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transporter

transporter [ trɑ̃spɔrte ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1180; lat. transportare, de portare « porter »
IFaire changer de place. A(Compl. concret)
1Déplacer d'un lieu à un autre en portant. Transporter un colis chez qqn. Transporter ses meubles, ses affaires. déménager, transbahuter. Transporter un blessé. Véhicule qui transporte des marchandises, des voyageurs. Transporter des fonds. convoyer. Transporter en camion, en voiture. camionner, voiturer. Transporter par terre, par eau. Par métaph. « Lorsque le rêve nous transporte dans une autre planète » (Gautier). Pronom. Transportez-vous par la pensée à Pékin; en 1789...
2(1748; « déporter » 1564) Obliger (qqn) à aller dans un autre lieu. « Théophile fut arrêté [...] et transporté à la Conciergerie » (Gautier). Dr. Faire subir la peine de la transportation à (qqn); condamner au bannissement. déporter.
3Faire passer d'un point à un autre. transmettre. Les ondes transportent l'énergie à distance. Transporter l'énergie par des lignes à haute tension. Vent qui transporte des graines. Géol. Amener (des matériaux géologiques) d'un point à un autre.
B(Compl. abstrait)
1(fin XIIe) Dr. Céder (un droit).
2Vx ou didact. Faire passer (un pouvoir, une juridiction...) d'un lieu à un autre ( translation).
3(1541) Faire passer à un autre endroit, dans un autre contexte. Transporter un thème, une idée dans une œuvre. introduire. Transporter un fait divers sur la scène. transposer.
C ♦ SE TRANSPORTER v. pron. (1356) . Se déplacer, aller. Spécialt Le procureur s'est transporté sur les lieux. II(v. 1290) Agiter (qqn) par un sentiment violent; mettre hors de soi. enivrer, exalter, ravir. « certains cours me transportent : je crois qu'il est impossible de ne pas éprouver une espèce de vertige, à ces premiers contacts avec la science » (Martin du Gard). enthousiasmer.

transporter verbe transitif (latin transportare, de trans, au-delà de, et portare, porter) Faire passer, amener quelqu'un ou quelque chose d'un lieu à un autre : Transporter des voyageurs. Un fleuve qui transporte des alluvions. Placer, situer un fait, un texte dans d'autres conditions de lieu ou de temps, dans un genre différent, etc. : Transporter un roman à l'écran. Permettre à quelqu'un de se retrouver, en imagination, dans tel lieu, telle époque passée ou à venir : Un film de science-fiction qui transporte le spectateur au XXIe siècle. Littéraire. Susciter chez quelqu'un un sentiment très vif : La nouvelle le transporta de joie. Procéder à la transportation d'un condamné. Effectuer le transfert d'une somme d'un compte à un autre au moyen d'un virement par écritures. ● transporter (synonymes) verbe transitif (latin transportare, de trans, au-delà de, et portare, porter) Faire passer, amener quelqu'un ou quelque chose d'un lieu à un...
Synonymes :
- acheminer
- camionner
- charrier
- déménager
- entraîner
- répandre
- véhiculer
- voiturer
Placer, situer un fait, un texte dans d'autres conditions de...
Synonymes :
- adapter
- transposer
Permettre à quelqu'un de se retrouver, en imagination, dans tel...
Synonymes :
- reporter
- transférer

transporter
v.
rI./r v. tr.
d1./d Porter, faire parvenir d'un lieu dans un autre. Transporter des marchandises, des passagers.
d2./d DR Transporter un droit à qqn, le lui céder.
d3./d Mettre (qqn) hors de soi-même. La joie le transportait.
rII./r v. Pron. Se rendre (en un lieu). Le juge d'instruction s'est transporté sur les lieux du crime.
|| Fig. Se transporter dans la Rome antique.

⇒TRANSPORTER, verbe trans.
I. — Transporter qqn/qqc.
A. — Faire changer de place, de lieu.
1. [Le suj. désigne une pers., un organisme ou un moyen de transp.; le compl. d'obj. désigne une pers. ou une chose concr.] Déplacer d'un lieu à un autre en portant, le plus souvent sur une certaine distance, par des moyens appropriés. Elle déposa du bœuf, des bananes, du lait sur une chaise près du malade, transporta des gâteaux secs et de la grenadine auprès du lit vide et s'y coucha (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 43). Dès les premiers mois de son exploitation, la ligne transportait chaque jour 1 500 voyageurs et 1 000 tonnes de marchandises (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 263).
SYNT. Transporter une armée, des bagages, un blessé, un cadavre, le courrier, un malade; transporter qqn dans sa chambre, dans/sur son lit, à l'hôpital; entreprise, société qui transporte qqn/qqc.; bâtiment, camion, navire, wagon qui transporte qqn/qqc.; transporter qqn/qqc. par avion, par mer, en auto(mobile), en chemin de fer.
Transporter ses (dieux) lares. V. lare. Transporter des montagnes. V. montagne.
Empl. pronom. [Le suj. désigne le plus souvent une autorité] Synon. se rendre. Commissaire, juge qui se transporte sur les lieux. J'invite donc tous les bons citoyens à s'assembler immédiatement, à se transporter au comité national des recherches (MARAT, Pamphlets, C'en est fait de nous, 1790, p. 205). Un conseil de révision, tribunal administratif qui se transporte dans chaque chef-lieu de canton (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 48).
P. ext. Déplacer d'un lieu à un autre. Synon. transmettre. Transporter l'énergie, l'électricité, l'influx nerveux. L'invention de l'alternateur et du transformateur permit de transporter du courant à 11 000 volts (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 349).
2. Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Obliger quelqu'un à aller d'un lieu à un autre; en partic., faire subir la peine de la transportation. Synon. bannir, déplacer, déporter, exiler. Le frère d'Amélie fut condamné à être transporté en France, comme perturbateur du repos de la colonie (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 367). On ôta Sparte aux Achéens, on leur ôta Messène. Après la ruine de Persée, on transporta mille des leurs à Rome (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 98).
3. Au fig. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Conduire, mener par la pensée, par l'imagination (dans un autre lieu, dans une autre époque). C'est surtout à la musique qu'il demandait de le transporter dans un monde nouveau (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 183). Le chant de la grive dans le parc de Montboissier le transporte dans les bois de son enfance (DURRY, Nerval, 1956, p. 75).
Empl. pronom. Le devoir de l'historien est de se transporter dans le passé, de s'identifier avec lui (QUINET, Napoléon, 1836, p. 150).
B. — 1. DR. [Le compl. d'obj. désigne un droit, un bien incorporel] Faire passer par un acte juridique d'une personne à une autre. Synon. céder, transférer. Transporter une créance, une dette; transporter la propriété d'un bien. L'estimation donnée au cheptel dans le bail n'en transporte pas la propriété au preneur (Code civil, 1804, art. 1805, p. 327).
P. ext. Faire passer d'un lieu à un autre. Une ferme ou deux, partie de l'héritage de mon oncle, m'y assuraient un cens suffisant pour y transporter mon droit électoral (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 304).
2. [Le compl. d'obj. désigne une instit., une juridiction, un événement] Faire passer d'un lieu à un autre. Synon. transférer. Transporter la capitale d'un pays, le siège d'une société d'une ville à une autre. Le duc de Bourgogne résolut (...) de transporter l'attaque de l'autre côté de la rivière, où la contrée avait été moins dévastée (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 277). L'exode de 1940 transporta Le Jour-Écho de Paris dans le Midi (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 48).
3. [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Placer ailleurs, dans un autre domaine, un autre contexte. Synon. transplanter. Transporter une idée dans une pièce de théâtre; transporter un mot dans une autre langue. L'artiste, pour transporter ses modèles dans le roman ou sur la scène, est forcé de choisir, de ne retenir de la réalité que les traits expressifs (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 250). Les philosophes (...) se trompent quand ils transportent dans le domaine de la spéculation une méthode de penser qui est faite pour l'action (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 156).
Empl. pronom. Rimbaud (...), content de s'être transporté une fois aux limites de la littérature, n'a plus écrit (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 160).
II. — Transporter qqn (vieilli ou littér.)
A. — [Avec un compl. second. introd. par de désignant une émotion, un sentiment] Agiter d'un sentiment violent, émouvoir vivement, mettre hors de soi. Synon. emporter, saisir, soulever. Transporter d'admiration, d'amour, de bonheur, de colère, d'enthousiasme, de fureur, de haine, d'indignation, de joie. Autour de nous grandissent trois enfants dont la vue seule me transporte de plaisir (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 432). Ce qui me transportait de mélancolie, c'était la conviction que ma jeunesse est derrière moi (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1899, p. 97).
B. — [Sans compl. second.] Faire éprouver une vive satisfaction, ravir de plaisir. Synon. émouvoir, enthousiasmer. Jaurès, le « tribun à l'odeur forte » dont l'éloquence transportait Anna de Noailles (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 56). Le cœur apprend (...) que cette émotion qui nous transporte devant les visages du monde ne nous vient pas de sa profondeur mais de leur diversité (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 131).
REM. Transportant, -ante, part. prés. en empl. adj., littér. [Corresp. à supra II] Qui transporte. Au sein du roman le plus transportant, un ton de convention, de genre (SAINTE-BEUVE, Portr. femmes, 1844, p. 105). Je dois à l'honnêteté de signaler tout de suite son feuilleton sur Richelieu (de J.-F. Chiappe) (...) C'est enlevé, c'est transportant (Le Nouvel Observateur, 24 oct. 1977, p. 108, col. 3).
Prononc. et Orth.:[], (il) transporte [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1280 pronom. « se diriger, se mouvoir » (Clef d'amour,123 ds T.-L.); 1302 id. se transporter devers qqn (GIRY, Hist. de la ville de St Omer jusqu'au XIVe s., p. 442); b) 1291 dr. trans. transporter [un droit] à qqn « transférer à quelqu'un le droit qu'on a sur quelque chose » (Aumonieres, H 20, A. H.-Saône ds GDF. Compl.); 1292 transportons et translatons ... tout le droit (Août, Pontigny, Montigny, Arch. Yonne H 1405 ds GDF., s.v. translater); c) fin XIVe s. trans. « porter d'un lieu dans un autre » (Vie St Evroul, éd. F. Danne, 1622); 1729 avec un suj. désignant le moyen de transport la machine à transporter de gros arbres (FONTEN., Truchet ds LITTRÉ); 1803 « (en parlant de la foi) déplacer » transporter les montagnes (CHATEAUBR., Génie, t. 1, p. 87); 2. 1532 trans. fig. et littér. « conduire, porter quelqu'un, en imagination, en esprit, dans un autre lieu, une autre époque » gens plus eslevez et transportez en pensée (RABELAIS, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XIII, ligne 105, p. 106); 1538 pronom. se transporter dans, à « se porter par la pensée dans un temps, un lieu où l'on n'est pas » (EST.); 3. 1560 [éd.] trans. « faire passer à un autre endroit, dans un autre contexte » (CALVIN, Institution chrétienne, éd. J. D. Benoît, IV, chap. I,6, t. 4, p. 17); 4. a) 1564 id. « transférer, établir ailleurs » (Indice et rec. univ. de tous les mots princ. des livres de la Bible, Paris, Ecclesiaste, 10, 8); b) 1564 « déplacer, déporter une population » (ibid., Esdras, 3, 5); en partic. 1757 [éd.] « envoyer dans les colonies d'outremer en tant que condamné aux travaux forcés » (MONTESQUIEU, Esprit des lois, VI, 16, éd. J. Brethe de la Gressaye, t. 1, p. 169); d'où 1848 un transporté part. passé subst. « personne condamnée à la transportation » (L'Événement, 14 août ds HUGO, Actes et par., 1, 1875, p. 565); 5. 1749 trans. « être le moyen, l'agent par lequel s'effectue le déplacement de quelque chose » (BUFFON, Hist. et théorie de la terre, p. 85: les nouveaux sédimens que les eaux y transportent). B. 1. Fin XIIIe s. trans. « mettre hors de soi par un sentiment violent » (Dits âme, A 33h ds T.-L.: O joie qui le coer transporte Et ravist); 2. 1574 pronom. « s'émouvoir, éprouver des sentiments violents » (GARNIER, Cornélie, 433 ds Les Tragédies, éd. W. Foerster, t. 1, p. 99). Empr. au lat. class. transportare « transporter, déporter », comp. de trans- (v. élém. formant trans-) et de portare (v. porter). Fréq. abs. littér.:2 056 (transportant: 86). Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 832, b) 2 826; XXe s.: a) 1 887, b) 2 824. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 431.

transporter [tʀɑ̃spɔʀte] v. tr.
ÉTYM. V. 1180; var. tresporter aux XIIe-XIVe; du lat. transportare; de trans-, et portare « porter ».
———
I Faire changer de place.
A (Compl. concret).
1 Déplacer d'un lieu à un autre en portant.
REM. Transporter est resté d'un emploi plus général que transport; par rapport à porter « il exprime un fait notable, soit à cause des moyens employés, soit à cause du poids de l'objet, et fait penser au lieu quitté et au déplacement effectué » (Bénac, Dict. des synonymes, art. Porter), tandis que apporter insiste sur le destinataire.
Transporter qqch. d'un lieu à un autre. || Transporter un colis, un paquet, une valise chez qqn. Conduire. || Transporter à bras ( Manipuler), sur son dos ( Porteur). || Transporter qqch. dans un récipient, un sac, une hotte (hotter), etc. Transport; trimballer (fam.). || On transportait son fauteuil dans la salle à manger (→ Impotent, cit. 5. aussi Promener). || Transporter un malade, un impotent, un blessé, un corps (→ Indispensable, cit. 9), un cercueil (→ Maladresse, cit. 2). || Transporter une charge, des marchandises, des voyageurs (se dit du moyen de transport : animal, véhicule…, ou des personnes qui organisent le transport). || Transporter en chariot ( Charrier), en camion ( Camionner), en carrosse ( Carrosser, vx), en voiture ( Véhiculer, voiturer); en train, en avion, par avion… Mener. || Transporter un fardeau, un passager en bateau, dans une barque. Bateler. (→ Felouque, cit. 1; godilleur, cit.). || Transporter des marchandises par terre, par eau. || Transporter qqch. à quai. Débarder. || Transporter sa marchandises avec soi. Colporter, emporter. || Schlitteur qui transporte le bois dans la vallée. Descendre, dévaler. || Transporter plus haut (monter), plus bas (descendre). || Transporter ses meubles, ses affaires. Déménager, transbahuter (fam.). || Transporter à domicile les achats d'un client. Livrer; livreur. || Transporter des marchandises à l'étranger. Exporter, passer. || Transporter en transit. || Un métal facile à transporter (→ Monnaie, cit. 6). Portable, portatif, transportable. || Transporter en faisant traverser de nouveau ( Repasser).
1 Peut-être l'obligation de mettre le butin sous la forme la plus facile à transporter mit-elle les joyaux en honneur dans l'armée.
Balzac, la Paix du ménage, Pl., t. I, p. 993.
2 (…) l'abbé Vilbois, se mit lui-même à desservir et à transporter, dans l'unique pièce du rez-de-chaussée, le couvert préparé pour lui.
Maupassant, l'Inutile Beauté, « Champ d'oliviers », II.
Par ext. Déplacer.Loc. prov. La foi transporte les montagnes.
Transporter l'énergie à distance, au moyen de lignes à haute tension. || Transporter l'information (par radio, etc.).
2 (1748). Compl. n. de personne. Obliger (qqn) à aller (dans un autre lieu). || Transporter un accusé à la Conciergerie (→ Endurer, cit. 6).
(1564). Dr. Faire subir la peine de la transportation; condamner au bannissement (cit. 2). Déporter.
3 (1532, Rabelais). Conduire, mener en imagination, par la pensée. || Votre lettre m'a transporté en esprit (cit. 65) à… (→ aussi Paysage, cit. 1). || Le rêve nous transporte dans une autre planète (→ Sidéral, cit. 2).Pron. || Transportez-vous par la pensée. Reporter.
3 Cet auteur ne fait point couler le sang le long des lambris; il ne vous transporte point dans des contrées éloignées (…)
Diderot, Éloge de Richardson.
4 (Sujet et compl. n. de chose). Faire passer d'un point à un autre. Transmettre. || Conducteurs transportant l'influx nerveux (→ Fibre, cit. 1). || Les ondes transportent l'énergie à distance (→ Onde, cit. 15).(1742). Spécialt. Géol. Amener (des matériaux géologiques) d'un point à un autre. Transport (terrains de). → Érosion, cit. 1; 1. limon cit. 1; sédiment, cit. 1.
B (Compl. abstrait).
1 (Fin XIIe). Céder (un droit). Transférer. || Transporter la propriété d'un bien, une créance… (→ Contre-lettre, cit.).
2 (1564). Vx. ou didact. Faire passer d'un lieu à un autre (un pouvoir, une juridiction). Translation; transmettre. || Transporter le siège de l'Empire (→ Prévaloir, cit. 1), son trône (Racine, Bajazet, I, 2). || Transporter la souveraineté au conseil des ministres (→ Gouverner, cit. 31).
3 (1541). Faire passer à un autre endroit, dans un autre contexte… || Transporter un passage, un thème, une idée dans une œuvre. Emprunter, introduire. || Transporter l'intrigue d'un roman, un fait divers sur la scène, l'adapter au théâtre.Transporter le raisonnement de l'individuel (cit. 10) au collectif. || Transporter une idée d'un art dans un autre (→ Gravure, cit. 2). Transposer. || Rêves transportés dans le domaine des faits (cit. 28).
4 L'art de traduire est poussé plus loin en allemand que dans aucun autre dialecte européen. Voss a transporté dans sa langue les poètes grecs et latins avec une étonnante exactitude (…)
Mme de Staël, De l'Allemagne, II, IX.
———
II (V. 1290). Compl. n. de personne; sujet n. de chose ou de personne. Agiter (qqn) par un sentiment violent; mettre hors de soi. Égarer, enivrer, enlever (cit. 5), entraîner, exalter, exciter, ravir (cit. 5), saisir, soulever (→ Objet, cit. 18). || Le sublime transporte (→ Critique, cit. 5). || Le jeu (cit. 37) le transporte. || Sentiment qui transporte une nation (→ Ode, cit. 3). Animer, électriser, enthousiasmer. || Orateur qui charme et transporte son auditoire.(Passif). || Être transporté par la passion ( Transport, II. et → ci-dessous, p. p., 2.).
5 (…) pendant qu'une partie de la bourgeoisie fut corrompue par l'égoïsme et la peur, l'autre fut effarouchée par la haine, et comme dénaturée, transportée hors de tout sentiment humain.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, I.
6 (…) certains cours me transportent : je crois qu'il est impossible de ne pas éprouver une espèce de vertige, à ces premiers contacts avec la science, lorsqu'on commence à distinguer, pour la première fois, quelques-unes de ces grandes lois qui ordonnent la complexité universelle !
Martin du Gard, Jean Barois, I, I.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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se transporter v. pron.
ÉTYM. (1356).
Réfl. || Animal qui se transporte d'un lieu à un autre. Aller, déplacer (se), voyager (→ Gerboise, cit.).
(Du sens I, B, 2). Rendre (se). || Le chancelier se transportait au Parlement (→ Hoqueton, cit.). Dr. || « Nous étant transporté au Châtelet, nous avons fait comparaître… » (→ Itérativement, cit.).
7 (…) je te prie de te transporter immédiatement chez ledit sieur pour que j'en aie le cœur net.
Flaubert, Correspondance, 1978, 4 avr. 1880.
(Du sens I, B, 3). || L'auteur se transporte dans un personnage (→ Lyrique, cit. 3).
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transporté, ée p. p.
1 Déplacé par un transport. || Marchandises transportées. || Voyageurs transportés gratuitement.Condamnés transportés.N. || Les transportés.
2 (1549). Fig. Q'un sentiment violent transporte (II.). Enthousiasmé, enthousiaste; enivré, éperdu, ivre, soulevé. || Transporté d'admiration, de passion, de joie (→ Aventure, cit. 10; illumination, cit. 2), de tendresse (→ Caressant, cit. 1), d'amour. Pétiller (vx). || « Transportés à la fois de douleur et de rage » (→ Impatient, cit. 11).(Sans compl. en de). || Transporté de joie. || « Perrette, là-dessus, saute (cit. 1) aussi, transportée ». → Ne plus se sentir.
8 Le petit homme sort tous ses joujoux (…) Il donne même les joujoux de son frère. Il est transporté, transfiguré.
G. Duhamel, les Plaisirs et les Jeux, p. 63.
9 (…) j'étais beaucoup plus qu'heureuse, j'étais transportée. Jamais rien ne m'a donné une extase comparable.
J.-R. Bloch, la Nuit kurde, p. 238.
CONTR. Fixer. — Contrister, fâcher. — (Du p. p.) Calme, tranquille.
DÉR. Transport, transportable, transportant, transporteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.