gai, gaie [ ge; gɛ ] adj.
• v. 1170; got. °gâheis « rapide, vif »
1 ♦ (Êtres vivants) Qui a de la gaieté. ⇒ allègre, content, enjoué, espiègle, folâtre, 1. gaillard, guilleret, hilare, jovial, joyeux , mutin, réjoui, rieur, souriant. Elle « était bonne fille, gaie, et riait souvent » (Henriot). Être toujours gai et de bonne humeur. Un caractère gai et facile. Gai comme un pinson : très gai. Un gai luron.
♢ Spécialt Dont la gaieté provient d'une légère ivresse. Être un peu gai. ⇒ éméché, gris, pompette. — Par méton. Avoir le vin gai.
2 ♦ (Choses) Qui marque de la gaieté; où règne la gaieté. Un visage gai et riant. ⇒ épanoui. « La soirée fut vive, gaie, aimable » ( Hugo). ⇒ animé. Il n'a pas une vie bien gaie. ⇒ drôle, fam. folichon. Littér. Le gai savoir : la poésie des troubadours (titre français d'une œuvre de Nietzsche).
♢ Vieilli ⇒ égrillard, 1. gaillard, leste, libre. Tenir des propos un peu gais.
3 ♦ Qui inspire de la gaieté. Un auteur gai. ⇒ amusant, comique, divertissant, drôle (cf. Qui n'engendre pas la mélancolie). Des couleurs gaies. ⇒ riant, vif. « ce n'était pas gai, cette cuisine sombre et nue » (Zola). ⇒ agréable, plaisant. — Tout cela n'est pas gai, hélas ! ⇒ encourageant, réjouissant. Par antiphr. Nous voilà en panne, c'est gai ! ⇒ charmant.
4 ♦ Interj. Vx (par ellipse pour que l'on soit gai !) Gai, gai ! marions-nous !
⊗ CONTR. Triste. Ennuyeux, sérieux, sombre. Attristant, décourageant, désolant.
⊗ HOM. Gué; gay, guai, guet.
● gai, gaie adjectif (gotique gâheis, impétueux) Qui est enjoué, souvent prêt à rire, toujours de bonne humeur : Un garçon gai. Un caractère gai. Qui rit, s'amuse, est joyeux, de bonne humeur ; qui manifeste cette gaieté : À la fin du repas tout le monde était très gai. Un gai sourire. Qui est joyeusement animé, vivant, vif, alerte ; se dit d'une réunion où l'on s'amuse : La soirée a été très gaie. Qui met de bonne humeur, inspire la gaieté ; joyeux, riant, clair : Un gai soleil d'été. Une musique gaie. Une couleur gaie. Se dit d'une œuvre qui fait rire, amuse ; divertissant : Une pièce gaie. ● gai, gaie (difficultés) adjectif (gotique gâheis, impétueux) → gay ● gai, gaie (expressions) adjectif (gotique gâheis, impétueux) Familier. C'est gai !, se dit par antiphrase de quelque chose de fâcheux, de catastrophique. Être un peu gai, avoir un peu trop bu, être un peu gris, ivre. Gai comme un pinson, très gai, très joyeux. Gaie science ou gai savoir, se disait autrefois de la poésie des troubadours (par opposition à la théologie, à la philosophie, etc.). ● gai, gaie (homonymes) adjectif (gotique gâheis, impétueux) gay adjectif et nom guai adjectif masculin guais adjectif masculin gué nom masculin guet nom masculin ● gai, gaie (synonymes) adjectif (gotique gâheis, impétueux) Qui est enjoué, souvent prêt à rire, toujours de bonne...
Synonymes :
- badin
- enjoué
- folâtre
- jovial
- joyeux
- ravi
- réjoui
- rieur
- sémillant
- souriant
Contraires :
- abattu
- accablé
- attristé
- cafardeux (familier)
- chagrin
- mécontent
- neurasthénique
Qui rit, s'amuse, est joyeux, de bonne humeur ; qui manifeste...
Synonymes :
- agréable
- comique
- émoustillant
- plaisant
- riant
- rigolo (familier)
Contraires :
- grave
- maussade
- mélancolique
- morose
- sérieux
- sévère
- sombre
- tragique
Qui est joyeusement animé, vivant, vif, alerte ; se dit d'une...
Synonymes :
- amusant
- animé
- drôle
- folichon (familier)
- réjouissant
Contraires :
- lugubre
- morne
- sinistre
- triste
● gai, gaie
adjectif et nom
Francisation de gay.
gai, gaie
adj.
d1./d Qui a de la gaieté, qui est enclin à la bonne humeur. Avoir un caractère gai. être gai comme un pinson.
|| (Belgique) Qui est amusant, agréable.
|| Mis en gaieté par la boisson. Nous n'étions pas ivres, simplement un peu gais.
d2./d Qui marque, qui exprime, qui inspire la gaieté. Un visage gai. Une chanson gaie. Une couleur gaie, claire et fraîche, vive.
|| Par antiphr. Contrariant, désagréable. C'est gai!
⇒GAI, GAIE, adj., interj. et adv.
I. — Adjectif
A. — [En parlant d'une pers., de sa disposition d'esprit]
1. Qui est d'humeur agréable, qui a le sourire facile, le goût de plaisanter, de s'amuser, qui envisage la vie sous un jour favorable, qui prend les choses du bon côté, sans se faire de souci, par légèreté d'esprit ou volonté d'optimisme. Synon. allègre, enjoué, guilleret, rieur. C'est que j'étais, dans ma jeunesse, d'un caractère gai, folâtre, sans souci (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 66). Je suis plus gai que vous, (...) qui sait si je ne suis pas plus sage? Il y a beaucoup de philosophie, croyez-moi, dans mon apparente légèreté (STAËL, Corinne, t. 1, 1807, p. 260). J'étais gai, dispos (...). Je me suis égayé et animé par la conversation. J'étais dans mon beau jour (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 189) :
• 1. Jadis gai, jovial et dispos; à présent triste, morose, ennuyé; naguère ami de la joie, des gros éclats de rire et d'une délirante chanson bachique; lorsque les deux coudes appuyés sur la table, on se presse sans y songer, à côté d'une taille féminine artistement rebondie...
JANIN, Âne mort, 1829, p. 35.
SYNT. Gai boute-en-train, compagnon, luron; gais souvenirs; cœur, humeur gai(e), idées gaies; devenir, se montrer, paraître, rendre gai.
♦ Gai comme un pinson. Plein de vivacité, de bonne humeur. Tantôt gai comme un pinson, et tantôt sérieux comme un pape (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 9).
2. En partic.
a) Qui est mis de fort bonne humeur par un excès de boisson(s) alcoolisée(s); légèrement ivre. Synon. éméché. Être un peu gai. Ses yeux brillaient. Il était gai, assez gris (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 250). Nous étions tous gais, mais Sénac était ivre, parfaitement ivre (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 137).
♦ Avoir le vin gai.
b) Qui a le goût du libertinage, des plaisirs frivoles. Le gai Paris. Une des gloires du gai Paris, le fameux « Casino » (...) ce palais du strass, des plumes et des belles gambettes (L'Est Républicain, 23 déc. 1979).
3. P. anal. [En parlant d'un animal] Qui se plaît à jouer, gambader. Le moineau franc, gai, taquin (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 244). Les premiers arrivent, en galopant, une centaine de petits veaux, très gais, très comiques, la queue en trompette (LOTI, Galilée, 1896, p. 118).
— En partic. [En parlant d'un cheval] Synon. de fringant. Comme ils [les chevaux hongrois] étaient libres et gais dans la vaste pâture (THARAUD, Qd Israël est roi, 1921, p. 226).
— HÉRALD. Cheval gai. ,,Cheval qui n'a ni selle ni bride`` (Ac.).
B. — P. méton.
1. [En parlant (d'un trait) du comportement hum.] Qui manifeste la bonne humeur, le goût de rire, de se divertir, le plaisir de vivre. C'est gai, ce n'est pas gai de (faire telle chose); air, regard, rire, sourire, yeux gai(s); gai souper. Tous les actes religieux du genre gai, les fêtes, les danses, les festins, (...) tout ce qui flatte les sens et l'ame (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 258). Je viendrai (...) avec un visage gai, un esprit gai, un costume gai, tout à neuf (FLAUB., Corresp., 1851, p. 336). Elle a rudement raison de prendre un peu de bon temps. La vie n'était pas si gaie ici, après tout (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1180) :
• 2. Thérivier avait une telle habitude de la bonne humeur, que, même aujourd'hui, sa voix restait gaie, et que son visage barbu, grassouillet, aux pommettes roses, gardait une expression hilare. Mais le constraste de cette jovialité avec l'anxiété du regard lui faisait un masque désaccordé, pénible à voir.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 592.
— Par antiphrase. [À propos d'une obligation déplaisante] — Paul : (...) la mère, le fils, l'ami et les invités, (...) tous gens sérieux. — Jeanne : Eh bien, cela va être gai (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, I, 4, p. 12). Il faut que je l'aille porter [un billet pour une loge] (...) à ce crétin de Grünebaum l'associé de papa, pour qu'il s'y pavane (...). C'est gai!... (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 457).
2. [En parlant d'une œuvre artistique] Qui exprime ou inspire la bonne humeur, le goût de badiner, l'optimisme. Gai refrain, comédie gaie. Synon. comique, drôle, réjouissant. On a fait des satires gaies; je veux faire (...) des satires sombres, tristes et mélancoliques (VIGNY, Journal poète, 1834, p. 1007). La forme rondeau (...) mouvement gai et alerte (D'INDY, Comp. mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 339) :
• 3. M. Ballavoine (...) a du moins une jolie allure décorative et un agréable assortiment de couleurs fraîches (...). Ses femmes sont glacées, mais leurs robes violettes, feuille-morte et gris de perle font d'amusantes taches dans ces gais et lumineux paysages où il excelle. C'est de la peinture aimable, divertissante...
HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 65.
— Vx et littér. Gai savoir, gaie science. Poésie des troubadours. Il écrit, il lit (...). En fait de gaie science il en sait plus qu'un ménestrel de Toulouse (MÉRIMÉE, Jacquerie, 1828, p. 97). Au Moyen Âge (...) les ménestrels et les improvisateurs, les enfants du gai savoir, tous les vagabonds mélodieux des campagnes de la Touraine (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 1).
— Emploi subst. masc. sing. invar. L'Arioste (...) qui réunit tous les tons (...) le gai, le tragique, le convenable, le tendre (DELACROIX, Journal, 1856, p. 258). V. aussi érotique B 3 b citat. Flaubert.
3. En partic. Qui exprime ou inspire le goût du libertinage, des plaisirs frivoles. Synon. gaillard, leste, licencieux. Les Cent nouvelles nouvelles (...) en étaient des imitations [du Décameron] fort gaies et fort naïves; la licence y allait au delà de ce qu'avait osé Boccace lui-même (SAINTE-BEUVE, Tabl. Poés. fr., 1828, p. 264). Tous les contes gais, exagérant la corruption et l'avidité des filles (STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 406).
Rem. Même acception ici que drolatique dans le titre des Contes drolatiques de Balzac.
C. — [En parlant d'un inanimé concr.]
1. Domaine olfactif, visuel, etc. Qui dispose à la bonne humeur, au sourire, à l'enjouement, par ses qualités agréables (clarté, vivacité, légèreté, etc.). Appartement, lumière, pièce gai(e). Synon. agréable, vif. Le bonheur que peut donner un rayon de soleil gai et frais (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p. 287). Un gai moulin, sur l'eau joyeuse du canal, Fait, en tournant sa roue, un bruit clair qui patauge (NOAILLES, Éblouiss., 1907, p. 213). Le papegai prend plaisir à se voir si bien habillé de vert. Ne nomme-t-on pas le vert de ses plumes vert gai? (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 159). Des odeurs vertes et gaies, encore pointues, encore acides (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 45). V. aussi bouée ex. 1.
♦ Temps gai. ,,Temps serein et frais`` (Ac.).
♦ Vin gai. Vin agréable à boire et qui émoustille. Le plus aromatique, (...) le plus gai et le plus généreux, était le vin du territoire d'Antylle (DU CAMP, Nil, 1854, p. 313). Excellent champagne (...) c'est un vin gai (ZOLA, Bouton de Rose, 1878, II, 14, p. 264).
— Emploi subst. masc. sing. invar. Le gai, le brillant [des plantes] indiquent la souche américaine (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 338).
2. Vx, ART CULIN. Four gai. Four vif. Vous dorez légèrement le dessus et le mettez au four gai (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 150).
II. — Emplois interj. et adv.
A. — Emploi interj. [Pour inciter à l'action, au courage, à la bonne humeur (surtout dans les chansons populaires)] Gai! gai! serrons nos rangs; En avant, Gaulois et Francs! (BÉRANGER, Chans., t. 1, 1829, p. 73). Gai, gai, gai, le tonnelier, Raccommodez votre cuvier! (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 189). Gai, gai marions-nous Avec la soupe au chou (JAMMES, De tout temps, 1935, p. 75).
B. — Emploi adv. Synon. de gaiement. Il allait gai, avec toutes sortes d'aimables enfantillages, qui me disaient tendrement : (...) Je vais mieux, je suis en train (GONCOURT, Journal, 1870, p. 552). Signoret, trop d'emphase (...). Jouez gai! (RENARD, Journal, 1903, p. 812). Il riait haut et gai (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 10).
Prononc. et Orth. : [ge], []. Le masc. et le fém. sont parfois donnés comme distincts, quant à la durée et/ou quant au timbre de la voyelle : [e\gai] (FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787), [e\gaie:] (NOD. 1844, LITTRÉ), [\gaie:] (GATTEL 1841). Voir, en dernier lieu, ROUSS.-LACL. 1927, p. 141 : ,,Gaie a un e fermé comme le masc. à Paris, un e ouvert en province``. Forme en [] en progrès, tous genres confondus, ,,sous l'influence de l'écriture`` (BUBEN 11935 § 5). MARTINET-WALTER : [ge] ou [] (9 et 8). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié du XIe s. « qui est d'humeur riante (en parlant d'une personne); qui exprime la gaieté (visage, etc.) » (LEVY Trésor, p. 121); ca 1155 « id. » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1564); 2. ca 1225 tens ... gais « qui inspire la gaieté, temps agréable et doux » (Durmart le Gallois, éd. J. Gildea, 924); 3. ca 1300 vert gay « vert clair, jaunâtre (en parlant d'un bouillon) » (TAILLEVENT, Viandier, éd. P. Aebischer, p. 94). Peut-être empr. de l'a. occitan gai « pétulant, gai » (dep. Guillaume IX ds FEW t. 16, p. 9 a; v. aussi LEVY (E.) Prov.), lui-même issu du got. gaheis « impétueux » (cf. a. h. all. « id. », all. jäh « brusque »), provenance qui serait due à l'infl. des troubadours (FEW, loc. cit.), ou plus vraisemblablement mot issu directement de l'a. h. all. d'où la forme attendue jai (XIIIe s., Pastourelles, éd. J. Cl. Rivières, CIX, 8). La prédominance de la forme avec g- s'explique en particulier par les interférences constantes entre gai et gaillard (v. DEAF, col. 35, s.v. gai). Fréq. abs. littér. : 3 883. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 5 466, b) 8 287; XXe s. : a) 6 530, b) 3 480. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 131. - GRUNDT (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 46, 138, 221, 229. - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 87-88; t. 3 1972 [1930], p. 255. - WALT. 1885, p. 97.
gai, gaie [ge, gɛ] adj.
ÉTYM. V. 1170; anc. provençal gai, t. du vocabulaire des troubadours, du gotique gâheis « rapide, vif » ou (Guiraud), sans exclure une infl. de celui-ci, forme pop. issue du lat. vagus « errant; mobile; sans contrainte » (→ 3. Vague), l'idée de liberté de mouvement ou d'action apparaissant comme dominante dans les premiers emplois du mot et de ses dérivés (ex. : s'égailler).
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1 (Êtres vivants). Généralt après le nom, en épithète. Qui a de la gaieté (au sens 1.); qui est animé par une disposition heureuse et vive. ⇒ Allègre, badin, content, enjoué, espiègle, folâtre, gaillard, guilleret, hilare, jovial, joyeux, mutin, réjoui, rieur, rigoleur, souriant. || Il est toujours gai; tantôt gai, tantôt triste (→ Alerte, cit. 7; 1. bas, cit. 84; bout, cit. 45; étourdir, cit. 17). || Un enfant gai, très gai. — ☑ Loc. Un gai luron. ⇒ Boute-en-train, drille, vivant (bon). — Un caractère gai et facile. || Naturellement gai (→ Animer, cit. 33). || Il est d'humeur gaie. → Il n'engendre pas la mélancolie; être en train. ☑ Gai comme un pinson, comme un bouvreuil. || Oiseau, animal vif et gai (→ Alouette, cit. 3).
1 Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, « Bénédiction ».
2 (…) une Mélek si foncièrement gaie de tempérament que même ses longues détresses n'avaient pu éteindre l'éclat de son rire.
Loti, les Désenchantées, VI.
3 (…) madame Sabatier était bonne fille, saine, gaie, et riait souvent.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 386.
3.1 (…) seuls MM. Morice et Bidault seront gai-z-et-contents (…)
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 112.
N. B. Allus. à une chanson populaire ancienne à la gloire de l'armée française, En revenant de la revue.
♦ Spécialt. Dont la gaieté provient d'une légère ivresse. || Au milieu du repas, il commençait à être gai. || Je n'étais pas ivre, simplement un peu gai ! ⇒ Éméché, émoustillé, gris.
2 (Choses). En épithète, plutôt après le nom; l'antéposition est stylistique, sauf dans des locutions. Qui marque de la gaieté; où règne la gaieté. || Un visage gai et riant. ⇒ Émerillonné, épanoui, éveillé. || Une voix gaie (→ Chuchoter, cit. 1). || Dire une chose d'un air gai (→ Engageant, cit. 2). || La gaie rumeur d'une fête (→ Entendre, cit. 35). || Une mélodie fraîche et gaie (→ Aubade, cit. 1). || Verve éblouissante et gaie (→ Animer, cit. 14). || Le repas fut très gai. ⇒ Animé (cit. 42). || Réunion, conversation gaie. || Une époque heureuse et gaie. || Il n'a pas une vie bien gaie. ⇒ Drôle. || Rien de plus gai, selon Montaigne, que la vraie sagesse (→ Enjoué, cit. 1). — ☑ Littér. Le gai savoir : la poésie des troubadours (titre d'une œuvre de Nietzsche).
4 (…) un clerc du gai savoir qui voyage avec sa gourde et son rebec (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, L'air magique de J. de Vitteaux.
5 La soirée fut vive, gaie, aimable. La belle humeur souveraine du grand-père donna l'ut à toute la fête (…) On dansa un peu, on rit beaucoup; ce fut une noce bon enfant.
Hugo, les Misérables, V, VI, II.
6 (…) d'une voix gaie, toujours prête à pétiller sous la pression d'une malice intérieure.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVI, p. 209.
♦ Vieilli. Empreint d'une gaieté légèrement licencieuse. ⇒ Égrillard, gaillard, leste, libre. || Tenir des propos un peu gais après boire. || Le second couplet de cette chanson est plutôt gai.
7 (…) la chanson gaie, bachique, épicurienne, le genre grivois, gaillard, égrillard (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 15 juil. 1850, t. II, p. 287.
3 (V. 1300, vert gay). Qui inspire de la gaieté. || Un auteur gai. ⇒ Amusant, comique, divertissant, drôle. || Le Mariage de Figaro est une comédie particulièrement gaie. — (Choses concrètes). || J'aime ces couleurs gaies. ⇒ Riant, vif. || C'est la pièce la plus gaie de l'appartement. ⇒ Clair, ensoleillé, exposé (bien). || Avec des meubles de bois clair, votre chambre serait beaucoup plus gaie. ⇒ Agréable, plaisant. || Comme c'est gai, cette vue sur le parc ! || Le temps n'est pas gai, aujourd'hui. — ☑ Loc. Le gai Paris, américanisme traduisant une vision de Paris comme (gay Paris) capitale des plaisirs.
8 (…) la pièce, une des plus gaies qui soient au théâtre, est écrite sans la moindre équivoque (…)
Beaumarchais, Lettre sur le Barbier de Séville.
9 Le style et le sentiment dans la couleur viennent du choix, et le choix vient du tempérament. Il y a des tons gais et folâtres, folâtres et tristes, riches et gais, riches et tristes, de communs et d'originaux.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, Salon de 1846, III.
10 Cette cour était gaie à cause des bêtes de toute espèce et des gens de service qui la fréquentaient.
France, le Livre de mon ami, Livre de Pierre, V.
♦ (Souvent antéposé, en épithète). || Un gai soleil, un gai rayon (→ Aller, cit. 4). || Une gaie matinée de printemps. || Le temps n'est pas gai aujourd'hui. — Tout cela n'est pas gai, hélas ! où allons-nous ? ⇒ Encourageant, folichon, réjouissant. Iron. || Nous voilà encore en panne, c'est gai !
11 On n'avait pas allumé d'autre chandelle, on négligeait même de moucher celle qui brûlait; et ce n'était pas gai, cette cuisine sombre et nue de paysan pauvre, avec le râle d'agonie de ce corps tassé près de la table.
Zola, la Terre, II, II.
12 (…) on ne doute que de ce qu'on désire éperdument; et ce n'est pas gai.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 153.
♦ Vin gai, agréable. — ☑ Loc., par métonymie du sens 1., spécialt. Avoir le vin gai : être facilement émoustillé par le vin (opposé à avoir le vin triste).
4 Interj. Vx. (Par ellipse, pour : que l'on soit gai !). || Allons, gai ! : de l'entrain ! du mouvement ! (se dit surtout dans les chansons populaires). || Gai, gai ! marions-nous !
➪ tableau Principales interjections.
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CONTR. Abattu, affligé, atrabilaire, chagrin, désolé, dolent, grognon, hypocondre, maussade, mélancolique, morne, morose, pleurard, triste. — Brumeux, ennuyeux, noir, sérieux, sombre. — Attristant, décourageant, désolant.
HOM. Gay, gué.
Encyclopédie Universelle. 2012.