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inclination

inclination [ ɛ̃klinasjɔ̃ ] n. f.
inclinacion 1236 ; lat. inclinatio
1Mouvement affectif, spontané vers un objet ou une fin. appétit, désir, envie, penchant, propension, tendance. « Ses bonnes inclinations s'altérèrent » (Chateaubriand). Agir contre sa propre inclination. goût. Suivre son inclination. Avoir de l'inclination, une certaine inclination à mentir (cf. Être enclin, porté, sujet à). Faire qqch. par inclination, par goût, spontanément et volontiers. « La vie n'avait pas trop contrarié son inclination naturelle au bonheur » (France). Montrer de l'inclination pour l'aventure, les sciences. attrait, disposition.
2Littér. Mouvement qui porte à aimer qqn. affection, amour, sympathie. « de l'amour, de l'inclination, comme tu voudras » ( Marivaux). Tendre, vive inclination pour qqn. Mariage d'inclination.
3(XIVe) Sens propre Cour. Action d'incliner en avant la tête ou le corps en signe d'acquiescement ou de déférence. « Une de ces légères inclinations de tête » (Balzac). salut; inclinaison. Profonde inclination. courbette, révérence.
⊗ CONTR. Antipathie, aversion.

inclination nom féminin (latin inclinatio, -onis) Action d'incliner en avant la tête ou la partie supérieure du corps, en signe d'acquiescement, de respect, de politesse pour saluer : Approuver une remarque d'une inclination de tête. Disposition naturelle, qui porte quelqu'un vers quelque chose, vers un genre d'activité, d'occupation, etc. : Avoir une inclination pour la musique. Littéraire. Mouvement spontané qui porte une personne vers une autre, inspiré par la sympathie, l'affection, l'amitié, l'amour : Mariage d'inclination.inclination (citations) nom féminin (latin inclinatio, -onis) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. Dom Juan, I, 2, Dom Juan inclination (difficultés) nom féminin (latin inclinatio, -onis) Emploi Ne pas confondre ces deux mots de prononciation proche. 1. Inclinaison n.f. = état de ce qui est incliné, oblique. L'inclinaison d'un sol. L'inclinaison du corps. 2. Inclination = action de pencher la tête ou le corps. Saluer qqn d'une légère inclination du buste. - Disposition, goÛt pour qqch : avoir de l'inclination pour la solitude.inclination (synonymes) nom féminin (latin inclinatio, -onis) Action d'incliner en avant la tête ou la partie supérieure...
Synonymes :
- inclinaison
- salut
Disposition naturelle, qui porte quelqu'un vers quelque chose, vers un genre...
Synonymes :
- désir
- disposition
- penchant
- propension
- tendance

inclination
n. f.
d1./d Disposition, penchant naturel qui porte vers (qqch, qqn). Inclination à la bienveillance.
d2./d Action d'incliner le corps, la tête. Inclination respectueuse.

⇒INCLINATION, subst. fém.
A. — Action de s'incliner, de courber la tête, le buste, souvent en signe d'acquiescement ou de salutation (cf. inclinaison rem.). Légère, profonde inclination; remercier par une inclination de tête. Oui, madame, (...) répondit le valet avec une inclination de tête que lui aurait enviée un prince saluant la foule (ZOLA, Curée, 1872, p. 333). Docre faisait les génuflexions, les inclinations médiocres ou profondes, spécifiées par le rituel (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 161). Enfin il eut une petite inclination du buste : « Je vous souhaite une bonne nuit » (VERCORS, Silence mer, 1942, p. 32) :
1. ... la reine, loin d'être scandalisée, répondit par une petite inclination souriante, presque une demi-révérence.
MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 277.
B. — Au fig.
1. Force intérieure et naturelle qui oriente spontanément ou volontairement la personne vers un objet, un goût, un but. Synon. penchant, tendance. Je crois qu'il y a dans nous une inclination à la paresse, qui est le plus fort de nos penchans (COTTIN, C. d'Albe, 1799, p. 103). On ne sauroit imaginer combien sont grandes les influences de nos premières habitudes et de nos premières inclinations sur les penchans qui sont dans le cas de nous dominer un jour, et sur le caractère qui nous deviendra propre (LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 366). Elle a beaucoup d'inclination pour les langues, beaucoup de facilité à les apprendre, et elle ne résiste pas au plaisir d'y éprouver son habileté (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 51) :
2. Il y a chez la femme une inclination profonde à la passivité qui oriente tout son comportement. Elle tolère une zone plus ou moins large de tendances actives et offensives. Mais sa manière d'être la plus profonde est de s'abandonner, de s'effacer, de se soumettre (aux plus bas étages du comportement), de se renoncer, de se donner (aux sommets de sa vie).
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 399.
PSYCHOL. ,,Tendance consciente et finalisée`` (PIGUET 1960). Inclinations égoïstes ou personnelles, altruistes, supérieures (cf. LAL. 1968). L'inclination dominante, intéressée, passionnelle, intellectuelle ou morale, de l'être qui choisit (GAULTIER, Bovarysme, 1902, p. 159). Inclination naturelle et nécessaire des êtres à rechercher avant tout leur propre bien (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p. 80).
SYNT. Bonnes, mauvaises inclinations; se laisser aller à ses inclinations; réprimer, sacrifier ses inclinations; avoir une véritable inclination pour la chimie, les mathématiques.
2. En partic.
a) Vieilli. Mouvement spontané qui porte à montrer de l'affection pour quelqu'un. Vive inclination pour un enfant. Il n'avait suivi que son inclination pour la France et son attachement pour le duc d'Orléans (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 255).
b) Penchant amoureux. Ressentir une inclination. Je ne savais pas comment je l'aimais; si c'était de l'intimité pure, de l'amitié, de l'amour, de l'habitude ou de tous ces sentiments réunis que se composait mon inclination pour elle (LAMART., Graziella, 1849, p. 237). Elle a eu quelque inclination contrariée, ou méconnue, ou repoussée (AMIEL, Journal, 1866, p. 143). Je sais qu'il y a deux jours vous n'aviez pour moi qu'une inclination modérée. Mais aujourd'hui je compte absolument sur un allié qui oblige cette inclination à se transformer en amour (CUREL, Nouv. idole, 1919, II, 3, p. 206) :
3. J'étais de ces imbéciles qui se persuadent qu'il existe d'une part les amoureuses désintéressées, et de l'autre les rouées qui ne cherchent que l'argent. Comme si dans la plupart des femmes, l'inclination amoureuse n'allait de pair avec le besoin d'être soutenues, protégées, gâtées...
MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 98.
Mariage d'inclination. Anton. mariage de raison, de convenance. Je n'oserais pourtant pas affirmer que les mariages de convenance que j'ai vu pratiquer autrefois fussent généralement moins heureux que les mariages d'inclination que je vois faire aujourd'hui (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p. 112).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIIe s. « mouvement affectif spontanément dirigé vers un objet, un but, une personne » (J. DE MEUNG, Test. ds Rose, éd. M. Méon, t. 4, p. 91); 2. a) ca 1393 « action d'incliner le corps ou la tête (pour saluer) » (Ménagier, I, 14 ds T.-L.); b) 1575 « action de pencher quelque chose » (A. PARÉ, Œuvres, XXV, 46, éd. J.-F. Malgaigne, t. 3, p. 611); 3. 1547 « état de ce qui est incliné » (J. MARTIN, Archit. Vitruve, f° 89 v° ds IGLF). Empr. au lat. inclinatio « action de pencher, inclinaison; tendance, penchant », dér. de inclinare (incliner). Fréq. abs. littér. : 572. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 275, b) 603; XXe s. : a) 614, b) 650. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 21. - JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 76. - PINCHON (J.). Questions de vocab. Fr. Monde. 1968, n° 59, p. 51; n° 60, p. 54.

inclination [ɛ̃klinɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Fin XIIIe, J. de Meung (inclinacion, 1236), au sens I; lat. inclinatio « action de pencher, inclinaison; tendance, penchant », du supin de inclinare. → Incliner.
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I (Abstrait).
1 Mouvement affectif, spontanément orienté vers un objet ou une fin (et généralement apprécié moralement, souvent négativement, selon les jugements portés sur la nature humaine). Appétit, désir, envie, penchant, pente (vieilli), propension, tendance. || Inclination innée, naturelle. Appétence, instinct. || L'inclination naturelle qui lui fait admirer son oncle (→ Brider, cit. 8). || Inclination au mal, à la vertu… || Bonnes, mauvaises inclinations. || Inclinations fâcheuses, mauvaises, vicieuses (→ Honnête, cit. 2). || L'homme est prisonnier de ses inclinations (→ Empêcher, cit. 13; enchaîner, cit. 6). || La société altère les inclinations naturelles de l'homme (cit. 80; → Habitude, cit. 44). || Combattre ses inclinations (→ Furtif, cit. 2). || Contrarier, violenter une inclination. || Agir contre sa propre inclination. Goût (→ Flexible, cit. 5). || Suivre son inclination. || Faire qqch. par inclination, par goût, spontanément et volontiers.Avoir de l'inclination, une certaine inclination à mentir, à se mettre en colère. Enclin (être enclin à); sujet (être sujet à); porter (être porté à). || Montrer de l'inclination, une vive inclination pour l'aventure, les sciences. Attrait, disposition; porter (être porté sur). || Son inclination pour la carrière médicale s'est révélée, s'est affirmée. Vocation. || Il ne cache pas son inclination pour votre projet. Préférence.Par ext. Vx. (Collectif). || L'inclination. || L'inclination de qqn. Complexion, nature, tempérament (→ ci-dessous, cit. 2 et 3). || Forcer son inclination. || Son inclination la porte à tous les excès.Vx. Penchant à, envie de (faire une action précise). → ci-dessous, cit. 5.
1 Socrate avouait à ceux qui reconnaissaient en sa physionomie quelque inclination au vice, que c'était à la vérité sa propension naturelle, mais qu'il avait corrigée par discipline.
Montaigne, Essais, II, XI.
2 (…) mon inclination, qui m'a toujours fait haïr le métier de faire des livres (…)
Descartes, Disc. de la méthode, VI.
3 (…) mon inclination ne me porterait pas à le prendre pour modèle (…)
Racine, les Plaideurs, Au lecteur.
4 (…) une personne comme vous, qui êtes magnifique, et qui avez de l'inclination pour les belles choses (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 1.
5 Ce n'est pas qu'elles (ces colonies) n'eussent quelque inclination à me secourir; mais (…)
Fénelon, Télémaque, IX.
6 Ses grandes qualités restèrent les mêmes; mais ses bonnes inclinations s'altérèrent et ne soutinrent plus ses grandes qualités; par la corruption de cette tache originelle sa nature se détériora.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 330.
7 Heureux de naissance, la vie n'avait pas trop contrarié son inclination naturelle au bonheur.
France, Pierre Nozière, II, p. 147.
8 Les êtres ne changent pas, c'est là une vérité dont on ne doute plus à mon âge; mais ils retournent souvent à l'inclination que durant toute une vie ils se sont épuisés à combattre. Ce qui ne signifie point qu'ils finissent toujours par céder au pire d'eux-mêmes : Dieu est la bonne tentation à laquelle beaucoup d'hommes succombent à la fin.
F. Mauriac, la Pharisienne, XVI.
Tendance morale. || Inclinations égoïstes, altruistes, supérieures.
9 Les inclinations des esprits sont au monde spirituel ce que le mouvement est au monde matériel.
Malebranche, De la recherche de la vérité, IV, 1.
10 Quand on définit l'inclination un mouvement, on ne fait pas une métaphore. En présence de plusieurs plaisirs conçus par l'intelligence, notre corps s'oriente vers l'un d'eux spontanément, comme par une action réflexe. Il dépend de nous de l'arrêter, mais l'attrait du plaisir n'est point autre chose que ce mouvement commencé.
H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, p. 28-29.
2 (Mil. XVIe). Littér. (Cour. dans la langue class.). Mouvement qui porte à aimer qqn. Affection (cit. 2), amitié, amour, sympathie. || Inclination aveugle d'un père pour certains de ses enfants (→ Effet, cit. 2). || Se prendre d'une tendre, d'une vive inclination pour qqn.Spécialt. Fait de se sentir attiré sentimentalement par qqn. || Inclination amoureuse. || S'éprendre (cit. 4) d'inclination, sentir quelque inclination pour une femme (→ Heure, cit. 58). || Contraindre (cit. 1) son inclination. — ☑ Loc. Mariage d'inclination (→ ci-dessous, cit. 16), fait par inclination, éventuellement par amour (mariage d'amour), et opposé à mariage de convenance, de raison (→ 2. Idéal, cit. 7).Avouez que vous avez une inclination de cœur pour lui. Faiblesse. || Inclination brusque et passagère. Toquade.
11 Afin que vous compreniez mieux le dessein de Clélie, vous verrez qu'elle a imaginé qu'on peut avoir de la tendresse par trois causes différentes : ou par une grande estime, ou par reconnaissance, ou par inclination; et c'est ce qui l'a obligée d'établir ces trois villes de Tendre sur trois rivières qui portent ces trois noms (…) Tendre sur Inclination, Tendre sur Estime et Tendre sur Reconnaissance.
G. et M. de Scudéry, Clélie, Hist. romaine, I.
12 Celui que vous aimez, ma voisine, a, dit-on, quelque inclination pour ma fille (…)
Molière, l'Amour médecin, I, 1.
13 (…) ces deux jeunes cavaliers se sentirent tant d'inclination l'un pour l'autre, qu'en peu de jours il se forma entre eux une amitié comparable à celle d'Oreste et de Pylade.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, XIII.
14 Eh ! mais oui, de l'amour, de l'inclination, comme tu voudras; le nom n'y fait rien. Je l'aime mieux qu'une autre. Voilà tout.
Marivaux, le Legs, IV.
15 (…) j'avais mis de la complaisance à m'abandonner à une inclination dont je connaissais l'insurmontable illégitimité.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 98.
16 Enfin, jamais amourette n'a si promptement tourné en mariage d'inclination, disait le vieil oncle (…)
Balzac, le Bal de Sceaux, Pl., t. I, p. 112.
17 De tout temps la femme a dû inspirer à l'homme une inclination distincte du désir, qui y restait cependant contiguë et comme soudée, participant à la fois du sentiment et de la sensation.
H. Bergson, les Deux Sources de la morale et de la religion, p. 39.
18 Anne d'Autriche, pour donner une couleur innocente à sa passion, répondait à ses amies, qui lui reprochaient son inclination pour le Cardinal, que ce bel homme n'avait aucun goût pour les dames (…)
Louis Bertrand, Louis XIV, II, 2.
(1650). Vx. La personne qui est l'objet de l'inclination.
19 N'est-ce pas une chose épouvantable, qu'un fils qui veut entrer en concurrence avec son père ? et ne doit-il pas, par respect, s'abstenir de toucher à mes inclinations ?
Molière, l'Avare, IV, 4.
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II (Fin XIVe). Rare. (Concret). Action d'incliner, de pencher.Cour. Action d'incliner la tête ou le corps en signe d'acquiescement ou de déférence. || Il fit une légère inclination de tête. Inclinaison (cit. 5 à 13, et rem.). || Faire une profonde inclination. Courbette, révérence, salut.
20 (…) une troupe de Nymphes la vint recevoir jusque par delà le perron; et, après une inclination très profonde, la plus apparente lui fit une espèce de compliment (…)
La Fontaine, les Amours de Psyché, I.
21 (…) il nous fit de son côté une inclination de tête, accompagnée de regards si gracieux (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, VII, XIV.
22 Il salua visiblement la comtesse, qui répondit par une de ces légères inclinations de tête, pleines de mépris, avec lesquelles les femmes ôtent à leurs adorateurs l'envie de recommencer.
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 116.
23 Les hommes se levèrent pour répondre par une inclination polie, et les femmes firent une révérence cérémonieuse.
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 507.
Spécialement (liturgie) :
24 Docre faisait les génuflexions, les inclinations médiocres ou profondes, spécifiées par le rituel (…)
Huysmans, Là-bas, XIX.
CONTR. Antipathie, aversion.

Encyclopédie Universelle. 2012.