aride [ arid ] adj.
• 1360; lat. aridus, de arere « être sec »
1 ♦ Rare Dépourvu d'humidité. ⇒ sec; desséché. Un pays « battu par des vents arides et brûlé jusqu'aux entrailles » (Fromentin). Climat aride, aux précipitations très faibles.
♢ Par ext. Cour. Qui ne porte aucun végétal, faute d'humidité. ⇒ inculte, pauvre, stérile; 2. désert. « La morne tristesse du désert règne sur cette terre aride » (France).
2 ♦ Fig. et littér. Qui ne produit rien, n'a ni sensibilité ni imagination. Esprit aride. ⇒ infécond, stérile.
♢ Cour. Dépourvu d'intérêt, d'agrément, d'attrait. Sujet, matière aride. ⇒ ingrat, rébarbatif, sévère. Il « se tirait à merveille de cette aride besogne » (A. Daudet).
⊗ CONTR. Humide. Fécond, fertile, riche. Agréable, attrayant.
● aride adjectif (latin aridus) Dépourvu d'humidité, stérile : Une terre aride. Dépourvu d'attrait, d'agrément, ou difficile : Sujet aride. Se dit des matières qui diminuent la plasticité d'une pâte céramique. ● aride (expressions) adjectif (latin aridus) Littéraire. Cœur aride, sans générosité, sec. Littéraire. Esprit aride, peu productif, peu imaginatif. ● aride (synonymes) adjectif (latin aridus) Dépourvu d'humidité, stérile
Synonymes :
- désertique
- desséché
- sec
- stérile
Contraires :
- fertile
- humide
Dépourvu d'attrait, d'agrément, ou difficile
Synonymes :
- ingrat
- rébarbatif
- sévère
Contraires :
- agréable
Se dit des matières qui diminuent la plasticité d'une pâte...
Synonymes :
Littéraire. Cœur aride
Synonymes :
- froid
- indifférent
- sec
Contraires :
- sensible
- tendre
aride
adj.
d1./d Sec. Climat aride. Zone aride.
|| Stérile, sans végétation. Une colline, un plateau aride. Ant. fertile, fécond.
d2./d Fig. Dépourvu de tendresse, de sensibilité. Un coeur aride.
d3./d Fig. Privé d'attrait, difficile. Une lecture aride.
⇒ARIDE, adj.
A.— [En parlant d'un sol, d'un terrain] Dépourvu d'humidité, sec. Roche, sable aride :
DUPUIS, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 444.
— Rare. [En parlant du temps, de certains éléments atmosphériques] Sans pluie :
• 2. Ces mêmes maladies ne cessent que par des froids rudes ou par des chaleurs arides, si contraires à toute espèce de génération.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 189.
— Emploi subst. Caractère de ce qui est aride :
• 3. Je gagnais en courant la garrigue, vers où m'entraînait déjà cet étrange amour de l'inhumain, de l'aride, qui, si longtemps, me fit préférer à l'oasis le désert.
GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 382.
— En partic. Sans végétation, stérile et, p. ext., dénudé, nu. Campagne, champ, contrée aride.
♦ Rare. [En parlant de la végétation, des cultures] Peu abondant, maigre :
• 4. Il faut un peu de courage et de résolution pour aller jusqu'à la cime de ce petit Gibraltar ... de là se voient le clocher et les arides cultures du Croisic.
BALZAC, Béatrix, 1839, p. 212.
♦ P. métaph. Désolé, triste :
• 5. ... Athènes est un autel aux dieux, le plus beau piédestal sur lequel les siècles passés aient pu placer la statue de l'humanité! Aujourd'hui l'aspect est sombre, triste, noir, aride, désolé; un poids sur le cœur; rien de vivant, de vert, de gracieux, d'animé; ...
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 1, 1835, p. 127.
— Spécialement
1. GÉOGR., CLIMATOL. Région aride, climat aride (cf. PLAIS.-CAILL. 1958).
2. CÉRAM. Qui possède la propriété de diminuer la plasticité de la pâte. Matières arides.
B.— P. anal., littér. [Appliqué au corps ou à certaines de ses parties] Corps, sein aride; yeux arides.
— Désséché :
• 6. Tout jeune homme aujourd'hui semble un vieillard aride,
Et le plus jeune front déjà porte sa ride
Dans ce siècle penseur, tant la réflexion
Est plus prompte que l'âge à creuser son sillon!
BRIZEUX, Marie, 1840, p. 83.
— P. métaph. Chagrin, douleur aride. Sans larmes :
• 7. Pleurer l'eût soulagée. Mais ce remède des faibles lui avait toujours été refusé. Même lorsqu'elle était encore une enfant, ses chagrins étaient sans larmes, rétractés, arides... Son regard sec, après avoir erré sur les papiers épars, les meubles, les bibelots de la cheminée, s'était fixé sur la glace, ...
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 264.
C.— Au fig., dans le domaine moral et intellectuel.
1. Dépourvu de sensibilité. Âme, cœur aride :
• 8. Elle pouvait s'être trompée, elle pouvait avoir donné sa vie à un homme dur et aride...
CONSTANT, Adolphe, 1816, p. 54.
2. [En parlant d'un enseignement, d'une science, etc. ou, plus gén., de la vie, de l'existence, etc.] Dépourvu d'agrément, d'attrait. Étude aride :
• 9. Ma vie est abominablement aride, sans plaisir, sans distraction, sans épanchement.
FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 64.
3. [En parlant de l'esprit, de l'imagination] Qui ne produit rien, qui ne donne naissance à aucune création originale. Esprit aride :
• 10. ... ceux qui n'ont jamais tenté, pour la joie d'un lecteur inconnu — suprême folie — de mettre du noir sur du blanc, n'entreront jamais tout à fait dans l'amertume de cet homme chez qui l'ivresse des sens, même dans son premier éclat, n'avait jamais valu l'émotion créatrice et qui ne sortait rien d'une cervelle aride.
J. et J. THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, p. 150.
D.— Emploi subst., littér. L'aride. La terre :
• 11. ...
Souriant aux belles étoiles
Qui figurent de blanches voiles
Voguant au plus profond des eaux,
À la brise qui les balance
Et fait de l'océan immense
Un ciel limpide dont les flots
Mouillent d'innombrables vaisseaux;
S'enfonçant au loin dans l'humide,
Puis revenant raser l'aride
Pour recueillir les grands discours
Que l'océan dit en lui-même,
Et ceux dont aux grèves qu'il aime
Il va développant le cours,
Mieux encor les nuits que les jours.
M. DE GUÉRIN, Poèmes, L'Anse des dames, 1839, p. 123.
PRONONC. :[]. PASSY 1914 note [] mi-long. Enq. : //.
ÉTYMOL. ET HIST. — Apr. 1369 « dépourvu d'humidité, d'où sans végétation aride » (G. DE MACHAUT, Prise d'Alexandre, v. 1524 [éd. Mas-Latrie] ds QUEM. : Montaignes qui sont arides et brehaignes); 1669 fig. « (d'un inanimé) dépourvu d'intérêt, d'agrément, d'attrait » (MOLIÈRE, Av. II, 4 ds ROB. : Il n'est rien de plus sec et de plus aride que ses bonnes grâces).
Empr. au lat. aridus dep. PLAUTE au sens de « desséché, sec (d'un fruit) », Rud. 764 ds TLL s.v., 566, 51; au sens de « dépourvu d'humidité, sec (d'une terre) », VARRON, Rust., 1, 42, 1, ibid., 565, 32; au sens fig. (d'une pers.), CICÉRON, Quinct., 93, ibid., 568, 68; en parlant du style, Rhet. Her., 4, 16, ibid., 568, 77; aride s'est substitué à une forme pop. are, ca 1200 Psaut. Richel. 1761, f° 94 ds GDF.; forme usuelle au XVIe s., DU FOUILLOUX, Ven., f° 44 v° ds GDF. Compl.; cf. a. prov. arre ds RAYN.; are s'est conservé ds dial. poit. au sens de « sec, cassant, rude » : temps are, bois are, étoffe are, LALANNE.
STAT. — Fréq. abs. littér. :950. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 157, b) 1 333; XXe s. : a) 1 074, b) 838.
BBG. — BAULIG 1956. — BRÉZ. 1969. — BRUANT 1901. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — PLAIS.-CAILL. 1958. — TIMM. 1892.
aride [aʀid] adj.
ÉTYM. 1369; lat. aridus « sec, desséché », de arere « être sec ».
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1 Rare. Qui est dépourvu d'humidité. ⇒ Desséché, sec. — Cour. Qui ne porte aucun végétal, faute d'humidité. || Une terre, un sol aride. ⇒ Désert, improductif, inculte, incultivable, maigre, pauvre, stérile. || Caractère aride. ⇒ Aridité. — Par ext. || Climat aride, où les précipitations sont très faibles. || Une chaleur aride.
1 D'un aride rocher (Dieu) fit sortir des ruisseaux.
Racine, Athalie, I, 4.
2 Imagine un pays tout de terre et de pierres vives, battu par des vents arides et brûlé jusqu'aux entrailles (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 39.
3 La morne tristesse du désert règne sur cette terre aride dont le sein gercé nourrit à peine quelques mimosas dépouillés, des cactus et des palmiers nains.
France, le Crime de S. Bonnard, p. 307.
2 Littér. Qui ne produit rien. — Esprit aride. ⇒ Pauvre, stérile. — Qui est dépourvu de sensibilité. || Âme, cœur aride. ⇒ Froid, insensible, sec. — Cour. Qui est dépourvu d'intérêt, d'agrément, d'attrait. || Sujet, matière aride. ⇒ Ingrat, rébarbatif, sévère. — Rare. (Concret). Par métaphore. Où rien ne pousse (→ ci-dessous, cit. 8). (Abstrait). Qui ne donne pas de larmes (→ ci-dessous, cit. 9). || Yeux arides.
4 Il n'est rien de plus sec et de plus aride que ses bonnes grâces (…)
Molière, l'Avare, II, 4.
5 Sa conversation, quoique assez agréable en cercle, était aride en particulier; la mienne, qui n'était pas plus fleurie, n'était pas pour elle d'un grand secours.
Rousseau, Émile, IX.
6 Les esprits ont déserté cet aride sol voltairien, sur lequel le soc de l'art s'ébréchait depuis si longtemps pour de maigres moissons.
Hugo, Littérature et Philosophie mêlées, p. 9.
7 Jacques, lui, se tirait à merveille de cette aride besogne.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, p. 364.
8 Son crâne aride nourrissait à peine quelques cheveux teints en noir.
France, le Lys rouge, VI, 75.
9 J'aurais voulu pleurer, mais je sentais mon cœur plus aride que le désert.
Gide, la Symphonie pastorale, p. 145.
10 (…) les débuts forcément arides de l'enseignement du dessin le rebutèrent et il se lassa très vite « de dessiner indéfiniment des yeux ».
Henri Lichtenberger, Wagner, p. 4.
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CONTR. Aqueux, humide. — Fécond, fertile, plantureux, productif, riche. — Sensible, tendre. — Agréable, attrayant.
Encyclopédie Universelle. 2012.