Akademik

quant à

quant à locution prépositive (latin quantum ad) Met en relief un élément de la phrase ; pour ce qui est de, en ce qui concerne : Quant à l'avenir, il ne vous appartient pas.quant à (difficultés) locution prépositive (latin quantum ad) Orthographe Avec un t. - Ne pas confondre avec quand, adverbe et conjonction. Construction Quant est toujours suivi de la préposition à (ou des articles contractés au, aux) et a le sens de « en ce qui concerne, pour ce qui est de » : quant à toi, je te conseille de te taire ; je ne sais rien quant à cette affaire. - Attention à certaines constructions inversées dans lesquelles quand, adverbe de temps, est suivi de à : quand à la beauté s'ajoute l'esprit... (= quand l'esprit s'ajoute à la beauté). Emploi Quant à peut être utilisé en début de phrase ou de proposition pour souligner ou mettre en relief un ou plusieurs mots : quant à cette affaire, nous la traiterons le moment venu ; il peut aussi mettre simplement en relation deux éléments de phrase, avec la valeur de « au sujet de, pour ce qui concerne » : je ne sais rien quant à cette affaire. Recommandation Éviter l'interversion de consonnes tant qu'à (tant qu'à moi) pour quant à (quant à moi). ● quant à (homonymes) locution prépositive (latin quantum ad) quanta nom masculin pluriel camp nom masculin khan nom masculin

quant à
loc. Prép. Pour ce qui est de, en ce qui concerne. Quant à lui, il pourra choisir ce qu'il voudra.

⇒QUANT À, loc. prép.
A. — Loc. prép.
1. [Marque la sélection thématique parmi les éléments d'un parad.] Pour ce qui est de, en ce qui concerne. Synon. pour, à l'égard de, (au sujet) de, relativement à, à propos de.
a) [Suivi d'un pron. pers. tonique] Quant à moi/toi/ lui/elle/nous/vous/eux/elles. V. moi I A 1. Synon. pour moi/toi, lui (etc.), pour ma/ta/sa (etc.) part, de mon/ton/son (etc.) côté. C'est un homme de bien. Je voudrais, quant à moi, que tous les princes lui ressemblassent (COURIER, Pamphlets pol., Réponses aux anon., 1, 1822, p. 152). Les commerçants considéraient quant à eux tous ces prébendiers comme autant d'hypocrites imposteurs et pillards (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 184).
b) [Suivi d'un subst. de l'inanimé, signale qu'on parle de tel ou tel aspect parmi plusieurs prévisibles] Synon. pour ce qui est de, concernant, relativement à, sur le chapitre de. Quant au fond, à la forme, au reste. Je n'ai rien terminé encore quant à ma vente de terre (LAMART., Corresp., 1830, p. 67). Aveugle quant au visage de son fils, le comte ne devait-il pas l'être quant à son âme? (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 388):
... la conception de Proust quant à la psychologie est celle que Hegel professe quant à la philosophie lorsqu'il refuse à celle-ci de traiter les propositions, ainsi que le fait la mathématique, comme des objets extérieurs au sujet pensant...
BENDA, Fr. byz., 1945, p. 133.
c) [Suivi de l'inf., souvent en cont. négatif, après une princ. exprimant un verbe d'interr., de doute ou de négation, avec valeur de renforcement] Pour ce qui est de. J'hésitais quant à savoir s'il ajouterait un mot et je me demandais si ce serait « merci » ou « tout est oublié » (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 140).
2. [En tête de phrase ou de prop., marque un changement de thème] Synon. pour ce qui est de, en/pour ce qui concerne.
a) [Suivi d'un compl. de l'animé] Quant aux truites, ils n'en virent pas une (DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 194). Quant à mon père, je le voyais peu. Il partait chaque matin pour « le Palais » (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 10).
b) [Suivi d'un compl. de l'inanimé] On sait de bonne part qui vous êtes, et il ne vous sied point de faire tant de bruit. Quant à ce qui est de la Madeleine, payez vos dettes avant d'en parler (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p. 751). L'imagination puissante et précise ne connaît pas de traditions qui l'embarrassent et quant aux nouveautés, elle en fait son affaire (VALÉRY, Variétés IV, 1938, p. 122).
c) Quant à + inf. (...) il n'en est pas question, il n'y faut point songer, (cela est) impossible c'est une autre affaire, c'est une autre paire de manches (v. manche2). Je vous ai pris Tata, et je vous aime de toutes mes forces... Mais quant à vous donner ma fille, jamais de la vie! (MEILHAC, HALÉVY, Froufrou, 1869, I, 8, p. 20). Ce vin est devenu impropre à l'usage rituel. Quant à le boire, je n'y songe pas, les docteurs me prescrivent l'eau de Vichy (ROMAINS, Copains, 1913, p. 63).
B. — Vieilli. Quant à présent, loc. adv. de temps. Pour le moment, jusqu'à nouvel ordre. Ce nouveau méridien laisse du moins nos immenses matériaux en géographie dans toute leur valeur: sans cela il faudrait en rejeter l'idée, comme je rejette, quant à présent, (...) celle de la nouvelle division du cercle (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. XXX). Sire, je vous rejoindrai volontiers; mais, quant à présent, j'ai sur les bras un enfant sans mère, et je ne suis pas libre (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 261). Ne t'emballe pas. Je ne considère, quant à présent, Mme de Passelieu que pour son salon, qui est commode (HERMANT, M. de Courpière, 1907, I, 12, p. 10).
DR. Quant à présent et en l'état. V. présent2 I C 1 a .
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1269-78 (JEAN DE MEUN, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 8099). Du lat. quantum « quelle quantité, combien »; cf. quantum ad + subst. « quant à » (OVIDE ds OLD). Fréq. abs. littér.:10 200 (dont 30 quant-à-soi). Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 14 147, b) 23 005; XXe s.: a) 10 693, b) 12 550. Bbg. COMBETTES (B.). Organisateurs textuels et marqueurs argumentatifs en m. fr.: quant à. Verbum. 1986, t. 9, pp. 213-250.

2. quant à [kɑ̃ta] loc. prép.
ÉTYM. 842; de l'adv. quant « en tant que… », s'est employé jusqu'au XVIIe : quant est de moi, de lui, St-Amand, Scarron, in Hatzfeld; du lat. quantum ad neutre pris adv.; de quantus.
Pour ce qui est de…, à l'égard de…, « autant que cela intéresse » (telle personne, chose ou question sur laquelle se fixe un moment la question). || Réserve faite quant au fond… (→ Cohérent, cit. 2).REM. Quant à… s'emploie en tête de phrase (ou de proposition) pour attirer l'attention sur un objet nouveau, dans le cours de la pensée (→ Fonder, cit. 19; meuble, cit. 3; peinture, cit. 5). || Quant aux yeux (cit. 18), il n'en exista jamais de pareils. || Quant à son caractère, je le crois vif (→ Piquer, cit. 31).Quant à moi… (→ Bon, cit. 18 et 88; monde, cit. 46), quant à nous (→ 1. Passé, cit. 1) : pour ma part, pour notre part. || Il estimait, quant à lui, que… (→ Musique, cit. 33). Côté (de son côté), 1. part (pour ma…, sa… part), et aussi Quant-à-soi.
1 (…) La Fontaine nous en offre un exemple connu : « Et quant au berger, l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux » (Fables, VII, I). Que suppose ce quant à, relativement à la pensée du sujet parlant ? une sorte d'élan brusque de l'esprit, qui vivement se tourne vers un objet spécial (la considération du berger), et y trouve comme un point d'appui (…)
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §1174.
2 Quant à mes juges, être bien persuadé que je n'aurai pas moins de faveur à leurs pieds que mon adversaire assis au milieu d'eux; m'y présenter avec la plus grande confiance, est rendre au parlement ce que je lui dois.
Beaumarchais, Mémoires… dans l'affaire Goëzman, p. 51.
3 Quant au frère Gaucher (…) il n'en fut plus question dans le couvent.
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Élixir du R. P. Gaucher ».
3.1 (…) Dominique était chatouilleuse quant à son honneur.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 170.
Quant à…, suivi de l'inf. (→ Malvenu, cit. 1; piailler, cit. 3). || Quant à le demander (cit. 51), il m'eût fallu…
4 (…) ils se séparèrent. Quant à proposer au président de monter avec lui, pas un n'y songea; c'était trop haut, boufre !
Alphonse Daudet, Tartarin sur les Alpes, X.
COMP. Quant-à-soi.

Encyclopédie Universelle. 2012.