supériorité [ syperjɔrite ] n. f.
• v. 1450; lat. médiév. superioritas
1 ♦ Fait d'être supérieur (II). ⇒ prééminence, suprématie. Supériorité numérique. Supériorité intellectuelle. C'est une supériorité qu'il a sur moi. Supériorité écrasante. Prouver, faire la preuve de sa supériorité. — Gramm. Comparatif de supériorité. ⇒ plus.
2 ♦ Absolt Qualité d'une personne supérieure. ⇒ excellence, transcendance. « Les grands hommes ne s'abusent point sur leur supériorité » (Rousseau). Avoir le sentiment de sa supériorité. Sentiment, et abusivt complexe de supériorité. — Air, sourire de supériorité, supérieur (II, 7o). ⇒ condescendance, orgueil. « Ses premiers airs de supériorité, loin de créer l'enthousiasme, seraient couverts de ridicule » (Stendhal).
⊗ CONTR. Infériorité, insuffisance.
● supériorité nom féminin (latin médiéval superioritas, du latin classique superior, supérieur) Caractère de ce qui est supérieur en rang, en valeur, etc. : La supériorité des produits de cette marque. Situation avantageuse, dominante créée par une puissance, une qualité plus grande : La supériorité que donne la fortune. Attitude de quelqu'un qui se croit supérieur aux autres : Prendre un air de supériorité. ● supériorité (citations) nom féminin (latin médiéval superioritas, du latin classique superior, supérieur) Louis Blanc Madrid 1811-Cannes 1882 L'homme qui s'adjuge, en vertu de sa supériorité intellectuelle, une plus large part des biens terrestres, perd le droit de maudire l'homme fort qui, aux époques de barbarie, asservissait le faible en vertu de sa supériorité physique. Organisation du travail Claude Debussy Saint-Germain-en-Laye 1862-Paris 1918 Être supérieur aux autres n'a jamais représenté un grand effort si l'on n'y joint pas le beau désir d'être supérieur à soi-même. Monsieur Croche, antidilettante Gallimard ● supériorité (synonymes) nom féminin (latin médiéval superioritas, du latin classique superior, supérieur) Caractère de ce qui est supérieur en rang, en valeur...
Synonymes :
- prééminence
- prépondérance
- primauté
Contraires :
- dessous
- infériorité
Situation avantageuse, dominante créée par une puissance, une qualité plus...
Synonymes :
- avantage
- suprématie
Contraires :
- désavantage
- handicap
Attitude de quelqu'un qui se croit supérieur aux autres
Synonymes :
- hauteur
Contraires :
- humilité
- modestie
supériorité
n. f. Fait d'être supérieur; caractère d'une chose, d'une personne supérieure. Supériorité numérique, intellectuelle. Complexe de supériorité.
⇒SUPÉRIORITÉ, subst. fém.
Anton. infériorité.
A. — Avec une valeur compar. [Dans un domaine mesurable, quantifiable] Prépondérance, prédominance. Synon. suprématie. Des provinces sont dans une telle supériorité de biens ecclésiastiques, qu'il serait impossible d'exécuter le décret que vous voulez rendre (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 432). La nation vaincue est relevée par le vainqueur qui espère la manœuvrer en gardant la supériorité industrielle (Univers écon. et soc., 1960, p. 6-9).
SYNT. Supériorité absolue, écrasante, énorme, évidente; grande, immense, incontestable, nette, réelle supériorité; supériorité aérienne, commerciale, économique, maritime, matérielle, militaire, navale, numérique, technique; supériorité du nombre; supériorité d'/en artillerie.
B. — [Dans un cont. mélioratif] En empl. compar. Fait d'être d'une qualité, d'une valeur plus grande. Synon. prééminence, primauté.
1. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une chose concr.] Pour la plupart des machines, leur supériorité sur l'homme tient à leur automatisme (COUFFIGNAL, Mach. penser, 1964, p. 99). La plupart des sidérurgistes saisirent (...) la supériorité de l'acier Martin et s'empressèrent d'en adopter le mode de fabrication (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 298).
2. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une pers. ou une chose abstr.] La peinture est un art inférieur. (...) La supériorité de la littérature, au contraire, est d'avoir pour domaine et pour carrière de rendre l'immatériel (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1015). Parmi les commandants d'armée le général Foch a affirmé une supériorité incontestable au point de vue du caractère et des conceptions militaires (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 446).
— GRAMM. Comparatif de supériorité. Comparatif qui exprime le fait que quelqu'un ou quelque chose est supérieur à quelqu'un ou quelque chose. En latin les comparatifs de supériorité (major de magnus) sont formés avec l'affixe -ior (Ling. 1973, s.v. comparatif). Superlatif de supériorité.
SYNT. Supériorité culturelle, intellectuelle, morale, naturelle, réelle; supériorité d'esprit, d'intelligence; supériorité de l'art, de l'esprit sur la matière, de l'homme sur les animaux, d'une œuvre littéraire sur une autre; avoir conscience de sa supériorité; reconnaître la supériorité de qqn.
— P. méton. Avantage. Le libre esprit a cette supériorité de ne souhaiter point garder seul la parole (GIDE, Journal, 1943, p. 191). Je suis comme eux, bien sûr, nous sommes dans le même bouillon. J'ai cependant une supériorité, celle de le savoir, qui me donne le droit de parler (CAMUS, Chute, 1956, p. 1545).
C. — [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une pers. ou une chose]
1. Fait d'être d'une qualité, d'une valeur très grande, extrême. Synon. éminence, excellence. Rien de plus intéressant (...) que ce thème (...): l'adolescent qui commence à penser. Balzac l'a touché, avec sa supériorité habituelle, dans Louis Lambert (BOURGET, Crit. et doctr., t. 1, 1912, p. 16):
• La tendance à la supériorité n'est nullement irrésistible comme celle de la folie, par exemple. L'eugénisme ne réussit à produire des types supérieurs que dans certaines conditions du développement et de l'éducation.
CARREL, L'Homme, 1935, p. 306.
— P. méton., rare. Personnalité éminente. Cette salle où s'assemblent toutes les supériorités de Paris (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 229). Les supériorités viennent d'être battues (...). On aurait vu des listes Briand, etc., à Paris (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1912, p. 390).
2. Conscience excessive qu'une personne a de son rang, de sa valeur. Synon. condescendance, dédain, hauteur, suffisance. Attitude, sourire, ton de supériorité; supériorité dédaigneuse, ironique, polie; répondre avec supériorité. Air de supériorité bourgeoise et ricanante qui était quelque chose d'écrasant (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 766). Tandis qu'il va, le puissant écarte un peu les hommes en les prenant par le gras du bras avec une supériorité affable, comme on touche le dos des moutons quand on veut se frayer passage au travers du troupeau (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 958).
♦ PSYCHOL., cour. Complexe, sentiment de supériorité. Sentiment, d'être supérieur aux autres, dû souvent à un complexe d'infériorité refoulé, et qui conduit le sujet à se surestimer et à avoir une attitude méprisante envers son entourage. Dans l'attitude de Gilbert envers elle, il y avait toujours un sentiment de supériorité; il lui arrivait de rester une soirée sans parler; parlait-il: c'était avec ironie, ou de choses insignifiantes (ARLAND, Ordre, 1929, p. 178). Si le complexe de supériorité est dangereux, le complexe d'infériorité ne l'est pas moins (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 37).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: superiorité; dep. 1740 -pé-. Étymol. et Hist. 1. 1409 « état de ce qui est supérieur » (JEAN GERSON, Sermon pour le retour des Grecs à l'Unité, éd. par J. B. Monnoyeur ds Irénikon, t. 6, p. 744); 2. 1553 « personne éminente » (Bible de Jean Gérard, II Pierre B, p. 85). Empr. au lat. médiév. superioritas « suprématie, prééminence » (ca 1260, v. LATHAM), dér. de superior, v. supérieur. Fréq. abs. littér.:1 794. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 378, b) 1 976; XXe s.: a) 2 162, b) 2 386. Bbg. GALL. 1955, p. 41.
supériorité [sypeʀjɔʀite; sypɛʀjɔʀite] n. f.
ÉTYM. V. 1450; lat. médiéval superioritas, de superior. → Supérieur.
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1 Fait d'être supérieur (II.). ⇒ Éminence (vx), précellence, prééminence, prépondérance, suprématie; et aussi royauté, sceptre (fig.). || Supériorité numérique. || Supériorité aérienne. || Supériorité intellectuelle, d'esprit, de lumières. ⇒ Aristocratie (→ Ascendant, cit. 8; nantir, cit. 2). || Supériorité hiérarchique (cit. 1). — (Construit avec sur). || Supériorité d'une personne, d'une chose sur une autre (→ Échauffer, cit. 10; instinct, cit. 33). || La supériorité qu'on a sur qqn. ⇒ Avantage (cit. 15) et aussi dessus (avoir le), emporter (l'). — Ce qui donne, confère une supériorité (→ Connaissance, cit. 7). || Leur supériorité tient à… (→ Capitalisme, cit. 3). || Grande, écrasante, évidente supériorité.
1 Un homme de lettres, à qui un grand seigneur faisait sentir la supériorité de son rang, lui dit : « Monsieur le duc, je n'ignore pas ce que je dois savoir; mais je sais aussi qu'il est plus aisé d'être au-dessus de moi qu'à côté ».
Chamfort, Caractères et anecdotes, « Homme de lettres ».
2 Que font les Américains ? (…) on dit qu'ils ne veulent se risquer qu'une fois assurés d'une supériorité numérique écrasante.
Gide, Journal, 16 janv. 1943.
2 (Sans compl. en sur). Qualité d'une personne supérieure. ⇒ Distinction, excellence, transcendance. || La vraie supériorité n'admet aucune excentricité (cit. 2). || Les grands hommes ne s'abusent (cit. 17) point sur leur supériorité. || Avoir le sentiment, l'idée de sa supériorité (→ Humiliation, cit. 17; intellect, cit. 3). || Avoir conscience (cit. 9) de sa supériorité d'homme. || Étaler (cit. 33) sa supériorité. || La supériorité d'une femme (→ Distinguer, cit. 36; exténuer, cit. 4). || Avec supériorité (→ Esprit, cit. 81).
3 Combien, avec tant de supériorité à tous égards, un homme est rabaissé par un moment de faiblesse !
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, V, XII.
♦ (1713). || Air, sourire de supériorité, supérieur (II., 6.). ⇒ Condescendance, orgueil (→ Humble, cit. 14; lisser, cit. 1). || Supériorité bienveillante (→ Indéfinissable, cit. 4; renversant, cit. 2).
4 Ses premiers pas vers la dictature, ses premiers airs de supériorité, loin de créer l'enthousiasme, seraient couverts de ridicule.
Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. I, p. 180.
♦ Psychol. || Sentiment de supériorité. — Cour. (abusif en psychol.). || Complexe de supériorité.
5 À côté du complexe d'infériorité, l'observateur pourrait décrire un tout autre complexe qui est le complexe de supériorité. L'homme atteint de cette autre maladie se distingue en général de l'orgueilleux ordinaire parce qu'il a, le plus souvent, souffert du complexe d'infériorité, alors que l'orgueilleux de naissance ignore ces douloureuses misères.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, II.
3 (1553). Rare. (Une, des supériorités). || « L'aristocratie (cit. 4) a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités ». || « Les honneurs que vous rendez aux supériorités établies » (→ Garantie, cit. 3).
6 (…) L'argent autrefois n'était pas tout, on admettait des supériorités qui le primaient. Il y avait la noblesse, le talent, les services rendus à l'État; mais aujourd'hui la loi fait de l'argent un étalon général, elle l'a pris pour base de la capacité politique !
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 501.
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CONTR. Dessous, infériorité, insuffisance.
Encyclopédie Universelle. 2012.