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cabriole

cabriole [ kabrijɔl ] n. f.
• mil. XVIe cabriolle; altér. d'apr. cabri de capriole (XVIe-XVIIe), it. capriola, au pr. « chevrette »
1Au plur. Bonds légers, capricieux, désordonnés. Faire des cabrioles. gambade. Spécialt Culbute, pirouette. Les cabrioles des clowns.
2Chorégr. Saut dans lequel les jambes, projetées en avant ou en arrière, battent l'une contre l'autre ( batterie).
3Fig. Plaisanterie par laquelle on coupe court à une discussion embarrassante. échappatoire, pirouette. Il s'en est tiré par une cabriole.

cabriole nom féminin (italien capriola, saut de chèvre, avec influence de cabri) Saut agile que l'on fait en se retournant sur soi-même : Les cabrioles d'un clown. Bond quelconque fait en folâtrant : Les cabrioles d'un chevreau. Familier. Manière d'agir adroite pour se tirer d'affaire par un faux-fuyant : Sortir d'une discussion par une cabriole. Chorégraphie Grand pas sauté, appartenant à la batterie de choc, au cours duquel la jambe de terre vient frapper la jambe libre. Équitation Saut du cheval qui s'enlève des quatre pieds à la même hauteur et détache vivement une ruade. ● cabriole (difficultés) nom féminin (italien capriola, saut de chèvre, avec influence de cabri) Orthographe Avec un seul l. ● cabriole (synonymes) nom féminin (italien capriola, saut de chèvre, avec influence de cabri) Saut agile que l'on fait en se retournant sur soi-même
Synonymes :
- culbute
- galipette (familier)
- pirouette
Bond quelconque fait en folâtrant
Synonymes :
- bond
- culbute
- galipette (familier)
- gambade
Familier. Manière d'agir adroite pour se tirer d'affaire par un faux-fuyant
Synonymes :
- palinodie
- pirouette
- retournement
- volte-face
Chorégraphie. Grand pas sauté, appartenant à la batterie de choc, au...
Synonymes :
- entrechat
- pirouette

cabriole
n. f.
d1./d Gambade, saut léger (comme celui d'un cabri); pirouette.
|| CHOREGR Pas sauté dans lequel une jambe bat l'autre.
d2./d EQUIT Saut du cheval les quatre pieds en l'air avec ruade.

⇒CABRIOLE, subst. fém.
A.— 1. Souvent au plur. Bond léger, folâtre. Faire des cabrioles. Synon. gambade :
1. ... je me sentais si léger, si joyeux et si plein d'enthousiasme que je poussais des cris et faisais des cabrioles...
T. GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 68.
2. Spécialement
a) DANSE. Saut où un danseur prend une position oblique et frappe les jambes l'une contre l'autre pendant qu'il est en l'air. Battre la cabriole.
♦ Loc. Friser la cabriole. Agiter vivement les pieds, pendant qu'on est en l'air, en faisant une cabriole. [Avec une nuance de dédain] :
2. ... c'était à la fois ce que le père faisait et ce que nous faisons, nous [une troupe de saltimbanques]!... oui, des machines où le gymnaste est une façon d'acteur... vois-tu, il y a pour nous autre chose qu'à friser la cabriole...
E. DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, p. 114.
P. anal. Mouvement par lequel une personne saute légèrement en l'air pour se retourner sur elle-même. Faire la/une cabriole. Pavilly perdit l'équilibre, bascula sur les pieds de la couche, fit une complète cabriole (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Les 25 francs de la Supérieure, 1888, p. 255).
b) ÉQUIT. Danser la cabriole. Faire le saut au cours duquel un cheval se met à l'horizontale et détache une ruade :
3. Elle [la façade] était née à cette époque que l'on appelait « le temps des chevaux » ... celle où dominaient au cirque... les écuyères... exécutant « le pas de deux » ou faisant danser à leur cheval la capriole.
P. VIALAR, Les 4 Zingari, 1959, p. 126.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
3. P. ext.
a) [Mouvement de haut en bas]
Saut de haut en bas, chute. Une cabriole du haut de ce clocher serait une jolie chose à voir, par un si beau clair de lune! (NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, p. 27).
P. métaph., fam., rare. La cabriole finale. La mort. Loc. Faire la cabriole. Disparaître, mourir :
4. Quelques étoiles filantes glissèrent tout à coup, (...). — « Tiens, dit Bouvard, voilà des mondes qui disparaissent. » Pécuchet reprit : — « Si le nôtre, à son tour, faisait la cabriole, les citoyens des étoiles ne seraient pas plus émus que nous ne le sommes maintenant. »
FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 1, 1880, p. 80.
Rare. Mouvement sautillant du corps, mimique :
5. — Madame, combien cette guipure? demanda le fabricant... — Pour vous qui venez de loin, monsieur, ce ne sera que cent écus, répondit-elle [madame Nourrisson]. En remarquant une cabriole particulière aux Méridionaux, elle ajouta d'un air pénétré : « Cela vient de la pauvre princesse de Lamballe. »
BALZAC, Les Comédiens sans le savoir, 1846, p. 320.
b) [Le même mouvement joint à une progression par rebonds imprimé à un corps] Dans la projection du dé (...) le geste de lancement se fait prolonger par des cabrioles qu'il ne contrôle plus (Jeux et sp., 1968, p. 471).
MUS. Mouvement musical rapide et sautillant. Je n'avais jamais pensé qu'un orchestre de cent musiciens pût se livrer à de si amusantes petites cabrioles (H. BERLIOZ, Souvenirs de voyages, préf. de J. G. Prod'homme, 1869, p. 189).
B.— Au fig.
1. [P. réf. à l'idée de légèreté, de liberté de la danse] Fam. Faire la cabriole. Folâtrer, badiner :
6. Moi, des sujets polissons
Le ton m'affriole.
Minerve dans mes chansons
Fait la cabriole.
BÉRANGER, Chansons, La Gaudriole, t. 1, 1829, p. 14.
P. ext., fam., rare. Faire l'amour :
7. La petite madame Vigouroux faisait la cabriole du matin au soir dans son charbon. Madame Lehongre, la femme de l'épicier, couchait avec son beau-frère...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 637.
2. [P. réf. à l'idée de retournement, de revirement] Gén. péj.
a) Dans le domaine de l'action. Changement d'attitude, d'objectif :
8. C'est le paillasse de la troupe; c'est lui qui, de temps immémorial, est chargé de parodier tous les tours, tous les gestes, toutes les cabrioles du ministère.
BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 415.
b) Dans le domaine du comportement. Plaisanterie servant d'échappatoire. Il s'en est tiré par une cabriole (Ac. 1932).
Rem. Attesté dans Ac. 1932, ROB. et QUILLET 1965.
c) Dans le domaine de la pensée, de l'expr. littér. Figure de mot, de pensée, consistant en une opposition, une interversion purement formelle :
9. Quiconque cherchera à sauver sa vie la perdra, et quiconque l'aura perdue la retrouvera, donnait la version d'Osterwald, vidant ainsi cette parole, où bientôt on ne voyait plus qu'un balancement de pensée, un paradoxe à cabriole comme : « Les premiers seront les derniers », ou : « Heureux les malheureux »;...
GIDE, Journal, 1916-19, p. 598.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. Yod de passage n'est pas noté dans DUB. et WARN. 1968 (cf. aussi FÉR. 1768, LAND. 1834, FÉL. 1851 et LITTRÉ). Yod de passage est noté dans Pt ROB., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. (cf. aussi dans DG). PASSY 1914 donne les 2 possibilités de prononc. avec ou sans yod. Seule transcr. de capriole dans LITTRÉ : ka-pri-o-l'. 2. Forme graph. — Pour FÉR. 1768 : ,,L'étymologie seroit pour capriole, mais l'usage et la prononciation doivent faire préférer cabriole``. Ac. 1798-1932 ne donnent que cabriole, cabrioler, formes dans lesquelles le b est dû à un croisement avec cabri. Les anc. formes capriole, caprioler sont mentionnées dans Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 (,,jusque vers la fin du XVIIIe s., l'usage a hésité entre cabriole et capriole, quoique dès le XVIIe s. cabriole eût déjà prévalu``), dans DG, ROB. et Lar. encyclop. On trouve capriolle dans J. SAZONOVA (La Vie de la danse, 1937, p. 103) qui écrit aussi cabriolle avec 2 l (p. 105). Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e enregistrent capriole, terme de bot., synon. de cynodon.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1550 cabriole « saut, bond fait en folâtrant » (TAHUREAU, 1er Dial. du Democratic, p. 50 dans HUG.); 1611 plus spéc. chorégr. (COTGR.); 1690 fam. faire une cabriole « faire une chute, dégringoler » (FUR.); 1611 man. (COTGR.); 2. 1616-20 fig. capriolle « souplesse confinant à la servilité » (AUBIGNÉ, Hist. Univ., III, 9 dans HUG.); 1808 faire des cabrioles « danser de joie, manifester un grand contentement » (D'HAUTEL, Dict. du b. lang., Paris); 1845 faire la cabriole « montrer de la souplesse, se plier avec facilité aux circonstances » (BESCH.); 1845 id. « se ruiner » (Ibid.).
Empr. à l'ital. capriola (proprement « femelle du chevreuil » XIVe s. Boccace dans BATT.) attesté au XVIe s. d'abord au sens 1 dep. 1536 (Aretino dans BATT., s.v. cavriola); au sens fig. 2 dep. 1545 (Id., III, 137, ibid.); comme terme de man. dep. 1585 (Garzoni, ibid.), issu du b. lat. capreola « chèvre sauvage »; la forme fr. cabriole résulte prob. d'un croisement avec cabri, cabrer; cf. les formes capriole (la plus répandue) et capreole au XVIe s. dans HUG.
STAT. — Fréq. abs. littér. :45.
BBG. — HOPE 1971, pp. 170-171. — KOHLM. 1901, p. 34. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 321. — SAR. 1920, p. 12. — WIND 1928, p. 22, 40, 167, 204.

cabriole [kabʀijɔl] n. f.
ÉTYM. XVIe; capriole, 1562; ital. capriola « femelle du chevreuil », lat. capreola « chèvre sauvage », b par infl. de cabri.
———
I
1 (Souvent au plur.). Bond léger, capricieux, désordonné. || Faire, exécuter des cabrioles. Gambade.Spécialt. Tout saut agile qu'on fait en se retournant avec souplesse sur soi-même. Culbute, galipette, pirouette. || Cabrioles de clown.
1 (…) des bandes de karabataks (de plongeons noirs) exécutaient des cabrioles fantastiques autour des barques des pêcheurs (…)
Loti, Aziyadé, Eyoub à deux, LXVI, p. 175.
1.1 (…) cette souplesse qui lui permettait tout geste sans qu'une jointure parlât, sans qu'un muscle saillît, et lui laissait faire tout effort, toute cabriole avec un corps de repos (…)
Giraudoux, Églantine, p. 226.
(1690). Saut (avec l'idée de mouvements désordonnés ou de longue chute). || « Une cabriole du haut de ce clocher (…) » (Nerval).
Loc. fam. Faire la cabriole : se livrer à des ébats amoureux (Zola, l'Assommoir).
2 (1611). Danse. Saut dans lequel les jambes battent l'une contre l'autre pendant que le danseur est en l'air. Bond, entrechat. || Battre la cabriole.
2 Où trouverez-vous (…) parmi les farceurs, un jeune homme qui s'élève si haut en dansant, et qui passe mieux la capriole (cabriole) ?
La Bruyère, les Caractères, III, 33.
3 (1564). Manège. Saut où le cheval décoche une ruade pendant qu'il est en l'air. || Faire aller un cheval à cabrioles. || Danser la cabriole.
3 Dans la cabriole, le cheval après s'être enlevé du devant, détache la ruade le plus horizontalement possible. C'est ce qu'on appelle dénouer l'aiguillette. Cet air se demande en partant du terre-à-terre.
H. Aublet, l'Équitation, p. 96.
———
II Abstrait.
1 (1845). Chute (d'une entreprise). Banqueroute, dégringolade (fam.), krach. || Ce négociant, cette affaire a fait la cabriole.
Loc. fam. Faire la cabriole : mourir, disparaître.La cabriole finale : la mort.
4 Mais le vilain de l'histoire était que cet entêté soulard se cassait davantage chaque fois, si bien que, de rechute en rechute, on pouvait prévoir la cabriole finale, le dernier craquement de ce tonneau malade dont les cercles pétaient les uns après les autres.
Zola, l'Assommoir, 1877, t. II, p. 204.
2 Plaisanterie, trait d'esprit paradoxal par lequel on coupe court à une discussion embarrassante. Échappatoire, pirouette. || S'en tirer par une cabriole.
3 (V. 1850). Vieilli. Retournement opportun d'attitude ou de principes aux dépens de la dignité. Apostasie, reniement, retournement, revirement. || Les cabrioles d'un homme politique. || N'en être pas à une cabriole près. || « Tous les tours, tous les gestes, toutes les cabrioles du ministère » (Balzac). Pirouette.

Encyclopédie Universelle. 2012.