plaire [ plɛr ] v. tr. <conjug. : 54; p. p. inv.>
• 1050; l'inf. plaire a remplacé plaisir (cf. 1. plaisir), d'apr. faire, ou d'apr. le futur je plairai
I ♦ V. tr. ind. Être une source de plaisir pour (qqn), être au goût de (qqn).
A ♦ (Personnes)
1 ♦ PLAIRE À (QQN) : être d'une fréquentation agréable à (qqn), lui procurer une satisfaction psychologique. ⇒ agréer, attirer, captiver, charmer, 2. fasciner, séduire; contenter, satisfaire. « un désir [...] de plaire à qui lui plaisait » (Suarès). Chercher à plaire à un supérieur, à un personnage important. ⇒ cultiver, flatter (cf. Faire sa cour). Ce garçon ne me plaît pas du tout. ⇒ revenir. « Un homme à qui personne ne plaît est bien plus malheureux que celui qui ne plaît à personne » (La Rochefoucauld). « J'ai beaucoup trop cherché à plaire aux autres » (A. Gide). — Fam. Par antiphr. Il commence à me plaire, à m'énerver.
2 ♦ Spécialt Éveiller l'amour, le désir de qqn (cf. fam. Taper dans l'œil, tourner la tête). Homme qui plaît, qui voudrait plaire à une femme. Je crois que tu lui plais (cf. fam. Avoir un ticket). « Que tu me plais dans cette robe ! » (Gautier).
3 ♦ Absolt (sans objet précisé) Il plaît : il est aimable, charmant, gentil. « Le plaisir de plaire est légitime » (Joubert). « Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d'eux-mêmes, c'est tout l'art de plaire » (Goncourt).
♢ Spécialt (en amour) Être aimé (cf. ci-dessus, 2o). Il a tout pour plaire (souvent iron.). Souci, désir de plaire (⇒ coquetterie) . « Il n'y a point de jolie femme qui n'ait un peu trop envie de plaire » (Marivaux).
B ♦ (Choses)
1 ♦ Être agréable à. ⇒ convenir. Cette situation lui plaît, il s'en trouve bien. Ce spectacle m'a beaucoup plu. ⇒ enchanter, ravir, réjouir. Ce projet me plaît. ⇒ 1. sourire. — Cela vous plaît ? ⇒ 1. aller, fam. botter. Ça me plairait de le connaître. ⇒ tenter. Ça te plairait d'aller au restaurant ? Ça ne me plaît guère. Il ne travaille que quand ça lui plaît (⇒ chanter, 1. dire) . Il ne fait que ce qui lui plaît (cf. En faire à sa guise) . Si ça ne te plaît pas, c'est pareil, c'est le même prix. Littér. Cela vous plaît à dire (mais je n'en crois rien).
2 ♦ Absolt « L'iniquité ne plaît qu'autant qu'on en profite » (Rousseau). La pièce a plu. ⇒ réussir. Ce modèle plaît beaucoup.
C ♦ (Impers.)
1 ♦ IL... PLAÎT. « Il m'a toujours plu d'obéir, de me plier aux règles » (A. Gide).
♢ (Sans inf. compl.) Prenez-en tant qu'il vous plaira, tant que vous voudrez. Partez quand il vous plaira. « Comme il vous plaira », titre français d'une comédie de Shakespeare. Loc. prov. En mai, fais ce qu'il te plaît. REM. Distinguer : ce qu'il vous plaît (ce que vous voudrez) et ce qui vous plaît (ce que vous aimez).
2 ♦ (XIIe-XIIIe) Loc. S'IL VOUS PLAÎT : formule de politesse, dans une demande, un conseil, un ordre (cf. Je vous prie). Abrév. S. V. P. [ ɛsvepe ] . Comment dites-vous cela, s'il vous plaît ? S'IL TE PLAÎT [ siltəplɛ ] fam. [ stəplɛ ] . S'il te plaît, passe-moi le sucre. — Région. (Belgique) (pour offrir qqch.) S'il vous plaît : voici.
♢ (Pour souligner un avertissement) « C'est à vous, s'il vous plaît, que ce discours s'adresse » (Molière).
♢ (Pour attirer l'attention sur ce qu'on vient de dire, de nommer) Il voyage en première, s'il vous plaît. « un brevet d'héroïsme, signé par l'un de nos grands généraux, s'il vous plaît » (Céline).
3 ♦ (1690) Vieilli PLAÎT-IL ? formule parfois employée pour faire répéter ce qu'on a mal entendu ou compris (ou qu'on feint d'avoir mal entendu). ⇒ comment, pardon (cf. Vous dites ?).
4 ♦ Littér. PLAISE...; PLÛT... (en tête de phrase). Plaise, plût à Dieu, aux dieux, au ciel que..., pour marquer qu'on souhaite qqch. « Plût à Dieu que ma petite Gisèle trouvât celui qui la sauverait » (F. Mauriac ). — À Dieu ne plaise que..., se dit pour marquer qu'on repousse une supposition ou une éventualité qu'on ne veut pas envisager. « À Dieu ne plaise que je vous déplaise, monsieur le baron » (Musset). — Dr. Plaise..., formule employée devant les tribunaux pour la rédaction des conclusions. Plaise à la Cour déclarer...
II ♦ SE PLAIRE v. pron.
1 ♦ (1538) (Réfl.) Plaire à soi-même, être content de soi. « chercher si fort à se plaire à soi-même » (La Rochefoucauld). Je me plais (mieux, plus) avec les cheveux longs.
2 ♦ (Récipr.) S'apprécier mutuellement. « Les hommes, nés pour vivre ensemble, sont nés aussi pour se plaire » (Montesquieu). Spécialt Ils se plaisent (pour parler d'attirance physique ou d'amour). Ils se sont plu, ils se sont mariés.
3 ♦ (1560) SE PLAIRE À :prendre plaisir à. ⇒ aimer, s'intéresser. « Un homme d'action se plaît rarement aux œuvres d'art violentes » (R. Rolland). — (Avec l'inf.) Se plaire à faire, à dire, à penser. « Il se plaisait quelquefois à n'être servi que par un seul domestique » (Vigny). Il se plaît à dire qu'il n'a jamais été malade.
4 ♦ (1680) Trouver du plaisir, de l'agrément à être dans (un lieu, une compagnie, un milieu). « Pour qu'on se plaise quelque part, il faut qu'on y vive depuis longtemps » (Flaubert). Il, elle se plaît beaucoup à la campagne, il, elle s'y trouve bien. « Elle s'était tant plu dans la solitude » (Barrès). ⇒ apprécier, se complaire, se délecter. Se plaire avec qqn.
⊗ CONTR. Déplaire. Blaser, dégoûter, désobliger, ennuyer, fâcher, mécontenter, offusquer.
⊗ HOM. Plu :plu (pleuvoir).
● plaire verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) Convenir aux goûts de quelqu'un, lui être agréable, lui faire plaisir : Il ne fait que ce qui lui plaît. Ce livre m'a beaucoup plu. Exercer sur une personne un attrait, la séduire, éveiller l'amour, le désir : Cette fille plaît aux hommes mûrs. Faire plaisir à quelqu'un, le tenter : Un voyage en Italie me plairait bien. ● plaire (citations) verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) Gérard Bauër Le Vésinet 1888-Paris 1967 L'art de plaire est plus difficile, quoi qu'on pense, que l'art de déplaire. Chroniques, I Gallimard Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 On croit communément que l'art de plaire est un grand moyen de faire fortune : savoir s'ennuyer est un art qui réussit bien davantage. Maximes et pensées Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 Quand on veut plaire dans le monde, il faut se résoudre à apprendre beaucoup de choses qu'on sait par des gens qui les ignorent. Maximes et pensées duchesse de Choiseul 1736-1801 Je n'ai plus besoin de plaire à personne, puisque personne n'a plus besoin de moi. Lettres, à Mme du Deffand Jules Huot de Goncourt Paris 1830-Paris 1870 et Edmond Huot de Goncourt Nancy 1822-Champrosay, Essonne, 1896 L'art de plaire […] consiste simplement en deux choses : ne point parler de soi aux autres et leur parler toujours d'eux-mêmes. Journal Fasquelle Anne Thérèse de Marguenat de Courcelles, marquise de Lambert Paris 1647-Paris 1733 Il faut bien plus d'esprit pour plaire avec de la bonté qu'avec de la malice. Lettres, à la supérieure d'un couvent Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin. La Critique de l'École des femmes, 6, Dorante Marcel Proust Paris 1871-Paris 1922 Quand on travaille pour plaire aux autres on peut ne pas réussir, mais les choses qu'on a faites pour se contenter soi-même ont toujours chance d'intéresser quelqu'un. Pastiches et mélanges Gallimard Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première. Bérénice, Préface Henri Beyle, dit Stendhal Grenoble 1783-Paris 1842 Plus on plaît généralement, moins on plaît profondément. De l'amour Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues Aix-en-Provence 1715-Paris 1747 L'art de plaire est l'art de tromper. Réflexions et Maximes Horace, en latin Quintus Horatius Flaccus Venusia, Apulie, 65-Rome ? 8 avant J.-C. Avoir plu aux puissants n'est pas le plus haut mérite. Principibus placuisse viris non ultima laus est. Épîtres, I, XVII, 35 ● plaire (difficultés) verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) Conjugaison 1. Attention à l'accent circonflexe sur le i à l'indicatif présent, à la troisième personne du singulier : il plaît ; s'il vous plaît. Accord Plu, participe passé, est toujours invariable : elles se sont plu à nous taquiner ; ils se sont rencontrés et ils se sont plu. Remarque Les composés complu et déplu sont invariables également. Emploi 1. Plaise à Dieu, plÛt à Dieu : ces deux formes sont également correctes ; elles appartiennent au registre soutenu. Plaise à Dieu s'emploie plutôt à propos d'un espoir, plÛt à Dieu à propos d'un regret : si je deviens riche un jour, plaise à Dieu... Mais : si j'étais encore jeune, plÛt à Dieu... On trouve aussi : plaise (ou plÛt) au Ciel, à la Providence, etc. 2. Ce qui me plaît, ce qu'il me plaît (je fais ce qui me plaît ou ce qu'il me plaît) → ce → plaire ● plaire (expressions) verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) À bien plaire, en Suisse, à l'amiable. Comme il vous plaira, comme vous voudrez. Il plaît à quelqu'un de, quelqu'un trouve bon de, aime à : Il me plaît d'agir ainsi. Plaise…, formule utilisée devant les tribunaux dans la rédaction des conclusions, placets, etc. Plaît-il ?, se dit pour faire répéter ce qu'on a mal entendu. S'il vous (te) plaît, formule de politesse dont on fait précéder ou suivre une demande : Donnez-moi du feu, s'il vous plaît ; avec ironie pour accompagner un ordre : Sortez et tout de suite, s'il vous plaît ! ; en langue familière, insiste fortement sur un détail remarquable : Un repas au champagne, s'il vous plaît ! ● plaire (homonymes) verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) ● plaire (synonymes) verbe transitif indirect (ancien français plaisir, du latin placere) Convenir aux goÛts de quelqu'un, lui être agréable, lui faire...
Synonymes :
- agréer
- aller (familier)
- convenir
- intéresser
Exercer sur une personne un attrait, la séduire, éveiller l'amour...
Synonymes :
- charmer
- séduire
Contraires :
- déplaire
plaire
v.
aA./a v. tr. indir.
rI./r
d1./d (Personnes) Plaire à qqn, exercer sur lui un certain attrait, lui procurer de l'agrément. On ne peut pas plaire à tout le monde.
— (S. comp.) Plaire (aux autres). Il plaît: tout le monde le trouve charmant, agréable, etc. Le désir, le besoin de plaire.
|| Spécial. Inspirer l'amour. Homme qui plaît à une femme.
d2./d (Choses) être agréable à, convenir à. Le film documentaire m'a beaucoup plu.
— (S. comp.) ça plaît: c'est la mode.
rII./r (Impersonnel)
d1./d Il... plaît. S'il me plaît, si ça me plaît d'y renoncer, j'y renoncerai: si je veux y renoncer...
d2./d S'il vous (te) plaît: formule de politesse employée pour une demande, un conseil, un ordre. Quelle heure est-il, s'il te plaît? Silence! s'il vous plaît. (Abrév.: S.V.P.)
|| Fam. Pour attirer l'attention sur ce qu'on vient de dire. Il y avait du monde, et du beau monde, s'il vous plaît.
|| (Belgique) Pour faire répéter ce qui vient d'être dit. S'il vous (te) plaît? (c.-à-d. Je n'ai pas bien compris).
— Pour accompagner la présentation d'un objet. S'il vous (te) plaît, voici.
d3./d (Au subj.) Litt. Plaise, plût à Dieu, au ciel que... (suivi du subj.): formule marquant le souhait ou le regret de qqch. Plût au ciel qu'il fût encore vivant.
rIII/r Loc. adv. (Suisse) à bien plaire: à l'amiable.
aB./a v. Pron.
d1./d (Réfl.) être content, satisfait de soi-même.
d2./d (Récipr.) Jean et Marie se sont plu (l'un à l'autre) tout de suite.
d3./d Se trouver bien (dans un lieu, une situation, une compagnie, etc.). Elles se sont plu dans ce village.
d4./d Se plaire à: trouver du plaisir, de l'agrément à (une chose). Se plaire à l'effort.
⇒PLAIRE, verbe
A. —Empl. trans. indir.
1. [Constr. avec un suj. nom.]
a) Qqn plaît (à qqn). Éveiller la sympathie chez quelqu'un, être une source d'agrément, de satisfaction pour quelqu'un.
♦[Dans un cont. impliquant une interprétation non active] Synon. fam. revenir. Elle dit à voix basse: «L'aimerais-tu donc déjà? Ce serait mal». —Mal, reprit Eugénie, pourquoi? Il te plaît, il plaît à Nanon, pourquoi ne me plairait-il pas? (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.97). Mademoiselle Thérèse (...) me plaisait par son humeur égale et riante (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.143):
• 1. Très réconfortante conversation avec le gouverneur Lamblin, qui nous invite à prendre avec lui tous nos repas. Combien me plaît cet homme modeste, dont l'oeuvre admirable montre ce que pourrait obtenir une administration intelligente et suivie.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p.714.
♦[Dans un cont. impliquant une interprétation active] Synon. vieilli complaire à qqn. N'oubliez pas, madame, qu'il s'agit de plaire tout à fait au roi, plaire à peu près à la Chambre des députés, et enfin ne pas trop choquer cette pauvre Chambre des pairs (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.325). L'auteur a essayé de plaire au public par des artifices littéraires, il a déformé les faits pour les rendre plus beaux (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p.144).
— Dans le domaine amoureux, sexuel. [Avec une interprétation active ou non active selon les cont.] Éveiller l'intérêt, le désir. Synon. charmer, séduire. La petite n'a pas voulu du monsieur, l'homme ne lui plaisait pas physiquement (GONCOURT, Journal, 1887, p.700). Je crois que l'un des sexes cherchera toujours à plaire à l'autre et que de ce désir élémentaire naîtra éternellement le besoin de vaincre des rivaux (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p.172).
— Qqn plaît. [Gén. dans le discours de la crit. esthét. ou dans le domaine amoureux] L'art de plaire. L'homme ou la femme, qui veulent plaire encore, après qu'ils sont flétris, recherchent de préférence les personnes assez jeunes pour n'avoir pu comparer encore les idées du plaisir (LACLOS, Éduc. femmes, 1803, p.463). Rien de moins sentimental et de moins moral que son oeuvre. Nulle anecdote. Nul souci de plaire ou seulement d'intéresser (FAURE, Hist. art, 1921, p.214).
— Empl. pronom. réfl.; empl. pronom. réciproque (dans le domaine amoureux). Je cherche à me plaire. J'ai l'ambition de l'ensemble (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p.189). Chacun se plaisait à soi-même; moi, le mort, je ne me plaisais pas: je me trouvais très ordinaire, plus ennuyeux que le grand Corneille (SARTRE, Mots, 1964, p.165).
b) Qqc. plaît à qqn. Être agréable à quelqu'un, être une source d'agrément, de satisfaction pour quelqu'un. Synon. agréer, convenir, ravir, réjouir, aller (fam.), botter (fam.). N'avoir pas le bonheur, l'heur de plaire à qqn. Il est certain que la campagne me plaira beaucoup; j'en ai pour garant le plaisir qu'Adolphe se promet, en y vivant avec moi (FIÉVÉE, Dot Suzette, 1798, p.185). Votre proposition me plaît fort. J'aime mieux avoir à faire à vous, brave et honnête ami, pour 100000 francs, que de recevoir 150000 francs de tout autre (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.413):
• 2. La bibliothèque de l'enfance (...) comprend un certain nombre d'oeuvres qui, ayant cessé de plaire aux adultes, sont censées devoir plaire aux enfants. Elles sont, d'ailleurs, adaptées, expurgées et luxueusement éditées.
Civilis. écr., 1939, p.30-9.
♦[P. méton. du compl. introd. par à] J'ai en horreur la servitude; la liberté plaît à mon indépendance naturelle (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.284). En général il [le poulpe] plaît peu aux palais parisiens (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p.428).
— Qqc. plaît. Une belle prairie, un ruisseau limpide sont des objets qui peuvent plaire un moment mais qui n'attachent pas long temps (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1818, p.98). Il disait: — Prenez donc plutôt Musset... C'est délicieux!... Ça plaît toujours (GYP, Souv. pte fille, 1928, p.226).
— Vieilli. Cela lui/vous.... plaît à dire. [Empl. pour récuser une parole, en la présentant comme n'étant que l'expression de la subjectivité de son locuteur] Le Marchand: (...) Ah! dame! quand on est jeune, on ne s'endort pas au bruit des violons. L'Orfèvre: Jeune! jeune! cela vous plaît à dire. On n'est pas jeune avec une barbe comme celle-là (MUSSET, Lorenzaccio, 1834, I, 2, p.87). Il n'en sait pas davantage (...). Cela lui plaît à dire, et je suis bien certain que, s'il voulait parler... (DUMAS père, Halifax, 1842, prol., 8, p.13).
2. [Dans une constr. impers.]
a) Être agréable, convenir à quelqu'un.
) Vieilli. Il plaît à qqn de + inf., il plaît à qqn que + prop. complét.
♦[Constr. avec un inf.] Il nous plaît davantage de croire que l'oeuvre de Dieu est bonne, qu'elle est sainte (L. BLANC, Organ. trav., 1845, p.27). Je n'aime pas ce genre de récits; il ne me plaît pas de les croire vrais (ALAIN, Propos, 1914, p.181):
• 3. —Ne crie pas si haut (...), tout le monde nous regarde. —Et s'il me plaît de crier haut! S'il me plaît de te dire tes vérités! S'il me plaît... Heureusement les cigognes (...) venaient de se remettre en route (...); et toute la place (...) poussait un cri d'admiration.
ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.74.
♦[Constr. avec une complét.] Il ne me plaît nullement que Mlle Lambercier... monte ici, d'abord... et puis qu'elle y ait avec toi des colloques mystérieux (HERMANT, M. de Courpière, 1907, IV, 7, p.31). Il nous plairait que l'année 1945 fût, pour l'éducation nationale, une aussi grande année que le fut l'année 1792 (Hist. instit. et doctr. pédag., 1944, p.373).
— En partic.
♦[P. méton. du compl. introd. par à] Il plaît à mon don-quichottisme de braver son intérêt et de mépriser la prudence (AMIEL, Journal, 1866, p.284).
♦[P. ell. du compl. introd. par à] Les promeneurs s'arrêtaient, des quadrilles se formaient et l'on dansait là où il plaisait de danser (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.448).
♦[L'inf. ou la complét. est pronominalisé(e) par un relatif] Il en sera de nous et de la France ce qu'il plaira à la providence, c'est-à-dire ce qui est déterminé par l'invincible force des choses (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p.147). «Eh bien, monsieur, lui demanda-t-il, que serons-nous aujourd'hui? —Ce qu'il plaira à Cyrus», répondit le reporter. Or, de briquetiers et de potiers qu'ils avaient été jusqu'alors, les compagnons de l'ingénieur allaient devenir métallurgistes (VERNE, Île myst., 1874, p.133).
— Dans le lang. de la politesse, vieilli. [Empl. pour présenter une demande de façon déférente] Messieurs, que vous plaît-il de souper? (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p.547). Madame, nous voici chez nous. Vous plaît-il que nous séparions l'appartement en deux? (ABOUT, Roi mont., 1857, p.113).
♦Plaît-il.
♦S'il te/vous plaît. V. cette loc. en vedette autonome.
) Fam. Ça plaît à qqn de + inf., ça plaît à qqn que + propr. complét. Il m'semble qu'j'ai le droit d'voyager comme ça m'plaît d'voyager (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.22). Et même... tu ne me croiras pas? Ça me plairait assez que tu lui parles une dernière fois... Oui, au fond, je le désire (MAURIAC, Mal Aimés, 1945, II, 6, p.199):
• 4. Ah! je voudrais aussi élever mes enfants, en faire de bons sujets (...). Il y a encore un idéal, ce serait de ne pas être battue, si je me remettais jamais en ménage; non, ça ne me plairait pas d'être battue... Et c'est tout, vous voyez, c'est tout...
ZOLA, Assommoir, 1877, p.411.
) Vx. Il plaît à qqn + inf. Imaginez le phénomène le plus vulgaire, l'élasticité par exemple, ou tel autre qu'il vous plaira choisir (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.369).
b) [Dans une sub. ou dans une réponse en dialogue; avec ell. de l'inf. ou de la complét.] Convenir à quelqu'un. Synon. vouloir.
— [Constr. avec il] Comme il vous plaira. J'espère te voir très prochainement; viens à 11 heures le jour qu'il te plaira (FLAUB., Corresp., 1872, p.386). Deux valets ravisseurs triturent comme il leur plaît les épaules nues de la fille de leur maître (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.168):
• 5. «Vendredi prochain, s'il plaît à Dieu, je me propose d'être ivre,» disait le feu duc de , et notre auteur fixait ainsi d'avance quand et combien de fois dans un temps donné il se livrerait à sa débauche favorite.
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p.412.
— [Constr. avec ça] Isabelle: (...) À quelle heure voulez-vous venir me voir demain matin, ma chérie? Dorothy: Vers dix heures, si ça vous plaît (BOURDET, Sexe faible, 1931, II, p.402). V. dégoûtant ex. 6.
Rem. Dans certains cont. et plus partic. dans les textes consultés du déb. du XIXes., cette constr. connote l'idée de bon plaisir (v. plaisir II): Pourquoi faut-il que le pouvoir législatif soit paralysé, dès qu'il plaira au pouvoir exécutif (...)? L'opinion des ministres qui s'opposent à la loi, vous paroît-elle plus imposante que celle de vos représentans qui l'adoptent? (ROBESP., Discours, Contre veto, t.6, 1789, p.92).
3. [Au subj.; dans les loc. infra]
a) [Formule de souhait] Plaise, plût à Dieu (ou un terme équivalent) (de) + inf., plaise, plût à Dieu (ou un terme équivalent) que + prop. complét. Plaise à la providence m'accorder cette grâce. Point d'heure où je ne supplie la suprême miséricorde de me l'octroyer (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.376). Plût au ciel que ma fille fût morte, au lieu de t'épouser. Le meilleur des gendres est le tombeau (MONTHERL., Malatesta, 1946, I, 6, p.450).
— [P. ell. du suj.] —Alors je puis donner de l'espérance à madame votre mère?» demanda le curé (...). Afin de se débarrasser du curé, elle reprit: «Ne désespérez pas! —Plaise à Dieu! Nous en serions tous bien joyeux (...)» (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p.280).
b) [Formule marquant que l'on repousse l'éventualité de l'événement ou la supposition exprimée dans la complét.] À Dieu (ou un terme équivalent) ne plaise que + prop. complét. À Dieu ne plaise que je fasse le procès du mécanisme. Chaque siècle a ses procédés et personne plus que moi n'admire nos ingénieuses mécaniques (BARRÈS, Cahiers, t.9, 1912, p.344). Aux dieux ne plaise que je méconnaisse les séductions de l'imagination. On nous accuse quelquefois de manquer d'imagination. C'est qu'en nous l'imagination est réglée par l'action (ALAIN, Propos, 1930, p.942).
— [Dans une incise]
♦Ce qu'à Dieu ne plaise. Dans le cas où, ce qu'à Dieu ne plaise, nos relations éprouveraient quelque obstacle, tu peux écrire en toute sûreté à l'adresse que je t'ai donnée (HUGO, Lettres fiancée, 1821, p.41).
♦À Dieu ne plaise. Ce soir, si vous voulez, Françoise... Si j'avais (à Dieu ne plaise!) vingt ans de moins, je serais sans doute assez fou pour essayer de prouver que cela n'était pas le repos, que vous appeliez repos la révolte silencieuse d'une pauvre petite âme écrasée (BERNANOS, Dialog. ombres, 1928, p.43).
c) [Formule de requête] Plaise (à) qqn (de) + inf., plaise (à) qqn que + prop. complét.
— Vieilli. Monsieur mon maître, plaise humblement Votre Seigneurie accepter que je n'aie pas confiance en Votre Seigneurie (CLAUDEL, Soulier, 1929, 1re journée, 7, p.678).
— DR. Plaise à la chambre condamner ma cliente à l'amende (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.366). Plaise à M. le juge de paix d'appliquer le maximum de la peine (FLAUB., Bouvard, t.2, 1880, p.181).
B. —Empl. pronom.
1. Qqn se plaît à + inf., qqn se plaît à + groupe nom. Prendre plaisir à.
— [Constr. avec un inf.] Apprenez donc que nul ne se dit du petit peuple, ne se plaît à être du petit peuple, ni à y rencontrer ses amis (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.183). Je me plais à contempler le pavillon et ses deux tourtereaux, comme on aime à voir un beau site (BALZAC, Paysans, 1844, p.186):
• 6. Ignorant et romantique, il se plaisait pourtant, comme Napoléon, à évoquer sur son passage les grands noms de l'Histoire, Babylone, Ninive, Alexandre, le sultan Aroun-al-Raschid.
A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.515.
♦[P. méton. du suj.] Leur travail entier se plaît à faire serpenter, autour de la croix, le labyrinthe habile de leurs arguments (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p.215). L'orgueil de caste (...) se plaît à concentrer sur une seule tête tous les rayons de la fortune familiale (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.216).
— [Constr. avec un compl. nom.] Il ne se plaisait qu'à la lecture de Pascal et de Montesquieu. Il aimait à pascaliser, comme il disait lui-même (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1832, p.146). Celui qui, sur le champ de foire, se plaît au jeu des autos tamponneuses ne risque pas sa vie (Jeux et sports, 1967, p.1169).
♦[Le compl. introd. par à désigne une pers.] Farou, paré d'aventures éclatantes et brèves ne cessa pas pour si peu de se plaire à Fanny (COLETTE, Seconde, 1929, p.55). V. amant ex. 59.
♦[P. méton. du suj.] L'imagination de Werner se plaît singulièrement à ces associations qui ont l'air de quelque chose de surnaturel (STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.152). L'école classique se plaît aux sujets officiels, historiques, mythologiques, allégoriques, religieux même (BARLET, LEJAY, Art de demain, 1897, p.39).
2. Qqn se plaît + compl. de lieu. Aimer à être quelque part. La longue et belle esplanade des fortifications avait été convertie en un mail, ombragé d'ormes sous lesquels se plaisent les habitants (BALZAC, Béatrix, 1839, p.5). Vous pensez que vous allez vous plaire en Amérique? (BOURDET, Sexe faible, 1931, II, p.399).
— P. anal. [Le suj. désigne une plante, un animal] Trouver un milieu favorable, être en abondance quelque part. Synon. prospérer. Des amphibies, tels que les chevaux marins (...) se plaisent au milieu des glaces flottantes (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.362). Le houblon se plaît dans les endroits abrités des vents violents (Industr. fr. brass., 1955, p.4).
— Au fig. Prendre plaisir à (quelque chose). Ces éternels problèmes où se plaisent les âmes de haut vol, comme les vôtres, que tourmentent incessamment les mystérieuses énigmes de la vie (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, II, 1, p.93). Ces jeux d'imagination où se plaisent tous les enfants (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.34).
3. Qqn se plaît avec qqn. Aimer à être avec quelqu'un. Si tu ne l'effarouches point, il se plaira avec toi; songe qu'il faut que de son propre mouvement il te fasse son grand vicaire (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.130). Je ne comprends pas comment un bel homme comme toi puisse se plaire avec cette traînée, cette sauterelle (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.666).
Prononc. et Orth.:[], (il) plaît []. Homon. forme de pleuvoir (plut). Att. ds Ac. dep. 1694. Ind. prés.: je plais, tu plais, il plaît, nous plaisons, vous plaisez, ils plaisent; imp.: je plaisais; passé simple: je plus; fut.: je plairai; impér.: plais, plaisons, plaisez; subj. prés.: que je plaise; subj. imp.: que je plusse; part. prés.: plaisant; part. passé inv.: plu. Étymol. et Hist. 1. a) Déb. XIIes. «agréer, être agréable à quelqu'un» (en parlant de choses) (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1506); 1633 «satisfaire le goût du public» (CORNEILLE, La suivante, préf.); b) ca 1160 «en parlant d'une personne, être agréable, charmer» (Eneas, 167 ds T.-L.); 2. a) ca 1050 «formule de voeu» si Deu ploüst (Alexis, éd. C. Storey, 535); ca 1165 Pleüst a Dieu que (CHRÉTIEN DE TROYES, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 658); 1636 plaise à Dieu (MONET); b) 1160-74 s'il vus plaist (WACE, Rou, éd. H. Andresen, 1727); 1874 comme il vous plaira «exprime une indifférence à une menace» (Lar. 19e); c) ca 1480 plest-il? (Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, V, 124); 1670 plaît-il? (MOLIÈRE, Bourgeois gentilhomme, III, 2); 3. 1269-78 verbe pronom. «être content de soi» (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 13606); 1560 se plaire à + n. ou inf. «prendre plaisir à» (Bible Rebul, Eccl., chap.11, verset 16); ca 1590 «trouver du plaisir à être avec quelqu'un» (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, I, XXI, 98); 1604 se plaire de + inf. (MONTCHRESTIEN, Aman, éd. Petit de Julleville, 243); 1690 «en parlant des animaux, des végétaux» (FUR.). Issu peut-être d'un doublet formé à côté de placire (v. FEW 9, 5 b, n° 28), ou bien réfection d'apr. il plaît, de l'a. fr. plaisir usité comme inf. jusqu'au XIIIes., sur le modèle des verbes comme faire, traire... Fréq. abs. littér.:11872. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 18847, b) 15924; XXes.: a) 16242, b) 16102. Bbg. BOLBJERG (A). Six verbes fr.: la catégorie -aire. R. rom. 1979, t.14, pp.114-116. — DUCH. Beauté. 1960, p.67, 84. — DUMONCEAUX (P.). Langue et sensibilité au XVIIes. Genève, 1975, pp.285-350. - LANLY (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, pp.256-258. — MORIN (Y.-C.). Maintien du e final dans l'évol. hist. des mots du type faire et maire en fr. Can. J. Ling. 1979, t.24, p.95, 110.
plaire [plɛʀ] v.
CONJUG. je plais, il plaît, nous plaisons, ils plaisent; je plaisais; je plus; je plairai; je plairais; plais; que je plaise; que je plusse; plaisant; plu.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; à l'inf., plaire a remplacé l'anc. inf. plaisir, devenu subst., qui représentait le lat. placere; réfect. due à l'anal. avec faire, ou à l'attraction du futur je plairai.
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I V. tr. ind. Être une source de plaisir pour, être au goût de…
1 (Sujet n. de personne). || Plaire à (qqn). ⇒ Agréer, attirer, captiver, charmer, fasciner, séduire; contenter, satisfaire. || Il désirait plaire à qui lui plaisait (→ Exquis, cit. 14). || Faire froide mine (1. Mine, cit. 22) aux gens à qui on n'a pas envie de plaire. || Auteur s'efforçant de plaire à son public (→ 1. Agréer, cit. 4; faire, cit. 19; hypocrite, cit. 20). || Plaire à un prince, à un maître, aux gens puissants… ⇒ Gagner (la faveur, les bonnes grâces, la sympathie…); et aussi favori (cit. 8); → Bouffon, cit. 6; diligent, cit. 2; fortune, cit. 35; intrigant, cit. 3. || Chercher à plaire à un supérieur, à un personnage important. ⇒ Cajoler, complaire, cultiver, flatter; cour (faire sa). || « Enfin, Éliacin, vous avez su me plaire » (→ Ordinaire, cit. 5, Racine). || Cette affectation (cit. 1) que quelques-uns ont de plaire à tout le monde. || Cet individu ne me plaît pas du tout. ⇒ Revenir. — Plaire à Dieu (→ Foi, cit. 27; marier, cit. 9).
1 Un homme à qui personne ne plaît est bien plus malheureux que celui qui ne plaît à personne.
La Rochefoucauld, Maximes, 561.
2 J'ai beaucoup trop cherché à plaire aux autres; beaucoup péché par modestie.
Gide, Journal, 12 juin 1944.
♦ Spécialt. Éveiller l'amour, le désir. ⇒ Cœur (trouver le chemin du); → fam. Taper dans l'œil, tourner la tête. || Femme qui plaît à un homme (→ Aise, cit. 26; art, cit. 10; caprice, cit. 3; envie, cit. 17; goût, cit. 32), qui ne lui plaît pas (→ Genre, cit. 50). || « Que tu me plais dans cette robe… ! » (→ Gorge, cit. 9, Gautier). || Homme qui plaît, qui voudrait plaire à une femme (→ Cacher, cit. 49; étude, cit. 36; 1. mal, cit. 5). || « Il m'a plu sans peut-être aspirer (cit. 6) à me plaire » (Racine). || Elle lui plaît follement. ⇒ Coiffer (vx). || Il ferait tout pour lui plaire (→ Pour ses beaux yeux).
3 Mais, quoique enfin vous soyez bien plus belle,
Vous ne me plaisez pas tant qu'elle.
Bussy-Rabutin, Maximes d'amour, II, in Hist. amoureuse…
4 (…) il s'ensuit que la femme est faite spécialement pour plaire à l'homme. Si l'homme doit lui plaire à son tour, c'est d'une nécessité moins directe : son mérite est dans sa puissance; il plaît par cela seul qu'il est fort.
Rousseau, Émile, V.
5 (…) si je vous déplais, c'est que quelqu'un m'empêche de vous plaire.
A. de Musset, Un caprice, 8.
6 Je crois que l'un des sexes cherchera toujours à plaire à l'autre et que de ce désir élémentaire naîtra éternellement le besoin de vaincre des rivaux. Dans ce but, les rossignols, les cigales, les cantatrices et les hommes d'État se serviront de leur gosier; les paons, les nègres et les soldats de parures brillantes; les rats, les cerfs, les tortues et les rois du spectacle de leurs combats.
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, XVII.
♦ Absolt. || Plaire aux autres, aux gens à qui on a affaire. || Il plaît. ⇒ Aimable, avenant, charmant, gentil, prévenant (→ Déplaire, cit. 9). || L'art de plaire (→ Assujettir, cit. 3; insinuation, cit. 1). || Esprit coquet (cit. 1), sémillant qui veut plaire. || Chercher à plaire (→ Écouter, cit. 16; enchantement, cit. 7; entretien, cit. 8). || « En ces sortes de feintes il faut instruire et plaire » (→ Fable, cit. 12, La Fontaine). || Empressés à s'insinuer (cit. 15) et à plaire. || « Le plaisir de plaire est légitime » (cit. 11, Joubert).
7 Tous les sentiments ont chacun un ton de voix, des gestes et des mines qui leur sont propres, et ce rapport, bon ou mauvais, agréable ou désagréable, est ce qui fait que les personnes plaisent ou déplaisent.
La Rochefoucauld, Maximes, 255 (→ aussi Déplaire, cit. 9).
8 L'art de plaire est l'art de tromper.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 329.
9 On est encore bien éloigné de plaire lorsqu'on n'a que de l'esprit.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 521.
10 Quand on veut plaire dans le monde, il faut se résoudre à se laisser apprendre beaucoup de choses qu'on sait par des gens qui les ignorent.
Chamfort, Maximes, Sur la noblesse, III.
11 Et encore cette joie universelle, cet art de plaire à tous, ne devaient pas être fondés sur l'art de flatter les goûts et les faiblesses de tous, je ne me doutais pas de tout ce côté de l'art de plaire qui m'eût probablement révolté; l'amabilité que je voulais était la joie pure de Shakespeare dans ses comédies, l'amabilité qui règne à la cour du duc exilé dans la forêt des Ardennes.
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 39.
12 On nous a assuré que, quand il (Chateaubriand) voulait plaire, il avait pour cela, et jusqu'à la fin, des séductions, des grâces, une jeunesse d'imagination, une fleur de langage, un sourire qui étaient irrésistibles.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 27 mai 1850.
13 Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler toujours d'eux-mêmes, c'est tout l'art de plaire. Chacun le sait et tout le monde l'oublie.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, p. 244.
♦ Spécialt. (En amour). Être aimé (→ Affaire, cit. 80; aimer, cit. 12 et 68; équilibre, cit. 8). || Désir de plaire. ⇒ Coquetterie (cit. 5); galanterie (cit. 6; et → Galamment, cit. 3). || Les plus déshérités (cit. 8) plaisent quelquefois. || Le don de plaire (→ Largement, cit. 3).
14 (…) l'or donne aux plus laids certain charme pour plaire (…)
Molière, Sganarelle, 1.
15 Il faut de l'adresse pour aimer. L'on épuise tous les jours les manières de plaire; cependant il faut plaire, et l'on plaît.
Pascal, Disc. sur les passions de l'amour.
16 Il n'y a point de jolie femme qui n'ait un peu trop envie de plaire; de là naissent ces petites minauderies plus ou moins adroites par lesquelles elle vous dit : Regardez-moi.
Marivaux, la Vie de Marianne, IV.
16.1 (…) j'avais eu le malheur, non pas de plaire, le mot ne serait pas convenable, mais d'exciter plus vivement qu'une autre, les infâmes désirs de ce sodomite; il me désirait maintenant presque toutes les nuits (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 212.
17 (…) il aimait à la railler sur sa coquetterie, car il confondait ce détestable défaut avec le désir de plaire (…)
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 551.
2 (Sujet n. de chose). Être agréable à… ⇒ Convenir. || Qui plaît à tous. ⇒ Plaisant, agréable, charmant. || Les choses qui peuvent leur plaire (→ Aveugle, cit. 38). || Cette situation lui plaît, il s'en trouve bien. || Une région qui me plaisait beaucoup (→ Douceur, cit. 5). || « Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise (cit. 1) fine… » (Du Bellay). || Votre lettre n'a pas eu le don de me plaire (→ Intimider, cit. 2). || Les qualités qui me plaisent (→ Attacher, cit. 58; diversité, cit. 2; franchise, cit. 9). ⇒ Parler (au cœur, à l'âme…). || Le but de la poésie dramatique (cit. 1) est de plaire aux spectateurs. || Ce spectacle m'a beaucoup plu. ⇒ Enchanter, ravir, réjouir. || Des beautés qui plaisent à toutes les nations (→ Goût, cit. 18). || Ça me plaît assez, bien. || « Comme tu me plairais, ô nuit ! sans ces étoiles… » (→ Lumière, cit. 10, Baudelaire). || « Le mets (cit. 1) qui plaît à l'un à l'autre est déplaisant » (Ronsard). || Les choses qui plaisent à l'œil, aux sens, à notre palais… ⇒ Chatouiller (→ Ordre, cit. 8; 2. palais, cit. 2). || Ce projet me plaît. ⇒ Sourire.
18 Je m'en vais vous en dire une chanson si belle
Qu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun.
La Fontaine, Fables, IX, 18.
19 « La musique est faite pour plaire aux ignorants comme aux savants », écrivait à Voltaire la Marquise du Deffand.
Édouard Herriot, la Vie de Beethoven, p. 15.
20 Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierre et d'arbres sombres (…)
Valéry, Poésies, Charmes, « Cimetière marin ».
♦ Cela vous plaît ? ⇒ Aller, botter (fam.). || Ça ne me plaît guère. ⇒ Exciter. || Ce qui me plaît en lui, c'est… (→ Authenticité, cit. 9). || « Rien ne plaît à mon cœur » (→ Flatter, cit. 6, Chénier). || Il ne travaille que quand ça lui plaît (⇒ Chanter). || Il ne fait que ce qui lui plaît (→ aussi Humeur, cit. 18; paresseux, cit. 2). || Ça vous plairait de sortir ce soir ? ⇒ Dire. — ☑ Loc. Cela vous plaît à dire (mais je n'en crois rien).
21 (…) Pierre Louys commençait de déclarer que ce qui lui plaisait surtout, c'était cette vulgarité même (…)
Gide, Si le grain ne meurt, II, II, p. 359.
♦ Absolt. || « Ce qui plaît aujourd'hui déplaît en peu de jours » (→ Arrêter, cit. 16). || Cette couleur plaît beaucoup. || Des images qui plaisent par la nouveauté (→ Aurore, cit. 20). || « L'iniquité (cit. 5) ne plaît qu'autant qu'on en profite » (Rousseau). || La pièce a plu. ⇒ Réussir. || Des mets qui plaisent (⇒ Délectable, ragoûtant, régal).
22 Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin (…) Car enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas et que celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait de nécessité que les règles eussent été mal faites.
Molière, Critique de l'École des femmes, 6.
23 Je les conjure d'avoir assez bonne opinion d'eux-mêmes pour ne pas croire qu'une pièce qui les touche et qui leur donne du plaisir puisse être absolument contre les règles. La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première.
Racine, Bérénice, Préface.
3 (Impers.; suivi de de et l'inf.). || « Il me plaît d'être battue » (cit. 87, Molière). ⇒ Aimer, vouloir. || Il lui a plu de se sauver… ⇒ Bon (sembler, juger, trouver); → Folie, cit. 13. || Il ne me plairait guère de rencontrer… (→ Gras, cit. 12). || Tout ce qu'il lui plaira de m'ordonner (cit. 9), ou, vx, ce qui lui plaira m'ordonner. || Il ne me plaît pas que vous fassiez cette démarche.
24 Certes, il lui aurait plu de tromper sa faim sur ce corps qu'il avait cru sans souillures (…) mais il saurait vaincre sa faim. S'il lui plaisait de ne pas faire obstacle (…) à cette folle, n'était-il pas libre ?
F. Mauriac, le Fleuve de feu, II.
25 Je ne suis pas de ces tempéraments qui d'abord s'insurgent; au contraire il m'a toujours plu d'obéir, de me plier aux règles, de céder (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, VII, p. 198.
♦ (Sans inf. compl.). ☑ Tant qu'il vous plaira (→ Affaire, cit. 84). || Quand il me plaît, quand il vous plaira… (→ Appartenir, cit. 20; foule, cit. 22). || Comme il lui plaît. || « Comme il vous plaira » (traduction française du titre d'une comédie de Shakespeare). ⇒ Vouloir (→ 1. Efficace, cit. 9; gêner, cit. 33; juste, cit. 15). — Les courtisans sont ce qu'il plaît au Prince (→ Caméléon, cit. 1). || Faites ce qu'il vous plaira (→ Demeurer, cit. 26). || L'homme libre (cit. 26) fait ce qu'il lui plaît.
REM. Comme le dit Littré, après Trévoux, Laveaux…, ce qui vous plaît signifie « ce qui vous donne du plaisir », et ce qu'il vous plaît, « ce que vous voudrez »; la seconde expression suppose une ellipse (ce qu'il vous plaît de faire, que nous fassions, etc.). Mais la distinction n'est pas toujours respectée (→ Assurer, cit. 49, Martin du Gard; éloquence, cit. 4, La Bruyère).
26 (…) vous ferez après ce qu'il vous plaira.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, V, 6.
27 — Que me conseillez-vous de faire ? — Ce qui vous plaira.
Molière, le Mariage forcé, 5.
28 (…) il ne dit jamais rien qu'à l'instant qu'il lui plaît (…)
Gide, Incidences, p. 175.
♦ ☑ Loc. S'il vous plaît : formule de politesse, dans une demande, un conseil (abrév. : s. v. p.). ⇒ Prier (je vous prie). || Donnez, s'il vous plaît, qqch. pour boire (1. Boire, cit. 19, Molière). || Comment dites-vous cela, s'il vous plaît ? (→ Calendes, cit. 1). || « Paris-Midi », s'il vous plaît (→ Kiosque, cit. 5).
♦ Il arrive que s'il vous plaît lexicalisé, s'emploie avec un verbe à la 2e personne du singulier :
28.1 S'il vous plaît… dessine-moi un mouton !
Saint-Exupéry, le Petit Prince, p. 11.
♦ Régional (Belgique). || S'il vous plaît (pour offrir qqch.) : voici. — (Après un remerciement). Je vous en prie. — Merci. — S'il vous plaît (équivaut à bienvenue, au Canada).
♦ Pour souligner un ordre, donner un avertissement. || « C'est à vous, s'il vous plaît, que ce discours (cit. 2) s'adresse » (Molière). || Qui donc les fera, s'il vous plaît ? (→ On, cit. 13). || Et plus vite que ça, s'il te plaît.
29 — Je ne veux point me marier, mon père, s'il vous plaît.
— Et moi, ma petite fille ma mie, je veux que vous vous mariiez, s'il vous plaît.
Molière, l'Avare, I, 4.
♦ Pour donner de l'importance à ce qu'on vient de dire, attirer l'attention sur un point. || Elle était en voiture, et une chic voiture, s'il vous plaît. || Quarante hectares de vigne, s'il vous plaît (→ Net, cit. 16). — REM. Dans cet emploi, s'il te plaît semble moins normal.
30 (…) munie d'un brevet d'héroïsme, signé par l'un de nos grands généraux, s'il vous plaît.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 77.
♦ ☑ (1690). Plaît-il ?, formule parfois employée pour faire répéter ce qu'on a mal entendu ou compris (ou qu'on feint d'avoir mal entendu). ⇒ Comment, pardon (cf. Vous dîtes ?).
31 — Nicole ! — Plaît-il ? — Écoutez.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 2.
32 — C'est la carte de la pénétration médicale. Chaque point rouge indique l'emplacement d'un malade régulier. Il y a un mois vous auriez vu ici une énorme tache grise : la tache de Chabrières. — Plaît-il ? — Oui, du nom du hameau qui en formait le centre.
J. Romains, Knock, III, 6.
➪ tableau Principales interjections.
♦ (Au subj.). || Plaise…, plut… (placés en tête de phrase). ☑ Plaise, plût à Dieu, aux dieux, au ciel que… : j'espère, je souhaite (nous espérons, nous souhaitons) que… (→ Cause, cit. 13; instinct, cit. 31; jambe, cit. 21). — ☑ À Dieu ne plaise que…, se dit pour marquer qu'on repousse telle ou telle supposition ou éventualité qu'on ne veut pas envisager. — REM. Ces expressions sont d'un usage soutenu, cultivé. — Vieilli. || S'il échoue, ce qu'à Dieu ne plaise, on ne pourra lui en vouloir. — (Dr.). || Plaise…, formule employée devant les tribunaux pour la rédaction des conclusions. || Plaise à la Cour déclarer…
33 — Vous l'avez accepté ? — Moi, point, à Dieu ne plaise !
Molière, les Femmes savantes, II, 9.
34 À Dieu ne plaise que je vous déplaise, monsieur le baron.
A. de Musset, On ne badine pas avec l'amour, I, 5.
35 Ce cri lui échappa : — Plût à Dieu que ma petite Gisèle trouvât celui qui la sauverait (…)
F. Mauriac, le Fleuve de feu, II.
36 Plaise aux mornes bûcheurs (…) de noyer la verve matinale dans les soupières de chicorée.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVIII, p. 196.
———
II Se plaire v. pron.
1 (1538). Réfl. Plaire à soi-même, être agréable à soi-même, être content de soi.
37 (…) c'est un mauvais moyen de plaire aux autres, ou de les persuader, que de chercher si fort à se plaire à soi-même (…)
La Rochefoucauld, Maximes, 139.
2 (Récipr.). || Se plaire l'un à l'autre (→ Empressé, cit. 3; fusion, cit. 5). || « Les hommes, nés (cit. 10) pour vivre ensemble, sont nés aussi pour se plaire ». Spécialt. || Ils se plaisent (en parlant de deux personnes qui éprouvent de l'attirance l'une pour l'autre, qui s'aiment).
3 (1560). || Se plaire à : prendre plaisir à… ⇒ Aimer, appliquer (s'), expliquer (s'), intéresser (s'). || Les vieilles gens (1. Gens, cit. 20) se plaisent aux cachotteries. ⇒ Amuser (s'). || Se plaire aux longues promenades (→ Lui, cit. 23), aux mathématiques (cit. 3)… Vx. || Se plaire en facéties (cit. 1). — (Avec l'inf.). || Se plaire à faire, à dire, à penser… (→ Cultiver, cit. 9; égarer, cit. 13; engager, cit. 50; entreprise, cit. 4; facilement, cit. 2…). Vx. || Se plaire de faire… (→ 1. Neuf, cit. 2).
38 Relevez, relevez les superbes portiques
Du temple où notre Dieu se plaît d'être adoré.
Racine, Esther, III, 9.
39 Il se plaisait quelquefois à n'être servi que par un seul domestique, à s'oublier ainsi lui-même par l'absence de sa suite, et à vivre pendant plusieurs jours comme un homme pauvre ou comme un citoyen exilé (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, XIX.
40 Un homme d'action se plaît rarement aux œuvres d'art violentes.
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, Wagner.
4 (1680). Avec un compl. prép. Trouver du plaisir, de l'agrément, aimer à être dans (un lieu, une compagnie, un milieu…). ⇒ Bien (se trouver). || Se plaire dans une maison, chez soi, à la campagne… (→ Jusque, cit. 21; maison, cit. 14; outil, cit. 3). || Se plaire avec certaines personnes (→ Lapin, cit. 6), avec soi-même (→ Méditation, cit. 1). || Se plaire dans les formalités et les cérémonies (→ Forme, cit. 66), dans le vague et l'indéterminé (cit. 3), dans l'idéal (→ 1. Parler, cit. 70). ⇒ Complaire (se), délecter (se), donner (intransitif).
41 Pour qu'on se plaise quelque part, il faut qu'on y vive depuis longtemps. Ce n'est pas en un jour qu'on échauffe son nid et qu'on s'y trouve bien.
Flaubert, Correspondance, 77, avr. 1843.
♦ (1690). En parlant d'animaux, de plantes, avec un compl. de lieu. Se trouver le plus fréquemment, prospérer (dans tel type de lieu, telles conditions climatiques, etc.). || Les truites se plaisent dans l'eau vive (Académie). || Plante qui se plaît dans les lieux humides.
42 (…) il (le tétras) se plaît dans les pays froids, tandis que les coqs prospèrent beaucoup mieux dans les pays tempérés (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le tétras.
REM. Le p. p. plu reste en principe invariable (cf. cependant quelques exceptions in Grevisse, §796).
43 Insectes invisibles, que la main du Créateur s'est plue (sic) à faire naître dans l'abîme de l'infiniment petit (…)
Voltaire, Micromégas, VI.
44 Elle s'était tant plu dans la solitude du musée du roi René.
M. Barrès, le Jardin de Bérénice, p. 54.
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CONTR. Déplaire. — Blaser, dégoûter, désobliger, ennuyer, fâcher, mécontenter, offusquer.
DÉR. Plaisant.
COMP. Complaire, déplaire.
HOM. Formes du v. pleuvoir (plut).
Encyclopédie Universelle. 2012.