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attirer

attirer [ atire ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1534; a remplacé l'a. fr. attraire; de 1. a- et tirer
1Tirer, faire venir à soi par une action matérielle, ou en exerçant une force. L'aimant attire le fer. Machine qui attire les fluides en faisant le vide. aspirer, pomper. Prendre qqn par le bras et l'attirer dans un coin. 1. amener, entraîner. Il l'attira dans ses bras. Pronom. Les astres s'attirent selon les lois de la gravitation ( attraction) . Souvent les contraires s'attirent.
2Inciter, inviter, déterminer (un être vivant) à venir, à aller (dans un lieu). La lumière attire les papillons. Attirer un animal au moyen d'un appât. affriander, allécher, amorcer, appâter. Attirer le poisson dans ses filets, le gibier dans des pièges. Attirer qqn dans un guet-apens. entraîner. Ce spectacle attire tout Paris (cf. Faire courir). Attirer des partisans, des recrues. racoler, recruter; drainer. Sa réputation lui attira une importante clientèle. « Les littérateurs attirent les folles, comme un bout de viande faisandée attire les mouches » (Montherlant).
3Capter, solliciter (le regard ou l'attention). Une couleur violente qui attire le regard. J'attire votre attention sur ce point. L'argent attire l'argent. appeler.
4Inspirer à (qqn) un sentiment agréable qui l'incite à vouloir qqch., à se rapprocher de qqn. Son charme attire tout le monde. captiver , charmer, enjôler, séduire; attirant. P. p. adj. Elle est très attirée par lui, séduite. Ce pays ne m'attire pas. Ce projet l'attire davantage. intéresser, plaire (à), tenter; attrayant. Attirer qqn par de belles promesses. allécher. Attirer par des artifices. abuser, leurrer, tromper. « Il paraît que ce qui attire les uns rebute les autres » (Sand).
5 ♦ ATTIRER (qqch.) À, SUR (qqn),lui faire avoir qqch. d'heureux ou de fâcheux. Sa modestie lui attira la bienveillance de l'auditoire. concilier, obtenir, procurer, valoir. Ses procédés lui attireront des ennuis. 1. causer, entraîner, occasionner. Attirer sur soi la colère de qqn. éveiller, exciter . Attirer sur sa tête, sur soi la haine de tout un peuple. accumuler, appeler. « Mon air froid m'attira son aversion » (Rousseau). — S'ATTIRER (qqch.),l'attirer à soi, sur soi. S'attirer une méchante affaire. Vous allez vous attirer des ennuis ! Elle s'est attiré beaucoup d'ennemis. S'attirer des compliments, des louanges. S'attirer des reproches. encourir.
⊗ CONTR. Chasser, détourner, éloigner, rebuter, 1. repousser.

attirer verbe transitif (de tirer) Exercer sur quelque chose une action physique qui le fait venir à soi, qui le fait se rapprocher : L'aimant attire le fer. En parlant de certaines choses, exercer sur quelqu'un une action qui tend à l'amener à elles : J'ai le vertige et le vide m'attire. Faire venir en un lieu un être animé par tel ou tel moyen : Attirer quelqu'un dans un guet-apens. Susciter l'intérêt de quelqu'un, exercer sur lui un attrait, une séduction, et en particulier lui plaire physiquement : La perspective de ce long voyage ne l'attirait guère. Cette femme l'attire, cela se voit. Susciter à quelqu'un tel sentiment ou jugement d'autrui à son égard, tel événement qui le concerne : Cette affaire risque de vous attirer des ennuis.attirer (expressions) verbe transitif (de tirer) Attirer l'attention, le regard, l'œil, etc., éveiller l'intérêt, la curiosité, être marquant. ● attirer (synonymes) verbe transitif (de tirer) Exercer sur quelque chose une action physique qui le fait venir...
Contraires :
- chasser
- détourner
En parlant de certaines choses, exercer sur quelqu'un une action...
Contraires :
- repousser
Faire venir en un lieu un être animé par tel...
Synonymes :
- appâter
Contraires :
- refouler
Susciter l'intérêt de quelqu'un, exercer sur lui un attrait, une...
Synonymes :
- allécher
- charmer
- séduire
- solliciter
- tenter
Contraires :
- éloigner
- rebuter
- répugner
Susciter à quelqu'un tel sentiment ou jugement d'autrui à son...
Synonymes :
- entraîner
- gagner
- occasionner
- procurer
- valoir

attirer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Faire venir à soi. L'aimant attire le fer.
d2./d Inciter à venir. Le miel attire les mouches.
d3./d Provoquer (l'intérêt, l'attention). Jeune femme qui attire les regards, les hommages.
|| éveiller un sentiment (de sympathie, d'amour) chez qqn. J'avoue qu'elle m'attire.
rII./r v. Pron.
d1./d (Récipr.) Les molécules s'attirent.
d2./d Encourir, être l'objet de. Par sa conduite, il s'est attiré nos reproches.

⇒ATTIRER, verbe trans.
A.— Emploi trans. [Avec souvent un compl. indir., prép. à, plus rarement vers, chez, sur]
1. [Le compl. désigne une chose]
a) [Le suj. désigne lui-même une chose] Exercer une force sur un objet en le faisant venir vers un lieu déterminé :
1. Tout le monde sait que la fonction propre du poumon est de respirer l'air atmosphérique, c'est-à-dire, d'attirer et de rejeter alternativement des portions de ce fluide dans lequel nous sommes toujours plongés.
CABANIS, Rapports du physique et du moral, t. 1, 1808, p. 368.
En partic. [En parlant de phénomènes atmosphériques, météor., etc.] :
2. Un petit soleil arrivant dans la nébuleuse attire à lui les météorites déjà formées et accroît ainsi sa masse.
H. POINCARÉ, Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911, p. 250.
Absolument :
3. ... la plupart des corps électriques attirent quand ils sont échauffés, et repoussent quand ils perdent leur chaleur.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 343.
b) Plus rarement. [Le suj. désigne une pers.] Tirer à soi, faire venir à soi :
4. (D'un mouvement brusque, elle attire la nappe. La vaisselle tombe et se brise...)
H.-R. LENORMAND, Le Simoun, 1921, p. 44.
[Gén. suivi de à et d'un pron. réfl.] :
5. Simon était déjà assis à table, et, affamé par la dépense physique du jour et de la nuit précédents, il attirait à lui les plats de hors d'œuvre fort copieux.
PEISSON, Parti de Liverpool, 1932, p. 85.
2. [Le compl. désigne un être animé, pers. ou animal] Faire venir, entraîner vers un lieu (par quelque appât, en faisant attendre un bien, un avantage, etc.) :
a) [Le suj. lui-même désigne une pers.] :
6. D'abord, madame de Bassigny, très désireuse d'attirer chez elle ce célibataire bien tourné, porteur d'un grand nom, s'était montrée infiniment aimable pour lui.
GYP, Le Mariage de Chiffon, 1894, p. 47.
b) [Le suj. désigne une chose conçue comme recelant une certaine force] :
7. Ce genre de spectacle attire la foule, mais éloigne l'amateur de cinéma.
MORAND, New-York, 1930, p. 179.
[Le compl. est un nom d'animal] La lumière attire les moustiques :
8. Soirée de juillet. L'éclat de Vénus qui se couche après le soleil attire les chauves-souris.
RENARD, Journal, 1903, p. 830.
B.— Au fig.
1. [Le compl. désigne une pers., son regard, son attention]
a) [Le suj. désigne une chose concr. ou abstr. conçue comme recelant une force morale, intellectuelle] Exercer un attrait, une séduction sur quelqu'un, lui plaire, le fasciner :
9. J'aborde enfin le sujet qui m'attire, me fascine et m'épouvante. C'est l'obsédé qui se jette dans l'abîme qu'il redoute.
GREEN, Journal, 1932, p. 119.
b) [Le suj. désigne une pers.] Séduire, charmer :
10. Elle me trouble, me séduit et m'inquiète, m'attire et m'effraye. Je me méfie d'elle comme d'un piège, et j'ai envie d'elle comme on a envie d'un sorbet quand on a soif. Je subis son charme et je ne l'approche qu'avec l'appréhension qu'on aurait d'un homme soupçonné d'être un adroit voleur. Près d'elle j'éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Je me sens en contact avec un être anormal, en dehors des règles naturelles, exquis ou détestable. Je ne sais pas.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Yvette, 1884, p. 485.
Rem. Souvent en emploi abs. :
11. Le cœur est un aimant qui a, comme nous l'avons dit, deux pôles opposés, l'un qui attire, et l'autre qui repousse, l'amour et l'ambition.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 313.
SYNT. Attirer qqn; attirer le regard, les yeux, l'attention, la sympathie de qqn.
2. [Le compl. du verbe est un nom de chose] Qqn ou qqc. attire qqc. à/sur qqn. [Le compl. indir. est souvent à la forme pronom. : lui attirer (des ennuis, un malheur)] Appeler sur quelqu'un un événement, susciter à son propos les sentiments, le jugement (favorable ou défavorable) d'une personne, d'un groupe :
12. Sa bénédiction attirait sur ses amis généreux la faveur du ciel et la chance, et sur les autres l'infortune.
THARAUD, La Fête arabe, 1912, p. 198.
13. Nicolas a quinze ans de plus que son jeune parent; il est fort avancé dans le monde, très prisé chez les Luynes, et d'une dévotion modérée qui lui attire de la considération, sans nuire à son avancement.
MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, p. 26.
[Avec valeur réfl. du compl. indir.] S'attirer la colère de qqn :
14. Un chroniqueur écrivait un jour : « il me faut un certain courage pour louer ce jeune homme : c'est le plus sûr moyen de m'attirer son hostilité. »
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 192.
15. ... tous les élèves de la rue d'Ulm passent l'agrégation et font des carrières plus ou moins brillantes, mais pas un dont l'œuvre, en quelque genre que ce soit, éveille cet intérêt passionné, cet amour, que seules les belles œuvres, et durables s'attirent, — pas un n'arrive à être aimé pour lui-même! Un seul est refusé à l'agrégation, n'arrive pas à la passer, — et c'est Jean Giraudoux!
LARBAUD, Journal, 1934, p. 342.
SYNT. Attirer des ennuis à qqn, attirer sur lui un malheur, la bénédiction de, l'approbation de, le mépris, la fureur, les reproches, la sympathie, la confiance, le respect.
C.— Emploi pronom. réciproque. Être attiré l'un vers l'autre; exercer l'un sur l'autre une action telle que tous deux ont tendance à se rapprocher :
16. Ces astres infiniment petits, ce sont les atomes. Comme les astres proprement dits, ils s'attirent ou se repoussent, et cette attraction ou cette répulsion, dirigée suivant la droite qui les joint, ne dépend que de la distance.
H. POINCARÉ, La Valeur de la sc., 1905, p. 172.
Au fig. :
17. Dans la mentalité pré-logique, dans la notion confuse d'une « participation mystique », l'homme confond le comportement de ses images mentales avec le comportement des réalités extérieures. Ce mot même de participation est très expressif et très juste. Il évoque bien le mode de causalité des images qui s'associent, s'attirent en se déformant mutuellement, s'impliquent l'une l'autre.
RUYER, Esquisse d'une philos. de la struct., 1930, p. 185.
PRONONC. :[], j'attire []. Enq. :// (il) attire.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1275-80 fig. « attirer à soi » (cf. cependant le glossaire de l'éd. citée) (J. DE MEUNG, Rose, éd. F. Lecoy, 4604 : Car Amor, qui forment m'atyre, Qui par trestouz mes pensers chace Con cil qui par tout a sa chace); 1534 id. « tirer vers soi, entraîner vers soi (qqc.) » (RABELAIS, Gargantua, éd. La Pléiade, XL); d'où 1580 « (d'un inan.) entraîner par voie de conséquence, causer » (MONT., ch. XXIII, p. 69 ds GDF. Compl.); 1541 « (d'une pers.) entraîner vers soi » (CALVIN, Instit. chrét. II, c. 3, § 10 ds Dict. hist. Ac. fr.); 2. 1580 au propre « faire venir à soi (qqc.) » (MONT., liv. II, p. 137 ds GDF. Compl. : L'aymant attire une aiguille); XVIe s. « id. (qqn) » (AMYOT, Pyrrh, 45 ds LITTRÉ).
Dér. de tirer; préf. a-1 sur l'a. fr. atir(i)er, cf. attirance.
STAT. — Fréq. abs. littér. :5 418. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 7 967, b) 7 604; XXe s. : a) 7 491, b) 7 661.
BBG. — BRUANT 1901. — Canada 1930. — DARM. Vie 1932, p. 143. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 109. — HENRY (A.). A. fr. atirer. Romania. 1958, t. 79, p. 507, 508, 510. — SPR. 1967.

attirer [atiʀe] v. tr.
ÉTYM. 1534, Rabelais; atyrer, v. 1275; de 1. a-, et tirer, sur l'anc. franç. atir(i)er; l'anc. franç. employait surtout attraire.
1 (1580). Tirer vers soi, faire venir à soi par une action matérielle. Tirer.(Sujet et compl. n. de chose). || L'aimant attire le fer. || Machine qui attire les fluides en faisant le vide. Aspirer, pomper. || La pente attire l'eau vers la mer. Affluer (faire), dériver, drainer, emporter. || Les objets élevés attirent la foudre. Tomber (faire). || La colère attire le sang à la tête. Monter (faire), porter. || Les vésicatoires attirent les sérosités et déterminent des ampoules. Épispastique (grec epispaô « j'attire »). || Tout corps attire d'autres corps par la gravitation. Attraction.(Sujet n. d'être animé; compl. n. de chose). || Attirer l'air dans ses poumons en aspirant. || Attirer qqch. dans sa bouche en suçant. Absorber.(Sujet et compl. n. de personne). || Prendre qqn par le bras et l'attirer dans un coin. Amener, conduire, prendre.(Sujet n. de chose; compl. n. de personne). → ci-dessous, cit. 3.1.
1 À quoi répondit Gargantua : « Il n'y a rien de si vrai que le froc et la cagoule tirent à soi les opprobres, injures et malédictions du monde, tout ainsi comme le vent, dit Cecias, attire les nues ».
Rabelais, Pantagruel, XL.
2 Comme l'aimant attire une aiguille.
Montaigne, Essais, I, 266.
3 Écoutez, reprit Léonard en l'attirant dans un endroit isolé (…)
G. Sand, la Mare au diable, XIII, 108.
3.1 La descente était extrêmement périlleuse, mais ils ne comptaient pas avec le danger, ils n'étaient plus maîtres d'eux-mêmes, et une irrésistible attraction les attirait vers ce point mystérieux, comme l'aimant attire le fer.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 790.
4 Tous les corps de la nature s'attirent réciproquement. Le soleil attire les planètes qui se meuvent autour de lui, la terre attire la lune, son satellite; elle attire les corps situés à proximité d'elle et les fait tomber vers elle; les molécules des corps s'attirent les unes les autres.
P. Poiré, Dict. des sciences (→ Attraction).
2 (Compl. n. d'être animé). Inciter, inviter, déterminer (un être vivant) à venir ( Venir [faire]), à aller (dans un lieu). || Attirer un animal dans un lieu, quelque part; (sans compl. second) attirer un chien. || Le miel attire les mouches. || Le miroir attire l'alouette.Attirer un animal au moyen d'un appât. Affriander, affrioler, agrainer, allécher, amorcer, appâter, appeler (appeau), attraire (vieilli), leurrer… || Attirer le poisson dans ses filets, le gibier dans des lacs, lacets, pièges…(Compl. n. de personne). || Attirer qqn dans un guet-apens. Entraîner. || Ce spectacle attire tout Paris. Courir (faire). || Ses succès attirent beaucoup de monde chez elle. || La publicité attire l'acheteur. || Elle attire sur ses pas une foule d'adorateurs. Traîner (après, derrière soi). || Attirer des partisans, des recrues. Racoler, recruter. || Attirer qqn par l'espoir d'une récompense.(Sujet n. de chose; compl. n. d'être animé, parfois avec un compl. second en à). || Son intelligence, sa beauté attire, lui attire des admirateurs (→ ci-dessous, 5.).
5 Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait (…)
La Fontaine, Fables, I, 10.
6 Le fantôme brillant attire une alouette (…)
La Fontaine, Fables, VI, 15.
7 Elle fait la blessée, et va traînant de l'aile,
Attirant le chasseur et le chien sur ses pas.
La Fontaine, Disc. à Mme de La Sablière, IX, 87.
8 (…) Votre accueil retient ceux qu'attirent vos yeux.
Molière, le Misanthrope, II, 1.
9 (…) madame de Bassigny, très désireuse d'attirer chez elle ce célibataire bien tourné, porteur d'un grand nom, s'était montrée infiniment aimable pour lui.
Gyp, le Mariage de Chiffon, p. 47, in T. L. F.
10 Il n'y a que le profit et la commodité qui attirent les étrangers chez vous; si vous leur rendez le commerce moins commode et moins utile, ils se retirent insensiblement (…)
Fénelon, Télémaque, III.
11 Surpris, après m'être longuement époumoné, de ne voir paraître ni dames ni demoiselles qu'attirât la beauté de ma voix.
Rousseau, les Confessions, II.
12 L'instinct de la femme, c'est d'être consolatrice : la douleur les attire comme le miroir les alouettes.
Th. Gautier, Fortunio, « La toison d'or », 4.
13 La Catherine a de quoi attirer les épouseurs, et elle n'aura que l'embarras du choix.
G. Sand, la Mare au diable, XII, 103.
14 Les littérateurs attirent les folles, comme un bout de viande faisandée attire les mouches.
Montherlant, Pitié pour les femmes, p. 151.
Fig. (Compl. n. de chose). Faire venir.
14.1 Le trop de confiance attire le danger (…)
Corneille, le Cid, II, 6.
Attirer qqch. sur…, dans…, vers…
14.2 Vous pourriez bien ici sur votre noir jupon
Monsieur l'huissier à verge, attirer le bâton.
Molière, Tartuffe, V, 4.
15 Ce corps si tendre couche sur la dure; la psalmodie de la nuit et le travail de la journée y attirent le sommeil (…)
Bossuet, Sermon pour Mlle La Vallière, 2.
3 Fig. (Sujet n. de chose ou de personne). Capter, solliciter (le regard ou l'attention). Appeler, arrêter, fixer, solliciter. || Attirer l'œil. || L'éclat des couleurs attire le regard. || Attirer l'attention (cit. 34). Capter (→ Conversation, cit. 5.1). || Attirer l'attention par un manège d'agaceries (cit. 3). Aguicher, provoquer.
16 La curiosité, cette faiblesse si commune aux hommes, cesse presque d'en être une, quand elle a pour objets des temps et des hommes qui attirent les regards de la postérité.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV.
Spécialt. (Avec le même n. de chose pour sujet et compl., équivalant à un pron.). || La sympathie attire la sympathie (→ ci-dessous, cit. 23). || L'abîme attire l'abîme. || L'argent attire l'argent. Appeler.
4 Inspirer à (qqn) un sentiment agréable qui incite à vouloir qqch., à se rapprocher de qqn.(Sujet n. de chose). || Son charme attire tout le monde. Captiver, charmer, engager, enjôler, gagner, séduire. || Ce pays, cette ville ne m'attire pas. || Une grande sympathie, de grandes affinités les attirent l'un vers l'autre. Entraîner, pousser, rapprocher. || Ce projet l'attire davantage. Plaire, tenter.(Sujet n. de personne). || Attirer qqn par de belles promesses. Allécher. || Attirer qqn, le public par des choses qui flattent l'esprit ou les sens ( Attirant, attrayant). || Attirer les lecteurs, les spectateurs par des artifices. Abuser, leurrer, tromper.
17 Quel charme, malgré vous, vers elle vous attire ?
Racine, Andromaque, II, 5.
18 Les charmes d'un empire ont paru le toucher :
Athènes l'attirait, il n'a pu s'en cacher.
Racine, Phèdre, III, 1.
19 Vos prières me pourront attirer après vous (…)
Guez de Balzac, Lettres, VI, 2.
20 Une société qui n'était pas de celles que la faveur attire et que la défaveur éloigne (…)
Marmontel, Mémoires, X.
21 Il n'y a rien en lui qui me repousse ou qui m'attire.
A. de Musset, Fantasio, II, 5.
22 Il paraît que ce qui attire les uns rebute les autres (…)
G. Sand, la Mare au diable, XIII, 110.
23 Elle avait tant d'affection à dépenser que nul ne lui semblait étranger; comme la sympathie attire la sympathie, à nul elle ne restait une étrangère longtemps.
R. Rolland, l'Âme enchantée, p. 21.
Attirer les esprits, les cœurs.
24 Ceux qui ont l'habitude d'être aimés accomplissent, d'instinct, tous les gestes et disent toutes les paroles qui attirent les cœurs.
F. Mauriac, le Nœud de vipères, p. 227.
Absolt. || Le leurre attire. || Rien n'attire comme l'espoir du gain.
25 La rêverie attire, enjôle, leurre, enlace, puis fait de vous son complice (…)
Hugo, l'Homme qui rit, II, III, 8.
26 Et le rayonnement du précipice attire.
Hugo, l'Année terrible, Févr., 5.
27 L'homme cherche, la vierge attend, la femme attire.
Hugo, la Légende des siècles, « L'amour », XXXIX.
28 (…) son œil, tel que l'œil du serpent, fascine et attire (…)
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, p. 72.
29 Ce geste simple et naturel (de la Vénus de Syracuse), plein de pudeur et d'impudicité, qui cache et montre, voile et révèle, attire et dérobe, semble définir toute l'attitude de la femme sur la terre.
Maupassant, la Vie errante, p. 122.
5 Attirer (qqch.) à, sur (qqn), lui faire avoir qqch. d'heureux ou de fâcheux.
(Avec à). || Sa bonne humeur lui attira la bienveillance de l'auditoire. Concilier, obtenir, procurer, valoir; incliner, porter (à). || Ses succès lui attirèrent une grande réputation. || Attirer à soi l'approbation, la bénédiction, la considération, la vénération… || Ses procédés lui attireront des ennuis. Causer, entraîner, occasionner.
(Avec sur). || Attirer le déshonneur, la disgrâce, la honte, le mépris sur qqn. || Attirer la colère sur qqn. Éveiller, exciter, provoquer, soulever. || Attirer sur sa tête, sur soi la haine de tout un peuple. Accumuler, appeler.
30 Ceux qui sont dissimulés et doubles de cœur attirent sur eux la colère de Dieu.
Bible (Sacy), Job, XXXVI, 13.
31 Les spectacles, les dons, invincibles appâts,
Vous attiraient les cœurs du peuple et des soldats.
Racine, Britannicus, IV, 2.
32 Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécution et de haine que nos bonnes qualités.
La Rochefoucauld, Maximes, 29.
33 Le moindre petit caprice
Nous attire leur courroux.
Molière, Amphitryon, I, 1.
34 J'ai cru que notre mariage n'était qu'un adultère déguisé, qu'il nous attirerait quelque disgrâce d'en haut (…)
Molière, Dom Juan, I, 3.
35 N'attirez point sur vous des périls superflus (…)
Racine, Mithridate, IV, 4.
36 Ma manière d'agir, ma critique et mes ris
M'attireraient bientôt un monde d'ennemis.
J.-F. Regnard, Démocrite, I, 6.
37 Mais je payai bien l'aisance pécuniaire où me mit cette pièce (Le Devin de village), par les chagrins infinis qu'elle m'attira.
Rousseau, les Confessions, VIII.
38 Mon air froid m'attira son aversion.
Rousseau, les Confessions, XI.
39 Il commença par apostropher vivement, mais en général, les mères de famille qui appellent indiscrètement chez elles des jeunes gens sans état et sans nom, dont le commerce n'attire que honte et déshonneur à celles qui les écoutent.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, Lettre LXIII.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
s'attirer v. pron.
1 (Récipr.). Être attiré l'un vers l'autre. || Souvent les contraires s'attirent. || Les astres s'attirent selon les lois de la gravitation. Attraction (→ ci-dessus, cit. 4).
40 Jupiter et Saturne s'attirent plus fortement l'un l'autre quand ils sont proches (…)
Fontenelle, Philosophie de Newton.
41 Ces astres, asservis à la loi qui les presse,
S'attirent dans leur course et s'évitent sans cesse.
Voltaire, la Henriade, VII.
2 Fig. || S'attirer qqch., l'attirer à soi, sur soi (→ ci-dessus, 5.). || S'attirer une querelle, une méchante affaire (cit. 46). || S'attirer des amis, des ennemis. || Elle s'est attiré beaucoup d'ennemis. || S'attirer des applaudissements, des compliments, des louanges… || S'attirer l'estime, la sympathie. || S'attirer un blâme, des réprimandes, des reproches. Encourir. || S'attirer le mépris, la haine de tous.
Vx. || S'attirer qqn, attirer ses bonnes grâces, ses faveurs (→ ci-dessous, cit. 45). Concilier (se).
42 On est bien aise d'avoir à rendre ce témoignage d'amitié, et à s'attirer la réputation de tendresse sans rien donner.
Pascal, Pensées, VII, 452.
43 Voilà ce que vous vous êtes attiré par vos extravagances (…)
Molière, les Précieuses ridicules, 16.
44 Qui en choque un (des gens du parti) se les attire tous sur les bras.
Molière, Dom Juan, V, 2.
45 Le cardinal de Rohan était attentif à se mettre bien avec les évêques, à se les attirer, et à se conserver l'attachement de toute la gent doctrinale (…)
Saint-Simon, Mémoires, 245, 32.
46 Bernadotte, ayant commandé le corps d'armée français en Poméranie, s'était attiré l'estime des Suédois (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, III, II, p. 185.
——————
attiré, ée p. p. adj.
1 Attiré, comme par un aimant (cit. 2). Entraîné, poussé.
2 (Personnes). Fig. Séduit.
47 Où courez-vous, mortels abusés, et pourquoi allez-vous errants de vanités en vanités, toujours attirés et toujours trompés, par des espérances nouvelles !
Bossuet, Panégyrique de sainte Thérèse, 1.
CONTR. Chasser, détourner, éloigner, rebuter, refouler, repousser. — (De attiré) Attracteur.
DÉR. Attirable, attirance, attirant, attirement.

Encyclopédie Universelle. 2012.