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élévation

élévation [ elevasjɔ̃ ] n. f.
XIIIe; lat. elevatio
1Action de lever, d'élever; son résultat. Mouvement d'élévation du bras. Liturg. « L'élévation du Saint-Sacrement que l'on continuait de faire au son de la cloche » (Bossuet). Absolt Moment de la messe où le prêtre élève l'hostie. La consécration et l'élévation.
Rare Action d'élever, de construire, de dresser. érection. Travailler à l'élévation d'un monument.
2Fait de s'élever. montée. L'élévation du niveau des eaux. L'élévation d'un ballon dans les airs. ascension, lévitation. Par anal. L'élévation du niveau de vie. Élévation des prix. flambée. Une forte élévation de température. augmentation, hausse. Élévation du pouls. accélération. L'élévation de la voix, son passage à un ton plus haut et souvent à une intensité plus forte.
3Vieilli Hauteur. « Une énorme muraille de rochers de trois cents pieds d'élévation » (Fromentin).
Par ext. Éminence, hauteur. Mouvement de troupes à l'abri d'une élévation.
Géom. Projection sur un plan vertical placé parallèlement à une des faces de l'objet. Archit. Coupe ou élévation d'un bâtiment.
4Fig. Action d'élever, de s'élever (à un rang éminent, supérieur). accession, ascension. « L'élévation du duc d'Anjou sur le trône de Charles-Quint » (Raynal). Son élévation au grade d'officier de la Légion d'honneur.
Relig. Mouvement de l'âme, du cœur vers Dieu. prière. « Ma prière qui ne consistait pas en un vain balbutiement de lèvres, mais dans une sincère élévation de cœur » (Rousseau).
5Caractère élevé (de l'esprit, de l'âme). grandeur, hauteur, noblesse. Une grande élévation de sentiments. « L'ardent amour, en t'inspirant tous les sentiments sublimes dont il est le père, t'a donné cette élévation d'idées » (Rousseau).
⊗ CONTR. Abaissement, baisse. Bassesse.

élévation nom féminin (bas latin elevatio, -onis) Action de lever, d'élever quelque chose à une certaine hauteur : L'élévation d'un poids. Action de construire, d'ériger : L'élévation d'une statue. Fait pour quelque chose de s'élever : L'élévation d'un ballon dans les airs. Vieux. Hauteur, éminence : Gravir une petite élévation. Action d'augmenter, d'élever la valeur, le prix, la quantité de quelque chose ; fait d'augmenter, de s'accroître ; hausse : Enregistrer une brusque élévation de la température. Fait d'élever quelqu'un ou de s'élever à une dignité, un statut supérieurs ; accession : Élévation à la dignité de maréchal de France. Littéraire. Qualité de quelqu'un, de son esprit, qui atteint un haut niveau de sentiments ; noblesse de caractère : Esprit d'une grande élévation morale. Armement Inclinaison sur l'horizon de l'axe d'un canon. Bâtiment Représentation d'un édifice dans sa projection géométrique verticale. Dessin et perspective Projection d'un objet sur un plan vertical, placé, en général, parallèlement à l'une des faces de l'objet. Liturgie Geste par lequel le prêtre, à la messe, élève le pain et le vin consacrés pour les montrer aux fidèles. Moment de la messe où le prêtre fait ce geste. Mathématiques Action d'élever un nombre réel à une puissance donnée. Musique Pièce d'orgue ou d'harmonium qu'on exécutait autrefois à la messe au moment de l'élévation. Court motet que l'on peut chanter à la messe après l'élévation. ● élévation (citations) nom féminin (bas latin elevatio, -onis) Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Il n'y a rien de plus bas, et qui convienne mieux au peuple, que de parler en des termes magnifiques de ceux mêmes dont l'on pensait très modestement avant leur élévation. Les Caractères, Des jugements François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Il y a du mérite sans élévation, mais il n'y a point d'élévation sans quelque mérite. Maximes Virgile, en latin Publius Vergilius Maro Andes, aujourd'hui Pietole, près de Mantoue, 70 avant J.-C.-Brindes 19 avant J.-C. Chantons des sujets un peu plus relevés. Paulo majora canamus. Les Bucoliques, IV, 1élévation (expressions) nom féminin (bas latin elevatio, -onis) Élévation de la voix, ton plus élevé que celui que l'on prend habituellement pour se faire entendre ou se faire obéir. Élévation de la Croix, scène de la Passion qui représente les bourreaux dressant la croix où Jésus est cloué. ● élévation (synonymes) nom féminin (bas latin elevatio, -onis) Action de construire, d'ériger
Synonymes :
- construction
- édification
- érection
Fait pour quelque chose de s' élever
Synonymes :
- ascension
- envol
- montée
Hauteur, éminence
Synonymes :
- butte
- colline
- coteau
- mamelon
- monticule
- niveau
Contraires :
- creux
- dépression
Action d'augmenter, d'élever la valeur, le prix, la quantité de...
Synonymes :
- augmentation
- hausse
- majoration
- relèvement
- revalorisation
- valorisation
Contraires :
- baisse
- diminution
- effondrement
- réduction
Fait d'élever quelqu'un ou de s'élever à une dignité, un...
Synonymes :
- accession
- avancement
- promotion
Contraires :
- abaissement
- décadence
- dégradation
Littéraire. Qualité de quelqu'un, de son esprit, qui atteint un haut...
Synonymes :
- grandeur
- noblesse
- sublimité
Contraires :
- abjection
- affaiblissement
- avilissement
- bassesse
- déchéance
Dessin et perspective. Projection d'un objet sur un plan vertical, placé, en général...
Synonymes :
- vue de face

élévation
n. f.
d1./d Action de lever, d'élever. L'élévation de la main.
|| LITURG CATHOL Moment de la messe où le prêtre élève l'hostie et le vin consacrés.
d2./d Construction ou rehaussement. L'élévation d'un monument.
d3./d Hauteur.
|| TECH Vue en élévation ou élévation: dessin représentant la projection d'un objet sur un plan vertical.
|| élévation de terrain ou élévation: terrain plus haut que ceux du voisinage. Se cacher derrière une élévation.
d4./d Fait de s'élever (par rapport à une échelle de grandeur). élévation du niveau des eaux. élévation de la température.
d5./d Action d'élever, de s'élever à un rang supérieur. élévation à une dignité.
d6./d Caractère élevé (de l'âme, de l'esprit). L'élévation des sentiments.

⇒ÉLÉVATION, subst. fém.
I.— [Correspond à élever1 I]
A.— [La montée est physique; le point de départ exclut l'idée de degré ou ne se situe pas déjà à une certaine hauteur]
1. [Avec une idée de mouvement] Action d'élever une chose; fait pour une chose de s'élever ou d'être élevée.
a) [À propos d'une partie du corps] Les côtes n'ont qu'un mouvement borné d'élévation et d'abaissement (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 204). Un mouvement incessant d'élévation et d'abaissement des épaules (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 406).
DANSE. ,,Mouvement circulaire perpendiculaire au sol décrit par les jambes ou les bras soit vers l'avant, soit vers l'arrière`` (GITEAU, 1970) :
1. Et rien de charmant comme ce corps ainsi éclairé, se mouvant, sa jambe tout à coup lancée, les élévations qu'elle essaie en se tenant d'une main à une chaise, cette dislocation harmonieuse de la danseuse essayant ses membres dans cette atmosphère mystérieuse et chaude d'une loge, tout en causant, en laissant tomber sur vous ses grands yeux noirs.
GONCOURT, Journal, 1863, p. 1276.
b) [À propos d'une construction] Synon. construction, édification, érection. Le rétablissement de la plupart des églises démolies pendant la Révolution, l'élévation de nouvelles (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 139). Élévation d'un mémorial ou tas de pierres (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 300).
P. méton., B.-A. Œuvre d'art représentant l'érection de la croix du Christ. Le grand artiste [Rubens] aura commencé par l'Élévation de croix (MICHELET, Journal, 1837, p. 227).
ARCHIT. Représentation par le dessin d'un édifice dans sa projection géométrale et verticale. Élévation perspective, élévation du portail d'une église, de la face principale d'un palais, d'une maison (Ac. 1798-1932). Ces deux archéologues ont obtenu des plans, des coupes et des élévations (FRANCE, Rabelais, 1924, p. 70). Portiques ou (...) constructions notables dessinés en élévation (LAVEDAN, Urban., 1926, p. 131).
c) LITURG. Geste par lequel le prêtre, à la messe, élève l'hostie et le calice après la consécration, pour les montrer aux fidèles. « C'est Dieu élevé, mon petit », me disait celle-ci [ma grand'mère] au moment de l'élévation (BILLY, Introïbo, 1939, p. 21).
P. méton.
Moment de la messe où a lieu ce rite. Sonner l'élévation. On chanta un motet à l'élévation (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 372).
♦ Morceau de chant ou de musique exécuté à ce moment. Un volume d'Élévations et Motets (LA LAURENCIE, Éc. fr. violon, t. 1, 1922, p. 68).
2. [Sans idée de mouvement] Vx. Hauteur, altitude atteinte par une personne ou une chose. Rochers perpendiculaires, de deux ou trois cents pieds d'élévation (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 122). On remarquait la largeur et l'élévation de son front [d'Amaury] (SAND, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 197).
P. méton. Éminence de terrain. Synon. butte, talus, tertre. Une petite élévation qui leur servait d'épaulement (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 33).
ASTRON. Élévation du pôle. ,,Angle formé avec le plan de l'horizon par un rayon visuel mené de chaque point de la terre au pôle visible de la sphère céleste`` (Ac. 1835-1932). Mesurer géométriquement l'étendue de l'esprit comme on mesure l'élévation du pôle (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 165).
B.— Au fig. [La montée concerne des valeurs]
1. [Valeurs physiques ou financières correspondant à des réalités évaluables] Action d'élever une chose; fait pour une chose de s'élever ou d'être élevée.
a) [Le point de départ exclut l'idée de degré ou n'est pas déjà situé à une certaine hauteur] Synon. importance, montant :
2. Wallenrod (...) plaça dans les fonds français la somme nécessaire pour donner à sa fille trente mille francs de rente. Cette dot fit une très-faible brèche à sa caisse, vu le peu d'élévation du capital.
BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 23.
b) [Le point de départ est déjà situé à une certaine hauteur] Élévation du niveau de vie, des salaires, des tarifs, des taxes. Synon. augmentation, hausse, majoration. L'élévation du prix des charges (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 112). Une forte élévation de pression et de température (PÉRISSE, Automob., 1907, p. 82).
ALG. Élévation d'un nombre à la seconde, à la troisième puissance, etc. Action de le carrer, de le cuber, etc.
MÉD. Élévation de température. ,,Augmentation de la fièvre constatée à l'aide du thermomètre`` (Ac. 1932). Élévation du pouls. Augmentation du nombre des pulsations. Synon. accélération. Une élévation du pouls et une petite fièvre (GONCOURT, Journal, 1877, p. 1202).
2. [Valeurs morales]
a) Action d'élever une personne, fait pour une personne de s'élever ou d'être élevée à un rang supérieur ou éminent. Synon. accession, avancement, promotion. Le connétable, bien peu après son élévation, avait voulu la mériter par quelque nouvel exploit (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 150).
[Avec un compl. prép. indiquant à quoi la pers. est élevée.] L'élévation du duc d'Anjou au trône espagnol (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 227). Ma future élévation à la dignité de maréchal de France (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 410).
P. méton. Rang social élevé d'une personne :
3. Un grand nombre des fermiers, des meuniers, des nourrisseurs, des cultivateurs aux environs de Paris rêvent pour leurs filles les gloires du comptoir, et voient dans un détaillant, dans un bijoutier, dans un changeur, un gendre beaucoup plus selon leur cœur qu'un notaire ou qu'un avoué, dont l'élévation sociale les inquiète; ils ont peur d'être méprisés plus tard par ces sommités de la bourgeoisie.
BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 144.
P. métaph. L'élévation des monuments, comme celle des hommes, ne tient point à leur hauteur (BARB. D'AUREV., 3e Memor., 1856, p. 44).
b) Action de se poser plus haut dans le domaine intellectuel, moral ou spirituel; p. méton. résultat de cette action. L'élévation ou l'abaissement de l'esprit public de la nation (VIGNY, Journal poète, 1846, p. 1248). Il [Combeferre] voulait que la société travaillât sans relâche à l'élévation du niveau intellectuel et moral (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 775).
MYSTIQUE. Mouvement de l'âme vers Dieu. La prière, cette élévation de l'âme vers Dieu (E. DE GUÉRIN, Journal, 1840, p. 384). V. aussi amour ex. 19.
P. méton. Recueil de méditations favorisant la prière :
4. Lu hier soir (...) les admirables pages de Bossuet sur l'Oraison, extraites de je ne sais où et que je trouve en tête de ma petite édition des Élévations sur les mystères. Mais, lorsqu'ensuite j'aborde les deux premières élévations, je m'empêtre dans une suite de pseudoraisonnements qui, loin de me persuader, m'indisposent et m'écœurent à neuf.
GIDE, Journal, 1916, p. 533.
c) P. méton. Qualité de l'esprit qui permet à une personne de s'élever dans ce domaine ou qui résulte de la pratique d'une grande spiritualité. Élévation de l'âme, du caractère, d'esprit, de pensée, des sentiments. Synon. noblesse, grandeur d'âme, hauteur de vues. L'élévation du génie, l'abondance et l'éclat des idées (CABANIS, Rapp. phys. mor., t. 1, 1808, p. 430) :
5. Ma grand-mère avait un esprit de discernement plus éclairé et d'une grande élévation naturelle. Elle voulait former mon goût et portait sa critique judicieuse sur tous les objets qui me frappaient.
SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 293.
En partic. [À propos du style] Une certaine élévation de langage (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 620).
II.— [Correspond à élever1 II] Élévation de la voix. Action d'élever la voix; p. méton. résultat de cette action.
[À propos de la tonalité ou du timbre] Il y a des élévations de voix nécessaires dans la déclamation (Ac. 1798-1932). L'accent aigu [en grec] demande une élévation de la voix (LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p. 430).
[À propos de l'intensité] Une de ces colères de surface, qui sont toutes dans l'élévation de la voix (GONCOURT, Journal, 1882, p. 163).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1290 elevation du corps nostre Seigneur (cité d'apr. DESMAZE, Curiosités des anc. justices, 381 ds DELB. Rec.); XIIIe — XIVe s. elevation du Corpus Dominici (Chron. de Flandre, 1, 149, Kervyn, ibid.); 1314 « état de ce qui est élevé » (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, I, 133, p. 42); 2. 1549 élévation de la voix (EST.); 3. 1665 fig. « caractère élevé de l'esprit » (LA ROCHEFOUCAULD, Œuvres, éd. D. L. Gilbert, t. 1, p. 37); 4. 1666 fig. « action d'élever, de s'élever à un rang supérieur » (FURETIÈRE, Roman bourgeois, éd. Colombey, 305). Empr. au b. lat. elevatio, proprement « action d'élever », spéc. elevatio vocis [sur une syllabe accentuée]. Fréq. abs. littér. :1 190. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 985, b) 1 309; XXe s. : a) 819, b) 1 318. Bbg. Archit. 1972, p. 19, 33, 34. — HOTIER (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France. 1973, p. 48.

élévation [elevɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIIe; lat. elevatio, du supin de elevare. → Élever.
Action de lever, d'élever, de s'élever; résultat de cette action.
———
I
1 (XIVe, Mondeville). Action de lever, de soulever (une partie du corps). || Mouvement d'élévation de l'épaule. || Élévation horizontale, verticale du bras.
1 En même temps que l'omoplate bascule, la clavicule élève son extrémité externe. Cette élévation se produit dès le début du mouvement pour atteindre son point culminant lorsque le bras est vertical.
Paul Richer, Nouvelle anatomie artistique, III, p. 90.
2 L'élévation de l'épaule peut être produite par la contraction isolée d'un assez grand nombre de muscles ou de portions musculaires qui vont du tronc à l'omoplate (…)
L. Testut, Traité d'anatomie, t. I, p. 595.
Danse. Mouvement circulaire, perpendiculaire au sol, décrit par les bras ou par les jambes.
2 Action de lever, d'élever (un objet).Liturgie. || Élévation de l'hostie (par le prêtre).Absolt. Le moment de la messe où le prêtre élève l'hostie et la montre aux fidèles. Lever-Dieu (vx). || On en était à l'élévation.Morceau de musique, de chant exécuté à ce moment.
3 Dans ces fronts qui se baissaient avec un mouvement de ferveur soumise, à l'Élévation (…)
Paul Bourget, le Disciple, p. 127.
Rare. Action de transporter plus haut. || Élévation des fardeaux au moyen d'appareils de levage.
3 Action de bâtir, de construire. || Travailler à l'élévation d'un mur, d'un monument. Construction, édification, érection.Spécialt. Œuvre d'art qui représente l'érection de la croix du Christ. || L'Élévation de la Croix, tableau de Rubens.
4 Vx. Hauteur, altitude. || Il faut donner plus d'élévation à ce plancher, à cette muraille (Académie). || Élévation d'une montagne au-dessus du niveau de la mer. Altitude. || Un rocher de trois cents pieds d'élévation (→ Déchirure, cit. 6).
4 L'élévation de cet escarpement peut encore être mesurée aujourd'hui par la hauteur des deux tertres des deux grandes sépultures qui encaissent la route de Genappe à Bruxelles (…)
Hugo, les Misérables, III, I, VII.
Astron. Mod. || Élévation du pôle dans un lieu : la distance du pôle à l'horizon du lieu. || Angle d'élévation.
Par ext. (Une, des élévations). Terrain élevé. Bosse, butte, éminence, hauteur, tertre. || Élévation de terrain, ou, absolt, élévation. || Une élévation nous dérobe la vue. || Une petite élévation qui leur servait d'épaulement (Erckmann-Chatrian, in T. L. F.).
Spécialt. Géom. Représentation graphique d'une des faces d'un corps sur un plan vertical parallèle à cette face.Archit. || Élévation perspective. || Coupe ou élévation d'un bâtiment.
———
II
1 Action de s'élever; fait de s'élever. || L'élévation de l'eau dans le corps de la pompe. || L'élévation du niveau des eaux. || L'élévation d'un ballon dans les airs.
Par métonymie. Hauteur dont on s'élève (saut).
2 Fig. || L'élévation du prix des denrées, du coût de la vie. Accroissement, hausse. || Élévation de température (→ Crise, cit. 7). || Augmentation, élévation du pouls : augmentation du nombre de pulsations. Accélération.Élévation d'un nombre à la seconde, à la troisième puissance.(1549). || Élévation de la voix, son passage à un ton plus haut et souvent à une intensité plus forte; ton plus haut que celui qu'on prend habituellement.
———
III Fig. (Abstrait).
1 (1666). Action d'élever, de s'élever à un rang supérieur. Accession, ascension. || L'élévation de qqn à une dignité. || L'élévation d'un prince au trône, à l'empire. || Élévation d'un officier au grade supérieur. Avancement, promotion. || Son élévation au grade d'officier de la Légion d'honneur. || L'élévation de son rival au poste qu'il convoitait. Nomination; → Apprivoiser, cit. 6; balance, cit. 11.
5 (…) l'élévation du duc d'Anjou sur le trône de Charles-Quint remplit l'Europe d'inquiétudes et la replongea dans les horreurs d'une guerre universelle (…)
G.-T. Raynal, Hist. philosophique, XV, 11, in Littré.
6 S'il souhaitait de s'élever et s'il le répétait sans cesse, il avait l'horreur des servitudes bureaucratiques et n'eût pas considéré comme une élévation de travailler à heures fixes, derrière des portes closes, même au prix d'un traitement princier.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, V, p. 267.
Par ext. Vx ou littér. Rang auquel qqn est élevé.
7 Considérez ces grandes puissances que nous regardons de si bas; pendant que nous tremblons sous leur main, Dieu les frappe pour nous avertir; leur élévation en est la cause (…)
Bossuet, Oraison funèbre de la Duchesse d'Orléans.
7.1 L'un de ces hommes, celui qui se prêtait, était âgé de vingt-quatre ans, assez bien mis pour faire croire à l'élévation de son rang, l'autre à peu près du même âge, paraissait un de ses domestiques.
Sade, Justine…, t. I, p. 66.
8 Ce sera plus tard (Jeanne Poisson), par la faveur du roi, la marquise de Pompadour. En son élévation, la favorite n'aura pas oublié sa compagne du temps de l'Hôtel des Invalides (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 169.
2 Relig. Mouvement (de l'âme, du cœur) vers Dieu. || Élévations de l'âme vers Dieu. Mouvement, prière. || Élévations à Dieu sur tous les mystères de la religion chrétienne, ouvrage de Bossuet.
9 Là, tout en me promenant, je faisais ma prière qui ne consistait pas en un vain balbutiement de lèvres, mais dans une sincère élévation de cœur à l'auteur de cette aimable nature dont les beautés étaient sous mes yeux.
Rousseau, les Confessions, VI.
3 (1665). Qualité qui élève moralement l'homme. Noblesse; distinction, grandeur. || L'élévation de son caractère et de son esprit. || Une grande élévation de sentiments, de pensée. || Manquer d'élévation. Hardiesse, hauteur (de vues), largeur (de vues).
10 La première et la plus considérable source du sublime est une certaine élévation d'esprit qui nous fait penser heureusement les choses.
Boileau, Longin, VI.
11 L'étude n'a point émoussé ta vivacité ni appesanti ta personne : la fade galanterie n'a point rétréci ton esprit ni hébété ta raison. L'ardent amour, en t'inspirant tous les sentiments sublimes dont il est le père, t'a donné cette élévation d'idées et cette justesse de sens qui en sont inséparables.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, XI.
12 (…) l'élévation du caractère est une qualité qui élève le caractère au-dessus des choses basses; la hauteur est un défaut qui, dans notre idée ou dans nos manières, nous place au-dessus des autres.
Littré, Dict., art. Élévation.
Absolument :
13 (…) cette élévation que le véritable humanisme inspire à tout homme bien né (…)
Strowski, Montaigne, p. 36.
4 Noblesse de l'expression. || L'élévation du style.
CONTR. Abaissement, affaiblissement, baisse, chute, dépression, diminution. — Bassesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.