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cesser

cesser [ sese ] v. <conjug. : 1>
XIe ne cesser de « ne pas s'arrêter de »; lat. class. cessare, fréquent. de cedere (→ céder), « tarder, se montrer lent, s'interrompre »
Ne pas continuer. I V. intr. Prendre fin, se terminer ou s'interrompre. s'arrêter, finir, s'interrompre. Le vent a cessé. La fièvre a cessé. s'apaiser, se calmer, céder, disparaître, 1. tomber. La douleur cesse par intervalles. Le charme cesse. s'enfuir, s'évanouir, mourir. La lutte, le combat cesse, a cessé. « Le labeur cessant, la force disparaît » (Chateaubriand). Les cours cessent en juin. « L'influence anesthésiante de l'habitude ayant cessé, je me mettais à penser, à sentir » (Proust).
FAIRE CESSER. arrêter, détruire, interrompre, suspendre. Faites cesser ce bruit ! Faire cesser un abus, un scandale, des querelles. couper (court), étouffer, 1. stopper.
II V. tr. ind. CESSER DE(et l'inf.).
1Ne pas continuer de. s'arrêter. Cesser d'agir, de parler. Cesser d'être ( s'éteindre, expirer) . Je cesserai désormais de fumer. s'abstenir. Cesser de lutter, de combattre. abandonner, renoncer (à). « Toutes les fois que j'ai cessé d'aimer une femme, je le lui ai dit » (Musset). Journal qui cesse de paraître. La radio a soudain cessé de fonctionner. Absolt Vas-tu cesser ? (péj.).
2 ♦ NE PAS CESSER DE : continuer. Après notre brouille, je n'ai pas cessé de le voir. « Elle avait conscience que sa volonté n'avait pas cessé d'agir sur son destin » (Martin du Gard). Je n'ai pas cessé de l'aimer : je l'aime encore.
(Indiquant une action constante, réitérée) (cf. Sans cesse.) Il n'a pas cessé de me téléphoner. La pluie n'a pas cessé de tomber. (Avec plus) Depuis lors, je n'ai plus cessé d'y penser. (Sans pas) Il n'a cessé de m'importuner qu'il n'ait obtenu satisfaction (littér.); jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction.
III V. tr. dir. (XIIe) (Sujet animé) Ne plus faire (ce qu'on faisait). arrêter, interrompre. Cessez ce vacarme ! Cesser tout effort, le travail, ses fonctions. abandonner. Cesser le combat, les poursuites. suspendre. ⊗ CONTR. Continuer, durer, persister. Poursuivre, prolonger, reprendre.

cesser verbe intransitif (latin cessare) S'arrêter, prendre fin : Le bruit cesse enfin.cesser (difficultés) verbe intransitif (latin cessare) Construction Ne cesser de / ne pas cesser de. Si ne pas cesser de a le sens de « se poursuivre sans interruption », pas peut être omis : un après-midi où il n'avait cessé de pleuvoir. Si ne pas cesser de signifie « ne pas arrêter de, ne pas interrompre », pas est nécessaire : Pierre n'a toujours pas cessé de fumer, alors que Paul, lui, s'est arrêté. ● cesser (synonymes) verbe intransitif (latin cessare) S'arrêter, prendre fin
Synonymes :
Contraires :
- s'étendre
cesser verbe transitif Mettre fin à une action, ne plus la poursuivre ; arrêter : Cessez ces cris, cessez de crier.cesser (expressions) verbe transitif Ne (pas) cesser de, faire quelque chose continuellement : Il ne cesse pas de m'ennuyer.cesser (synonymes) verbe transitif Mettre fin à une action, ne plus la poursuivre ; arrêter
Synonymes :
- arrêter

cesser
v.
d1./d v. intr. Prendre fin. La pluie a cessé.
|| Faire cesser: interrompre. Faire cesser une injustice.
d2./d v. tr. indir. Cesser de (+ inf.): finir de. Cesser de parler. Il a cessé de vivre: il est mort.
|| Ne pas cesser de: continuer à.
Ne cesser de: continuer, avec régularité et constance, à. Il ne cesse de répéter la même chose.
d3./d v. tr. dir. Arrêter. Cesser le combat.

⇒CESSER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. [Le compl. d'obj. est un n. ou un nominal] Mettre fin temporairement ou définitivement à quelque chose; arrêter, interrompre. Céramique. [Il faut savoir estimer] le moment où (...) il est convenable de cesser le feu (A. BRONGNIART, Traité des arts céram., 1844, p. 230). Les sauterelles ronfleuses Cessent leur sautillement Dans les herbes onduleuses (M. ROLLINAT, Les Névroses, 1883, p. 133) :
1. La limitation et l'arrêt des explosions nucléaires expérimentales avaient été envisagés au cours des discussions de 1957 et, à partir de novembre 1958, les trois grandes puissances allaient cesser leurs essais de bombes pendant trente-quatre mois.
GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, 1962, p. 188.
2. [Le compl. d'obj. est un verbe à l'inf.] (Ne pas, ne point) cesser de + inf. (Ne pas) s'arrêter de. La pluie ne cessa point de tomber depuis dix heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi (ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, p. 86). Tu cesserais bientôt de m'aimer si je cessais d'être gratuite! (CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1944, 3e journée, 13, p. 842) :
2. Enfin elle croyait que le valet de chambre était un ami pour elle, car il ne cessait de lui dénoncer avec indignation les mesures terribles que la République allait prendre contre le clergé.
PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 22.
Rem. Ell. fréq. de pas ou point comme avec les verbes oser, pouvoir, savoir, etc.
B.— Emploi abs. Prendre fin :
3. Ce chant sublime n'a pas cessé, parce que rien de l'Évangile ne peut cesser.
BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 288.
4. ... lorsqu'elle entrait dans un magasin, les conversations cessaient cependant que ces dames prenaient un air pincé...
SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 33.
Rem. ,,Des grammairiens rangent ce verbe parmi ceux qui se conjuguent avec avoir quand on marque l'action, avec être lorsqu'on marque l'état résultant de l'action. La construction avec avoir peut s'employer dans tous les cas. Elle s'impose pour une personne`` (HANSE 1949).
C.— Emploi factitif. Faire cesser qqc. Mettre un terme à :
5. La pauvreté habituelle du peuple des campagnes avait donné naissance à des maximes qui n'étaient pas propres à la faire cesser.
TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution, 1856, p. 215.
6. Un consultant plus profond que ne l'était M. de Norpois eût sans doute pu diagnostiquer (...) qu'un régime nouveau, le régime matrimonial, ferait cesser avec une rapidité presque magique ces accidents pénibles, quotidiens, mais nullement organiques.
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 468.
Prononc. et Orth. :[sese] ou [] (je) cesse []. Ds Ac. 1694-1798. Homon. cession, session (p. rapp. à la forme conjuguée (nous) cessions). Étymol. et Hist. 1. a) XIe s. ne cesser de « ne pas s'arrêter de » (Alexis, éd. Chr. Storey, 85); ca 1360 faire cesser (Archives du Nord, B 18822, n° 23383 ds IGLF); 1666 part. prés. adj. (LA FONT., Fais. ds LITTRÉ : Je viens, toute affaire cessante); s'est employé avec l'auxiliaire être pour exprimer la constatation d'un état qui demeure ultérieurement (1re moitié XVe s. Journal d'un bourgeois de Paris, p. 116 ds IGLF); b) ca 1160 « prendre fin (vent, etc.) » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave : Li vanz failli, del tot cessa); 2. 1130-40 trans. « finir » (WACE, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 153). Du lat. class. cessare, fréquentatif de cedere (céder). Fréq. abs. littér. :7 927. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 11 865, b) 7 763; XXe s. : a) 10 686, b) 13 009.

cesser [sese] v.
ÉTYM. 1050; lat. cessare, fréquentatif de cedere (→ Céder) « tarder, se montrer lent », encore au XVIe, d'où « suspendre son activité, s'interrompre ».
Ne pas continuer.REM. Sans être vieilli ni littéraire, le verbe est légèrement marqué par rapport à arrêter et s'arrêter, plus usuels.
———
I
1 V. intr. (Sujet nom de chose). Prendre fin; se terminer, s'interrompre. Arrêter (s'), discontinuer, finir, terminer (se). || Le vent a cessé. || La fièvre a cessé. Disparaître; apaiser (s'), calmer (se), céder, tomber. || La douleur cesse par intervalles. || L'orage cesse progressivement, perd de sa force, de son intensité. || Le charme cesse. Effacer (s'), enfuir (s'), évanouir (s'), mourir. || Ses pleurs ont cessé. Tarir (se). || L'entretien cessa brusquement (→ Tourner court). || La lutte, le combat cesse, a cessé. || On se demande quand cela cessera.
1 Désormais, tant que la terre durera, les semailles et la moisson, le froid et le chaud, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront point.
Bible (Crampon), Genèse, VIII, 22.
2 Et le combat cessa faute de combattants.
Corneille, le Cid, IV, 3.
3 Le bruit cesse, on se retire (…)
La Fontaine, Fables, I, 9.
4 À peine y touchez-vous que le charme cesse.
Massillon, Petit carême, prospérité.
5 Là où commence l'action de la justice, là doivent cesser les vengeances populaires.
Danton, in Louis Barthou, Danton, p. 105.
6 La vigueur du corps s'entretient par l'occupation physique; le labeur cessant, la force disparaît (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, X.
7 L'influence anesthésiante de l'habitude ayant cessé, je me mettais à penser, à sentir, choses si tristes.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 20.
8 Il ne sortait de chez lui qu'à l'heure où la vie cessait, et rentrait quand le petit jour attirait vers la ville les pêcheurs et les maraîchers.
Pierre Louÿs, Aphrodite, Démétrios, III, p. 40.
9 On invente des vaccins; les microbes s'endurcissent… La lutte de l'homme contre le monde ne cessera jamais…
A. Maurois, le Cercle de famille, III, XIX, p. 333.
10 Ses gémissements (du chien) s'espacèrent, puis cessèrent tout à fait.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 256.
REM. Quelques grammairiens considèrent que cesser se conjugue avec avoir pour marquer une action, et avec être « quand on veut marquer un état, qui persiste, un fait accompli » (Durrieu). Cependant, dès le XVIIIe s. Féraud préférait avoir « plus sûr et plus autorisé ». La construction avec avoir s'impose aujourd'hui dans tous les cas.
2 V. tr. ind. (Sujet nom de personne ou de chose). || Cesser de (et l'inf.). Achever, arrêter (s'). || Cesser d'agir, de parler. || Cessons de discuter. Briser (brisons là). || Cesser d'avancer : faire halte, s'immobiliser. || Cesser de travailler (chômer; se reposer; faire grève, se mettre en grève…). || Je cesserai désormais de boire, de fumer. Abstenir (s'). || Cesser de lutter, de combattre. Abandonner, lâcher, renoncer. || Cesser d'être, cesser de vivre : mourir, s'éteindre, expirer. || Son influence, son action cesse de se faire sentir, diminue ou disparaît. || Usage qui cesse d'avoir cours. Passer, tomber (tomber en désuétude). || La loi abolie a cessé peu à peu d'être observée. aussi Abolir, abroger. || Cesser de paraître au lieu de son domicile (→ Absence, cit. 13). || Cesser d'aimer. Déprendre (se), détacher (se). || Cesser de penser, de comprendre. → Abîmer, cit. 7. || Cesser d'être… : ne plus être…
11 Quand nous aimons trop, il est malaisé de reconnaître si l'on cesse de nous aimer.
La Rochefoucauld, Maximes, 553.
12 Cesser d'aimer, preuve sensible que l'homme est borné, et que le cœur a ses limites.
La Bruyère, les Caractères, IV, 34.
13 Comme on n'est jamais en liberté d'aimer ou de cesser d'aimer, l'amant ne peut se plaindre avec justice de l'inconstance de sa maîtresse, ni elle de la légèreté de son amant.
La Rochefoucauld, Maximes, 577.
14 Cessez donc de tenir un langage si vain (…)
La Fontaine, Fables, IV, 3.
15 Moi cesser d'être amant ! et puis-je être autre chose ?
La Fontaine, Élégie, IV.
16 Cesse donc à mes yeux d'étaler un vain titre.
Boileau, le Lutrin, II, in Littré.
17 Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d'écrire.
Boileau, Épîtres, VIII, Au Roi.
18 (…) on n'a plus le cœur jeune impunément quand le corps a cessé de l'être.
Rousseau, les Confessions, X.
19 Ne vaudrait-il pas mieux cesser d'être que d'exister sans rien sentir ?
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, Lettre XI.
20 Non contentes d'avoir cessé d'allaiter leurs enfants, les femmes cessent d'en vouloir faire; la conséquence est naturelle.
Rousseau, Émile, I, 1.
21 Toutes les fois que je suis devenu amoureux d'une femme, je le lui ai dit, et toutes les fois que j'ai cessé d'aimer une femme, je le lui ai dit de même (…)
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, I, 3.
22 La cloche des ateliers ne sonna pas, le puits à roue cessa de grincer (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, 1.
Absolt, vx. || Cesse ! || Cessez ! Arrêter.
23 Cesse, cesse, et m'épargne un importun discours.
Racine, Phèdre, IV, 2.
Mod. || Que (cela, ça…) cesse.
23.1 Que ces messes
Basses cessent
Je vous prie.
G. Brassens, la Marguerite.
(Négatif). || Ne pas cesser de… || Ne point cesser, ne cesser point de… (voir infra les contraires). || Je n'ai pas cessé de la voir, de lui écrire. || Il ne cessera pas de m'importuner avant qu'on lui ait donné satisfaction (Hanse). || Il ne cessera pas de lutter avant d'avoir atteint son but. || La pluie n'a pas cessé de tomber.
24 (…) durant trois années, nuit et jour, je n'ai point cessé d'exhorter avec larmes chacun de vous.
Bible (Crampon), Actes des Apôtres, XX, 31.
25 Ne cesseras-tu point de m'être si cruelle ?
Molière, Mélicerte, I, 1.
26 Elle avait conscience que sa volonté n'avait pas cessé d'agir sur son destin, et que sa réussite était bien son œuvre.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 159.
Avec ellipse de pas, Ne cesser de… marque la constance dans l'action. || Il n'a cessé de m'importuner qu'il n'ait obtenu satisfaction. || Ils ne cessèrent de marcher qu'ils n'eussent atteint la forêt, que lorsqu'ils eurent atteint la forêt.
27 Napoléon ne cessa d'accroître la proportion de l'artillerie dans les armées : il eut jusqu'à quatre pièces par mille hommes.
A. Rambaud, Hist. de la civilisation contemporaine en France, p. 152.
28 Les imprécations contre les agioteurs dits aussi « agiotateurs » (…) ne cessèrent (sous la Révolution) de pleuvoir comme grêle dans les Assemblées et dans les Clubs.
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. IX, II, p. 1 080.
29 (…) le cabinet de Saint-James ne cessera d'attiser ces haines, d'armer ces hostilités.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. V, XII.
30 Les années qui précèdent l'âge mûr ne cessent d'accroître les ressources intérieures d'un écrivain (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. I, préface, p. 6.
3 V. intr. (le sujet de cesser est un nom de chose, placé après le verbe). || Faire cesser : faire qu'une chose cesse (1.); mettre fin à Arrêter, interrompre, suspendre. || Faire cesser un phénomène, une évolution. || Faire cesser la colère. Apaiser, calmer; frein (mettre un frein à). || Faire cesser l'arrogance, l'orgueil de qqn. Abattre, briser, rabattre. || Faire cesser des querelles, des dissensions, y mettre le holà. || Faire cesser un bavardage. Couper (couper court à…). || Faire cesser l'incendie, l'éteindre. || Le temps fait cesser les illusions. Dissiper, enlever, ôter, supprimer. || Faire cesser une interdiction. Lever.
31 Le même arrêt invita l'archevêque à faire cesser lui-même le scandale.
Voltaire, le Siècle de Louis XV, 36, in Littré.
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II (XIIe) V. tr. (Sujet nom de personne). Faire finir. || Cessez ces discours. || Cesser ses plaintes, ses cris. Arrêter, interrompre. || Cesser tout effort, le travail, ses fonctions. Abandonner. || Cesser le combat, les poursuites. Suspendre. || Cesser ses paiements. || Cesser ses disputes. Taire (faire).
32 L'Aigle et le Chat-huant leurs querelles cessèrent,
Et firent tant qu'ils s'embrassèrent.
La Fontaine, Fables, V, 18.
33 (…) et alors je cessai mes folies, ou du moins j'en fis de plus accordantes à mon naturel.
Rousseau, les Confessions, III.
34 Le généreux vainqueur a cessé le carnage.
Voltaire, Henri VIII, in Littré.
35 Tout commerçant qui cesse ses payements est en état de faillite.
Code de commerce, art. 437.
CONTR. Continuer, durer, maintenir, persévérer, persister, poursuivre, prolonger, recommencer, reprendre.
DÉR. Cessant, cessation, cesse.
COMP. Cessez-le-feu.

Encyclopédie Universelle. 2012.