incise [ ɛ̃siz ] n. f. et adj. f.
• 1770; lat. incisa « coupée »
1 ♦ Mus. Groupe de notes formant une unité rythmique à l'intérieur d'une phrase musicale.
2 ♦ (1771) Gramm. Proposition généralement courte, tantôt insérée dans le corps de la phrase, tantôt rejetée à la fin, pour indiquer qu'on rapporte les paroles de qqn ou pour exprimer une sorte de parenthèse. ⇒ 2. incident. Ex. « Bonsoir, dit-elle »; « Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence » (Lamartine). Élément, phrase en incise. — Adj. Proposition incise.
● incise nom féminin (latin incisa, coupée, de incidere, couper) Proposition, généralement courte, insérée dans une autre proposition (par exemple Un jour, je pense, il reviendra). ● incise (synonymes) nom féminin (latin incisa, coupée, de incidere, couper) Proposition, généralement courte, insérée dans une autre proposition (par exemple...
Synonymes :
- proposition incidente
incise
n. f. et adj. f. GRAM Proposition très courte, présentant un sens complet, et intercalée dans une autre (ex. dit-il).
— adj. f. Proposition incise.
⇒INCISE, subst. fém.
A. — GRAMM. Proposition généralement de peu d'étendue et syntaxiquement indépendante, intercalée entre virgules dans le corps de la phrase ou rejetée à la fin de celle-ci, utilisée pour indiquer que l'on rapporte les paroles ou les pensées de quelqu'un ou pour introduire diverses nuances (supposition, opinion, explication, interrogation). Synon. incidente. Dans L'argent, dit le sage, ne fait pas le bonheur, la proposition dit le sage est une incise (Ling. 1972). À force d'incises, de retouches, d'épithètes papillotantes, cette conférence, d'ailleurs, prenait corps, se dessinait avec des contours précis (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 190).
— Emploi adj. Proposition incise (ROB., Lar. Lang. fr.).
B. — MUS. Unité rythmique de quelques notes, constituant une subdivision du membre de phrase (d'apr. Mus. 1976). Il s'agit (...) avant tout, de discerner si le thème [sur lequel on aura à improviser] est constitué par : 1o Une figure, ou une incise, c'est-à-dire un groupe de quelques notes. 2o Un membre de phrase, ou un motif, s'arrêtant sur une demi-cadence. 3o Une phrase, concluant sur une cadence. 4o Une période de deux phrases, ou plus (DUPRÉ, Improvis., 1925, p. 62).
C. — GRAV. Inscription, motif gravé. Après quelques minutes données à l'examen de ces incises, dessinées avec toute la pureté du beau style égyptien à son époque classique (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 169).
— IMPR. Famille de caractères dont le prototype est la capitale romaine d'inscription (d'apr. Impr. 1977).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1771 gramm. (Trév.). Formé à partir du lat. incisa, part. passé fém. subst. de incidere (v. inciser); le lat. class. employait incisum, part. passé neutre subst. de incidere au sens de « petit membre de phrase, incise ».
incise [ɛ̃siz] n. et adj. f.
ÉTYM. 1770, Rousseau; lat. incisa « coupée », p. p. fém. de incidere. → Inciser. REM. Le lat. employait incisum au sens du franç. « incise ».
❖
1 Mus. Groupe de notes formant une unité rythmique à l'intérieur d'une phrase musicale.
2 (1771). Gramm. Proposition généralement courte, tantôt insérée dans le corps de la phrase, tantôt rejetée à la fin, pour indiquer qu'on rapporte les paroles de qqn ou pour exprimer une sorte de parenthèse, souvent d'insistance ou de politesse (ex. : « Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence », Lamartine). ⇒ 2. Incident (I., 3.). || Inversion du sujet de l'incise. || Verbe déclaratif de l'incise (→ Faire, cit. 117). || Élément, proposition en incise. — Adj. || Proposition incise.
1 (…) le verbe de l'incise est régulièrement un déclaratif, comme dire, répondre, reprendre, etc., ou crier, s'écrier, murmurer, etc. À ces verbes naturellement prédestinés à ce rôle s'en sont ajoutés d'autres plus ou moins voisins de sens : « Ma petite fille, commença-t-il sur un ton éploré, ne sois pas trop sévère pour ton pauvre père » P. Benoit, Déjeuner de S., III, (= commença-t-il à dire)… Puis, certains écrivains, par affectation à la fois de brièveté et de relief, ont utilisé des « ersatz », où très souvent il n'y a rien pour la déclaration (…) les faux déclaratifs suivants : tempêter, râler, plaisanter, s'égosiller… sont pris évidemment, comme des substituts de dire accompagné d'un gérondif du sens exprimé par eux, (dit-il en pleurnichant, en plaisantant, etc.).
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, t. II, no 1123, p. 231.
2 J'ai dénoncé dans un précédent ouvrage l'emploi abusif que font les écrivains contemporains dans les propositions incises (ou intercalées) du type dit-il, pensait-il, de toutes sortes de verbes d'action qui n'ont avec les verbes dire et penser que des rapports assez lointains (…) On peut admettre (…) l'emploi dans les incises de verbes qui expriment un sentiment, comme protester, s'étonner, s'indigner. Mais, dans cette voie, il ne faut pas aller trop loin.
René Georgin, la Prose d'aujourd'hui, p. 54-55.
3 N. f. pl. Techn. || Les incises : caractères typographiques s'inspirant des inscriptions des monuments antiques.
Encyclopédie Universelle. 2012.