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botter

botter [ bɔte ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1225 « chausser »; de 2. botte
1Pourvoir, chausser (qqn) de bottes. Cavalier botté de cuir fauve. Pronom. « Mes allées dans lesquelles je me promenais sans être obligé de me botter » (Guez de Balzac).
2(1850) Fig. et fam. Plaire à. Ça me botte. 1. aller, convenir. Tu me bottes.
3Fam. Donner un coup de botte, un coup de pied à. Botter le derrière, les fesses à qqn. Absolt Sport Au football, au rugby, Frapper du pied le ballon. Botter en touche, pour dégager son camp ⇒ shooter ; fig. se débarrasser d'un problème en éludant la difficulté.

botter verbe transitif (de botte 1) Mettre des bottes à quelqu'un ou le fournir en bottes. Au football, au rugby, frapper le ballon avec le pied. Donner un coup de pied, en parlant d'un cheval. ● botter (expressions) verbe transitif (de botte 1) Familier. Botter le derrière, les fesses, le train, etc., à quelqu'un, lui donner un coup de pied au derrière. Populaire. Ça me botte, cela me convient. ● botter (homonymes) verbe transitif (de botte 1)botter (synonymes) verbe transitif (de botte 1) Mettre des bottes à quelqu'un ou le fournir en bottes.
Synonymes :
- chausser
Au football, au rugby, frapper le ballon avec le pied.
Synonymes :
- shooter
- tirer

botter
v. tr.
d1./d Pourvoir de bottes, chausser de bottes.
d2./d Fig., Fam. Convenir. ça me botte!
d3./d Fam. Donner un coup de pied à. Botter le derrière de qqn.
|| Par ext. (Afr. subsah.) Frapper, malmener. Laisse-moi ou je vais te botter!

⇒BOTTER, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— HABILL. (cf. botte2). [Le suj. et le compl. d'obj. désignent une ou des pers.]
1. a) Vx. Mettre les bottes à quelqu'un. Anton. débotter. Venez me botter (Ac. 1835-1932) :
1. Il [Mario] était assis pendant qu'on le bottait, et semblait n'avoir pas la force de soulever ses petites jambes.
G. SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 2, 1858, p. 214.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. de Ac. 1798 à QUILLET 1965.
b) [Le suj. désigne une autorité] Munir quelqu'un de bottes, p. ext. de chaussures. Botter un régiment.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. de Ac. 1798 à Lar. encyclop.
Souvent au passif. Être chaussé de. Être botté de cuir, de caoutchouc, de gros chaussons (cf. HUGO, Choses vues, 1885, p. 14).
P. métaph. :
2. [CYRANO, mourant] — Ne me soutenez pas! — personne!
(Il va s'adosser à l'arbre.)
Rien que l'arbre!
(Silence.)
Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre,
— Ganté de plomb!
(Il se raidit.)
Oh! mais! ... Puisqu'elle est en chemin, ...
E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, V, 6, p. 224.
2. [Le suj. désigne un bottier] Fournir quelqu'un en bottes, p. ext. en chaussures. Quel est le cordonnier qui vous botte? (Ac. 1835-1932).
Emploi abs. Fabriquer, fournir des bottes, des chaussures. Le cordonnier/bottier botte bien, mal (Ac. 1798).
3. [Le suj. désigne une botte, une chaussure] Épouser parfaitement la forme du pied, de la jambe. Cette chaussure vous botte bien. Synon. usuel chausser.
P. métaph., fam. [Le suj. peut désigner une pers., un inanimé concr. ou abstr.] Convenir à quelqu'un. Il me botte, ça me botte. Synon. plaire :
3. ... répondez-moi tout de suite à la question suivante : voulez-vous, lundi prochain, venir me prendre chez moi vers onze heures? Nous déjeunerons ensemble, puis je vous lirai mon chapitre. Après quoi, je m'en irai à Saint-Gratien, où je dois être vers cinq heures. Si vous ne pouviez lundi, voulez-vous dîner samedi? (De samedi en huit.) Mais c'est lundi prochain qui me botterait le mieux.
FLAUBERT, Correspondance, 1879, p. 261.
4. Sézenac roulait un mouchoir entre ses mains et regardait fixement le plancher; c'était vraiment difficile de trouver un contact avec lui.
— Qu'est-ce qui ne va pas? répéta Henri. Moi je veux bien te donner encore une chance.
— Non, dit Sézenac. Le journalisme, ça ne me botte pas.
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 125.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Lar. 19e.
B.— P. méton., fam. [Botter a pour pendant botte2 B] Donner un coup de pied. Botter qqn, lui botter le derrière :
5. Le mitrailleur s'arrêta encore, recommença à tirer. Dix secondes, quinze. « Fous le camp, idiot! » cria le serveur. Il commença à botter les fesses du mitrailleur, à toute volée : « Mais vas-tu foutre le camp! » Les coups de pied eurent plus d'effet que les balles et l'avance des Maures. Le tireur reprit sa mitrailleuse et cavala.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 642.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XXe siècle.
SP. Botter le ballon. Frapper le ballon d'un coup de pied énergique, appuyé par des chaussures très solides, pour l'envoyer à une certaine distance ou dans le but de l'adversaire. Synon. shooter. Le corner, botté par l'extrême droit, est repris de la tête par l'avant centre qui le convertit en but (MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 252).
Rem. 1. Attesté dans ROB., Lar. encyclop., DUB., Lar. Lang. fr. 2. On rencontre parfois un emploi abs. « le joueur botte ».
II.— Emploi pronom. réfl.
A.— [Le suj. désigne une pers.] Enfiler ses bottes :
6. Tout de suite, ils commencèrent la pêche. Bottés de caoutchouc jusqu'au faîte des cuisses, un ciré noir leur collant à l'échine, ils pataugeaient, l'aveiniau à la main. Tournefier, lui aussi, s'était botté : il marchait dans le lit de l'étang, foulant le sable moite et ferme, ...
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 16.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à QUILLET 1965.
Loc. fig. Se botter. Partir, se mettre en route. La gendarmerie se botte maintenant à tout propos pour eux [les gens du château] (BALZAC, Les Paysans, 1844-50, p. 69).
P. ext. Se chausser. Se botter bien, mal (Ac. 1798). Se chausser de bonnes ou de mauvaises bottes (supra I A 3).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XIXe s. jusqu'à GUÉRIN 1892.
B.— P. méton., vx. [Le suj. désigne une pers., un animé] Amasser de la terre sous les bottes, les chaussures, en marchant dans un terrain boueux. On ne saurait se promener dans ce jardin qu'on ne se botte. Un cheval se botte (Ac. 1798-1878).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à DG, repris par QUILLET 1965.
III.— Emploi abs. ou intrans. (supra II B)
A.— [Le suj. désigne un animé ou une partie d'animé ou un obj. en contact avec un animé] Se charger de boue ou de neige. Les crampons bottent.
Techn., vx. [Le suj. désigne les roues d'une machine] Se charger de boue.
Rem. Attesté dans LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e.
B.— Emploi factitif, vx. Ce terrain botte (Ac. 1798); la neige botte. Être dans un état tel qu'on se couvre de boue en y marchant :
7. [La Comtesse] Allez du côté du vent sur la route, la neige ne bottera pas.
J. DE LA VARENDE, Pays d'Ouche, 1934, p. 52.
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boter avec un seul t.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Av. 1225 « chausser » (RECLUS DE MOLLIENS, Charité, 133, 11 dans T.-L.), attest. isolée, repris en 1539 (EST.); av. 1592 botté « prêt à partir » (Montaigne dans BESCH.); 1798 singe botté, avoir l'air d'un singe botté « être mal à l'aise » (Ac.); 2. 1690 « faire ou fournir des bottes » (FUR.); 1694 pronom. (Ac. : [...] Un tel se botte bien, ou se botte mal, c'est à dire, Porte ordinairement des bottes bien faites ou mal faites); 1866 « (d'une botte) s'adapter, aller » (Lar. 19e); d'où 3. 1856 fam. « convenir » (FLAUBERT, Correspondance, 4, 131 dans QUEM.); 4. 1690 pronom. « mettre, emporter de la boue à ses pieds » (FUR.); 1868 mécan. (C. LAURENT, La Liberté dans LITTRÉ Suppl.); 5. 1867 pop. « donner un coup de pied » (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte); d'où dans le lang. sportif 1926 « donner un coup de pied dans un ballon » d'apr ESN.; 1933, 20 juin (L'Auto dans A. O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, p. 21).
Dér de botte2 étymol. 1; botter au sens 4 est prob. bien ant. à 1690, v. cailleboter; pour le sens 5 on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une survivance marginale et d'un reclassement néologique de l'anc. verbe bouter « jeter, lancer ».
STAT. — Fréq. abs. littér. :67.
DÉR. Botteur, subst. masc., sp. Joueur qui est chargé d'envoyer la balle dans les buts. Botteur de goal. Synon. plus usuel buteur. Attesté dans ROB. Suppl. 1970. 1re attest. 1958 (A. ARNOUX, Pour solde de tout compte, p. 117); dér. du rad. de botter terme de sport, suff. -eur2.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 199. — WEXLER (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 214.

botter [bɔte] v. tr.
ÉTYM. V. 1225, « chausser »; de 2. botte.
———
I
1 (1690). Sujet et compl. n. de personne. Vieilli. Pourvoir (qqn) de bottes, fabriquer, vendre des bottes à (qqn). || Quel est le cordonnier qui vous botte ? (Académie). Chausser. || Ce cordonnier le botte bien. || L'administration a décidé de botter ce régiment.
Mettre des bottes à (qqn). || Son domestique le botte et le débotte.
——————
se botter v. pron.
ÉTYM. (1694).
Mettre ses bottes.
1 Il me fâche fort de perdre de vue mon canal et mes allées dans lesquelles je me promenais sans être obligé de me botter (…)
Guez de Balzac, IV, 30.
REM. Seul le p. p. est courant. → Botté.
2 a Sujet n. de la chose qui botte. Épouser la forme du pied. Chausser. || Cette chaussure, ces bottines vous bottent bien.
b (1850, cit. 1.1). Fig. et fam. Convenir; aller, plaire. || Ça me botte, ça le botte, ça devrait le botter (cf. Trouver chaussure à son pied; aller comme un gant). || Ton copain me botte. Plaire. || Ce boulot ne me botte pas du tout.
1.1 Beau, jeune, ivre d'amour et défiant les pleurs me botte assez, mais la rime qui suit me paraît facile.
Flaubert, Correspondance, 15 janv. 1850, t. I, Pl., p. 574.
1.2 — Foutaises, ami Paul ! Foutaises que tout cela ! La politique, les guerres, les sports : aucun intérêt. Ce qui me botte, moi, c'est le fait divers et les procès.
R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 153.
1.3 La forêt la nuit ça me botte c'est des idées que j'ai tiens on irait à la cabane allez amène-toi (…)
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 98.
———
II Donner un, des coup(s) de botte à…
1 (1867). Fam. Donner un coup de botte, un coup de pied à (une partie du corps de qqn, spécialt le derrière).Fam. || Botter le derrière, les fesses, le cul, le train à qqn.
2 — Toi non plus, remarqua son voisin, en désignant les chaussures cloutées, tu ne perds pas de temps !
— Pour botter les fesses à Guillaume ! jeta l'ouvrier, en s'éloignant.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 253.
3 Je te le redis de vivement prendre la porte. Ou je vas te botter les fesses, François !
G. Chevallier, Clochemerle, p. 195.
2 (1906, in Petiot). Sports. || Botter la balle, le ballon.Absolt. || Botter. Shooter; tirer; botté, n. m.; botteur.
4 Chez les bleus, Michel a botté, et la balle ovale saute à bonds imprévus; les avants s'ébranlent. Inutile : la balle attrapée sonne sous la botte, saute haut en touche.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 126.
Botter en touche : frapper le ballon au-delà de la ligne de touche pour dégager son camp.Fig. Esquiver la difficulté pour se débarrasser d'un problème. || « Les républicains (aux États-Unis) ont préféré botter en touche plutôt que de s'opposer ouvertement au président » (le Monde, 29 avr. 1999, p. 36).
———
III V. intr.
1 Former botte.Alpin. Se dit des semelles, des crampons auxquels la neige adhère. || Les crampons qui bottent sont dangereux.
5 Leurs larges semelles bottaient dans la neige lourde et, lorsqu'ils levaient le pied, on en distinguait la forme, découpée à l'emporte-pièce sur le caillou (…) Par moments, d'un bref coup de piolet sur le talon, ils détachaient le sabot de neige qui adhérait.
R. Frison-Roche, Premier de cordée, p. 26 (1941).
2 (1798, Académie). Du terrain, d'une substance. Être de nature à adhérer aux jambes. || La neige, la glaise botte.
CONTR. Débotter.
DÉR. 1. Botté, 2. botté, botteur.
COMP. Rebotter.
HOM. 1. Botté, 2. botté, bottée.

Encyclopédie Universelle. 2012.