) nom féminin (latin acceptatio) Action d'accepter, de recevoir, d'agréer quelque chose ; consentement, accord
Synonymes :
- accord
Contraires :
- refus
- veto
Action d' accepter l'adversité ; soumission, résignation
Synonymes :
- abnégation
- résignation
Contraires :
- rébellion
- révolte
Droit. Consentement de quelqu'un à qui une offre a été faite...
Contraires :
- refus
acceptation
n. f.
d1./d Fait d'accepter. L'acceptation de la mort. Ant. refus.
⇒ACCEPTATION, subst. fém.
Action pour une pers. ou une collectivité d'accepter.
A.— [L'obj. est plus ou moins concr.] (cf. accepter A) :
• 1. ... je veux te remercier de ton aimable invitation et te prier de transmettre à tes parents mon acceptation.
G. FLAUBERT, Correspondance, 1843, p. 25.
• 2. Ce qui me frappa le plus dans le touchant récit qu'elle me fit de ces pénibles circonstances, c'est son acceptation absolue des conventions sociales.
M. BARRÈS, Le Jardin de Bérénice, préf., 1891, p. 57.
• 3. Et M. Méline serait-il au pouvoir sans le mensonge fondamental de sa politique, l'acceptation de la république par les monarchistes prétendus ralliés?
G. CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 150.
• 4. Après une semaine de résistance, sa conscience troublée devint un champ de bataille où s'entrechoquaient des mobiles antagonistes : impératif du devoir social et de la tradition paternelle, claire vue du service que seul il pouvait rendre à ces pauvres gens, amour du repos, défiance de soi-même, horreur de tout ce qu'il entrevoyait dans le bas métier de politicien. Et sous ces arguments avouables, pour ou contre l'acceptation du mandat, de furtives suggestions du cœur qu'il osait à peine s'avouer.
E.-M. DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 94.
• 5. Toutes les traîtrises que recèlent les actes de débarquer, de prendre une voiture, de calculer ses pourboires, de décharger malles et valises s'étant laissé désarmer, et toutes angoisses apaisées, Augustin eut conscience d'une légèreté heureuse dans la démarche de son père. Paris lui offrait une acceptation de sa personne, qui allait presque jusqu'à l'accueil. Et il se laissait glisser de nouveau sur les pentes de l'avenir.
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 1, 1933, p. 153.
• 6. ... Le marché mondial ne peut être construit que par l'acceptation d'un projet et d'un plan de développement mondial.
F. PERROUX, L'Économie du XXe siècle, 1964, p. 281.
— Spéc. Domaine jur. (cf. accepter A).
♦ DR. PUBL., vx. [En parlant des clauses d'un traité] Approbation donnée à ce document dans les formes légales :
• 7. Cependant l'Assemblée Nationale faisait la triste expérience des inconvénients du veto suspensif. Le président ayant présenté à l'acceptation les décrets sur la déclaration des droits du citoyen et divers articles constitutionnels, en avait rapporté une réponse alarmante. Le ministre favori y faisait dire au roi, « que cédant aux circonstances, il n'accordait son accession que sous la condition positive, dont il ne se départirait jamais, que le pouvoir exécutif aurait son entier effet entre ses mains ».
MARAT, Les Pamphlets, Dénonciation contre Necker, 1790, p. 107.
• 8. La Convention cependant croyait encore que toute cette agitation se calmerait aussitôt que les provinces auraient manifesté leur opinion par l'acceptation de la constitution et des lois additionnelles.
E.-D. DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 334.
♦ DR. PRIVÉ. [En parlant d'une donation] Approbation de ses clauses qui deviennent par là effectives et non révocables :
• 9. De l'acceptation et de la répudiation des successions. Section Ire.
De l'acceptation.
774. Une succession peut être acceptée purement et simplement, ou sous bénéfice d'inventaire.
Code civil, 1804, p. 141.
• 10. 938. La donation dûment acceptée sera parfaite par le seul consentement des parties; (...). 939. Lorsqu'il y aura donation de biens susceptibles d'hypothèques, la transcription des actes contenant la donation et l'acceptation, ainsi que la notification de l'acceptation qui aurait eu lieu par acte séparé, devra être faite aux bureaux des hypothèques dans l'arrondissement desquels les biens sont situés.
Code civil, 1804 p. 170.
♦ DR. CANON. Acte par lequel une autorité eccl. adhère à un document de l'autorité pontificale :
• 11. Après l'acceptation en France de la bulle d'Innocent X, Arnauld avait paru se résigner en silence (...); Port-Royal s'engageait à se taire, si les adversaires ne recommençaient pas.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 526.
♦ DR. COMM. [En parlant d'une lettre de change] Acte par lequel la pers. sur laquelle elle est tirée s'engage par écrit à l'honorer dans les délais indiqués :
• 12. Le lendemain du jour où Esther fut enfermée dans la maison du garde, l'être, pour elle problématique et terrible qui lui pesait sur le cœur, vint lui proposer de signer en blanc trois papiers timbrés, aggravés de ces mots tortionnaires : accepté pour soixante mille francs, sur le premier; — accepté pour cent vingt mille francs, sur le second; — accepté pour cent vingt mille francs, sur le troisième. En tout trois cent mille francs d'acceptations. En mettant bon pour, vous faites un simple billet. Le mot accepté constitue la lettre de change et vous soumet à la contrainte par corps.
H. DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1848, p. 180.
B.— [L'obj. est plus abstr.] (cf. accepter B et C)
1. [Avec compl. spécifiant la nature de l'obj.]
a) [Un aspect de la condition humaine] :
• 13. Mon âme s'est offerte souvent sur cette croix, elle a saigné sous ces épines; elle a souvent adoré, sous le nom de Christ, la souffrance humaine relevée par l'espoir divin; la résignation, c'est-à-dire l'acceptation de la vie humaine; la rédemption, c'est-à-dire le calme dans l'agonie et l'espérance dans la mort.
G. SAND, Lélia, 1833, p. 191.
• 14. Que dis-je? Aucune loi n'exigeait de vous l'acceptation d'une amitié, compromettante, il est vrai, que je vous donnais de bon cœur.
L. BLOY, Journal, 1892, p. 54.
• 15. Jeanne d'Arc, dans sa solitude, décide de rompre les amarres pour aller à la tempête et à sa mission douloureuse. Prodigieux accroissement de forces, prodigieuses impulsion vers les sommets! L'acceptation du risque, bien plus, la volonté du risque et de la grande aventure, (voilà ce qu'elle enseigne).
M. BARRÈS, Mes cahiers, t. 12, 1919-1920, p. 158.
• 16. La première [moralité] se trempe peu à peu dans les renoncements successifs qui mènent de la captation à l'oblation, depuis la discipline sphinctérienne du premier âge, en passant par l'acceptation du sevrage;...
E. MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 682.
b) Spéc., PSYCHANAL. Intégration de la réalité à sa vie consciente :
• 17. Le danger de cette phase est le refus du sexe. Il ne faut négliger aucun moyen d'avancer l'âge de l'acceptation du sexe. Plus tôt le garçon se sentira garçon et la fille se sentira fille, nous dit justement le docteur Pichon, plus tôt le premier aura les cheveux coupés et sera habillé en garçon, plus tôt la fille sera en robe, mieux cela vaudra.
E. MOUNIER, Traité du caractère, p, 150 1946, p. 682.
• 18. Par son adaptation au « principe de réalité », l'enfant apprend l'acceptation du renoncement, l'acceptation d'autrui et l'acceptation de la lutte. Dans le travail scolaire, dans la fréquentation de ses camarades et dans l'apprentissage de la vie, il se heurte constamment à l'échec. Il faut veiller à ce qu'il sache « terminer » ses échecs, vivre et assumer consciemment le renoncement exigé par l'ordre des choses ou par la joie d'autrui, dominer la défaite passagère et repartir d'un pas neuf et plus assuré. Sinon, les épreuves inacceptées laisseront autant de blessures qui le pousseront à se séparer, à s'opposer, à revendiquer tout le long de sa vie.
E. MOUNIER, Traité du caractère, p, 150 1946 p. 683.
• 19. Le rêve indique nettement l'acceptation de votre brouille avec Z.
M. CHOISY, Qu'est-ce que la psychanalyse?, 1950, p. 172.
2. [Le compl. reste implicite] Soumission à une volonté supérieure, résignation au destin :
• 20. Se soumettre à ce qui advient, c'est unir notre volonté à la sienne, c'est la diviniser, c'est la porter aussi haut que l'homme puisse atteindre. Aussi je trouve dans l'acte de résignation chrétienne, qui peut sembler une acceptation passive, une sorte d'affaissement sous la nécessité; j'y trouve, dis-je, le mouvement le plus sublime de l'âme.
E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 337.
• 21. Il faut que longtemps encore je m'imagine avoir le droit de tout mépriser en jouissant de tout. Plus tard sans doute j'en viendrai — moi aussi — à cette acceptation, à cette résignation doucement fataliste, où se réunissent maintenant Barrès et Maeterlinck. Seulement, comme eux aussi et peut-être plus qu'eux, je m'attacherai toujours à mes chers et beaux désirs, qui sont la joie et la force de mon âme, à mes passions de toute sorte, qui sont les filles de mon âme. Et, ayant transformé ma clairvoyance en un acquiescement souriant, je ne m'occuperai plus, ou bien moins, de me ressasser la vanité de toute chose.
J. RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de J. R. à A.-F., févr. 1906, p. 272.
• 22. Mais non; je ne veux point d'une félicité que peut flétrir la clairvoyance. Il faut savoir retrouver le bonheur par delà. Acceptation; confiance; sérénité; vertus de vieillard. L'âge de la lutte avec l'ange est passé.
A. GIDE, Journal, 1927, p. 841.
• 23. Ce qui dresse l'U.R.S.S. contre lui [le Christ], c'est qu'il prêche l'acceptation. Cette doctrine de soumission, ceux qui soumettent s'en emparent par un abominable abus.
A. GIDE, Journal, 1932, p. 1125.
• 24. La vieille grand'mère ne sait pas analyser son cœur. Le sentiment qui l'habite, proéminent et inassimilé, c'est une grande souffrance générale de deuil et de fin de vie. Ne pouvant songer à se trouver malheureuse parce que, dans ses profondeurs de résignation religieuse et d'acceptation héréditaire, l'idée ne lui fût jamais venue « de s'écouter », comme ils disent, ayant cependant besoin, pour en faire l'objet de ses attendrissements, d'une autre personne qu'elle-même, elle choisissait de tous ses enfants le plus lointain...
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 1, 1933, p. 47.
• 25. Je me suis étendu au pied de mon lit, face contre terre. Ah! bien sûr, je ne suis pas assez naïf pour croire à l'efficacité d'un tel moyen. Je voulais seulement faire réellement le geste de l'acceptation totale, de l'abandon. J'étais couché au bord du vide, du néant, comme un mendiant, comme un ivrogne, comme un mort, et j'attendais qu'on me ramassât.
G. BERNANOS, Journal d'un Curé de campagne, 1936, p. 1113.
• 26. D'ailleurs, la fin de la guerre nous laisserait debout sur le vieux continent, tandis que l'Amérique se retrouverait dans son hémisphère et l'Angleterre dans son île. Pour peu que nous sachions vouloir, nous aurions donc les moyens de rompre le cercle d'acceptation résignée et de docile renoncement où nos trois partenaires entendaient nous enfermer.
Ch. DE GAULLE, Mémoires de guerre, Le Salut, 1959, p. 48.
— Au plur. Actes de soumission :
• 27. Tant qu'on est deux, la vie est possible. Seul, il semble qu'on ne pourra plus la traîner. On renonce à tirer. C'est la première forme du désespoir. Plus tard on comprend que le devoir est une série d'acceptations. On regarde la mort, on regarde la vie, et l'on consent. Mais c'est un consentement qui saigne.
V. HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 63.
Rem. Les manuels de bon usage et récemment l'Académie française (communiqué du 21 oct. 1965) mettent en garde contre une confusion assez répandue avec acceptation. Qq. ex. de acceptation pour acception dans la docum., sans qu'il soit toujours possible de déterminer s'il s'agit d'une inadvertance de l'aut. ou d'une faute d'impression.
♦ Au sens de acception (cf. ce mot, I) :
• 28. Peloter :Flatter avec intention. Acceptation finale du mot [peloter, caresser].
LARCH. 1872, p. 273.
• 29. ... le côté désolé de la nature, qu'il a saisi mieux que personne, correspondant au côté désolé de sa nature à lui. Désolé, ce mot dans toutes ses acceptations, oh! combien il est Hardy, et comme il faudra le faire voir! Et, dans la nature, cet aspect de cécité, cécité qui, pour Hardy, s'étend jusqu'à la cause immanente de tout, jusqu'à ce qu'il appelle toujours : ...
Ch. DU BOS, Journal, janv. 1925, p. 258.
(Cf. cependant chez le même aut. dans un cont. analogue l'emploi du mot acception, ex. 10).
♦ Au sens de acception de personne (cf. ce mot, II) :
• 30. L'on voit fréquemment un délinquant récidiviste condamné à l'emprisonnement et un délinquant primaire aux travaux forcés pour faits identiques — tout dépend de l'indulgence du Parquet et de l'acceptation [= acception de personne] du prévenu.
A.-L. DUSSORT, Mémoires, Le Ménage, 1929, dép. par G. Esnault, 1953, p. 8.
Prononc. :[]. Enq. :/akseptasiõ/.
Étymol. ET HIST.
I.— 1. jur. 1262 « action d'accepter » (Doc. hist. méd., 3, 305 ds QUEM. t. 1 1959 : Par le consel et acceptation de noble et chiere dame Margherite, jadis comtesse de Flandres); divers emplois : 1690 acceptation d'une donation ds FUR.; 1694 acceptation d'une lettre de change ds Ac. s.v.; 1769 acceptation d'une succession ds C.-J. DE FERRIÈRE, Dict. de Droit et de Pratique; 1769 acceptation de communauté, op. cit.; terme de dr. canon 1752, Trév. : (...) se dit de la manière de recevoir les Constitutions des Papes, ou de l'acte par lequel on les reçoit (...); 2. philos. 1370 (ORESME, Éthiques, éd. Menut, 59c, n. 7, p. 216 : Et chascune [de ces fortitudes non vrayes] deffaut en eleccion ou acceptation de fin [cf. ibid. 44b, p. 186, n. 19 : Et Albert dit... que la fin nous est propre, fichiée ou establie et ordenée de nature et nous la desirons naturelement senz eleccion, et ibid. 52b, p. 202 : à chascun la fin li appert bonne que il a en soy meîsme et par soy meîsme acceptee voluntairement]).
II.— acceptation de personnes 1565 « considération de personnes » jur. (E. PASQUIER, Recherches, II, 3 ds Œuvres, éd. 1723 ds HUG. : Sans acceptation de personnes quiconque est advocat ou procureur au Parlement, il jouit de ce benefice). — 1630 (AUBIGNÉ, Hist. univ., VIII, 1 ds HUG. : Fais et garde justice, sur toutes choses, aux pauvres comme aux riches, aux estrangers comme aux privez sans avoir acceptation de personne).
Empr. au lat. acceptatio, attesté dep. époque chrét. : au sens II dep. TERTULLIEN, De Pudicitia, 5 ds TLL s.v. :idolatrem et homicidam semel damnas, moechum... excipis? ...personae acceptatio est; ne survit pas en ce sens en lat. médiév. où il est supplanté par acceptio (acception); au sens I dep. FULGENCE, Epist., 18, 4, 8 ibid. :[Christus] verae mortis acceptatione pro nobis animam suam propria potestate posuisse; terme jur., fréq. dans formules de corroboration des actes, synon. de probatio : Chart. Argent. IV, 195 ds Mittellat. W. :non obstantibus... inhibitionibus vel acceptationibus aut reservationibus.
STAT. — Fréq. abs. litt. :574. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 593, b) 365; XXe s. : a) 713, b) 1 310.
BBG. — Banque 1963. — BAUDHUIN 1968 — BOUILLET 1859. — CAP. 1936. — Comm. t. 1 1837. — DAM.-PICH. Gloss. 1949. — DUPIN-LAB. 1846 (s. v. acceptance). — HANSE 1949. — LACR. 1963. — MARCEL 1938. — Pol. 1868. — RÉAU-ROND. 1951. — ROMEUF t. 1 1956. — SPR. 1967. — SUAVET 1963. — Théol. cath. t. 1, 1 1909.
acceptation [aksɛptɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1262; du lat. acceptatio, de acceptare. → Accepter.
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1 Le fait d'accepter. || Il faut l'acceptation de toutes les parties. ⇒ Accord, consentement. || Donner son acceptation à… || L'acceptation d'un don, d'un cadeau, par la personne qui le reçoit. — Absolt. Le fait d'accepter en se résignant. || Prêcher l'acceptation. — (Au plur.). Actes de soumission (cit. 2).
1 (…) pour nous unir étroitement avec lui (Dieu) par une amoureuse acceptation de toutes ses volontés.
Corneille, Au souverain Pontife, in Œ. compl., t. VIII, p. 2.
2 Le devoir est une série d'acceptations.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, I, III.
3 L'amour des Anglais pour leur liberté se complique d'une certaine acceptation de la servitude d'autrui.
Hugo, l'Homme qui rit, II, I, V.
3.1 Vote des humbles — acceptation; et cela leur va si bien, à certains, qu'on croit comprendre que leur vie est faite à la mesure de leur âme.
Gide, Paludes, in Romans, Pl., p. 107.
4 La guerre, ce n'est pas l'acceptation du risque. Ce n'est pas l'acceptation du combat. C'est à certaines heures, pour le combattant, l'acceptation pure et simple de la mort.
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, XVIII.
2 Dr. Acte par lequel une partie accepte ce que l'autre lui offre; consentement formel. || L'acceptation d'une donation, d'une succession (→ Accepter, cit. 2), d'une lettre de change par qqn. || Acceptation d'une traite : promesse de payer (distinct de aval).
3 Psychol. Le fait d'intégrer la réalité à sa vie consciente. || Conduites d'acceptation (opposées aux conduites de refus) : comportements adoptés par le sujet, qui l'engagent symboliquement dans la reconnaissance d'un état de fait (exemple : l'aveu).
5 Par son adaptation au « principe de réalité », l'enfant apprend l'acceptation du renoncement, l'acceptation d'autrui et l'acceptation de la lutte.
E. Mounier, Traité du caractère, p. 683.
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CONTR. Refus; protestation.
Encyclopédie Universelle. 2012.