prolonger [ prɔlɔ̃ʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• XIIIe; prolonger, d'apr. allonger; prolonguer 1265; bas lat. prolongare
♦ Faire aller au-delà d'une limite antérieurement fixée.
1 ♦ Faire durer plus longtemps; accroître, augmenter la durée de (⇒ prolongation). Prolonger la vie de qqn. Prolonger une séance, un débat. Prolonger un délai. ⇒ proroger. Faire prolonger un visa. Nous ne pouvons prolonger notre séjour.
♢ Venir à la suite de. « Un froid noir prolongeait le dur hiver, sans pitié des misérables » (Zola).
♢ Pronom. Durer plus longtemps que prévu. ⇒ continuer. La réunion s'est prolongée jusqu'à minuit. « Ils y font tous les jours des repas qui se prolongent durant des heures » (Maeterlinck).
2 ♦ Faire aller plus loin dans le sens de la longueur. ⇒ allonger. Prolonger des lignes de métro au-delà de Paris.
♢ Pronom. Aller plus loin. ⇒ continuer, s' étendre. Le chemin se prolonge à travers bois. — Fig. Se prolonger dans ses enfants. ⇒ se perpétuer. « Ce désir de se prolonger dans autrui qu'est l'amour » (F. Mauriac).
3 ♦ (Choses) Être le prolongement de. Les bâtiments qui prolongent les ailes du château.
⊗ CONTR. Abréger, diminuer, raccourcir.
● prolonger verbe transitif (bas latin prolongare, du latin classique longus, long) Augmenter la longueur de quelque chose (de tant) : On a prolongé la route de deux kilomètres. Prolonger le fil de la télévision. Faire durer quelque chose plus longtemps, en augmenter la durée (de tant) : L'opposition a prolongé le débat jusqu'au matin. Être le prolongement, la continuation de quelque chose : Le sentier qui prolonge la route. ● prolonger (difficultés) verbe transitif (bas latin prolongare, du latin classique longus, long) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je prolonge, je proroge ; nous prolongeons, nous prorogeons ; il prolongea, il prorogea. Sens et emploi Ne pas confondre ces deux verbes de sens différent. 1. Prolonger : augmenter la longueur ou la durée de. Prolonger une avenue, une allée. Prolonger une trêve. 2. Proroger : repousser à une date ultérieure la limite de validité de. Proroger une échéance, un contrat. Registre Prolonger est un mot courant, proroger est un terme du vocabulaire du droit et des affaires. ● prolonger (expressions) verbe transitif (bas latin prolongare, du latin classique longus, long) Prolonger un malade, reculer au maximum, par tous les moyens thérapeutiques possibles, l'échéance finale. ● prolonger (synonymes) verbe transitif (bas latin prolongare, du latin classique longus, long) Augmenter la longueur de quelque chose (de tant)
Synonymes :
Faire durer quelque chose plus longtemps, en augmenter la durée (de...
Synonymes :
- allonger
- éterniser
- faire durer
- perpétuer
Contraires :
- abréger
Être le prolongement, la continuation de quelque chose
Synonymes :
- longer
prolonger
v. tr. étendre, continuer, faire aller plus loin.
d1./d (Dans l'espace.) Prolonger une avenue.
— Constituer un prolongement de. L'appentis qui prolonge la maison.
|| v. Pron. Le jardin se prolonge jusqu'à la rue.
d2./d (Dans le temps.) Faire durer plus longtemps.
|| v. Pron. La discussion s'est prolongée fort tard.
⇒PROLONGER, verbe
A. —Empl. trans. Faire aller au-delà d'une limite normale ou antérieurement fixée.
1. [Dans le temps]
a) Vx. Différer, retarder. J'avais beau travailler (...) prolonger fort tard le moment de mon coucher, à peine au lit (...) je comptais un jour de moins de mon exil (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.510).
b) Qqn/qqc.1 prolonge qqc.2 (de, par qqc.3). Accroître la durée de, faire durer plus longtemps. Synon. allonger, rallonger; anton. abréger, diminuer, raccourcir. Le grand défaut des acteurs actuels est, ce me semble, de (...) prolonger les syllabes pour faire peur aux petits enfants: «Le père et les deux fiiils lâââchement égorgééés» (STENDHAL, Journal, 1804, p.205). Ainsi le temps prolonge et nourrit ma souffrance (DESB.-VALM., Élégies, 1833, p.100). Que ce bras fort se lève Pour prolonger d'un jour ton règne qui s'achève (LAMART., Chute, 1838, p.1017).
SYNT. Prolonger une affaire, une attente, un bonheur, une conversation, un débat, un entretien, une épreuve, une guerre, un procès, une promenade, un séjour, une situation, un supplice, une trêve; prolonger ses adieux, ses études; prolonger les maux, les souffrances de qqn.
— Empl. pronom. passif. Synon. se continuer, s'étendre, se poursuivre. Leçon, liaison, repas, séance, séjour, soirée qui se prolonge. Cet entretien (...) se prolongea encore un quart d'heure (GENLIS, Chev. Cygne, t.3, 1795, p.92). Au lieu de se prolonger indéfiniment et de s'enchaîner sans solution de continuité, les sons et les accords deviennent brefs, précis (GEVAERT, Orchestr., 1885, p.80). Surpris par cette station silencieuse de Michel, qui se prolongeait anormalement, le père leva la tête (AYMÉ, Uranus, 1948, p.267).
c) En partic. Faire durer plus longtemps (la vie d'un animé). Prolonger les jours de qqn. Y avait-il quelque soin à donner à ce mourant? Pouvait-on, sinon le sauver, du moins prolonger sa vie pendant quelques jours? (VERNE, Île myst., 1874, p.574). Si l'homme prolonge ou adoucit son existence, il agit (VALÉRY, Variété III, 1936, p.208).
— Fam. [P. méton. de l'obj.] Maintenir en vie. Il faut bien tâcher de prolonger un homme, mais à quoi bon laisser souffrir une bête condamnée! (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p.1010). Sorti de scène, je l'enveloppais (le caniche) dans une couverte et je le frictionnais à l'alcool. Je l'ai bien prolongé, mais ça ne peut pas durer éternellement, un caniche savant! (COLETTE, Music-hall, 1913, p.177). Ces malades qu'on prolonge de douze heures en douze heures, jusqu'à ce que le bon Dieu ait décidé de leur sort (BERNANOS, Joie, 1929, p.695).
d) Au fig.
) Qqn1/qqc.1 prolonge qqn2. Synon. de perpétuer. Qu'est-ce que c'est, un enfant? Un morceau de vous-même qui porte votre orgueil et prolonge votre nom, un petit peu d'immortalité que vous caressez sur vos genoux... (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.201).
— Empl. pronom. réfl. Se prolonger dans ses enfants, dans son oeuvre. C'est par des formes insolites que les peintres morts tendent de survivre, qu'ils se prolongent et qu'ils nous crient: «Je suis là!» (COCTEAU, Fin Potomak, 1940, p.103):
• ♦ La première conscience qu'ils [les hommes] eurent ce fut celle de leur beauté. C'est ce qui permit la propagation de l'espèce. L'homme se prolongea dans sa postérité. La beauté des premiers se redit, égale, indifférente, et sans histoire. (...) je voulus plus ou mieux. Cette propagation, cette prolongation morcelée me parut indiquer chez eux une attente...
GIDE, Prométhée, 1899, p.324.
) Qqc.1 prolonge qqc.2 Faire durer. La jalousie, qui prolonge l'amour (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.348).
) Qqn1/qqc.1 prolonge qqn2/qqc.2 Continuer, être la suite de. La philosophie chrétienne prolonge la philosophie grecque en la dépassant (GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p.199). L'art, je le répète, n'existe pas en tant qu'art, en tant que détaché, libre, débarrassé du créateur, mais (...) il n'existe que s'il prolonge un cri, un rire ou une plainte (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p.250). V. amateur ex. 8.
— Empl. pronom. Le romantisme se prolonge démesurément en eux [les poëtes actuels]; ils en restent la queue attardée (ZOLA, Doc. littér., Poëtes contemp., 1881, p.129).
2. [Dans l'espace]
a) Qqn/qqc.1 prolonge qqc.2 (par qqc.3). Faire aller plus loin, dans le sens de la longueur. Prolonger une ligne de métro, une route. De la poudre d'antimoine et une petite spatule pour colorer le bord des paupières et en prolonger l'angle externe, suivant l'antique usage égyptien (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p.183). L'instinct assez surprenant qui les fait [les abeilles] parfois amincir et démolir l'extrémité de leurs rayons quand elles veulent prolonger ou élargir ceux-ci (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p.148).
— Empl. pronom. passif. Le vestibule se prolongeait par un couloir carrelé (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.773).
b) Être le prolongement de.
) Qqc.1 prolonge qqc.2 Son profil, un peu court, était très noble, le nez prolongeant la ligne du front avec une rectitude absolue, comme dans les visages grecs (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p.24).
) Qqc.3 prolonge qqc.2 Quelques villas que prolongeait un terrain de tennis (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.662). Une grande pièce qui prolonge la salle de spectacle les jours de représentation, mais qui est fermée le reste du temps... (GYP, Souv. pte fille, 1928, p.225).
c) MAR. Naviguer parallèlement à, et à peu de distance de. Synon. longer. Prolonger un vaisseau (Ac.). Le Bonadventure passa devant cette côte, qu'il prolongea à la distance d'un demi-mille (VERNE, Île myst., 1874, p.403).
B. —Empl. spécifiquement pronom.
1. [Dans le temps] Durer plus longtemps qu'il n'était prévu ou prévisible. Un froid qui se prolonge. L'enfance se prolonge chez les gosses opprimés (SARTRE, Mort âme, 1949, p.123).
2. [Dans l'espace] S'étendre en longueur, aller plus loin que ce qui est prévu ou prévisible. Chemin, route, océan qui se prolonge; se prolonger à perte de vue. La petite vallée où s'élève le hameau de Sainte-Hélène se prolonge dans l'île longtemps encore en serpentant au milieu de deux chaînes de montagnes arides qui la bordent et la resserrent (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.154).
— En partic. [Le suj. désigne un son] De tous côtés, se prolongeant aux montagnes, mille bruits fugaces, un infini chuchotement (D'ESPARBÈS, Lég. aigle, 1893, p.207).
Prononc. et Orth.:[], (il) prolonge [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Dans le temps 1. 1213 trans. «augmenter la durée de» (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.734, 26: Il [César] les departoit [les baillies] et bailloit a son voloir [...] et les prolonjoit d'an en an a cui que il voloit); 2. 1219 prolongier «retarder, différer» (Cartulaire de Cysoing, p.101 ds GDF. Compl.); 3. a) ca 1265 prolonger la vie de qqn (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p.268: cil est enemis de soi meismes ki prolongue la vie a son anemi); 1564 prolonger les jours de qqn (Indice et recueil universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, f° 276 v°: je prolongerai tes jours [I Rois 3, 14]); b) 1884 prolonger qqn «faire durer plus longtemps la vie d'une personne malade ou blessée» (ZOLA, loc. cit.); 4. 1810 enfance prolongée (STAËL, Allemagne, t.4, p.209: les Allemands de la nouvelle école considèrent l'ignorance et la frivolité comme les maladies d'une enfance prolongée); 1891 (GYP, Tante joujou, p.114: son air «bébé» prolongé tardivement); 1939 vierge prolongée (MONTHERL., Lépreuses, p.1375); 1962 jeune fille prolongée (ROB.); 5. 1899 pronom. se prolonger dans/en «se perpétuer, se continuer dans» (GIDE, loc. cit.). B. Dans l'espace 1. 1538 trans. «augmenter la longueur de» (EST. d'apr. FEW t.5, p.418a); 1541 prolonguer (SUÉTONE TRANQUILE, Faictz et Gestes des douze Caesars, trad. par G. Michel, VI, 195 v° ds HUG.: prolonguer [...] les murs de Romme jusques en Hostie); 1768 pronom. (Ch. BONNET, Considérations sur les corps organisés, t.1, p.227); 1962 rue prolongée (ROB.); 2. 1761 «constituer le prolongement de» (J. B. R. ROBINET, De la Nature, p.256: de nouvelles particules accumulées prolongeront les premières ramifications). C. 1678 mar. prolonger un navire «naviguer parallèlement à lui» (GUILLET). Empr. au lat. chrét. prolongare «faire durer, allonger, prolonger» (dans la Vulgate, Deut. 6, 2: ut prolongentur dies tui «afin que tes jours soient prolongés»), «différer» (Éz. 12, 28); dér. de longus (long); préf. pro- «devant, avant» (pro-). Fréq. abs. littér.:2974. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 4852, b) 3421; XXes.: a) 3427, b) 4610.
DÉR. 1. Prolongateur, adj. et subst. masc. (Ce) qui prolonge une chose (dans l'espace). Petits prolongateurs [pour ongles] en plastique (Les Lettres fr., 23 mars 1967, p.27, col. 4). Électr. ,,Câble souple raccordé d'une part à une fiche mâle, de l'autre à une fiche femelle`` (SIZ. 1968). Synon. rallonge. Cordon, fil, prolongateur. — []. — 1res attest. 1931 subst. électr. (Catal. de la Manufacture fr. d'armes et cycles de Saint-Étienne, rééd. Paris1981, p.572, art. 32-3417: Prolongateur, matière moulée noire, pour courant 5 amp.), 1970 adj. (ROB. Suppl.); de prolonger, suff. -(at)eur2. 2. Prolongeable, adj. Que l'on peut prolonger. a) [Dans l'espace] Ces questionnaires devront être en principe prolongeables jusqu'à l'examen complet de la distribution (Traité sociol., 1967, p.116). b) [Dans le temps] Situation prolongeable. Le soldat est persuadé qu'un délai indéfiniment prolongeable lui sera accordé avant qu'il soit tué, le voleur, avant qu'il soit pris, les hommes en général, avant qu'ils aient à mourir (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.608). Phonét. ,,Dont l'émission est susceptible de comporter une durée notable`` (MAR. Lex. 1951). En partic. Consonne prolongeable. Synon. de consonne continue. — []. — 1reattest. 1788 (FÉR. Crit., s.v. prolonger, citant LE GENDRE [Traité de l'opinion] s.réf.: le temps ... prolongeable à l'infini); de prolonger, suff. -able.
prolonger [pʀɔlɔ̃ʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. XIIIe; prolonger, d'après allonger; prolonguer, 1213; bas lat. prolongare.
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♦ Faire aller au delà d'une limite antérieurement fixée.
A Temporel.
1 Faire durer plus longtemps; accroître, augmenter la durée de (⇒ Prolongation). || Prolonger la vie de qqn. ⇒ Entretenir (→ Abréger, cit. 6; imprimer, cit. 4; nécessaire, cit. 12). || Prolonger la jeunesse (→ Longévité, cit. 3). || Prolonger une veille, la veillée (→ Douloureux, cit. 12; intraitable, cit. 2). || Prolonger le bonheur de l'amour dans le mariage (cit. 23). || Prolonger les délices du rêve (→ Fiançailles, cit. 3). || Prolonger une séance, un débat. || Nous ne pouvons prolonger notre séjour. ⇒ Attendre. || Prolonger la trêve. || « Prolonger le terme d'un paiement » (Académie). ⇒ Proroger. || Mesure dilatoire tendant à prolonger un procès. ⇒ Longueur (tirer, traîner en). || Un être dont je voudrais prolonger la mémoire (1. Mémoire, cit. 34).
1 Et peut-être après tout, en l'état où je suis,
Sa mort avancera la fin de mes ennuis.
Je prolongeais pour lui ma vie et ma misère (…)
Racine, Andromaque, I, 4.
2 Quiconque prolonge sa carrière sent se refroidir ses heures; il ne retrouve plus le lendemain l'intérêt qu'il portait à la veille.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 168.
2 Venir à la suite de.
3 (…) un froid noir prolongeait le dur hiver, sans pitié des misérables.
Zola, Germinal, VI, I.
B (1538). Spatial.
1 Faire aller plus loin, dans le sens de la longueur; augmenter la longueur de. ⇒ Allonger; prolongement. || Prolonger une rue, une voie ferrée. || Deux lignes prolongées à l'infini (cit. 23; → aussi force, cit. 62; infiniment, cit. 1). || Prolonger une ombre (→ Flamme, cit. 2).
2 Par ext. (Sujet n. de chose). Être, constituer le prolongement de; être ce qui rend plus long, plus grand. || Les marches qui couvraient (cit. 33) et prolongeaient la France. || Cloison qui prolonge la voûte du palais (2. Palais, cit. 1). — Fig. || Les objets (cit. 8) qui s'ajoutent à l'homme et le prolongent.
♦ Mar. || Prolonger une côte, la longer parallèlement. || Prolonger un navire, se porter parallèlement à lui; se mettre vergue à vergue avec lui.
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se prolonger v. pron.
1 (Dans le temps). Durer plus longtemps qu'il n'est prévu ou prévisible. ⇒ Continuer. || Breuvage (cit. 5) dont l'action se prolonge pendant toute la vie. || Bruit, murmure (cit. 3) qui se prolonge (→ Orage, cit. 1). || La voix, l'écho se prolonge (→ 1. Cor, cit. 2; déserter, cit. 16). || La séance, le gala (cit. 5) se prolongea. ⇒ Éterniser (s'). || Les liaisons (cit. 9) qui se prolongent. || La leçon se prolongeait jusqu'à ce que… (→ Lourd, cit. 12). || Le bonheur est produit par des sentiments assez paisibles (cit. 6) pour se prolonger.
4 Les soldats, se cramponnant à la poutre, tiraient en arrière. Les Carthaginois halaient pour la faire monter; et l'engagement se prolongea jusqu'au soir.
Flaubert, Salammbô, XIII.
5 Ils y font tous les jours des repas qui se prolongent durant des heures et parfois fort avant dans la nuit.
Maeterlinck, la Vie des abeilles, II, IX.
2 (Dans l'espace). Aller plus loin. ⇒ Continuer, étendre (s'), poursuivre (se). || Une houle qui se prolongeait et allait mourir à l'autre bout (→ Haleine, cit. 31). || Le chemin se prolonge à travers bois. || La plaine en bas se prolongeait (→ Perdre, cit. 79). — Être prolongé : avoir pour prolongement. || Se prolonger par…, en… || Une éminence (cit. 2) qui se prolongeait en promontoire. — Fig. || Un souvenir se prolonge dans une direction divergente (cit. 1)… ⇒ Pousser.
6 Avez-vous quelque fois regardé un cap avançant sous la nuée et se prolongeant à perte de vue dans l'eau profonde ?
Hugo, Shakespeare, II, II, V.
7 Une jeunesse saine se suffit à soi-même, au point de ne pas éprouver ce besoin de s'accroître, ce désir de se prolonger dans autrui qu'est l'amour.
F. Mauriac, le Jeune Homme, VII.
——————
prolongé, ée p. p. adj.
♦ Qu'on prolonge, qui se prolonge.
1 (1690). Dans le temps. Qui dure longtemps. || Rire, cri, hurlements (cit. 1), échos, coups de sifflet… prolongés (→ Étourdissant, cit. 2; modulation, cit. 2). || Collaboration (cit. 2), contacts (cit. 2) prolongés. || Vérifications prolongées et méthodiques (→ Contrôle, cit. 2). || Jeûnes prolongés des fakirs (cit. 2). || Sécheresse prolongée (→ Herbe, cit. 9). || Froids rigoureux et prolongés (→ Olivier, cit. 1). || Lune de miel indéfiniment (cit. 2) prolongée. — Fam. || Une jeune fille prolongée, non mariée à un âge où elle pourrait l'être et qui garde un comportement un peu puéril. ⇒ Attardé.
2 (Dans l'espace). || Au numéro 40 de la Rue-Neuve prolongée. || Cheveux prolongés en « devants » (→ 1. Fou, cit. 52).
8 Puis, la lourde machine s'ébranla avec un bruit de ferrailles, en lançant de la boue jaune, rayons prolongés des larges roues.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », VI.
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CONTR. Abréger, accourcir, cesser, couper, diminuer, raccourcir… — (Du pron.) Fuir. — (Du p. p. adj.) Bref, court.
DÉR. Prolongation, prolongeable, prolongement.
Encyclopédie Universelle. 2012.