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cendre

cendre [ sɑ̃dr ] n. f.
XIe; lat. cinis, eris
1Résidu pulvérulent de la combustion de matières minérales ou organiques. Cendre de houille, de charbon. escarbille. Cendre de bois, de papier, d'os, de varech ( engrais) .
Spécialt Les cendres d'un foyer, d'un poêle. Faire cuire des châtaignes, des pommes de terre sous la cendre. Couvrir un feu de cendres, pour l'entretenir. Le feu couve sous la cendre. Fig. Le feu sous la cendre (en parlant d'une passion qui couve).Loc. Mettre, réduire en cendres : détruire par le feu, l'incendie.
Cendres de cigarette ( cendrier) . Laisser tomber sa cendre sur le tapis.
Par métaph. Ce qui a la couleur grise ou l'aspect poudreux des cendres ( cendré). « La cendre bleue du crépuscule » (A. Daudet).
2Par anal. Matière pulvérulente. Cendre bleue, verte : sulfate, carbonate de cuivre. — Géol. Cendres volcaniques : résidus d'éruption. ⇒ lapilli; cinérite.
3(XVIIe) Les cendres de qqn, ce qui reste de son cadavre après incinération. Recueillir les cendres de qqn dans une urne ( cinéraire ; columbarium) . Par ext. Les cendres des morts, leurs restes; leur mémoire. Honorer les cendres des morts. Paix à leurs cendres ! Fig. (vieilli) La cendre, les cendres du passé. Renaître de ses cendres.
4Relig. ou littér. La cendre, symbole de pénitence. Faire pénitence avec le sac et la cendre. (XIIIe) Liturg. cathol. Les Cendres, symbole de la dissolution du corps ( poussière) , avec lesquelles le prêtre trace une croix sur le front des fidèles le premier jour du carême, le mercredi des Cendres.
⊗ HOM. Sandre.

cendre nom féminin (latin cinis, -eris) Éléments incombustibles d'une chose qui, après la combustion de celle-ci, se retrouvent à l'état pulvérulent sous forme solide. (Les cendres sont constituées de sels de potassium, de calcium et de magnésium ainsi que d'oxydes de fer et de manganèse, qui leur donnent leur coloration.) Fragments volcaniques de taille inférieure à 2 mm, projetés par les éruptions volcaniques. ● cendre (citations) nom féminin (latin cinis, -eris) Alphonse de Prât de Lamartine Mâcon 1790-Paris 1869 C'est la cendre des morts qui créa la patrie. La Chute d'un ange cendre (expressions) nom féminin (latin cinis, -eris) Cendre volante, cendre entraînée par les fumées, dans les chaudières de grande puissance, et recueillie par des séparateurs avant son évacuation dans l'atmosphère. Teneur en cendres d'un charbon, proportion de matière solide qui subsiste après combustion d'un charbon dans des conditions normalisées. ● cendre (homonymes) nom féminin (latin cinis, -eris) sandre nom masculin

cendre
n. f.
rI./r Résidu pulvérulent de matières brûlées. La cendre de bois fournit un excellent engrais.
|| Réduire en cendres: anéantir en brûlant.
Fig. Ses espérances furent réduites en cendres.
|| Fig. Couver sous la cendre: se développer insidieusement. Le mécontentement couvait sous la cendre.
rII./r
d1./d Plur. Les cendres: les restes des morts.
|| Fig. Renaître de ses cendres: ressusciter (par allus. au phénix). Un vieux mythe qui renaît de ses cendres.
d2./d RELIG CATHOL Mercredi des Cendres: premier jour du Carême, où le prêtre signe le front des fidèles avec une pincée de cendre pour les appeler à la pénitence.

⇒CENDRE, subst. fém.
I.— Au sing., plus rarement au plur.
A.— Poudre résultant de la combustion complète de certaines matières.
SYNT. Cendre de bois, de charbon, de cigarette, d'os; cendre du foyer, de la pipe, du volcan; cendre brûlante, froide, grise; un feu, un tison sous la cendre; une pluie, un nuage, une odeur de cendre; faire cuire des marrons, un œuf, des pommes de terre sous la cendre.
Mettre, réduire en cendre(s) (une ville, un pays, ...). Brûler, dévaster, anéantir. Quand une torpille aura réduit en cendre le ministère de l'air (SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 304).
Loc. fig. Un feu caché sous la cendre. Une passion qui survit. Un feu qui couve sous la cendre. Une énergie qui attend son heure.
B.— Emplois techn.
1. AGRIC. Cendres rouges. Cendres de lignite ou autres cendres répandues sur les champs pour les fertiliser.
2. GÉOL. et MINÉR. Cendre bleue, gravelée, noire, verte; cendres volcaniques.
3. PHARM. Substance médicamenteuse. Cendre d'antimoine, d'étain, de plomb.
II.— Au plur. (avec valeur emphatique), plus rarement au sing.
A.— [P. réf. à la légende du phénix] Renaître de ses cendres. Revivre. Écrire c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres (CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, p. 13) :
1. Les poètes chantaient cette fin et cette résurrection du monde comme ils chantaient le phœnix renaissant de ses cendres.
P. LEROUX, De l'Humanité, t. 2, 1840, p. 731.
B.— [P. réf. surtout à la coutume d'incinération de certains peuples de l'Antiquité qui recueillaient les cendres des morts dans des urnes]
P. ext. La dépouille mortelle. Les cendres d'un grand homme; le retour des cendres de Napoléon. La translation des cendres de Turenne aux Invalides fit estimer Napoléon (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 374).
Au fig. La mémoire d'un mort. La cendre des aïeux, des justes; honorer la cendre des morts; paix à ses cendres!
Péj. [En signe d'ignominie et de malédiction] Jeter la cendre d'un parricide aux quatre vents.
P. métaph. :
2. ... Bacon, qui échappa si bien aux bûchers de son temps, et dont la réputation scandaleuse réduite en cendres est jetée au vent avec un mépris d'éloquence et une verve d'ironie indignée incomparables!
BARBEY D'AUREVILLY, 2e memorandum, 1839, p. 365.
C.— [P. réf. à la coutume juive (cf. Jérémie 6, 26) de se couvrir la tête de cendre en signe de deuil] Symbole d'affliction, de désolation, d'échec d'une vie. Terre de cendre et de larmes; les cendres de l'amour, de la désillusion, du passé, du temps. J'étais plein, à déborder, d'amertume et de cendres (LÉAUTAUD, Journal littér., t. 1, 1893-1906, p. 53) :
3. Tout ce qu'il y a de plus cher, tout ce qui représente la vie et l'orgueil d'un homme s'est envolé, cendres et fumées.
CENDRARS, L'Or, 1925, p. 233.
4. Le fameux goût de cendre que donne le passé dans les romans psychologiques, je l'ai eu sur les lèvres. Il me semble que toutes ces heures consacrées au divertissement et dont je voulais si fort conserver la mémoire, rien n'en reste à présent, parce que tout cela s'est consumé de soi-même, rien, sinon des mots.
GREEN, Journal, 1940, p. 49.
D.— [P. réf. à la coutume juive de se couvrir la tête de cendre (cf. Ezéchiel, 27, 30) ou de s'asseoir sur de la cendre (cf. Job, 42, 6) en signe de pénitence] Symbole de la pénitence. Avoir la tête couverte de cendre et de terre. Des pénitens couverts de cendre et de cilice (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 592). Couvert de la cendre de la pénitence (Mme COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 332) :
5. J'avisai un énorme paquet de tapis encore tout enroulés, (...), et m'y cachant la tête, avalant leur poussière et mes larmes, pareil aux Juifs qui se couvraient la tête de cendres dans le deuil, je me mis à sangloter.
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 393.
LITURG. CATH. Mercredi des Cendres. Le premier mercredi du Carême où l'on marque de cendre le front des fidèles en signe de rappel de la condition humaine et du devoir de pénitence. Recevoir les cendres :
6. ... un sens profond se dégage de cette cérémonie des Cendres, qui rappelle à l'homme que la mort le menace sans cesse et qu'il doit souvent s'examiner et se juger, humblement, sévèrement, avec un esprit de pénitence et de réparation.
COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, p. 155.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [XIe s. d'apr. FEW t. 2, 1re part., p. 684 a] début XIIe s. « résidu pulvérulent d'une matière consumée » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, Oxford, 1860, 147, 5); b) ca 1160 mise en cendre « détruite par le feu » (Eneas, vers 18); c) 1560 en cendre au fig. (J. GRÉVIN, L'Olimpe, p. 302, Théâtre complet et choix de poésies, éd. L. Pinvert, Paris, 1922 ds IGLF : Jen ay le cueur en cendre et le corps langoureux); 2. a) dernier quart XIIe s. « poussière, restes d'un cadavre » (E. DE FOUGÈRES, Manières, 142 ds T.-L.); b) av. 1560 « dépouille mortelle » (DU BELLAY, Œuvres, éd. H. Chamard, III, 53 ds IGLF); c) av. 1577 fig. « restes, souvenir » (RÉMY BELLEAU, Œuvres poétiques, éd. Marty-Laveaux, III, 53, ibid.); 3. a) XIIIe s. « signe de deuil, de désolation ou de pénitence » (Alexis, éd. J. Hertz, 443 ds T.-L.); b) début XIIIe s. relig. (G. DE VILLEHARDOUIN, Conquête Constantinople, § 8 ds GDF. Compl. : Le jor que om prent cendres [...]). Du lat. class. cinis, -eris subst. masc. parfois attesté au fém. (cf. TLL s.v., 1070, 8-12), attesté aussi au fig. pour désigner le résultat d'une destruction notamment dans la loc. in cinerem « en cendres »; attesté dep. Accius pour désigner une dépouille mortelle (Trag. 112, ibid., 1073, 11) et en lat. chrét. comme signe de pénitence (TERTULLIEN, Paen. 9 ds BLAISE, s.v.), notamment dans l'expr. cineri et sacco [inolescit] (TERTULLIEN, Patient. 13 ds TLL s.v., 1070, 73) à rapprocher de 3 a, et comme symbole du néant humain (Genèse, 18, 27 ds BLAISE, s.v.) à rapprocher de 3 b. Fréq. abs. littér. :2 453. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 091, b) 3 905; XXe s. : a) 3 498, b) 2 744. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 222, 452. — ROG. 1965, p. 62. — SIGURS 1963/64, p. 45.

cendre [sɑ̃dʀ] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe; du lat. cinis, -eris.
1 (La cendre; les, des cendres). Résidu pulvérulent de la combustion de certaines matières. || De la cendre de bois, de papier. || De la cendre chaude, froide, grise; des cendres chaudes. || Cendre de charbon incomplètement brûlée. Escarbille, fraisil. || Odeur de cendre. || Secouer, enlever les cendres, la cendre d'un poêle ( Cendrier, garde-cendre). || Couvrir un feu de cendre, pour l'entretenir, le faire durer. || Le feu couve, dort sous la cendre. || Faire cuire des châtaignes sous la cendre.
1 (…) je me charge de vous le faire cuire sous la cendre sans goût de fumée.
G. Sand, la Mare au diable, VIII, p. 70.
2 (…) puis, le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s'endormait devant l'âtre (…)
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
3 (…) la dernière flamme d'un feu sous la cendre, qui avait peut-être attendu ce soir pour achever de mourir.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 160.
4 Ils (les mathématiciens) se jettent alors dans l'action parce que la méditation n'a plus à leur narine qu'une odeur de cendre froide.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, IV, p. 44.
Spécialt. || La cendre d'une cigarette, d'un cigare. || Attention, ta cendre va tomber. || Mets ta cendre dans le cendrier.
4.1 — Ah ! ah ! s'écria sir Henry Clifton, en secouant, par contenance, avec son petit doigt, la cendre de son cigare.
Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 55.
Par métaphore, fig. (En parlant d'une passion qui couve). C'est un feu caché sous la cendre, un feu qui couve sous la cendre.
5 Sous les cendres de cette tranquillité, couvait plus d'un tison ardent.
Th. Gautier, Fortunio, La toison d'or, I.
6 (…) il avait la révélation de ce feu caché sous la cendre, toujours prêt à s'embraser; et il mesurait la vanité de ses prétentions éducatrices.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 292.
Géol. || Cendres volcaniques : matières volcaniques analogues aux laves. Lapilli, lave. || Cendre utilisée en agriculture, comme engrais. || Cendre de végétaux terrestres. Potasse. || Cendre de végétaux marins, de varech. Soude; charrée. || Cendre de houille, servant à l'amendement des terres.Techn. || Cendre noire (lignite), cendre bleue (cuivre azuré), cendre verte (carbonate de cuivre) : couleurs.Cendre gravelée : résidu de la combustion du tartre brut ou lie de vin et servant surtout en teinture.
Techn. (orfèvrerie). Matière pulvérulente. || Cendre d'orfèvre : poussière, débris résultant du travail de métaux précieuxLavage des cendres pour en extraire les parties solubles. Lixiviation.
Par anal. || Cendre de plomb : plomb de chasse très fin. Cendrée.
Résidu, déchet (radioactif). || Cendres radioactives. || « Les scientifiques veulent ainsi étudier les effets à long terme de l'entreposage, dans le granit, de “cendres” nucléaires… » (Sciences et Avenir, no 379, sept. 1978, p. 9).
2 a En cendres. (En parlant d'une ville, d'un pays). || Mettre, réduire en cendres. Anéantir, détruire. || L'incendie a réduit sa maison en cendres.
7 Sans lui déjà nos murs seraient réduits en cendre.
Racine, Alexandre, I, 1.
b Les cendres : les restes d'un édifice détruit par le feu. || Les cendres d'une ville, d'un monument. Ruine.
8 Je traversai ce monceau de ruines et de cendres qui avait été autrefois l'opulent Phanar (…)
Loti, Aziyadé, Azraël, II, p. 226.
c Loc. fig. Renaître de ses cendres ( Renaître; phénix).
9 Une autre Rome sort des cendres de la première.
Bossuet, Hist., III, 1, in Littré.
10 L'État renaît pour ainsi dire de sa cendre.
Rousseau, Du contrat social, II, 8.
3 (Fin XIIe). || Les cendres. a Ce qu'il reste d'un cadavre après qu'on l'a incinéré. || Recueillir les cendres de quelqu'un dans une urne ( Columbarium).
Par ext. || Les cendres des morts. Reste. || Les cendres de l'Empereur.
11 (…) Les pleurs que son amour aurait dus à ma cendre !
Racine, Mithridate, II, 3.
12 Thiers proposa tout de suite de ramener de Sainte-Hélène les restes de l'empereur (…) Le retour des cendres ébranla les imaginations.
J. Bainville, Hist. de France, XIX, p. 466.
b Fig. La mémoire (d'un mort). || Honorer les cendres des morts. || Paix à ses cendres !Il ne faut pas remuer, troubler les cendres des morts : il ne faut pas mettre en cause les actions de ceux qui sont morts.
Par anal. || Les cendres du passé. Débris, reste. || Remuer les cendres du passé. 1. Souvenir (se).
13 De tout ce qui fut nous presque rien n'est vivant;
Et, comme un tas de cendre éteinte et refroidie
L'amas des souvenirs se disperse à tout vent !
Hugo, les Rayons et les Ombres, XXXIV.
14 Il y a dans l'extrême jeunesse des années entières, de longues années, dont toute la cendre, hélas, tiendrait dans un médaillon de femme.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 84.
4 Relig. ou littér. || La cendre : symbole de la mortification, de la pénitence.Faire pénitence avec le sac et la cendre (par allus. à la coutume hébraïque de se répandre de la cendre sur la tête en signe de repentir). Pénitence.
15 Tamar répandit de la cendre sur sa tête (…)
Bible (Segond), II, Samuel, XIII, 19.
16 À ces vains ornement, je préfère la cendre (…)
Racine, Esther, I, 4.
Liturg. cathol. || Les Cendres : symbole de la dissolution du corps, avec lesquelles le prêtre trace une croix sur le front des fidèles le premier jour du carême, le Mercredi des Cendres. || La cérémonie des Cendres.REM. Quand les Cendres désignent la liturgie, le mot s'écrit avec une majuscule. Quand il désigne matériellement les cendres utilisées dans cette liturgie, avec une minuscule : recevoir les cendres (→ Poussière). || Les cendres sont obtenues en faisant brûler les linges d'autel, le buis bénit.
DÉR. Cendré, cendrée, cendrer, cendreux, cendrier, cendrillon.
HOM. Formes du v. cendrer. — 1. Sandre, 2. sandre.

Encyclopédie Universelle. 2012.